L’oeil effrayant de Big Brother

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    Scribouillardises (2) : L’oeil effrayant de Big Brother
    – Par Linda Mondry - 27 février 2012, 11:09

    Les infos en provenance d’Athènes déferlent sur mon écran depuis le début de la nuit. Les images de l’immense manifestation pacifique sont rassurantes, celles des émeutes plutôt effrayantes. Comment accepter de travailler pour 480 Euros par mois alors que le niveau de vie y est sensiblement le même que dans nos régions ? Tandis que leurs écoles sont au bord du gouffre et que leurs hôpitaux commencent à manquer de médicaments, les files s’allongent aux soupes populaires… Rien d’étonnant, donc, à cette explosion de colère. Un indigné grec avait même posté un « Ici ça sent la poudre » sur Facebook deux jours avant le vote de mesures d’austérité supplémentaires : « On ne sait pas ce qu’il va se passer devant le parlement. » Y suffisait d’attendre, donc, et de se poser devant son ordi à heure dite pour s’abreuver d’images et d’infos via les pages FB des indignés de tous bords et leurs posts vidéos sur Youtube. Au JT de 19h30, également au balcon avec en toile de fond les défilés tendus des manifestants, l’envoyé de la Rtbf apparaissait apparemment surpris par l’ampleur de la manifestation et des violences. Voire tremblotant, dans un costard plus seyant pour couvrir un vote sous les oripeaux d’un parlement que sous les gaz de fumigènes. A défaut d’atteindre le parlement sans doute, il avait bien ramené quelques images avec l’aide de son équipe mais toutes soigneusement saisies derrière un cordon policier. Pas besoin de vous faire un tableau : c’était bien plus grave que tout ce que j’avais pu, moi aussi, imaginer. Le lendemain pourtant, pas d’info ni d’image, ou si peu, ne filtrait des médias officiels. Le lendemain, la Rtbf n’avait fourni qu’un léger suivi tandis qu’un premier article, étrangement signé par Libération et qualifiant la réaction de la population grecque d’hystérique, ne paraissait dans la Libre Belgique qu’à… 12h32. Et sans aucune illustration. Le Soir lui, suivait de peu et toujours aussi discrètement.