Les véritables raisons de la colère saoudienne contre le Qatar - Scarlett HADDAD

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  • Les véritables raisons de la colère saoudienne contre le Qatar - Scarlett HADDAD - L’Orient-Le Jour
    https://www.lorientlejour.com/article/1055814/les-veritables-raisons-de-la-colere-saoudienne-contre-le-qatar.html

    D’autres analystes voient dans la démarche saoudienne une volonté certes de s’imposer comme leader du monde arabo-musulman, mais surtout de pousser l’Iran à réagir en cherchant à protéger le Qatar. Ce qui devrait resserrer les rangs sunnites autour de l’Arabie et justifier en quelque sorte son hostilité déclarée à l’Iran sous prétexte que la République islamique cherche à étendre son influence dans le monde arabe. Ce n’est donc pas un hasard si les Saoudiens ont pratiquement imposé un blocus maritime, aérien et terrestre au Qatar, ne lui laissant pratiquement d’autre choix que d’aller un peu plus vers l’Iran, ne serait-ce que pour des besoins économiques et de circulation des personnes et des marchandises.

  • Les véritables raisons de la colère saoudienne contre le Qatar - Scarlett HADDAD - L’Orient-Le Jour
    https://www.lorientlejour.com/article/1055814/les-veritables-raisons-de-la-colere-saoudienne-contre-le-qatar.html

    D’autres analystes voient dans la démarche saoudienne une volonté certes de s’imposer comme leader du monde arabo-musulman, mais surtout de pousser l’Iran à réagir en cherchant à protéger le Qatar. Ce qui devrait resserrer les rangs sunnites autour de l’Arabie et justifier en quelque sorte son hostilité déclarée à l’Iran sous prétexte que la République islamique cherche à étendre son influence dans le monde arabe. Ce n’est donc pas un hasard si les Saoudiens ont pratiquement imposé un blocus maritime, aérien et terrestre au Qatar, ne lui laissant pratiquement d’autre choix que d’aller un peu plus vers l’Iran, ne serait-ce que pour des besoins économiques et de circulation des personnes et des marchandises.

    Selon une troisième interprétation des mesures saoudiennes, le régime de Riyad, qui a tiré à contrecœur les leçons des développements régionaux et qui se sent pratiquement mis au pied du mur en raison de son idéologie islamiste, chercherait à faire porter au Qatar le chapeau de l’appui aux groupes jihadistes en Syrie et en Irak. Maintenant que l’État islamique est en train de reculer en Irak et en Syrie, alors que les régimes de Bagdad et de Damas reprennent l’initiative sur le terrain, il faut bien qu’une partie arabo-musulmane paie le prix des relations ambiguës entretenues avec les groupes terroristes. Le choix s’est donc porté sur le Qatar, qui est une cible facile, en raison de son appui aux Frères musulmans, d’une part, ensuite parce que depuis 2011 (date du déclenchement des mouvements dits du printemps arabe), le petit émirat a joué un rôle prépondérant dans la région, grâce notamment à son « arme de désinformation massive » (c’est ainsi qu’elle avait été surnommée par le camp hostile au Qatar), la chaîne al-Jazeera, devenue depuis une référence et un immense groupe audiovisuel.

    Le Qatar est-il donc appelé à devenir le bouc émissaire des fautes stratégiques commises au cours des dernières années et même à se transformer en nouveau champ de bataille, après Bahreïn, le Yémen, la Libye, l’Irak et la Syrie ? Les informations en provenance de Riyad laissent entendre que les dirigeants saoudiens sont prêts à aller jusqu’au bout pour pousser le Qatar à accepter leurs conditions. Il n’y aurait donc pas de compromis possible. Mais, d’un autre côté, si le Qatar cède aux Saoudiens, l’émirat perdra sa raison d’être et deviendra un nouveau Bahreïn, totalement sous l’influence saoudienne. La crise est donc sérieuse, car les dirigeants saoudiens ont absolument besoin d’une victoire pour imposer leur leadership et pour faire oublier les échecs successifs au Yémen, en Irak et en Syrie, et parce que le Qatar joue son existence d’émirat relativement indépendant.

    Face à cette nouvelle impasse qui aura forcément des répercussions sur l’ensemble du monde arabo-musulman, la seule possibilité de solution peut venir de l’administration américaine qui a une influence certaine sur les deux camps. Elle est la seule partie, qui, si elle le souhaite, peut pousser les deux autres à un compromis. Mais à quel prix ?

    Intéressant, comme souvent chez cette dame... #nuit_torride