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  • L’#Académie_française se résout à la féminisation des noms de métiers

    L’institution fondée au XVIIe siècle par Richelieu a tranché un sujet longtemps tabou, estimant qu’il n’existait « aucun obstacle de principe » à la féminisation des métiers.

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/28/l-academie-francaise-se-resout-a-la-feminisation-des-noms-de-metiers_5429632

    #féminisation #métiers #travail #femmes

    Comme si on avait besoin de l’Académie française pour féminiser nos métiers !
    Je veux dire... besoin d’EUX !!!

    Je suis maîtresse de conférences et je l’écris dans mes signatures, dans mes courriels depuis que j’ai eu le poste, etc. etc.
     :-)

  • Mineurs isolés étrangers en France : l’Unicef attaque un décret gouvernemental
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/28/mineurs-non-accompagnes-etrangers-l-unicef-attaque-un-decret-de-la-loi-asile

    L’agence de l’ONU et dix-huit organisations dénoncent, devant le Conseil d’Etat, « un recul historique pour les droits des enfants ».

    Un collectif de près de dix-neuf organisations, syndicats et associations parmi lesquelles l’Unicef, Médecins du monde, le Gisti ou la Cimade, a contesté devant le Conseil d’Etat, jeudi 28 février, un décret qui durcit les conditions de prise en charge des mineurs isolés étrangers au titre de l’aide sociale à l’enfance (ASE). Cette démarche contentieuse est une première pour l’agence onusienne.
    « Une ligne rouge a été franchie avec ce texte, qui nous semble constituer un recul historique pour les droits des enfants et la protection de l’enfance à des fins de lutte contre l’immigration », justifie Sébastien Lyon, directeur général d’Unicef France.

  • Préoccupation majeure des Français, la santé s’impose dans le grand débat, François Béguin
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/27/la-france-malade-de-ses-deserts-medicaux_5428733_3224.html
    Banderole protestant contre la fermeture du centre hospitalier Louis-Jaillon de Saint-Claude (Jura), à Chassal, le 30 janvier. RAPHAEL HELLE

    Alors que la santé ne figurait pas parmi les thèmes choisis par Emmanuel Macron, la question de l’#accès_aux_soins s’est imposée dans le grand débat national.

    Aucune des trente-cinq questions posées par le chef de l’Etat aux Français dans sa lettre publiée le 13 janvier n’abordait le sujet. Aucun des quatre principaux thèmes fixés par le gouvernement pour cadrer le grand débat ne le mentionnait explicitement. Et pourtant… De réunion publique en réunion publique, la question du juste accès au système de #santé est apparue ces dernières semaines comme une préoccupation majeure des Français.

    « L’une des constantes des remontées, c’est le besoin exprimé par nos concitoyens d’une plus grande présence dans les territoires de certains de nos services publics, en premier lieu la question de l’école, de la santé et des mobilités », a déclaré, mercredi 20 février, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux.

    Patients sans médecin traitant, délais d’attente pour accéder à certains spécialistes, urgences débordées… Les situations décrites sont venues conforter la plupart des diagnostics – sévères – récemment portés sur l’état du système de soins français.

    Sentiment de relégation

    Celui-ci traverserait une « crise » d’une « extrême gravité », selon la commission d’enquête sur l’égal accès aux soins des Français menée par des députés en 2018. Son « explosion » serait même « programmée », selon le titre du livre publié en 2018 aux Editions de l’Observatoire par le docteur Patrick Bouet, président de l’Ordre des médecins.

    Une situation qui contribue à alimenter un sentiment de relégation.

    Dans une étude réalisée en mars 2017 pour Le Monde, le géographe de la santé Emmanuel Vigneron avait établi que 3,9 millions de Français vivaient dans des territoires à la situation alarmante en matière d’accès à des professionnels de santé et que 4,8 millions se trouvaient dans des territoires délaissés.

    Facteur aggravant, « les difficultés en termes de densité médicale viennent le plus souvent s’agréger à d’autres facteurs de fragilité territoriale », a souligné l’Ordre des médecins, lors de la parution de son atlas de la démographie médicale en décembre 2018. « Ces territoires sont souvent les territoires ne bénéficiant que partiellement d’une couverture Internet mobile, ou encore ceux dont les habitants souffrent d’un accès difficile aux équipements de la gamme intermédiaire (collèges, supermarchés, stations-service…). »

    « Surenchère entre les territoires »

    Une France à « deux vitesses » dont les débats locaux se sont fait l’écho. « Deux à trois fois par mois, je suis interpellé par des habitants dont les parents âgés sont sans médecin traitant et qui me demandent ce que je fais pour y remédier », a raconté Henri Valès, le maire (divers gauche) de La Charité-sur-Loire (Nièvre), lors d’un débat à la salle des fêtes de sa commune, vendredi 15 février, en présence de la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, et de la ministre de la cohésion des territoires, Jacqueline Gourault.

    « On a construit une maison de santé et, malgré tous nos efforts, les médecins ne viennent pas. On a pu en faire venir un sur les quatre prévus. Résultat : c’est la surenchère entre les territoires, c’est à qui déroulera le meilleur tapis rouge, c’est totalement ubuesque », a lancé l’élu sous les applaudissements.

    Dans cette France périphérique des « déserts médicaux » où les installations de jeunes médecins sont loin de compenser les départs à la retraite (avec 6 460 généralistes de moins en France entre 2010 et 2018), les médecins hospitaliers manquent également à l’appel.
    Les taux de vacance de postes à l’hôpital public sont proches de 30 % en moyenne. Pour faire face, les directeurs doivent recourir à des médecins titulaires de diplômes étrangers. A l’hôpital de Nevers, par exemple, en mai 2017, plus de la moitié (55 %) des 143 praticiens en poste étaient nés et avaient passé leur diplôme initial de médecine hors de France.

    Médecins intérimaires à prix d’or

    Les établissements de santé doivent aussi se résoudre à recourir à des médecins intérimaires payés à prix d’or, parfois de manière quasi exclusive. Un recours excessif qui peut conduire les agences régionales de santé à fermer pour des raisons de sécurité certains services et maternités, comme cela a été récemment le cas au Blanc (Indre) ou à Saint-Claude (Jura).

    Conséquence : l’incompréhension, l’inquiétude et la colère des populations concernées, qui font valoir que « la proximité est la première des sécurités ». Selon la direction statistiques du ministère de la santé (Drees), 326 000 femmes en âge de procréer vivent aujourd’hui à plus de 45 minutes de la maternité la plus proche.
    « Vous avez déjà fermé notre maternité, vous allez fermer la chirurgie conventionnelle à partir du 1er juillet. Où allez-vous arrêter la fermeture de ces services publics ? », a demandé, le 15 février, un habitant de Decize, une petite ville de la Nièvre. « On assiste à un démantèlement des services publics, je suis extrêmement inquiète », a ajouté Justine Guyot, la maire de la commune.

    « Il n’y a pas une solution toute faite qui permettrait demain de résorber les déserts qui vont nécessairement se creuser pendant dix ans », a récemment déclaré Olivier Véran, député LRM

    Point commun à toutes ces situations : le manque de médecins, dont un nombre insuffisant a été formé entre 1990 et 2005. Même si – paradoxalement – la France n’a jamais compté autant de médecins en activité (226 000 au 1er janvier 2018), en termes de démographie médicale, la période la plus critique est attendue entre 2021 et 2025.
    « Il n’y a pas de martingale, il n’y a pas une solution toute faite qui permettrait demain de résorber les déserts qui vont nécessairement se creuser pendant dix ans », a récemment déclaré Olivier Véran, député (La République en marche, LRM) de l’Isère et rapporteur général de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale. « On a dix années extrêmement compliquées à tenir », a souligné Mme Buzyn à La Charité-sur-Loire.

    Cette question des déserts médicaux est pourtant sur la table depuis longtemps. « Dans nos petites villes, nous commençons à être confrontés au manque de généralistes et de spécialistes. Dans l’agglomération cherbourgeoise, nous n’arrivons plus à recruter », alertait, dès 2001, dans Le Monde le docteur Frédéric Bastian, alors président de SOS-Médecins. « Dans la Manche, le pire est à venir », prédisait le docteur Jean-Claude Lemoine, alors député (RPR) de Saint-Lô. Il assurait : « Régionaliser le numerus clausus ne suffira pas, il faut le repenser. »

    « Casser le lobby médical »

    Dix-huit ans plus tard, où en est-on ? Les nombreuses propositions de loi portées par des parlementaires ruraux visant à contraindre ou à réguler l’installation des médecins ont échoué les unes après les autres. « Arrêtez de faire croire que la coercition marche, on vous fait croire des sornettes, ça ne marche pas, c’est de la démagogie pure et simple », a lancé Agnès Buzyn le 15 février aux élus nivernais qui lui réclamaient de « casser le lobby médical » et d’instaurer un « minimum de contraintes » pour les futurs médecins.

    Les ministres de la santé de gauche comme de droite ont donc opté pour la méthode douce. Ils ont multiplié les dispositifs incitatifs et les statuts avantageux : prime à l’installation de 50 000 euros, dispositifs garantissant un certain niveau de revenus, etc. Ils ont aussi beaucoup misé sur le développement des maisons de santé pluriprofessionnelles.

    Des moyens importants qui n’ont pas donné des résultats à la hauteur des attentes.

    Signe que la question du juste accès aux soins de proximité est désormais devenue cruciale, c’est le chef de l’Etat lui-même, qui, en septembre 2018, a lancé depuis l’Elysée une vaste réforme du système de santé. Ce plan ambitieux, qui ne figurait pourtant pas en tant que tel dans son programme de campagne, a pour l’instant été plutôt bien accueilli par les différents représentants du monde de la santé. Il prévoit notamment un fort desserrement du numerus clausus, qui devrait d’ici à dix ans permettre de former 20 % de médecins supplémentaires. Il prévoit également que les médecins libéraux s’organisent à l’échelle d’un territoire pour mieux répondre aux besoins de la population.

    « Non à l’abattage en médecine générale »

    Les projets du gouvernement suscitent toutefois quelques inquiétudes. Alors que l’examen du projet de loi santé doit démarrer le 12 mars à l’Assemblée nationale, des maires de petites villes ont fait part de leur crainte de voir leur hôpital être contraint de fermer leur service de chirurgie ou d’obstétrique. « Ce sont les hôpitaux qui choisiront, chaque hôpital verra ce qu’il veut garder comme activité », a promis Mme Buzyn le 15 février.

    Les médecins libéraux, eux, s’inquiètent des contreparties demandées par l’Assurance-maladie en échange du financement de 4 000 assistants médicaux, destinés à leur libérer du temps médical. « Non à l’abattage en médecine générale », ont demandé des généralistes dans une pétition – signée par plus de 8 000 médecins mercredi 27 février en fin de matinée –, après avoir compris que la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) leur demandait de voir six patients par heure pour pouvoir prétendre à un assistant.

    Reste désormais à savoir si d’éventuelles propositions en matière d’accès aux soins issues du grand débat pourront venir compléter une réforme déjà bien engagée.

    • Les grands débats des précaires, l’envie d’une société plus solidaire et durable , Isabelle Rey-Lefebvre
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/03/04/les-grands-debats-des-precaires-l-envie-d-une-societe-plus-solidaire-et-dura

      Ces rencontres, organisées dans toute la France par des associations caritatives, ont suscité une affluence inattendue.

      Le grand débat lancé par le président de la République est l’occasion, pour plusieurs associations dont le Secours catholique, le Samusocial de Paris ou Emmaüs Solidarité, d’organiser des rencontres et faire aussi entendre la voix des pauvres, des précaires.

      « Ils ont beaucoup de choses à dire et nous avons été surpris par l’affluence, 3 000 participants aux 150 réunions que nous avons organisées, dans toute la France, entre janvier et mi-février, raconte Véronique Fayet, présidente du Secours catholique. Ils vont beaucoup plus loin que les politiques, jusqu’à avancer des solutions ambitieuses et généreuses sur les questions de surconsommation, de transition écologique, d’égalité fiscale. Cela pousse notre association à réfléchir sur ces sujets que nous traitions peu auparavant. »

      Emmaüs Solidarité a dû, à Paris, pousser les murs pour accueillir, le 28 février, au débat annoncé à peine quelques jours auparavant, les 400 participants, dont la moitié de migrants, venus de centres d’hébergement et d’accueil de jour ou rencontrés au cours des maraudes : « Chez les migrants, il y a un fort désir de prendre la parole pour affirmer que, contrairement à ce qu’ils entendent dans certains discours politiques ou au guichet des préfectures, ils ne sont pas là pour profiter de quoi que ce soit, de la protection sociale ou de la solidarité nationale, et qu’ils veulent travailler, contribuer à la vie de la société », rapporte Bruno Morel, directeur général d’Emmaüs Solidarité.

      La fracture numérique

      Le Secours catholique a tenu le registre de ses débats, 800 pages de témoignages spontanés qui racontent l’état d’esprit des #pauvres, en France. Des personnes dans la #précarité ont expliqué dans le détail leurs fins de mois difficiles, le poids des dépenses contraintes qui oblige à des sacrifices et des choix impossibles entre se nourrir, se chauffer, se déplacer ou se soigner. Paroles entendues : « Mon fils dort sur un matelas gonflable », « je ne me chauffe pas, je ne chauffe que la chambre des petits ». Des seniors aux retraites comptées regrettent de ne plus aller voir leurs enfants, car le transport revient trop cher.

      Chez les actifs, c’est l’emploi morcelé, précaire, intérimaire qui est dénoncé : « Ma fille est auxiliaire de vie, ses frais de déplacement augmentent mais ne sont pas compensés », « mes enfants travaillent mais ne s’en sortent pas », « l’emploi stable n’existe plus », « notre grand malheur, c’est que tout est retombé dans la finance », « on est des numéros, les actionnaires sont les patrons », « ce sont les multinationales qui dirigent le monde, pas le gouvernement », « ce ne sont pas nos représentants qui décident mais des sociétés privées », « la République a été vendue. »

      Les services publics ne sont plus perçus comme « au service du public » : « Dans les bureaux, il n’y a plus personne pour nous écouter », « les dossiers ne sont jamais complets et quand ils perdent les dossiers, c’est nous qui perdons nos droits », « il y a de la maltraitance administrative ». La dématérialisation des démarches est en cause : « Si tu sais pas faire sur Internet, tu peux aller te faire cuire un œuf. »

      Véronique Fayet le reconnaît : « Nous avons pris conscience de l’ampleur de la fracture numérique. Ce n’est pas qu’une question de zones mal desservies ou de compétence en informatique : posséder un ordinateur connecté à Internet coûte cher. Les pouvoirs publics ont prétendu que le numérique permettrait de dégager du temps pour les travailleurs sociaux et les administrations afin d’être plus à l’écoute, mais c’est l’inverse qui se produit : les administrations sont de plus en plus inhumaines », juge-t-elle.

      Petites phrases du président

      Les participants au débat pointent aussi un Etat qui se désengage au profit du privé, en prenant l’exemple des autoroutes, des Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) et des transports collectifs : « Il n’y a plus de bus pour amener les enfants à l’école », « on est à la campagne, j’ai une vieille voiture : si elle lâche, je ne sais pas ce que je vais faire ».

      L’accès à la santé est source d’angoisse : « Les médecins ne se déplacent plus », « pour me faire soigner, il faut que je fasse de l’auto-stop ». Bruno Morel confirme : « Parmi les migrants, beaucoup de bénéficiaires de l’aide médicale d’Etat se heurtent au refus de médecins, de dentistes de leur accorder un rendez-vous. »

      Certaines petites phrases du président de la République ont fait mal : « Nous, retraités, on a l’impression de manger le pain de ceux qui travaillent », « aujourd’hui, les gens qui ont peu de moyens ne sont pas respectés », « on nous prend pour des idiots », « c’est la “richocratie” : un riche, élu par les riches », résume un participant.
      A noter : alors que la liberté de sujets était totale, aucun débat, aucune prise de parole n’a porté sur l’immigration, la laïcité ou la réforme institutionnelle.

      « C’est un regard pessimiste, commente Véronique Fayet, mais lorsqu’on aborde les solutions, on entend un appel à une société plus fraternelle et généreuse, à sortir de l’hyperconsommation, à lutter contre le gaspillage, prôner le recyclage, le réemploi, le covoiturage, à combattre la précarité énergétique et à remettre l’Etat au service de tous, dans un esprit de justice sociale. ». « La confiance dans les associations nous oblige à porter cette parole », affirme Bruno Morel. « Tout ce qui a été dit doit remonter », appuie Mme Fayet qui s’apprête à remettre les 800 pages de doléances et de propositions au premier ministre.

  • Fins de mois difficiles, impayés, vente de patrimoine... Des familles asphyxiées face au « coût faramineux » des Ehpad, Béatrice Jérôme
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/27/de-tres-chers-parents-dans-de-trop-chers-ehpad_5428949_3224.html

    Pour une personne âgée sur deux, la facture s’élève à au moins 1 850 euros par mois. Parfois, les liens familiaux n’y résistent pas.

    Parfois, les liens familiaux n’y résistent pas. « Nous formions jusqu’à ce jour la famille modèle, très soudée, très solidaire, raconte Thierry Dormeau, 50 ans, contrôleur de gestion en Seine-et-Marne. Il aura suffi de trois mois pour que ce bonheur soit détruit. » Pauline, sa mère, souffre d’Alzheimer. Fin 2016, il a dû se résoudre à l’installer, à 83 ans, dans une maison de retraite proche de chez lui.
    Très vite, entre les quatre enfants de Pauline, la brouille a éclaté. Invoquant des dettes, des fins de mois plus difficiles, deux d’entre eux n’ont ni voulu – ni pu – partager la facture de l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (#Ehpad), qui s’élevait à plus de 1 200 euros mensuels. Les impayés se sont accumulés. Aujourd’hui, l’établissement réclame plus de 11 000 euros. Quant à Pauline, elle est placée sous #tutelle depuis neuf mois et l’établissement souhaite son départ. « Je verse 300 euros par mois à l’Ehpad, 10 % de mon salaire, confie Thierry Dormeau, qui n’a pas les revenus suffisants pour consentir un effort supplémentaire. J’attends, inquiet de savoir qui va payer le dû final. C’est l’engrenage du système qui a détruit notre fratrie. »

    Vente de leur patrimoine

    Comme M. Dormeau, ils sont une quarantaine à avoir répondu à l’appel à témoignages lancé sur le site du Monde, début février, sur le casse-tête du financement du séjour d’un parent en maison de retraite. Autant de récits qui montrent des familles soudées plus souvent qu’elles ne se divisent. Mais qui vivent toutes des affres financières face au coût « faramineux » des Ehpad au regard de leurs ressources.

    Le « #reste_à_charge » dont doivent s’acquitter les 585 560 personnes âgées qui vivent dans ces établissements est parmi les plus élevés d’Europe.

    « Les plus mal loties sont les classes moyennes inférieures, qui ne sont ni assez pauvres pour avoir des aides sociales, ni assez riches pour faire face au coût. En somme, les catégories modestes, profil type des “gilets jaunes” ! », observe Serge Guérin, sociologue, spécialiste du vieillissement.

    Pour une personne âgée sur deux, la facture d’un Ehpad s’élève à au moins 1 850 euros par mois, selon une étude de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques du ministère de la santé (Drees), publiée en novembre 2018. Alors que le montant moyen des #retraites était d’environ 1 500 euros net mensuels, fin 2016. La majorité des résidents a donc une retraite inférieure au coût du « reste à charge ».

    L’enquête de la Drees révèle aussi que seul un tiers des personnes en Ehpad dispose de revenus ou d’aides sociales suffisants pour payer. Les deux autres tiers se disent contraints de vendre leur patrimoine ou de mettre leur entourage à contribution. Reste que près d’un quart des personnes âgées interrogées indique ne pas savoir qui paye la facture, ni comment… Le coût d’une place en Ehpad est variable d’un département à l’autre. Il est aussi plus élevé dans le secteur privé lucratif où, selon la Drees, il dépasse 2 440 euros dans la moitié des établissements.

    « Les Ehpad, c’est cher payé pour le service rendu, regrette Annie Legoff, habitante de Saclay (Essonne). D’autant qu’il y a un manque énorme, mais vraiment énorme de personnel », déplore-t-elle. Elle constate à chaque visite « la lourde tâche » des équipes qui prennent soin de sa mère, Suzanne, 97 ans, et des résidents de l’Ehpad où elle vit depuis bientôt neuf ans. Pour financer son séjour dans cet établissement privé de Saclay, Annie Legoff a dû vendre l’appartement de Suzanne.

    D’ici deux ans à peine, elle n’aura pourtant pas d’autre choix que de puiser dans ses propres économies. « J’y pense tous les jours, appréhende cette ancienne secrétaire administrative à l’université. J’aurai à débourser 600 euros chaque mois, soit 15 % des revenus de mon ménage. Mon frère et ma sœur compléteront comme ils pourront. C’est un sacrifice normal mais ce sera au détriment de beaucoup de choses que nous ne pourrons plus financer », dit-elle.

    « 1 900 euros par mois »

    Les Ehpad publics – 45 % du parc – sont meilleur marché. La moitié d’entre eux pratiquent des tarifs inférieurs à 1 790 euros. Las ! Pour y entrer, les #listes_d’attente sont longues. Antoine Acquaviva n’a pas eu le choix. Faute de place dans un établissement public, près de chez sa mère, Noëlle, 74 ans, qui vit dans le Cher, cet informaticien nantais de 42 ans a dû opter pour un Ephad privé à Bourges. Le coût de l’hébergement – 2 700 euros – est hors de portée des 800 euros de retraite de Noëlle. Fils unique, M. Acquaviva verse « 1 900 euros par mois à l’Ehpad. Mon budget personnel ne pourra pas suivre longtemps », confie-t-il, avec la crainte d’être « sans solution si ma mère devait rester en établissement sur le long terme ».

    Comme lui, face à l’urgence et faute de chambres libres dans les Ehpad publics, Mireille Chabineau, habitante de Clion (Charente-Maritime), a installé son père, René, 86 ans, dans un établissement privé au Creusot (Saône-et-Loire). La retraite d’ancien ouvrier chez Schneider de son père et les petites économies de sa mère sont « entièrement » prélevées par l’Ehpad, « sans suffire à couvrir les frais », raconte-t-elle. Cette infirmière partage la charge totale de 1 300 euros, chaque mois, avec trois des quatre enfants de René.

    « On se retrouve à devoir payer pour notre père mais aussi pour notre mère, qui, sinon, n’aurait plus un euro pour vivre. »

    Pour Annie Lemer, le tribut est encore plus lourd. En 2015, elle a choisi de placer sa mère, Chelbia, dans un Ehpad privé non lucratif à Paris. « La première fois qu’on m’a indiqué le tarif, j’ai manqué de m’asseoir par terre ! », confie dans un sourire cette ancienne professeure agrégée d’hébreu. La facture s’élève à plus de 3 600 euros par mois. La retraite de Chelbia est de 1 400 euros. « Fille unique, j’assume seule le reste de la dépense, soit 2 200 euros par mois, en y consacrant, dit-elle, pratiquement entièrement mes quelque 3 000 euros de retraite. »

    Sa demande d’#aide_sociale à la Ville de Paris a reçu un « refus catégorique », au prétexte que sa « fille qui vit à Londres a des revenus élevés. Ce motif de refus ne me paraît vraiment pas juste », soupire Mme Lemer. « Ma fille a de jeunes enfants à charge. Je ne me vois pas lui demander de financer l’hébergement de sa grand-mère, même si elle a eu le beau geste de me le proposer », s’indigne-t-elle.

    Reprise d’activité

    Parfois, pour pourvoir payer l’établissement, certains conjoints sont obligés de reprendre une activité à la retraite. C’est le cas du père de Julie Guiader, cardiologue à Montrouge, dont la mère vit dans un Ehpad public qui facture un « reste à charge » de 2 500 euros, alors que la retraite de sa mère s’élève à 1 700 euros. « A 73 ans, mon père a repris son activité de médecin du travail pour payer la différence. Et je l’aide pour continuer à payer son loyer et les impôts », confie Mme Guiader.

    Pour soulager momentanément les proches, plus de 80 % des Ehpad sont habilités à délivrer une #aide_sociale_à_l’hébergement (ASH) aux résidents dont les revenus sont inférieurs au coût du séjour. Mais pour beaucoup de familles, le mécanisme de l’ASH est dissuasif. Car les conseils départementaux qui versent et financent cette aide sont en droit d’exiger son remboursement total ou partiel auprès des enfants, voire des petits-enfants, en fonction de leurs ressources, après le décès de son bénéficiaire. « Les gens hésitent à demander l’ASH, confirme Laurent Dumas, vice-président (PS) chargé de l’autonomie des établissements pour personnes âgées au conseil départemental du Puy-de-Dôme. Ils sont freinés par l’idée qu’après leur mort le département puisse demander de l’argent à leurs descendants. »

    « On n’a pas souhaité demander l’ASH, raconte ainsi Marie Pruvost, qui a installé fin juin sa mère, Rafaela, 88 ans, à l’Ephad hospitalier de Riom (Puy-de-Dôme). Même si ça fait cher, nous préférons payer au fur et à mesure plutôt que de prendre l’ASH et d’avoir à rembourser d’un coup une somme importante après sa mort », explique cette aide-soignante à l’hôpital de la ville.

    Alors que 75 % des résidents en Ehpad sont éligibles à l’ASH, seuls 20 % d’entre eux perçoivent cette allocation, ont calculé les députées Monique Iborra (LRM) et Caroline Fiat (FI) dans un rapport parlementaire sur la crise de ces établissements paru en mars 2018. Le mécanisme de l’ASH « est kafkaïen pour les familles et pour les départements qui doivent faire des enquêtes longues et coûteuses pour évaluer les moyens des descendants. C’est un système aberrant qu’il faut réformer », estime Monique Iborra.

    Pourtant, certains des 7 000 établissements français voient le nombre de dossiers d’ASH augmenter. « Depuis 2015, la courbe des demandes d’ASH grimpe de manière très forte. Un indice évident des difficultés financières croissantes des familles », relève Xavier Relandeau, directeur de la maison d’accueil du Bois-Hercé, Ehpad privé à but non lucratif à Nantes, où, depuis des générations, les habitants d’un quartier populaire de la ville viennent vivre leurs vieux jours.

    #vieux #dépendance #obligation_alimentaire #dette

  • Bordeaux : un « gilet jaune » condamné à deux ans de prison ferme
    https://www.europe1.fr/societe/bordeaux-un-gilet-jaune-condamne-a-deux-ans-de-prison-ferme-3863690

    Un « gilet jaune » de 36 ans, sans domicile fixe, a été condamné la semaine dernière pour avoir lancé des fumigènes, pavés et bouteilles sur les forces de l’ordre lors de l’"acte 13" à Bordeaux.

    Un sans domicile de 36 ans, hébergé par une amie, a été condamné à deux ans de #prison ferme en comparution immédiate à Bordeaux, en Gironde, pour des dégradations et des jets de projectiles sur les forces de l’ordre lors de l’"acte 13" des « #gilets_jaunes », rapporte Sud-Ouest lundi. 

    Des jets de projectiles sur les forces de l’ordre et des dégradations. Le « gilet jaune » a été identifié grâce aux images de vidéosurveillance de la place Pey-Berland de Bordeaux et des rues adjacentes mais aussi par celles diffusées sur les réseaux sociaux. Il faisait partie des manifestants qui ont provoqué les forces de l’ordre. Il a incendié un container de poubelle, lancé des fumigènes, des pavés et des bouteilles sur les CRS et les gendarmes mobiles avant de commettre des dégradations, détaille Sud-Ouest. 

    Déjà connu de la justice. Placé en garde à vue la semaine dernière, il a reconnu l’ensemble des faits. Déjà connu de la justice, il a été condamné à deux ans de prison ferme avec mandat de dépôt, une interdiction de manifester à Bordeaux pendant deux ans et celle de détenir une arme.

    Il ya aune semaine la presse des flics si le pléonasme est autorisé évoquait déjà 300 mises sous écrou depuis novembre...

    #justice #bouchers

    • Le zèle des juges à réprimer les gilets jaunes est à l’image de leur zèle à soulager les agresseurs sexuels.

      Affaire Besson : Le parquet de Paris a annoncé lundi le classement sans suite de l’enquête préliminaire pour viol visant le cinéaste. Il a par ailleurs indiqué avoir ouvert une autre enquête préliminaire, le 21 février, après avoir reçu « un signalement visant des faits d’agression sexuelle ».

      #présomption_d'innocence à deux vitesses
      Et ils osent dire :

      « La commission d’enquête du Sénat et le Sénat ont choisi de se livrer à une appréciation qui est, je crois, très politique, a indiqué Édouard Philippe, depuis le perron de Matignon. Je n’en suis pas surpris, mais comme j’ai un attachement très vif et très grand au principe de séparation des pouvoirs , j’en suis un peu déçu. » Jugeant « incompréhensibles et souvent injustes » les recommandations formulées par la chambre haute à l’égard des proches collaborateurs d’Emmanuel Macron, et en particulier du secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, le chef du gouvernement a rappelé que « traditionnellement les chambres ne se mêlent pas de l’organisation interne de la présidence de la République ».

      #séparation_des_pouvoirs à géométrie variable

      #obscénité #injustice

    • Ils auront passé une semaine derrière les barreaux. Alexandre Benalla et Vincent Crase ont été libérés mardi 26 février, à la suite d’une décision de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris. Cette formation de la cour d’appel de Paris a infirmé la décision du juge des libertés et de la détention contre l’avis du parquet général.

      https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/26/alexandre-benalla-et-vincent-crase-obtiennent-leur-remise-en-liberte_5428550

  • Un projet de licence universitaire financée par BNP Paribas fait débat
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/22/un-projet-de-licence-universitaire-financee-par-bnp-paribas-fait-debat_54269

    La dizaine d’élus représentant les enseignants, les personnels et les étudiants du conseil d’administration – qui réunit 30 membres – du regroupement universitaire PSL (comptant dans ses rangs l’université Paris-Dauphine, l’Ecole normale supérieure Paris, l’Observatoire de Paris…) s’est mobilisée, quand elle a découvert qu’une licence sur les questions de développement durable était sur les rails avec la grande banque française pour seul mécène. Le projet a néanmoins été adopté à une large majorité (19 pour, trois contre, sur le total des 22 votants), lors du conseil d’administration de PSL, jeudi 21 février, délocalisé au rectorat de Paris, à la suite d’une tentative de blocage d’étudiants, mobilisés sur cette question.

    ça fait envie, hein ?
    https://www.youtube.com/watch?v=cGrzjSuMq8k


    #enseignement_supérieur #formation #privatisation

    • Argent public, profits privés : BNP Paribas et la « School of Positive Impact »
      http://pssp-lab.org/Argent-public-profits-prives-BNP-Paribas-et-la-School-of-Positive-Impact.h

      Les premiers articles parus dans la presse ont largement mis en avant le financement par le seul groupe BNP Paribas : « Un projet de licence universitaire financée par BNP Paribas fait débat », « BNP Paribas se paye un cursus universitaire pour se reverdir », etc. Or, cette manière de présenter les choses tend à occulter le fait que les dépenses de mécénat effectuées par les entreprises sont défiscalisées à hauteur de 60 %, dans les limites de 0,5 % de leur chiffre d’affaire (soit un plafond confortable de 212 millions d’euros pour BNP Paribas, selon les résultats du groupe en 2018). Autrement dit, le coût réel de cette « School of Positive Impact » pour la banque serait de seulement 3,2 millions d’euros, le reste (4,8 millions d’euros) étant à la charge de l’État, sous la forme de perte de recettes budgétaires. BNP Paribas engage ainsi, de manière irrévocable, de l’argent public, sans que le ministère du Budget (sans même mentionner le Parlement !) puisse se prononcer sur le bon emploi de cet argent.

      Reste également à savoir pour qui l’impact sera positif. Cet argent, qui est dans sa composition davantage public que privé, bénéficierait à un regroupement d’universités et de grandes écoles déjà très bien dotées par rapport à d’autres établissements dans l’enseignement supérieur. De manière classique, mais contrairement aux idées reçues sur la #philanthropie et le #mécénat, les riches donnent d’abord... aux riches. C’est ce qu’illustre bien le cas des « #fondations_académiques », créées en 2007 par la loi relative aux libertés et responsabilités des universités : les fondations qui ont réussi à collecter le plus grand volume de dons sont celles de grandes écoles telles que HEC (160 millions d’euros collectés entre 2008 et 2017) ou l’École polytechnique (80 millions), loin devant celles des universités, accueillant pourtant un bien plus grand nombre d’étudiants (35 millions pour la fondation la mieux dotée des universités françaises – celle de l’Université de Strasbourg –, seulement 1,5 million pour celle de l’Université Paris-Sud) (2)... Bien loin de réduire les inégalités de dotation déjà criantes au sein de l’enseignement supérieur, les dons effectués par les entreprises et les riches particuliers les renforcent.

  • La France va intégrer l’#antisionisme à sa #définition_juridique de l’#antisémitisme
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/20/macron-attendu-au-diner-du-crif-pour-des-decisions-fortes-contre-l-antisemit

    Emmanuel Macron, qui participe mercredi 20 février au traditionnel dîner du #CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) à Paris, a annoncé que la France allait adopter la définition de l’antisémitisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’holocauste (#IHRA) qui intègre l’antisionisme. Une annonce forte attendue par les représentants de la communauté juive.

    #sémantique #droit

  • Frais d’inscription des étudiants étrangers : des #ajustements à l’étude

    Les nouveaux tarifs devraient bien s’appliquer en septembre. Mais un rapport propose notamment de ne pas augmenter les droits des nouveaux doctorants extra-européens.

    Comment éteindre l’incendie déclenché par l’augmentation des droits d’inscription des étudiants étrangers, décidée par le gouvernement en novembre ? A partir de la rentrée de septembre 2019, les nouveaux étudiants extra-communautaires devront s’acquitter de 2 770 euros pour s’inscrire en licence (contre 180 euros actuellement) et 3 770 euros en master et doctorat (contre 243 euros et 380 euros). Les organisations syndicales étudiantes et enseignantes, de même que les présidents d’université, s’opposent à l’application de cette mesure.

    Il y a un mois, un comité de cinq personnalités indépendantes a été nommé par le ministère de l’enseignement supérieur, pour évaluer la mise en œuvre de cette mesure. Il a rendu un rapport, lundi 18 février, qui propose plusieurs évolutions, sans pour autant toucher au principe de la hausse des droits.

    Première piste, présentée comme prioritaire : le retrait des doctorants du champ d’application de la mesure. « Les doctorants sont en grande partie des salariés ; les doctorants étrangers, qui représentent environ 45 % des doctorants, contribuent largement à l’activité scientifique dans les unités de recherches », soulignent-ils. Au niveau international, les universités sont en compétition pour attirer les meilleurs, constatent les auteurs. Et à ce titre, elles pratiquent soit la gratuité des droits, soit une politique systématique de financement des années de doctorat.
    Les inégalités territoriales « renforcées »

    La seconde proposition d’ajustement vise à « doter les universités de capacités d’exonération suffisantes ». Le sujet est sensible : une quinzaine d’universités ont déjà annoncé qu’elles n’appliqueraient pas la hausse des droits. Actuellement, une université peut exonérer de droits – hors boursiers – 10 % de ses étudiants. D’après les calculs du comité, toutes les universités (hormis celle de La Rochelle) peuvent déjà, avec ce taux, exonérer l’intégralité de leurs nouveaux étudiants extra-communautaires à la rentrée 2019. Mais les choses se compliqueront les années suivantes, quand les rangs grossiront, chaque nouvelle « promo » s’ajoutant à la précédente. Les auteurs du rapport préconisent donc de porter ce taux à 15 %. « Cela donnera aux établissements la possibilité de décider en toute autonomie de la politique qu’ils veulent mener », estime l’un des auteurs, Christophe Strassel, professeur associé à l’université de Lille.

    La ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, doit se prononcer dans les jours qui viennent sur ces pistes, après avoir échangé avec les organisations syndicales. La FAGE, premier syndicat étudiant, a déjà réagi : si l’organisation salue les propositions concernant l’accueil des étudiants étrangers, elle refuse la « demi-mesure » de ces ajustements. « La politique d’exonération va très rapidement renforcer un enseignement supérieur à double vitesse, de très fortes inégalités territoriales, et n’est de toute façon pas tenable à plus d’un an de mise en œuvre », juge l’organisation, qui appelle à poursuivre la mobilisation pour le retrait de la mesure.

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    Baisse des inscriptions des étudiants étrangers non-européens en France

    Les inscriptions des étudiants étrangers extra-européens en première année de licence sont en baisse de 10 % par rapport à l’an dernier, a annoncé Campus France, l’agence française pour la promotion de l’enseignement supérieur, le 5 février. Celles-ci ont été clôturées le 1er février, dans la majorité des 42 pays relevant de la plate-forme « Etudes en France », gérée par le ministère des affaires étrangères. Si plusieurs pays connaissent une hausse du nombre de candidats, comme le Sénégal (+11,34 %), la Russie (+8,95 %), et la Chine (+8,62 %), d’autres enregistrent une forte baisse, comme l’Algérie (-22,95 %), le Vietnam (-19,72 %) ou la Tunisie (-16,18 %).

    Plusieurs universités françaises se sont déjà émues de voir les candidatures s’effondrer à la suite de l’annonce du plan gouvernemental d’attractivité des étudiants internationaux, « Bienvenue en France », qui prévoit notamment l’augmentation des droits d’inscription pour les étudiants extracommunautaires, fortement contestée dans la communauté universitaire.

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/18/frais-d-inscription-des-etudiants-etrangers-des-ajustements-a-l-etude_542501
    #taxes_universitaires #frais_d'inscription #France

    Métaliste :
    https://seenthis.net/messages/739889

  • Le silence sur la pédophilie est un « pêché collectif » pour le patron des évêques de France
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/17/le-silence-sur-la-pedophilie-est-un-peche-collectif-pour-le-patron-des-evequ

    « Nous devons travailler tous ensemble contre la pédophilie. La hiérarchie (religieuse, ndlr) n’est pas la seule coupable. Dans certaines familles, des parents très chrétiens ont empêché leur enfant de parler. C’est un péché collectif."

    « Il y a quelque chose de systémique dans la négligence, le poids et la défense des institutions par rapport aux personnes victimes », dit-il, assurant que l’Église doit prendre ses responsabilités. « On ne peut plus rejeter la faute, dire que ce sont les médias ou le monde extérieur qui en voudraient à l’Église », ajoute Mgr Pontier.

    Mais on peu dire que c’est "des parents très chrétiens qui ont empêché leur enfant de parler" et que la faute est collective et non la responsabilité d’évêques, nous dit l’évêque.

    Le péché est collectif et surtout la faute des parents très chrétiens, par contre les violeurs d’enfants et leurs évêques qui organisent la récidive et l’impunité et les déplaces pour pouvoir bénéficié de la prescription sont présumés innocents.

    « Si des actes ont été commis qui auraient traumatisé profondément quelqu’un, ce serait bien sûr choquant. Je connais bien Mgr Ventura, et pour le moment je le présume innocent », dit Mgr Pontier.

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    Accusé d’abus sexuels, l’ex-cardinal McCarrick défroqué par le Vatican, une première

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/16/l-ex-cardinal-mccarrick-accuse-d-abus-sexuels-defroque-par-le-vatican_542429

    C’est la première fois dans la longue histoire de l’Eglise catholique qu’un cardinal est défroqué pour des motifs d’abus sexuels.

    Le pape a reconnu comme définitive une sentence en ce sens de la Congrégation pour la doctrine de la foi, institution du Vatican qui veille au respect du dogme catholique, a précisé le Saint-Siège. L’ancien cardinal a été reconnu coupable d’avoir enfreint l’un des commandements divins « avec la circonstance aggravante de l’abus de pouvoir », selon ce texte. Le pape François a envoyé un « signal clair » sur le fait que les abus sexuels ne seraient plus tolérés au sein de l’Eglise catholique, a réagi samedi le président de la conférence des évêques américains.

    Toujours cette manière sournoise de ne pas nommer les agressions sexuelles correctement. Une agression sexuelle n’est pas un ABUS, un abus c’est quant on use avec excès de son droit . Utilisé cette expression "abus sexuels" et "abus de pouvoir" ca indique que les prêtres ont le droit au sexe des gosses, mais qu’ils ont été seulement un peu excessif avec leur usage du sexe des enfants.

    « Aucun évêque, aussi influent soit-il, n’est au-dessus de la loi de l’Eglise », a ajouté le cardinal Daniel DiNardo, archevêque de Galveston-Houston.

    Ce qui sous-entend qu’ils sont au dessus des lois humaines.

    #catholicisme #culture_du_viol #culte_du_viol

  • Victime de propos sexistes d’un sénateur RN, l’élue marseillaise Lydia Frentzel harcelée sur Internet
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/14/victime-de-propos-sexistes-d-un-senateur-rn-l-elue-marseillaise-lydia-frentz

    Caricaturée en poupée gonflable, insultée sur les réseaux sociaux, traitée de « constipée aux discours de vierge effarouchée » par le site d’extrême droite Riposte laïque, l’élue marseillaise Lydia Frentzel (Europe Ecologie-Les Verts) subit, depuis quelques jours, une vague de harcèlement sexiste. Une conséquence directe de sa plainte déposée contre le sénateur Rassemblement national (RN) Stéphane Ravier pour injure publique à caractère sexiste.

    Lundi 4 février, dans les derniers moments d’un conseil municipal de Marseille qui avait retrouvé tous ses excès trois mois seulement après le traumatisme des effondrements de la rue d’Aubagne, Mme Frentzel prend la parole. Chahutée par les élus RN, M. Ravier en tête, elle promet alors de retrouver le sénateur sur le terrain « dans les 13e et 14e arrondissements » où il est élu. A haute voix, depuis l’autre bout de l’hémicycle, celui-ci répond, goguenard : « Toujours au même hôtel, à la même heure ? » La remarque provoque alors un long incident de séance, durant lequel Mme Frentzel, choquée, traite son adversaire de « goujat », puis de « merde ». Le maire Les Républicains Jean-Claude Gaudin, après avoir ri de l’échange entre ses opposants et ajouté une remarque personnelle – « En tout cas, ce n’est pas dans mon bureau » –, finit par prononcer un « rappel à l’ordre » à l’encontre de M. Ravier et lui demande de retirer ses propos. Ce que le sénateur, déjà parti, ne fera pas, évoquant face aux caméras de l’émission « Quotidien » « un trait d’humour qui a beaucoup fait rire ».
    Stéphane Ravier refuse la confrontation

    Lydia Frentzel a choisi comme conseil Tewfik Bouzenoune, qui défend également Cécile Duflot, victime de Tweet d’insultes depuis son témoignage au procès des journalistes poursuivis par Denis Baupin. L’avocat a déposé plainte le 5 février pour « injures publiques sexistes » et envisage désormais de lancer une seconde procédure pour harcèlement. « Mme Frentzel est la cible sur Internet de tous les trolls d’extrême droite qui la harcèlent en soutien à M. Ravier », assure-t-il. Le site Riposte laïque, notamment, a publié trois articles très virulents à l’encontre de l’élue, dont l’un, qui la qualifie de « nouvelle copine de Schiappa », est illustré par une photo de poupée gonflable.

    « On ne va peut-être pas faire une police de la blague de mauvais goût »,
    a estimé Mme Le Pen

    « C’est immonde. Et il y a eu une deuxième vague après l’interview de Marine Le Pen sur France Inter », déplore Lydia Frentzel, qui ne cache pas son dégoût. Lundi 11, la présidente du RN, interrogée sur l’incident, a qualifié les propos de M. Ravier de « blague ». « On peut trouver que c’était une blague de mauvais goût mais on ne va peut-être pas faire une police de la blague de mauvais goût », a estimé Mme Le Pen.

    « Je trouve désastreux qu’une femme, dirigeante d’un parti, parle d’une mauvaise blague. Mme Le Pen a tort et l’actualité le prouve », rétorque Me Bouzenoune, faisant notamment allusion aux accusations portées contre Denis Baupin et à l’affaire de la Ligue du LOL. « Si le parquet ne le poursuit pas, nous nous porterons partie civile contre M. Ravier. Mme Frentzel n’a rien demandé, elle est victime du buzz que l’incident a provoqué. »

    Le 12 février, Lydia Frentzel et Stéphane Ravier ont tous deux été convoqués au commissariat du 2e arrondissement de Marseille en vue d’une confrontation, qui n’aura finalement pas lieu. Présente à 15 heures, l’élue écologiste s’est vu signifier que le sénateur, également dans les bureaux, avait refusé cette confrontation.

    Joint par Le Monde, Stéphane Ravier n’a pas souhaité commenter les évolutions de l’affaire, ni son refus d’être confronté à Mme Frentzel. Selon son attaché parlementaire, le sénateur des Bouches-du-Rhône n’a pas l’intention de « s’excuser pour une blague politique ». La même source précise que M. Ravier ne devrait finalement pas porter plainte contre l’élue EELV, comme il l’avait pourtant annoncé dès sa sortie de l’hémicycle.

    Gilles Rof (Marseille, correspondant)

  • Harcèlement : l’onde de choc dans les écoles de journalisme après l’affaire de la Ligue du LOL
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/15/harcelement-l-onde-de-choc-dans-les-ecoles-de-journalisme-apres-l-affaire-de

    Depuis quelques jours, à la suite des révélations sur l’existence d’un cyberharcèlement mené par des trentenaires issus des médias et de la communication, la parole se libère au sein des écoles de journalisme. A l’ESJ Lille tout d’abord, l’une des plus renommées et surtout celle dont est issu le fondateur du groupe informel la Ligue du LOL, Vincent Glad. L’incident était jusqu’ici resté entre les murs de l’école. Il s’est déroulé en septembre 2017, peu avant la déflagration #metoo. Dans un amphithéâtre bondé de l’ESJ, Sandrine Rousseau, une des quatre élues écologistes qui avaient accusé publiquement l’année précédente Denis Baupin de harcèlement et d’agressions sexuels, intervient devant une cinquantaine d’étudiants sur les stéréotypes de genre dans les médias.

    Elle en garde un souvenir cuisant. Un petit groupe de jeunes hommes, dans le style « boy’s club », ne cesse de marquer sa désapprobation par des « moqueries, des rires, des choses vraiment désagréables », témoigne Sandrine Rousseau. « Si la fille est bourrée, on peut quand même en profiter ! », lance l’un d’eux. Un sentiment de malaise s’installe, selon les témoignages recueillis par Le Monde. Alors qu’elle évoque en fin d’intervention les titres de presse employant l’expression « crime passionnel », lorsqu’il s’agit de meurtre ou d’assassinat, elle est interpellée sur la sincérité de son combat.

    Sur le moment, elle n’a pas trouvé les mots, finissant par claquer la porte. Dès le lendemain, elle les a couchés dans une lettre aux « étudiant.e.s » : elle s’attendait à un « débat sur l’ampleur des violences faites aux femmes et les ressorts sociaux de ces violences, pas un procès en starification ou en cupidité ». « La Ligue du LOL ne m’a pas étonnée, lorsque c’est sorti », dit-elle aujourd’hui. Une étudiante présente ne comprend toujours pas ce moment. « J’ai eu honte, mais en même temps cela ne correspond pas à ce que nous sommes au quotidien. Notre promotion n’est pas qu’un petit groupe de mecs machos », observe-t-elle, sous le couvert de l’anonymat. D’ailleurs, certaines étudiantes ont envoyé à titre personnel un mail d’excuse à Sandrine Rousseau.

    C’est fantastique de voire que c’est des étudiant E s qui s’excusent !

  • Ligue du LOL : aux racines d’une affaire de harcèlement qui secoue les médias français
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/14/ligue-du-lol-aux-racines-d-une-affaire-de-harcelement-qui-secoue-les-medias-

    Sur Twitter, les récits des méfaits de certains des membres de cette Ligue du LOL se multiplient ces derniers jours. Des « stars » auxquelles il était impensable de s’opposer, sous peine d’excommunication. Ils se veulent décalés et assument être des « trolls » – à l’époque, en 2010, quatre ans après la création de Twitter, on ne parle pas encore de « harceleurs ».

    Leurs victimes les décrivent comme arrogants, blessants et attaquant « en meute ». Celles et ceux qui ne leur plaisent pas subissent une vindicte numérique, des « raids » hostiles. Une ancienne blogueuse, Capucine Piot, raconte par le menu un « travail de démolition quotidien ». Des piques sur son physique, sur le moindre de ses Tweet.

    Une blogueuse féministe, Daria Marx, témoigne des attaques reçues lorsqu’elle a lancé une cagnotte pour acquérir un scooter. Son numéro de téléphone a été mis sur Leboncoin.fr, au bas d’une annonce de vente de scooter. « Les gens m’appelaient et me demandaient si je vendais mon scooter, en m’appelant “Madame Grosse”, le nom renseigné dans l’annonce », explique-t-elle. Elle a aussi eu droit à un photomontage pornographique avec sa tête. Stephen des Aulnois a, depuis, reconnu en être l’auteur.

    Les membres de la Ligue du LOL sont également accusés d’avoir commis des canulars cruels et anonymes. De grandes zones d’ombre persistent, dix ans après, entretenues par l’utilisation de comptes communs, de faux profils et le talent de dissimulation des membres du groupe. Et les aveux se font au compte-gouttes.

    David Doucet a reconnu avoir usurpé l’identité du producteur d’une émission de télévision très en vue auprès d’une jeune chroniqueuse scientifique, Florence Porcel. Il lui a proposé du travail pour mieux l’humilier ensuite en diffusant l’enregistrement du canular, effacé depuis, après que l’affaire a éclaté.

    « Ils avaient une envie de nuire sans limites », se souvient Martin Médus, un blogueur harcelé. En 2012, l’un des « loleurs » publie une photo retouchée de ce petit-fils de déportée. Le jeune homme apparaît avec une croix gammée sur le torse. « Ils s’en prenaient à tout le monde : aux hommes, aux femmes, aux juifs, aux autres, peu importe, se souvient la photographe Laurence Guenoun. Ils trouvaient une aspérité, et pour peu que la personne ait un peu de notoriété, ils lui sautaient dessus. Ils étaient organisés. C’était leur terrain de jeu. »

    Le retour de bâton est brutal pour ceux qui se présentaient comme des défenseurs du LOL. De l’anglais laughing out loud, « rire aux éclats », l’acronyme recouvre toute une culture, empruntée aux forums américains, aux mèmes – ces images détournées et réutilisées à l’infini – et aux communautés anonymes comme 4chan, célèbre pour son univers malsain. Au sein de la Ligue du LOL prédominait le sentiment que l’Internet leur appartenait.
    Une aristocratie des « early adopters »

    Au début des années 2010, le journalisme numérique tâtonne, entre budgets fragiles et notoriété à construire. Nombre de médias traditionnels tentent de s’adapter à un « Web 2.0 » qui se veut participatif. De ce décor en plein bouleversement émerge le fantasme d’ une aristocratie des early adopters, ceux qui ont usé des potentialités des nouvelles technologies avant les autres .

    « La génération des 30-40 ans a été bloquée par les soixante-huitards. Nous n’avons pas d’aînés dans la profession. Personne pour nous défendre, personne à imiter. Nous créons un nouveau métier », déclare Vincent Glad, cité dans « Les forçats de l’info », un article publié dans Le Monde en mai 2009.

    #Ligue_LOL #Cyberharcèlement

  • Le Parlement européen condamne l’usage des LBD par la police
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/14/le-parlement-europeen-condamne-l-usage-des-lanceurs-de-balles-de-defense-par

    En plein mouvement des « gilets jaunes », les députés européens ont condamné l’usage « disproportionné » de la force par certains Etats membres.

    Vous le sentez comme l’Europe elle est importante et qu’elle nous protège là ?

  • https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/14/quand-la-fondation-abbe-pierre-distingue-les-dispositifs-anti-sdf_5423163_32

    « L’objectif de ces dispositifs – mis en place par les municipalités, les architectes, les urbanistes, etc. – est d’éloigner les SDF des centres-villes, de les rendre invisibles ou de les criminaliser, de manière plus ou moins insidieuse », a expliqué Christophe Robert, le délégué général de la Fondation.

  • Pourquoi l’usage du lanceur de balles (LBD) de défense divise au sein des forces de l’ordre
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/08/des-dissensions-apparaissent-au-sein-des-forces-de-l-ordre-sur-l-usage-du-la

    Au sein des forces de l’ordre, de plus en plus de personnes pointent la mise en place de nouvelles sections, à la suite du saccage de l’Arc de triomphe le 1er décembre : les détachements d’action rapide (DAR), qui utiliseraient le LBD à outrance.

    A l’époque, le pouvoir cherchait une réponse forte pour éviter que les scènes d’émeutes de la place de l’Etoile se reproduisent. Décision est alors prise de mettre en place un nouveau dispositif plus mobile, dont les fameux DAR seront l’un des principaux maillons.

    Composées de vingt à vingt-cinq fonctionnaires issus principalement des BAC et de la BRI, ces unités sont spécialisées dans les interpellations et les déplacements rapides sur le terrain. Elles peuvent s’intégrer à des compagnies de CRS, à des escadrons de gendarmerie mobile ou opérer en autonomie.

    L’utilisation occasionnelle de motos pour se déplacer avec célérité a poussé certains à faire la comparaison avec les « voltigeurs », ce peloton dissout après la mort de Malik Oussekine en 1986 lors de la mobilisation contre le projet de loi Devaquet, tué par les coups des agents. Un rapprochement que conteste vivement la Préfecture de police de Paris.
    Des unités habituées aux émeutes de banlieue

    Les DAR présentent sur le plan judiciaire un bilan dont se félicitent les autorités, puisqu’ils ont réalisé 80 % des interpellations depuis le 8 décembre pour 83 % de gardes à vue. Mais avec un coût humain élevé, selon les détracteurs du dispositif, qui estiment que ces troupes se servent du LBD avec un peu trop de libéralité, sans consignes directes de leur hiérarchie.

    « Ce sont des agents qui sont issus d’unités davantage habituées à gérer des émeutes en banlieue que des situations de maintien de l’ordre, explique une source policière haut placée. Le problème pour eux, c’est que quand ils tirent au LBD dans les quartiers, ce n’est pas filmé sous tous les angles, et les personnes visées ne viennent pas se plaindre devant les caméras. »

    La chaîne hiérarchique est aussi montrée du doigt. L’essentiel des troupes engagées relève de la direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP) et non de la direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC), chargée du maintien de l’ordre dans la capitale, ce qui engendrerait un contrôle moins strict de leurs actions.

    Du côté de la Préfecture de police, on assure que toutes les troupes répondent aux ordres du préfet qui coordonne les dispositifs et que le rattachement à l’une ou à l’autre des directions ne change rien.

    Le ministère de l’intérieur ne l’entend cependant pas de cette oreille, comme l’a révélé le Canard enchaîné mercredi 6 février, une information confirmée par Le Monde. La Place Beauvau penche pour que tout le dispositif du maintien de l’ordre parisien soit centralisé à la DOPC, afin d’unifier les pratiques. Et de circonscrire la polémique autour de cette arme, dont les autorités continuent de louer l’utilité.

    #maintien_de_l'ordre

    • « Le problème pour eux, c’est que quand ils tirent au LBD dans les quartiers, ce n’est pas filmé sous tous les angles, et les personnes visées ne viennent pas se plaindre devant les caméras. »

  • Affaire Baupin : relaxe requise pour les médias et les accusatrices de l’ex-député
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/08/affaire-baupin-relaxe-requise-pour-les-medias-et-les-accusatrices-de-l-ex-de

    La procureure a requis, vendredi 8 février, la relaxe des médias et des femmes ayant accusé Denis Baupin d’agression sexuelle ou de harcèlement et qui sont poursuivis en diffamation par l’ancien député.

    La représentante du parquet a estimé qu’« aucun élément dans cette audience ne permet de remettre en cause la sincérité des témoignages » qu’avaient recueillis et publiés Mediapart et France Inter le 9 mai 2016. Huit femmes, dont quatre à visage découvert, accusaient alors le député écologiste d’envois de SMS insistants, à caractère sexuel, de tentative de baiser volé ou de gestes déplacés. Vendredi, la procureure a estimé que leur enquête journalistique était « sérieuse ».

    #et_toc

  • Oui oui je cite le Monde :)

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/08/des-dissensions-apparaissent-au-sein-des-forces-de-l-ordre-sur-l-usage-du-la

    Pour une fois ça vaut la peine, en particulier pour les infos concernant les DAR . Je n’avais pas percuté.

    Via Alessio Mascalzone :"A lire dans Le Monde d’aujourd’hui : un article sur l’usage des armes par la police.

    C’est le point de vue d’un journal centriste, mais le passage vraiment intéressant est celui sur les « Détachements d’Action Rapide » (DAR).

    Ce sont de toute nouvelles unités de mercenaires en civil, surarmées, qui vont au contact en tirant sur la foule, et qui sont chargées de casser physiquement des manifestants. Bref, de terroriser.

    Le dispositif inédit en Europe (et peut-être même en Occident ?) est redoutablement efficace, puisqu’il a été déployé au moment où le pouvoir a réellement vacillé, début décembre. Il fallait arrêter la montée insurrectionnelle dans Paris, et elles y sont parvenues. Ces DAR ont réalisé 80% des arrestations, et sans doute une proportion équivalente de l’ensemble des mutilations recensées.

    Une autre précision fait froid dans le dos, sens être vraiment étonnante. C’est l’aveu d’un gradé : ces « DAR » ont déjà été testées dans les quartiers, en toute impunité. Le policier précise qu’au moins, en banlieue, « ce n’est pas filmé sous tous les angles, et les personnes visées ne viennent pas se plaindre devant les caméras. » On peut donc y mutiler en toute discrétion.

    –—

    "Des dissensions apparaissent au sein des forces de l’ordre sur l’usage du lanceur de balles de défense :

    Les détachements d’action rapide, de nouvelles unités mises en place après le saccage de l’Arc de triomphe le 1er décembre, utiliseraient cette arme à outrance.

    Si, sur l’utilisation du lanceur de balle de défense, le fameux LBD, les forces de l’ordre affichent officiellement un front uni, des dissensions apparaissent en interne sur ses divers usages. Depuis le début du mouvement des « gilets jaunes », de nombreux manifestants se plaignent d’avoir été victimes de tirs injustifiés, occasionnant de sérieuses blessures, notamment à la tête.
    Amenée à défendre l’arme dite « de force intermédiaire » devant le Conseil d’Etat, le 30 janvier, la représentante du ministère de l’intérieur, Pascale Léglise, a livré pour la première fois le nombre de cartouches tirées depuis l’acte I de la mobilisation, le 17 novembre 2018. Un chiffre qui a poussé chacun à faire ses comptes en interne. Et à réaliser que les utilisations de l’arme sont bien différentes selon les services, voire selon les forces de sécurité.
    Ainsi, sur les 9 228 tirs de LBD – selon les comptages arrêtés après l’acte XI de la mobilisation, le 26 janvier –, la gendarmerie nationale n’en a effectué que 1 065. Un chiffre publié par L’Essor et dont Le Monde a eu la confirmation. Ce ratio d’un tir des gendarmes pour huit tirs des policiers interroge, alors que les escadrons de gendarmerie mobile, spécialisés dans le maintien de l’ordre, ont été autant engagés que les autres sur les manifestations. Lors de l’acte XII, le 2 février, la gendarmerie n’a tiré que quatre fois.
    Les CRS plaident aussi non coupable
    Les chiffres des enquêtes en cours sont eux aussi édifiants. Alors que l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices, a reçu plusieurs centaines de signalements et a ouvert 116 enquêtes sur des tirs de LBD problématiques, leurs homologues de la gendarmerie, l’IGGN, n’ont ouvert que deux procédures.
    Depuis le début du mouvement des « gilets jaunes », 116 enquêtes ont été ouvertes et confiées à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) pour des suspicions de violences policières, selon une source policière à l’Agence France-Presse, confirmant des informations notamment publiées par Le Figaro et RTL, vendredi 1er février.

    Selon une source proche de l’enquête, au moins 36 de ces investigations visent à déterminer si le lanceur de balles de défense, utilisé à 9 228 reprises depuis le 17 novembre, est en cause. Selon cette même source, « dix blessures très graves au niveau des yeux » ont été comptabilisées jusqu’à présent.
    De son côté, le gouvernement n’admet que quatre cas graves de blessure à l’œil et défend la nécessité des armes pour éviter des contacts directs violents et davantage de blessures entre manifestants et forces de l’ordre. « Je veux bien expertiser la totalité de nos armes de défense, a concédé le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, sur BFM-TV mardi. Ce que je sais, c’est que si on les retire à nos policiers, il leur reste quoi ? Il leur reste le corps-à-corps ou leur arme de service. Je ne souhaite pas qu’ils utilisent leur arme de service, et je souhaite éviter le corps-à-corps. »
    Des comptages non officiels, comme ceux du collectif Désarmons-les ou du journaliste David Dufresne, recensent de leur côté entre quinze et vingt blessés graves des lanceurs de balles de défense. Saisi en urgence de plusieurs recours en urgence, le Conseil d’Etat a rejeté, vendredi, les demandes de suspension de l’usage des LBD lors des manifestations des « gilets jaunes ».
    Depuis le début de la polémique, la gendarmerie s’est d’ailleurs mise en retrait, estimant ne pas être concernée directement. La hiérarchie n’était pas présente devant le Conseil d’Etat, alors que le directeur général de la police nationale, Eric Morvan, s’était déplacé.
    Les gendarmes ne sont pas les seuls à estimer ne pas être directement impliqués. Les CRS plaident aussi non coupable. Selon les informations du Monde, les soixante compagnies spécialisées dans le maintien de l’ordre n’ont tiré que quelque 2 500 cartouches sur les 8 163 attribuées aux policiers et, par ailleurs, aucune enquête de l’IGPN ne concerne directement l’un des leurs.
    Tout comme les gendarmes mobiles, les CRS ont des consignes strictes sur l’usage du LBD. Le tir doit se faire sur ordre d’un supérieur direct, après identification claire de la cible. Les tirs dits « d’initiative », sur simple décision du gendarme ou du policier porteur de l’engin, sont théoriquement limités aux seules situations de légitime défense. Enfin, le LBD ne doit pas être employé pour tenir une foule à distance ou pour disperser un attroupement, mais pour interrompre un délit en cours, comme un bris de vitrine ou un jet de projectile dangereux.

    Les « DAR » mis en cause :

    Les tirs restants, soit environ 5 600 cartouches utilisées, sont principalement l’œuvre des compagnies d’intervention (CI) et des compagnies de sécurisation et d’intervention (CSI), des brigades anticriminalité (BAC) et des brigades de recherche et d’intervention (BRI) – des unités spécialisées dans le maintien de l’ordre, la lutte contre les violences urbaines ou les interpellations. Contactée par Le Monde, la direction générale de la police nationale a refusé de communiquer la ventilation selon ces unités. Une chose est certaine, elles concentrent la majorité des tirs et des enquêtes.

    Au sein des forces de l’ordre, de plus en plus de personnes pointent du doigt la mise en place de nouvelles sections, à la suite du saccage de l’Arc de triomphe le 1er décembre : les détachements d’action rapide (DAR), qui utiliseraient le LBD à outrance.
    A l’époque, le pouvoir cherchait une réponse forte pour éviter que les scènes d’émeutes de la place de l’Etoile ne se reproduisent pas. Décision est alors prise de mettre en place un nouveau dispositif plus mobile, dont les fameux DAR seront l’un des principaux maillons.
    Composées de vingt à vingt-cinq fonctionnaires issus des BAC, de la BRI, ou des brigades territoriales de contact de la gendarmerie, ces unités sont spécialisées dans les interpellations et les déplacements rapides sur le terrain. Elles peuvent s’intégrer à des compagnies de CRS, à des escadrons de gendarmerie mobile ou opérer en autonomie.
    L’utilisation occasionnelle de motos pour se déplacer avec célérité a poussé certains à faire la comparaison avec les « voltigeurs », ce peloton dissout après la mort de Malik Oussekine en 1986 lors de la mobilisation contre le projet de loi Devaquet, tué par les coups des agents. Un rapprochement que conteste vivement la Préfecture de police de Paris.

    Des unités habituées aux émeutes de banlieue :

    Les DAR présentent sur le plan judiciaire un bilan dont se félicitent les autorités, puisqu’ils ont réalisé 80 % des interpellations depuis le 8 décembre pour 83 % de gardes à vue. Mais avec un coût humain élevé, selon les détracteurs du dispositif, qui estiment que ces troupes se servent du LBD avec un peu trop de libéralité, sans consignes directes de leur hiérarchie.
    « Ce sont des agents qui sont issus d’unités davantage habituées à gérer des émeutes en banlieue que des situations de maintien de l’ordre, explique une source policière haut placée. Le problème pour eux, c’est que quand ils tirent au LBD dans les quartiers, ce n’est pas filmé sous tous les angles, et les personnes visées ne viennent pas se plaindre devant les caméras. »
    La chaîne hiérarchique est aussi montrée du doigt. L’essentiel des troupes engagées relève de la direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP) et non de la direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC), chargée du maintien de l’ordre dans la capitale, ce qui engendrerait un contrôle moins strict de leurs actions.

    Du côté de la Préfecture de police, on assure que toutes les troupes répondent aux ordres du préfet qui coordonne les dispositifs et que le rattachement à l’une ou à l’autre des directions ne change rien.
    Le ministère de l’intérieur ne l’entend cependant pas de cette oreille, comme l’a révélé le Canard enchaîné mercredi 6 février, une information confirmée par Le Monde. La Place Beauvau penche pour que tout le dispositif du maintien de l’ordre parisien soit centralisé à la DOPC, afin d’unifier les pratiques. Et de circonscrire la polémique autour de cette arme, dont les autorités continuent de louer l’utilité."
    À propos de ce site web
    lemonde.fr
    Des dissensions apparaissent au sein des forces de l’ordre sur l’usage du lanceur de balles de défense

    #violences_policières

  • Des dissensions apparaissent au sein des forces de l’ordre sur l’usage du lanceur de balles de défense, Nicolas Chapuis
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/08/des-dissensions-apparaissent-au-sein-des-forces-de-l-ordre-sur-l-usage-du-la

    Les détachements d’action rapide, de nouvelles unités mises en place après le saccage de l’Arc de triomphe le 1er décembre, utiliseraient cette arme à outrance.

    Si, sur l’utilisation du lanceur de balle de défense, le fameux #LBD, les forces de l’ordre affichent officiellement un front uni, des dissensions apparaissent en interne sur ses divers usages. Depuis le début du mouvement des « #gilets_jaunes », de nombreux manifestants se plaignent d’avoir été victimes de tirs injustifiés, occasionnant de sérieuses blessures [sic] , notamment à la tête.
    Amenée à défendre l’arme dite « de force intermédiaire » devant le Conseil d’Etat, le 30 janvier, la représentante du ministère de l’intérieur, Pascale Léglise, a livré pour la première fois le nombre de cartouches tirées depuis l’acte I de la mobilisation, le 17 novembre 2018. Un chiffre qui a poussé chacun à faire ses comptes en interne. Et à réaliser que les utilisations de l’arme sont bien différentes selon les services, voire selon les forces de sécurité.

    Ainsi, sur les 9 228 tirs de LBD – selon les comptages arrêtés après l’acte XI de la mobilisation, le 26 janvier –, la gendarmerie nationale n’en a effectué que 1 065. Un chiffre publié par L’Essor et dont Le Monde a eu la confirmation. Ce ratio d’un tir des gendarmes pour huit tirs des policiers interroge, alors que les escadrons de gendarmerie mobile, spécialisés dans le maintien de l’ordre, ont été autant engagés que les autres sur les manifestations. Lors de l’acte XII, le 2 février, la gendarmerie n’a tiré que quatre fois.

    Les CRS plaident aussi non coupable

    Les chiffres des enquêtes en cours sont eux aussi édifiants. Alors que l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices, a reçu plusieurs centaines de signalements et a ouvert 116 enquêtes sur des tirs de LBD problématiques, leurs homologues de la gendarmerie, l’IGGN, n’ont ouvert que deux procédures.

    Depuis le début de la polémique, la gendarmerie s’est d’ailleurs mise en retrait, estimant ne pas être concernée directement. La hiérarchie n’était pas présente devant le Conseil d’Etat, alors que le directeur général de la police nationale, Eric Morvan, s’était déplacé.

    Les gendarmes ne sont pas les seuls à estimer ne pas être directement impliqués. Les CRS plaident aussi non coupable. Selon les informations du Monde, les soixante compagnies spécialisées dans le maintien de l’ordre n’ont tiré que quelque 2 500 cartouches sur les 8 163 attribuées aux policiers et, par ailleurs, aucune enquête de l’IGPN ne concerne directement l’un des leurs.

    Tout comme les gendarmes mobiles, les CRS ont des consignes strictes sur l’usage du LBD. Le tir doit se faire sur ordre d’un supérieur direct, après identification claire de la cible. Les tirs dits « d’initiative », sur simple décision du gendarme ou du policier porteur de l’engin, sont théoriquement limités aux seules situations de légitime défense. Enfin, le LBD ne doit pas être employé pour tenir une foule à distance ou pour disperser un attroupement, mais pour interrompre un délit en cours, comme un bris de vitrine ou un jet de projectile dangereux.

    Les « DAR » mis en cause

    Les tirs restants, soit environ 5 600 cartouches utilisées, sont principalement l’œuvre des compagnies d’intervention (#CI) et des compagnies de sécurisation et d’intervention (#CSI), des brigades anticriminalité (#BAC) et des brigades de recherche et d’intervention (#BRI) – des unités spécialisées dans le #maintien_de_l’ordre, la lutte contre les violences urbaines ou les interpellations. Contactée par Le Monde, la direction générale de la police nationale a refusé de communiquer la ventilation selon ces unités. Une chose est certaine, elles concentrent la majorité des tirs et des enquêtes.

    Au sein des forces de l’ordre, de plus en plus de personnes pointent du doigt la mise en place de nouvelles sections, à la suite du saccage de l’Arc de triomphe le 1er décembre : les détachements d’action rapide (DAR), qui utiliseraient le LBD à outrance.
    A l’époque, le pouvoir cherchait une réponse forte pour éviter que les scènes d’émeutes de la place de l’Etoile ne se reproduisent pas. Décision est alors prise de mettre en place un nouveau dispositif plus mobile, dont les fameux #DAR seront l’un des principaux maillons.
    Composées de vingt à vingt-cinq fonctionnaires issus des BAC, de la BRI, ou des brigades territoriales de contact de la gendarmerie, ces unités sont spécialisées dans les interpellations et les déplacements rapides sur le terrain. Elles peuvent s’intégrer à des compagnies de CRS, à des escadrons de gendarmerie mobile ou opérer en autonomie.
    L’utilisation occasionnelle de motos pour se déplacer avec célérité a poussé certains à faire la comparaison avec les « #voltigeurs », ce peloton dissout après la mort de Malik Oussekine en 1986 lors de la mobilisation contre le projet de loi Devaquet, tué par les coups des agents. Un rapprochement que conteste vivement la Préfecture de police de Paris.

    Des unités habituées aux émeutes de banlieue
    Les DAR présentent sur le plan judiciaire un bilan dont se félicitent les autorités, puisqu’ils ont réalisé 80 % des interpellations depuis le 8 décembre pour 83 % de gardes à vue. Mais avec un coût humain élevé, selon les détracteurs du dispositif, qui estiment que ces troupes se servent du LBD avec un peu trop de libéralité, sans consignes directes de leur hiérarchie.
    « Ce sont des agents qui sont issus d’unités davantage habituées à gérer des émeutes en banlieue que des situations de maintien de l’ordre, explique une source policière haut placée. Le problème pour eux, c’est que quand ils tirent au LBD dans les #quartiers, ce n’est pas filmé sous tous les angles, et les personnes visées ne viennent pas se plaindre devant les caméras. »

    La chaîne hiérarchique est aussi montrée du doigt. L’essentiel des troupes engagées relève de la direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP) et non de la direction de l’ordre public et de la circulation (#DOPC), chargée du maintien de l’ordre dans la capitale, ce qui engendrerait un contrôle moins strict de leurs actions.
    Du côté de la Ppréfecture de #police, on assure que toutes les troupes répondent aux ordres du préfet qui coordonne les dispositifs et que le rattachement à l’une ou à l’autre des directions ne change rien.
    Le ministère de l’intérieur ne l’entend cependant pas de cette oreille, comme l’a révélé le Canard enchaîné mercredi 6 février, une information confirmée par Le Monde. La Place Beauvau penche pour que tout le dispositif du maintien de l’ordre parisien soit centralisé à la DOPC, afin d’unifier les pratiques. Et de circonscrire la polémique autour de cette arme, dont les autorités continuent de louer l’utilité.

    –—
    « Gilets jaunes » : 116 enquêtes confiées à l’IGPN

    Depuis le début du mouvement des « gilets jaunes », 116 enquêtes ont été ouvertes et confiées à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) pour des suspicions de #violences_policières, selon une source policière à l’Agence France-Presse, confirmant des informations notamment publiées par Le Figaro et RTL, vendredi 1er février.
    Selon une source proche de l’enquête, au moins 36 de ces investigations visent à déterminer si le lanceur de balles de défense, utilisé à 9 228 reprises depuis le 17 novembre, est en cause. Selon cette même source, « dix blessures très graves au niveau des yeux » ont été comptabilisées jusqu’à présent.

    Infographie : Manifestants, interpellations, blessés… Bilan chiffré de la mobilisation des « gilets jaunes »

    De son côté, le gouvernement n’admet que quatre cas graves de blessure à l’œil et défend la nécessité des armes pour éviter des contacts directs violents et davantage de blessures entre #manifestants et forces de l’ordre. « Je veux bien expertiser la totalité de nos armes de défense, a concédé le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, sur BFM-TV mardi. Ce que je sais, c’est que si on les retire à nos policiers, il leur reste quoi ? Il leur reste le corps-à-corps ou leur arme de service. Je ne souhaite pas qu’ils utilisent leur arme de service, et je souhaite éviter le corps-à-corps. »

    Des comptages non officiels, comme ceux du collectif Désarmons-les ou du journaliste David Dufresne, recensent de leur côté entre quinze et vingt blessés graves des lanceurs de balles de défense. Saisi en urgence de plusieurs recours en urgence, le Conseil d’Etat a rejeté, vendredi, les demandes de suspension de l’usage des LBD lors des manifestations des « gilets jaunes ».

    #émeute #vidéo

  • Steve Bannon qualifie les « gilets jaunes » d’« inspiration pour le monde entier »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/07/steve-bannon-qualifie-les-gilets-jaunes-d-inspiration-pour-le-monde-entier_5

    Les « gilets jaunes » à ses yeux ont « remporté le premier round contre les élites » quand Emmanuel Macron a annoncé le 10 décembre plusieurs mesures en faveur du pouvoir d’achat. « Au pays de la Révolution française, le mouvement des “gilets jaunes” mène aujourd’hui la mère des batailles. Ils sont une inspiration pour le monde entier », a déclaré l’ancien stratège de Donald Trump Steve Bannon, dans un entretien à l’hebdomadaire L’Express paru jeudi 7 février.

    « Ces perdants de la mondialisation, paupérisés comme jamais, se réveillent et crient “stop !”. La beauté de leur action est qu’elle réunit des gens de droite comme de gauche ; ce qui est la définition du peuple et du populisme », ajoute l’ex-conseiller du président américain, qui fut l’invité vedette du congrès du Rassemblement national en mars 2018, et a lancé à Bruxelles la fondation The Movement pour mettre en réseau les partis nationalistes et populistes.

    Selon lui, le président français est « un pantin ». « Il est hors sol. Sous son costume, il n’y a rien », il est « un peu le Barack Obama français », dit celui qui entend fédérer les formations nationales populistes en Europe en vue des élections européennes de mai.