• SAN FRANCISCO : Un bug sur les robots-taxis, toute la ville paralysée Arnaud Gallay - L’Essentiel

    Vendredi soir, de drôles de bouchons se sont formés spontanément dans plusieurs rues de San Francisco. Les véhicules impliqués étaient des robots-taxis, des véhicules sans chauffeur controversés, dont la métropole californienne, capitale de la tech, est une des pionnières. Ainsi, des passants incrédules ont constaté que les berlines de la société Cruise, reconnaissables à leurs caméras et lidars anti­collision, étaient stoppés au milieu du trafic ou effectuaient des manœuvres aberrantes. « Il y avait un énorme bouchon d’une dizaine de véhicules. Aucun n’avait de chauffeur », a décrit une touriste new-yorkaise à NBC.


    L’entreprise Cruise, filiale de General Motors, a tenté de minimiser l’incident.

    Un porte-parole de Cruise, filiale de General Motors, a expliqué l’incident par un problème de « connexion sans fil » à cause de la foule de spectateurs qui utilisaient leur smartphone dans un festival de musique au Golden Gate Park, à quelques pâtés de maison de là.

    Un couac qui tombe très mal
    Ironie du sort, ce chaos est survenu au lendemain de la décision de l’État de Californie d’autoriser Waymo et Cruise, qui exploitent 500 robots-­taxis depuis une année, à étendre leurs services. Ils peuvent désormais proposer des courses payantes 24 heures sur 24 et plus seulement de nuit. La Ville a pressé l’État de revenir sur sa décision. Pour l’élu municipal Aaron Peskin, ce couac suggère que, si le réseau de téléphonie tombe en panne, les robots-­taxis bloqueront les rues, empêchant police et pompiers d’intervenir. « En cas de séisme, ils seront immobiles comme des briques dans votre rue », a-t-il dit au San Francisco Chronicle. https://www.sfchronicle.com/bayarea/article/san-francisco-s-self-driving-car-wars-intensify-18293922.php

    Les détracteurs de cette nouvelle technologie dénoncent, outre la destruction d’emplois de chauffeur, la dangerosité des véhicules autonomes. Toutefois, aucun accident grave n’a été signalé jusqu’à présent.

    #Technologisme #véhicules_autonomes #smartphone #réseaux #embouteillages #robots-taxis

    Source : https://www.lessentiel.lu/fr/story/un-bug-sur-les-robots-taxis-toute-la-ville-paralysee-135774231868

  • Stanford apologizes after doctors protest vaccine plan that put frontline workers at back of line - SFChronicle.com
    https://www.sfchronicle.com/health/article/Stanford-doctors-protest-vaccine-plan-saying-15814502.php

    “Health care heroes? Back of the line!” chanted the doctors in Palo Alto as they spilled out from the hospital into the plaza in front of the facility. They hoisted signs: “Front line workers need protection” and “Residents can die, too.”

    “I’m here because we were promised, multiple times, that we would be vaccinated in the first wave,” said Dr. Daniel Hernandez, an emergency room resident who joined the protest.

    #sans_vergogne

  • Uber, Lyft, others pour $70 million more for Yes on 22 ballot campaign
    https://www.sfchronicle.com/business/article/Uber-Lyft-others-pour-70-million-more-for-Yes-15544702.php?campaign_id=

    Gig companies have poured $70 million more into their ballot campaign to keep drivers and couriers as independent contractors — bringing the total funds for Yes on 22 to a breathtaking $181 million, and putting it on track as one of the biggest-ticket California initiatives ever. “Voters better strap in — they’re in for a barrage of ads and sizzle from the pro-22 side,” said David McCuan, a professor of political science at Sonoma State University who studies California ballot measures. “This (...)

    #conditions #conducteur·trice·s #GigEconomy #lobbying #travail

  • À San Francisco, quand mon quartier fait l’expérience de la pandémie
    Par Howard Becker (12/04/2020)
    SOCIOLOGUE
    https://aoc.media/analyse/2020/04/12/a-san-francisco-quand-mon-quartier-fait-lexperience-de-la-pandemie

    L’épidémie de Covid-19 transforme nos habitudes, nos interactions sociales : nous nous adaptons pour faire face à la crise. Résident de North Beach, à San Francisco, l’immense sociologue Howard Becker observe avec minutie et empathie comment la vie s’est ajustée dans son quartier.

    J’habite à San Francisco, dans un quartier qui s’appelle North Beach ou Russian Hill, les deux s’entremêlant sans frontière nette. Ce quartier date du séisme et de l’incendie de San Francisco de 1906, quand tout, dans ce coin, a été détruit, non pas par le tremblement de terre mais par le feu, qui n’a laissé qu’un tas de cendres.

    Reconstruite, cette petite partie de mon quartier a fourni les principaux logements des immigrants siciliens, venus avec leurs traditions et pratiques de la pêche. Quand j’ai emménagé ici il y a plus de cinquante ans, les « étrangers » comme moi et ma famille, et les autres familles similairement « américaines » de peintres et de sculpteurs qui enseignaient au San Francisco Art Institute situé non loin, n’ont pas été les bienvenus. Les pêcheurs qui apparaissaient, au printemps, assis sur les marches devant leur appartement où ils raccommodaient leurs filets et casiers à crabes, craignaient que nous ne rendions le quartier plus désirable, et – du fait de leur propre cupidité, ils étaient clairs sur ce point – qu’ils ne se retrouvent forcés de vendre leurs immeubles en échange des prix élevés que, nous, « Américains » offririons.

    Cela s’est effectivement passé ainsi, par étapes, au fil des ans. La première réelle invasion du quartier occupé par les Italiens a été celle des Chinois, qui ont traversé la frontière officieuse mais très réelle qui séparait la Little Italy du Chinatown tout proche. Ainsi, les immeubles des rues autour de chez moi ont bientôt appartenu à des Chinois et des familles sino-américaines, qui les habitaient. Les « Américains » et les « Sino-américains » ont rapidement noué des liens de voisinage, bien que rarement intimes. Nous pouvions les connaître suffisamment pour leur demander de réceptionner un colis en notre absence, mais pas au point de les inviter à dîner.

    Les établissements liés à la communauté locale italienne – les restaurants, dont les gérants faisaient encore partie de cette communauté où qu’ils résident dans la ville – ont peu à peu été remplacés. La fabrique de pâtes au coin de la rue a déménagé lorsque les hippies sont arrivés, pour être remplacée par un Co-Existence Bagel Shop. Les coffee shops tenus par des hippies, ainsi que les voyageurs hippies comme moi et ma famille, sont restés là pendant longtemps.

    Et il y avait toujours quelqu’un pour fournir les services que le citadin américain s’attend à trouver : coiffeurs, salons de beauté, supérettes de quartier, bars et cafés.

    [Mon quartier a toujours connu, et continue de connaître, toute une série d’accommodements sociaux.]

    Peu à peu, tout le monde s’était habitué aux Chinois et hippies installés ici. Mais bientôt la population du quartier a commencé à refléter les nouvelles entreprises qui étaient en train de gagner la ville : les géants de l’informatique et de l’information, qui se sont tout naturellement installés dans les vastes bâtiments du Financial District_ e San Francisco. Avec ces nouvelles entreprises – Sales Force, par exemple, a acheté son propre immeuble de plusieurs étages –, sont arrivés les gens qui y travaillaient. Certains de ceux qui désiraient habiter dans la City avaient des enfants en bas âge. Tout cela a contribué à augmenter la demande pour le stock réduit et limité de logements à North Beach/Russian Hill (et dans le quartier limitrophe de Telegraph Hill), logements qui avaient l’avantage d’être relativement proches à pied des bureaux de ces nouveaux géants de l’économie.

    Ainsi, mon quartier n’est pas un coin perdu, immuablement stable de la ville. C’est une communauté composée d’une population sans cesse changeante située dans un périmètre physique réduit, un quartier doté d’institutions, d’organismes, d’entreprises et de petits commerces qui sans cesse s’efforcent de répondre à des impératifs socio-économiques en perpétuelle évolution. Mais il a toujours connu, et continue de connaître, toute une série d’accommodements sociaux qui viennent soutenir les habitudes, besoins et désirs des gens qui y habitent.

    Ces accommodements sont visibles dans les petits détails de la vie de tous les jours, dans la manière dont la vie sociale « fonctionne » ou non. Et cela relève du truisme sociologique que de dire que ce n’est que lorsque les accommodements sociaux ne fonctionnent pas comme il se doit, et que tout le monde commence à se plaindre, que l’on prend conscience de la manière dont fonctionnent effectivement les choses quand elles fonctionnent.

    San Francisco est désormais, comme le reste du monde, assiégée par le coronavirus. Les dirigeants ont demandé aux citoyens d’éviter tous les contacts que la vie quotidienne d’ordinaire exige dès lors qu’il s’agit de travailler, manger, faire ses courses, socialiser, accéder aux soins de santé et de s’adonner à tant d’autres petites routines de la vie.

    Cela ne veut pas dire que plus aucune partie de l’énorme machine qui sous-tend notre vie au quotidien ne fonctionne. Il m’est encore possible, tous les matins, de recevoir et lire mon journal, le San Francisco Chronicle, éminemment conscient que quelqu’un s’est levé, alors qu’il faisait encore nuit, pour se mettre au volant d’un camion chargé d’exemplaires du journal (au contenu écrit et imprimé par bien d’autres encore), pour venir jusque dans notre rue afin que quelqu’un, depuis l’arrière du camion, puisse en lancer un paquet dans l’entrée de notre immeuble. La vie continue. J’ai ma presse habituelle qui alimente mes analyses de la vie de tous les jours.

    Cela fonctionne, du moins jusqu’à présent, pour la livraison des journaux. Mais qu’en est-il de la nourriture ? Personne ne lance du lait, des œufs, des fruits et des légumes de l’arrière d’un camion jusqu’à l’entrée de mon immeuble. La ville s’est toujours organisée différemment pour répondre à ce besoin. Mais les nouvelles règles imposées par le virus interfèrent avec cette organisation d’une manière à laquelle nous ne sommes pas préparés.

    [Nous autres sociologues, par nécessité, attendons que le changement des conditions de la vie quotidienne oblige les gens à innover.]

    La plupart des choses continuent d’être comme elles ont toujours été. Nous continuons d’avoir des magasins de proximité où nous pouvons acheter tout ce dont nous avons besoin pour nous nourrir, nous et notre famille. Mais qui sait quand la pandémie interfèrera avec cette offre là ? Et les restaurants, cette lointaine invention visant à nourrir une population toujours plus nombreuse dans des villes comme Paris, où les gens ne vivent plus au sein d’une unité familiale où la confection des repas fait partie de la division coutumière du travail ! Que se passera-t-il, à présent que les citadins doivent abandonner la proximité et l’intimité qui semblaient nécessaires à notre style de vie, afin d’éviter d’être infectés par cet ennemi invisible, et afin que nous puissions obtenir ce que nous voulons, et ce dont nous avons besoin, en évitant les obstacles et dangers que l’épidémie amène ?

    Comme souvent, c’est un problème, un danger qui exige de nous que nous changions notre manière de faire, en l’occurrence la façon dont les citadins se nourrissent. Les sociologues ne peuvent pas ranger les gens dans des groupes – comme le font les psychologues expérimentaux, qui traitent les membres de ces groupes de manière différente, afin de déterminer ce que ces traitements distincts entraînent comme différences de comportement chez leurs « sujets ».

    Changer l’organisation de la vie sociale requiert des inventions sociales : des manières nouvelles de faire d’anciennes choses, ou des choses nouvelles pour remplacer les anciennes manières d’assouvir des besoins. Nous autres sociologues, par nécessité, attendons que le changement des conditions de la vie quotidienne oblige les gens à innover, à créer les nouvelles façons de faire qui s’imposent. La vie sociale fait l’expérience pour nous.

    Cela oblige ceux qui font de la sociologie à être prêts à observer la vie autour d’eux, afin de voir qui fait quoi et par quel nouveau moyen, et d’entendre non seulement les raisons qu’ils donnent aux changements qu’ils mettent en place, mais aussi les réactions de ceux qui les entourent, à ces nouvelles solutions. L’histoire nous fournit une fois de plus l’occasion de regarder comment les gens improvisent des solutions face à une énième version de ces mêmes bonnes vieilles difficultés.

    La nourriture est la réponse générale à la question de savoir comment nous nous alimentons. La plupart des habitants de San Francisco se nourrissent en préparant des repas chez eux, en utilisant des aliments achetés dans des magasins d’alimentation. Certains de ces magasins sont des avant-postes de grandes chaînes (Safeway, par exemple, à San Francisco). D’autres magasins sont spécialisés, répondant par exemple aux exigences de ceux qui auraient besoin d’ingrédients adaptés à une cuisine italienne régionale. D’autres magasins encore (essentiellement dans le quartier japonais) fournissent le meilleur et le plus frais des poissons pour la préparation des sashimi, spécialité japonaise. Quelques traiteurs juifs servent de la soupe aux boulettes de matzoh, des sandwichs au pastrami, etc. D’autres personnes encore font leurs emplettes dans les omniprésents marchés de producteurs. Beaucoup de restaurants servaient des plats raffinés préparés par de vrais chefs. La ville s’enorgueillit de plusieurs restaurants étoilés par le Michelin.

    Or, aujourd’hui, en raison des restrictions imposées pour une période indéfinie par la pandémie, aucun de ces restaurants ne peut accueillir une clientèle, qu’elle soit de passage ou qu’elle réserve une table. Ces manières habituelles d’accueillir les clients constituent aujourd’hui une violation des règles strictes en matière de réunion dans l’espace public imposées par la ville. Par conséquent, les restaurants ne peuvent plus ouvrir leurs portes, ce qui signifie plus d’entrées d’argent, et donc pas d’argent pour payer les fournisseurs de produits bruts, les employés et le propriétaire des murs.

    Ainsi, ceux d’entre nous qui habitent North Beach et trouvaient cela pratique et agréable d’aller manger régulièrement au restaurant Da Flora sur Columbus Avenue, ne peuvent plus le faire. Jen et Darren, propriétaires du restaurant, étaient, bien entendu, encore plus contrariés que nous. Ils n’avaient jamais préparé de repas à emporter ou à livrer, et ils n’étaient pas sûrs de pouvoir nourrir leurs clients de cette manière, ni que quiconque veuille que leurs repas leur parviennent ainsi.

    Pourtant, moi, je savais que je voulais leurs plats, peu importe la manière dont ils me parvenaient ; alors je les ai appelés pour tenter de les persuader d’essayer, et de voir si d’autres personnes voudraient bénéficier de ce genre de service. À leur agréable surprise, c’est exactement ce que beaucoup voulaient. Tous ceux qui ont tenté l’expérience en ont immédiatement parlé à des amis, et la nouvelle s’est répandue. Les affaires ont repris ! C’est Christopher, le frère de Darren, serveur au restaurant en temps normal, qui livre les repas – plat principal, salade, pain et dessert –, facturés au même prix qu’autrefois dans le restaurant.

    Elias, l’autre héros de ma petite histoire, était depuis plus de vingt ans le propriétaire et l’exploitant du Café Sappore, situé sur Lombard Street, à une rue de chez nous. Sappore était soutenu, en partie, par les cars de touristes venus du monde entier pour arpenter la célèbre rue Lombard (une courte rue tout en lacets qui rejoint deux rues perpendiculaires) – touristes qui s’arrêtaient à Sappore pour prendre un café ou un thé et un sandwich. Ce café était aussi devenu, sans que personne ne l’ait voulu ou planifié et certainement pas Elias, le lieu privilégié des réunions de quartier, l’endroit où, lorsqu’il y avait un problème qui excitait les résidents permanents, l’inévitable « réunion de protestation » se déroulait. Et c’était aussi l’endroit où l’on pouvait inviter une personne à déjeuner en sachant que quels que soient ses goûts, restrictions ou excentricités alimentaires, elle trouverait au menu quelque chose que non seulement elle supporterait, mais qui en plus la régalerait. Tout cela pour dire que Sappore a prospéré.

    Cependant, un jour, de manière inattendue, Elias a perdu le bail du lieu. Il a rapidement trouvé un autre endroit, beaucoup plus petit, sur Columbus Avenue, une rue voisine bien plus large et fréquentée, et il a ouvert Le Sandwich, dont la carte se composait d’une douzaine de sandwiches : des classiques comme le Reuben, et des variétés moins connues comme le Bollywood. Le succès a été immédiat.

    [Cette petite zone géographique locale, qui affiche habituellement extrêmement peu d’organisation sociale visible, possède en fait une « culture ».]

    Puis le coronavirus est arrivé, et avec lui son lot de difficultés. Mais Elias n’a pas fermé. Comme il n’avait pas d’endroit où les gens pouvaient manger ce qu’il préparait, à part quelques chaises sur le trottoir, il a pu continuer à faire ses sandwiches et à les vendre sans violer les nouvelles restrictions. Et puis il a annoncé qu’il pourrait également livrer d’autres types de repas.

    Je savais vaguement qu’Elias avait aussi une activité de traiteur, des dîners destinés à un nombre important de convives lors de soirées chez des particuliers. Je découvrais à présent que c’était une partie importante de ses activités dans la restauration, et qu’il dirigeait son affaire depuis son appartement voisin. Quelques jours plus tard, il nous a dit qu’il était prêt à commencer à livrer des repas, deux soirs par semaine. Nous avons eu la primeur – de délicieuses lasagnes –, et c’est maintenant une affaire régulière. Chaque semaine, il met en ligne son nouveau menu. (Mais je dois vous rappeler qu’il ne livre pas à Paris !)

    Ces deux entreprises sont montées au créneau lorsque leurs clients – ainsi qu’elles-mêmes – ont commencé à pâtir de la situation imposée par la pandémie. Ainsi, la nourriture que les gens désiraient, la nourriture que Jen, Darren et Elias voulaient continuer de préparer pour pouvoir travailler et subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs employés, cette nourriture, ils ont su la rendre disponible. Ils ont réagi de manière rapide et inventive, au bénéfice de tous.

    On peut faire un parallèle entre cette situation et le domaine de l’interaction interpersonnelle. Dans la vie quotidienne ordinaire, beaucoup de gens du quartier commencent à vous lancer un « Hi ! » à l’américaine après vous avoir croisé plusieurs fois. Souvent, un voisin de longue date nous présente une personne qui vient d’emménager dans un des appartements de la rue. C’est ainsi que nous avons rencontré Terry, qui venait de s’installer dans l’immeuble voisin du nôtre, qui avait été acheté par Ben et Bethany Golden pour s’assurer que tous les logements seraient occupés, à terme, par des personnes avec lesquelles il serait facile de s’entendre. Lorsqu’ils trouvaient de telles personnes, ils leur vendaient un appartement. Et présentaient les nouveaux-venus aux voisins.

    C’est ainsi qu’un jour Bethany nous a présenté notre nouvelle voisine, Terry Ewins, qui avait récemment acheté un des appartements, en précisant en passant qu’elle était capitaine au poste de police du quartier. Elle semblait tout à fait agréable et raisonnable, et nous avions l’habitude de nous saluer dans la rue, mais là s’arrêtait notre relation de « voisinage », exactement comme pour les autres personnes qui avaient progressivement emménagé dans les logements du coin.

    Et puis, un peu plus tard, après que London Breed, le maire de San Francisco, a émis la directive officielle de non-circulation dans les rues sans raison valable, Terry (qui, entre-temps, avait été promue au rang de commandant) a fait savoir (par l’intermédiaire de Bethany, qui nous avait présentés) qu’elle se rendait au travail à pied tous les jours, et que si nous avions besoin de faire une course, ou de quoi que ce soit qui nous obligerait à sortir, il suffisait de le lui faire savoir, et qu’elle serait heureuse de faire la course pour nous.

    L’idée que nous nous faisions du policier de haut rang n’incluait apparemment pas – vu notre première réaction de perplexité – le fait qu’il rende de tels services à des personnes à peine connues de lui. Non que cette femme ait fait quelque chose pour mériter qu’on la soupçonnât de quoi que ce soit – cela relevait juste d’un simple préjugé de notre part. En y réfléchissant davantage, j’ai réalisé qu’elle avait dû dire cela parce qu’elle avait vu que je suis plutôt âgé (91 ans, pour être exact, mais ça elle ne le savait pas, et a dû simplement déduire mon grand âge de mes balades assistées d’une canne) et estimé qu’une aide occasionnelle, et non contraignante pour elle, me rendrait service.

    Je me suis mis à réfléchir à la façon dont la directive du maire sur le confinement affectait les organisations et le comportement des gens. Il semble probable que les petits gestes et événements, comme ceux que je viens de décrire, se produisent plus souvent maintenant que nous sommes dans cette « situation d’urgence », bien que personne n’en ait fait le constat.

    Ceci nous laisse penser que cette petite zone géographique locale, qui affiche habituellement extrêmement peu d’organisation sociale visible, possède en fait tout un ensemble de ce que les spécialistes de sciences sociales appellent « culture » ou « compréhensions partagées » : des accords implicites pour l’adoption de certains comportements dans certaines circonstances. Ces « circonstances » sont rarement réunies comme elles le sont actuellement, de sorte que nous assistons ici à la façon dont la possibilité d’un tel comportement advient, dès lors que les circonstances commencent à convaincre les gens que ce type de situation inhabituelle exige des réactions inhabituelles.

    traduit de l’américain par Hélène Borraz

    Pour @colporteur ;)
    #Howard_Becker #San_Francisco

    Howard Becker
    SOCIOLOGUE, PROFESSOR AT THE UNIVERSITY OF WASHINGTON
    Né en 1928, Howard S. Becker fut formé dans la tradition de l’école de Chicago, notamment auprès de Everett Hughes. Il est l’auteur de très nombreux livres classiques de sociologie, à commencer par Outsiders ou Les Mondes de l’art.

    https://aoc.media/auteur/howard-becker

    • San Francisco ou la distanciation sociale avant l’heure
      Par Cécile Alduy (27/04/2020)
      CHERCHEUSE EN LITTÉRATURE
      https://aoc.media/opinion/2020/04/27/san-francisco-ou-la-distanciation-sociale-avant-lheure

      La distanciation sociale, le meilleur moyen de lutter contre l’épidémie de Covid-19 ? Dans ce cas, il n’est pas surprenant que San Francisco, ville de l’automobile individuelle, de Tinder, de UberEat… soit particulièrement épargnée. Mais cette observation est à double tranchant, révélatrice de la fracture digitale, qui est aussi fracture sociale, dans une ville déjà désertée par tous ceux pour qui le télétravail n’est pas une option.

      On a ressorti les masques. Le bleu, le rose, le bariolé, taille enfant, achetés pour nous protéger des fumées toxiques du Paradise Fire en novembre 2018. L’air était âpre, piquait les yeux, la gorge. Un brouillard roux à couper au couteau masquait la ville. Déjà, on se calfeutrait et on comptait les morts. Déjà, pendant des jours, on a eu peur de suffoquer.

      À l’heure du coronavirus, on retient de nouveau son souffle à San Francisco. Mais aujourd’hui le mal est invisible, partout et nulle part, intraçable. On porte des masques en plein soleil, alors que l’air n’a jamais été aussi pur. Les abeilles sont revenues, les oiseaux s’en donnent à cœur joie. Mais les balançoires des jardins d’enfants pendent dans le vide, inutiles. Les autoroutes qui cisaillent la ville se sont tues. Devant les supermarchés s’allongent des files en pointillé – une personne tous les deux mètres, gants en latex aux mains, et masques déjà obligatoires. La ville est inchangée, la nature resplendit, mais les humains sont sur la défensive, parés pour un cataclysme.

      Pourtant, dans la Baie de San Francisco, le nombre de morts n’est pas parti en flèche, comme à New York, en France, en Espagne ou en Italie. La fameuse « courbe » des infections au Covid-19 a été tellement aplatie par des mesures précoces qu’on attend encore « la vague » et le « pic », alors que la côte Est et la Floride ont été submergées.

      Mais tout aurait pu être différent. Le 10 mars on recensait quatorze cas d’infection à San Francisco, ville de 885 000 d’habitants, contre seulement sept à New York, qui en compte 8 millions. Un mois plus tard, cette dernière ville est en urgence absolue, littéralement asphyxiée. L’autre attend, immobile. Plus de 13 000 morts à New York au 18 avril contre 20 (en tout) à San Francisco. Pourquoi un tel écart ?

      Il y a d’abord sans aucun doute la chronologie – tardive et à reculons côte Est comme en France, proactive en Californie – des politiques publiques. Début mars les rassemblements de plus de 1000, puis de 100 personnes sont interdits ; en France, on en est encore aux meetings électoraux des municipales et le Président Macron se targue d’aller au théâtre car, dit-il, « la vie continue ». Dès le 16 mars, alors qu’on compte neuf décès sur tout l’État de Californie, les écoles publiques ferment (les écoles en France n’ont été fermées que le 13 mars, alors qu’il y avait déjà 79 morts déclarés). Le 17 mars, la maire de San Francisco, London Breed, une vigoureuse noire américaine démocrate, signe un décret de « shelter in place », littéralement « restez à l’abri où vous êtes », une expression tirée des manuels de riposte aux risques de radiation nucléaire, et familière des États confrontés aux tueries au fusil d’assaut dans les écoles et aux hurricanes. Le gouverneur Gavin Newson étend bientôt cette ordonnance à toute la Californie. Au même moment, le gouverneur de l’État de New York, Cuomo, est catégorique : « Il n’est pas question d’imposer un « shelter in place » à New York » annonce-t-il le 18 au New York Times. Il devra faire marche arrière deux jours plus tard.

      Face à une épidémie qui se propage de manière exponentielle, chaque contact évité ralentit la machine infernale. Chaque jour perdu dans l’insouciance ou le déni l’accélère. CQFD par l’exemple californien.

      [L’esprit d’initiative et d’innovation tant prisé repose sur une indifférence, voire un certain mépris envers un État dont on n’attend pas grand-chose.]

      Mais au-delà des mesures officielles, ce sont des facteurs socio-culturels et géographiques qui ont aussi fait la différence dans le quotidien : des habitus, des croyances, des bulles cognitives, des modes d’interaction sociale et une géographie suburbaine qui forment un mode de vie – et d’agir – propre à la Californie et surtout à la Baie de San Francisco. Un écosystème où la vie digitale infusait dans la ville bien avant que tout ne bascule dans la réalité virtuelle, et où l’État n’a jamais été un sauveur. Sauf pour les laissez-pour-compte de la révolution de la tech.

      La pandémie est d’abord un révélateur du politique au sens littéral de gestion de la cité. Les lieux d’exercice du pouvoir où la riposte s’est décidée précocement ont été d’abord hors de la politique et du système représentatif. Si les maires et le gouverneur ont été rapides à réagir, ils n’ont fait que suivre d’autres acteurs souvent plus puissants : l’influence de la tech et des universités comme leaders d’opinion et de comportements dans la Silicon Valley a été précoce, et décisive.

      Ainsi, le télétravail a été organisé en amont dès fin février, puis imposé aux salariés des starts-ups et des mastodontes début mars avant même que le confinement ne soit déclaré (là aussi très tôt) par les counties. Ces multinationales ont des milliers d’employés partout dans le monde et évaluent très tôt les risques économiques et sanitaires de la déflagration qui se propage de la Chine vers l’Europe et le reste du monde. Culture du big data, de la modélisation des comportements, de l’analyse de risque, de l’agrégation et de la gestion de l’information, du leadership, et de l’ouverture commerciale et culturelle sur le Pacifique, le cœur de métier des Apple, Amazon, Facebook, Google, et autres grandes et petites tech companies les préparaient culturellement et industriellement à prendre le pouls de l’Asie et à anticiper au quart de tour.

      On aime critiquer les GAFA et la tech (et il y a plein de raisons valides pour le faire), et pointer du doigt la mondialisation comme l’une des causes ou des accélérateurs de la pandémie. La réalité est plus complexe : dans l’écosystème de la Silicon Valley, ils ont aussi eu un rôle de leaders et ont accéléré la prise de conscience, pour ensuite participer massivement à l’adaptation de la région aux conséquences du confinement. Google a ainsi déployé 100 000 hot spots WIFI gratuits dans les zones blanches de Californie et donné 4 000 ordinateurs Chrome book aux écoles publiques. Il n’en demeure pas moins troublant de constater le pouvoir décisionnaire massif de ces magmas industriels.

      C’est plus généralement que la culture de la Baie est marquée une attitude de responsabilité individuelle à double tranchant. L’esprit d’initiative et d’innovation tant prisé repose sur une indifférence, voire un certain mépris envers un État dont on n’attend pas grand-chose, si ce n’est, au minimum, de ne pas être un obstacle (ce qui, sous la présidence Trump, n’est pas gagné d’avance). L’idée d’un destin collectif existe, mais il repose sur l’appartenance à une « community » qui n’est pas, contrairement à une idée reçue française, fondée exclusivement sur l’identité ethnique ou sexuelle, mais plutôt sur des micro-lieux de vie et de partage de destins : quartier, entreprises, villes. Et donc les quartiers s’organisent pour soutenir les cafés et restos indépendants menacés de mettre la clé sous la porte, les villes décident seules quand et dans quels termes imposer le confinement, les sans-abris sont mis à l’abri massivement par les municipalités, les entreprises développent seules de véritables politiques de santé publique.

      À Stanford University (où j’enseigne), le campus a ainsi basculé en mode purement digital dès le 9 mars, pour être entièrement fermé et évacué le 25. L’activité de recherche, sans attendre d’hypothétiques fonds publics, s’est immédiatement réorientée vers la réponse à la pandémie, dans la faculté de médecine, en sciences sociales ou en design, tandis que le semestre de printemps se déroulait entièrement par Zoom avec des étudiants aux quatre coins du monde.

      Le discours du leadership n’a d’ailleurs pas été celui d’une « guerre » à mener ou gagner, mais un engagement de responsabilité civique fondé sur l’analyse des données scientifiques et la prise en charge des besoins de la « communauté ». D’immenses efforts ont été déployés pour subvenir aux besoins de (presque) tous, des étudiants boursiers aux post-docs, aux jeunes professeurs non titularisés, aux restaurateurs, agents d’entretien, contractuels, le staff, financièrement, psychologiquement, technologiquement et intellectuellement. Et face au désastre économique qui se précise, le président de Stanford et la vice-présidente vont amputer leurs salaires de 20%.

      D’autres facteurs socio-culturels et géographiques ont aidé à contenir, jusqu’ici, la propagation exponentielle du virus. Il y a d’abord la proximité avec l’Asie, qui est bien plus qu’une donnée géographique ou économique. Au dernier recensement (2010), plus de 33% des San Franciscains se déclaraient « Asian-American », un chiffre qui bondit à 58% de la population à Daly City, banlieue industrielle et résidentielle au sud de la ville. L’Asie n’est pas un horizon lointain sur cette frontière pacifique : elle est au cœur du tissu culturel, ethnique et intellectuel de la région. Elle façonne les manières de socialiser, de se saluer, d’interagir, de se protéger, et de penser le monde. Bien avant l’épidémie il n’était pas rare de voir des jeunes et moins jeunes Chinois ou Asian-American parcourir la ville portant un masque chirurgical, pour se protéger ou protéger les autres.

      Autre micro-différence culturelle, qui en période de coronavirus a pu avoir une influence : les gens se touchent moins à San Francisco qu’en France, en Italie, en Espagne ou à New York. Entre la culture hygiéniste, qui fait que les solutions hydro-alcooliques étaient déjà dans les sacs à mains et les officines de dentistes, et le « cool » un peu distant des échanges quotidiens, on se sourit de loin. La socialisation à San Francisco est chaleureuse dans les mots et les visages, mais plus distante physiquement, moins « au contact » (pas de bises à la française, on ne se serre même pas toujours la main pour se présenter, encore moins pour se dire bonjour — un salut de la tête, de loin, suffit ; les « hugs » sont réservés aux retrouvailles).

      [Cette « distanciation sociale » avant l’heure n’est que le masque affable d’une fracture sociale et raciale vertigineuse.]

      Cette distance sociale physique dans les interactions du quotidien est mise en abyme par la géographie urbaine, ou plutôt suburbaine de San Francisco et des alentours. Excepté un centre-ville touristique et des affaires assez dense et quelques îlots de tours, la ville s’étale sur sept collines principalement résidentielles, séparées par d’immenses parcs de plusieurs centaines voire milliers d’hectares, comme le Presidio. Les immeubles sont plutôt rares et limités par décret à quatre ou six étages. Le rêve californien est la maison victorienne individuelle (comme la fameuse « maison bleue » de Maxime Le Forestier, récemment mise sur le marché pour la modique somme de 3,5 millions de dollars).

      Pour un Parisien ou un New Yorkais, certains quartiers sont en temps normal d’un calme au choix flippant ou apaisant. Dans mon quartier de Potrero Hill, colline coincée entre deux autoroutes où sont perchées des maisons à deux étages, on vit ce paradoxe qu’il y a aujourd’hui, en plein « confinement » : plus de gens dans les rues (car ils ne sont plus ni dans leur voiture ni au bureau) que d’habitude, où l’on peut marcher cinq pâtés de maisons sans rencontrer âme qui vive. D’ailleurs les « clusters » de contagion sont presque exclusivement dans des centres pour sans-abris ou des maisons de retraite, ou dans le quartier de Mission où l’habitat collectif est plus dense.

      Chacun dans sa maison individuelle, et surtout dans sa voiture. Avec 1,7 voiture par famille, les San Franciscains font presque tout en automobile (malgré l’émergence du vélo électrique pour vaincre lesdites collines, pentues) : les courses, toutes les courses de la baguette à la pharmacie, la dépose-rapide des enfants devant l’école, les sortes de « drive-in » pour les chercher à 16h00 où l’on embarque non un plat mais un môme (le nôtre généralement, c’est bien organisé), le dentiste, le coiffeur, la balade du week-end à la plage, et surtout, le travail. Entre toutes ces activités, il peut arriver de passer quatre bonnes heures par jour en voiture, juste pour accomplir le minimum vital professionnel et familial. Les 160 000 passagers qui prennent quotidiennement le métro de San Francisco (400 000 sur toute la Baie) font pâle figure en comparaison des 4,3 millions qui s’agglutinent dans le métro new yorkais.

      Et ce qu’on ne fait pas en voiture, on le fait en ligne : acheter des habits, commander des repas (UberEat), faire faire ses courses par quelqu’un d’autre (Instacart, DoorDash), et même rencontrer l’âme sœur ou sa « date » (Tinder) — une App née à San Francisco vous évite de sortir de chez vous. Ce faible taux de promiscuité au quotidien aura-t-il freiné lui aussi la propagation du virus ? Là encore, les « leçons » de la crise ne vont pas forcément dans le sens qu’on aimerait : le tout voiture et l’uberisation ont peut-être été des facteurs protecteurs – du moins pour ceux qui peuvent en profiter.

      Avec le « shelter in place », les rues ne sont donc pas soudain vides – elles l’étaient déjà dans de nombreux quartiers la plupart du temps. Les interactions sociales se sont raréfiées, notamment dans ces rues qui offraient sur deux pâtés de maison une soudaine concentration d’échoppes, mais on télé-commutait déjà de manière régulière dans les entreprises de l’économie de l’information, de l’éducation, de la tech, ou de la finance. Et avec le tout voiture, combien de gens se croisaient vraiment dans la rue chaque jour, hors quartiers touristiques et d’affaires ? À visualiser New York ou Paris, puis le San Francisco d’avant, on imagine volontiers (même s’il faudrait des études précises) que nombre de San Franciscains faisaient déjà de la « distanciation sociale » sans le savoir.

      Et c’est d’ailleurs bien là que le bât blesse. Cette cartographie des interactions humaines esquissée ici à grand traits sans doute grossiers, révèle des failles sociologiques immenses qui se lisent déjà dans la géographie du Covid-19. Cette « distanciation sociale » avant l’heure que permettait la digitalisation des modes de vie et une urbanisation construite autour de la maison individuelle et de l’auto n’est que le masque affable d’une fracture sociale et raciale vertigineuse.

      Et si San Francisco échappait donc à la pandémie en partie parce qu’elle a exclu de ses limites, bien avant la crise, ceux qui la font vivre et ne peuvent plus y vivre, ceux qui vivent en habitat collectif, sont locataires, prennent les transports publics, n’ont pas deux tablettes, un ordinateur et 3 Iphones par foyer ? Car qui peut encore habiter dans une ville dont le revenu médian est de $112,000 par an, et où le loyer d’un « one bedroom » est autour de $3500 par mois ?

      Passer au tout digital était « seconde nature » pour la couche aisée de la population – celle qui se confine aujourd’hui tandis que les travailleurs qui ne peuvent se payer un loyer à San Francisco continuent de l’alimenter, de la soigner ou de lui livrer ses colis Amazon. Il existe bien encore quelques quartiers qui fourmillent, qui braillent, qui grouillent, qui arpentent, qui se serrent, qui vaquent, comme Mission, le Tenderloin, et ces non-lieux que sont les enclaves grappillées sous les ponts et les autoroutes, les terrains vagues le long des entrepôts, où des tentes éparpillée formant une ville fantôme. Ces quartiers sont eux frappés de plein fouet, par la maladie [1], par la fracture numérique qui laissent des enfants sans apprentissage et sans repas car sans école, par les licenciements secs, du jour au lendemain.

      La Silicon Valley et San Francisco ont été partiellement épargnées par la pandémie. C’est une bonne nouvelle. Sauf si elles l’ont été parce qu’elles s’étaient déjà confinées dans un monde d’après, où la distanciation sociale est d’abord la mise à distance des moins bien lotis.

      Cécile Alduy
      CHERCHEUSE EN LITTÉRATURE, PROFESSEURE À STANDFORD, CHERCHEUSE ASSOCIÉE À SCIENCES PO

      [1 ] Lien vers :
      Coronavirus hits San Francisco’s Mission District hardest of all city neighborhoods (20/04/2020)
      https://www.sfchronicle.com/bayarea/article/City-data-show-SF-s-Mission-District-is-area-of-15213922.php

      Cécile Alduy
      CHERCHEUSE EN LITTÉRATURE, PROFESSEURE À STANDFORD, CHERCHEUSE ASSOCIÉE À SCIENCES PO
      Cécile Alduy est professeure de littérature et de civilisation françaises à l’université Stanford (États-Unis), et chercheuse associée au CEVIPOF à l’Institut d’études politiques de Paris. Elle est l’auteur de Marine Le Pen prise aux mots. Décryptage du nouveau discours frontiste (Seuil, 2015), lauréat du prix « Penser la société » 2015 du Panorama des Idées. Journaliste politique, elle écrit régulièrement pour Le Monde, Le Nouvel Obs, The Atlantic, The Nation, The Boston Review, Politico, CNN et a publié de nombreux articles universitaires sur le Front national.

      https://aoc.media/auteur/cecile-alduyaoc-media

      (article en contrepoint, pas édité, beaucoup trop d’italiques... edit 27/05 : bon je sais pas si elle a trop lu Tiqqun ou Bourdieu, mais mettre des italiques pour "tech" ou "leaders", vraiment... bref, c’est mis comme c’est écrit, et y’aurait vraiment pas une façon de faire non manuelle ? )
      #Cécile_Alduy

  • ’Sailors do not need to die,’ warns captain of coronavirus-hit U.S. aircraft carrier - Reuters
    https://www.reuters.com/article/us-health-coronavirus-usa-navy-idUSKBN21I2SV

    The captain of the U.S. aircraft carrier Theodore Roosevelt, in a blunt letter, has called on Navy leadership for stronger measures to save the lives of his sailors and stop the spread of the coronavirus aboard the huge ship.

    The four-page letter, the contents of which were confirmed by U.S. officials to Reuters on Tuesday, described a bleak situation onboard the nuclear-powered carrier as more sailors test positive for the virus.

    The Navy puts the ship’s complement at 5,000, the equivalent of a small American town.

    The letter was first reported by the San Francisco Chronicle.

    Captain Brett Crozier, the ship’s commanding officer, wrote that the carrier lacked enough quarantine and isolation facilities and warned the current strategy would slow but fail to eradicate the highly contagious respiratory virus.

    In the letter dated Monday, he called for “decisive action” and removing over 4,000 sailors from the ship and isolating them. Along with the ship’s crew, naval aviators and others serve aboard the Roosevelt.

    We are not at war. Sailors do not need to die. If we do not act now, we are failing to properly take care of our most trusted asset - our sailors,” Crozier wrote.

    U.S. officials, speaking on condition of anonymity, told Reuters that nearly 80 people aboard the ship had tested positive for the coronavirus, a number likely to increase as all personnel on the ship are tested.

    •  » Mais l’#honneur de la marine nationale étant en jeu... »| Euronews
      https://fr.euronews.com/2020/04/02/en-infectant-le-porte-avions-roosevelt-le-coronavirus-affaiblit-la-puis

      Mais l’honneur de la marine nationale étant en jeu, le ministre américain de la Défense, Mark Esper, refusant toute évacuation, avait aussitôt rétorqué :

      « Nous avons une mission : notre mission est de protéger les Etats-Unis et notre peuple (...) Nous vivons dans des quartiers étroits, que ce soit à bord d’un porte-avions, d’un sous-marin, d’un char ou d’un bombardier, c’est comme ça ! »

      #etats-unis

    • Navy relieves captain who raised alarm about coronavirus outbreak on aircraft carrier
      https://www.nbcnews.com/news/military/navy-expected-relieve-captain-who-raised-alarm-about-covid-19-n1175351

      Capt. Brett Crozier, who commands the Roosevelt, an aircraft carrier with a crew of nearly 5,000, was relieved of his command on Thursday, but he will keep his rank and remain in the Navy.

      On ne tue pas comme en Chine, on laisse les gens se suicider.

    • Le commandant du Roosevelt limogé après avoir alerté sur la COVID-19 à bord
      https://www.lapresse.ca/international/etats-unis/202004/02/01-5267704-le-commandant-du-roosevelt-limoge-apres-avoir-alerte-sur-la-covi

      Le secrétaire à l’US Navy a souligné que ce n’était pas le fait que le commandant du porte-avions ait lancé une alerte qui méritait son limogeage, mais le fait qu’il ait envoyé un courriel aussi alarmiste au commandement régional avec une trentaine de personnes en copie.

      C’est ce qui a apparemment permis que la lettre soit parvenue au San Francisco Chronicle, a-t-il ajouté sans accuser directement le commandant de l’avoir fait fuiter lui-même.

    • Exclusive: Navy probe to decide future of fired U.S. carrier commander - Reuters
      https://www.reuters.com/article/us-health-coronavirus-usa-navy-exclusive-idUSKBN21L28Q


      Reuters

      Even as he is hailed as a hero by his crew, the fired commander of a coronavirus-stricken U.S. aircraft carrier is being reassigned while investigators consider whether he should face disciplinary action, acting U.S. Navy Secretary Thomas Modly told Reuters on Friday.

      Captain Brett Crozier was relieved of his command of the Theodore Roosevelt on Thursday after a scathing letter in which he called on the Navy for stronger action to halt the spread of the virus aboard the nuclear-powered aircraft carrier was leaked to the media.

      Modly said in an interview that the letter was shared too widely and leaked before even he could see it.

      But the backlash to Modly’s decision to fire Crozier has been intense. In videos posted online, sailors on the Theodore Roosevelt applauded Crozier and hailed him as a hero, out to defend his crew - even at great personal cost to his career.

      And that’s how you send out one of the greatest captains you ever had,” exclaimed one sailor in a video post, amid thunderous applause and cheering for Crozier as he left the carrier and its 5,000 crew members in Guam.

      Modly did not suggest that Crozier’s career was over, saying he thought everyone deserved a chance at “redemption.”

      He’ll get reassigned, he’s not thrown out of the Navy,” Modly said.

      But Modly said he did not know if Crozier would face disciplinary action, telling Reuters it would be up to a probe that will look into issues surrounding “communications” and the chain of command that led to the incident.

      I’m not going to direct them to do anything (other) than to investigate the facts to the best of their ability. I cannot exercise undue command influence over that investigation,” he said. Crozier’s firing has become a lightning-rod political issue at a time when the Trump administration is facing intense criticism over its handling of a coronavirus outbreak that has killed more than 6,000 people across the country, according to a tally by Johns Hopkins University.

      Democratic presidential front-runner Joe Biden accused the Trump administration of poor judgment and said Modly “shot the messenger.

      A group of prominent Democratic senators formally requested on Friday that the Pentagon’s independent Inspector General investigate the firing.

      The dismissal, two days after the captain’s letter leaked, demonstrated how the coronavirus has challenged all manner of U.S. institutions, even those accustomed to dangerous and complex missions such as the military.

      Crozier’s removal could have a chilling effect on others in the Navy seeking to draw attention to difficulties surrounding coronavirus outbreaks at a time when the Pentagon is withholding some detailed data about infections to avoid undermining the perception of U.S. military readiness for a crisis or conflict.

      Reuters first reported last week that the U.S. armed forces would start keeping from the public some data about infections within its ranks.

    • Le commandant Crozier est positif au covid-19…
      … suivi du détail des tensions internes à la Maison Blanche et avec les forces armées autour de cette affaire.
      (Trump veut la peau de Crozier, Crozier a le soutien de la quasi-totalité de ce qui porte un uniforme…)

      Fired aircraft carrier commander has COVID-19 - World Socialist Web Site
      https://www.wsws.org/en/articles/2020/04/06/mili-a06.html

      The aircraft carrier commander who urged the evacuation of his ship because of widespread COVID-19 infection has himself tested positive for coronavirus, it was reported Sunday afternoon.
      […]
      Another columnist with close ties to the military, onetime Iraq War cheerleader Max Boot, wrote a scathing denunciation of the firing of Crozier from the standpoint of aggrieved military officers.
      The damage that was done to the military by Trump’s decision to pardon suspected war criminals will be compounded by Thursday’s decision to fire the skipper of the Theodore Roosevelt,” he wrote. “The message that the administration is sending to the armed forces is that committing war crimes is acceptable but telling the truth and protecting the personnel under your command is not.

      war crimes : référence à l’affaire E. Gallagher, peu évoquée sur ST p. ex. https://seenthis.net/messages/820749

      via @dedefensa https://seenthis.net/messages/839605

    • Le 6 avril, le secrétaire à la marine (par intérim) déblatère sur le réseau de communication interne du porte-avions en critiquant et se moquant du commandant Crozier…
      (décidément, ils font tout ce qu’il faut pour se retrouver enduits de goudrons et de plumes #tar_and_feathers)

      Suit une description de l’état de la marine états-unienne rappelant les abordages récents où l’on apprend que sur l’un des bâtiments (non nommé) les canonniers ne sont pas capables de savoir où ils tirent

      Seasickness - Covid-19 takes out a warship. The US Navy shoots the messenger | United States | The Economist
      https://www.economist.com/united-states/2020/04/06/covid-19-takes-out-a-warship-the-us-navy-shoots-the-messenger

      HUNDREDS OF CHEERING sailors thronged the cavernous belly of the USS Theodore Roosevelt, a 100,000-tonne nuclear-powered aircraft-carrier, crowding around neatly parked jets. “Captain Crozier! Captain Crozier!” they chanted, as the commanding officer, Brett Crozier, walked forlornly down the gangway into a warm Guam evening on April 3rd, bidding farewell to his warship. “Now that’s how you send out one of the greatest captains you ever had,” remarked a sailor in the crowd. The result is the latest civil-military calamity of the Trump administration.

      In mid-March the Roosevelt was exercising in the South China Sea, fresh from a visit to Vietnam. Then covid-19 struck. On March 24th three infected sailors were flown off. Three days later the ship docked in Guam, with at least 23 cases. From there, on March 30th, as the virus raged through a crew of over 5,000, Captain Crozier sent an imploring four-page letter to his colleagues. The spread of the disease was “ongoing and accelerating”, he warned. The warship’s confined spaces did not allow for effective quarantine. “We are not at war,” he urged. “Sailors do not need to die.

      At first navy leaders expressed support, insisting that Captain Crozier would not face retaliation for sounding the alarm. A day later he was removed. Thomas Modly, America’s acting secretary of the navy, offered a jumble of reasons. The captain had “undermined the chain of command” and “created...panic on the ship” by copying 20-30 people on his letter. He had created “the perception that the Navy is not on the job, the government’s not on the job.” And he might also have “emboldened our adversaries to seek advantage”.

      Then, in an intemperate and rambling speech aboard the Roosevelt on April 6th, Mr Modly told its crew that Captain Crozier had either deliberately leaked the letter to the media, or was “too naive or too stupid to be a commanding officer”. Mr Modly mockingly called the captain—who remains a serving officer—a “martyr” and accused him of “betrayal”. He complained that “it’s now become a big controversy in Washington, DC” and told sailors, who are supposed to remain non-partisan, that “the media has an agenda”.

      Mr Modly’s remarks, which were piped over the ship’s intercom and, ironically, promptly leaked to the media, were met with incredulity on the ship. They came a day after Captain Crozier was reported to have tested positive for covid-19 and reinforced the sense that his offence was to have embarrassed the administration rather than violated protocol or undermined readiness. The decision “smacks of politics rather than military discipline,” says Jim Golby, an expert on civil-military relations and a serving army officer. “It’s notable that the military officers in the chain of command appear to have recommended against his removal.

      Even before this episode, it was clear that America’s globe-girdling navy was not in tip-top shape. In January the Pentagon’s Inspector General scrutinised a dozen destroyers and found deficiencies with training. In one case it concluded that “the ship will not be able to conduct gunnery support”—including trifling matters “such as identifying where the ship is shooting”. That came on top of several troubled years for the navy.

      Shoddy seamanship in the Seventh Fleet, based in Japan, resulted in two warship collisions that killed 17 people in 2017. “The navy selectively punished people,” says a former admiral. “The people at the very top who made the most egregious decisions got promoted or moved to new jobs.” The Seventh Fleet was also rocked by a separate corruption scandal, leading to reprimands for at least ten captains and admirals, and the first-ever conviction of a serving admiral for a federal crime.

      The fleet is also ageing: 57% of ships are more than 20 years old. Crumbling shipyards and the relentless pace of operations have made it harder to maintain them. The navy is also short of more than 6,000 sailors—with recruitment, retention and morale unlikely to be helped by the sacking of officers who stand up for sick sailors. “Without increased and sustained funding...the readiness of the Navy’s fleet will remain compromised,” concluded a report by the Heritage Foundation, a think-tank, last year.

      Then came covid-19. Though the Pentagon has stopped publishing infection numbers for individual ships, the disease has spread on several vessels. Cramped quarters on board make social distancing impractical. “It is a Petri dish of virus,” says a former carrier strike group commander. Sailors aboard the USS Ronald Reagan, a carrier moored in Japan, have also tested positive. That does not mean America’s fleet would be paralysed in a crisis—warships can lose much of their crew and remain viable in wartime—but it may keep many in port.

      Mr Modly himself is only in charge of the navy because of the last mess. In November his predecessor, Richard Spencer, was fired after resisting what he called Donald Trump’s “shocking and unprecedented intervention” in the case of a Navy Seal who had been accused of war crimes. In a parting letter to the president, Mr Spencer said that this meddling had put at risk “good order and discipline”. War crimes, it turns out, can be smoothed over. Causing a stir in Washington is another matter.■

    • Bon, c’est bien ce qu’a dit Thomas Modly, mais il pense (et a toujours pensé) le contraire…

      Navy chief apologizes for slamming carrier captain as ’naive’ and ’stupid’ - SFChronicle.com
      https://www.sfchronicle.com/bayarea/article/Navy-chief-blasts-air-carrier-captain-as-too-15181872.php


      Chip Somodevilla / Getty Images 2019

      Acting Navy Secretary Thomas Modly denounced the former commanding officer of the aircraft carrier Theodore Roosevelt Monday as either “too naive or too stupid” to be at the helm, according to a recording of the speech to the ship’s crew obtained by The Chronicle.

      Then, after a daylong torrent of criticism over the recorded remarks that included congressional calls for his resignation, Modly flip-flopped and apologized Monday night.

      Let me be clear, I do not think Captain Brett Crozier is naive nor stupid. I think, and always believed him to be the opposite,” Modly said in a statement. He apologized to the Navy, Crozier, “his family, and the entire crew of the Theodore Roosevelt for any pain my remarks may have caused.

    • Le secrétaire à la marine (par intérim) Modly est viré…
      … pardon, démissionne.

      ’I own it :’ U.S. Navy secretary resigns over handling of coronavirus-hit carrier - Reuters
      https://www.reuters.com/article/us-health-coronavirus-usa-navy-idUSKBN21P333

      Acting Navy Secretary Thomas Modly resigned on Tuesday after he faced mounting backlash for firing and ridiculing the commander of a U.S. aircraft carrier who pleaded for help stemming a coronavirus outbreak onboard.

      Modly’s resignation highlighted the U.S. military’s struggle to meet increasingly competing priorities: maintaining readiness for conflict and safeguarding servicemembers as the virus spreads globally.

      The episode deepened upheaval in Navy leadership. The Navy’s last secretary was fired in November over his handling of the case of a Navy SEAL convicted of battlefield misconduct. The Navy SEAL had won the support of President Donald Trump.

      U.S. Defense Secretary Mark Esper announced Modly’s resignation on Twitter, saying the Navy’s top civilian had “resigned of his own accord.” Trump concurred, saying it was a selfless act and adding he had nothing to do with it.

      The whole thing was … very unfortunate,” Trump said at the White House.

      Modly’s resignation occurred only after mounting pressure from Congress and a backlash from the crew, and followed Trump’s own suggestion on Monday that he might get involved in the crisis — saying the Navy captain whom Modly fired was also a good man.

      I briefed President Trump after my conversation with Secretary Modly,” Esper said, as he named an Army Undersecretary Jim McPherson to replace Modly as acting Navy secretary.

      In a note to sailors, Modly said he took responsibility for events over the past few days.

      It is not just missiles that can take us down, words can do it too, if we aren’t careful with how and when we use them,” Modly said.

      It’s my fault. I own it.

      Captain Brett Crozier, whom Modly relieved of command last week, favored more dramatic steps to safeguard his sailors aboard the Theodore Roosevelt in a four-page letter that leaked to the public last week.

      When Modly fired him over the leak, his crew hailed Crozier as a hero and gave him a rousing sendoff captured on video, apparently upsetting Modly and leading the Navy’s top civilian to fly to Guam to castigate the captain in a speech to the crew on Monday.

      Modly questioned Crozier’s character, saying at one point he was either “stupid” or “naive.” After audio of his speech leaked, including expletives, Modly initially stood by his remarks. But later, at Esper’s request, he issued an apology.

      Trump appeared to take Modly’s side, saying Crozier had erred with the letter.

      The captain should not have written a letter. He didn’t have to be Ernest Hemingway. He made a mistake, but he had a bad day,” Trump told a news briefing.

      ‘NOBODY IS GOING TO FORGET’
      But the apology was not enough to satisfy critics, who were calling for his resignation.

      U.S. House of Representatives Speaker Nancy Pelosi added her voice to calls for Modly’s removal.

      Sadly, Acting Secretary Modly’s actions and words demonstrate his failure to prioritize the force protection of our troops,” Pelosi said in a statement.

      A fellow Democrat, House Armed Services Committee Chairman Adam Smith, had already called for Modly’s removal.

      Modly’s apology also did little to mollify the crew on the carrier.

      He said what he said and nobody is going to forget it,” a sailor on the carrier told Reuters.

      Modly made the trip to Guam against the advice of his aides, doubling down on his decision to fire Crozier despite warnings that his trip might make the situation worse.

      As of Tuesday, 230 of about 5,000 personnel on the Theodore Roosevelt have tested positive for the coronavirus. Navy officials say that sailors on a number of other ships have tested positive too.

      The crisis is the biggest facing Navy leadership since two crashes in the Asia Pacific region in 2017 that killed 17 sailors. Those incidents raised questions about Navy training and the pace of operations, prompting a congressional hearing and the removal of a number of officers.

      The Republican who leads the Senate Armed Service Committee, Senator Jim Inhofe, said he was concerned about the turmoil in the Navy.

      In this difficult time, the Navy needs leaders now more than ever who can provide continuity and steady, insightful leadership,” he said.

    • Premier mort du Theodore Roosevelt

      U.S. sailor from coronavirus-hit aircraft carrier dies after contracting virus - Reuters
      https://www.reuters.com/article/us-health-coronavirus-usa-navy-idUSKCN21V19F
      https://s4.reutersmedia.net/resources/r/?m=02&d=20200413&t=2&i=1514898832&w=1200&r=LYNXNPEG3C0XW

      A U.S. Navy sailor died on Monday after contracting the coronavirus, marking the first death of a sailor assigned to the coronavirus-stricken aircraft carrier Theodore Roosevelt.
      […]
      So far, about 585 sailors aboard the nuclear-powered carrier have tested positive for the coronavirus. About 4,000 sailors have been moved from the carrier to facilities in Guam, where the ship has been docked after the number of cases started increasing.
      […]
      This marks the first death of a sailor in the Navy, which so far has had almost 900 sailors test positive for the virus. The sailor is also the first active-duty U.S. service member to die from the virus.

      A U.S. official, speaking on the condition of anonymity, said that four additional sailors from the carrier had been taken to the hospital to be monitored. The officials said the sailors were in stable condition.

  • Senate Intel chair unloaded stocks in mid-February before #coronavirus rocked markets
    https://www.opensecrets.org/news/2020/03/burr-unloaded-stocks-before-coronavirus

    Around the time that Burr sold his shares of major corporations, including several hard hit hotel companies, he publicly expressed confidence about the U.S. government’s ability to fight the virus . However in late February, Burr privately warned that the virus is “much more aggressive in its transmission than anything that we have seen in recent history,” according to a recording obtained by NPR.

    #escrocs #etats-unis

    • Three other senators also sold major holdings around the time Mr. Burr did, according to the disclosure records: Dianne Feinstein, Democrat of California, who is also a member of the Intelligence Committee; James M. Inhofe, Republican of Oklahoma; and Kelly Loeffler, Republican of Georgia.

      The record of Mr. Burr’s stock transaction shows he and his wife sold 33 different stocks on Feb. 13 that were collectively worth $628,000 to $1.7 million, according to the disclosures filed with the secretary of the Senate. Those sales include as much as $150,000 worth of stock in two hotel chains, Wyndham Hotels and Resorts and Extended Stay America. The values of both companies have declined significantly in recent weeks. He also sold as much as $65,000 worth of stock in Park Hotels & Resorts.

      Ms. Feinstein and her husband sold $1.5 million to $6 million worth of stock in Allogene Therapeutics, a California-based biotech company, in transactions that took place on Jan. 31 and Feb. 18.

      Mr. Inhofe sold a large amount of stock — all on Jan. 27 — including holdings in PayPal, Apple and Brookfield Asset Management, a real estate company, with the overall value of the sales totaling as much as $400,000, a disclosure report shows.

      Ms. Loeffler and her husband, Jeffrey C. Sprecher, who is the chairman of the New York Stock Exchange, reported 27 stock sales worth millions of dollars starting on Jan. 24. On that day, Ms. Loeffler tweeted about attending the Senate briefing on the coronavirus. The stocks the couple sold were in companies including Exxon Mobil, Ross Stores and AutoZone.

      (source : NYT)

  • Privacy advocates alarmed by Amazon’s Ring partnerships with Bay Area police - SFChronicle.com
    https://www.sfchronicle.com/crime/article/Privacy-advocates-alarmed-by-Amazon-s-Ring-15059699.php

    An Amazon-owned home security company has netted hundreds of police contracts — including nearly a dozen in the Bay Area — that could help solve neighborhood crime. But critics say the quick spread of such partnerships has skirted public oversight, turned police departments into corporate marketing machines and threatened the privacy of innocent people. Ring, well known for its popular “video doorbells,” has capitalized on a rise in package thefts and law enforcement’s growing interest in (...)

    #Amazon #Ring #algorithme #CCTV #Neighborhood #vidéo-surveillance #surveillance #voisinage

  • Concern grows over UAE-based oil tanker in Strait of Hormuz - SFChronicle.com
    https://www.sfchronicle.com/news/world/article/Top-Iran-diplomat-says-talks-on-ballistic-14098205.php

    Un pétrolier a l’air de manquer à l’appel dans le détroit d’Ormuz. Ce serait ennuyeux... #iran #émirats

    DUBAI, United Arab Emirates (AP) — Tracking data shows an oil tanker based in the United Arab Emirates traveling through the Strait of Hormuz drifted off into Iranian waters and stopped transmitting its location over two days ago, raising concerns Tuesday about its status amid heightened tensions between Iran and the U.S.

    It wasn’t clear what happened to the Panamanian-flagged oil tanker Riah late Saturday night, though a U.S. defense official told The Associated Press that America “has suspicions” Iran seized the vessel. There was no immediate comment from Tehran.

    However, its last position showed it pointing toward Iran. Oil tankers have previously been targeted as the Persian Gulf region took center stage in a crisis over Iran’s unraveling nuclear deal with world powers.

  • Revolt of the gig workers: How delivery rage reached a tipping point - SFChronicle.com
    https://www.sfchronicle.com/business/article/Revolt-of-the-gig-workers-How-delivery-rage-13605726.php

    Gig workers are fighting back.

    By their name, you might think independent contractors are a motley crew — geographically scattered, with erratic paychecks and tattered safety nets. They report to faceless software subroutines rather than human bosses. Most gig workers toil alone as they ferry passengers, deliver food and perform errands.

    But in recent weeks, some of these app-wielding workers have joined forces to effect changes by the multibillion-dollar companies and powerful algorithms that control their working conditions.

    Last week, Instacart shoppers wrung payment concessions from the grocery delivery company, which had been using customer tips to subsidize what it paid them. After outcries by workers on social media, in news reports and through online petitions, San Francisco’s Instacart said it had been “misguided.” It now adds tips on top of its base pay — as most customers and shoppers thought they should be — and will retroactively compensate workers who were stiffed on tips.

    New York this year became the first U.S. city to implement a minimum wage for Uber and Lyft, which now must pay drivers at least $17.22 an hour after expenses ($26.51 before expenses). Lyft, which sued over the requirement, last week gave in to driver pressure to implement it.

    For two years, drivers held rallies, released research, sent thousands of letters and calls to city officials, and gathered 16,000 petition signature among themselves. The Independent Drivers Guild, a union-affiliated group that represents New York ride-hail drivers and spearheaded the campaign, predicted per-driver pay boosts of up to $9,600 a year.

    That follows some other hard-fought worker crusades, such as when they persuaded Uber to finally add tipping to its app in 2017, a move triggered by several phenomena: a string of corporate scandals, the fact that rival Lyft had offered tipping from the get-go, and a class-action lawsuit seeking employment status for workers.

    “We’ll probably start to see more gig workers organizing as they realize that enough negative publicity for the companies can make something change,” said Alexandrea Ravenelle, an assistant sociology professor at New York’s Mercy College and author of “Hustle and Gig: Struggling and Surviving in the Sharing Economy.” “But companies will keep trying to push the envelope to pay workers as little as possible.”

    The current political climate, with tech giants such as Facebook and Google on hot seats over privacy, abuse of customer data and other issues, has helped the workers’ quests.

    “We’re at a moment of reckoning for tech companies,” said Alex Rosenblat, a technology ethnographer at New York’s Data & Society Research Institute and author of “Uberland: How Algorithms Are Rewriting the Rules of Work.” “There’s a techlash, a broader understanding that tech companies have to be held accountable as political institutions rather than neutral forces for good.”

    The climate also includes more consumer awareness of labor issues in the on-demand economy. “People are realizing that you don’t just jump in an Uber and don’t have to think about who’s driving you and what they make,” Ravenelle said. “There’s a lot more attention to gig workers’ plight.”

    Instacart customers were dismayed to discover that their tips were not going to workers on top of their pay as a reward for good service.

    Sage Wilson, a spokesman for Working Washington, a labor-backed group that helped with the Instacart shoppers’ campaign, said many more gig workers have emerged with stories of similar experiences on other apps.

    “Pay transparency really seems to be an issue across many of these platforms,” he said. “I almost wonder if it’s part of the reason why these companies are building black box algorithmic pay models in the first place (so) you might not even know right away if you got a pay cut until you start seeing the weekly totals trending down.”

    Cases in point: DoorDash and Amazon also rifle the tip jar to subsidize contractors’ base pay, as Instacart did. DoorDash defended this, saying its pay model “provides transparency, consistency, and predictability” and has increased both satisfaction and retention of its “Dashers.”

    But Kristen Anderson of Concord, a social worker who works part-time for DoorDash to help with student loans, said that was not her experience. Her pay dropped dramatically after DoorDash started appropriating tips in 2017, she said. “Originally it was worth my time and now it’s not,” she said. “It’s frustrating.”

    Debi LaBell of San Carlos, who does weekend work for Instacart on top of a full-time job, has organized with others online over the tips issue.

    “This has been a maddening, frustrating and, at times, incredibly disheartening experience,” said Debi LaBell of San Carlos, who does weekend work for Instacart on top of a full-time job. “When I first started doing Instacart, I loved getting in my car to head to my first shop. These past few months, it has taken everything that I have to get motivated enough to do my shift.”

    Before each shopping trip, she hand-wrote notes to all her customers explaining the tips issue. She and other shoppers congregated online both to vent and to organize.

    Her hope now is that Instacart will invite shoppers like her to hear their experiences and ideas.

    There’s poetic justice in the fact that the same internet that allows gig companies to create widely dispersed marketplaces provided gig workers space to find solidarity with one another.

    “It’s like the internet taketh and giveth,” said Eric Lloyd, an attorney at the law firm Seyfarth Shaw, which represents management, including some gig companies he wouldn’t name, in labor cases. “The internet gave rise to this whole new economy, giving businesses a way to build really innovative models, and it’s given workers new ways to advance their rights.”

    For California gig workers, even more changes are on the horizon in the wake of a ground-breaking California Supreme Court decision last April that redefined when to classify workers as employees versus independent contractors.

    Gig companies, labor leaders and lawmakers are holding meetings in Sacramento to thrash out legislative responses to the Dynamex decision. Options could range from more workers getting employment status to gig companies offering flexible benefits. Whatever happens, it’s sure to upend the status quo.

    Rather than piecemeal enforcement through litigation, arbitration and various government agencies such as unemployment agencies, it makes sense to come up with overall standards, Rosenblat said.

    “There’s a big need for comprehensive standards with an understanding of all the trade-offs,” she said. “We’re at a tipping point for change.”

    Carolyn Said is a San Francisco Chronicle staff writer. Email: csaid@sfchronicle.com Twitter: @csaid

    #USA #Kalifornien #Gig-Economy #Ausbeutung

  • San Francisco to Uber, Lyft : Tell us what drivers earn
    https://www.sfchronicle.com/business/article/San-Francisco-to-Uber-Lyft-Tell-us-what-drivers-12951396.php

    Do Uber and Lyft stiff their drivers on wages ? A legal push by the ride-hailing companies’ hometown of San Francisco could lead to the drivers becoming employees rather than independent contractors. City Attorney Dennis Herrera subpoenaed the companies on Tuesday for records of driver pay and benefits, as well as their classification as independent contractors, rather than employees. The move follows a groundbreaking California Supreme Court decision that makes it harder for companies to (...)

    #Lyft #Uber #travail

  • Uber agrees to settle bias case involving women, minorities for $10 million
    https://www.sfchronicle.com/business/article/Uber-to-settle-discrimination-case-for-10-million-12785437.php

    Uber has agreed to pay $10 million to settle a class-action lawsuit brought on behalf of 420 female and minority software engineers who alleged discrimination and a hostile work environment. The proposed settlement comes as the tech industry wrestles with a notable lack of diversity. Silicon Valley companies in the past couple of years have begun documenting the racial breakdown of their workforces, which has shown a fairly dismal picture with minorities and women underrepresented. Uber, (...)

    #Uber #travail #procès #discrimination