Khartis - cartographie thématique
►http://www.sciencespo.fr/cartographie/khartis
Khartis - cartographie thématique
►http://www.sciencespo.fr/cartographie/khartis
Oh ça va plaire @b_b ▻http://magrit.cnrs.fr #carto #cartes
Super,merci : ) Les sources sont dispos par ici : ▻https://github.com/riatelab/magrit
Ça ressemble un peu à #Karthis cf ►https://seenthis.net/messages/535485
#map
Un billet de présentation par ici :
▻https://neocarto.hypotheses.org/2851
« Magrit » est une application de cartographie thématique en ligne développée par le pôle géomatique de l’UMS RIATE [VOIR]. Cet outil permet de réaliser des cartes statistiques directement dans votre navigateur web, quel que soit votre système d’exploitation (Mac OS, Windows, Linux, … ), et cela à partir de vos propres données. La plupart des modes de presentations classiques sont proposés et largement configurables (cartes en proportion, cartes choroplèthes, typologies, etc.). D’autres modes de représentation, plus innovants, sont également disponibles (anamorphoses, lissages, discontinuités, carroyages, etc.). Outre les fonctionnalités de représentation de l’information à proprement parler, de nombreuses possibilités inhérentes à la réalisation cartographique sont également offertes par l’outil : choix et paramétrage de la projection, rotation du fond de carte, ajout d’éléments d’habillage (graticule, flèches, textes, labels, …), etc. In fine, Magrit entend couvrir au maximum les besoins du cartographe en terme de représentation de l’information cartographique, et se veut donc une sorte de couteau suisse cartographique, interopérable avec les autres outils du marché (SIG ou DAO).
Alerte rouge pour le cormoran noir
▻http://www.politis.fr/blogs/2017/01/alerte-rouge-pour-le-cormoran-noir-34169
Un arrêté cadre triannuel publié le 8 septembre 2016 autorise le tir de plus de 150 000 Grands Cormorans par an, officiellement pour protéger les élevages de pisciculture en étangs et marais, la protection de ces zones naturelles et d’espèces de poissons protégées. Des quotas qui mettent l’espèce aviaire en danger et ne sont pas justifiés. Mais des associations résistent et ont montré comment obliger les préfets à en annuler ou modifier quelques uns.
Le Grand cormoran noir, de son petit nom Phalacrocorax carbo sinensis (ou Carbo carbo pour l’espèce maritime) est un grand oiseau aquatique d’Europe (jusqu’à 1,5m d’envergure) , vivant souvent en couple stable, friand de poissons de rivières, canaux et étangs. Plongeur émérite grâce à un plumage non imperméable qui se charge d’eau, il est doté d’une grande capacité respiratoire. On l’admire pour son port altier de tête et de cou, et pour cette posture très caractéristique où il déploie ses ailes pour les sécher après la pêche. Nidifiant aux Pays Bas, en Allemagne et en Pologne, il hiverne ensuite dans les pays plus tempérés de novembre à mars. Décimé au 19ème siècle, le cormoran a disparu de certains pays et fait partie des espèces protégées depuis les années 70. BirdLife estime la population européenne (Russie inclus) à 310 à 370 000 d’individus. En France le dernier recensement de 2011 comptabilisait 94 000 individus et 8720 couples. Il opte plus volontiers pour les eaux libres des grands cours d’eau, ou pour les eaux closes des canaux, marais et étangs. On considère qu’il prélève moins de 1% du stock continental de poissons – beaucoup de cyprinidés de faible valeur halieutique et de poissons abondants et affaiblis faciles à capturer. Sa « concurrence » est donc minime pour les pêcheurs/éleveurs. Mieux, il est l’ami de l’homme depuis toujours. Pendant des siècles les pécheurs japonais et chinois l’ont capturé et dressé pour qu’il travaille pour eux. Une ligature de la gorge lui permet d’avaler les petits poissons et de ramener les plus gros à son maître.
Que reproche-t-on donc à ce bel oiseau pour vouloir le décimer ? L’arrêté du 8 septembre 2016 « fixant les quotas départementaux dans les limites desquelles des dérogations aux interdictions de destruction peuvent être accordées par les préfets concernant les grands cormorans (Phalacrocorax carbo sinensis) pour la période 2016-2019 » autorise en effet la mise à mort de 50058 individus par an pendant trois ans, soit la moitié de la population ! Les motifs invoqués par leurs prédateurs humains, sont la prévention des dommages importants aux piscicultures en étang, de la dégradation des habitats naturels que ces dernières sont supposées entretenir, et des atteintes à des espèces de poissons protégées. Le texte détermine pour chaque département, des quotas en eaux libres et en eaux closes. Les préfets ont pour mission de prendre les arrêtés d’exécution fixant modalités et personnes autorisées à tirer, de s’assurer de leur bonne application et de réaliser un bilan au terme des trois ans et non plus annuellement comme avant.
A entendre certains, le péril Cormoran serait grandissime. Proche de la disparition il y a 40 ans, « aujourd’hui, ils sont presque devenus un fléau, provoquant depuis plusieurs années la colère des pisciculteurs et des pêcheurs, inquiétant les responsables d’aéroports, mobilisant les députés français et européens, des dizaines d’équipes de recherche de par le monde, suscitant des plans d’action et de lutte, des réunions de toutes sortes » se lamente Jean-Luc Nothias dans son blog au Figaro. Il est inspiré, semble-t-il, par les propriétaires d’étangs qui affirment que le nombre d’oiseaux augmente d’année en année. Sans preuve et en contradiction avec les derniers recensements comme le Rapport Loic Marion qui, eux, constatent une diminution des effectifs.
En ce cas, ne pourrait-on faire autrement pour protéger ces pauvres pisciculteurs ? Apparemment non. Il en va du cormoran comme du loup. L’homme se dit démuni face à certains « prédateurs », mais il n’a fait qu’oublier les méthodes traditionnelles d’élevage et vouloir un rendement maximal. « Il ne supporte pas les espèces qui entrent en concurrence avec ses activités économiques » explique Jean Christophe Lemesle, conservateur de la réserve naturelle aux Portes en Ré. Il s’amuse de ce que les « éleveurs » réthais qui souhaitent tirer du cormoran soient parfois des pisciculteurs du dimanche et non déclarés. « Des moyens de protection de ces installations existent et des mesures d’effarouchement doivent être opérées. Avec un tel quota d’oiseaux autorisés, ce n’est plus un projet de régulation, mais de massacre » commente un intervenant sur le site de la consultation publique ouvert avant la prise définitive de l’arrêté. Consultation de pure forme, puisque le texte était déjà prêt, et que les personnes entendues avant étaient des syndicats de pêcheurs et de pisciculteurs et pas des défenseurs des oiseaux ou de l’environnement, commente Vincent Ramard du service juridique de la LPO.
Notre ministre de l’environnement, émettrice de cet arrêté, n’est-elle pas sensible à la protection de ce superbe volatile qui a lui aussi son rôle dans l’écosystème aquatique ?
Pour J. Thevenot, auteur d’un article très documenté sur le blog de Nature-Environnement 58 « il est plus facile de tuer à l’aveugle des boucs émissaires que de lutter contre l’eutrophisation et la pollution des eaux de nos cours d’eau par les pesticides et les nitrates ! Faut-il rappeler les véritables catastrophes écologiques que représentent les lâchers d’espèces exogènes tels le silure, la perche soleil, les poissons d’élevage qui entraînent une pollution génétique. Sans oublier la disparition de 90% de nos zones les plus poissonneuses à savoir les zones humides et d’irrigation ».
Quelques associations de défense de l’environnement et de la biodiversité ont intenté des recours administratifs pour annuler les arrêtés préfectoraux. Parfois avec succès. Comme à Toulon où le juge a estimé qu’il y a « risque de confusion entre l’espèce de grand cormoran maritime et le grand Cormoran (ndlr le Carbo carbo exclu des tirs et le Carbo sinensis » et que les « atteintes aux ressources piscicoles ne sont pas établies ». En particulier en eaux libres où les quotas sont les plus élevés. On pourrait y ajouter le fait que pour sauver l’espèce, les couples nicheurs devraient être eux aussi exclus. Ou encore remettre en cause ces quotas, dont on ignore qui les a fixés, en s’appuyant sur quelle expertise et selon quels critères, bases et méthodologie.
N’importe quelle association ou citoyenNe concernéE peut reprendre ces arguments et déposer un recours en référé et sur le fond devant le tribunal administratif pour éviter que 50 000 cormorans ne meurent cette année et les deux suivantes. Voici les départements (Voir le tableau complet des départements ►https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=5E593586B29EF3D41CC9179361FEF6FE.tpdila19v ) où les quotas de tirs sont les plus élevés et où il faudrait agir en priorité : Ain (4500), Haute Garonne (1000), Indre (3667), Indre et Loire (1060), Loir et Cher (2500), Loire (1650), Loire Atlantique (1600), Loiret (1650), Maine et Loire (1000), Moselle (2500), Saone et Loire (1550)Tarn (1140),Vendée (2060). A vos claviers !
Sur le web
L’Appel à mobilisation de la LPO
▻https://www.lpo.fr/actualites/appel-a-mobilisation-repondez-a-la-consultation-publique-sur-les-grands-cormoran
L’arrêté du 8 septembre 2016
►https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=5E593586B29EF3D41CC9179361FEF6FE.tpdila19v
« Sale temps pour les grands cormorans » - Blog de Nature Environnement 58 ▻http://ecologie58.blog4ever.com
Le rapport Loïc Marion
▻http://www.naturessonne.fr/telechargements/Rapport-recensement-GC-L-Marion-2008-2009.pdf
Lire aussi : Les animaux ont-ils droit à un avocat ?
►http://jefklak.org/?p=3228
Je me demande que faire de plus pour sauver ces oiseaux magnifiques.
Auriez vous des idées ?
Une petite représentation carto des données du PDF :
Réalisée rapidement à l’aide de l’outil Karthis signalé par @fil ici ►https://seenthis.net/messages/535485
Assez étonnant de remarquer que le quota est nul pour les départements du Finistère et des Côtes d’Armor.
merci @b_b ! on voit tellement mieux.
Qu’il y a des quotas nuls en Bretagne et Aquitaine aussi, mais que comme je le craignais les départements qui shootent le plus sont sur les voies de migrations vers le Nord de l’Europe. Sauf l’Yonne où FNE s’est pas mal mobilisée. Et c’est là qu’ils vont passer dans pas longtemps. Le printemps est précoce et les grues arrivent déjà :-(
Et hop, une autre version de la carte qui permet d’afficher les valeurs pour chaque département.
▻http://bl.ocks.org/brunob/e19581e8c2f37f861a9555616b52194a
@fil je suis ému, c’est ma première carte avec #d3.js ^^
#seenthis_idée : on pourrait récupérer les vignettes des liens vers bl.ocks.org depuis autoembed (thumbnail.png ou preview.png/preview.jpg).
Une recherche rapide me donne cette image, mais pas de données SIG :
Mais je ne doute pas que les gens de la LPO ont plus d’infos à ce sujet.
je vais chercher demain et leur demander si besoin
J’ai demandé et aussi si on pouvait se fier aux routes migratoires
des grues
des oies
ou à la carte des migrations pré-nuptiales (de l’EU Sud vers EU Nord au printemps)
Quel que soit le cas, ça craint !
Je viens de trouver un rapport sur le sujet, extrait :
Grâce à une mobilisation des ornithologues et secondairement des pêcheurs, qui ont progressivement pallié en grande partie au retrait de l’ONEMA au niveau national en 2011 et à celui de la Délégation Régionale Rhône-Alpes de l’ONCFS en 2009, nous n’avons dû simuler qu’environ 3150 Grands cormorans soit 3% seulement de l’effectif national, contre 7% en 2009 et 4,8% en 2013. Toutefois, le nombre de départements en partie ou totalement simulés remonte à 8 ( dont 4 majoritairement simulés : Ain, Allier, Isère et Var ), contre 7 en 2013, mais loin des 12 de 2009 (cf. figure 1).
...
On ne peut que regretter l’absence de couverture des Dombes compte tenu du contexte socio-économique de la pisciculture et du quota de tir accordé à l’Ain (le plus élevé de France).
...
Sur les 15 départements sans tirs, les effectifs de cormorans hivernants ont baissé de plus de 10% par rapport au dernier recensement national de 2013 dans 27% des cas, stagné dans 60% des cas, et augmenté de plus de 10% dans 13% des cas (Figure 11). Parmi les 80 départements avec tir, 37% ont vu leur effectif baisser, 22% stagner et 40% augmenter. Pour la première fois depuis le début des opérations de tir en France on observe une différence significative d’évolution des effectifs entre les départements avec ou sans tir (X2 = 3,909, p<0,048 en regroupant les départements dont les effectifs ont stagné ou baissé afin de respecter les conditions du test statistique), mais à l’inverse du but recherché, à savoir que la baisse des effectifs ou leur stabilité a été plus importante dans les départements sans tir que dans les départements tirés ! De même, le nombre d’oiseaux tués n’a de nouveau eu aucune influence sur l’évolution des effectifs départementaux entre 2013 et 2015 (R2 = 0,0008, figure 12), comme cela est le cas depuis le début des tirs en France (Marion 2005, 2007, 2009, 2012, 2014) mais aussi à l’étranger (Chamberlain et al. 2013), même si les tirs ont un effet à court terme sur le déplacement d’oiseaux et à long terme sur l’éclatement des dortoirs (cf. supra). Tous ces résultats montrent de nouveau que l’évolution des effectifs d’un recensement à l’autre ne dépend nullement des tirs mais de facteurs naturels comportementaux en relation avec les paramètres biologiques (succès reproducteur sur les colonies, choix des routes de migration et des sites d’hivernage, compétition intra-spécifique, survie naturelle...) et les facteurs de l’environnement (ressources alimentaires notamment), probablement à plusieurs niveaux d’échelle (locale, régionale, nationale, européenne). Contrairement à l’hypothèse d’une grande fidélité des cormorans à leur site d’hivernage et à des échanges limités durant un même hiver entre régions (Frederiksen et al. 2001), l’hypothèse contraire (cf. Marion 1997) d’une très grande mobilité des individus (notamment immatures) qui réoccupent rapidement les places devenues vacantes du fait des tirs ou de la mortalité naturelle, et rend les tirs inefficaces dans la régulation des effectifs locaux, s’en trouve renforcée.
▻http://files.biolovision.net/www.faune-anjou.org/pdffiles/news/Bilan_Grand_Cormoran2015-9749.pdf
source : ▻http://www.faune-anjou.org
En se fiant à ce que dit ce rapport « La voie de migration Est traversant la France via les plaines de la Meuse, de la
Saône puis du couloir rhodanien jusqu’au littoral languedocien et Midi-Pyrénées, a été
nettement moins fréquentée en 2015, avec une diminution importante des dortoirs de plus de 400 cormorans mais aussi des petits dortoirs de moins de 51 cormorans, au profit des dortoirs intermédiaires, tandis que la voie longeant la Manche puis l’Atlantique s’est trouvée renforcée » la carte N°3 serait correcte.
J’attends plus d’infos de Yves Marion qui est ze expert es’ Cormoran.
Désolé de polluer le fil @de_quels_droits_ mais voici une troisième version de la carte basée cette fois sur leaflet et leaflet-choropleth signalé par @fil ici ▻https://seenthis.net/messages/427498
Pas de réponse de Marion, mais je pense qu’on peut se baser sur la carte 3 ci-dessus
pour les routes migratoires.@de_quels_droits_ je veux bien l’ajouter à la carte, mais ça serait bien plus pratique de partir de données SIG plutôt que d’une simple image, sans quoi je vas devoir « redessiner » approximativement les couloirs...
chuis bête ! bien sur, mais je ne les ai pas ces données SIG.
tant pis alors on oublie.
@de_quels_droits_ voilà une nouvelle version de la carte avec les couloirs de migration en plus :
J’ai extrait les contours des couloirs depuis l’image citée en source dans le descriptif de la carte, cf :
alors je dis bravo @b_b et merci et je modifie la chronique en ligne depuis ce soir