Le Clap dénonce également l’« absence totale de lien social ». « Avant, il y avait un référent de zone. Aujourd’hui, il y a plus de roulement et les zones n’arrêtent pas de changer… On change de référent tous les trois mois. » Il y a quelques semaines, Mouloud (1) a rencontré des problèmes avec la plateforme. Impossible d’obtenir une réponse par le site, il s’est donc rendu au bureau. « Avant, ils t’écoutaient et réglaient le problème. Maintenant, il y a trop de gens qui se plaignent et les employés ne sont pas formés à ça. Alors ils installent une tablette sur laquelle tu dois entrer les raisons de ta venue, explique-t-il. J’ai joué le jeu, mais un message s’est affiché pour me dire d’aller sur le site… »
Dans un communiqué, les coursiers lyonnais regrettent eux aussi la « déshumanisation » de la plateforme, notamment en matière de rupture de contrat : Deliveroo désactive tout simplement le profil du coursier, sans préavis. Pierre, ancien biker toulousain, l’a vécu fin février, après avoir refusé des commandes. « J’étais en faute, admet-il. Mais j’aurais aimé un contact humain, un coup de téléphone par exemple. » Il a appelé son responsable local, qui lui a expliqué qu’il n’avait la main sur rien et était à peine au courant.