Dans un discours d’une demi-heure seulement, le premier ministre a avoué « sa surprise » devant la proposition portée par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Junker, mardi soir. « Je n’aurais jamais pensé qu’ils nous présenteraient un texte ne reprenant aucun point des négociations de ces quatre derniers mois. »
Alexis Tsipras voit dans cette proposition « un mauvais moment pour l’Europe » et dénonce le manque « d’éthique » de la stratégie d’étranglement financier choisie par les responsables européens pour pousser la Grèce à un compromis, bien loin de composer un « accord d’intérêt mutuel », mais traduisant « une volonté d’humilier et de faire plier un peuple ».
En en appelant à la « dignité » des Grecs, il a rappelé ses propres propositions pour sortir de la crise, insistant sur une baisse de l’excédent primaire (hors charge de la dette), sur la résolution de la question de la viabilité de la dette et se refusant catégoriquement à diminuer les retraites ou à augmenter de 10 points la TVA dans le secteur de l’énergie électrique. Soit le corpus même de la proposition des créanciers.
Et pour mieux montrer sa détermination et sa fermeté, le premier ministre a annoncé la présentation au Parlement dans les tout prochains jours d’un projet de loi pour le rétablissement des conventions collectives. C’était l’une des mesures phares annoncées lors de sa campagne électorale, mais qu’il avait choisi de ne pas mener à terme tant que duraient les négociations. Une annonce très applaudie par les bancs des députés de son parti de la gauche radicale.