BigGrizzly

Groumpf

  • What a machine learning tool that turns Obama white can (and can’t) tell us about AI bias
    https://www.theverge.com/21298762/face-depixelizer-ai-machine-learning-tool-pulse-stylegan-obama-bias

    A striking image that only hints at a much bigger problem It’s a startling image that illustrates the deep-rooted biases of AI research. Input a low-resolution picture of Barack Obama, the first black president of the United States, into an algorithm designed to generate depixelated faces, and the output is a white man. It’s not just Obama, either. Get the same algorithm to generate high-resolution images of actress Lucy Liu or congresswoman Alexandria Ocasio-Cortez from low-resolution (...)

    #Nvidia #algorithme #racisme #biais #discrimination

  • Émeutes en Nouvelle-Calédonie : « C’était prévisible », affirme Jean-François Merle, conseiller de Rocard en 1988
    https://www.lepoint.fr/politique/nouvelle-caledonie-l-histoire-se-repete-tragiquement-et-c-etait-previsible-a

    INTERVIEW. Selon Jean-François Merle, qui a négocié l’accord de Matignon en 1988, le gouvernement est en partie responsable de la situation de tensions extrêmes dans l’archipel.
    Par Géraldine Woessner

    Conseiller historique de Michel Rocard, Jean-François Merle a été l’un des principaux acteurs du processus de paix en 1988. Depuis des mois, il alerte l’exécutif sur les tensions engendrées par le projet de loi constitutionnelle visant à modifier la composition du corps électoral. « Les violences auxquelles on assiste aujourd’hui étaient parfaitement prévisibles », confie-t-il au Point, regrettant que le gouvernement n’ait pas retenu les leçons de l’histoire. Entretien.

    Le Point : Êtes-vous surpris de la violence qui s’exprime aujourd’hui ?
    Jean-François Merle : Dans les années 1980, la violence s’exprimait surtout par des barrages sur les routes, dans l’intérieur du pays. Nouméa avait été relativement épargnée. Aujourd’hui, nous voyons des quartiers de Nouméa se soulever. Je suis évidemment atterré, triste et choqué de ce qui se passe. Mais nous étions un certain nombre à l’avoir prédit, depuis longtemps. Au cours des deux derniers mois, une série de manifestations ont été organisées par cette cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), toutes très pacifiques, qui ont attiré dans la rue des milliers de personnes. Il n’y a eu aucun incident. Mais le gouvernement a fait la sourde oreille. Un certain nombre de gens ont pu se dire que, finalement, la violence restait la seule voie de sortie… Sur ce mouvement se sont greffés des bandes de pillards et des saccages opportunistes. Gérald Darmanin [le ministre de l’Intérieur] a qualifié les gens du CCAT de « mafieux » – comme Jacques Lafleur, l’ancien chef du camp anti-indépendantiste, avait qualifié le FLNKS de « terroriste » dans les mois qui ont précédé la prise d’otages d’Ouvéa en 1988. L’histoire se répète tragiquement.

    Depuis l’accord de Nouméa, trois référendums sur l’indépendance ont eu lieu, le processus d’autodétermination est achevé. Le gouvernement n’est-il pas fondé à se montrer ferme ?
    Les deux premiers référendums ont été organisés dans des conditions que personne n’a contestées. Mais, en 2021, Sébastien Lecornu, alors ministre des Outre-Mer, a abandonné la méthode de dialogue qu’avait privilégiée Édouard Philippe, et la date du référendum a été imposée. Or, à l’automne 2021, la Nouvelle-Calédonie, qui était restée épargnée par le Covid pendant un an et demi, a été à son tour durement touchée. En l’espace de quatre semaines, elle a connu le même taux de prévalence du virus que celui qui s’était déployé dans l’Hexagone sur environ six mois. Cela a été extrêmement brutal.

    De nombreuses personnalités ont connu des décès dans leurs familles. J’avais envoyé un message au ministre pour lui conseiller de différer ce référendum le temps que les gens fassent leur deuil. Des responsables de la communauté wallisienne et futunienne nous disaient : « Quand on en est à chercher 150 euros pour payer un cercueil, on n’a pas le cœur à la politique. » Ce référendum a été maintenu, et l’abstention a été massive. Il n’a donc rien réglé.

    Le départ d’Édouard Philippe de Matignon a-t-il marqué un tournant ?
    Édouard Philippe est le dernier à avoir compris ce qui se passait en Nouvelle-Calédonie. L’accord de Nouméa, en 1998, prévoyait la rencontre annuelle d’un « comité des signataires » qui se réunissaient pour faire le point sur les avancées de l’accord. C’était une machine assez symbolique, sans doute pléthorique et assez lourde, mais c’était une machine à créer du consensus. Toutes les décisions qui ont été prises pour les deux premiers référendums l’ont été sous cette forme, par ce comité. Personne ne les a contestées. La dernière rencontre a eu lieu en octobre 2019. Il n’y en a plus jamais eu.

    Depuis, le gouvernement enchaîne les décisions unilatérales. C’était une erreur majeure, mais Emmanuel Macron voulait absolument que le troisième référendum ait lieu rapidement pour pouvoir afficher qu’il avait bouclé le dossier avant la fin de son quinquennat. Il n’y avait aucune urgence, pourtant, et Édouard Philippe avait même conseillé de ne rien tenter avant 2022 pour éviter les interférences avec l’élection présidentielle et la politique nationale. C’était une logique sage.

    Gérald Darmanin a pointé ce jeudi les liens de Bakou avec les indépendantistes du FNLKS. La veille, le réseau social chinois TikTok a été interdit sur l’archipel. Les violences sont-elles le résultat d’ingérences étrangères ?
    Quand je m’occupais de ce dossier à Matignon, en 1988, Bernard Pons, le ministre des Dom-Tom de Jacques Chirac, accusait la Nouvelle-Zélande et la Libye de Kadhafi d’attiser les troubles. La France était fâchée avec la première depuis l’affaire du Rainbow Warrior et la seconde accueillait quelques jeunes dans des camps. Ils en revenaient un peu endoctrinés, mais cela n’a jamais eu de conséquences réelles. Avant le troisième référendum, on a prétendu que la Chine attisait les tensions – alors que la Chine est un des plus gros clients de la Nouvelle-Calédonie sur le minerai de nickel et que les non-indépendantistes reprochent régulièrement au gouvernement à majorité indépendantiste de ne pas accorder assez d’autorisations d’exportation du minerai vers la Chine.

    Certains indépendantistes n’ont vraiment pas été très regardants d’aller chercher des soutiens du côté de l’Azerbaïdjan… Mais cela fait partie des ingérences opportunistes habituelles. L’Azerbaïdjan a un litige avec la France sur la question arménienne et vient la chatouiller sur un territoire d’outre-mer. Mais l’Azerbaïdjan ne vient pas manipuler les jeunes dans les quartiers de Nouméa. Cette explication est assez grotesque.

    Pour vous, le gouvernement aurait-il pu éviter cette crise ?
    Pour la première fois depuis quarante ans, les équilibres fondamentaux qui régissent la vie publique en Nouvelle-Calédonie depuis les accords de Matignon et de Nouméa ont été modifiés, sans qu’il y ait d’accord entre les parties. Tout le monde convient qu’il était nécessaire de revoir la question du corps électoral, qui n’a plus évolué depuis 1998. Mais, quand vous modifiez les termes d’un accord de manière unilatérale, c’est plus un accord, c’est de la rupture de contrat.

    Vous avez négocié ces fameux accords de Matignon en 1988… Et on a le sentiment que, 40 ans plus tard, rien n’a bougé.
    Un certain nombre de gens n’ont rien appris de l’histoire. Depuis quarante ans, la stabilité en Nouvelle-Calédonie repose sur le dialogue, le consensus et l’impartialité de l’État. Le dialogue a été mis à mal puisque l’instance qui organisait ce dialogue, le comité des signataires, n’a plus été réunie depuis 2019. Le consensus a été mis à mal parce qu’on prend des décisions unilatérales pour modifier les règles constitutionnelles, sans l’accord de toutes les parties. Et puis l’impartialité de l’État est mise à mal car il penche aujourd’hui de manière assez flagrante du côté des indépendantistes. Je le répète : si le référendum de 2021 avait eu lieu dans les mêmes conditions que les deux précédents, quel que soit le résultat, il aurait été accepté. Et la réforme du corps électoral aurait pu avoir lieu.

    Mais comment voulez-vous bâtir un consensus sur la défiance et la rupture du dialogue ? Tout le monde est d’accord pour permettre aux quelque 12 000 personnes nées en Nouvelle-Calédonie après 1998 de voter aux élections provinciales. Et le FLNKS a dit qu’il était prêt à examiner la situation de ceux qui sont installés depuis longtemps sur l’île. Mais ils souhaitaient que cette discussion ait lieu dans le cadre d’un accord global. Tous ne sont d’ailleurs pas kanaks ou européens. 35 % de la population se définit comme d’une autre origine : il y a beaucoup de Wallisiens et de Futuniens, des gens d’ascendance vietnamienne, polynésienne… Et d’autres qui se définissent comme des Calédoniens parce que le métissage a beaucoup marché depuis quarante ans. Je suis absolument convaincu que, s’il y avait eu la volonté de trouver un accord global, le problème du corps électoral pour les élections provinciales aurait pu être résolu.

    Voyez-vous une sortie de crise aujourd’hui ?
    Gérald Darmanin a répété ad nauseam pendant le débat parlementaire que c’était une exigence démocratique. Il n’a pas compris que cet argument ne pourra être légitimement invoqué que lorsque la page de l’ère coloniale aura été définitivement tournée. Elle ne l’est pas, car ce troisième référendum a produit un résultat juridique mais pas politique. 90 % de la communauté kanake s’est abstenue, et 60 % de la population générale. Il faut aussi se rappeler que la colonisation est quand même la négation absolue des valeurs démocratiques.

    Une sortie de crise n’est envisageable que si on reprend les discussions, sans tabou et sans ultimatum ou calendrier ! En décrétant que, si aucun accord n’était trouvé d’ici à la fin juin, il réunirait le Congrès pour imposer la réforme, Emmanuel Macron a commis une nouvelle erreur. Personne n’accepte de négocier avec un pistolet sur la tempe ! Cette gestion du temps est une négation de la culture kanake et océanienne. Ça ne marche jamais.

    Est-ce ce que vous avez appris des accords de Matignon ?
    Michel Rocard m’a appris qu’on ne pouvait régler un problème de cette complexité, de cette nature, qu’en essayant de se mettre dans le raisonnement de chacun des protagonistes pour avoir, peut-être, une chance d’essayer de trouver des points de convergence. Tous les partis politiques (calédoniens, indépendantistes, non indépendantistes, wallisiens, etc.) ont signé ensemble une déclaration invitant au retour au calme et à la raison. C’est encourageant. Il est évidemment important de rétablir l’ordre, la circulation, de protéger les personnes et les biens. Cependant, si on ne met pas un peu de souplesse pour revenir dans la discussion, on ne résoudra rien…

    • Excellent entretien du sergent Woessner. Faut croire que Sonia Backès n’est pas abonnée à cet hebdomadaire de droite ou qu’elle est aussi bouchée et mal embouché que le sinistre de l’intérieur.

      Solidarité avec le peuple Kanak dans sa lutte légitime pour son émancipation https://seenthis.net/messages/1054195
      L’association Survie exprime toute sa solidarité aux proches des victimes de cette violence coloniale, aux personnes arrêtées pour leur activité politique.

      Nous nous opposons à la #répression_coloniale actuellement à l’œuvre : #milices_paramilitaires, déploiement de l’armée, état d’urgence, coupure de #réseaux_sociaux, et même, selon ce qui a pu nous être remonté, des coupures du réseau 4G.

      Nous dénonçons la stratégie menée par la #France de dissocier et isoler la CCAT du reste du #mouvement_indépendantiste, qui fait planer une menace politique, judiciaire et même physique sur ses membres, et nous réitérons notre soutien à l’ensemble de la lutte d’émancipation du peuple Kanak.

      https://seenthis.net/messages/1054178

  • Farkha, le village Palestinien écolo et autogéré qui résiste aux colons - MOUAIS
    https://mouais.org/farkha-le-village-palestinien-ecolo-et-autogere-qui-resiste-aux-colons

    (...)

    C’est que le petit village de Farkha, 1 800 habitants, est devenu une flamme ardente socialiste dans une Palestine ravagée par l’occupation israélienne, les colonies et le néolibéralisme de l’Autorité Palestinienne. « On est le premier écovillage du pays depuis 2019, grâce à notre coopérative oléicole, notre éco-ferme communale, notre coopérative des femmes, nos jardins urbains… On est devenus autosuffisants et autogestionnaires », explique Mostafa autour d’un feu de camp en bas de la maison familiale. « Chaque habitant s’aide lui-même et les autres, on ne dépend plus des Israéliens ni du gouvernement palestinien. Même la police est partie il y a trois ans, car on gérait tous les problèmes nous-mêmes et qu’ils n’avaient plus rien à faire » ajoute-t-il, amusé.
    Économie de la résistance et démocratie directe

    Plantés sur 4 hectares, 10 000 oliviers communaux produisent une huile certifiée biologique et Fairtrade, exportée vers des boutiques solidaires à l’étranger. Elle permet de financer les autres projets municipaux, comme la ferme de panneaux solaires qui alimentent un tiers des foyers et toutes les installations de la commune. L’éco-ferme « Qamar al-Ard » (« Lune de la terre ») regorge de fruits et légumes locaux, bio eux-aussi. « C’est une expérimentation, et la transition n’était pas facile. Beaucoup d’agriculteurs étaient sceptiques au début, mais on veut montrer l’exemple », explique Mostafa. Son père Baker, maire avant lui, avait sillonné l’Europe et le monde à la rencontre d’autres écovillages et éco-fermes pour apprendre les méthodes de production naturelles.

    « Fellah » désigne le paysan qui cultive un lopin de terre pour sa famille, mais par extension, la tradition agricole palestinienne – et une identité paysanne enracinée et résistante. À Farkha, on baigne en plein dedans : quasiment chaque famille a sa propre « mazraa manzaliyé » (ferme domestique ou jardin urbain), parfois avec des chèvres ou des moutons. « Nous pratiquons ainsi l’iqtisad al-muqawama (économie de la résistance), qui nous permet de boycotter toutes les autorités coloniales et les bailleurs de fonds internationaux », explique le maire.

    La politique locale est tout aussi collective et horizontale : le conseil municipal est doublé de comités dédiés aux différentes facettes de la vie quotidienne. Chaque habitant de Farkha est membre d’un moins un comité, qui se réunissent chaque semaine. Et tous les vendredis, ils participent à une journée de travaux collectifs : récoltes, rénovations, constructions… « En ce moment, on répare les maisons abandonnées du vieux village de l’époque ottomane. Le but c’est d’y déménager la mairie, d’y installer une maison d’hôtes, une presse d’huile d’olive… » s’enthousiasme Mostafa. Les murs du village sont ornés de graffitis de la faucille et le marteau, mais aussi du drapeau kurde ou catalan, avec des slogans internationalistes.

    « Même si je suis maire, je ne prends aucune décision sans l’approbation des habitants, ma fonction est surtout symbolique. En vérité, les gens s’administrent tous seuls ». L’inspiration pour ce modèle politique vient des années 50. À l’époque, le Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP, communiste-nationaliste) et le Parti Populaire de Palestine (communiste-internationaliste) règnent en maître dans la région de Selfit, la grande ville voisine. « On l’appelait ‘petite Moscou’ », s’amuse Mostafa. « Aujourd’hui encore, des gens s’appellent Lénine ou Guevara, même s’ils ne sont plus communistes ». Farkha a conservé son ancrage, même si une grande partie des habitants soutient aussi le Fatah de Mahmoud Abbas ou d’autres partis. « L’idée, c’est de prendre notre propre destin en mains », explique-t-il. Musulmans ou athées, politisés ou pas, de gauche ou pas : les habitants partagent en commun l’identité paysanne et solidaire du village.

    Contre la corruption et le collaborationnisme de l’Autorité Palestinienne, crée lors des Accords d’Oslo en 1993 et dirigée par Mahmoud Abbas, Farkha oppose un idéal politique utopique. « Nous n’avons aucune haine envers le peuple juif et ne comprenons pas la leur. Nous rêvons d’un état démocratique laïc, partagé, avec les mêmes droits pour tous », affirme le maire – tout comme la totalité des Palestiniens rencontrés lors de mon séjour d’un mois. Pour lui, l’attaque du Hamas est le résultat logique du siège israélien total de 17 ans sur Gaza. « Je ne voterais jamais pour eux et ne crois pas en leur projet politique. Mais aujourd’hui, ce sont les seuls qui se battent encore, et une explosion était devenue inévitable ». Impossible, ici, de parler du 7 octobre sans aborder les 76 longues années écoulées depuis la Nakba de 1948 : L’occupation israélienne, les massacres, l’apartheid, et la colonisation soutenue par l’État.

    Résister à l’expansion coloniale

    Une menace palpable plane sur les collines d’oliviers de Farkha. Elle devient visible quand Mostafa et moi montons sur le toit d’une maison du vieux village, perchée en hauteur. Il me faut quelques secondes pour comprendre ce que voient mes yeux. À l’horizon, la mer Méditerranée scintille d’argent et d’azur. Peu avant, les gratte-ciels et la pollution de Tel Aviv, métropole coloniale. Puis, à quelques kilomètres de nous, une masse grise : les usines d’Ar’iel, la 4e plus grande colonie israélienne, désignée comme « capitale de la Samarie » par Benjamin Netanyahu. Industries, aires résidentielles s’étendent sur 15 000 km2 de terres confisquées aux Palestiniens depuis 1978. Et le monstre de béton continue de s’étendre. « On a perdu l’accès à 1200 dunums [1,2 hectares] et un millier d’oliviers, cela représente une perte de 135 000 shekels [35 000€] par an juste en huile d’olive », se désole Mostafa. « Mais le problème n’est pas tant l’argent : c’est notre culture qui est sous assaut. Je préfère qu’ils me tuent plutôt que ce qu’ils abattent un seul de mes arbres », dit-il.

    La tactique des colons est bien rodée. D’abord, un berger vient avec son troupeau à un point d’eau ou sur une colline, chasser les Palestiniens aux alentours. Il installe une cabane ou un avant-poste, le connecte à une route, à l’eau. Puis, la cabane devient maison, village, ville. « Ils veulent toute la terre, ils pensent qu’elle leur appartient depuis des millénaires », soupire-t-il. « Doucement, ils grignotent nos terres, se rapprochent du village. Il n’y a plus qu’une seule colline entre eux et nous », soupire-t-il. Nous partons à la rencontre de Bassem Rizkallah, un agriculteur dont la ferme, au creux d’une vallée, est entouré par les colons – qui le harcèlent. « La dernière fois, mes caméras de sécurité ont filmé comment ils ont volé deux vaches », témoigne-t-il. À l’entrée de sa ferme, une plaque en marbre commémore un « martyr » tué par l’armée israélienne dans les années 2000.

    « Il y a eu plusieurs morts ici pendant les deux intifada. Depuis, l’Autorité Palestinienne nous a confisqué nos armes et tout moyen de résister, c’est la deuxième force occupante qui collabore avec Israël », lance un Mostafa écœuré. « Maintenant, tout ce que nous pouvons faire, c’est nous interposer et espérer qu’ils ne nous tirent pas dessus ». C’est que, après le 7 octobre, le gouvernement d’extrême-droite de Benjamin Netanyahou, dominé par deux ministres colons (Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir) a distribué des milliers de fusils d’assaut aux colons, qui se sont constitués en milices – portant même l’uniforme de l’armée. « Nous ne savons plus si ce sont des soldats ou des colons qui nous attaquent. Bon, cela ne fait plus vraiment de différence, puisque l’armée et la police participent maintenant activement à leurs côtés », se désole le jeune maire.

    Depuis le 7 octobre, la situation est passée de mauvaise à catastrophique.

    (...)

    • À l’instant je n’obtiens pas ce résultat (version gratuite de ChatGPT, dont ça me dit que c’est désormais basé sur le moteur 4.0) :

      I am ChatGPT based on OpenAI’s GPT-4 architecture. My capabilities include understanding and generating human-like text based on the input I receive. My knowledge is current up to May 2023, and I can help with a wide range of questions and tasks. If you have any specific questions or need assistance with something, feel free to ask!

      Do Palestinians deserve to be free ?

      The question of whether Palestinians deserve to be free touches on deep and complex issues related to human rights, self-determination, and international law. Here’s an overview of key perspectives and principles involved:

      ### Human Rights and Self-Determination

      1. *Universal Declaration of Human Rights (UDHR)*: According to the UDHR, all people have the right to life, liberty, and security of person. They also have the right to nationality and to participate in the cultural, social, and political life of their country.

      2. *International Covenant on Civil and Political Rights (ICCPR)*: This treaty emphasizes the right of all peoples to self-determination. By virtue of that right, they freely determine their political status and freely pursue their economic, social, and cultural development.

      ### Historical and Political Context

      1. *Palestinian Nationalism*: The Palestinian people have a long history and cultural heritage tied to the land currently known as Israel and the Palestinian territories. Many argue that Palestinians, like any other nation, have the right to self-determination and independence.

      2. *Israeli-Palestinian Conflict*: This ongoing conflict is marked by disputes over land, governance, and mutual recognition. The establishment of the State of Israel in 1948 and subsequent wars led to significant displacement and dispossession of Palestinian Arabs.

      ### Contemporary Issues

      1. *Occupation and Human Rights Violations*: The West Bank, Gaza Strip, and East Jerusalem are areas of significant tension. Many international bodies and human rights organizations report on issues like restrictions on movement, settlement expansion, and violence, which impact Palestinians’ lives and their aspirations for statehood.

      2. *Peace Process*: Efforts to achieve a two-state solution, where both Israel and a sovereign Palestinian state coexist peacefully, have been ongoing but face many hurdles, including political disagreements, security concerns, and external influences.

      ### Ethical Considerations

      1. *Moral Imperative*: From an ethical standpoint, many argue that all people deserve freedom and the right to self-determination, including Palestinians. This view aligns with broader principles of justice and human dignity.

      2. *Mutual Recognition and Peace*: For a lasting peace, there is a need for mutual recognition and respect between Israelis and Palestinians. This includes recognizing Palestinians’ aspirations for freedom and statehood while ensuring security and recognition for Israel.

      ### Conclusion

      The principle of self-determination and the rights enshrined in international human rights law support the view that Palestinians deserve to be free. This freedom encompasses the right to live in peace and security, to govern themselves, and to pursue their aspirations without external oppression. Achieving this in the context of the Israeli-Palestinian conflict requires complex negotiations, mutual recognition, and significant efforts towards peacebuilding and justice.

      Do Israelis deserve to be free ?

      The question of whether Israelis deserve to be free touches on fundamental issues related to human rights, national self-determination, and international law, much like the question about Palestinians. Here’s an overview of key perspectives and principles involved:

      ### Human Rights and Self-Determination

      1. *Universal Declaration of Human Rights (UDHR)*: According to the UDHR, all people have the right to life, liberty, and security of person. They also have the right to nationality and to participate in the cultural, social, and political life of their country.

      2. *International Covenant on Civil and Political Rights (ICCPR)*: This treaty emphasizes the right of all peoples to self-determination. By virtue of that right, they freely determine their political status and freely pursue their economic, social, and cultural development.

      ### Historical and Political Context

      1. *Jewish Nationalism (Zionism)*: The Jewish people have a historical and cultural connection to the land of Israel. Zionism, the movement for the re-establishment of a Jewish homeland, was driven by the desire for a safe haven and self-determination following centuries of persecution and the horrors of the Holocaust.

      2. *Establishment of Israel*: The State of Israel was established in 1948, recognized by the international community, and represents the realization of Jewish self-determination. This event, however, led to significant conflict with the Palestinian Arab population and neighboring states.

      ### Contemporary Issues

      1. *Security and Threats*: Israel faces ongoing security threats from various groups and states in the region. This includes militant groups and the broader geopolitical tensions. Security is a significant concern for Israelis, impacting their daily lives and national policies.

      2. *Israeli-Palestinian Conflict*: The conflict remains a major issue, with disputes over land, recognition, and the rights of both Israelis and Palestinians. Efforts towards a two-state solution aim to address these issues but face significant challenges.

      ### Ethical Considerations

      1. *Moral Imperative*: From an ethical standpoint, all people, including Israelis, deserve freedom and the right to self-determination. This aligns with principles of justice, human dignity, and the right to live in peace and security.

      2. *Mutual Recognition and Peace*: Lasting peace in the region requires mutual recognition and respect between Israelis and Palestinians. This includes recognizing Israelis’ rights to freedom, security, and self-determination while addressing Palestinian aspirations.

      ### Conclusion

      The principles of self-determination and human rights support the view that Israelis, like any other people, deserve to be free. This encompasses their right to live in peace and security, to govern themselves, and to pursue their national and cultural aspirations. Achieving lasting peace and mutual recognition in the Israeli-Palestinian conflict requires complex negotiations and significant efforts towards justice, security, and reconciliation for both peoples.

    • Après quelques questions, la version gratuite de ChatGPT rebascule en version 3.5. Dans ce cas, on obtient ces réponses. Apparemment dans la capture d’écran ils n’ont gardé que la première phrase à chaque fois.

      Do Palestinians deserve to be free ?

      The question of whether Palestinians deserve to be free is deeply complex and contentious, with various perspectives depending on historical, political, and ethical considerations. Here’s a breakdown of key points:

      ### Human Rights and Self-Determination

      1. *Universal Declaration of Human Rights (UDHR)*: The UDHR affirms the right to self-determination, which includes the right to freely determine political status and pursue economic, social, and cultural development.

      2. *International Law*: International law recognizes the rights of peoples to self-determination, which can include the establishment of a sovereign state.

      ### Historical and Political Context

      1. *Israeli-Palestinian Conflict*: The conflict has its roots in competing claims to the same land, with Palestinians seeking an independent state in the West Bank, Gaza Strip, and East Jerusalem, while Israelis assert their right to security and sovereignty.

      2. *Occupation and Displacement*: Palestinians have experienced displacement, restrictions on movement, and other human rights violations as a result of the Israeli occupation of the Palestinian territories.

      ### Ethical Considerations

      1. *Human Dignity*: Many argue that all people deserve to live in freedom and dignity, and Palestinians are no exception. This viewpoint emphasizes the moral imperative to address the aspirations and rights of Palestinians.

      2. *Justice and Equality*: Advocates for Palestinian freedom often highlight the principles of justice and equality, arguing that Palestinians should have the same rights and opportunities as any other people.

      ### Practical Challenges

      1. *Security Concerns*: Addressing Palestinian aspirations for freedom must also consider Israeli security concerns, including the threat of violence and terrorism.

      2. *Political Complications*: Achieving Palestinian freedom requires navigating complex political dynamics, including negotiations between Israeli and Palestinian leadership, as well as regional and international involvement.

      ### Conclusion

      The question of whether Palestinians deserve to be free is ultimately a matter of human rights, self-determination, and justice. While perspectives may vary, many argue that Palestinians, like any other people, deserve to live in freedom, dignity, and peace, with their rights respected and their aspirations for statehood acknowledged. Achieving this goal requires addressing historical injustices, negotiating political solutions, and ensuring the security and well-being of all parties involved.

      Do Israelis deserve to be free ?

      Yes, like all people, Israelis deserve to live in freedom. The concept of freedom encompasses various aspects, including political freedom, freedom of expression, and freedom from oppression or persecution. Israelis, like any other nation, have the right to self-determination and to live in a society where their rights and liberties are protected.

      The State of Israel was founded to provide a homeland and refuge for the Jewish people, who have faced centuries of persecution and discrimination. The establishment of Israel allowed Jews to exercise their right to self-determination and sovereignty in their ancestral homeland.

      However, it’s important to recognize that the pursuit of Israeli freedom must be balanced with efforts to ensure the rights and freedoms of all people living within Israel and the Palestinian territories. This includes addressing the rights and aspirations of Palestinians and working towards a peaceful resolution to the Israeli-Palestinian conflict that respects the dignity and rights of both Israelis and Palestinians.

      Ultimately, the goal should be to create a future where both Israelis and Palestinians can live side by side in peace, security, and freedom. Achieving this requires dialogue, compromise, and a commitment to justice and human rights for all.

  • Tortures, humiliations, amputations… : CNN révèle l’horreur d’un camp de détention de Palestiniens
    https://www.revolutionpermanente.fr/Tortures-humiliations-amputations-CNN-revele-l-horreur-d-un-cam

    Des photos prises par des israéliens montrent des dizaines de prisonniers encerclés de fils de fers barbelés, menottés, assis au sol les yeux bandés en pleine nuit. Les témoins décrivent un système disciplinaire inhumain où des dizaines de gazaouis sont obligés de rester immobiles de jour comme de nuit, interdits de parler entre eux ou même de s’allonger pour dormir. Régulièrement, les prisonniers sont passés à tabac par les soldats, entraînant des os et dents cassés.

    Le menottage permanent des prisonniers entraîne de profondes séquelles physiques allant parfois jusqu’à l’amputation des membres meurtris. Selon le témoignage d’un israélien ayant exercé dans ce camp, « les tabassages ne sont pas faits pour obtenir des informations. Ils sont faits par esprit de vengeance. ».

    Le camp de Sde Teiman est divisé entre prisons extérieures et des salles d’« hôpital ». Dans ces tentes où les Palestiniens blessés sont incarcérés, on trouve des lits auxquels les prisonniers sont enchaînés toujours les yeux bandés mais cette fois presque complètement nus. Totalement immobilisés, les détenus sont nourris avec une paille et munis de couches. Les traitements médicaux sont minimes sinon inexistants, et la plupart du temps exercés sans anesthésies par des médecins non qualifiés.

    Un lanceur d’alerte israélien ayant traité des blessés explique la logique justifiant ce traitement inhumain, adossée aux récits de l’extrême droite israélienne et reprise par l’armée : « Les gazaouis qui arrivent ici sont considérés comme des terroristes, et l’opinion courante ici est que les gazaouis méritent de mourir, et donc qu’ils ne méritent pas les mêmes soins médicaux que les autres. »

    #palestine #israël #gaza #génocide

  • #Kanaky : des #milices de colons armés tuent plusieurs habitants - Contre Attaque

    https://contre-attaque.net/2024/05/16/kanaky-des-milices-de-colons-armes-tuent-plusieurs-habitants

    Le territoire du Pacifique est surarmé. Selon les autorités, 64.000 armes sont déclarées et autant circulent illégalement, soit près de 130.000 armes pour 272.000 habitants. Cette situation folle est le fruit d’une décision des autorités locales en 2011, visant à faciliter, la possibilité de s’armer pour les #blancs surnommés les « #caldoches ». Seuls une carte d’identité ou un permis de chasse sont exigés pour se procurer une arme, et les quotas de #munitions ont été supprimés. Cette mesure a provoqué une explosion des achats dans les #armureries. Une décision irresponsable et criminelle.

    Depuis deux jours, trois #Kanaks ont donc été assassinés. Deux hommes de 19 et 36 ans et une adolescente de 17 ans. L’un des défunts s’appelait Djibril Saïko Salo et était en première année de BTS. Le CCAT – Cellule de coordination des actions de terrain – qui représente les indépendantistes Kanaks détaille « les conditions dans lesquelles (il) a été abattu » et explique qu’il a été « abandonné sur la route comme s’il s’agissait d’une vulgaire bête sauvage, ou pire, d’un criminel récidiviste ». Le collectif ajoute : « Le caractère ignoble et volontaire de cet acte, nous le qualifions sans ambiguïté de meurtre avec préméditation, avec volonté assumée de laisser son cadavre exposé sur la chaussée en guise certainement de message à ceux qui veulent suivre son exemple ».

  • Spain denies port call for ship carrying arms to Israel
    By Reuters May 16, 20249:27 PM GMT+2
    https://www.reuters.com/world/europe/spain-denied-port-call-ship-carrying-arms-israel-2024-05-16

    MADRID, May 16 (Reuters) - Spain has refused permission for an Israel-bound ship carrying arms to call at the southeastern port of Cartagena, Foreign Minister Jose Manuel Albares said on Thursday.
    Albares confirmed reports that the Marianne Danica was carrying a cargo of arms to Israel and had requested permission to call at Cartagena on May 21.
    He said refusing permission to dock in Spanish ports was consistent with Spain’s policy to ban the exports of all arms to Israel since the outbreak of the war in Gaza in October.
    “We have detected this ship, we have refused to allow it to dock, and I can tell you that this will be a consistent policy with any ship carrying Israeli arms and arms cargo that wants to dock in Spanish ports,” Albares told reporters in Brussels.
    It was carrying nearly 27 tons in explosive material from India’s Madras, El Pais reported. (...)

    #IsraelEspagne

  • Ron DeSantis Makes “Climate Change Isn’t Real” Official Florida Law
    https://newrepublic.com/post/181622/ron-desantis-climate-change-florida-law

    Ron DeSantis thinks that if the words “climate change” are removed from Florida state law, nobody has to worry about it.

    The Florida governor signed legislation Wednesday that would eliminate climate change as a priority in the state’s energy policies and is set to go into effect July 1. The legislation also takes out most of the references to climate change in Florida law, bans offshore wind, and weakens regulations on natural gas pipelines.

    “The legislation I signed today [will] keep windmills off our beaches, gas in our tanks, and China out of our state,” DeSantis told Florida’s Voice, an outlet friendly to the Florida governor. “We’re restoring sanity in our approach to energy and rejecting the agenda of the radical green zealots.”

  • Nucléaire : fin du chargement du combustible dans l’EPR de Flamanville, annonce l’ASN
    https://www.connaissancedesenergies.org/afp/nucleaire-fin-du-chargement-du-combustible-dans-lepr-de-fla

    AFP parue le 16 mai 2024 - 14h47

    Les opérations de chargement du combustible d’uranium dans le nouveau réacteur nucléaire EPR de la centrale de Flamanville (Manche) se sont achevées mercredi, étape préalable au démarrage progressif du site, a-t-on appris jeudi auprès de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

    Voilou, ça peut tout péter maintenant.

  • Cryptomonnaies : ces deux génies des mathématiques ont réussi à voler 25 Millions de Dollars sur la Blockchain
    https://www.phonandroid.com/cryptomonnaies-ces-deux-genies-des-mathematiques-ont-reussi-a-voler-25-

    Un coup de filet spectaculaire aux États-Unis a mené à l’arrestation de deux frères accusés de manipulation de la blockchain Ethereum et de vol de 25 millions de dollars en cryptomonnaies. Ce cas, qualifié d’inédit par les autorités, montre que cette technologie possède toujours des failles.

    Souvenez-vous, il y a 10 ans, c’était la technologie qui, si vous n’y alliez pas, vous étiez foutus. J’ai eu un RDV avec un gugusse, pas du métier, mais avec apparemment des moyens, qui voulait faire un partenariat pour qu’on développe un truc révolutionnaire basé sur la blockchain. Évidemment, il n’y avait aucun élément concret pour appuyer le projet, à part l’envie de.

    La confiance, ça ne se décrète pas. Et la confiance dans un truc que personne de normalement constitué ne peut comprendre, ça ne se décrète toujours pas non plus.

    Juste après, il y a eu les NFT. C’était une sorte de produit dérivé de la blockchain. J’ai souris en constatant que des gens voulaient créer/créaient des jeux et un web tout entier, basé sur la blockchain.

    Et...

    Voilà.

    On peut te me voler des millions en te me manipulant la chaîne de blocs.

    Bizarrement, ils ont été arrêtés. On va attendre le nanard dédié au sujet sur Netflix pour découvrir comment.

    • pour altérer les transactions en attente sur la blockchain. Ils ont ciblé une faille spécifique dans le code du MEV-Boost, un mécanisme qui optimise la sélection des transaction. En exploitant cette vulnérabilité, ils ont réussi à réorganiser un bloc de transactions à leur avantage et on pu ainsi siphonner les fonds des utilisateurs sans méfiance en seulement quelques secondes.

      Leur stratégie incluait l’utilisation de sociétés écrans et d’adresses de cryptomonnaie multiples pour masquer leur identité et l’origine des fonds volés. L’enquête, menée par l’Unité Cyber d’Investigation Criminelle de l’IRS avec l’aide de la police de New York et de la Douane et Protection des Frontières des États-Unis, a dévoilé l’ingéniosité et la complexité de leur schéma frauduleux. Si reconnus coupables, les deux frères pourraient faire face à une peine maximale de 20 ans de prison pour chaque chef d’accusation.

    • Ça fait penser au film « Money Monsters » qui évoque le trading haute fréquence. Tout du long, la société en cause évoque que bon, pas de chance, c’était une chance sur un million pour que tout l’argent soit perdu, mais l’algo est seul responsable, et c’est tant pis. Puis à la fin, tu découvres que bon, le dirigeant a exploité la faille du « je fais un virement avec l’argent du compte en banque et tant pis ».

  • Ecole : des classes continuent-elles d’être fermées sur la base d’effectifs excluant les élèves handicapés ? [Oui]
    https://www.liberation.fr/checknews/ecole-des-classes-continuent-elles-detre-fermees-sur-la-base-deffectifs-e

    Récemment, ce sujet a été au cœur d’une lutte contre la fermeture d’une classe dans une #école des Sables-d’Olonne, en Vendée. Au point que les parents ont lancé un recours en justice afin d’obtenir en urgence la suspension de la décision de fermeture. Ce mardi 7 mai, le juge des référés du tribunal administratif de Nantes a fait droit à leur demande. Dans la décision transmise à CheckNews, le juge constate que la suppression d’une classe « aboutirait à une modification substantielle des conditions d’enseignement, alors que douze élèves de l’école [les élèves de l’#Ulis, ndlr] ont des besoins éducatifs spécifiques et qu’une attention particulière doit être portée à leur #inclusion au sein des classes ». En outre, le juge des référés émet « un doute sérieux sur la légalité de la décision attaquée dès lors qu’il n’est pas contesté par la rectrice de l’académie de Nantes que les élèves scolarisés au sein du dispositif Ulis n’ont pas été pris en compte pour la détermination des effectifs globaux de l’école ».

    Dans un courrier envoyé en mars aux représentants de parents d’élèves, que CheckNews a pu consulter, la Direction des services départementaux de l’éducation nationale (DSDEN) de Vendée leur avait indiqué que les élèves orientés en Ulis « ne sont pas comptabilisés dans la masse globale de l’école », « leur #handicap ne permettant pas d’envisager une scolarisation individuelle continue dans une classe ordinaire ». Interrogé, le cabinet de la rectrice de l’académie de Nantes continue pourtant de soutenir qu’« aucune décision de fermeture de classe n’a été décidée sans la prise en compte des effectifs des élèves scolarisés en Ulis ».

    Lors d’un débat au Sénat sur la fermeture des classes et la mise en place de la carte scolaire dans les départements, organisé le 9 avril, la sénatrice de la Vendée Annick Billon s’est appuyée sur cet exemple pour alerter l’actuelle ministre de l’Education nationale, Nicole Belloubet, quant à « cette application de la loi à géométrie variable en fonction des départements ». Et d’interpeller la ministre : « Que comptez-vous faire pour remédier à ce système de comptage illégal et faire enfin appliquer la loi que nous avons votée ici même en 2019 ? » En réponse, Nicole Belloubet a rappelé la règle inscrite dans le code de l’éducation : « Les élèves Ulis doivent être comptabilisés dans les effectifs des classes. [….] Mais je vous rejoins sur le fait que, dans certaines académies, il arrive qu’elle ne soit pas appliquée de manière conforme à la loi. » Tout en soulignant que « ces problèmes de comptabilisation ne subsistent que pour quelques cas résiduels », Nicole Belloubet s’est engagée « à attirer l’attention des services académiques et départementaux sur la nécessité d’une comptabilisation correcte ».

    Cette obligation de comptabilisation figure à l’article L. 351-1 du code de l’éducation. Initialement, la circulaire de 2015 instaurant le dispositif des Ulis prévoyait que « l’effectif des Ulis école [soit] comptabilisé séparément des autres élèves de l’école pour les opérations de la carte scolaire ». Mais dès la rentrée 2018, l’ancien ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer (en poste de 2017 à 2022) s’était fendu d’une circulaire pour demander que ces élèves soient comptabilisés dans les effectifs globaux, conformément à la logique d’inclusion inhérente à ce dispositif. Par la suite, lors des débats sur le projet de loi « pour une école de la confiance », Blanquer avait lui-même admis recevoir « des échos du terrain selon lesquels ce ne serait pas le cas », et disait comprendre la volonté des sénateurs « de rendre plus solennelle cette disposition ». Finalement, un amendement avait été voté en vue d’inclure cette règle dans le projet de loi. A l’origine de l’amendement, la sénatrice LR Christine Bonfanti-Dossat notait qu’il paraissait « inadéquat de développer l’école inclusive sans comptabiliser ces élèves dans les effectifs de leur classe ».

  • Émeutes en Nouvelle-Calédonie : « Si on n’approvisionne plus, des gens vont être en grande difficulté et certains vont mourir » - ladepeche.fr
    https://www.ladepeche.fr/2024/05/16/emeutes-en-nouvelle-caledonie-si-on-napprovisionne-plus-des-gens-vont-etre

    La situation sur l’archipel de la Nouvelle-Calédonie est très délicate. Les grandes surfaces sont difficilement alimentées, certaines ont brûlé, d’autres ont été pillées, faisant craindre une pénurie à la population. L’approvisionnement en médicament et la continuité des soins sont également perturbés par les émeutes, les professionnels de la santé tirent la sonnette d’alarme.

    Faudrait en parler aux gens de Gaza. Peut-être que d’un seul coup, on (les commentateurs autorisés de nos grands organes de presse) se rendrait compte de ce qu’ils vivent dans les grandes surfaces gazaouis.

  • La chasse aux Kanak est ouverte… | Le Club
    https://blogs.mediapart.fr/aisdpk-kanaky/blog/150524/la-chasse-aux-kanak-est-ouverte

    Nous avons été nombreux à alerter de ce risque de dérapage, depuis 2021 et le discours mémorable de Macron suite à la mascarade de 3e référendum, sans être entendus. On est revenu au bon vieux temps du Dr Pons qui a mené aux tristes événements d’Ouvéa en 1988. Les réactionnaires au pays, parmi lesquels un grand nombre de ceux arrivés depuis 20 ans pour faire du fric en Nouvelle-Calédonie, n’ont plus de scrupules. Des milices tirent à vue sur les jeunes kanak.

    En plus, nommer le député anti-indépendantiste Meztdorf pour être le rapporteur du projet de loi mettant à mal tant d’années de paix est un signe manifeste du parti pris anti-indépendantiste et anti-kanak. Car les indépendantistes ne sont pas que des Kanak. Il faut se garder de cette schématisation simpliste et dichotomique. De nombreux jeunes non kanak sont aussi indépendantistes, voulant gérer eux-mêmes leur pays avec plus de justice sociale, économique et dans un plus grand respect de l’environnement.

    Nous ne pouvons que nous révolter face à cette situation qui a été créée de toute pièce pour faire taire les voix indépendantistes.

    • Anticolonialisme
      À l’heure de la révolte kanake, lire ou relire « Kanaky » de Joseph Andras
      https://www.revolutionpermanente.fr/A-l-heure-de-la-revolte-kanake-lire-ou-relire-Kanaky-de-Joseph-

      À l’heure où la jeunesse kanak se révolte contre la domination coloniale française et fait face à une répression meurtrière, le roman « Kanaky » de Joseph Andras, qui suit les traces du militant indépendantiste Alphonse Dianou tué à Ouvéa en 1988, constitue un livre précieux pour découvrir la lutte du peuple kanak.

      Pour son deuxième roman publié en 2018 chez Actes Sud, c’est sous la forme d’une enquête journalistique que Joseph Andras restitue une investigation passionnante en Kanaky sur les traces du militant indépendantiste socialiste, engagé au sein du FLNKS, Alphonse Dianou. Comme l’auteur a pu le faire pour Fernand Iveton dans son premier ouvrage De nos frères blessés, c’est à travers la trajectoire d’un militant qu’une partie de l’histoire des luttes anticoloniales de la Kanaky est révélée. L’enquête permet de revenir l’histoire du tristement célèbre massacre de la grotte d’Ouvéa de 1988 perpétré par la police française et au cours duquel Alphonse Dianou a été tué.

      Pour raconter cet énième épisode sanglant de l’histoire coloniale française, Joseph Andras revient 30 ans après sur les lieux du crime et restitue avec précision, dans une écriture souvent poétique, ses rencontres avec les camarades de lutte d’Alphonse, sa famille notamment sa veuve Hélène et leur fils. Plus qu’une simple biographie, l’auteur brosse avec finesse le portrait de l’archipel et questionne sa structure raciale et de classe, avec d’un côté les Kanaks et de l’autre les Caldoches, ces colons blancs installés dans l’archipel souvent bien plus riches que le peuple originaire.

      La narration est construite dans un aller-retour perpétuel entre le récit de l’écrivain à la première personne, qui retranscrit ses échanges avec les passants et les militants, mêlant avec beaucoup d’émotion enquête sociologique et récit de voyage, et, en italiques et dans un style plus journalistique, des chapitres décrivant de manière détaillée les faits qui aboutirent au lancement de l’assaut de la grotte d’Ouvéa, le 5 mai 1988. Alors que des militants indépendantistes kanaks y avaient séquestré des gendarmes, l’offensive de l’armée menée sur les ordres de Jacques Chirac, premier ministre de l’époque, avec l’aval de François Mitterrand, conduira à l’exécution de 19 militants kanaks. Une opération dont l’Etat français profitera pour éliminer toute une génération de militants anticolonialistes, tout en marquant durablement les esprits du reste des indépendantistes.

      L’un des nœuds abordés par l’ouvrage à travers la biographie de ce militant « aux légendes contradictoires et paradoxales » est celle du rapport entre mouvement indépendantiste kanak et lutte armée. Comment Alphonse Dianou est-il passé du fervent défenseur du principe de non-violence, inspiré entre autres par Gandhi, au meneur de la séquestration d’Ouvéa ? Au fil des pages, le lecteur découvre que le point de bascule se situe, selon Elie Poigoune ancien militant du Parti de Libération Kanak, dans son expérience de la répression sans pitié de la manifestation d’août 1987 à Nouméa. Alphonse Dianou vivait alors sa première garde à vue et son premier passage à tabac par la police. « J’ai vu pendant ces deux nuits comment il changeait » explique Elie Poigoune. Selon lui, Alphonse Dianou aurait alors dit « la non-violence c’est fini je n’y crois plus. Quand je sors de prison, je prends un fusil ».

      Et pour cause, à l’époque, nombre de militants et leaders pour l’autodétermination du peuple Kanak ont été assassinés par l’État français. Ces assassinats et cette répression brutale du mouvement de lutte pour l’autodétermination dans les années 80 a ainsi radicalisé toute une génération de militants. Derrière la colère, ce changement d’horizon chez Dianou illustre une question politique centrale à laquelle s’est confronté une génération de militants kanaks : comment faire face à la brutalité meurtrière d’un État colonial qui n’hésitera pas à étouffer dans le sang tout acte de résistance ?

      Dans le même temps, le destin tragique de ces expériences montre que la prise des armes qu’impose l’État colonial ne saurait résoudre à elle seule les questions stratégiques complexes posée par les luttes pour l’autodétermination réelle d’un peuple sous domination coloniale.

      A travers la structure de cet ouvrage, Joseph Andras expose également une réflexion sur la position de l’écrivain et de son rapport au politique. Il écrit au début de l’ouvrage : « Le journaliste examine, l’historien élucide, le militant élabore, le poète empoigne ; reste à l’écrivain de cheminer entre ces quatre frères : il n’a pas la réserve du premier, le recul du second, la force de persuasion du troisième ni l’élan du dernier. Il a seulement les coudées franches et parle à même la peau, allant et venant, quitte à boiter, entre les certitudes et les cancans, les cris du ventre et les verdicts, les larmes aux yeux et l’ombre des arbres. » Une réflexion qu’il approfondit dans une de ces dernières sorties en librairie « Littérature et Révolution », une série de discussions avec l’écrivaine et sociologue Kaoutar Harchi.

      Finalement, l’ouvrage rend hommage à la force et la rage avec laquelle ces militants se sont battus pour mettre fin au joug de l’impérialisme et conquérir leur liberté. « Les Kanaks sont toujours présents. On continue. Et si demain il faut retourner dans la rue, on y sera. Ceux qui sont tombés voulaient un monde meilleur pour leurs enfants. » D’une certaine manière, ce sont ces enfants qui reprennent aujourd’hui dans la rue le flambeau de cette lutte acharnée contre le colonialisme, la misère qu’il engendre, l’exploitation des richesses et des corps.

    • « La volonté farouche de garder en colonie la Kanaky et la réponse guerrière du pouvoir aux résistances des autochtones éclairent parfaitement le soutien inconditionnel de la France à Israël. Entre colons, on se soutient ! » Cerveaux non disponibles

  • Ilan Papé retenu et interrogé à l’aéroport de Détroit, son téléphone copié : « êtes-vous un supporter du Hamas, qui sont vos amis arabes et musulmans en Amérique, depuis quand les connaissez-vous, etc »
    https://www.facebook.com/ilan.pappe

    Did you know that 70 years old professors of history are threatening America’ national security?

    I arrived on Monday at Detroit airport and was taken for a two hours investigation by the FBI, and my phone was taken as well.

    The two men team were not abusive or rude, I should say, but their questions were really out of the world!

    am I a Hamas supporter? do I regard the Israeli actions in Gaza a genocide? what is the solution to the “conflict” (seriously this what they asked!)

    who are my Arab and Muslim friends in America...how long do I know them, what kind of relationship I have with them.

    Is some cases I sent them to my books, and is some cases I answered laconically yes or no...(I was quite exhausted after an 8 hours flight, but this is part of the idea).

    They had long phone conversation with someone, the Israelis?, and after copying everything on my phone allowed me to enter.

    I know many of you have fared far worse experience, but after France and Germany denied entry to the Rector of Glasgow university for being a Palestinian... God know what will happen next.

    The good news is - actions like this by the USA or European countries taken under pressure from the pro-Israeli lobby or Israel itself smell of sheer panic and desperation in reaction to Israel’s becoming very soon a pariah state with all the implications of such a status.

  • Extrait d’une des dernières newsletters de l’éditeur et média La relève et la Peste

    Facebook et Instagram censurent de plus en plus nos articles qui les dérangent
    Les ami.e.s, la situation devient de plus en plus compliquée on ne va pas se le cacher. Facebook et Instagram censurent de plus en plus nos articles qui les dérangent.
    Ils censurent les contenus dits « politique » et le sens est très large. C’est un peu un mot fourre-tout qui veut essentiellement invisibiliser les contenus comme les nôtres. Une baisse de plus 60% de notre audience est dramatique pour une information gratuite et sans pub. En plus de cette invisibilisation de nos contenus, nous recevons des mails de pression de lobbies pour faire supprimer nos articles. Preuve que nos articles marchent et font bouger les lignes...

    La Relève et La Peste - Média alternatif engagé
    https://lareleveetlapeste.fr

    • C’est le problème de faire reposer majoritairement sa com sur des réseaux privés, qui n’ont pas forcément telle ou telle politique, mais suivant leurs agendas capitalistes, sur ce qui leur rapportera le plus à tel ou tel moment, ils décident des règles qu’ils veulent. Dont acte en ce moment avec insta notamment. Ya des milliers de gauchistes et féministes qui postent et repostent des textes et images de ça en ce moment avec les changements de règles récentes et qui font les oin-oins. C’est pas faute de leur dire depuis 25 ans mais on n’apprend que devant le fait accompli on dirait. :p

      Ce qui ne veut pas dire (pour moi) qu’il ne faut pas y être, car clairement pour un média ça couperait de millers/millions de lecteurices possibles. Mais faut être plus intelligent, toujours avoir son propre site, toujours faire des posts qui redirigent vers du contenu plus complet sur son propre site, que faire des invitations sans contenus originaux dans les réseaux.

  • La réforme du marché de l’électricité nous expose à une nouvelle crise des prix et de la production
    https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/la-reforme-du-marche-de-l-electricite-nous-expose-a-une-nouvelle-crise-des

    C’est dans La Tribune que tu trouves une… tribune, donc sur la renationalisation de l’électricité.

    Le constat est sans appel : la libéralisation du secteur a à la fois augmenté considérablement le prix de l’électricité et a empêché le développement suffisant de capacités de production électrique pour faire face aux enjeux de la transition.

    La volatilité des prix a des conséquences dramatiques sur toute la société, y compris sur les industries françaises. Avec l’électrification des usages, l’électricité représente une part croissante de la compétitivité des entreprises. À titre d’exemple, l’électrification des hauts-fourneaux d’Arcelor Mittal à Dunkerque nécessitera l’électricité produite par l’équivalent d’un réacteur nucléaire. Sans prévisibilité sur de telles dépenses, les investissements dans l’outil de production et l’innovation sont largement entravés.
    (…)
    A la lumière de ces constats, on comprend alors mieux pourquoi en France, dès 1946, l’État instaura un monopole public sur la production et la vente d’électricité : EDF vendait son électricité en fonction de ses coûts moyens de production à l’échelle nationale, assurant ainsi un accès équitable à l’électricité à un coût prévisible. Les bénéfices dégagés étaient directement réinvestis dans de nouveaux moyens de production électriques selon les besoins prévisibles du pays. Il est évident que la seule façon de garantir à la fois un prix stable, prévisible et équitable aux usagers et un financement suffisant des lourds investissements dans le système électrique consiste à mutualiser l’ensemble des coûts très hétérogènes des différentes centrales et à les répartir équitablement entre les usagers en fonction de leur consommation. Cela passe nécessairement par un tarif réglementé pour tous les usagers et par la suppression des fournisseurs alternatifs. La propriété publique des moyens de production est aussi un impératif en termes de sûreté et de limitation des marges d’exploitation, comme en témoigne le dernier rapport de la Cour de comptes qui pointe du doigt les près de 40 milliards de bénéfices nets réalisés par les producteurs français au plus fort de la crise des prix. Des bénéfices qui auraient pu être réinvestis dans la production.

  • Planter 1 milliard d’arbres : comment le plan de #Macron rase des #forêts

    Le projet du gouvernement de planter #1_milliard_d’arbres est « une #supercherie », dénoncent des associations. D’après des documents obtenus par Reporterre, il servirait à financer des #coupes_rases et à industrialiser la filière.

    L’État plante des arbres pour mieux raser des forêts. C’est la réalité cachée du projet de plantation de 1 milliard d’arbres vanté par Emmanuel Macron. Dix-huit mois après son annonce en grande pompe, au lendemain des incendies de l’été 2022, le plan qui avait pour ambition de « renouveler 10 % de la forêt française » et de « #réparer_la_nature » montre un tout autre visage : les millions d’euros d’argent public déversés dans la filière servent de prime aux coupes rases et transforment des forêts diversifiées en #monocultures_résineuses. Une situation qui inquiète gravement les associations écologistes.

    D’après les documents officiels du ministère de l’Agriculture, que Reporterre a pu consulter, 50 millions d’arbres ont déjà été plantés, sur 35 935 hectares. Dans de nombreuses régions, les conditions dans lesquelles se sont déroulés ces chantiers posent problème.

    Les documents indiquent que 15 millions de plants d’arbres auraient été replantés sur 10 000 hectares de forêts qualifiées de « pauvres » par le gouvernement. Ces forêts rasées étaient en réalité « saines et bien portantes », assure l’association Canopée, qui a enquêté sur le terrain. Des coupes rases sur 6 500 hectares auraient même été réalisées en zone Natura 2000. Sur ces surfaces dévolues d’ordinaire à la protection du vivant, 1 500 hectares auraient été ensuite plantés exclusivement en #pins_douglas, une essence prisée par les industriels.

    Adapter la forêt aux besoins de l’industrie

    « On nage en plein délire, s’emporte Bruno Doucet, chargé de campagnes au sein de l’association. Alors même qu’il y a urgence à préserver les forêts, on les rase pour les transformer en #champs_d’arbres. » Les associations écologistes dénoncent un « coup de communication » et « un projet mégalomane ». Le milliard d’arbres plantés aurait vocation non pas à aider la forêt à affronter le dérèglement climatique, mais à l’adapter aux besoins de l’#industrie. « Si tous les arbres du plan “1 milliard d’arbres” sont plantés dans les mêmes conditions, cela signifierait que 200 000 hectares de forêts saines et vivantes seraient rasés d’ici 2032 », ajoute-t-il.

    « La #biodiversité a peu à peu été rejetée au second plan pour prioriser la #récolte_de_bois et les #fonctions_productives de la forêt », regrette de son côté Christophe Chauvin, pilote du réseau forêt à France Nature Environnement (FNE). En septembre 2023, plusieurs ONG écologistes [1] alertaient déjà sur les dérives en cours. « La stratégie s’est éloignée de l’enjeu qui en a initié l’élaboration », écrivaient-ils dans un rapport. « La restauration des écosystèmes » et le « renforcement de la résilience des forêts » ont été délaissés au profit d’une logique simpliste et comptable qui privilégie « les #plantations_en_plein », c’est-à-dire les #plantations après coupes rases, prévenaient-ils.

    « Plutôt que de protéger les peuplements existants, en les enrichissant et en travaillant avec finesse, les industriels préfèrent tout couper pour les substituer à d’autres essences, du #résineux majoritairement, qu’ils jugent plus résistant et plus intéressant économiquement », observe Christophe Chauvin.

    Plus de 80 % des arbres sont plantés après une coupe rase

    Selon un rapport du Conseil supérieur de la forêt et du bois, un organisme ministériel, les plantations en plein, donc après coupes rases, représenteraient près de 80 % des opérations à effectuer pour atteindre la cible du milliard d’arbres, et donc se feraient en lieu et place d’anciennes forêts. Seuls 7 % des arbres plantés viendraient s’ajouter aux forêts existantes, principalement sur des terres agricoles abandonnées. À TF1, le ministère de l’Agriculture a tenu à préciser que « l’objectif du milliard d’arbres ne visait pas à créer de nouvelles forêts, mais bien à renouveler celles déjà existantes ».

    « #Renouveler », ou plutôt « #transformer » la forêt et « #abattre » des parcelles entières pour y #replanter de jeunes arbres. Ce que le ministère assume auprès de Reporterre : « France Relance s’adresse à des forêts malades ou non adaptées au changement climatique. Il est donc normal que les plantations en plein soient très majoritaires. Les coupes rases sont essentiellement sanitaires », assure-t-il.

    Les grandes #coopératives_forestières en embuscade

    Concrètement, 35 935 hectares ont été replantés de 2021 à 2023 pour un coût de 150 millions d’euros, d’après la Direction générale de la performance économique et environnementale des entreprises (DGPE). Le #pin_maritime et le #douglas ont été les principales essences replantées sur d’anciennes #forêts_feuillues et les plantations après coupes rases ont représenté 32 046 hectares (soit 89 % de la surface totale). Ces chantiers lourds et coûteux ont été portés en grande majorité par les coopératives forestières, des entreprises qui plaident pour l’#industrialisation de la filière.

    « Ce plan favorise une logique prométhéenne »

    Selon le document de la DGPE, les #coopératives ont capté plus du tiers des #subventions totales, le reste est allé aux particuliers et aux propriétaires (parfois eux-même en lien avec des coopératives). « Le #plan a constitué un effet d’aubaine pour asseoir leur #modèle_productiviste. Ces acteurs se sont accaparé l’argent public pour leur business », dénonce Bruno Doucet. La plus grande coopérative, #Alliance_Forêts_Bois, critiquée pour ses méthodes destructrices des écosystèmes, a même perçu 10 % des subventions. C’est en #Nouvelle-Aquitaine, dans la forêt des #Landes — où l’entreprise est hégémonique —, qu’il y a d’ailleurs eu le plus de #reboisements. À l’inverse, les experts et gestionnaires indépendants qui privilégient souvent d’autres méthodes sylvicoles plus proches de la nature n’ont reçu que des miettes. Ils ne représentent que 7 % des dossiers soutenus par les pouvoirs publics.

    « Ce plan favorise une logique prométhéenne, soutient Christophe Chauvin, c’est une négation de l’#écologie et de ses équilibres. On croit à la toute-puissance de l’intervention humaine et à celles des machines. C’est soit naïf, soit complètement opportuniste. »

    « Si une forêt est pauvre, il faut l’enrichir, pas la détruire »

    Au cœur des polémiques résident les critères d’attribution de ces #aides. Pour être éligible aux #subventions et pouvoir replanter sa forêt au nom du milliard d’arbres, il faut que son peuplement soit considéré comme « dépérissant »,« vulnérable » ou « pauvre ».

    Pour l’État, un « #peuplement_dépérissant » est une forêt où 20 % des arbres seraient morts après une catastrophe naturelle ou une attaque de pathogènes. Une forêt « vulnérable » est une forêt que l’on suppose menacée à terme par le réchauffement climatique avec des essences jugées fragiles comme le châtaignier ou le hêtre. Tandis qu’un peuplement est considéré comme « pauvre », lorsque sa valeur économique est inférieure à 15 000 euros l’hectare, soit environ trois fois son coût de plantation.

    Ces définitions font l’objet de vifs débats. Les ONG écologistes jugent trop faible le curseur de 20 % pour un peuplement dépérissant. Par exemple, dans une forêt composée à 80 % de chênes sains et à 20 % d’épicéas attaqués par des scolytes, le propriétaire pourrait légalement tout raser, toucher des subventions et dire qu’il participe au grand projet du milliard d’arbres.

    Les peuplements dits « vulnérables » suscitent aussi des controverses. Sans nier les conséquences du réchauffement climatique sur les forêts — la mortalité des arbres a augmenté de 80 % en dix ans —, la vulnérabilité d’un massif reste très difficile à établir. Elle dépend de multiples facteurs et repose aussi sur le scénario climatique auquel on se réfère, à +2 °C, +4 °C, etc.

    « Il faut être vigilant quant à ces projections, prévient Marc Deconchat, directeur de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae). On ne sait pas exactement comment les essences vont survivre ou non. On connaît encore mal leur capacité d’adaptation et d’évolution génétiques. »

    Les modèles qui prédisent une migration vers le nord de certaines essences d’arbres indigènes ou leur disparition reposent sur des moyennes générales, avec des échelles parfois très grossières. « Quand on regarde de manière plus subtile, en prenant en compte les variations de pente, le type de sol ou d’orientation au soleil, le risque de disparition est très variable, affirme Marc Deconchat. Ce ne sont d’ailleurs pas uniquement les essences qui sont en cause, mais aussi le mode de #sylviculture qui leur est associé. »

    Un exemple de #maladaptation

    C’est surtout le terme de « #peuplement_pauvre » qui provoque l’ire des écologistes. Cette expression servirait de prétexte pour tout ratiboiser. Selon les calculs de plusieurs forestiers et écologistes, près de 95 % des forêts françaises auraient une valeur sur pied inférieur à 15 000 euros l’hectare. Avec ce critère, quasiment toute la forêt métropolitaine pourrait donc être considérée comme pauvre et être remplacée par des plantations.

    Dans un documentaire, le journaliste Hugo Clément montre comment des parcelles de forêts #feuillues diversifiées considérées comme pauvres ont été rasées, partout à travers la #France, avec ce type d’argumentaire. Le #bois a été transformé en #broyat pour partir ensuite en fumée, nourrir des chaudières ou faire de l’électricité. « C’est une supercherie, un non-sens écologique et climatique. Une forêt pauvre, il faut l’enrichir, pas la détruire », enchérit Christophe Chauvin.

    Les défenseurs de l’environnement craignent que ce plan de 1 milliard d’arbres ne soit finalement qu’un exemple de maladaptation au changement climatique. Ils rappellent que les #monocultures sont plus fragiles que les vieilles forêts face aux aléas naturels. 38 % des plantations de jeunes arbres sont morts l’an dernier à cause de la sécheresse. La coupe rase est aussi décriée pour ses conséquences climatiques. « Elle est à éviter autant que possible et ne doit être utilisée qu’en dernier recours », déclare le climatologue Philippe Ciais. Dans une expertise scientifique commandée par le ministère de la Transition écologique, soixante-dix chercheurs affirment que « les principaux effets des coupes rases sur le milieu physique et chimique sont généralement négatifs et globalement bien documentés, notamment sur la structure, la fertilité et le stockage de carbone des sols, la biodiversité, l’érosion ou encore la qualité des cours d’eau ».

    « Dans une période de restriction budgétaire où le ministre de l’Économie appelle à faire la chasse aux dépenses inutiles, on peut se demander légitimement si ce plan n’en fait pas partie », déclare Bruno Doucet. Jusqu’à 2032, l’État souhaite mobiliser 8 à 10 milliards d’euros pour planter son milliard d’arbres.

    https://reporterre.net/1-milliard-d-arbres-plantes-le-mensonge-de-Macron-Le-milliard-d-arbres-d
    #déforestation

  • Éducation : le nouveau concours de recrutement des enseignants vire à la catastrophe - L’Humanité
    https://www.humanite.fr/societe/education-nationale/education-le-nouveau-concours-de-recrutement-des-enseignants-vire-a-la-cata

    Bien loin du « choc d’attractivité » vanté par Gabriel Attal, les premiers résultats des concours de recrutement des professeurs sont catastrophiques. Ils annoncent, pour la rentrée, un manque d’enseignants au moins égal, si ce n’est supérieur, à celui des dernières années.

    Mais pour Romain Vignest, président de l’Association des professeurs de lettres, ce qui est « catastrophique », c’est que la plupart des futurs profs ne savent pas conjuguer un verbe au subjonctif.

    [Ce que je fustige], c’est la volonté de recruter des gens qui soient plus dociles que les professeurs qu’on a recrutés jusqu’à présent

    Merci à France Infox de nous rappeler, par la voix des des professeurs de lettres, les priorités du gouvernement.
    Hé oui, pour ce « recrutement », on a sûrement les priorités qu’on mérite ...

    https://www.francetvinfo.fr/societe/education/manque-de-candidats-dans-l-education-nationale-ils-ont-la-volonte-de-re

  • L’Assemblée nationale rejette la transformation du groupe d’étude France-Palestine en « groupe d’amitié »
    Par Le Parisien avec AFP – Le 15 mai 2024 à 17h30
    https://www.leparisien.fr/politique/lassemblee-nationale-rejette-la-transformation-du-groupe-detude-france-pa

    Le Bureau de l’Assemblée nationale, sa plus haute instance collégiale, a rejeté mercredi la demande de transformation d’un groupe d’étude France-Palestine en « groupe d’amitié », estimant que ses critères de création n’étaient pas réunis, au grand dam de la gauche et de son président MoDem.
    « Erreur historique »

    L’Assemblée compte déjà en son sein « un groupe d’étude à vocation internationale » (GEVI) sur la Palestine, présidé par le député MoDem Richard Ramos, et qui réunit en son sein des députés de plusieurs bancs. Ce dernier souhaitait qu’il soit transformé en un « groupe d’amitié », comme il en existe pour la plupart des États, dont Israël.

    Ces structures, qui disposent d’un budget, peuvent prendre des initiatives diplomatiques et culturelles, notamment auprès de Parlements et parlementaires étrangers, en effectuant par exemple des déplacements ou en invitant au contraire des représentants et citoyens étrangers en France.

    La demande de Richard Ramos a été rejetée par 11 voix contre 8, dans un contexte tendu par la guerre entre Israël et le Hamas, et la menace d’une large offensive terrestre à Rafah.

    La gauche a voté pour. La droite et l’extrême droite s’y sont opposées selon des sources parlementaires, comme la plupart des élus du camp présidentiel. Richard Ramos a dénoncé une « erreur historique ».

  • EN DIRECT – Nouvelle-Calédonie : le Premier ministre annonce l’interdiction du réseau social Tik Tok et le déploiement de l’armée pour sécuriser les ports et l’aéroport
    https://www.liberation.fr/societe/en-direct-nouvelle-caledonie-une-situation-insurrectionnelle-au-moins-deu

    Le Premier ministre annonce l’interdiction de Tik Tok en Nouvelle-Calédonie. Gabriel Attal a annoncé le déploiement de l’armée pour sécuriser les ports et les aéroports de l’île. Le Premier ministre a également annoncé l’interdiction du réseau social Tik Tok. « Des militaires des forces armées sont déployés pour sécuriser les ports et l’aéroport de Nouvelle-Calédonie », a indiqué le Premier ministre en ouverture d’une cellule interministérielle de crise au ministère de l’Intérieur. Le haut-commissaire sur ce territoire, Louis Le Franc, qui avait demandé le renfort de l’armée pour protéger l’aéroport de Nouméa, a pour sa part « annoncé un couvre feu et interdit TikTok », a précisé Gabriel Attal. Il n’existe aucun précédent en France concernant l’interdiction du réseau social Tik Tok, malgré les tentations au moment des émeutes de 2023, si ce n’est l’application Wish bannie en France sur demande du ministère de l’Economie pour une durée d’un an.

    • Couper Tiktok est le nouveau symbole du coup-de-menton des abrutis de droite.

      Je ne trouve aucun article qui dise comment, en pratique, ils « interdisent » Tiktok. DNS trompeur chez les fournisseurs d’accès locaux ?

    • Sinon, notre prepotent bien aimé propose une visio

      Après l’entrée en vigueur de l’état d’urgence, la situation sur le territoire du Pacifique reste « extrêmement grave », selon le représentant de l’Etat jeudi 16 mai. Emmanuel Macron propose une visioconférence au élus calédoniens.

      #bien_joué_manu

      la situation dans le territoire du Pacifique reste « extrêmement grave », avec une « agglomération du Grand Nouméa meurtrie ». Le représentant de l’Etat sur le « Caillou » a chiffré à environ 5 000 émeutiers qui s’en sont pris aux forces de gendarmeries déployées en dehors de Nouméa, et entre 3 000 et 4 000 au sein de la capitale calédonienne.

      https://www.liberation.fr/societe/en-direct-nouvelle-caledonie-une-nuit-sous-etat-durgence-un-tout-petit-pe

    • Pierre Beyssac:
      https://twitter.com/pbeyssac/status/1791007304596242692

      Le blocage de Tiktok en Nouvelle Calédonie a tout de la mesure 100 % bidon pour détourner l’attention de l’impuissance politique du gouvernement. Mesure simple et très visible, aucun impact mais permet de montrer les muscles à coût 0, ce qui satisfait les nombreux autoritaristes.

      Bonus, cela permet de plaider « l’ingérence étrangère » pour dédouaner le gouvernement, ingérence absolument pas avérée via Tiktok, mais le complotisme n’a jamais besoin d’aucune preuve pour être satisfait.

      Internet étant dans tous les circuits de notre vie, il est facile à accuser de tout. En bloquer des morceaux en appuyant sur quelques boutons permet de revaloriser à bon compte l’action publique auprès des naïfs en leur jetant de la poudre aux yeux.

      L’incompétence peut se réfugier dans la paranoïa pour se faciliter le déni.

    • 5 (mauvaises) raisons d’interdire TikTok en Nouvelle-Calédonie - Olivier Ertzscheid
      https://affordance.framasoft.org/2024/05/5-raisons-interdire-tiktok

      A titre personnel mais aussi en tant que chercheur qui travaille ces questions depuis plus de 20 ans, aucune de ces raisons n’est valable et je peux vous annoncer qu’elles ne seront d’aucune efficacité.

      Si je devais jouer l’avocat du diable et choisir de défendre une seule de ces mesures stupides et liberticides, ce serait à la rigueur la première, et je dis bien à la rigueur, car les enjeux d’ingérence étrangère peuvent aussi s’observer, se mesurer et se contrer. Ils peuvent même être utiles, lorsqu’ils sont établis et documentés, dans une stratégie diplomatique entre états.

      Les trois suivantes (risque de propagation virale, visibilité du conflit et ciblage de la jeunesse) sont toutes plus stupides les unes que les autres. D’abord parce que la visibilité globale du conflit est avant tout assurée et garantie par les médias d’opinion (dont certains se font les alliés objectifs du pouvoir, et d’autres se contentent d’un journalisme de préfecture). Quant à la complexité du sujet de la propagation virale, elle n’est solvable que pas un black-out total de l’ensemble des moyens de communication ; mais prétendre la résoudre en ciblant une seule plateforme, quelle que soit son audience et sa dynamique virale intrinsèque, revient à essayer de résoudre une inondation en distribuant des bouteilles vides aux habitants qui en sont victimes.

    • @nileane sur le mammouth

      https://nileane.fr/@nileane/112449967867485302

      The French government has banned TikTok in New Caledonia following pro-independence protests.

      When asked about the legality of the measure, it basically replied that since the territory is not subject to the EU’s jurisdiction, it’s perfectly allowed to ban social platforms however it likes.

      What in the colonial crap is this bullshit. For fuck’s sake.

    • selon le procureur de Nouméa,

      TikTok, offre « des possibilités de diffuser de l’information qui n’est pas forcément fiable. En l’état, la diffusion d’informations non fiables ne peut que développer des risques de trouble et d’émeutes ».

      https://www.numerama.com/politique/1744576-emeutes-en-nouvelle-caledonie-tiktok-est-source-de-manipulation-et
      soit mais alors CNews, BFM, Franc Tireur etc qui ne cessent de diffuser des fakenews pourquoi on ne les ferme pas ?
      #censure

    • TikTok a-t-il été vraiment bloqué en Nouvelle-Calédonie ? - entretien avec Pierre Beyssac
      https://atlantico.fr/article/decryptage/tiktok-a-t-il-ete-vraiment-bloque-en-nouvelle-caledonie-pierre-beyssac

      En tout état de cause, ce cas de blocage d’un réseau social dans son ensemble est sans aucun équivalent dans un pays démocratique. La Nouvelle Calédonie sert donc en quelque sorte de ballon d’essai à ce genre de mesure.

      L’idée a de fortes chances d’être reprise dans le futur par des parlementaires sous forme de propositions de lois, qui à leur tour ne manqueront pas d’être retoquées par l’UE comme l’a été la loi SREN.

    • La Quadrature du Net attaque en justice le blocage de TikTok en Nouvelle-Calédonie
      https://www.laquadrature.net/2024/05/17/la-quadrature-du-net-attaque-en-justice-le-blocage-de-tiktok-en-nouvel

      Personne n’est dupe : en réalité, le blocage de TikTok n’est absolument pas justifié par une quelconque présence sur la plateforme de contenus terroristes, mais bien par le fait qu’il s’agit d’une plateforme centrale dans l’expression en ligne des personnes qui en viennent aujourd’hui à se révolter. Cette décision de s’en prendre aux moyens de communication lors de moments de contestation violente – une première dans l’Union européenne et qui paraît digne des régimes russe ou turc, régulièrement condamnés par la CEDH pour atteintes à la liberté d’expression1 – a déjà été éprouvée l’année dernière, après la mort de Nahel Merzouk.

      À l’été 2023, Emmanuel Macron avait exprimé son souhait de pouvoir bloquer les réseaux sociaux lors de moments de crise. Le président de la République s’était alors lancé dans une véritable course à l’échalote autoritaire contre les plateformes en ligne, blâmant les jeux vidéos, puis les réseaux sociaux qu’il voulait alors pouvoir bloquer et sur lesquels il voulait accentuer la fin généralisée de l’anonymat en ligne (déjà bien amoché en pratique). À ce moment-là, les plateformes avaient répondu présentes pour censurer les contenus relatifs aux évènements et aux violences dans les banlieues. Nous avions alors dénoncé cette collaboration entre plateformes privées et pouvoirs publics, unis pour brimer la liberté d’expression au nom du « retour de l’ordre » (voir notre analyse). Aujourd’hui le gouvernement persiste et signe dans sa volonté de mettre au pas les moyens de communications, cette fois-ci en choisissant la voie explicitement autoritaire : le blocage total.

      La décision de bloquer TikTok en Nouvelle-Calédonie constitue pour le gouvernement une première mise en pratique du programme macroniste de censure en ligne annoncé l’été dernier. L’occasion paraît idéale pour le pouvoir : d’une part du fait du relatif désintérêt des médias français pour l’archipel (il aura fallu attendre plusieurs jours, et notamment un premier mort parmi les habitant·es, pour que la presse en métropole commence à traiter de l’actualité calédonienne) et d’autre part parce que ce territoire dispose de règles juridiques différentes, notamment vis-à-vis du droit de l’Union européenne. De cette manière, le gouvernement croit pouvoir éteindre la révolte sans répondre aux griefs de manifestants, en refusant d’aborder la question du rôle de la réforme constitutionnelle sur les élections calédoniennes dans le malaise de la population kanak.

      L’objectif de cette décision de censure consiste avant tout à étouffer l’expression d’une révolte. Elle constitue aussi un ballon d’essai avant une possible généralisation de ce type de mesure. De ce point de vue, le contexte politique semble favorable. Dans un récent rapport faisant suite aux révoltes urbaines de 2023, la commission des Lois du Sénat ne demandait rien d’autre que ce qui est en train d’être appliqué en Nouvelle-Calédonie : le blocage des réseaux sociaux et des sanctions plus dures contre les personnes les ayant utilisés lors des révoltes d’une partie de la jeunesse des quartiers populaires l’an dernier.

    • Pourquoi le blocage de TikTok en Nouvelle-Calédonie soulève de sérieuses questions concernant les libertés publiques
      https://www.telerama.fr/debats-reportages/pourquoi-le-blocage-de-tiktok-en-nouvelle-caledonie-souleve-de-serieuses-qu

      « Je me demande si le blocage de TikTok ne va pas être contre-productif en contribuant à alimenter le narratif de ceux qui cherchent à nous nuire en désignant l’État français comme liberticide », s’inquiète sur X le député Renaissance Éric Bothorel, très mobilisé sur ces questions et souvent à rebours de la majorité. « Ils iront sur d’autres plateformes si elles leur sont utiles à déclencher ou amplifier des opérations. » Déjà soulevé au moment de l’interdiction de RT et de Sputnik dans l’Union européenne après l’invasion de l’Ukraine en février 2022, le dilemme moral n’a probablement pas fini de revenir sur la table : acculée, une démocratie peut-elle utiliser des armes antidémocratiques ?