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  • Nouvelle-Calédonie : le blocage de TikTok est-il légal ?
    https://www.latribune.fr/technos-medias/internet/nouvelle-caledonie-le-blocage-de-tiktok-est-il-legal-997722.html

    Peu efficace, liberticide et potentiellement illégale... La décision de Gabriel Attal de bloquer TikTok en Nouvelle-Calédonie pour espérer ramener le calme dans l’archipel interroge de nombreux observateurs. Car même prise dans un contexte état d’urgence, une telle décision doit être justifiée par lutte contre le terrorisme. Explications.
    Marine Protais
    16 Mai 2024, 19:38

    Une mesure qui rappelle l’Iran et la Chine

    Au-delà de sa légalité, l’aspect anti-démocratique du blocage d’un réseau social interpelle. Cette mesure rappelle des décisions prises en Iran, en Chine, en Inde... des états connus pour leurs pratiques autoritaires. « La mise sur le même plan sémantique du "déploiement de l’armée" et de "l’interdiction de TikTok" est à la fois surréaliste et programmatique. Surréaliste car on croirait un cadavre exquis, et programmatique car elle désigne la plateforme comme disposant des attributs d’une puissance militaire qu’il convient d’abattre. C’est donc à la fois se tromper de sujet et se tromper de cible" », écrit sur son blog Olivier Ertzcheid, chercheur spécialiste en sciences de l’information.

    Coïncidence. La décision du Premier ministre Gabriel Attal de bloquer TikTok en Nouvelle Calédonie est intervenue le même jour que la publication du rapport de l’ONG Access Now. Celle-ci fait un bilan du nombre de blocages du web et des plateformes durant l’année 2023. Ceux-ci sont en forte augmentation, rapporte l’ONG, qui s’inquiète d’une normalisation de cette pratique. Dans ce rapport, l’ONG rappelle d’ailleurs la prise de parole d’Emmanuel Macron lors des émeutes de juin 2023 suite à la mort de Nahel Mezouk, durant laquelle il avait déjà évoqué le potentielle blocage de la plateforme, provoquant des réactions enflammées.

    Par ailleurs, si le but est d’empêcher à des groupes de s’organiser ou de diffuser des campagnes de désinformation, on peut s’interroger sur pourquoi le choix de TikTok plutôt qu’une autre plateforme. « Sans accès à TikTok, la jeunesse réellement mobilisée et active se trouvera et s’est déjà probablement trouvée d’autres canaux de mobilisation et d’organisation, le premier d’entre eux étant WhatsApp, écrit encore Olivier Ertzscheid. Et pour "l’autre jeunesse", celle qui se contente d’être jeune mais n’est ni particulièrement mobilisée ou politisée, elle vivra cette interdiction comme une censure et une privation aussi injustifiée qu’injustifiable, et là peut-être y verra les raisons de se mobiliser ou d’entrer dans le conflit. »
    Si l’on bloque TikTok, pourquoi ne pas bloquer WhatsApp et Telegram ?

    « Lorsqu’on étudie les menaces cyber, la plateforme que nous croisons le plus souvent c’est Telegram. C’est celle qui est la plus utilisée pour mener à bien des cyberattaques ou des campagnes de désinformation », pointe de son côté Adrien Merveille, expert en cybersécurité chez Check Point Software Technologies..

    Un blocage est par ailleurs toujours contournable. « Quand vous bloquez une plateforme, il y a toujours un moyen de le contourner, rappelle. En quelques clics, vous pouvez télécharger un VPN. Même dans des pays où le blocage étatique est bien plus fort, certains trouvent des moyens de le contourner » rappelle Arnaud Lemaire, expert en cybersécurité chez F5.

    Marine Protais

    #TikTok #Olivier_Ertzscheid

  • La réforme du marché de l’électricité nous expose à une nouvelle crise des prix et de la production
    https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/la-reforme-du-marche-de-l-electricite-nous-expose-a-une-nouvelle-crise-des

    C’est dans La Tribune que tu trouves une… tribune, donc sur la renationalisation de l’électricité.

    Le constat est sans appel : la libéralisation du secteur a à la fois augmenté considérablement le prix de l’électricité et a empêché le développement suffisant de capacités de production électrique pour faire face aux enjeux de la transition.

    La volatilité des prix a des conséquences dramatiques sur toute la société, y compris sur les industries françaises. Avec l’électrification des usages, l’électricité représente une part croissante de la compétitivité des entreprises. À titre d’exemple, l’électrification des hauts-fourneaux d’Arcelor Mittal à Dunkerque nécessitera l’électricité produite par l’équivalent d’un réacteur nucléaire. Sans prévisibilité sur de telles dépenses, les investissements dans l’outil de production et l’innovation sont largement entravés.
    (…)
    A la lumière de ces constats, on comprend alors mieux pourquoi en France, dès 1946, l’État instaura un monopole public sur la production et la vente d’électricité : EDF vendait son électricité en fonction de ses coûts moyens de production à l’échelle nationale, assurant ainsi un accès équitable à l’électricité à un coût prévisible. Les bénéfices dégagés étaient directement réinvestis dans de nouveaux moyens de production électriques selon les besoins prévisibles du pays. Il est évident que la seule façon de garantir à la fois un prix stable, prévisible et équitable aux usagers et un financement suffisant des lourds investissements dans le système électrique consiste à mutualiser l’ensemble des coûts très hétérogènes des différentes centrales et à les répartir équitablement entre les usagers en fonction de leur consommation. Cela passe nécessairement par un tarif réglementé pour tous les usagers et par la suppression des fournisseurs alternatifs. La propriété publique des moyens de production est aussi un impératif en termes de sûreté et de limitation des marges d’exploitation, comme en témoigne le dernier rapport de la Cour de comptes qui pointe du doigt les près de 40 milliards de bénéfices nets réalisés par les producteurs français au plus fort de la crise des prix. Des bénéfices qui auraient pu être réinvestis dans la production.

  • Énergie : le gouvernement contourne le Sénat, les Républicains contre-attaquent - La Tribune
    https://www.latribune.fr/economie/france/energie-le-gouvernement-contourne-le-senat-les-republicains-contre-attaque

    Selon nos informations, les sénateurs LR déposeront dans les tout prochains jours une proposition de loi sur la trajectoire énergétique de la France, alors que l’exécutif a décidé de régler cette question par décret afin de contourner le Parlement. Bien décidés à forcer le débat, les LR comptent ainsi utiliser une niche parlementaire.

    « Mettre le gouvernement au pied du mur » sur la question de l’énergie. Voilà ce qui sous-tend l’action préparée en coulisse par le groupe Les Républicains (LR) au Sénat. Selon nos informations en effet, celui-ci finalise une proposition de loi sur la trajectoire énergétique de la France, qu’il déposera dans les tout prochains jours. Le but : fixer les objectifs du pays en matière d’implantation d’éoliennes, de panneaux solaires, de nucléaire ou encore de recours à la biomasse pour les prochaines années, afin de les soumettre à un véritable débat parlementaire. Ce dont lui a privé l’exécutif, qui a décidé, début avril, de régler cette question épineuse par voie réglementaire plutôt que législative, en contournant l’Assemblée et le Sénat.

    #paywall

  • Les IA coûtent affreusement cher et vont manquer de données : ce que révèle un rapport de Stanford
    https://www.latribune.fr/technos-medias/informatique/les-ia-coutent-affreusement-cher-et-vont-manquer-de-donnees-ce-que-revele-

    Marine Protais 17 Avr 2024, 10:25

    C’est l’une des bibles de l’intelligence artificielle. Tous les ans depuis 2015, l’Institute for Human-Centered Artificial Intelligence de Stanford analyse les grandes tendances de l’intelligence artificielle. La dernière édition note une véritable explosion du secteur - en termes de nombre de modèles publiés (149 modèles de fondation en 2023, le double de 2022), de performance, mais aussi de coûts... Le rapport fait une estimation inédite des coûts d’entraînement, information rare dans le secteur. Cette course effrénée à la performance fait émerger de nouveaux défis : une possible pénurie de données, et des difficultés pour évaluer correctement les modèles.

  • La Tribune : Amazon abandonne ses magasins sans caisse... en réalité gérés par des travailleurs indiens à distance Marine Protais

    Le géant du e-commerce, qui opère également des magasins physiques, renonce à sa technologie Just Walk Out dans ses supermarchés Amazon Fresh aux États-Unis. Ce système permet à ses clients de faire leurs emplettes sans passer par l’étape de la caisse. Mais il nécessite des caméras, des capteurs et surtout le travail de 1.000 travailleurs indiens, donnant l’illusion de l’automatisation.


    Pour faire ses courses dans les supermarchés Amazon, il suffisait d’entrer, de scanner un QR code sur une application, de prendre ses produits et de sortir. (Crédits : Amazon)

    En 2016, on les annonçait comme le futur du commerce. Plus besoin de caissiers, ni de vigiles, ni même de sortir votre portefeuille. Pour faire vos courses dans les supermarchés Amazon, il suffisait d’entrer, de scanner un QR code sur une application, de prendre vos produits et de sortir. Le montant de vos achats était calculé à la sortie du magasin grâce à un système mêlant caméras et capteurs décrit comme automatique, puis directement débité sur votre carte bancaire.

    Mais nous voici en 2024, et le géant du e-commerce, diversifié dans les magasins physiques, abandonne en partie cette technologie, nous apprend le média américain The Information https://www.theinformation.com/articles/amazons-grocery-stores-to-drop-just-walk-out-checkout-tech . Elle sera supprimée des 27 magasins « Amazon Fresh » américains (des supermarchés où l’on trouve des produits frais), où elle était installée. En guise de remplacement, ces magasins seront équipés de caddies « intelligents », capables de scanner automatiquement les produits, rapporte le média d’investigation américain. L’information a ensuite été confirmée auprès d’AP https://apnews.com/article/amazon-fresh-just-walk-out-bb36bb24803bd56747c6f99814224265 par un porte-parole de l’entreprise. Le système Just Walk Out restera pour le moment dans les plus petites boutiques « Amazon Go », et chez la centaine de partenaires de la firme.

    L’illusion de l’automatisation
    Pour se passer de caissier sur place, le système « Just Walk Out » nécessite son lot de caméras et de capteurs, permettant de suivre le client en magasin, mais surtout d’humains, chargés de vérifier à distance les achats des clients via les caméras. The Information rapporte que plus de 1.000 personnes en Inde sont chargées de ce travail.

    En plus de cette automatisation illusoire, le système « Just Walk Out » faisait depuis quelques années l’objet de critiques. Les clients se plaignent de tickets de caisse reçus des heures après leurs achats, ou de commandes mal gérées par le système. En 2023, la firme avait d’ailleurs annoncé une réorganisation de ses magasins, pour rendre les technologies moins visibles et l’ambiance moins froide. Et le rythme d’ouvertures des enseignes avait été revu à la baisse.

    Par ailleurs, la technologie soulève des questions quant à la protection de la vie privée. Fin 2023, plusieurs consommateurs ont lancé une class action, accusant Amazon de collecter les données biométriques des clients, la forme de leur main et de leur visage ainsi que la tonalité de leur voix, via le système Just Walk Out sans demander leur consentement. Une pratique contraire à une loi de l’Illinois sur le traitement des données biométriques.

    Les entrepôts « automatisés » d’Amazon également surveillés par des travailleurs indiens
    Comme le note le chercheur Antonio Casilli, spécialiste du « travail du clic », cette histoire est banale. Sur X, il rappelle qu’en 2023, Time nous apprenait qu’Alexa, l’assistant virtuel de l’entreprise de Seattle, fonctionnait grâce à l’écoute de 30.000 travailleurs qui annotaient les conversations des utilisateurs pour améliorer les algorithmes gérant l’assistant.

    Et en 2022, The Verge rapportait que les entrepôts automatisés d’Amazon nécessitaient le travail de vigiles, à distance toujours, de travailleurs au Costa-Rica et en Inde, chargés de regarder les images des caméras plus de 40 heures par semaine pour 250 dollars par mois.

    #IA#intelligence_artificielle : #Fumisterie , #arnaque ou #escroquerie ? #amazon #caméras #capteurs #automatisation #technologie #travail #Entrepôts #algorithmes #Alexa

    Source : https://www.latribune.fr/technos-medias/informatique/amazon-abandonne-ses-magasins-sans-caisse-en-realite-geres-par-des-travail

    • Amazon : pourquoi la tech autonome “Just Walk Out” passe à la trappe
      Confirmation sur le blog d’Olivier Dauvers, le web grande conso

      Amazon vient d’annoncer l’abandon de la technologie Just Walk Out dans ses magasins Fresh aux États-Unis (une cinquantaine d’unités dont la moitié sont équipés). Just Walk Out c’est la techno, totalement bluffante, de magasin autonome sans caisses que je vous ai montrée en vidéo dès 2020 (ici) ou encore à Washington et Los Angeles dans de vrais formats de supermarché Whole Foods (ici et là). 

      Des centaines de caméras dopées à l’IA au plafond couplées à des balances sur les étagères permettent de pister l’intégralité du parcours d’achat du client, lequel s’affranchit du passage en caisse. Bluffant (vraiment) je vous dis. 


      un de ces magasins où l’être humain est bani

      Appelons un chat un chat, pour Amazon, ce revirement est un aveu d’échec cuisant. Car la vente de ses technos est au cœur du modèle économique d’Amazon dans le retail physique. Si le groupe lui-même ne parvient pas à prouver la viabilité de Just Walk Out, quel concurrent irait l’acheter ?

      Ce qu’il faut retenir de cet abandon ? Que les technos de magasins autonomes ne sont, pour l’heure, déployables que sur de (très) petits formats bénéficiant d’un flux clients très élevé. Pour des raisons assez évidentes de Capex/m2… mais aussi de supervision humaine. Car, à date, l’IA seule n’est pas en mesure de gérer tous les scénarios de course (dont les tentatives de démarque), obligeant un visionnage de contrôle par l’humain (localisé dans des pays à bas salaire). 

      #techno #échec

      Source : https://www.olivierdauvers.fr/2024/04/04/amazon-pourquoi-la-tech-autonome-just-walk-out-passe-a-la-trappe

  • « Bravo à l’Institut la Boétie d’avoir invité Andreas Malm.
    Pas étonnant que les écologistes de marché (EELV) n’apprécient pas ce grand intellectuel marxiste ! »

    L’intellectuel suédois, qui prône le recours à une forme de violence, a exposé hier ses thèses devant les Insoumis. Portrait | Caroline Vigoureux 31 Mars 2024

    Il a le regard profond, les yeux bleu clair et un sourire rare qui se devine dans sa barbe rousse. Derrière son calme apparent, Andreas Malm, intellectuel suédois de 47 ans, tient un discours radical : la lutte contre le réchauffement planétaire ne sera efficace que si l’on en passe par la violence contre les biens (et non les personnes), soit la destruction et le sabotage. C’est cette théorie qu’il est venu exposer cette semaine en France, avec un carnet de bal bien fourni. Jeudi, il donnait une conférence à l’université Paris-Dauphine face à des étudiants qui lui ont dit leur « grand intérêt » pour son discours. Samedi, c’est invité par l’Institut La Boétie, le think tank de Jean-Luc Mélenchon, qu’Andreas Malm a été reçu au Conservatoire national des arts et métiers face à 500 personnes qui l’ont vivement applaudi. « Un Suédois a remplacé une Suédoise », remarque le politologue Eddy Fougier, en référence à la jeune militante écologiste Greta Thunberg.

    Sa démonstration clivante est exposée sur 200 pages dans son livre Comment saboter un pipeline (éditions La Fabrique). Publié en 2020, l’ouvrage est devenu une référence dans les mouvances écologistes et chez certains black blocs, avant d’être adapté en film. « Un pacifiste qui fait des exceptions est un théoricien de la guerre juste », y écrit ce maître de conférences en géographie humaine à l’université suédoise de Lund. « Saborder des biens n’est pas impossible, après tout. La propriété n’est pas au-dessus de la Terre ; il n’y a pas de loi technique, naturelle ou divine qui la rende inviolable dans la situation d’urgence actuelle », argue-t-il.

    Des adeptes de la théorie critique

    L’homme est un objet d’attraction pour les Insoumis, qui se reconnaissent dans sa manière de renouveler le discours marxiste pour le lier à la lutte contre le changement climatique, un « communisme de guerre » appliqué à l’écologie. « Andreas Malm est l’un des principaux penseurs actuels qui s’inscrit dans le matérialisme historique. Nous avons un corpus de pensée commun », loue la députée LFI Clémence Guetté, coprésidente de l’Institut La Boétie. Lui comme les Insoumis sont des adeptes de la théorie critique, ce courant de pensée de la philosophie sociale qui analyse la société à travers les structures de pouvoir. Andreas Malm se revendique de l’école de Francfort, groupe d’intellectuels allemands freudo-marxistes des années 1920. Dans son livre Avis de tempête (La Fabrique, 2023), l’universitaire parle même du « besoin » ardent d’« une haine de classe écologique ». Encore assez peu connu du grand public en France, Andreas Malm a acquis une vraie influence dans les sphères intellectuelles anglo-saxonnes d’extrême gauche, après avoir beaucoup voyagé et écrit pour plusieurs revues internationales, dont la publication marxiste Historical Materialism.

    "Saborder des biens n’est pas impossible. La propriété n’est pas au-dessus de la Terre" Andreas Malm

    Face aux étudiants de Dauphine jeudi, Andreas Malm a formulé un vœu : « Je rêverais que Jean-Luc Mélenchon soit président. » Ce dernier s’intéresse de près à son discours. « Il me semble être le meilleur chef de parti que nous ayons en Europe occidentale. Il a évolué dans une très bonne direction ces dernières années sur les questions d’islamophobie, la Palestine, l’antiracisme, l’écologie », considère Andreas Malm.

    Parce que, avant de s’intéresser à l’écologie, le quadragénaire qui porte une chéchia noire, couvre-chef répandu dans les pays musulmans, était d’abord un défenseur de la cause palestinienne. Après avoir participé à la Cop1 à Berlin en 1995, ce militant trotskiste, activiste avant d’être universitaire, s’était rendu en Palestine, où il a vécu. Il y a consacré plusieurs textes controversés, qualifiant l’État d’Israël d’« entité sioniste » et vantant « l’extraordinaire efficacité » du Hamas « pour écraser chaque tentative de Daech de pointer le bout de son nez à Gaza ». Aujourd’hui, il dénonce « le génocide en cours soutenu par l’Occident » et parle d’Israël comme de « la machine à tuer technologiquement la plus avancée dans le monde ».

    Le concept de capitalocène

    C’est à l’été 2005 qu’il s’approprie le combat écologique, percuté par la lecture de Marée montante (Au Diable Vauvert), livre du journaliste anglais spécialiste de l’environnement Mark Lynas : « J’ai compris que c’était l’une des plus grandes questions auxquelles nous sommes confrontés et que tout le reste dépend de notre capacité à résoudre ce problème. » C’est lui qui a inventé le concept de capitalocène, qui dénonce la responsabilité du capitalisme dans le changement climatique.

    Mais son discours n’imprime pas au sein du parti EELV. Julien Bayou voit à peine qui il est et la secrétaire nationale du mouvement, Marine Tondelier, n’a pas lu son livre. « Le rapport à la violence n’est pas central chez les écolos. La désobéissance civile peut faire partie du rapport de force mais jusqu’où ? questionne la députée de Paris Sandrine Rousseau. La question, c’est de savoir ce qu’on a gagné ou perdu après les dégradations. Lorsque José Bové avait vandalisé le Mc Donald [de Millau en août 1999], cela n’avait pas ralenti le nombre d’installations de McDo dans le monde, mais ça avait alerté l’opinion publique sur la situation. Andreas Malm pose la question de savoir comment faire exister une opinion publique climatique. »

    Dans ses livres, l’universitaire défend l’idée que les révolutions les plus nobles de l’Histoire n’auraient jamais abouti de manière pacifique. L’esclavage aurait-il été aboli sans violence ? Les suffragettes auraient-elles obtenu le droit de vote des femmes sans violence ? Andreas Malm fonde sa réflexion sur l’idée d’un « flanc radical », nécessaire pour rompre avec le business as usual qu’est le capitalisme, estimant que « Martin Luther King passait pour un radical à la fin des années 1950 » comme aujourd’hui Extinction Rebellion, mouvement né à Londres qui revendique la désobéissance civile non violente. Tout est une question de perception, donc.

    Selon Malm, les révolutions les plus nobles n’auraient jamais abouti de manière pacifique

    Jamais Andreas Malm n’aurait imaginé que son livre Comment saboter un pipeline soit cité en juin 2023 dans un décret de dissolution, signé de Gérald Darmanin, visant le collectif d’écologistes radicaux les Soulèvements de la Terre (annulé par la suite par le Conseil d’État), quelques mois après les violentes manifestations de Sainte-Soline contre les méga-bassines, où s’était rendu Andreas Malm. Passé la surprise, il a compris la logique. « Le gouvernement avait besoin d’un livre pour servir de fondement doctrinaire à ce mouvement et plaider en faveur de sa dissolution. Mais leur action ne découlait pas de mon livre. Je n’étais pas le génie maléfique caché derrière cette histoire », relate calmement l’intéressé, parfois présenté comme un « gourou » pour cette gauche radicalisée. « Le livre d’Andreas Malm a eu une influence importante sur le mouvement climat. Mais il n’est pas notre maître à penser. Le néoléninisme vert dont il se revendique ne parle pas forcément au sein de notre mouvement », nuance Léna Lazare, membre des Soulèvements de la Terre. À Gérald Darmanin qui parle d’« écoterrorisme », Andreas Malm répond que « ce sont les entreprises d’énergies fossiles qui tuent des civils sans discernement ».

    "La France est le seul pays en Europe où l’on sent qu’il est possible de changer les sociétés" Andreas Malm

    Ses théories trouvent des traductions concrètes en France, depuis des violences à l’été 2017 à Bure contre le projet d’enfouissement de déchets nucléaires radioactifs jusqu’à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes contre la construction de l’aéroport en passant par le sabotage de l’usine Lafarge en décembre 2022. Derrière ces actions, on trouve plusieurs collectifs d’écologistes radicaux, comme Extinction Rébellion, Dernière Rénovation, les Soulèvements de la Terre. « Andreas Malm est le symptôme d’une sorte de glissement pour tous ceux qui considèrent que la désobéissance civile n’est pas assez efficace. Ils passent donc à des actions offensives de sabotage, avec, du côté de ceux qui sont plus pacifiques, le sentiment que c’est un mal nécessaire », développe Eddy Fougier.

    Cette idée que la violence permet à un combat d’être entendu, et donc de rendre l’action efficace, a sans doute été alimentée par le mouvement des Gilets jaunes. Jamais le gouvernement n’a mis autant d’argent sur la table que lorsque les manifestants détruisaient les vitrines des grandes villes, jusqu’à saccager l’Arc de Triomphe. « La France est le seul pays en Europe où l’on sent qu’il est possible de changer les sociétés », pense Andreas Malm, qui vit à Malmö. Le Suédois parle un anglais et un espagnol impeccables, mais pas le français. C’est aussi l’une de ses limites, pense-t-il, à ses connexions avec les Insoumis.

    Le quadragénaire a aussi cette particularité d’être totalement absent en 2024 des réseaux sociaux, qu’il déteste parce qu’« ils activent le potentiel narcissique de chacun d’entre nous ». Andreas Malm ne se voit pas faire de politique mais se voit plutôt continuer à écrire. Il a un nouveau projet de livre, en trois volumes cette fois, autour d’une vaste question : que ferons-nous quand il sera trop tard ? Dans son précédent ouvrage, il formulait un début de réponse : « Jusqu’à ce que le business as usual ne soit plus qu’un lointain souvenir, tant qu’il y a des humains sur Terre, la résistance est la voie de la survie par tous les temps. »

    La crainte d’actions violentes pour les JO

    En plus de la menace terroriste, le risque d’actions violentes au nom de la cause climatique plane aussi sur les Jeux olympiques. « Les services anticipent que certains groupuscules souhaiteront perturber les événements, que ce soit durant le relais de la flamme à partir du 8 mai à Marseille ou lors des épreuves des Jeux, et c’est pourquoi d’importants dispositifs de sécurité seront mis en œuvre », explique-t-on au ministère de l’Intérieur. Les collectifs écologistes les plus radicaux, comme Saccage 2024, Dernière Rénovation et les Soulèvements de la Terre, passeront-ils à l’action ? « Cibler la flamme olympique ne fait pas partie de notre agenda et ne correspond aux thématiques contre l’agro-industrie et l’accaparement de terres que nous défendons », récuse Léna Lazare, membre des Soulèvements de la Terre. La torche olympique sera protégée par 100 policiers et gendarmes lors de son parcours en France, de Marseille à Paris, du 8 mai au 26 juillet. Ce que redoute l’exécutif, c’est une infiltration de militants parmi les 12 000 relayeurs et bénévoles qui graviteront autour du relais de la flamme. Tous ont été criblés, c’est-à-dire soumis à une enquête administrative, avait précisé Gérald Darmanin en janvier. À la suite de ces démarches, 13 avis négatifs avaient été rendus.

    https://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/andreas-malm-le-gourou-de-l-ecologie-radicale-994248.html

  • L’État refuse de donner 41.000 euros pour sauver Point de Contact, maillon crucial dans la lutte contre la pédocriminalité en ligne

    Malgré ses discours pour défendre les mineurs en ligne, le gouvernement ne semble pas décidé à aider à hauteur de 41.000 euros un acteur clé sur ce sujet. L’association Point de Contact, qui remonte le plus de contenus pédocriminels auprès de Pharos, s’attelle depuis 25 ans à nettoyer le web des contenus illicites. Faute de subvention, il compte déposer le bilan.

    41 000 euros. C’est la somme qui manque à Point de Contact, l’un des acteurs les plus actifs en France dans la lutte contre les contenus illicites en ligne, pour poursuivre sa mission. Depuis 25 ans, cette petite équipe de six personnes épluche des dizaines de milliers de contenus signalés par les internautes, les catégorise, et les fait si besoin retirer du Web et remonter aux autorités. Un travail de fourmi pour tenter de « nettoyer » , ou du moins éponger, le web des contenus problématiques, notamment pédocriminels, haineux, et sexistes. Mais l’association n’est pas parvenue à obtenir cette somme demandée à l’Etat. Son président, Jean-Christophe Le Toquin, a donc annoncé le 29 février sur les réseaux sociaux avoir pris rendez-vous avec le tribunal pour déposer le bilan.

    « Compte tenu de la somme dérisoire que nous demandons, ce n’est pas un problème d’argent, mais un problème de fond » , tranche-t-il.
    . . . . . . .

    Source et suite : https://www.latribune.fr/technos-medias/internet/l-etat-refuse-de-donner-41-000-euros-pour-sauver-point-de-contact-maillon-

    #pédocriminalité #pédophilie #web #haine #sexisme #violophilie #impunité #violences_sexuelles #violence #internet #réseaux_sociaux

  • En 2023, les émissions mondiales liées à l’énergie portées à un niveau record
    Les émissions mondiales de CO2 liées à l’énergie ont progressé de 1,1% en 2023 pour atteindre un niveau record, en raison notamment de la faible production hydroélectrique causée par les sécheresses et de la croissance chinoise, a indiqué vendredi l’Agence internationale de l’énergie. Le tableau n’est toutefois pas complètement sombre.
    https://www.latribune.fr/climat/energie-environnement/en-2023-les-emissions-mondiales-liees-a-l-energie-ont-ete-portees-a-un-niv

    Essayons de voir le verre à moitié plein. Si, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les émissions énergétiques ont augmenté de 410 millions de tonnes pour atteindre 37,4 milliards de tonnes en 2023, la tendance apparaît toutefois moins mauvaise que l’année précédente. En 2022, elles avaient en effet augmenté de 490 millions de tonnes en 2022.
    Reste qu’avec une progression de 1,1%, les émissions mondiales de CO2 liées à l’énergie, elles, ont atteint un niveau record. Dans les faits, le bilan a été plombé par un déclin record de la production hydroélectrique mondiale en lien avec les sécheresses, graves et prolongées, qui ont affecté plusieurs régions du monde. Cet effet s’est traduit, à lui seul, par une augmentation des émissions d’environ 170 millions de tonnes : les pays concernés (Chine, Canada, Mexique...) ont en effet eu recours à la place à d’autres moyens de production d’électricité polluants, comme le fioul ou le charbon.

  • Salon de l’agriculture : après le refus de la FNSEA de participer au débat souhaité par Macron, l’Elysée concède une « erreur » et assure que les Soulèvements de la Terre n’ont pas été « conviés »
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/02/23/salon-de-l-agriculture-apres-le-refus-de-la-fnsea-de-participer-au-debat-sou

    le ministre de l’agriculture, Marc Fesneau, s’était désolidarisé de cette invitation, la jugeant « inopportune compte tenu du contexte ». Les Soulèvements de la Terre constituent « un collectif dont le modèle d’expression est plutôt le cocktail Molotov », a-t-il affirmé dans la matinale de TF1. « Donc, on ne discute pas avec ces gens-là. »

    Mais ça ne les gêne pas de travailler avec des mecs qui pratiquent l’aspersion de lisier sur les préfectures, et qui incendient ou posent des bombes dans des bâtiments publics, parce cela n’est bien sûr d’une expression démocratique bien légitime de la part de personnes qui travaillent beaucoup, qui en ont vraiment marre et qui sont donc en colère...
    #agriculteurs #colère #terrorisme

  • https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/la-globalisation-a-l-aube-d-un-nouveau-cycle-990888.html

    Ce constat permet une lecture selon laquelle la globalisation s’inscrit dans un cycle et, comme telle, elle a vocation à se reproduire, non pas à l’identique, mais en réorganisant les interconnexions pour répondre aux multiples contraintes économiques, technologiques et géopolitiques.

    Un bel exemple d’analyse économique à l’ancienne, enfermée dans son silo qui n’accepte que les variables « économiques, technologiques et géopolitiques » et n’a toujours pas compris (déni) que les désastres écologiques sont désormais prépondérants.

  • François-Marie Banier, tout est dans la gaufrette – La Tribune
    https://www.latribune.fr/culture-lifestyle/francois-marie-banier-tout-est-dans-la-gaufrette-990188.html


    François-Marie Banier, mercredi au Jardin du Luxembourg à Paris.
    Crédits : © AMBROISE TÉZENAS POUR LA TRIBUNE DIMANCHE

    EXCLUSIF - L’écrivain-peintre-photographe livre ses « Dialogues interrompus » – par leur mort – avec Aragon, Nathalie Sarraute, Lili Brik et Charles de Noailles.

    Il nous attend dans la rue. François-Marie Banier ne s’embarrasse pas d’un bonjour, ni de rien d’autre d’ailleurs. « Vous n’avez pas été stupéfaite ? » il interroge, l’œil pressé-pressant. On n’a pas ouvert la bouche que, décidément très impatient, il nous tend une nouvelle perche, plus grosse encore : « Je me suis relu hier, j’étais subjugué. Je suis ahuri par ce qu’Aragon m’a donné, par ce que Nathalie Sarraute m’a donné. Sans vanité, je suis stupéfait. C’est du niveau des Nourritures terrestres ! Il vaut mieux le dire soi-même que d’attendre que ça vienne des autres, non ? » On n’est pas encore entrée dans son atelier que déjà on est au théâtre.

    pour les amateurs, dans un tout autre style…
    (accessible par cliquer/tirer pour faire défiler le texte)

  • « Je voulais d’abord parler des opioïdes... » (Barbara Kingsolver, écrivaine) – La Tribune
    https://www.latribune.fr/culture-lifestyle/je-voulais-d-abord-parler-des-opioides-barbara-kingsolver-ecrivaine-990189


    Barbara Kingsolver, écrivaine américaine
    (Crédits : © EVAN KAFKA)

    ENTRETIEN - Le prix Pulitzer est un choc littéraire, un roman extraordinaire où un jeune garçon se fait le porte-voix de ces régions déshéritées qui votent Trump.

    Prenez garde : On m’appelle Demon Copperhead, de l’Américaine Barbara Kingsolver, prix Pulitzer 2023, fait partie de ces romans qui vous agrippent dès les premières phrases au point que soudain, plus rien ne compte, sinon de découvrir la suite. Il commence ainsi : « Déjà, je me suis mis au monde tout seul. Ils étaient trois ou quatre à assister à l’événement, et ils m’ont toujours accordé une chose : c’est moi qui ai dû me taper le plus dur, vu que ma mère était, disons, hors du coup. » Dès lors, peu importe que vous ayez déjà lu Kingsolver, 69 ans, régulièrement citée comme Nobel de littérature potentiel, ou que vous détectiez, derrière son histoire, la savante réécriture de David Copperfield, le classique de Charles Dickens dont elle reprend ici la structure et les personnages... Un jeune garçon s’adresse à vous depuis un monde de misère inconnu, dans une langue débordante de vie et de poésie qui s’ignore. Demon Copperhead a 10 ans et le visage des « Melungeons », ces métis des premiers temps de la colonisation, issus des amours des esclaves noirs, des Indiens et des Blancs pauvres : peau brune, cheveux roux, yeux verts, Demon est un concentré d’Amérique. Tout de suite, il vous raconte ce que c’est que grandir dans une caravane auprès d’une mère tellement droguée que c’est vous l’adulte de la maison - et à travers son récit apparaît l’Amérique rurale des Appalaches, ses solidarités, ses lieux dangereux, le torrent de drogue sur ordonnance déversé sur elle par des entreprises pharmaceutiques. Ces fameux opioïdes qui tuent plus de 100 000 Américains chaque année...

    Puis la mère de Demon meurt et vous voilà découvrant avec lui la sinistre condition d’orphelin américain, les assistantes sociales impuissantes ou indifférentes, les solidarités qui persistent mais ne peuvent tout résoudre, les familles qui vous accueillent pour le chèque - un fermier maltraitant, chez lequel Demon découvrira les dangers de la récolte du tabac ; puis un ménage de la classe moyenne étranglé par les dettes, puis le monde de sa grand-mère retrouvée - puis le lycée où Damon se réinvente en héros des stades avant de connaître l’amour, la chute, la rédemption... Six cents pages ont défilé à la vitesse d’un cheval au galop. Un grand roman américain ? Plutôt un « grand roman appalachien », précise l’écrivaine lorsqu’on la rencontre à Paris. Ceci n’est pas qu’une boutade : à travers ce texte, Barbara Kingsolver a cherché à rendre justice à l’Amérique rurale où elle vit, celle des fameux « rednecks » devenus les cibles de l’autre Amérique. « Quand les médias parlent de l’Amérique rurale, c’est pour se foutre de nous. En France, quand les paysans se plaignent, vous les écoutez. » Malgré le décalage horaire, Barbara Kingsolver distille une malice juvénile dans chacun de ses regards - et chacune de ses réponses.

    LA TRIBUNE DIMANCHE - Votre roman parle de tout un pan de l’Amérique d’aujourd’hui.Pourquoi avez-vous eu besoin de vous appuyer sur un classique du roman victorien anglais pour l’écrire ?
    BARBARA KINGSOLVER - Je voulais d’abord écrire sur le problème des opioïdes qui, là où je vis, n’épargnent aucune famille. Et je me suis demandé comment écrire un livre qui parlerait de ces sujets très durs sans que le livre lui-même soit difficile - je voulais qu’il soit au contraire accessible, qu’il passionne les gens ! Or c’est ce que Dickens avait réussi avec David Copperfield. Alors j’ai eu l’idée de transposer David Copperfield dans l’Amérique contemporaine. Je suis scientifique de formation [elle est biologiste], j’ai donc procédé méthodiquement. J’ai mis à plat le plan de Dickens et, sous chaque chapitre, j’ai dessiné une petite case dans laquelle j’inscrivais en une ou deux phrase ma propre version de l’histoire, en me laissant la liberté de changer les personnages et les événements si cela ne fonctionnait pas - Dickens est mort, et c’est moi le chef. Et j’ai trouvé, au contraire, que cela fonctionnait magnifiquement !

    Encore fallait-il inventer la voix qui donnerait vie à ce plan. Comment avez-vous créé celle de Demon, à la fois triviale et pleine de beauté ?
    C’est venu assez naturellement. Beaucoup vient de la nature même de la langue parlée dans les Appalaches. Là-bas, on aime raconter des histoires, et que l’on soit instruit ou non, on utilise une langue qui est souvent poétique. Et puis il y a la personnalité de Demon. C’est un ado féroce, un guerrier, il est naïf et n’a pas beaucoup voyagé, mais il est très intelligent et, à cause de sa vie difficile, il en a vu bien plus que les autres enfants de son âge...

    Vous nous montrez aussi l’ambivalence du rêve américain, qui juge les gens responsables de leur réussite comme de leur misère...
    C’est tout le problème. Nous naissons avec ce rêve américain gravé en nous. Mais ce mythe, qui vous dit que si vous voulez vous en sortir, vous y arriverez à force de travail, provoque aussi beaucoup de honte, de haine de soi, de dissimulation - les gens cachent leur pauvreté ou leur malheur. Demon, ainsi, pense que tous ses malheurs sont de sa faute. Et c’est aussi ça qui explique son goût pour les super-héros. Lorsque vous vivez dans un endroit comme celui-là, et que vous n’avez aucune chance de vous en sortir, l’idée de quelqu’un venu d’ailleurs pour tout résoudre est forcément attirante.

    Cela explique aussi le succès de Trump ?
    Absolument. À force d’être réduit à votre pauvreté et de vous faire insulter, décennie après décennie, dans les médias, vous finissez par voter pour le type qui va tout faire sauter.

    On m’appelle Demon Copperhead - Barbara Kingsolver, traduit de l’anglais (États-Unis) par Martine Aubert, Albin Michel, 608 pages, 23,90 euros.

  • Nucléaire : EDF annonce qu’un feu s’est déclaré dans la centrale de Chinon, deux réacteurs à l’arrêt – La Tribune
    https://www.latribune.fr/climat/energie-environnement/nucleaire-edf-annonce-qu-un-feu-s-est-declare-dans-la-centrale-de-chinon-d

    Un incendie a eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi à la centrale nucléaire de Chinon (Indre-et-Loire) au niveau d’un transformateur situé hors zone nucléaire.

    Sueurs froides à Chinon. Ce samedi, EDF a annoncé qu’un incendie s’était déclaré dans la nuit de vendredi à samedi dans la centrale nucléaire de Chinon, en Indre-et-Loire. Hors zone nucléaire heureusement. Pour rappel, la centrale nucléaire de Chinon, l’une des plus vieilles de France, possède quatre réacteurs à eau pressurisée de 900 MWe. Mis en service entre 1982 et 1987, ils ont produit l’an dernier 5,4% de la production d’électricité nucléaire française.

    Arrêt automatique du réacteur n°3
    Vers 02h40, « un feu s’est déclaré au niveau du transformateur principal de l’unité de production numéro 3, situé hors zone nucléaire. L’unité de production numéro 3 de la centrale nucléaire de Chinon s’est arrêtée automatiquement, conformément aux dispositifs de sûreté et de protection du réacteur », a annoncé EDF. Et d’ajouter que les équipes d’intervention de la centrale « se sont immédiatement rendues sur place, et conformément aux procédures, les secours extérieurs ont été appelés. Le feu est éteint ».

    Sur son site internet, l’ASN, l’Agence de sureté nucléaire a indiqué qu’un plan d’urgence interne avait été déclenché : « La perte de l’alimentation électrique externe principale du réacteur 3, à la suite de ce feu, a entraîné l’arrêt automatique du réacteur. Les équipements incendie nécessaires à l’extinction du feu se sont mis en service », a-t-elle déclaré. Outre l’unité n°3, l’unité de production n°4 est à l’arrêt « en toute sûreté », précise l’électricien.

    Contrôle du réseau des eaux pluviales
    « L’ASN sera attentive au contrôle du réseau des eaux pluviales sur les réacteurs 3 et 4 et examinera, en lien avec EDF et l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, ndlr), les conditions de levée du plan d’urgence interne, afin d’autoriser sa levée », a poursuivi le gendarme français du nucléaire.

    Cette semaine, lors de la grève de certains salariés d’EDF entre lundi et mardi, les grévistes ont retardé le débranchement prévu du réacteur numéro 1 pour maintenance, ce qui va décaler la période de travaux, prévue jusqu’en octobre.

    • L’unité de production numéro 3 de la centrale nucléaire de Chinon s’est arrêtée automatiquement, conformément aux dispositifs de sûreté et de protection du réacteur ...

      Perso, j’essaie d’imaginer quelle est la procédure suivie pour un « arrêt automatique » et surtout ce qui se passe dans le « chaudron magique » au niveau des réactions de fissions, du refroidissement, de toute la tuyauterie qui véhicule toutes sortes de fluides, lesquels sont sensés prévenir une « excursion nucléaire » ou « accident de réactivité/criticité ».

      En 2004 pour tenter de tirer les leçons de l’accident de Tchernobyl, l’IRSN s’était penchée sur le problème et avait publié un topo où il était fait mention de plusieurs scénarios possibles. Mais n’allez pas croire que nous sommes bien au-dessus de l’incurie soviétique de l’époque.
      Même s’il existe des protocoles testés et validés par des ingénieurs (Framatome, EDF, IPSN), ils sont loin de faire consensus et vu le délitement moral des gestionnaires, on n’est pas à l’abri d’une défaillance de « l’interface fauteuil-clavier ».

      https://www.irsn.fr/savoir-comprendre/surete/accident-reactivite

  • Depardieu, Jacquot, Doillon... Le monde du cinéma face à ses démons – La Tribune
    https://www.latribune.fr/culture-lifestyle/depardieu-jacquot-doillon-le-monde-du-cinema-face-a-ses-demons-990262.html

    En arrière-plan des révélations d’abus sexuels, la filière cherche des façons plus sereines de vivre les tournages. Enquête.

    Certains smokings vont rester au placard. Des cinéastes ou des acteurs n’ont pas reçu leur carton d’invitation pour la 49e cérémonie des Césars, le 23 février à l’Olympia : l’Académie vient de déclarer que, « dans l’hypothèse d’une mise en examen ou d’une condamnation judiciaire d’un(e) participant(e) à un film éligible pour des faits de violence, notamment à caractère sexiste ou sexuel », la personne « ne ferait l’objet d’aucune mise en lumière ». En clair : plus d’invitation - ni de prix - pour ceux dont le comportement a été mis en cause.

    Alors que le mouvement MeToo prend une nouvelle ampleur depuis le témoignage de Judith Godrèche, dont l’histoire d’emprise rappelle celle de Vanessa Springora sous la coupe de l’écrivain Gabriel Matzneff, il semblerait que la peur ait changé de camp. Ce sont désormais les auteurs présumés des abus sexuels qui font profil bas : la série Alphonse de Nicolas Bedos, qui sera jugé en 2024 pour « agression sexuelle en état d’ivresse », est sortie en catimini sur Prime Video en 2023 ; Philippe Caubère, signataire de la tribune défendant Gérard Depardieu, vient d’être mis en examen pour agression sexuelle et viol sur deux mineures et corruption de mineur sur une troisième victime ; Roman Polanski n’aurait pas trouvé de distributeur pour The Palace, son prochain film... Alors que Benoît Jacquot, 77 ans, et Jacques Doillon, 79 ans, nient les faits qui leur sont reprochés, on ne sait pas ce qu’il adviendra de leurs prochains films : CE2, de Jacques Doillon, sur le thème du harcèlement scolaire, est annoncé sur les écrans fin mars et Belle, de Benoît Jacquot, avec Guillaume Canet et Charlotte Gainsbourg, est en postproduction.

    Si les icônes déchues protestent contre le non-respect de la présomption d’innocence et les excès de la « cancel culture », l’affaire Depardieu a marqué un véritable tournant : « Après la tribune soutenant Gérard Depardieu, la contre-tribune signée par des gens du métier au sens large, des producteurs aux techniciens, a montré que nous vivions un moment de bascule : il faut maintenant que les conditions de tournage changent, que l’on comprenne que l’art ne justifie pas tous les comportements, analyse Manuel Alduy, directeur du cinéma à France Télévisions. Nous sommes ainsi sortis de ce cas particulier pour dénoncer le côté systémique de ces agissements. »

    La fracture entre les deux camps est pourtant toujours béante, même chez les dirigeants politiques : à la suite du reportage de Complément d’enquête, la ministre de la Culture d’alors, Rima Abdul-Malak, avait estimé que Depardieu faisait « honte à la France » tandis qu’Emmanuel Macron redoutait une « chasse à l’homme ». Dans le milieu du cinéma, on voit déjà plus loin. Manuel Alduy, lui, a décidé de suspendre temporairement la diffusion des films dans lesquels l’acteur tient un rôle phare. « Il ne s’agit pas de censurer ni d’effacer quelqu’un, insiste-t-il. Les films sont des œuvres collectives, il serait injuste pour l’ensemble des équipes de ne plus jamais les diffuser. On va le faire dans des contextes différents : pour l’anniversaire de la mort de François Truffaut en 2024, nous programmerons bien sûr Le Dernier Métro, avec Depardieu. »

    Une formation obligatoire
    Ce changement de mentalité est impulsé par une jeune génération de cinéastes pour qui il n’est plus question de se taire : « L’omerta est en train de prendre fin, estime Marine Francen, coprésidente de la SRF (Société des réalisatrices et réalisateurs de films) et membre du Collectif 50/50, qui milite pour la parité, l’égalité et la diversité au cinéma. Contrairement aux excès américains, où l’on blackliste quelqu’un à la moindre suspicion, le mouvement en France se fait lentement mais en profondeur. La parole d’Adèle Haenel a été un vrai tournant et il y a maintenant un effet générationnel : les jeunes, plus sensibles à ce sujet, sont plus radicaux dans leur envie de tourner la page. » En 2021, un groupe de travail a été constitué à la SRF, pour réfléchir sur les attitudes à adopter : « Quelque chose est vraiment en train de changer dans la manière d’aborder le rapport au plateau, à l’équipe et aux comédiens, précise Marine Francen, convaincue que d’autres figures connues feront l’objet d’autres plaintes. Ça peut déstabiliser ceux qui pensent encore qu’un réalisateur est tout-puissant sur un plateau : ils sont aujourd’hui beaucoup moins à l’aise pour agir n’importe comment au nom de leur film... ou de leur névrose. »

    De nouveaux outils apparaissent à tous les échelons, afin de prévenir et repérer les violences du casting au tournage. Pour lutter contre le harcèlement, Rima Abdul-Malak a demandé en janvier au CNC (Centre national du cinéma) de rendre « obligatoire une formation pour l’ensemble de l’équipe au début de chaque tournage de film ». Un nouveau métier est également né : le coordinateur d’intimité, qui s’assure que les acteurs et actrices d’une scène d’amour sont bien en accord avec ce qu’on leur demande de faire. « Une coordinatrice d’intimité m’a demandé ce que j’étais "prête à accepter" et m’a montré des protections, des sortes de cache-sexe à coller sur soi comme dans les films porno, raconte l’actrice Maud Wyler. Mais il faudrait aussi parler au reste de l’équipe de tournage, souvent plus gênée par ces scènes intimes que je ne le suis moi-même ! »

    Très impliquée dans les états généraux du cinéma, Maud Wyler fait aussi partie de l’ADA (Association des acteur·ices), un nouvel organisme fondé par l’actrice Ariane Labed, entre autres, qui s’était insurgé contre la sélection de Johnny Depp et Catherine Corsini, tous deux visés par des accusations de harcèlement au Festival de Cannes 2023. C’est la première fois qu’une association fédère des comédiens et rend possible cette solidarité : « D’habitude nous sommes très peu ensemble, habitués à être représentés par nos agents, poursuit-elle. Mais nous voulions nous rassembler et échanger. J’étais abasourdie par le harcèlement raconté par les jeunes actrices. »

    Qui peut prévenir les cas de harcèlement sur un plateau ? Quels protocoles peuvent protéger un tournage ? La responsabilité incombe aux premiers concernés : les producteurs. « Nous savons aujourd’hui que nos responsabilités sont immenses, nous prenons le sujet très au sérieux, estime Marc Missonnier, producteur, entre autres, du Consentement. Nous nous retrouvons dans des positions où nous devons jouer le rôle à la fois de juge, de policier, d’arbitre, d’employeur et de protecteur des gens qui travaillent pour nous - et c’est bien normal. Mais les productions sont souvent de petites structures, fragiles économiquement, qui ne peuvent pas se permettre d’arrêter un film. »

    Le temps judiciaire, plus long, n’est pas celui du cinéma : chaque heure étant comptée, la production doit prendre des décisions immédiates sur des affaires complexes. Le cas s’est posé de façon abrupte pendant le tournage de Je le jure, film réalisé par Samuel Theis, par ailleurs acteur dans Anatomie d’une chute. Après une soirée en marge du tournage, un technicien a préféré quitter le film, avant de porter plainte contre le réalisateur pour viol. Ivre pendant la soirée, le jeune homme a avancé qu’il doutait avoir pu exprimer son consentement dans le moment intime qu’ils ont partagé ensemble. La productrice du film, Caroline Bonmarchand, a appris l’histoire le lendemain. « Le tournage se passait très bien, c’était comme un coup de tonnerre dans un ciel sans nuages, précise-t-on à la production. La productrice a tout de suite consulté le livre blanc du Collectif 50/50, appelé des producteurs qui avaient connu cette situation, ouvert le dialogue avec toute l’équipe... Car le pire, c’est l’omerta. Il a été décidé de mettre en place un système qui permette à ceux qui ne souhaitent plus interagir avec le réalisateur de le faire. » Samuel Theis a fini le tournage à l’écart du plateau, avec sa première assistante et sa scripte et, lorsqu’il devait venir diriger les acteurs, les techniciens étaient prévenus en amont. « C’est une solution, mais elle reste imparfaite car il faut à la fois respecter la parole de ce jeune homme et la présomption d’innocence du réalisateur, c’est irréconciliable, poursuit la production. C’est compliqué d’imaginer des solutions pour nous épauler. Il y a deux chemins : l’édiction de règles et l’option de la médiation, au cas par cas. » D’autres, sous couvert d’anonymat, estiment que la question cruciale est : « Est-ce qu’on considère dans ce genre de cas qu’un film fait par 150 personnes est voué à mourir, ou a-t-il le droit de vivre ? »

    Reste la question des mœurs, qu’aucune règle ne saurait dompter rapidement. Et l’étrange adage selon lequel les souffrances causées au nom de l’art seraient plus acceptables que d’autres. Depuis la naissance du cinéma, les exemples de comportements répréhensibles sont hélas nombreux. En 1972, sur le plateau du Dernier Tango à Paris, l’actrice Maria Schneider a même été agressée sexuellement devant l’objectif par Marlon Brando, sur une idée du réalisateur Bernardo Bertolucci, qui cherchait sa « réaction spontanée ». Une scène sans consentement dont elle ne s’est jamais remise. « Le problème de fond est le même depuis toujours, c’est celui du pouvoir et donc des rapports de domination, estime l’acteur Swann Arlaud, nommé aux Césars pour Anatomie d’une chute, dans la catégorie meilleur acteur dans un second rôle.

    Si nous en sommes venus à des situations de "tribunal populaire" qui ne sont pas souhaitables, c’est parce qu’il est trop rare que les coupables d’abus sexuels soient condamnés. C’est aussi un métier où l’on accepte de dépasser certaines limites au nom d’une recherche artistique : certains acteurs aiment se mettre en danger, d’autres pas. Alors, qui définit la limite ? »

    D’autres regrettent que MeToo n’ait pas ouvert un débat sur le métier de comédien(ne) : « Nous sommes vulnérables, car nous devons être choisi(e) s dans des castings, estime Maud Wyler. Ce métier est lié au pouvoir et à la séduction. Un agent m’a dit un jour que je faisais peur aux réalisateurs ! J’ai compris que c’était parce que je ne flatte ni le réalisateur ni le producteur et qu’une aventure amoureuse avec moi n’est donc pas possible... Mais c’est historique, dans le métier : Molière a eu une histoire avec une mère puis sa fille ; même Depardieu ou Delon ont été gigolos à leurs débuts. »

    Changer le rapport de force sur un plateau ; éviter les mises à l’écart sur la base de rumeurs ; prévenir les abus... Autant de dossiers ouverts pour un cinéma plus serein mais jamais idéal, selon un producteur qui veut rester anonyme : « Considérer qu’il existera un jour une société parfaite dans laquelle il n’y aura que des films "purs", où il n’y aura plus jamais aucun problème... c’est une belle utopie ou une belle angoisse. Surtout, ça n’existe pas. »

    Charlotte Langrand

    • Il termine par la conclusion qui était la rengaine contre la gauche : l’idéalisme loin des réalités du monde. Et puis, je fatigue des attaques contre la cancel culture, tant mieux si il y a renversement. Pour une fois qu’est tentée une protection en amont et une prise en compte de la victime plutôt que continuer à glorifier les ordures d’agresseurs, éviter ainsi l’isolement de la victime et son auto évincement du groupe, ici de la secte cinéma, … oui hein, parce ce que 80% des films raconte quoi ? des histoires dites d’amour et de violence à n’en plus finir qui la plupart ne font que renforcer et entériner les agressions sexistes et sexuelles, l’hétéronorme et sa morale suffocante, le droit pour les femmes de séduire jusqu’à 25 ans avec l’assurance de leur disparition des écrans après, celui de ne pas avoir de sexe en dehors d’un truc qui ressemble de près ou de loin au mariage, l’obligation du rêve d’amour parfait et sa fidélité en bandoulière en écho au prince charmant et à un cadavre sous verre. Et pour les hommes, la liberté des héros violents et populaires jusqu’à leur mort.
      Il est bien temps que ça bouge, sortons les couteaux et nos caméras :)

      [EDIT]
      Ah tiens, en écho à ce que j’écrivais ici sur le cadavre de la femme :
      https://madame.lefigaro.fr/celebrites/cinema/helene-frappat-judith-godreche-n-a-jamais-donne-son-consentement-et-

      Q : Tout cela remet aussi en question la tradition de l’artiste et de sa muse…

      Hélène Frappat : Laquelle s’ancre dans une mythologie très française issue du mouvement romantique, dans la société ultra-bourgeoise du XIXe siècle où tous les droits ont été retirés aux femmes. Cette période historique réactionnaire a mythifié le modèle de la muse, de l’éternel féminin, de la morte amoureuse, où l’on est face à une femme muette, objectifiée et littéralement valorisée en tant que cadavre.

      https://seenthis.net/messages/1041301

    • Existe-t-il un index des (nombreux) films où le pitch ressemble peu ou prou à des explications sur comment un adulte mâle va poser son empreinte sexuelle sur un·e mineur·e, ou une jeune femme ?
      Sentiment que dans les années 80/90 les Auteurs de la culture française, ces cinéastes et ces chanteurs s’étaient comme entendu pour nous noyer sous un flot de productions de ce type. #fictions_imposées

      Je renote ici Péril en la demeure 1984 https://seenthis.net/messages/1019184

      et Brainwashed - Le sexisme au cinéma
      https://seenthis.net/messages/1015789

  • Donald Trump encourage la Russie à attaquer les pays de l’OTAN [qui ne paieraient pas leur contribution, ndc]– La Tribune
    https://www.latribune.fr/economie/international/donald-trump-encourage-la-russie-a-attaquer-les-pays-de-l-otan-990286.html


    Le candidat américain Donald Trump exerce une forte pression sur le parti républicain pour bloquer l’aide américaine à l’Ukraine.
    (Crédits : Reuters)

    Le candidat républicain à l’élection américaine de novembre prochain n’a jamais caché son hostilité à l’OTAN. Il a même encouragé, lors d’un meeting électoral, la Russie à attaquer les mauvais payeurs, selon lui, de l’OTAN. Des propos inquiétants alors que Donald Trump se démène pour bloquer au Congrès toute aide américaine à l’Ukraine. De quoi ravir Wladimir Poutine qui prépare une offensive en Ukraine pour fêter les deux ans de l’invasion et sa réélection en mars prochain.

    Vladimir Poutine, président de la Russie et certain de sa réélection en mars en l’absence de toute opposition, vient de trouver un nouvel allié objectif en la personne de Donald Trump, lui-même candidat aux élections présidentielles américaines de novembre. Lors d’un meeting en Caroline du Sud, Donald Trump a en effet menacé, en cas de victoire, de ne plus garantir la protection des Etats-Unis aux pays de l’OTAN face à la Russie. Le maître du Kremlin depuis un quart de siècle ne pouvait rêver mieux.

    L’ancien président américain reproche régulièrement à ses alliés de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) de ne pas financer suffisamment l’institution. Lors du meeting, Donnald Trump a rapporté une conversation qu’il aurait eu avec un des chefs d’Etat de l’Otan, (sans le nommer) : « Monsieur, si on ne paie pas et qu’on est attaqué par la Russie, est-ce que vous nous protégerez ? » aurait demandé ce chef d’Etat mystérieux. La réponse, selon Trump : « non, je ne vous protégerais pas et j’encouragerais même (la Russie) de vous attaquer ! ».

    Consternant, selon la Maison Blanche
    Cette déclaration, pour le moins inquiétante pour les alliés des Etats-Unis, intervient alors que Donald Trump, candidat quasi certain du parti républicain à la présidence, use de toute son influence au sein du parti républicain pour bloquer l’aide militaire américaine à l’Ukraine. D’un montant de 95 milliards de dollars, une enveloppe d’aide pour Israël et l’Ukraine sera débattue la semaine prochaine au Congrès.

  • Electricité : quatre fournisseurs s’allient pour des offres « plus vertes » et relancent le débat sur l’origine de l’énergie – La Tribune
    https://www.latribune.fr/climat/energie-environnement/electricite-quatre-fournisseurs-s-allient-pour-des-offres-plus-vertes-et-r

    EXCLUSIF. Quatre fournisseurs d’énergie (llek, Enercoop, Octopus Energy et Volterres) viennent de former un collectif afin de promouvoir des offres d’électricité « vraiment vertes », dans la jungle du marché de détail. Seulement voilà, leurs positions ne font pas l’unanimité dans le secteur. Au cœur du débat : le fonctionnement des garanties d’origine, ces certificats électroniques servant à prouver qu’une quantité donnée d’énergie renouvelable achetée par un opérateur a bien été produite pour approvisionner un client final.

    Certains fournisseurs d’énergie sont-ils plus vertueux que d’autres ? Alors que le nombre d’offres d’électricité « 100% verte et locale » a explosé ces dernières années, difficile pour le consommateur d’y voir clair au-delà des slogans. Et pour cause, la plupart de ces entreprises ne génèrent pas elles-mêmes le courant qu’elles commercialisent. Or, le système certifiant que l’électricité qu’elles achètent pour un client est bien renouvelable, appelé « garantie d’origine », suscite de vives critiques.

    #paywall

    • L’objectif sera notamment de faire « exister » le label « #VertVolt » de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), destiné à aider les consommateurs à choisir de l’électricité « verte » (sic). Celui-ci repose sur la notion d’ « achat conjoint » : en plus d’acquérir une garantie d’origine sur un marché virtuel, c’est-à-dire un document électronique servant à prouver qu’une quantité donnée d’énergie renouvelable a bien été produite (valant, par exemple, 5 euros le mégawattheure), le fournisseur paie directement auprès du producteur français le volume d’énergie associé à cette garantie d’origine, en plus de celle-ci (à 80 euros le mégawattheure, par exemple). Ce qui permet d’aboutir à une offre de « fourniture verte premium », se targue-t-on chez Enercoop, fondé entre autres par Greenpeace, la Nef et le réseau Biocoop.
      « L’idée est ainsi de ’’coller’’ ce certificat de traçabilité au parc qui l’a émis plutôt que de se limiter à une transaction financière, même si on ne peut pas identifier physiquement la provenance des électrons », explique l’un des membres du collectif. « Ce #label a été mis à mal par certains acteurs qui souhaitent pousser les garanties d’origine uniquement, sans achat conjoint », regrette-t-on chez Ilek.
      Et pour cause, aujourd’hui, le système autorise les opérateurs à se procurer séparément les garanties d’origine mises aux enchères et l’électricité, ce qui « s’apparente à du #greenwashing » selon le site de comparaison des offres Selectra. Concrètement, pour bénéficier de meilleurs tarifs, les fournisseurs peuvent acheter l’énergie sur les marchés de gros, essentiellement composés d’électricité #nucléaire en France et #fossile en Europe, et se procurer ensuite autant de garanties d’origine que la quantité consommée par leurs clients afin de « verdir » leurs offres, explique le courtier.

      https://archive.is/IyOo9

      #électricité #électricité_verte

  • Boeing révèle un nouveau problème de non-conformité sur les fuselages de certains 737 MAX – La Tribune
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/boeing-revele-un-nouveau-probleme-de-non-conformite-sur-les-fuselages-de-c

    Le constructeur aéronautique Boeing a indiqué dimanche avoir été informé par un fournisseur d’un problème de conformité sur les fuselages de certains 737 MAX qui, sans représenter de danger immédiat pour les avions en vol, devrait nécessiter une intervention sur une cinquantaine d’exemplaires non encore livrés. Et entraîner des retards de livraisons.

    Les déboires s’accumulent sur Boeing et sur le 737 MAX, cinq ans après les deux accidents mortels qui avaient cloué l’avion au sol pendant 22 mois. Dimanche, un mois après l’incident de la porte arrachée en plein d’un 737 MAX-9 d’Alaska Airlines, Stan Deal, le responsable de la branche d’aviation commerciale du constructeur américain, a fait état d’un nouveau problème : un fournisseur l’a informé d’un problème de non-conformité sur les fuselages de certains 737, qui, sans représenter de danger immédiat pour les avions en vol, devrait nécessiter une intervention sur une cinquantaine d’exemplaires non encore livrés.

    Selon lui, un employé de ce fournisseur, dont l’identité n’a pas été révélée, a signalé à son supérieur hiérarchique que « deux trous pourraient ne pas avoir été percés exactement selon nos spécifications ». Néanmoins, « tous les 737 peuvent continuer à opérer en toute sécurité », a assuré Stan Deal, précisant que le groupe estimait néanmoins devoir « retravailler sur environ cinquante avions non livrés ».

    « Bien que ce problème puisse retarder certaines livraisons du 737 à court terme, il s’agit de notre seule option étant donné notre engagement à livrer des avions parfaits à chaque fois », a-t-il ajouté.

    Selon l’agence Reuters, le problème se situe à nouveau chez le fournisseur américain Spirit AeroSystems. Le défaut a été repéré pour l’heure sur 22 fuselages, soit près de la moitié des 47 appareils inspectés à ce jour-dans la chaîne de production entre Boeing et Spirit. Si de telles notifications entre un avionneur et son fournisseur sont courantes, ce problème intervient dans un contexte de surveillance accrue du 737 MAX.

  • Automobile : Ferrari explose à nouveau les compteurs, avec un bénéfice net record
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/automobile/automobile-ferrari-explose-a-nouveau-les-compteurs-avec-un-benefice-net-re

    Année de tous les records pour Ferrari. En 2023, le bénéfice net de la marque au cheval cabré a bondi de 34% à 1,25 milliard d’euros. Le profit record de 939 millions d’euros affiché sur l’ensemble de 2022 a ainsi été battu. Le chiffre d’affaires a augmenté de 17,2% à 5,9 milliards d’euros, conformément aux prévisions. Ces résultats ont été bien accueillis à la Bourse de Milan, où le titre grimpait de 10% à 381 dollars, vers 16h20.

    Au quatrième trimestre, le bénéfice net du constructeur a progressé de 33% à 294 millions d’euros, un résultat supérieur au consensus des analystes de Factset. Dans le détail, le constructeur italien a livré 13.663 bolides dans le monde l’an dernier, en hausse de 3,3%.

    Tu le sens bien, le ruissellement ?

  • Taxe sur l’électricité : le pouvoir choisit de plomber tous les Français – Libération
    https://www.liberation.fr/politique/taxe-sur-lelectricite-le-pouvoir-choisit-de-plomber-tous-les-francais-202
    https://www.liberation.fr/resizer/T5m7tn0QM_FuyYaft7nOUYF8lz4=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(2033x2192:2043x2202)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/X7NVWVJROZHHNHOH6GKJHQFUUY.jpg

    Comme l’a reconnu le directeur des Echos, Dominique Seux, « on ne comprend pas vraiment très bien pourquoi les prix ont autant augmenté ces cinq dernières années », d’autant que sur les marchés les tarifs ont été pratiquement divisés par trois en un an. Un flou et pour tout dire un loup qui rend cette hausse encore plus difficile à digérer.

    • Et un article dit « d’opinion » où on tente de t’expliquer (laborieusement) :
      a) que c’est pas trop la faute à l’Europe mais plutôt à cause des taxes que les factures s’envolent (tout en te remettant une couche de l’incontournable tandem Macron-Le Pen tous deux diplômés es enfumage).

      b) que l’Europe c’est même vachement mieux que si la France était isolée parce que

      Une autre partie de l’augmentation repose sur les coûts inhérents aux réseaux de transport qu’il a fallu à plusieurs reprises réévaluer pour tenir compte des nécessaires investissements dans la maintenance, mais aussi la modernisation de ces infrastructures essentielles.

      #pipotron

      c) qu’il existe un « paradoxe » EDF dans le sens où, même si on oblige l’opérateur historique à brader son électricité aux « concurrents » (libres et non-faussés), le dit opérateur se fait des « cojones » en or massif avec ses exportations et que faudrait pas trop la ramener non plus

      Cependant, il ne faut pas occulter qu’EDF est à la fois un leader de la fourniture d’électricité, mais aussi un très important exportateur. Et s’il perd de l’argent sur les 100 TWh concédés au tarif Arenh, il en gagne sur le reste de sa production, à plus forte raison quand les prix de marché s’envolent ! Par ailleurs, son coût de revient reste très compétitif, du fait notamment de sa rente de nucléaire et hydraulique.
      Au bilan, malgré le paradoxe de l’Arenh, cette situation lui permet de générer des gains importants qui bénéficient à l’État actionnaire... et, d’une manière ou d’une autre, au contribuable. Les mesures de type « bouclier énergétique », par exemple, n’étaient-elles pas indirectement prélevés sur les bénéfices d’EDF ?

      d) que si on veut du renouvelable (qui par définition est « intermittent », « décentralisé » et « difficile à piloter », ben il va falloir repasser à la caisse mais c’est pour « sauver la planète » (surtout la leur, celle du capital fatal et incontournable, faudra vous le dire combien de fois, bordaaayl ?)

      L’évolution des tarifs à l’avenir reflétera donc en partie nos choix politiques concernant l’environnement.

      e) et qu’on aurait dû mieux lire (gros benêts que nous sommes) les petites lignes en bas du contrat et donc

      garder à l’esprit que l’ouverture à la concurrence répondait à d’autres objectifs que la seule baisse des prix.

      Ça s’appelle Julien Pillot et c’est Enseignant-Chercheur en Economie

      https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/electricite-pourquoi-les-tarifs-augmentent-et-devraient-encore-augmenter-9

      En tout cas, on a vu ce que donnait l’efficience des marchés quand, fin 2022, il nous fallait comptabiliser chaque électron passant dans nos câbles en sachant bien que le nucléaire c’était pas vraiment « l’avenir de l’Homme » et que c’était pas sûr d’avoir assez de GNL dans les cuves pour passer l’hiver. N’empêche qu’on était tout de même encouragé à se gausser des Allemands contraints de rallumer leurs vieilles chaudières à charbon.

      Tout ça pour dire qu’on a quand même affaire à une belle bande de #connards