Un nouveau bénévolat… très service public

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  • Un nouveau bénévolat… très service public - Libération
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    Les choix de l’élection présidentielle sont surplombés par le débat sur la dette et ses incidences pour notre modèle de solidarité. Si les arguments contradictoires des économistes sur le difficile équilibre entre allégement de la dette et soutien à la croissance retiennent, à juste titre, l’attention, on s’intéresse moins à la manière dont nous allons faire face, avec des ressources publiques déclinantes, à des besoins sociaux en augmentation. Le chômage s’accroît, le coût de la vie s’alourdit, les revenus stagnent, les transferts sociaux sont fragilisés par les déficits : comment l’Etat pourra-t-il faire face ?

    L’interrogation, à vrai dire, n’est pas si nouvelle, car les contraintes budgétaires pèsent dans tous les secteurs de l’action publique depuis des années. Dans de nombreux secteurs comme l’insertion, l’action médicosociale, la protection de l’environnement, la réduction des coûts s’est notamment faite par une forme de sous-traitance, recourant aux associations.

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    En somme, une association est d’autant mieux acceptée qu’elle répond à tous ces critères : légitimité, transparence, universalité d’accès, continuité et surtout neutralité. On en vient donc à cette situation étrange dans laquelle l’Etat, les associations et les citoyens organisent leurs discours autour d’une même référence : celle du service public. L’association n’est plus perçue comme une forme de contre-pouvoir ni comme le lieu privilégié d’exercice concret de la liberté. Le bénévolat associatif n’est plus l’expression d’une liberté fondamentale, une contribution à la vie civique, c’est un mode d’opération de dispositifs qui relèvent de la logique du service public. Une promotion du monde associatif, où celui-ci risque de perdre sa raison d’être.