Les dossiers de la rédaction

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  • Entre Bretagne et Pays de la Loire, une bataille identitaire à bas bruit - Réunification de la Bretagne - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/dossiers/reunification-de-la-bretagne/entre-bretagne-et-pays-de-la-loire-une-bataille-identitaire-a-bas-bruit

    Face à l’hyperactivité des partisans d’une Région Bretagne à cinq départements - Loire Atlantique comprise - les pro-Pays de la Loire se faisaient plutôt discrets. En tout cas jusqu’à aujourd’hui. Une association défendant l’idée d’un statu quo territorial vient d’être constituée. Elle tente de mobiliser élus locaux et parlementaires.

    La question du rattachement de la Loire Atlantique à la Région Bretagne s’invite régulièrement dans l’actualité. En particulier ces dernières années, avec l’émergence d’une nouvelle génération de militants bretons favorables à une collectivité à cinq départements, contre quatre aujourd’hui. Une hyperactivité qui tendrait presque à faire oublier que des voix prônent, de l’autre côté de la table, un statu quo, estimant que la Région Pays de la Loire garde tout son sens.

    Reste que, au-delà de quelques rares grandes figures défendant par le passé cette vision, comme l’ancien maire de Nantes Jean-Marc Ayrault ou l’ex-président des Pays de la Loire Jacques Auxiette, décédé il y a quelques mois, on ne peut pas dire que les opposants à la réunification de la Bretagne soient réellement visibles dans ce débat sans fin. En tout cas jusqu’à aujourd’hui. Car selon nos informations, une nouvelle structure vient de faire son apparition. Son nom : Association pour la valorisation et le soutien des Pays de la Loire (AVSPL).

    Le Gwen ha du pas bienvenu sur les mairies
    Portée par cinq membres de la société civile†, cette dernière défend une vision positive de l’actuelle collectivité ligérienne. « La Région des Pays de la Loire, créée en 1955, forme une entité équilibrée et performante qui satisfait et fédère la grande majorité de ses habitants », écrivent ses promoteurs dans un document interne que nous nous sommes procuré. « Cette région unie, avec la Loire Atlantique, le Maine-et-Loire, la Mayenne, la Sarthe et la Vendée, est parfaitement intégrée dans la République française et l’Europe des Etats-nations. Nous souhaitons qu’elle le reste. »

    Ça, c’est pour les intentions. Mais côté actions ? À ce stade, les fondateurs de l’AVSPL tentent de mobiliser les élus. En décembre, ils ont commencé par adresser un courrier aux parlementaires où ils fustigent notamment des « mouvements autonomistes bretons motivés par un projet séparatiste de la République qui vise à remplacer en France et en Europe les Etats-nations par des Ethnos-nations. » Et puis ces jours-ci, ils ont rédigé une lettre destinée aux maires de Loire Atlantique enjoignant ces derniers à ne pas prendre à la légère l’acte de hisser le Gwen ha du sur le fronton de leur mairie, comme l’a fait Nantes. « Si beaucoup le voient comme symbole de la Bretagne et de son folklore, n’oublions pas ses origines et le projet qu’il sous-tend, écrit l’association. Il fut inventé dans les années 1920 par Maurice Marchal, idéologue d’une race bretonne celtique pure, raciste et antisémite, qui sera membre de la Gestapo (…). » Un discours engagé tout à fait assumé par ses auteurs, même s’ils se défendent de vouloir s’en prendre frontalement aux partisans de la réunification.

    (†) Jean-Marc Allais, Roland Beillevaire, Gislain Blanc, Gilles Fauglas et Claude Seyse [ancienne vice-présidente du Conseil général de Loire Atlantique (1985-2015), ex-adjointe au maire de Nantes]

  • Voile. Clarisse Crémer se fait débarquer - Voile - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/voile/clarisse-cremer-se-fait-debarquer-02-02-2023-13271645.php


    Clarisse Crémer ne sera pas à la barre de l’Imoca « Banque Populaire » sur le prochain Vendée Globe.
    (Photo Jean-Louis Carli)

    Maman hier, débarquée aujourd’hui ! Ce jeudi, le Team Banque Populaire a remercié Clarisse Crémer qui espérait repartir sur un deuxième Vendée Globe après une pause maternité. Sous le choc, la navigatrice ne décolère pas.
    […]
    Très remontée, la jeune maman conclut : « Aujourd’hui, force est de constater que les règles choisies par le Vendée Globe interdisent à une femme d’avoir un enfant, quand bien même elle serait une sportive reconnue, déjà finisseuse de l’édition précédente. Au XXIe siècle, à qui veut-on faire croire que de telles règles seraient équitables ? On a beau jeu de déplorer, ensuite, le faible nombre de femmes sur les lignes de départ ».

    • Voile. Les dessous de l’affaire Crémer - Banque Populaire - Voile - Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/voile/les-dessous-de-l-affaire-cremer-banque-populaire-06-02-2023-13274233.ph


      Clarisse Crémer va-t-elle accepter de réintégrer le Team Banque Populaire ?
      (Photo Banque Populaire)

      Débarquée par son sponsor la semaine dernière, Clarisse Crémer, soutenue par la ministre des Sports, va-t-elle réintégrer le Team Banque Populaire ? C’est la proposition que lui a faite le grand patron de la banque. La balle est dans son camp.

      Pourquoi la Banque Populaire a-t-elle décidé de rétropédaler ?
      Parce que le nouveau patron, Nicolas Namias, arrivé à la tête du Groupe Banque Populaire le 3 décembre 2022, a pris la mesure de la déflagration causée par l’éviction de la navigatrice. La décision de la débarquer après sa maternité a ruiné en une journée l’image et la réputation d’une entreprise ayant plus 30 ans de sponsoring dans son sillage. Selon nos confrères du Parisien, le président du directoire de BPCE « n’a guère apprécié le fait qu’une jeune maman soit poussée sur la touche ». Il a pris le dossier en main et a déjà proposé à Crémer de réintégrer l’écurie de course basée à Lorient.
      […]
      Que peut faire Clarisse Crémer ?
      Avant que cette affaire éclate, Banque Populaire lui a proposé plusieurs options, notamment de disputer le Vendée Globe 2028 : ce qu’elle a refusé, estimant être en mesure de se qualifier dans les temps pour l’édition 2024. Aujourd’hui, Clarisse Crémer a deux possibilités :

      1. Elle refuse de revenir et dit non définitivement à Banque Populaire. Dans ce cas, elle se retrouve à la case départ, sans sponsor, sans bateau. Bankable, elle n’aura aucun mal à trouver un autre partenaire. Mais elle sait aussi qu’elle n’a plus le temps de lancer la construction d’un Imoca neuf, qu’il ne reste plus aucun bateau compétitif sur le marché de l’occasion, que son compteur de milles qualificatifs pour le Vendée Globe 2024 est, à ce jour, à zéro et que le règlement de la course, validé par la classe Imoca, donc par l’ensemble des skippers, ne changera pas d’ ici au départ. Si elle dit non, elle peut dire adieu au Vendée Globe 2024.

      2. Elle accepte de revenir car elle a bien compris que l’ex-Apivia de Charlie Dalin, racheté par Banque Populaire pour elle après la dernière Route du Rhum, est une machine de guerre capable de remporter le tour du monde… Si elle revient, ce sera sans doute en posant ses conditions. Avec cette question : après ce qui s’est passé ces derniers jours, quelle sera l’ambiance entre la navigatrice et les 25 salariés du Team Banque Populaire à Lorient ? Après les tempêtes, il y a toujours ce qu’on appelle la mer du vent, ces remous qui persistent longtemps…

      Cette affaire aurait-elle pu être évitée ?
      Oui, si les protagonistes s’étaient évité cette énorme bourde de communication dont la banque n’a pas su mesurer l’impact. Oui encore si la SAEM Vendée et la classe Imoca n’avaient pas mis en place ce système de courses aux milles qualificatifs qui tend tous les projets Vendée Globe. A ce jour, on compte réellement 43 projets sérieux mais rien ne dit que tout le monde ira au bout. Au final, 40 solitaires seront qualifiés et une seule invitation sera donnée, à la discrétion des organisateurs. On ne comprend pas pourquoi la SAEM Vendée reste bloquée sur ce chiffre de 40 bateaux maximum, tous amarrés sur un ponton unique. Le port sablais a largement la capacité d’en accueillir plus, quitte à amarrer les derniers qualifiés au port de pêche ou sur un autre ponton à Port Olona. Voire à mettre quelques Imoca à dérives droites à couple.

      Ne l’oublions pas, le Vendée Globe se dispute en mer, pas au ponton des Sables d’Olonne…

    • Affaire Crémer : coup de théâtre, Banque Populaire renonce au Vendée Globe 2024 - Affaire Crémer : une navigatrice débarquée après un congé maternité - Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/voile/affaire-cremer-banque-populaire-renonce-au-vendee-globe-2024-17-02-2023

      Conséquence de l’affaire Crémer, la Banque Populaire a annoncé, ce vendredi, qu’elle renonçait à participer au Vendée Globe 2024. « Les conditions ne sont plus réunies pour y aller sereinement ». Un coup de tonnerre. Un énorme gâchis surtout !
      […]
      Le communiqué se termine ainsi : « Banque Populaire poursuivra activement son implication dans les travaux qui permettent de faire progresser la place des femmes dans le sport et notamment dans la course au large ».

      Sauf que cette affaire a de lourdes conséquences pour les deux parties : à ce jour, Clarisse Crémer, 12e de la dernière édition du tour du monde, se retrouve donc sans sponsor et sans bateau.

      Pour elle, le Vendée Globe 2024 s’éloigne. Sauf si elle retrouve très rapidement un autre partenaire, si elle parvient à acheter ou à louer un autre bateau, si elle arrive à avaler des milles qualificatifs ou si elle décroche la fameuse invitation donnée par les organisateurs. Cela fait beaucoup de si.

      Pour la Banque Populaire, qui, indéniablement, s’est pris les pieds dans le tapis avec une communication désastreuse, cette décision de renoncer au Vendée Globe 2024 ne laisse rien présager de bon.

      En effet, la Banque Populaire c’est, depuis plus de 30 ans, LE sponsor de la voile tricolore, celui qui soutient les jeunes en Optimist, les athlètes en quête de médailles aux Jeux olympiques, sans oublier le top du top de la course au large en Imoca et en Ultime. Ce sponsor-là a remporté la Route du Rhum, le Vendée Globe, le Trophée Jules Verne, la Solitaire du Figaro, soit les plus belles épreuves de la course au large française.

      On peut légitimement se poser la question de l’après 2024 : oui, que va faire la Banque Populaire après le tour du monde en Ultime 2024 au départ de Brest, après les JO 2024 en France et surtout après le Vendée Globe 2024 où elle brillera pas son absence ?

    • Clarisse Crémer : « J’assume ma prise de parole ! » - Affaire Crémer : une navigatrice débarquée après un congé maternité - Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/dossiers/affaire-cremer-une-navigatrice-debarquee-apres-un-conge-maternite/clarisse-cremer-j-assume-tout-ce-qui-s-est-passe-20-04-2023-13322585.ph


      Clarisse Crémer : « Je n’ai pas tout compris dans cette histoire ».
      (Photo PKC Media)

      Le lendemain de l’annonce officielle de son nouveau sponsor, L’Occitane en Provence, qui lui permet de remettre le cap sur le Vendée Globe 2024, Clarisse Crémer a accepté de répondre à toutes nos questions. On l’a retrouvée près de chez elle à Locmiquélic (56).

      Vous avez été débarquée début février par votre sponsor « Banque populaire » juste après votre congé maternité. On imagine que toute cette affaire vous a affectée ?
      Oui, forcément. Ce n’est pas facile de se retrouver dans une telle situation, surtout quand on vient d’avoir un bébé. C’est important d’en parler, le post-partum n’est pas un moment facile. Bien sûr que j’étais très heureuse d’avoir un enfant, que c’est une belle période même si ce n’est pas forcément une période facile, alors quand vous ajoutez un problème professionnel par-dessus, un bruit médiatique auquel je ne suis pas du tout habituée… Maintenant, j’assume complètement ce que j’ai dit, je sais pourquoi je l’ai fait. Mais je l’avoue, ce n’était pas facile à vivre.

      Vous attendiez-vous à ce que ça prenne une telle ampleur ?
      Non. À vrai dire, ce sujet me dépasse complètement. Il s’agit du sujet de la perception de la maternité, de la place des femmes dans les carrières professionnelles. Je n’ai pas caché qu’il y avait une volonté de susciter le débat et ça, je l’assume mais je n’aurais pas pu imaginer que ça allait prendre une telle ampleur. C’était très intime mais oui, c’était de notoriété publique que je voulais devenir mère.

      Est-ce uniquement une question de maternité ou y avait-il autre chose ?
      Je n’ai pas les réponses à toutes ces questions. Disons je n’ai pas tout compris dans cette histoire, c’est aussi pour cela que mon éviction a été un choc. Ils ont dit qu’il y avait un risque trop grand que je ne puisse pas me qualifier pour le Vendée Globe. Ma vision des choses n’est pas la même, sinon je ne serai pas là à remonter un autre projet avec un autre partenaire. Dans notre sport, la voile, il n’y a jamais de certitude, c’est ce qui fait le sel de nos aventures. On peut faire du bateau parce qu’il y a des entreprises qui achètent nos histoires.

      Pourquoi avez-vous refusé de participer à la Transat Jacques Vabre 2021 et ainsi ouvrir votre compteur de milles qualificatifs pour le Vendée Globe 2024 ?
      On me l’a proposé mais c’est là où il y a un vrai sujet par rapport à la perception de la maternité. Tu as quatre ans pour te préparer à un Vendée Globe et tu te dis « je veux un enfant aussi ». J’ai 32 ans à l’époque et le choix personnel de fonder une famille ou non, de suivre une carrière ou non. Quand je fais le Vendée Globe en 2020, cela fait plus de dix ans que je partage ma vie avec Tanguy (NLDR : Le Turquais, lui aussi skipper d’un Imoca), je fais le choix de faire le tour du monde et de ne pas fonder une famille. Cela te suit quand tu as un métier comme le mien.


      Clarisse Crémer : « J’ai une montagne qui se dresse devant moi ».
      (Photo PKC Media)

      Estimez-vous ne pas avoir été assez soutenue dans votre projet de maternité ?
      Si tu veux fonder une famille, tu ne peux pas te dire à chaque Vendée Globe, « je vais faire cela plus tard ». Je ne voulais pas d’abord un enfant, je voulais pouvoir avoir la possibilité de… Sur le Vendée Globe 2020, je n’ai pas eu de cycle pendant quatre mois. Cette problématique du sujet de la maternité est oubliée par plusieurs personnes : or, ce n’est pas sur commande, ce n’est pas dans un calendrier. Si tu soutiens quelqu’un et que, en même temps, tu lui dis « il faut tout faire », est-ce que c’est du soutien ? C’est là que notre société a besoin d’évoluer. Aucune femme ne devrait avoir à subir des pressions extérieures. Je sentais que je devais tomber enceinte dans un certain délai, mais je ne pouvais pas tout faire en même temps. Si tu veux faire un enfant et participer au Vendée Globe, il y a des choses à mettre en place, sinon tu ne tombes jamais enceinte.

      J’ai vécu le Vendée Globe une première fois (NDLR : 12e en 2021), c’est tellement un truc de maboul que tu ne vas pas faire ça par rapport aux autres, juste pour prouver quelque chose. J’y vais parce que j’ai ça au fond de moi. Je ne fais pas ça en réaction au bruit médiatique.

      Avez-vous senti que Banque Populaire voulait vous débarquer ?
      J’ai senti un stress, une peur… (elle s’arrête). Ce fut deux années compliquées. Jusqu’au bout, j’ai pensé qu’on allait choisir les valeurs… (elle cherche ses mots). Tout part du problème du risque que je sois au départ du Vendée Globe : je pensais que c’était possible, eux pas.

      Votre plus grande victoire serait donc de vous qualifier sur l’eau avec votre nouveau sponsor ?
      Oui mais je ne fais pas cela par rapport aux autres. Un Vendée Globe, c’est tellement exigeant, c’est un truc de dingue de se retrouver seule dans les mers du sud. Je l’ai vécu une première fois (NDLR : 12e en 2021), c’est tellement un truc de maboul que tu ne vas pas faire ça par rapport aux autres, juste pour prouver quelque chose. J’y vais parce que j’ai ça au fond de moi. Je ne fais pas ça en réaction au bruit médiatique.

      Avez-vous songé, à un moment, renoncer au Vendée Globe 2024 et rester à la maison avec votre fille ?
      Je me suis demandée si c’était un signe de la vie. Oui, je me suis posé la question, car j’étais épuisée. Et je me suis souvenue du Vendée Globe 2020, quand je passe le cap de Bonne Espérance, je me dis « merde, je vais avoir envie d’y retourner ». Je me suis rattachée à ça.

      Parlons de l’unique invitation qui sera donnée par les organisateurs : le président du Vendée Globe a déjà dit qu’il « ferait le nécessaire pour que vous soyez au départ »…
      S’arrêter pendant un an avec ton corps qui part un peu en cacahuète même si c’est une grande joie d’être enceinte, d’avoir un bébé, etc, à aucun moment, ce n’est pas un avantage sportif : ça, c’est important de le dire. J’ai dit ce que j’avais à dire sur les règlements et, ensuite, j’en ai beaucoup discuté avec les organisateurs. On est d’accord sur le fait qu’on peut faire beaucoup mieux sur ce sujet-là. La maternité n’est pas un truc nouveau, c’est la base de la vie. Merde, il faut parler de ce sujet et c’est pour cela que j’ai parlé publiquement de cette envie d’avoir un enfant après mon premier Vendée Globe. J’ai abordé ce sujet-là non pas pour avoir un passe-droit mais pour ne plus avoir à faire le choix entre faire un enfant ou monter un projet ambitieux. Il n’y a pas de solution miracle car il y a des contraintes : tu ne sais pas si tu peux avoir un enfant, tu ne sais pas quand tu vas tomber enceinte. Peut-être y a-t-il quelque chose à faire aussi sur la paternité. Alan et Boris (NDLR : Roura et Herrmann) ont eu des enfants juste avant le Vendée Globe 2020, ça ne devait pas être facile non plus.

      La maternité mais aussi les blessures ou les longues maladies doivent-elles être prévues dans les règlements selon vous ?
      Il faut distinguer la blessure de la maternité. La blessure, comme la maladie d’ailleurs, ne fait pas de discrimination de genre. Avoir un enfant, ça n’a pas les mêmes conséquences. C’est hyper important de le dire. Même les gens qui m’ont soutenue ont parfois fait cet amalgame-là.

      Ce qui m’a beaucoup plu dans nos échanges, c’est ce qu’on s’est dit : « Pour être performant, il faut avoir le sourire et avoir un équilibre de vie ».

      Débarquée en février, vous retrouvez un sponsor quelques semaines plus tard : comment avez-vous trouvé l’Occitane en Provence ?
      Au tout début, je ne pensais pas que c’était possible. Je connaissais déjà Adrien Geiger, (directeur général de l’Occitane en Provence) et on a juste échangé des textos. Puis, Alex Thomson a racheté le bateau à Banque Populaire et là, on a vu qu’il y avait un énorme défi. Il fallait un bateau, c’était la première pierre. Seule, c’était quasi impossible : trouver des investisseurs pour acheter un Imoca qui coûte presque 5 millions d’euros, comment veux-tu faire cela en 15 jours ? C’est un process très long et je n’avais pas le temps. Donc, on a commencé à discuter avec l’Occitane et on est tombé dans un très bon timing d’entreprise, ils ont été remarquables de réactivité. J’ai encore du mal à croire que cela a été possible.

      Avant ce deal, quels étaient vos rapports avec Alex Thomson ?
      Je le connaissais à peine, j’avais juste visité son bateau avant le départ du Vendée Globe : avec la covid, je crois qu’on ne s’était jamais parlé tous les deux.

      Comment allez-vous fonctionner avec l’équipe de Thomson qui est basée en Angleterre ?
      Ce qui m’a beaucoup plu dans nos échanges, c’est ce qu’on s’est dit : « Pour être performant, il faut avoir le sourire et avoir un équilibre de vie ». Je n’ai jamais caché que c’était un énorme challenge après ma grossesse, qu’il y a une qualification à faire. J’ai une montagne qui se dresse devant moi. On va mettre en place tout ce qu’il faut pour que ça devienne faisable. J’ai beaucoup besoin de naviguer et on a la chance de partir avec un super bateau, fiabilisé, qui a été bien entretenu. On va passer le moins de temps possible en chantier. Le bateau viendra me chercher ici à Lorient et on ira naviguer. Il y aura des phases de chantier qui se feront probablement en Angleterre.

      Alex Thomson sera à vos côtés sur la Transat Jacques Vabre ?
      Non, il ne sera pas mon co-skipper.

      Pour décrocher votre qualification au Vendée Globe 2024, vous devez naviguer et avaler des milles : votre compteur est à zéro… Quel est votre plan ?
      Il m’en faut assez pour être dans les 40 premiers. L’invitation, on y pensera en août 2024. Je n’ai qu’une seule envie, c’est d’être sélectionnée sportivement pour le Vendée Globe. Depuis le début, j’avais comme objectif d’aller faire quelques étapes de The Ocean Race et j’ai failli y aller mais ça ne l’a pas fait (NDLR : sur Biotherm avec Paul Meilhat). Mais je n’y renonce pas. Après, je vais faire le Défi Azimut à Lorient, les deux Transats (Jacques Vabre e double et retour à La Base en solitaire). Je vais être obligée de naviguer de manière un peu conservatrice, pour terminer les courses. J’aborde tout cela avec humilité, je n’ai jamais dit que ça allait être facile, j’ai plein de choses à apprendre.

      Mercredi, vous avez annoncé le nom de votre nouveau partenaire et votre mari, Tanguy Le Turquais, en a fait autant avec le sien : les planètes sont-elles en train de s’aligner à nouveau ?
      Cela fait un moment que le projet de Tanguy est sur de bons rails. Ce qui est drôle, c’est que l’on fait tellement pour préserver notre vie personnelle et notre couple qu’on évite de parler de tout cela. La raison pour laquelle mercredi, il y a eu ces deux annonces en même temps. Après, on sait qu’on va rentrer dans un rythme un peu fou pendant deux ans. On a choisi cela, de faire tous les deux le Vendée Globe.

      Si c’était à refaire…
      …. (elle soupire). J’essaie d’assumer tout ce qui s’est passé donc je ne suis pas sûre de changer quoi que ce soit. On me dit que j’ai du caractère, oui, il en faut pour aller 90 jours seule autour du monde. Je dois apprendre à me dire que je ne peux pas plaire à tout le monde. Après, on a tous acté que tout cela était très dommage. Forcément, je changerai quelque chose pour que ce truc dommage n’arrive pas. Maintenant, dire précisément ce qu’il aurait fallu faire différemment… J’apprends énormément de choses de cette histoire-là. La première, c’est d’oser plus m’affirmer. À un moment, il y a eu vision du projet qui n’était pas forcément la même et on aurait dû s’en rendre compte plus tôt.

  • L’ex-porte-avions « Foch » sur le point d’être coulé dans l’Atlantique
    https://www.lepoint.fr/societe/l-ex-porte-avions-foch-sur-le-point-d-etre-coule-dans-l-atlantique-31-01-202

    L’ancien porte-avions français Foch, vendu au Brésil en 2000 qui l’a rebaptisé São Paulo, serait sur le point d’être sabordé ou torpillé dans l’océan Atlantique. Désarmé en 2018 par la marine brésilienne qui n’a jamais réussi à l’admettre réellement au service actif, le navire contient des substances toxiques et devait être démantelé en Turquie, au chantier naval Sok Denizcilik qui l’avait racheté en 2021 pour sa ferraille. Mais le pays a finalement refusé l’accès à ses eaux territoriales, alors que la coque passait déjà le détroit de Gibraltar.

    De retour au large de l’Amérique du Sud, le Brésil lui a interdit de quitter ses eaux tout en lui refusant l’accès aux ports militaires et civils. Cet imbroglio n’est pas sans rappeler les dernières années de son navire-jumeau, le Clémenceau, entre 2003 et 2010.

    « Un colis toxique de 30 000 tonnes »

    Depuis la fin de l’année 2022, le fantôme du porte-avions Foch erre donc, remorqué par une compagnie néerlandaise payée par le chantier turc. Celle-ci a dû envoyer en décembre un second remorqueur relever le premier, arrivé au bout de ses réserves de carburant et de vivres. L’attelage a fait un nombre incalculable de ronds dans l’eau, au large du Brésil, dans l’attente d’une décision. Coup de théâtre début janvier : alors que le remorqueur venait de commencer à s’éloigner sans autorisation des côtes avec l’ex-porte-avions, l’agence environnementale de Brasilia a demandé une intervention de la marine brésilienne, laquelle a annoncé avoir repris le contrôle de son ancien navire, sans donner plus de détails.
    La coque de 266 mètres de long contient notamment de l’amiante et des peintures toxiques. Selon plusieurs organisations de défense de l’environnement, la marine brésilienne s’apprête à saborder ou à torpiller le navire, comme elle l’avait déjà fait en 2020 avec le cargo minéralier Stellar Banner. Le Basel Action Network redoute « un crime environnemental majeur en mer », perpétré « en utilisant une fausse excuse ». Le fait que les autorités brésiliennes aient déjà souligné le danger que représente la présence de la coque jugée en mauvais état près de leurs eaux territoriales indique peut-être qu’elles vont s’appuyer sur cette déclaration pour s’en débarrasser au plus vite. « C’est inquiétant d’avoir en mer un colis toxique de 30 000 tonnes dont on ne connaît pas le destinataire », s’inquiète l’association Robin des Bois.

    « Nous demandons au président Lula [élu en janvier 2023, NDLR], en tant que commandant en chef de la marine brésilienne, d’intervenir immédiatement et de donner l’ordre de ramener le São Paulo à Rio de Janeiro », réclame pour sa part l’organisation Shipbreaking Platform.

    • article d’il y a 3 jours (28/01/2023) qui évoque les différentes hypothèses pour le navire fantôme qui fait des ronds dans l’eau, tiré par un remorqueur néerlandais (c’est ça qui devrait provoquer la décision : ça coûte cher…) avec une analyse de l’imbroglio (en portugais)
      Vender, voltar, afundar ? Qual destino terá o porta-aviões que ninguém quer - 28/01/2023 - UOL Nossa
      https://www.uol.com.br/nossa/colunas/historias-do-mar/2023/01/28/vender-voltar-afundar-qual-destino-tera-o-porta-avioes-que-ninguem-quer.htm

      Vender, voltar, afundar? Qual destino terá o porta-aviões que ninguém quer

      Le remorqueur, sous pavillon néerlandais, Alp Guard fait des ronds dans l’eau devant Recife (état de Pernambouc). Marine Traffic lui donne comme destination Le Cap en Afrique du Sud, date prévue (?) 06/02/2023… Sa position est transmise par l’intermédiaire de l’AIS du port de Suape (Pernambouc)

    • Òccasion de se rappeler de la baie de Guanabara (la baie de Rio de Janeiro) où le cimetière marin ne fait que croître et embellir (hum, hum !)
      https://seenthis.net/messages/265103
      (2014, déjà…)

      Cimetière d’où s’est échappé le Saõ Luiz un vraquier (céréalier) le 14/11/2022, parti à la dérive et venu percuter le pont Rio-Niterói, heureusement, sans faire (trop) de dégâts…

      Un navire à la dérive heurte le pont Rio-Niterói et le ferme dans les deux sens ; Voir
      https://www.netcost-security.fr/science/129221/un-navire-a-la-derive-heurte-le-pont-rio-niteroi-et-le-ferme-dans-l

      Ce lundi (14), vers 18h25 (heure de Brasilia), un navire à la dérive a percuté le pont Rio-Niterói et l’a bloqué dans les deux sens. Sa libération n’a eu lieu qu’à 21h33 (heure de Brasilia).

      video « en direct »…
      Navio colide com ponte Rio-Niterói e via é fechada nos dois sentidos ; vídeos mostram incidente - YouTube
      https://www.youtube.com/watch?v=PXWYGe_AVMc

    • L’ancien porte-avions Foch a été coulé par le Brésil dans l’Atlantique - Porte-avions Foch : fin de vie au large du Brésil - Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/dossiers/porte-avions-foch-fin-de-vie-au-large-du-bresil/l-ancien-porte-avions-foch-a-ete-coule-par-le-bresil-dans-l-atlantique-

      L’ancien porte-avions Français Foch, passé sous pavillon brésilien en 2000, a officiellement été coulé dans l’océan Atlantique, a annoncé la marine brésilienne dans la nuit de vendredi à samedi.

      La marine brésilienne a annoncé, vendredi, avoir coulé dans l’océan Atlantique l’ancien porte-avions Foch rempli d’amiante, de peintures et autres déchets toxiques, une décision critiquée par plusieurs organisations de défense de l’environnement. Le « naufrage planifié et contrôlé s’est produit en fin d’après-midi » vendredi, à quelque 350 km des côtes brésiliennes, dans une zone d’une « profondeur approximative de 5 000 mètres », a indiqué la marine dans un communiqué.

      Plus tôt dans la semaine, elle avait estimé ne pas avoir d’autre choix vu l’état très dégradé de cette vieille coque de 266 m de long, qualifiée de « colis toxique de 30 000 tonnes » par l’association Robin des Bois. « Face aux risques qu’implique le remorquage et en raison de la détérioration de la coque (…), la seule solution est d’abandonner la coque en la coulant de façon contrôlée », avait expliqué, mercredi, la marine dans un communiqué conjoint avec le ministère brésilien de la Défense.

      Le ministère public fédéral du Brésil (MPF), qui a tenté d’arrêter l’opération en multipliant les recours devant les tribunaux, a alerté sur les conséquences, soulignant cette semaine que le porte-avions « contient actuellement 9,6 tonnes d’amiante, une substance au potentiel toxique et cancérigène, ainsi que 644 tonnes d’encres et d’autres matières dangereuses ». Il y a un « risque de graves dommages environnementaux (…) notamment parce que la coque est endommagée », a fait valoir le ministère public.
      […]
      Empêcher cette opération serait « probablement inutile », étant donné « l’imminence d’un naufrage spontané de la coque, ce qui n’apporterait rien à l’environnement et serait susceptible de mettre en péril la vie de l’équipage impliqué dans le remorquage », a pour sa part écrit le juge du tribunal fédéral de l’État du Pernambouc (nord-est), selon le site internet G1.

      Le magistrat a autorisé l’opération bien qu’il l’ait considérée comme une solution « tragique et regrettable », selon G1. Une zone située à quelque 350 km au large des côtes brésiliennes, avec 5 000 m de profondeur, a été considérée comme étant « la plus sûre » pour ce sabordage, selon le communiqué du ministère brésilien de la Défense et de la marine.

  • Cinq choses à savoir sur les câbles sous-marins - Les câbles sous-marins au coeur des tensions internationales - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/dossiers/les-cables-sous-marins-au-coeur-des-tensions-internationales/cinq-choses-a-savoir-sur-les-cables-sous-marins-27-10-2022-13208604.php

    2 Les Gafam à la manœuvre
    Toujours plus de cloud, de streaming, de données… Cela exige une bande passante de plus en plus importante. Les Gafam, géants de l’internet, posent désormais leurs propres câbles plutôt que de louer de la bande passante aux opérateurs. Depuis dix ans, plus de 70 % des câbles sont financés par leurs soins. Montant total de l’investissement ? 90 milliards de dollars.

  • Cinq choses à savoir sur les câbles sous-marins - Les câbles sous-marins au coeur des tensions internationales - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/dossiers/les-cables-sous-marins-au-coeur-des-tensions-internationales/cinq-choses-a-savoir-sur-les-cables-sous-marins-27-10-2022-13208604.php

    4 L’exception Ellalink
    Inauguré le 1er juin 2021, Ellalink a été la première autoroute européenne directe (en passant par Madère et le Cap Vert) à relier le Vieux continent à l’Amérique du Sud. D’un coût de 150 millions d’euros, ce câble sous-marin portugais relie le port de Sines à celui de Fortaleza, au Brésil. Jusqu’ici, les données transitaient par les États-Unis. Ellalink rompt cet axe et sa logique n’est pas uniquement commerciale : une partie de sa bande passante sera réservée aux organismes de recherche européens et latino-américains, sur les thèmes de la recherche nucléaire, astronomique, environnementale ou médicale. Ellalink, premier jalon d’un cyberespace préservé des intérêts privés…

    tiens, pas trace ici…, je découvre

    • EllaLink - Wikipedia
      https://en.wikipedia.org/wiki/EllaLink

      EllaLink is an optical submarine cable linking the European and South American continents. It has currently the lowest latency (<60 ms round-trip delay time between Portugal and Brazil).

      For more than 20 years there was no practical direct data transfer routes between Europe and South America. The only cable linking the two continents was Atlantis-2, which was not used for internet data transfer due to its limited capacity.

      One of the project’s goal is to circumvent the United States as route to connect with Europe, due to the power this man-in-the-middle position gives to spy Brazilian communications by intelligence agencies, such as the National Security Agency. In that regard, the then President of Brazil, Dilma Rousseff, said the EllaLink would be central to “ensure the neutrality” of the internet, showing her wish to block Brazilian internet traffic against US vigilance.

      article à ce jour uniquement sur WP en, de et pt

  • Une entreprise bretonne au cœur du financement de l’#extrême_droite [Enquête]

    Pour financer sa campagne électorale, #Éric_Zemmour a notamment fait appel à une discrète agence de communication de Redon (35). Discrète, mais stratégique : le carnet d’adresses de son dirigeant, #Tristan_Mordrelle, donne accès à une large frange de l’extrême droite. Il en est aussi l’un des meilleurs collecteurs de fonds.

    https://www.letelegramme.fr/dossiers/les-coulisses-du-financement-de-lextreme-droite/un-groupe-breton-au-coeur-du-financement-de-l-extreme-droite-enquete-18
    https://justpaste.it/7pztp

    Via https://twitter.com/HChambo/status/1516129443311411208

    #bretagne #Marine_Le_Pen

  • Autonomie régionale : vers un grand soir breton ? - Réunification de la Bretagne - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/dossiers/reunification-de-la-bretagne/autonomie-regionale-vers-un-grand-soir-breton-08-04-2022-12978947.php


    À l’origine du vœu voté en session, les élus autonomistes d’opposition du groupe Breizh à gleiz : Gaël Briand, Nil Caouissin, Aziliz Gouez, Valérie Tabart et Christian Guyonvarc’h.
    Philippe Créhange/Le Télégramme

    Le conseil régional de Bretagne a voté ce vendredi un vœu appelant à ouvrir des discussions avec l’État pour plus d’autonomie. Son objectif : obtenir une « part de pouvoir législatif et réglementaire ».

    Obtenir plus d’autonomie et de marges de manœuvre auprès d’un futur gouvernement pour mieux agir localement, mais jusqu’où aller ? Sans surprise, la question est au cœur de cette nouvelle journée de session au conseil régional de Bretagne, ce vendredi à Rennes, alors que le groupe d’opposition Breizh a gleiz a déposé comme prévu un vœu en ce sens, soutenu par les écologistes. Et pas la peine de patienter longtemps puisque, dès 8 h 30, l’élu autonomiste Gaël Briand profite des questions orales pour mettre le dossier sur la table. Objectif premier : demander à l’exécutif régional comment il compte s’y prendre pour ouvrir des discussions avec l’État afin d’acquérir de nouveaux droits. Une prise de parole qui permet aussi au Lorientais de développer la vision de son groupe.

    La Bretagne est prête, mature, pour s’engager sur ce chemin d’autonomie législative, réglementaire, fiscale

    « Nous entendons régulièrement que l’autonomie serait un délitement de la République. Mais c’est l’absence de reconnaissance, de respect, qui ne peut que créer un délitement. » Et pour Briand, « l’autonomie, c’est le partage du pouvoir législatif avec l’État. Le fédéralisme, c’est la construction d’un nouveau rapport entre la société et l’État. » Ce que sa collègue Aziliz Gouez ne manque pas de compléter, lors du dépôt à proprement parler du vœu en fin de matinée, en prenant modèle sur l’organisation fédérale de l’Espagne, l’Italie, la Belgique, l’Allemagne ou encore la Suisse.

    Alors bien sûr, l’élue nantaise ne cache pas que parler d’autonomie peut être un risque en France. « Nous sommes conscients du caractère sulfureux du terme », confie-t-elle. « Le fédéraliste, le girondin, est devenu l’ennemi de l’intérieur. Mais notre République française a besoin d’une évolution de son architecture institutionnelle. La Bretagne (dans l’esprit du groupe, Loire Atlantique comprise, NDLR) est prête, mature, pour s’engager sur ce chemin d’autonomie législative, réglementaire, fiscale. »

    La touche fédéraliste de trop
    Une vision quelque peu atténuée par l’exécutif puisque la notion de fédéralisme est au final gommé du texte initialement rédigé par Breizh a gleiz. « Le fédéralisme n’est pas un gros mot. Mais la notion nous gêne car dans la République qui est la nôtre, vouloir attendre qu’elle soit fédérale, c’est se condamner à ne pas la voir évoluer. Or on n’a pas le temps d’attendre », justifie le premier vice-président (PS) du conseil régional Michaël Quernez, interrogé par Le Télégramme. Et de préférer une « République des territoires » chère aux socialistes bretons. Sans pour autant vouloir réduire la portée d’un nouveau texte auquel la majorité de gauche adhère pleinement, votant pour le vœu de Breizh a gleiz.

    « Oui à la décentralisation, oui à la différenciation, oui à la déconcentration, oui à ce supplément d’âme qu’est l’autonomie », indiquait ainsi un peu plus tôt, et sans ambiguïté, le vice-président, sous les applaudissements de Breizh a gleiz. « Ce supplément d’âme est aujourd’hui vital pour que les collectivités, dont les régions, puissent agir avec efficacité. »

    La droite vote finalement pour
    Et sur les autres bancs ? Comme prévu, les centristes et macronistes de Nous la Bretagne abondent dans le sens du vœu, appelant à une « Assemblée de Bretagne ». A contrario, Gilles Pennelle, ne craignant pas de « passer pour le jacobin de service », engage son groupe (RN) dans un vote contre. « Le fédéralisme n’appartient pas à l’histoire française, à la culture politique française. Nous sommes attachés à l’égalité des droits sur le territoire national », explique-t-il.

    Fédéralisme, encore et toujours. C’est ce qui a d’ailleurs fait hésiter le groupe Droite, centre et régionalistes d’Isabelle Le Callennec. En début de semaine, la maire de Vitré indiquait ainsi au Télégramme qu’elle pourrait voter contre le vœu. Mais voilà, le mot fédéralisme ayant été gommé, il est désormais plus simple d’y adhérer. « Nous aurions pu introduire des nuances, des différences, ça n’aurait pas été déplacé. Mais il faut distinguer l’accessoire de l’essentiel. Et l’essentiel, c’est une Bretagne à cinq qui s’assume. N’ayons pas peur », souligne le costarmoricain Marc Le Fur, régionaliste convaincu.

    Si on n’a pas l’argent, on n’a pas le pouvoir
    Face à cette quasi-unanimité de l’hémicycle, le président PS de Région Loïg Chesnais-Girard ne cache pas sa satisfaction. « Ce texte donne de la force à cette Bretagne positive, sereine, consciente de sa capacité à agir. Il affirme notre volonté de pouvoir mieux répondre à nos concitoyens. »

    Reste que le patron de l’exécutif sait que le plus dur reste à faire. Convaincre un futur gouvernement - dont on ne connaît pas encore la couleur politique - d’ouvrir des discussions. Et, surtout, adosser des moyens. « Car si on n’a pas l’argent, on n’a pas le pouvoir. Sinon, ça s’appelle une chimère ou un fantasme », prévient l’élu breton.

  • Vidéoprotection : une étude de la gendarmerie confirme les doutes sur son efficacité - La vidéoprotection est-elle efficace ? - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/france/video-protection-une-etude-de-la-gendarmerie-confirme-les-doutes-sur-so


    Cette étude confirme les résultats de précédentes analyses françaises également menées localement.
    Photo Lionel Le Saux / Le Mensuel

    Les résultats de cette étude scientifique ?vont-ils faire réfléchir les maires qui optent pour ces coûteux équipements ? L’étude en question fait voler en éclats l’efficacité proclamée de la « vidéoprotection ». Sa singularité ? Elle a été commandée par la gendarmerie.

    Elle peut coûter cher. Et elle serait relativement… inefficace. À l’heure où l’État incite fortement les communes à s’équiper en moyens de « vidéoprotection », tel est l’inquiétant résultat d’une étude scientifique qui a évalué le bénéfice de tels dispositifs pendant quatre ans, de 2017 à 2020, dans quatre communes de la métropole grenobloise (caméras municipales et transports publics). Le Télégramme en avait dévoilé la conclusion dans l’un des articles d’une enquête consacrée à la « vidéoprotection », le 30 novembre dernier.

    « Évaluation la plus complète menée en France », selon la gendarmerie
    Cette étude, qui confirme les résultats de précédentes analyses françaises également menées localement, offre une singularité : elle a été commandée par le Centre de recherche de l’école des officiers de la gendarmerie nationale (CREOGN), en « réponse » aux constats répétés de la Cour des comptes, en 2010 et 2020, d’absence d’appréciation objective de l’efficacité de la vidéoprotection en France. « En soutenant et accueillant sans tabou une démarche d’analyse scientifique, la gendarmerie est à l’origine d’une démarche inédite qui constitue, à ce jour, l’évaluation la plus complète et détaillée de la contribution de la vidéoprotection à l’élucidation d’enquêtes judiciaires en France », peut-on lire en préambule de la synthèse des résultats de l’étude.

    « Aucun impact » sur la dissuasion
    Confiée à Guillaume Gormand, docteur en administration publique et chercheur associé à Sciences Po Grenoble, l’étude a ciblé 1 939 enquêtes judiciaires portant sur des cambriolages (près de 68 % des enquêtes), violences (20 %), vols liés aux véhicules (près de 12 %). Premier enseignement : l’étude n’a décelé « aucun impact » des dispositifs en matière de prévention de la délinquance (deux des quatre communes ont été vidéoéquipées en 2020). Les caméras ne dissuadent pas les délinquants de passer à l’acte.

    Deuxième enseignement : les enquêteurs ont recours aux données de vidéosurveillance « à des niveaux décevants », « assez modestes », « loin de certaines idées répandues d’un recours systématique » : dans environ 10 % des enquêtes seulement. « Le recours aux images s’avère considérablement moins simple, naturel et fluide que la culture populaire le laisse croire », relève l’étude qui avance l’hypothèse que « les enquêteurs, consciemment ou non, procèdent à un ratio entre l’investissement nécessaire en temps et en efforts d’investigation par rapport aux bénéfices espérés ou à l’importance de l’affaire traitée ».

    22 affaires élucidées… sur 1 939
    Troisième information : l’apport de la vidéosurveillance pour résoudre des affaires est jugé « faible » et « peu rentable pour les enquêteurs ». Sur 1 939 enquêtes lancées, la vidéosurveillance n’a permis d’en résoudre que… 22, soit 1,13 % (0,67 % grâce à des preuves, et 0,46 % grâce à des indices). Mais ces 22 dossiers élucidés représentent 5,87 % des 355 enquêtes élucidées, soit une contribution de la vidéosurveillance dans une affaire élucidée sur 17. Un chiffre qui grimpe à une sur 12 (8,5 %), là où le réseau de caméras est « le plus efficient ». Une plus-value qui reste « relativement faible », estime cependant l’étude. Celle-ci est, par ailleurs, plus marquée pour les affaires élucidées de cambriolages (10,9 % des affaires élucidées) que pour celles de vols liés aux véhicules (6,7 %) ou les violences (5,2 %).

    L’étude observe qu’un réseau dense de caméras modernes « maximise » la faculté de la vidéoprotection à aider les enquêteurs dans la résolution d’affaires. En clair, pour avoir un semblant d’efficacité, il faut beaucoup de caméras et de bonne qualité, des enquêteurs qui sollicitent ce réseau et un partenariat avec les propriétaires des réseaux « fluide, durable et soutenu ».

    • Sécurité : après la « vidéoprotection », la vidéo… prédiction ? - La vidéoprotection est-elle efficace ? - Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/dossiers/la-videoprotection-est-elle-efficace/securite-apres-la-videoprotection-la-video-prediction-13-12-2021-128881


      Photo François Destoc
      le dossier du 13/12/2021

      Elles permettent déjà de reconnaître des visages, une démarche, de traquer une voiture ou un individu. De quoi seront demain capables les caméras de vidéosurveillance et leurs logiciels ?

      Des opérateurs de vidéoprotection qui traquent deux voleurs à l’arraché venant de dérober une sacoche à un touriste italien et qui s’enfuient en scooter. « On les a cueillis en douceur, huit kilomètres plus loin, quand ils se croyaient hors de portée, tirés d’affaire », exulte l’élu à la sécurité qui assiste à l’opération. La scène se déroule à Nice, au Centre de supervision urbaine (CSU)… en 2012 !

      La forme du nez, ou même la simple démarche
      « Ça, c’est le passé. Désormais, des logiciels sont capables de faire cela automatiquement. On peut interroger l’ordinateur pour rechercher par exemple une Twingo de couleur rouge, immatriculée dans le Finistère. L’intelligence artificielle permettra d’aller la débusquer », illustre le colonel Patrick Perrot, coordinateur pour l’intelligence artificielle au sein de la gendarmerie. Si le réseau vidéo est suffisamment dense pour la repérer et la suivre…

      Aujourd’hui, les algorithmes sont déjà capables de marquer et identifier un individu, par son visage (†), sa démarche, l’écart entre ses yeux, la forme de son nez. Des caméras peuvent trouver et traquer une femme ou un homme qui porte des vêtements d’une certaine couleur. Elles peuvent aussi détecter une arme, un corps qui tombe, des cris qui déclencheront un zoom automatique et une alerte.

      « Des « caméras intelligentes » ? C’est un aveu ? »
      Les caméras sont dites « intelligente_s ». « _C’est un aveu ? Avant, elles ne servaient à rien ?, ironise le sociologue Eric Heilmann. À Nice, le très grand nombre de caméras high-tech, couplé à une police municipale très importante, ont-ils réglé les grands problèmes de délinquance ? Non ! » Ce spécialiste des politiques de vidéoprotection estime que ces technologies n’ont pas encore fait leurs preuves. « La reconnaissance faciale fonctionne bien quand l’individu contrôlé est bien éclairé, immobile et face à la caméra (guichets, etc.). Quand la personne est en mouvement, dans la pénombre et avec un visage partiellement visible, c’est beaucoup plus aléatoire. »

      Les dispositifs semblent également rencontrer des difficultés avec les peaux sombres. « Cela génère de nombreux faux positifs, qui peuvent déboucher sur des situations potentiellement catastrophiques, pointe le chercheur. Même chose avec les systèmes qui alertent si quelqu’un court ou si des cris sont détectés. Dans un aéroport ou dans un métro, ça arrive souvent ! »

      « Aujourd’hui, on peut tout faire ou presque »
      « Aujourd’hui, la plupart des problèmes techniques sont résolus. On peut tout faire ou presque », assure de son côté le colonel Perrot. Juridiquement, ce n’est pas le cas. Les législations européenne et française brident ces technologies, et interdisent par exemple toute identification à l’aide de données biométriques.

      « Tout dépend de ce qu’on veut faire faire à un algorithme, formulent deux responsables des forces de l’ordre. De nombreux biais sont possibles. Comment définir un comportement atypique ou suspect ? Ceux-ci peuvent-ils être les mêmes à Brest et à Marseille par exemple ? Non. » « Le cadre juridique actuel n’est plus adapté et est trop flou, soulèvent les professionnels de la sécurité publique. On attend les adaptations européennes et françaises. »

      Vidéo… prédiction : détecter un cambrioleur en repérage
      Et demain ? « On n’a pas identifié et on ne peut pas identifier tous les usages qui seront possibles demain », tranche le colonel Perrot. Pour ce spécialiste de l’intelligence artificielle, la technologie pourrait cependant permettre « d’anticiper des comportements_ ». « Elle sera potentiellement prédictive », poursuit-il. Détecter un voleur à la tire qui s’apprête à passer à l’action dans une foule, un cambrioleur en repérage.

      « La technologie est surtout intéressante si elle permet d’éviter un passage à l’acte. Un cambriolage, c’est par exemple 20 h à 40 h de travail pour un enquêteur, sans garantie de résultat, illustrent deux de ses collègues. Imaginez les économies en temps et en personnel que cela peut représenter… »

      « On pourrait parvenir à exploiter plusieurs flux vidéo en direct, issus de caméras de voie publique mais aussi de réseaux privés, de caméras piétons ou de simples téléphones portables filmant un événement », pronostique un autre responsable de sécurité publique. « Le seul frein est juridique, _appuie encore un acteur de ces nouvelles technologies, qui relève que celles-ci sont autorisées et utilisées dans la grande distribution (caméras pour observer les comportements commerciaux, lire les émotions, etc.). _Et mon grand problème, c’est la peur que ces technologies suscitent. Il y a un gros travail d’explication à faire. »

      « Plus il y a de caméras, mieux les gens se comportent »
      Ces considérations n’ont pas lieu en Chine. « Ici, la vidéosurveillance ne fait pas débat. Les caméras, toutes dotées de la reconnaissance faciale (qui seraient aussi capables de vous identifier malgré le port d’un masque, ou même… de dos ; ndlr), sont absolument partout : dans les rues, les copropriétés, les entreprises, dans les salles de classe…, assure un spécialiste souhaitant rester anonyme. Le mot d’ordre, c’est : plus il y a de caméras, mieux les gens se comportent. » Le pays en comptait 176 millions en 2016. Leur nombre atteindrait 2,8 milliards en 2022, soit deux par habitant ! Pour la recherche et l’innovation, les entreprises ont tapis rouge, et bénéficient de l’accès à un très grand nombre de données pour nourrir leurs nouveaux algorithmes. Une concurrence qui ne freine qu’en partie les sociétés françaises… qui expérimentent à l’étranger ce qu’elles n’ont pas droit de faire en France.

      Les « comportements suspects » en Chine
      Dans la Chine high-tech, le visage fait déjà office de billet dans certains transports, et de moyen de paiement dans des commerces. Les caméras servent aussi à gérer automatiquement le trafic routier, à repérer les personnes désorientées (Alzheimer, etc.), ou les enfants qui s’approchent trop près d’un plan d’eau (alerte par haut-parleur et texto envoyé aux parents !). Des policiers équipés de lunettes de reconnaissance faciale déambulent dans les rues. Elles leur permettent de repérer délinquants et criminels recherchés.

      Dans la province du Xinjiang, située au nord-ouest du pays et où vit la minorité musulmane ouïghoure, les caméras servent à traquer le moindre « comportement suspect ». Comprendre : s’éloigner à plus de 200 m de son domicile, aller trop souvent à la mosquée, inviter un étranger chez soi, rester plusieurs jours d’affilée chez soi, ou faire le plein d’essence plusieurs fois dans la semaine… Comportements susceptibles de vous conduire en « camp de rééducation », où près d’un Ouïghour sur six serait détenu.

    • au détour de l’article… En Chine,…

      Pour la recherche et l’innovation, les entreprises ont tapis rouge, et bénéficient de l’accès à un très grand nombre de données pour nourrir leurs nouveaux algorithmes. Une concurrence qui ne freine qu’en partie les sociétés françaises… qui expérimentent à l’étranger [en Chine] ce qu’elles n’ont pas droit de faire en France.

    • Vidéoprotection, la difficile évaluation : le cas de Nice - La vidéoprotection est-elle efficace ? - Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/dossiers/la-videoprotection-est-elle-efficace/videoprotection-la-difficile-evaluation-le-cas-de-nice-14-12-2021-12888
      autre élément du dossier du 14/12/2021

      Aucun service de sécurité d’Etat n’a été en mesure de nous livrer des chiffres susceptibles de démontrer une quelconque efficacité de la vidéoprotection. La ville de Nice, la plus équipée de France, s’est voulue plus transparente.

      Faut-il croire sur parole les autorités quand elles assurent que la vidéoprotection est efficace ? Sur quelles données reposent ces affirmations ? « La préfecture de police de Paris dispose d’un réseau étoffé de caméras et enregistre de nombreux succès, contactez-la », invite l’un des interlocuteurs interrogés pour cette enquête. Sollicitée, celle-ci n’a, au final, souhaité répondre qu’à une seule question : le nombre de caméras en réseau propre (4 032 pour Paris et les trois départements de la petite couronne). Le ministère de l’Intérieur, quant à lui, botte en touche : « Les caméras étant commandées et installées par les communes, l‘évaluation est faite localement ».

      France : aucune évaluation, aucun chiffre fiable
      Contrairement à d’autres pays, la France n’a pas mis en place de système d’évaluation de la vidéoprotection. L’efficacité affichée par les autorités, résolument ancrée dans les esprits, ne repose… sur aucun chiffre fiable, aucune donnée scientifique. C’est d’ailleurs le reproche fait à deux reprises par la Cour des comptes, en 2011 et en octobre 2020.

      « L’ampleur des sommes engagées depuis plus de dix ans impose une appréciation objective de l’efficacité de la vidéoprotection. Le fait que le sujet soit sensible justifie d’autant plus un traitement scientifique transparent fondé sur des données statistiques partagées », insiste la Cour dans son dernier rapport.

      Nice : une caméra pour 90 habitants
      Sollicitée, la ville de Nice nous a en revanche adressé de nombreux éléments à exploiter. La « capitale » française de la vidéoprotection affichait 280 caméras en 2008 à l’élection de son maire Christian Estrosi. Elle en disposait au 21 novembre de 3 865 : 1 pour 90 habitants. Coût moyen d’une caméra (achat, installation et raccordement) : 15 000 €.

      Pour gérer le centre de supervision urbaine (CSU), 90 des 550 policiers municipaux se relaient 7 jours sur 7, 24 h sur 24h. Coût annuel de fonctionnement, selon la municipalité : 2,5 millions d’euros pour la seule maintenance (possiblement, selon nos calculs, 5 à 6 millions de plus pour les frais de personnel). La municipalité consacre environ 45 millions d’euros par an à la sécurité (dont 38 M€ alloués à la police municipale). C’est 8 % de son budget global.

      Intelligence artificielle
      Une majorité de caméras est fixe (1 900). Mais le parc niçois compte tout de même 1 200 caméras capables de voir sur 360 degrés, et 600 autres disposent de quatre angles de vue (pas d’angle mort). Enfin, 64 sont nomades (déplaçables selon les besoins), 30 sont thermiques (intrusions parcs et jardins) et 71 détectent automatiquement des incidents (ponts, tunnels etc., avec alertes en temps réel).

      La ville utilise plusieurs technologies avec de l’intelligence artificielle : aide à la relecture vidéo (en temps réel et en différé), à la détection de dépôts sauvages de déchets (alerte en temps réel), d’intrusions et de colis abandonnés, de lecture automatisée de plaques d’immatriculation.

      « 7 000 interpellations » depuis 2010
      La Ville ne dispose pas de bilan d’évaluation de son système de vidéoprotection. Mais elle met en avant deux chiffres : 2 000 réquisitions de vidéos à la demande du procureur de la République en 2020, et donc susceptibles, selon la municipalité, d’identifier les auteurs présumés des infractions constatées grâce à la vidéo. Le second chiffre est celui des interpellations réalisées depuis 2010, à la suite de « flagrants délits réalisés via les images du CSU » : 7 000 (dont 694 entre le 1er janvier et le 21 novembre 2021). 7 000 interpellations pour combien de faits signalés ? A minima 150 000, si l’on extrapole, de manière très approximative, à partir du nombre de vols et dégradations et une partie des violences enregistrés sur la base de la « petite » année 2020 (confinements). Ce qui aboutirait à un taux de résolution (interpellation ne vaut pas condamnation ; à ce propos la Ville ne dispose d’aucun chiffre) d’environ 5 %, bien au-dessus des chiffres habituellement constatés lors d’études indépendantes en France.

      « Aucune corrélation », selon la Cour des comptes
      La Cour des comptes, dans son rapport d’octobre 2020, a tenté elle aussi d’établir un parallèle entre vidéoprotection et statistiques de la délinquance. Pour une sélection d’infractions de voie publique (atteintes à la tranquillité publique dont les dégradations, et certains vols), la juridiction affiche des chiffres plus moins contrastés sur quatre ans (2015-2018), avec une baisse globale de 11,4 % entre ces deux seules dates. Avec les mêmes paramètres, Cannes, autre ville très équipée, enregistre une baisse de 19 %. Mais les chiffres de Saint-Étienne ou Lyon, deux autres des quelque 56 autres villes vidéoprotégées de l’échantillon de la Cour des comptes, sont par exemple à la hausse : respectivement + 14,8 % et + 22,6 %.

      À ce propos, la Cour conclut qu’au terme de son enquête sur 57 communes, « aucune corrélation globale n’a été relevée entre l’existence de dispositifs de vidéoprotection et le niveau de la délinquance commise sur la voie publique, ou encore les taux d’élucidation ». En France, tout reste à évaluer.

    • commentaire de l’article initial :

      « Guillaume Gormand, docteur en administration publique et chercheur associé à Sciences Po Grenoble »

      Tout est dit… Et l’islamo-gauchisme n’existe pas ! Ne lui parlez pas de ce violeur qui a sévi des décennies durant à la frontière franco-belge, arrêté grâce à une caméra belge, tout comme pour son comparse Mucchielli, ce n’est pas « Statistique » ! Ni de toute les enquêtes sur les attentats qui n’avancent que grâce à des caméras, la négation du réel est leur mantra, ces « Docteurs » prospèreront grâce à diverses commandes de collectivités territoriales « Amies » qui financent des « Experts » agréant à leurs délires. On doit à ces même accointances pseudo scientifiques l’émergence des énergies vertes et autres gadgets promouvant les mobilités « Douces ».

      L’université française, cette fabrique de crétins…

    • Par ailleurs, les statistiques nationales sur les délits enregistrés auprès des services judiciaires n’ont jamais enregistré de diminution de la délinquance depuis la création et la généralisation des caméras de surveillance.

      Ces objets sont là, afin que vous vous contrôliez.

  • À Redon, après la rave, un rassemblement devant la sous-préfecture - Affrontements violents lors d’une rave party à Redon - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/dossiers/affrontements-violents-lors-dune-rave-party-a-redon/a-redon-apres-la-rave-un-rassemblement-devant-la-sous-prefecture-26-06-


    Erwan Miloux

    Ce samedi matin, environ 400 personnes étaient rassemblées devant la sous-préfecture et la mairie de Redon, afin de protester notamment contre « la répression » après la rave party organisée sur la commune le week-end dernier.

    Les manifestants, répondant à l’appel du collectif « Pays de Redon en lutte », souhaitent marquer leur soutien « à la danse, à la joie et à la liberté » et dénoncer « la répression de toutes les contestations et formes de vie qui ne sont pas celles du pouvoir ». Ce mouvement de protestation intervient alors qu’il y a une semaine, dans la nuit de vendredi à samedi, des teufeurs avaient convergé vers la ville, afin de s’installer pour « danser et rendre hommage à Steve Maia Caniço ».

    Les forces de l’ordre étaient intervenues pour empêcher la tenue de cette rave party. Des heurts avaient alors éclaté et les secours sur place avaient dénombré au total 23 victimes, neuf teufeurs, dont l’un a eu la main arrachée, et quatorze parmi les gendarmes. Les manifestants pointent ainsi du doigt une intervention musclée des forces de l’ordre au cours de laquelle également « le matériel a été saccagé à grands coups de masses et de haches ».


    Des projectiles des forces de l’ordre ramassés par des teufeurs lors des affrontements, le week-end dernier.
    Erwan Miloux

    Après s’être rassemblés, vers 11 h, devant la préfecture, pour des prises de paroles, les participants à ce rassemblement sont regroupés, dans le calme, devant la mairie au rythme de la musique techno.

  • Rave party de Redon : le mystérieux ordre donné aux gendarmes de détruire le matériel des fêtards - Affrontements violents lors d’une rave party à Redon - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/dossiers/affrontements-violents-lors-dune-rave-party-a-redon/rave-party-de-redon-le-mysterieux-ordre-donne-aux-gendarmes-de-detruire


    Des fêtards tentent de discuter avec les gendarmes mobiles pendant que ces derniers détruisent les murs de son
    Suzanne Bruneau/Le Télégramme

    Samedi, l’évacuation de la rave illégale de Redon s’est accompagnée de la destruction du matériel des fêtards par les gendarmes. Inédit, ce procédé n’a pas été ordonné par le Parquet, ni par le préfet. Personne ne se bouscule pour défendre une initiative que plusieurs avocats jugent totalement illégale.

    « Pourquoi vous faites ça ? Saisissez-les mais ne les détruisez pas ! Ça n’a pas de sens ! C’est illégal ! » Face à un cordon de gendarmes mobiles, l’un des participants à la rave party sauvage de Redon s’agace. Protégés par leurs collègues, au second plan, une vingtaine d’entre eux fracassent, à coups de tonfa, de pieds, voire de masse et de hache, tout le matériel entreposé sous une tonnelle dressée sur le site choisi par les teufeurs pour ce rassemblement illégal, à proximité de l’hippodrome de la petite sous-préfecture d’Ille-et-Vilaine. Quelques instants plus tard, la tonnelle siglée de la marque d’une grande boutique de motocross en ligne est lacérée à coups de cutter.

    48 h après la fin de la rave party illégale, plusieurs questions demeurent sur les conditions des opérations menées par la gendarmerie entre le début du rassemblement, vers 0 h dans la nuit de vendredi à samedi, jusqu’à son évacuation, samedi, en fin d’après-midi. Le bilan de cet épisode de violences est lourd. Dimanche, le SDIS 35 relevait 23 victimes au total. Neuf fêtards ont été blessés. Parmi eux, un Rennais de 22 ans a eu la main arrachée (une enquête est ouverte). Quatorze gendarmes ont aussi été pris en charge « en urgence relative ». Quatre d’entre eux ont été conduits à l’hôpital.

    Le site grenadé par hélicos
    Parmi les questions posées : celle de la légalité de la dégradation par les gendarmes du matériel utilisé par les teufeurs lors de l’évacuation du site, samedi. Une procédure inédite en pareil cas.

    Tout a débuté vers 16 h. « Deux hélicoptères sont arrivés et ont noyé le site de lacrymo, raconte Julien 27 ans. Ils ont visé les sound-systems. C’était irrespirable. On a dû aider des gens qui étaient par terre et n’arrivaient plus à bouger tellement c’était irrespirable. Dix minutes après cette pluie de lacrymo venue du ciel, les gendarmes sont arrivés sur le côté et se sont mis à tout casser. »

    Dans la loi, rien n’autorise à détruire du matériel qui n’est qui plus est ni dangereux, ni illégal..

    « Volonté de tout détruire »
    Plusieurs témoignages attestent de ces destructions qualifiées de systématiques, « avec une vraie volonté de tout détruire ». La scène a été constatée par une journaliste du Télégramme, sur place, recoupée auprès de multiples sources et largement documentée sur les réseaux sociaux.

    Côté teufeurs, des responsables de l’organisation contactés font part de leur volonté de porter plainte. Tous s’attendaient à des poursuites mais pas à la destruction de leur matériel. Selon des sources au sein du collectif d’organisation, les dommages s’élèveraient à 200 000 €. « Tout a été éclaté, regrette Guilhem. Les amplis cassés à la masse, les membranes des haut-parleurs lacérées au cutter, les câbles coupés avec des pinces. Même un groupe électrogène a été saboté ».

    La communication du ministère de l’Intérieur a fini de jeter le trouble. Dimanche, le compte Twitter de celui-ci a posté plusieurs images de gendarmes exhibant du matériel dégradé avec une légende : « Sur place, les forces de l’ordre ont procédé à la saisie provisoire des matériels utilisés, notamment les appareils de sonorisation ». « Non le matériel n’a pas été saisi, il a été détruit », s’indigne Guilhem.


    Deux gendarmes mobiles s’acharnent sur un bloc électrogène peu après 17 h sur le site de la rave illégale de Redon, samedi 19 juin.
    Suzanne Bruneau/Le Télégramme

    « Rien dans la loi rien n’autorise à casser du matériel, assure Marianne Rostan, une avocate qui défend les sound systems. Le matériel doit être saisi. Puis, une enquête est faite pour savoir à qui il appartient et pourquoi il est là. Une fois placé sous scellé, le procureur ou le juge d’instruction peut décider de le détruire mais on le notifie au propriétaire qui peut faire un recours. En plus, quand on détruit du matériel, c’est qu’il est dangereux, ou illégal ou nuisible. Là, l’action des forces de l’ordre s’est déroulée en toute illégalité. Clairement, ce qui s’est passé à Redon interroge. »


    Les forces de l’ordre ont noyé le site du teknival sauvage sous les gaz
    Claire Staes/Le Télégramme

    Olivier Pacheu, un avocat rennais qui intervient souvent dans des dossiers de maintien de l’ordre, confirme : « Dans la loi, rien n’autorise à détruire du matériel qui n’est, qui plus est, ni dangereux, ni illégal… ».

    « Ne pas inverser les rôles »
    « Pour désamorcer le rassemblement, plutôt que d’aller à l’affrontement, décision a été prise de neutraliser une partie du dispositif sonore », commente Bertrand Cavalier. Ce général de division (2S) dans la gendarmerie, spécialiste du maintien de l’ordre (il a quitté le service actif en 2011) rappelle « qu’il faut repasser tout le film et ne pas inverser les rôles ». « Les gendarmes ont été pris à partie dès leur arrivée par plusieurs centaines de personnes qui n’avaient pas le profil habituel des teufeurs, explique-t-il. On parle de 300 personnes à l’idéologie qui se rapproche de celle observée à Notre-Dame-des-Landes ou dans les manifestations très violentes de Nantes. On ne vient pas à ce genre d’événement avec des fusées de détresse, des boules de pétanque, des mortiers, des cocktails molotov ! »

    « Dès que la musique a été neutralisée, les personnes se sont dispersées, juge le général Cavalier. Si on ne possède pas toutes ces explications, on peut effectivement se montrer interrogatif face à ces images de destructions. Tout cela reste cependant à clarifier. Et il y a toujours la possibilité de suites contentieuses. »

    Le Parquet a ordonné des saisies
    « Qui a donné un ordre susceptible de déboucher sur des suites contentieuses » ? Personne ne se bouscule au portillon pour répondre à cette question. En tout cas, ce n’est pas le procureur de la République. Le magistrat a indiqué au Télégramme que « les gendarmes ont procédé sur instruction du parquet à la saisie conservatoire d’une platine, trois tables de mixage et de trois amplificateurs dans le cadre de l’enquête diligentée par la brigade de recherches de Redon portant sur l’organisation de la free party. Aucune instruction du parquet de Rennes n’a été donnée au-delà. »

    L’ordre ne serait pas venu du préfet non plus. Sous pression après la rave sauvage de Lieuron lors du nouvel an, Emmanuel Berthier s’est félicité que l’évacuation de celle de Redon se soit déroulée « en 45 minutes », lors de son point presse, samedi.

    Une évacuation qui a « permis la neutralisation de l’ensemble des dispositifs de diffusion du son présent sur le site », a aussi indiqué le haut fonctionnaire. Dans quel cadre juridique l’opération de destruction s’est-elle déroulée ? « Je n’ai donné aucun ordre de destruction de matériel, a indiqué le préfet au Télégramme ce lundi soir. La Justice se prononcera, si elle est saisie d’éventuels contentieux ».

    Contactés, le ministère de l’Intérieur et la direction générale de la Gendarmerie n’ont pas donné suite à nos sollicitations.

    • Rave party de Redon : le ministère de l’Intérieur n’a pas ordonné (non plus) la destruction du matériel des fêtards - Affrontements violents lors d’une rave party à Redon - Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/bretagne/rave-party-de-redon-le-ministere-de-l-interieur-n-a-pas-ordonne-non-plu


      Des affrontements ont émaillé la rave sauvage de Redon durant 7 heures dans la nuit de vendredi à samedi dernier
      Claire Staes/Le Télégramme

      Après le préfet et le Parquet, c’est au tour du cabinet de Gérald Darmanin d’assurer qu’aucun ordre émanant du ministère de l’Intérieur n’a été donné aux gendarmes pour procéder à la destruction du matériel des fêtards réunis, samedi à Redon, pour une rave illégale.

      Samedi, l’évacuation de la rave illégale de Redon s’est accompagnée de la destruction du matériel des fêtards par les gendarmes. Inédit, ce procédé interroge sur sa légalité (lire notre enquête). Les fêtards font connaître leur volonté de porter plainte estimant le préjudice à 200 000 €.

      Qui a donné un tel ordre ? Lundi, le Parquet et le préfet ont assuré que la consigne ne venait pas d’eux. Depuis, tous les regards se tournent vers le ministère de l’Intérieur. Interrogé par nos soins ce mardi matin, le cabinet de Gérald Darmanin dément également être à l’origine de cet ordre et nous renvoie vers « les autorités locales ». Affaire à suivre donc…

      Des affrontements très violents ont émaillé cette rave illégale dans la nuit de vendredi à samedi dernier à proximité de l’hippodrome de Redon. Dimanche, les sapeurs-pompiers d’Ille-et-Vilaine avaient relevé 23 blessés, dont quatorze gendarmes. L’un des fêtards, un Rennais de 22 ans, a eu la main arrachée (une enquête est ouverte).

  • Algues vertes en Bretagne : un rapport du Sénat pointe des actions « insuffisantes » depuis 20 ans - Algues vertes en Bretagne - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/dossiers/algues-vertes-en-bretagne/algues-vertes-en-bretagne-un-rapport-du-senat-point-des-actions-insuffi


    Un rapport du Sénat juge inefficace la lutte contre les algues vertes en Bretagne.
    Lionel Le Saux/Le Télégramme

    La lutte contre les algues vertes en Bretagne est jugée inefficace par un rapport du Sénat, qui préconise une refonte du plan financé par l’État.

    Après le rapport de la Cour des comptes, qui pointait déjà la faiblesse de la lutte contre les algues vertes en Bretagne, un rapport du Sénat, publié mercredi 26 mai, enfonce le clou. Dans ce document rédigé par Bernard Delcros, vice-président de la commission des finances du Sénat et rapporteur spécial de la mission budgétaire « Cohésion des territoires », les actions menées depuis 20 ans « demeurent très largement insuffisantes ».

    Les manques
    Le plan de lutte contre les algues vertes en Bretagne, financé par l’État à hauteur de 7 millions d’euros par an, présente des résultats qui « ne sont pas à la hauteur des enjeux : les taux de nitrates dans les eaux bretonnes, responsables de la prolifération des algues, ont certes baissé mais restent encore nettement supérieurs aux objectifs », pointe le rapport du Sénat. Bernard Delcros souligne aussi que « ses financements ne sont pas assez ciblés sur les incitations au développement de pratiques agricoles vertueuses ».

    Les propositions
    Vingt-trois propositions sont formulées dans le document, autour de la mise en place d’un nouveau plan de lutte « plus ambitieux » et d’une réglementation adaptée aux baies « algues vertes » : un meilleur pilotage du plan et de son financement, un meilleur ciblage des projets financés vers la transition des pratiques agricoles et le développement d’outils d’évaluation et de suivi.

    • https://www.eau-et-rivieres.org/decision-TA-040621

      Le tribunal administratif de Rennes vient de rendre une décision historique : il condamne l’État à revoir le plan de lutte contre les nitrates d’origine agricole dans un délai de quatre mois. Une nouvelle victoire à mettre au crédit d’Eau & Rivières de Bretagne.

      Saisi par Eau & Rivières de Bretagne, le Tribunal administratif de Rennes dans un jugement du 4 juin 2021 a condamné le Préfet de la Région Bretagne pour n’avoir pas adopté des mesures suffisantes de prévention des marées vertes.

  • La France veut-elle vraiment tuer ses langues régionales ? - L’Express
    https://www.lexpress.fr/culture/la-france-veut-elle-vraiment-tuer-ses-langues-regionales_2151417.html


    L’enseignement immersif, où la majorité des cours a lieu en langue régionale, est considéré comme la seule méthode efficace pour former de nouveaux locuteurs. Il a été censuré le 21 mai par le Conseil constitutionnel (ici, une ikastola au Pays basque).
    afp.com/IROZ GAIZKA

    La question se pose après la censure des dispositions essentielles de la loi Molac par le Conseil constitutionnel. De fait, la France ne subit pas la perte de sa diversité culturelle, elle l’organise.

    · Le raisonnement est assez simple. Depuis des décennies, la France a fait en sorte que la transmission des langues dites « régionales » s’interrompe dans les familles (je reviendrai sur ce point prochainement). Dès lors, seul l’enseignement peut encore « créer » de nouveaux locuteurs. Mais pas n’importe quel enseignement. Il va de soi que, dans une société désormais totalement francophone, suivre trois ou six heures de cours par semaine ne suffit pas. La seule technique efficace est celle de « l’immersion », dans laquelle la majorité des cours a lieu en langue régionale. Or c’est cette méthode qui vient d’être déclarée inconstitutionnelle. Pire encore : non seulement elle ne sera pas étendue à l’école publique, comme le proposait la loi Molac, mais, selon le Conseil constitutionnel, elle est désormais interdite là où elle existait, notamment dans les écoles associatives : ikastolak au Pays basque, Diwan en Bretagne, calendretas en Occitanie, bressolas en Catalogne, etc. Fin de la transmission dans les familles, interdiction de l’enseignement immersif : la boucle est bouclée. 

    · Certes, Jean-Michel Blanquer minimise les effets de cette décision. « La France encourage les langues régionales », assure-t-il ainsi dans un entretien accordé à Ouest-France. S’il reconnaît être opposé à l’immersion, il se dit favorable au « bilinguisme », technique qui consiste à travailler dans deux langues en même temps, mais dans un volume horaire bien moindre. Ce faisant, le ministre de l’Education nationale joue sur les mots car il le sait parfaitement : cette méthode pédagogique ne permet pas de créer de bons locuteurs. 

    · La manière dont cette décision a été prise mérite aussi que l’on s’y arrête, et ce aussi bien politiquement que constitutionnellement. Commençons par la politique. Aucune loi n’avait été votée sur ce sujet depuis soixante-dix ans - ce qui en dit long sur la volonté réelle de la France de sauver son patrimoine linguistique. Or voilà que Paul Molac, un député régionaliste breton et opiniâtre (pléonasme ?), parvient à vaincre tous les obstacles, en réunissant sur son texte une écrasante majorité aussi bien au Sénat (253 pour, 59 contre) qu’à l’Assemblée nationale (247 pour, 76 contre). 

    · Mais la bataille n’était pas terminée, on vient de le voir. Jean-Michel Blanquer - il l’a reconnu - a fait rédiger par son propre cabinet la saisine officiellement déposée par 61 parlementaires - étrange conception de la séparation des pouvoirs. Phénomène tout aussi inédit : alors que la majorité du groupe LREM avait approuvé le texte, une minorité de ce groupe a saisi le Conseil sans en avertir le reste de ses collègues ! 

    · A l’évidence, ce stratagème a également reçu l’aval d’Emmanuel Macron. En effet, la Constitution ne laisse que quinze jours au chef de l’Etat pour promulguer une loi définitivement adoptée. Ce délai expirait le 22 avril au soir ? La saisine est intervenue le... 22 avril à 18 heures. 

    · Quatre des 61 députés ont publiquement affirmé que leur signature leur avait été arrachée par une série de mensonges et ont écrit au Conseil constitutionnel pour la retirer. Si leur demande avait été entendue, le nombre de signataires serait tombé sous la barre fatidique des 60 et la saisine aurait été déclarée irrecevable. Sans surprise, le Conseil a estimé que leurs signatures devaient être tout de même comptabilisées. 

    · Ce n’est pas tout. Les « sages » n’étaient saisis que sur un article, concernant le financement par les communes de l’enseignement des langues régionales, article qu’il ont validé. Ils auraient pu s’en tenir là, comme ils le font d’ordinaire, mais il ont décidé de leur propre chef d’examiner deux autres articles du texte. Une pratique tout à fait exceptionnelle, selon les connaisseurs de l’institution. 

    · Venons-en à l’argumentation juridique. Pour censurer le principe de l’enseignement immersif, le Conseil s’est référé à un complément de l’article 2 de la loi fondamentale : « la langue de la République est le français ». Or de nombreux spécialistes contestent cette interprétation pour la raison suivante. Votée en 1992, cette phrase était destinée à lutter contre... l’anglais, comme en témoignent les débats de l’époque. Plusieurs parlementaires, méfiants, avaient publiquement exigé que ledit article ne soit jamais utilisé contre les langues régionales, ce à quoi le gouvernement s’était explicitement engagé. Ajoutons qu’à aucun moment il n’est écrit que le français est la « seule » langue de la République. Ajoutons encore qu’un article 75-1 a été introduit en 2008 pour y faire figurer les langues régionales et pouvoir ainsi les défendre. Et pourtant : le Conseil ne cesse depuis bientôt trente ans de se référer à l’article 2 pour s’opposer aux langues minoritaires. 

    · Admettons cependant que l’article 2 ne soit pas clair et que l’on puisse de bonne foi hésiter sur son interprétation. Traditionnellement, dans les cas litigieux, le Conseil consulte les travaux préparatoires qui ont amené à sa rédaction. « En cas de doute, il se réfère aux intentions du législateur », confirme la juriste Anne Levade. Or, on l’a dit, celles-ci étaient explicites : non à l’anglais, aucune conséquence pour les langues régionales. Eh bien, le Conseil le reconnaît sans fard : il ne s’est pas rapporté aux débats de 1992 ! La raison ? « Selon lui, cet article est parfaitement clair. Il impose le français partout, et le français seul », souligne un spécialiste. 

    Notons pour terminer que le Conseil constitutionnel a également invalidé la disposition prévoyant dans les documents d’état-civil l’utilisation des signes « diacritiques » propres aux langues régionales, comme le ñ (qui figure pourtant dans l’ordonnance de Villers-Cotterêts). Signalons enfin qu’au cours des dernières semaines, le gouvernement a lancé avec force flonflons le « Pass culture » - sans e - et créé des cartes d’identité bilingues anglais-français. 

    Oui, on aimerait en rire si ce n’était à en pleurer. 

    (1) En tout cas en métropole. Les taux de locuteurs sont bien plus élevés outre-mer.

    • même Bayrou est fâché tout rouge …

      Loi Molac : François Bayrou critique sévèrement la décision du conseil constitutionnel - Langues régionales : la proposition de loi partiellement censurée - Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/france/loi-molac-francois-bayrou-critique-severement-la-decision-du-conseil-co

      François Bayrou se montre très critique à l’égard du conseil constitutionnel, qui a censuré deux articles de la loi sur les langues régionales. Le président du Modem appelle Emmanuel Macron à s’emparer de la question.

      « °Rayer d’un trait de plume les décennies d’efforts réalisés pour transmettre ces langues qui appartiennent au patrimoine linguistique français, est inconséquent, sans précédent et dangereux° ». Dans une interview à L’Express, François Bayrou ne mâche pas ses mots pour critiquer la décision du conseil constitutionnel, qui a censuré deux articles de la loi Molac sur les langues régionales.

      Le maire de Pau, président du Modem et ancien ministre de l’Éducation nationale défend vigoureusement l’enseignement immersif, une méthode qu’il juge très efficace : « C’est par la pratique dans la vie de tous les jours que l’on apprend le mieux une langue ».

      Situation « explosive »
      François Bayrou rejette les critiques du camp adverse : « Non seulement les élèves qui suivent ce type de scolarité ne sont pas moins bons que les autres en français, mais ils sont meilleurs : c’est un constat objectif et scientifiquement établi ».

      Pour lui, la situation pourrait s’avérer « explosive ». Car les parents et enseignants concernés « ne laisseront pas faire cela, et moi non plus ! »

      L’allié d’Emmanuel Macron l’appelle à la rescousse : « Le président de la République doit s’emparer de cette question ». Et il entrevoit une porte de sortie : « Si la Constitution doit être changée, les parlementaires ont les moyens de la changer ».

    • Langues régionales : Castex commande une mission sur l’enseignement immersif - Langues régionales : la proposition de loi partiellement censurée - Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/dossiers/langues-regionales-la-proposition-de-loi-partiellement-censuree/langues-regionales-castex-commande-une-mission-sur-l-enseignement-immer

      L’enseignement immersif en langues régionales, censuré par le Conseil constitutionnel, est l’objet d’une mission commandée par Jean Castex à deux députés.

      Jean Castex a annoncé mardi qu’il missionnait deux députés afin de « tirer toutes les conséquences » de la décision controversée du Conseil constitutionnel de censurer « l’enseignement immersif » en langues régionales, voté dans le cadre d’une proposition de loi à l’Assemblée.

      «  Je vais confier à deux députés une mission dont j’attends les résultats dans quelques semaines pour que soient tirées toutes les conséquences de cette décision du Conseil constitutionnel », a déclaré le Premier ministre, interrogé par plusieurs élus lors de la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée. « À la suite de quoi, avec le ministre de l’Éducation nationale et sur la base des préconisations ainsi formulées, je recevrai l’ensemble des représentants des établissements d’enseignement en langues régionales », a-t-il ajouté, après avoir été interpellé par le député LREM des Côtes-d’Armor Yannick Kerlogot. Selon Matignon, le nom des deux rapporteurs n’est pas encore arrêté.

      Paul Molac réagit
      Le Conseil constitutionnel a retoqué partiellement vendredi dernier la proposition de loi du député Paul Molac en faveur des langues régionales, en censurant la méthode immersive à l’école, c’est-à-dire un enseignement effectué pour une grande partie du temps scolaire dans une langue autre que la langue dominante. Les Sages ont également censuré l’utilisation de signes diacritiques comme le tilde (~) dans les actes de l’état civil.

      La mission commandée par le gouvernement, « je ne veux pas que ça soit une manœuvre dilatoire », a mis en garde le député Molac, inquiet des conséquences de la décision du Conseil constitutionnel sur les pédagogies d’enseignement immersif déjà existantes. « Il faut régler le problème avant » la présidentielle de 2022, a complété le député breton auprès de l’AFP. Il pointe notamment le risque qui pèse sur le financement des écoles associatives en contrat avec l’Éducation nationale. « Elles sont en ligne de mire. On peut leur dire soit vous changez de méthode pédagogique, soit on vous enlève vos contrats d’association et là elles ne pourront plus survivre », avance Paul Molac.

      Les langues régionales, je le dis devant votre assemblée, sont une chance pour la République française

      Élu des Pyrénées-Orientales et lui-même locuteur en Catalan, Jean Castex a assuré devant les députés qu’il n’y avait « pas d’opposition entre ces langues régionales et le français, langue de la République ». « Les langues régionales, je le dis devant votre assemblée, sont une chance pour la République française », a-t-il insisté. Le Premier ministre s’est aussi félicité des « avancées majeures » permises par la décision du Conseil constitutionnel, dont la validation de la création d’un forfait scolaire pour les écoles privées dispensant une scolarisation en langues régionales.

      La « main tendue » de Blanquer à Diwan
      La « loi Molac » avait été adoptée par le Parlement le 8 avril après un vote surprise de l’Assemblée qui avait fait fi des oppositions du gouvernement. Contre le choix du Premier ministre Jean Castex et des groupes majoritaires, la saisine du Conseil constitutionnel à titre individuel, par 61 députés de la majorité, avait suscité de vives tensions parmi les élus « marcheurs ».

      Interrogé également mardi, le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a de son côté voulu délivrer un « message » de « main tendue », notamment aux écoles comme les établissements Diwan en langue bretonne, des « structures qui peuvent penser qu’elles courent un risque du fait de cette décision ». « Nous allons regarder avec elles comment on peut aller de l’avant », a-t-il ajouté.

      « Un apaisement est indispensable sur la question des langues régionales », avait, pour sa part, estimé Jean-Yves Le Drian, dans un communiqué transmis avant l’annonce de Jean Castex. « Pratiquant l’enseignement immersif, les écoles comme Diwan jouent un rôle majeur dans leur transmission. Je ne peux que saluer leur objectif qui permet la sauvegarde d’une partie de notre héritage breton en utilisant une méthode qui a largement démontré son efficacité pédagogique », déclare le ministre des Affaires étrangères et ancien président du conseil régional de Bretagne

    • Langues régionales : Macron exhorte le gouvernement à « trouver les moyens de garantir la transmission de notre diversité linguistique » - Langues régionales : la proposition de loi partiellement censurée - Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/dossiers/langues-regionales-la-proposition-de-loi-partiellement-censuree/langues-regionales-macron-exhorte-le-gouvernement-de-trouver-les-moyens

      Invité à se positionner sur le débat des langues régionales, Emmanuel Macron a rappelé son rôle de « protecteur de la langue française » mais également de « gardien de la richesse que constituent nos langues régionales ».

      Le chef de l’État se positionne sur le dossier brûlant des langues régionales. Dans une publication Facebook, Emmanuel Macron a rappelé son attachement à la diversité linguistique française : « les langues de France sont un trésor national » qui « ne cessent d’enrichir notre culture française ».

      « Depuis des décennies, un mouvement majeur de transmission par l’école immersive, au travers d’associations comme Diwan, Seaska, les Calendretas, Bressola, ABC et d’autres, a fait vivre ces langues et a garanti leur avenir. Rien ne saurait entraver cette action décisive portée par nombre d’engagés, souvent bénévoles, qui ont tout à la fois l’amour de leur région, la passion de la France et le goût de l’universel », écrit-il… tout en réaffirmant, en même temps, son rôle de « protecteur de la langue française ».

      « Le droit doit libérer, jamais étouffer »
      Après le retoquage, vendredi, par le Conseil constitutionnel de l’enseignement dit immersif des langues régionales (la pratique d’une langue régionale sur tout le temps scolaire à l’école) et de l’utilisation de signes diacritiques, Emmanuel Macron appelle le gouvernement et le Parlement à « trouver les moyens de garantir la transmission de cette diversité linguistique dans le respect des cadres pédagogiques largement reconnus depuis un demi-siècle ».

      « Le droit doit libérer, jamais étouffer. Ouvrir, jamais réduire. La même couleur, les mêmes accents, les mêmes mots : ce n’est pas cela, notre nation. Braudel l’écrit : la France se nomme diversité », justifie le chef de l’État.

      « Rôle majeur » des écoles Diwan
      Alors que Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, et le chef des députés En Marche, Christophe Castaner, avaient désapprouvé la mise en place de l’enseignement immersif, Emmanuel Macron prend donc le parti contraire, celui défendu par Jean-Yves Le Drian, qui avait appelé Jean Castex « a clarifié la décision du Conseil constitutionnel ». « Les langues régionales constituant une véritable richesse pour le patrimoine national. Ces langues sont une partie de notre histoire, de notre culture, de notre diversité qu’il est essentiel de préserver », avait-il écrit, rappelant le « rôle majeur » des écoles Diwan dans la transmission de la langue bretonne et la « sauvegarde de l’héritage breton ».

      Jean Castex a missionné, mardi, deux députés pour que ces derniers tirent « toutes les conséquences de cette décision du Conseil constitutionnel ». À la suite de quoi, « avec le ministre de l’Éducation nationale et sur la base des préconisations ainsi formulées, je recevrai l’ensemble des représentants des établissements d’enseignement en langues régionales », ajoute-t-il, après avoir été interpellé par le député LREM des Côtes-d’Armor Yannick Kerlogot.

    • Appel à manifester pour la langue bretonne
      Diwan - manifestation du 29 mai revendications Diwan
      https://www.diwan.bzh/fr/appel-a-manifester-pour-la-langue-bretonne

      Rdv à 13h30 à la gare de Guingamp. Dans la continuité de la belle mobilisation du 13 mars à Quimper, et de celle du 20 février à Brest, conjointement à l’appel lancé par le collectif Rouedad Ar Brezhoneg, soutenu par le collectif Pour Que Vivent Nos Langues sur une mobilisation nationale, par le collectif Unanet Evit Ar Brezhoneg et accompagnant au passage l’arrivée de la Redadeg,

    • Langues régionales : Paul Molac accueille « favorablement » la position de Macron - Langues régionales : la proposition de loi partiellement censurée - Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/dossiers/langues-regionales-la-proposition-de-loi-partiellement-censuree/langues-regionales-paul-molac-accueille-favorablement-la-position-de-ma

      Dans un communiqué de presse, Paul Molac, député du Morbihan et à l’origine de la proposition de loi sur les langues régionales, a réagi à la prise de position d’Emmanuel Macron sur ce dossier.

      « J’accueille favorablement les initiatives prises par le Président de la République, à travers cette mission confiée par le Premier ministre à deux députés, pour tirer les enseignements de cette décision du Conseil constitutionnel à l’égard de l’enseignement immersif », écrit le député.

      « Cette mission devra permettre de trouver concrètement les moyens de garantir la liberté d’enseignement et ainsi de sauvegarder le modèle de ces écoles œuvrant pour la diversité linguistique, qui est une véritable richesse, et non une menace, pour notre pays ».

      « J’attends de cette mission qu’elle tire tous les enseignements de cette crise »

      « Cette prise de conscience d’une situation très problématique de la part du chef de l’État et du chef du Gouvernement était nécessaire à la suite de la faute du ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, qui a lui-même initié le recours contre la loi sur les langues régionales », analyse le député morbihannais. « J’attends de cette mission qu’elle tire tous les enseignements de cette crise à laquelle nous assistons, et qu’elle ne soit pas une diversion afin d’éteindre la vive contestation soulevée par ces attaques contre ce que nous sommes ».

      Paul Molac indique rester « convaincu » que « seule une révision de l’article 2 de la Constitution nous permettra d’obtenir un cadre juridique sécurisé et pérenne pour nos langues, dans un climat apaisé ».

    • Langues régionales : « On croit aux preuves d’amour en Bretagne », insiste le président de Région - Langues régionales : la proposition de loi partiellement censurée - Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/dossiers/langues-regionales-la-proposition-de-loi-partiellement-censuree/langues-regionales-on-croit-aux-preuves-d-amour-en-bretagne-insiste-le-

      Réagissant aux propos d’Emmanuel Macron, Loïg Chesnais-Girard reste attentif à la suite qui sera donnée au dossier explosif des langues régionales.

      La publication Facebook d’Emmanuel Macron, ce jour, rappelant son rôle de « gardien de la richesse » que constituent les langues régionales est vue d’un bon œil du côté de Loïg Chesnais-Girard. « Je suis plutôt satisfait de voir que le président de la République se dit garant des langues régionales, qui sont un joyau pour l’Europe », indique le président du Conseil régional de Bretagne et candidat à sa succession en juin, alors qu’il présentait depuis son siège de campagne à Landerneau son programme entouré de plusieurs colistiers. Pour autant, le socialiste met en garde le chef de l’État. « Clarifier était quelque chose d’important. Maintenant, on croit aux preuves d’amour en Bretagne. » Et d’affirmer qu’il sera « exigeant et attentif dans les prochaines semaines ». Tout en souhaitant une sortie de crise rapide.

      Au cœur de son attention : la mission lancée par le Premier ministre Jean Castex auprès de deux députés pour tirer «  toutes les conséquences de cette décision du Conseil constitutionnel ». Après le retoquage, vendredi, par le Conseil constitutionnel de l’enseignement dit immersif des langues régionales (la pratique d’une langue régionale sur tout le temps scolaire à l’école) et de l’utilisation de signes diacritiques a mis dans l’embarras la majorité présidentielle à la veille de l’élection régionale.

      Le président de Région a donc présenté ce mercredi 26 mai les 77 propositions de son programme en vue de l’élection régionale des 20 et 27 juin prochains. Il a notamment insisté sur la « garantie universelle en Bretagne de pouvoir se former à une langue. »

      Parmi ses autres propositions, le candidat a cité « l’éco-conditionnalité généralisée » pour les subventions versées aux entreprises afin de les contraindre à respecter divers critères environnementaux. S’agissant des transitions agricoles, il a plaidé aussi pour le concept « de production maximum durable », évoquant une politique ciblée auprès des 1 000 agriculteurs à installer chaque année en Bretagne. Loïg Chesnais-Girard veut aussi affirmer une « politique régionale de l’arbre ». Parmi ses objectifs : poursuivre les efforts autour du développement des haies et soutien à la filière bois qui emploie 15 000 salariés aujourd’hui.

      Sa liste « La Bretagne avec Loïg » prévoit par ailleurs une prime de 3 000 € pour l’accompagnement à la mobilité. « Pour certains métiers et dans certains territoires. » Ou encore un forfait mensuel de 15 € pour les 12-30 ans leur permettant de se déplacer en illimité et sans engagement sur le réseau de transport Breizh Go. Enfin, s’il est élu, un effort budgétaire sera engagé pour aider une partie de la population à financer le renouvellement des assainissements individuels.

    • Les promesses à Macron :

      Lors de sa visite à Quimper, jeudi 21 juin (2018), Emmanuel Macron a dévoilé son projet de décentralisation accrue. Il a notamment affirmé vouloir soutenir les langues régionales.Serait-ce la fin de la France jacobine ? C’est ce qu’a laissé entendre Emmanuel Macron lors de son déplacement dans le Finistère où il a promis de faire de la Bretagne un « laboratoire » de la décentralisation. Parmi ses nombreuses promesses, celle de soutenir « les langues régionales qui ont un vrai rôle à jouer ». Concluant son discours par un « Bevet Breizh » (« Vive la Bretagne »), le président a donné espoir à de nombreux régionalistes.

      https://www.liberation.fr/france/2018/06/23/quel-est-le-statut-des-langues-regionales-en-france_1661183

      On nous parle de « crise » gouvernementale, alors qu’il ne s’agit que d’un cafouillage de plus de la part de l’exécutif macronien.

      #amateurisme
      (N’est pas jacobin qui veut) ...

  • Tchad : le président Déby a-t-il été tué par un de ses officiers ? - Mort du président tchadien Idriss Déby - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/dossiers/mort-du-president-tchadien-idriss-deby/tchad-le-president-deby-a-t-il-ete-tue-par-un-de-ses-officiers-29-04-20

    Les circonstances de la mort du président tchadien, Idriss Déby Itno, la semaine dernière, demeurent mystérieuses. Mais les langues se délient. Un de ses officiers aurait tiré sur le maréchal.
    […]
    Accompagné de son aide de camp Khoudar Mahamat Acyl, frère de la première dame, le Président Idriss Deby Itno arrive dans la zone de Nokou, dans la province du Kanem, le week-end du 17 avril. Il s’installe à son QG situé à une cinquantaine de kilomètres du front, où se déplacent des pick-ups rebelles lourdement armés, suivis par des aéronefs français qui communiquent leurs positions à l’état-major de Déby. Une aide indispensable dans la guerre du désert. Un opérateur des Forces spéciales françaises fait l’interface. Grâce à ses moyens techniques, il transmet les renseignements des capteurs français aux officiers tchadiens. La bataille, très mobile, a été engagée, sans que vraiment un camp l’emporte sur un autre.

    D’où la venue du « patron ». Idriss Déby convie plusieurs responsables militaires à une réunion sous sa tente. À la fin, serait arrivé un général, cousin de l’opposant Yaya Dillo, en fuite depuis que la police, équipée de blindés, a voulu l’arrêter, le 28 février, à son domicile. Sa mère et l’un de ses petits-fils ont été tués. Lui a été exfiltré par des fonctionnaires qui croyaient, dira l’opposant, intervenir sur des rebelles. Le général qui entre dans la tente de Déby, deux mois plus tard, est un parent de la défunte. Il arrive d’un poste avancé qui protège le QG du maréchal. « Eh rebelle, qu’est-ce que tu fais ici ? », lui aurait lancé Idriss Déby, pour qui le mot « rebelle » ne désigne pas l’ennemi venu de Libye. Il traduit le ressentiment qu’il a envers ce général, qui avait refusé de s’associer à l’attaque du domicile de l’opposant Yaya Dillo. « Vous devriez nous rendre le corps de notre tante que vous avez sauvagement assassinée et dont vous confisquez le corps jusqu’à présent… » Une parole de trop qui aurait mis le maréchal hors de lui.

    Idriss Déby aurait sorti son pistolet et abattu à bout portant l’officier. Dans la foulée, une rafale retentit. C’est le cousin du général abattu, le sous-lieutenant Umaru Dillo Djérou, qui aurait tiré sur le Président Déby. Suit une fusillade qui cause la mort de plusieurs militaires et en blesse d’autres, dont le général Taher Erda, le patron du renseignement, légèrement touché.

    Paris informé sur-le-champ
    Grâce à ses officiers de liaison, Paris est informé sur-le-champ de la mort du Président tchadien. Son fils, le général Mahamat « Kaka », qui se trouvait à l’extérieur, sur le champ de bataille, est joint en premier par les autorités françaises. Il aurait parlé avec Emmanuel Macron. Le chef d’état-major général des armées, le général Abdelkerim Daoud, est appelé à son tour. Il est alors convenu que le général Mahamat Idriss Déby à la tête du pays est la solution pour une transition, sans que les mystères qui entourent la mort de son père ne soient révélés.

  • Avec la mort de Déby, la France perd un allié aussi précieux qu’encombrant - Mort du président tchadien Idriss Déby - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/dossiers/mort-du-president-tchadien-idriss-deby/avec-la-mort-de-deby-la-france-perd-un-allie-aussi-precieux-qu-encombra

    Saisissant raccourci. Quelques heures à peine séparent la confirmation du triomphe électoral d’Idriss Déby Itno, vainqueur, le 11 avril, d’un scrutin joué d’avance, de l’annonce de sa mort, des suites des blessures subies au combat le week-dernier, lors d’un accrochage survenu dans le nord du pays avec les insurgés du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), énième avatar d’une rébellion perpétuelle.
    […]
    « Déby tient seul le gouvernail, confiait, voilà peu, un expert du renseignement français. Le jour où il disparaît, son pays risque de sombrer dans le chaos. Du fait, notamment, des rancœurs accumulées au fil des ans au sein de son propre clan. Il y a du vertige dans l’air ». « La guerre de succession sera féroce », prédit, quant à lui, l’universitaire Roland Marchal. N’anticipons pas. Dans l’immédiat, c’est à son fils Mahamat Idriss, un général 4-étoiles de 37 ans qu’échoit, à la tête d’un Conseil militaire, la conduite d’une transition de dix-huit mois. Et, dans l’immédiat, celle de la mise au pas du FACT.

  • Bertrand Fessard de Foucault, Surzurois touché par une forme longue de la covid, va témoigner dans un livre - Vannes-Auray : il y a un an, la covid - Le Télégramme

    La PQR parle de forme longue de covid mais l’article n’évoque rien de spécifique au #covid_long, ce qui est évoqué semble surtout des séquelles de la réanimation, de l’intubation et du coma

    https://www.letelegramme.fr/dossiers/vannes-auray-il-y-a-un-an-la-covid/bertrand-fessard-de-foucault-surzurois-touche-par-une-forme-longue-de-l


    Bertrand Fessard de Foucault, Surzurois et ancien diplomate, a été parmi les premiers contaminés par la covid à Surzur.

    Ancien diplomate résidant à Surzur, Bertrand Fessard de Foucault a été touché dès début mars 2020 par la covid. Il va écrire un livre pour témoigner des effets de la maladie dont il a mis plusieurs mois à se remettre.

    C’est le jour de ses 78 ans que Bertrand Fessard de Foucault, habitant de Surzur et ancien diplomate dépêché aux quatre coins du monde, témoigne de son parcours du combattant depuis sa contamination à la covid-19. « Dans la soirée du 4 mars 2020, une forte fièvre me cloue au lit. La nuit suivante, c’est mon corps qui me lâche. Emporté aux urgences de Vannes, je suis détecté positif à la covid-19. Mon état se dégrade rapidement. Je me souviens de l’extrême gentillesse et bienveillance du personnel médical. Le 10 mars, ce dernier m’informe qu’il faut me mettre dans le coma. Juste avant, j’appelle ma fille, Marguerite, pour lui dire simplement que je ne l’appellerais plus pendant un petit moment, qu’elle ne s’inquiète pas, que nous nous retrouverons rapidement. Le 23 mars, je suis extubé et passe à une ventilation non invasive intermittente et nocturne », explique Bertrand Fessard de Foucault.

    « Remercier le personnel médical exceptionnel que j’ai côtoyé »
    L’ancien diplomate prévient que « se réveiller du coma n’est pas anodin. C’est le début de réapprentissages : la parole, la marche, l’équilibre… ». Sorti de l’hôpital le 29 mai, le septuagénaire rechute deux jours après. « Un streptocoque me renvoie à l’hôpital, puis en maison de repos. Ce n’est que fin juillet que je rentre pour de bon à la maison ».

    L’homme n’est cependant pas encore totalement remis. « En octobre 2020, je peux commencer à me promener, très essoufflé et fatigué. Le 13 octobre, je mets seul mes chaussures, puis mon pantalon, mais je reste épuisé en permanence. Ce n’est que le 18 février 2021 que je reprends ma voiture. J’avais peur de me remettre au volant. Je suis vacciné depuis le 2 avril avec Moderna. Seule ma fille a été épargnée de la contamination, mais elle subit comme tous les jeunes les restrictions. La jeunesse a perdu un an de ses folles années d’insouciance. Il n’y a qu’en temps de guerre, où l’on supprime le droit d’aller à l’école ». Bertrand Fessard de Foucault va témoigner de cette forme longue de la covid dans un livre, « surtout pour remercier le personnel médical exceptionnel que j’ai côtoyé ».

  • Pr Karine Lacombe : « Avec la vaccination, un retour à la vie normale est possible à la rentrée » - coronavirus campagne de vaccination - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/dossiers/coronavirus-campagne-de-vaccination/pr-karine-lacombe-avec-la-vaccination-un-retour-a-la-vie-normale-est-po

    […]
    La France a suivi l’exemple du Royaume-Uni en espaçant le délai entre les deux injections. Est-on sûr que la vaccination sera aussi efficace ?
    D’abord, allonger cet espacement est une possibilité, pas une obligation. Et si on la propose, c’est parce que la production de vaccins ne suit pas. La seconde injection du vaccin Pfizer, celui que l’on utilise en France aujourd’hui, doit être administrée entre 21 et 42 jours après la première. Sur l’efficacité avec un espacement plus long, je reste très vigilante : les données dont on dispose sur l’efficacité reposent sur une vaccination à 21 jours d’intervalle, pas plus.

    Or, après la première injection, on arrive à 50 % de protection. Ensuite, la protection baisse progressivement. Si l’on attend trop pour la seconde dose, le taux d’anticorps à booster sera plus élevé. Donc plutôt que d’espacer les injections, il faudrait que l’on produise davantage de doses. Une solution consiste dans le transfert de technologie, la cession de brevets entre labos, pour que la production prenne un nouvel élan.

    Sait-on quel pourcentage de la population devra être vacciné pour en finir avec la propagation ?
    C’est difficile à dire, sans doute plus de 70 %. Si on considère qu’une partie des gens ont attrapé la Covid-19 et bénéficient donc des anticorps protecteurs, c’est forcément moins.

    Vous vous êtes fait vous-même vacciner récemment. Pourtant, vous avez contracté la maladie en septembre 2020…
    En effet, car cette maladie a une particularité : les anticorps acquis, c’est-à-dire ceux qu’on développe parce qu’on a été contaminé, sont moins immunogènes, moins protecteurs, que ne l’est le vaccin. Ce n’est pas le cas de la rougeole, où la maladie est aussi protectrice que le vaccin.

    Certains de vos confrères ont suggéré de rendre obligatoire la vaccination des soignants. Qu’en pensez-vous ?
    Je n’y suis pas favorable. Dans ce cas, que va-t-on faire de ceux qui refusent de se faire vacciner ? Leur demander de ne pas venir travailler ? C’est inenvisageable : nous avons besoin de chaque soignant pour s’occuper des malades.

  • Vaccin : à cause de la 6e dose, Pfizer va réduire le nombre de flacons livrés à la France - La course au vaccin contre la covid-19 - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/dossiers/la-course-au-vaccin-contre-la-covid-19/vaccin-a-cause-de-la-6e-dose-pfizer-va-reduire-le-nombre-de-flacons-liv


    La Belgique a constaté, comme en France, que l’on pouvait extraire d’un flacon de vaccin Pfizer six doses, et non cinq, comme le recommande le laboratoire.
    AFP

    Les flacons de vaccin Pfizer contiennent finalement six doses, et non cinq. Dès lors, le laboratoire va diminuer le nombre de flacons livrés à la France.

    Après la Belgique, c’est au tour de la France de déchanter. Le laboratoire Pfizer va en effet réduire le nombre de flacons de vaccin anti-covid-19 livrés dans le pays, a confirmé l’entreprise pharmaceutique au Télégramme. Une annonce qui n’a rien à voir avec les difficultés d’approvisionnement du laboratoire, qui l’obligent déjà à réduire un temps la voilure dans toute l’Europe.

    Cette fois, la décision est liée à la 6e dose. L’Agence européenne des médicaments (EMA) a en effet constaté, le 8 janvier dernier, qu’un flacon de vaccin Pfizer ne contenait pas cinq doses, comme cela était indiqué, mais pouvait aller jusqu’à six. Une portion supplémentaire qui permettait aux États de gagner 20 % de vaccin par fiole et de vacciner davantage de personnes gratuitement.

    Le contrat porte sur le nombre de doses
    Or, rappelle le laboratoire, « les commandes passées par les États auprès de Pfizer ont toujours été basées sur un nombre total de doses, et non de flacons ». Prenant acte de la décision de l’EMA, la firme considère qu’il y a donc lieu pour elle de réduire le nombre de flacons livrés, puisqu’une fiole contient plus de doses qu’annoncé.

    « Nous allons tenir nos engagements de livraison auprès des États conformément aux commandes qui ont été passées », rappelle néanmoins Pfizer au Télégramme. Autrement dit, la France recevra toujours le même nombre de doses commandées, mais dans moins de contenants : pour 100 portions, il faudra désormais 16,6 flacons, contre 20 auparavant. Sur une semaine, cela représente 17 000 fioles en moins.

    Reste qu’en appliquant cette règle à tous les pays qui lui ont passé commande, le laboratoire réalise ici une économie d’échelle non négligeable. Autant de flacons disponibles que Pfizer pourrait revendre à d’autres pays. La firme précise d’ailleurs que ses objectifs de production en 2021 ont été revus à la hausse, passant de 1,3 à 2 milliards de doses, grâce, notamment, à ce recalibrage en six doses.

    Des gestes particuliers
    Pour les acteurs de santé, cette annonce n’est pas forcément une bonne nouvelle. Dans les centres de vaccination, cette 6e dose gratuite en plus était vue comme une bouffée d’oxygène pour vacciner plus de personnes - et plus vite -, alors que les centres croulent sous la demande.

    Surtout, tout le monde ne peut extraire, dans les faits, la fameuse 6e dose. Selon l’EMA, cela nécessite un certain type de seringues et une manière particulière de s’y prendre. « Des références doivent être passées aux différents établissements pour rappeler les conditions dans lesquelles il faut extraire cette 6e dose, à la fois sur les gestes et le matériel », indiquait Olivier Véran, ministre de la Santé, dès le 13 janvier, évoquant « un vrai défi ».

    En Belgique, où le laboratoire applique également cette nouvelle règle, la Flandre a annoncé mardi soir qu’elle suspendait provisoirement la vaccination dans les hôpitaux avec le vaccin de la firme. Selon la région, Pfizer n’est plus « en mesure de garantir une sécurité d’approvisionnement de ses vaccins dans les prochaines semaines ».

  • Certains émeutiers du Capitole voulaient « capturer et assassiner des élus », selon le parquet fédéral américain
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/01/15/violences-au-capitole-certains-emeutiers-voulaient-capturer-et-assassiner-de

    Un grand nombre des personnes mises en cause jusqu’à présent ont été facilement identifiées par le FBI grâce aux multiples photos et vidéos publiées. M. Trump a de son côté été mis en accusation mercredi pour « incitation à l’insurrection », pour avoir encouragé ses partisans à marcher sur le Congrès.

    Plus de 20 000 soldats de la garde nationale ont été mobilisés à Washington, dont le centre était verrouillé tôt vendredi, par crainte de nouvelles violences en lien avec l’investiture de Joe Biden, le 20 janvier.

    • on retrouve dans divers medias américains le fait que les enquêtes fédérales semblent converger vers la même conclusion : un groupe d’énervés était vraiment là pour en découdre et trucider du parlementaire :

      https://www.politico.com/news/2021/01/15/feds-edge-closer-to-sedition-charge-459573

      Mais en même temps c’est étonnant. C’est le truc qui était en haut des titres du washington post, du new-york times aussi en début de journée, et qui disparaît au fil des heures...

      En gros ils additionnent les trois gus QAnon qui se targuent d’avoir rencontré des représentants républicains pour organiser le coup du capitole, plus le fait qu’untel avait des colliers plastiques permettant de menotter dans l’enceinte du capitole, plus le fait que les flics aient confisqué plein d’armes à feu (ce qui au étaits-unis n’est pas le truc très original).

      Au bout du bout ça fait pas encore corps j’ai l’impression.

    • États-Unis.Des dizaines d’émeutiers du Capitole étaient surveillés pour risque terroriste
      https://www.courrierinternational.com/article/etats-unis-des-dizaines-demeutiers-du-capitole-etaient-survei

      Alors que les arrestations liées à l’assaut du 6 janvier contre le Capitole se multiplient, le Washington Post révèle que des dizaines de manifestants pro-Trump étaient sur une liste de surveillance du FBI pour terrorisme. La plupart sont des #suprémacistes blancs.

      Selon des sources interrogées par le Washington Post et familières avec l’enquête du FBI dans ce dossier, “la plupart des personnes sur la liste de surveillance présentes à Washington ce jour-là sont des suprémacistes blancs présumés, dont la conduite passée a tellement alarmé les enquêteurs que leurs noms avaient déjà été saisis dans la base de données nationale de dépistage du terrorisme”.

      D’anciens et d’actuels responsables de la sécurité intérieure ont confié au journal que “la présence en un seul endroit de tant d’individus ainsi fichés est un autre exemple de l’échec des services de #renseignements qui a précédé l’attaque mortelle de la semaine dernière, qui a poussé les législateurs à s’enfuir pour sauver leur vie”.

      Ces révélations surviennent après la publication d’un autre article de l’influent quotidien. Ce dernier raconte l’échec du FBI à intervenir malgré un rapport interne faisant état de discussions en ligne au sujet d’une attaque contre le Congrès. Le Washington Post est d’avis que ces divulgations “soulignent les limites de ces listes de surveillance”, qui contiennent des centaines de milliers de noms, car “le fait d’inscrire le nom d’une personne sur la liste de surveillance ne signifie pas qu’elle sera surveillée en permanence, ni même la plupart du temps”.

      Des dizaines d’individus ont été arrêtés jusqu’ici en rapport avec l’assaut contre le Capitole, rappelle le journal, mais il reste à déterminer s’ils figuraient sur la liste de surveillance pour terrorisme. Des responsables américains du FBI et du ministère de la Sécurité intérieure “sont aux prises avec d’épineuses questions touchant la race, le terrorisme et les droits sur la liberté d’expression, alors que certains enquêteurs se demandent s’il aurait pu être fait davantage pour prévenir la violence de la semaine dernière”.

    • sur la préparation de l’assaut à l’avance :

      https://www.politico.com/news/2021/01/14/lawmakers-capitol-attackers-legal-459519

      Rep. Mikie Sherrill (D-N.J.) sent a letter Wednesday formally asking the Capitol Police and congressional officials to investigate the tours, which she said were unusual. In a Facebook video, she said the visits amounted to “a reconnaissance of the next day.”

      “The tours being conducted on Tuesday, January 5, were a noticeable and concerning departure from the procedures in place as of March 2020 that limited the number of visitors to the Capitol,” Sherrill and 33 colleagues wrote. “The visitors encountered by some of the Members of Congress on this letter appeared to be associated with the rally at the White House the following day.”

      Sherrill suggested that access raised the possibility that the visitors were casing the building for the assault that unfolded the next day.

      “Members of the group that attacked the Capitol seemed to have an unusually detailed knowledge of the layout of the Capitol Complex,” she wrote. “Given the events of January 6, the ties between these groups inside the Capitol Complex and the attacks on the Capitol need to be investigated.”

    • Capitole : un assaut spontané ? Pas si sûr - Le Capitole envahi par des pro-Trump - Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/dossiers/le-capitole-envahi-par-des-pro-trump/les-questions-se-multiplient-sur-le-caractere-spontane-de-l-assaut-cont

      Des colonnes d’attaquants disciplinés, une femme criant des instructions au mégaphone, des visites suspectes du bâtiment la veille : les questions se multiplient sur le niveau de préparation de l’assaut du 6 janvier contre le Capitole et la possibilité de complicités à l’intérieur de l’institution.

      Les experts ont souligné que les violences du 6 janvier étaient globalement chaotiques, désorganisées et typiques d’une émeute spontanée. Mais les vidéos, photos et communications analysées depuis ces violences menées par des partisans de Donald Trump suggèrent un niveau inquiétant de préparation.

      Sur une vidéo, une douzaine d’hommes vêtus d’un attirail militaire grimpent, par exemple, en file indienne les marches du Capitole, traversant la foule des manifestants jusqu’aux portes du bâtiment.

      Et à l’intérieur, plusieurs hommes ont été photographiés portant des liens en plastique pouvant être utilisés comme des menottes, ce qui a été interprété comme une potentielle volonté de prendre des otages.

      Oui, quelqu’un à l’intérieur du bâtiment a été complice
      Plusieurs élus ont, par ailleurs, remarqué que les manifestants pro-Trump qui ont vandalisé le bureau de Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants, semblaient familiers du bâtiment, qui tient pourtant du labyrinthe. « Ils savaient où aller », a déclaré le démocrate James Clyburn. « Oui, quelqu’un à l’intérieur du bâtiment a été complice », a-t-il ajouté.

      « Signes de coordination »
      Une quinzaine de personnes ont été arrêtées et le ministère de la Justice a prévenu que plus de 200 autres pourraient être inculpées. Mais la justice n’utilise pas les termes « conspiration » ou « complot » pour décrire les violences du 6 janvier.

      Ce vendredi, Michael Sherwin, procureur de Washington qui supervise l’enquête, a indiqué qu’elle révélait des « signes de coordination », notamment des communications entre ceux qui étaient à l’intérieur du bâtiment et ceux à l’extérieur.

      Découvrir s’il y avait une « structure de commandement globale » et des équipes organisées est la « priorité n°1 » des enquêteurs, a-t-il insisté.

      « Cela va prendre des semaines, si ce n’est des mois pour découvrir les réelles motivations de certains de ces groupes », a-t-il dit. Mais « il n’y a pas de preuve à ce stade de l’existence d’équipes chargées de tuer ou capturer, voire d’assassiner ».

      « Visites de reconnaissance » la veille
      L’élue démocrate Mikie Sherrill a affirmé que des groupes de partisans de Donald Trump avaient effectué des « visites de reconnaissance » du Capitole la veille, des visites qu’elle a qualifiées de « suspectes ».

      « Ces visiteurs n’ont pu avoir accès au complexe du Capitole que par l’intermédiaire d’un élu ou d’un employé du Congrès », a-t-elle noté dans une lettre ouverte à la police du Capitole.

      Une vidéo attire particulièrement l’attention. On y voit plusieurs manifestants qui se regroupent dans une pièce du Capitole pour décider de la suite à donner après avoir réussi à pénétrer dans le bâtiment.

      Une femme arborant un chapeau rose donne des instructions au mégaphone à ceux qui ont pu pénétrer dans le bâtiment, à travers une vitre brisée. « Il y a deux portes dans l’autre pièce. Une à l’arrière et une à droite quand vous entrez », lance-t-elle. « Il faudra vous coordonner si vous voulez prendre ce bâtiment ».

      Signes de « terrorisme »
      Mais pour Matthew Feldman, du centre de réflexion britannique Center for Analysis of the Radical Right, cela ne suffit pas pour parler d’opération planifiée ou de conspiration. « Les manifestants n’apparaissaient pas organisés, mais il est clair que dans la foule, il y en avait certains qui étaient organisés », estime-t-il, notant la présence de membres de groupes d’extrême droite connus pour leur violence comme les Three Percenters, Oath Keepers et les Proud Boys.

      D’après lui, leur présence, la découverte de bombes artisanales non loin de là, les menaces verbales et les appels à capturer des élus du Congrès représentent des signes de « terrorisme ». « Il y avait une foule d’émeutiers (…) et au milieu, il y avait des terroristes intérieurs » qui étaient « clairement en train de planifier quelque chose ».

      Ce vendredi, Nancy Pelosi elle-même a paru donner crédit à une coordination d’émeutiers. « Si, en fait, il s’avère que des membres du Congrès ont été complices de cette insurrection, s’ils ont aidé et encouragé ce crime, il pourrait y avoir des mesures prises au-delà du Congrès, en matière d’inculpations », a-t-elle dit.

  • Après la rave de Lieuron, la mouvance « free » condamne une « répression disproportionnée » - Rave-party illégale à Lieuron pour le Nouvel an - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/dossiers/rave-party-illegale-a-lieuron-pour-le-nouvel-an/apres-la-rave-de-lieuron-la-mouvance-free-condamne-une-repression-dispr


    Près de 2 500 teufeurs s’étaient retrouvés à Lieuron pour fêter le Nouvel an.
    Jean-François Monier/AFP

    Publication d’une tribune, manifestations… Après la rave du Nouvel an de Lieuron (35), les amateurs de « free parties » s’unissent pour dénoncer une répression qu’ils jugent « disproportionnée ».

    « Teufeurs » radicaux ou « raveurs » légalistes, la mouvance des « free parties », rarement unie, fait front commun pour condamner une « répression disproportionnée » après la fête sauvage de Lieuron, qui a réuni environ 2 500 personnes pour le Nouvel an. Soupçonnées d’avoir participé à l’organisation de cette rave party, quatre personnes ont été mises en examen, notamment pour mise en danger de la vie d’autrui. Un jeune homme de 22 ans est écroué depuis le 4 janvier.

    « Cette répression est disproportionnée. Nous demandons la libération immédiate de ce participant qui n’est absolument pas un des organisateurs », indique Robin, acteur du mouvement et référent de la Coordination nationale des sons et du fonds de soutien juridique aux « sound systems ».

    « Un geste politique après une année de tristesse »
    Plusieurs comités représentant tous les courants de la « free » appellent à des manifestations, samedi, dans plusieurs villes de France, « pour le droit à la culture », dans le cadre des « marches des libertés contre la loi de sécurité globale ».

    Nommé #Culture4Liberty, le collectif d’organisations, dont le Syndicat des organisateurs culturels libres et engagées (SOCLE), demande « la libération immédiate de l’un des organisateurs présumés de la rave party bretonne et l’arrêt de toutes les poursuites judiciaires démesurées contre les fêtes alternatives ». Le mouvement est sorti du bois il y a quelques jours à l’occasion d’une tribune publiée dans Libération, signée des « organisateurs de la rave party du Nouvel An », en revendiquant « un geste politique après une année de tristesse, d’anxiété et de privations ».

    En forme de profession de foi, les signataires estiment que « la fête, espace de liberté, est un besoin inaliénable, et le reflet de toute une partie de la société que nos gouvernants ne pourront éternellement continuer d’ignorer ».

    La « lente dégradation » des relations avec les autorités
    Près de 4 000 fêtes techno non déclarées en pleine nature, devenues avec la pandémie la bête noire des autorités, sont organisées chaque année en France. Importées en France au début des années 90 par Spiral Tribe, un sound system britannique (groupe d’organisation de soirées), les free parties sont conçues comme des « zones d’autonomie temporaires et festives », selon les préceptes du théoricien anarchiste américain Hakim Bey.

    Pour Patrick Rognant, historien de la rave, « les autorités n’arriveront pas à empêcher les free parties où il y a très peu d’incidents, beaucoup moins que dans un festival rock autorisé ».

    « Ces dernières années, il y a eu une lente dégradation des relations entre les free parties et les autorités qui ne souhaitent plus trouver de solutions », déplore pour sa part Samuel Raymond, directeur de l’association Free Form qui œuvrait pour des conciliations, et qui a préféré récemment jeter l’éponge.

    Président de Technopol, l’association historique de défense des musiques électroniques qui organise la Techno-parade de Paris, Tommy Vaudecrane suggère de son côté que les free parties relèvent du ministère de la Culture plutôt que de celui de l’Intérieur : « La free est d’abord une composante importante de l’écosystème des musiques électroniques ». Pour l’ancien ministre de la Culture Jack Lang, « le dialogue doit absolument reprendre pour définir une règle du jeu »