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  • Chkoune Gaâ ! – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/05/01/chkoune-gaa

    ❝LEZAMI/E/S
    Alors que j’approche des côtes australiennes, un Cétacé de moi inconnu, se dresse sur sa queue et me tend un rouleau de papyrus qu’il tient dans sa gueule.

    J’attrape le document, je le déroule et que lis-je ?

    Chkoune Gue3 ?

    –Un petit coucou aux administrateurs qui vendent des rames de papier aux cybers du coin.
    –Un bonjour aux enseignants qui habitent les logements de fonction dans des primaires et qui branchent leurs machines à laver à partir d’une prise électrique d’une classe(beaucoup de logement sont alimentés directement du compteur de l’établissement).
    –Un salut à cet ouvrier qui vend des moteurs qu’il déclare défectueux à l’usine.
    –Un bonsoir à cette employée qui revend les enveloppes timbrées retirées des dossiers administratifs des citoyens.
    –Saha le sapeur-pompier qui a mis la sirène pour acheter du lait.
    –Salam à celui qui ouvre les offres(soumissions cachetées) des entreprises en mettant les enveloppes au frigo et qui communique ensuite les sommes à son ami.
    –Sans oublier le gynécologue de l’EPH qui fait tout pour que sa patiente accouche par césarienne à la clinique privée de son ami.
    –Azul à cet agent d’ordre qui aime les billets de 2000 dinars oubliés à l’intérieur des permis de conduire.
    –À cet enseignant qui gonfle les notes des élèves qui suivent des cours particuliers chez lui.
    –À cet ingénieur en urbanisme qui signe le nombre des étages selon le nombre de cadeaux.
    –À ce technicien du contrôle technique automobile qui ne signale aucune réserve pour un sandwich offert.
    –Coucou aux postiers et banquiers qui fond des comptes-à-comptes en prenant des crédits sans intérêts.
    –Salam aalikoum les avocats qui font les courtiers des juges corrompus.
    –À cet élu qui signe un certificat de vie à un proche d’une vieille retraitée de la caisse de retraite française, morte depuis trois ans.
    –À ce journaliste qui fait les portraits des artistes à 10 000 Dinars. Azul !
    N.B. / J’espère que je me suis pas fait trop d’ennemis.

    –Allez ! On reprend

    Chkoune Gue3 ?.

    –Bonjour l’employée qui vend des produits de beauté dans les couloirs de l’administration.
    –Salut l’étudiant – membre du comité de cité U – qui choisit lui même les fournisseurs de produits alimentaires. Ça va les affaires ?
    –Coucou la greffière qui joue à la représentante commerciale en faisant de la pub pour certains avocats.
    –On a failli oublier ce douanier qui fait passer les voitures des immigrés à 50€. Bonjour à vous monsieur.
    –À ce cuisinier d’une cantine scolaire dont l’épouse ne cuisine que pendant les vacances. Azul !
    –À ce président de l’APC qui fait d’un droit une faveur. Il bloque le dossier d’un futur bénéficiaire de l’auto-construction jusqu’à ce que celui-ci soit acquis pour les prochaines élections.
    –À ce caissier de la Sonelgaz qui se fait des dizaines de millions chaque trimestre rien qu’on disant aux clients qu’il manque de petites monnaies. Bravo et bonjour à toi.
    –Aux militants des droits de l’homme qui font du tourisme et qui bouffent les budgets et subventions. Bon voyage.
    –Toutes nos excuses pour les personnes omises.
    –Si vous aussi, vous avez des bonjours à faire passer, n’hésitez pas.
    Non à la corruption.
    Halte à la dilapidation du deniers publics.

    Chkoune Gue3 ?

    Piqué quelque part et publié il y’a bien longtemps.
    Remis par un Cétacé mi dauphin mi orque qui dit C’est assez, faut dénoncer tout le monde pour être juste.

    Le Popeye Grincheux entre papyrus et olives. Publié par Fateh Boureboune

  • Toujours intéressant de lire Achile Mbembe :

    « Dans la competition mondiale en cours pour le controle de parts importantes du marche global des talents, l’Afrique n’a pas besoin de la France.

    C’est la France qui a besoin des talents africains. »

    Je crois qu’Achille Mbemebe a plus que raison

    Source : FB

    LA FRANCE NE VEUT PLUS D’ETUDIANT.E.S AFRICAIN.E.S DANS SES UNIVERSITES ? EH BIEN, TANT PIS POUR ELLE !

    Deux collegues (Crubezy et Allemand) se penchent une fois de plus sur la question de l’augmentation des frais d’inscription des etudiants africains dans les universites francaises.

    Evidemment, ils perdent leur temps. Ils ne seront guere ecoutes.

    Pas du tout parce que leurs propositions seraient revolutionnaires. Elles ne le sont pas, loin de la.

    Ces collegues sont prisonniers du raisonnement anti-etrangers qui est a l’origine de la decision d’augmenter les frais d’inscription pour commencer.

    Ils proposent un schema du genre : « On vous laisse etudier gratuitement chez nous, mais a condition que vous rentriez chez vous une fois votre cursus termine ».

    Pour cette seule raison, nous ne les ecouterons pas.

    Pas parce que les etudiant.e.s africain.e.s doivent a tout prix rester en France apres leurs etudes. Mais parce qu’apres leurs etudes, ils sont libres de vivre la ou la vie les menera. Ailleurs ou chez eux, peu importe ! C’est ainsi pour tous les autres etudiants au monde. Ce doit etre ainsi pour les etudiant.e.s africain.e.s aussi.

    Les deux collegues ne seront pas non plus ecoutes par leurs propres autorites.

    Tout simplement parce que, pour ce qui concerne l’Afrique, la France (ou ceux et celles qui la dirigent) ne savent pas ce qu’ils veulent.

    Ils ont beau faire illusion, voire gesticuler, il est tres difficile de les prendre au serieux.

    Emmanuel Macron (qui proclame par ailleurs que ’la France n’a pas de politique africaine’) a mis en place une structure (dans laquelle ne figure aucun intellectuel !) supposee lui donner des conseils en ce qui touche aux affaires de notre continent.

    Voici justement le genre de probleme au sujet duquel cette structure aurait du se mettre en pointe longtemps avant que la decision ne soit prise. Mais tout le monde l’a note, il est aux abonnes absents !

    La France ne veut plus d’etudiant.e.s africain.e.s dans ses universites ?

    Sur le plan humanitaire, evidemment j’ai de la sympathie pour les milliers de jeunes (et leurs familles) qui devront desormais s’acquitter de sommes d’argent non negligeables.

    Sur le plan geopolitique ? Il faudrait simplement dire « Tant pis ! ».

    Car dans la competition mondiale en cours pour le controle de parts importantes du marche global des talents, l’Afrique n’a pas besoin de la France.

    C’est la France qui a besoin des talents africains.

    Si elle n’en a pas conscience, alors il faut la laisser a elle-meme et regarder ailleurs.

    Pour avoir travaille dans le secteur universitaire sur trois continents, je suis relativement bien place pour dire un mot sur ce qui est en train de se passer.

    Et d’abord toutes les grandes universites mondiales (lesquelles sont, pour la plupart, privees et basees aux Etats-Unis) sont en train de delocaliser.

    Le semestre prochain, deux amis, grands anthropologues de Harvard, iront enseigner pendant un semestre sur le campus de l’Universite de Yale a Singapour. Deux autres, des critiques litteraires de renommee mondiale, enseignent six mois l’an sur le camps de New York University a Abu Dhabi. Et je ne parle meme pas de ce qui se passe dans les sciences et autres disciplines.

    On peut penser ce que l’on veut de ces delocalisations, c’est la direction que prend le marche educatif global.

    Davantage encore, la plupart des grandes compagnies multinationales, celles dont l’ambition est veritablement planetaire, viennent chaque annee « recolter » les talents en Afrique - les meilleurs dans toutes sortes d’institutions, auxquels ils accordent des bourses afin qu’ils aillent etudier aux Etats-Unis.

    La carte de credit Mastercard, par exemple, finance ainsi depuis plus d’une dizaine d’annees un vaste programme d’excellence qui a vu des milliers d’etudiants africains s’inscrire, tous frais payes, dans de grandes universites americaines. A l’universite de Duke en Caroline du Nord ou j’enseigne partiellement, j’en ai rencontre plusieurs et ils sont parmi les plus performants de leurs cohortes.

    Les exemples sont nomnbreux. Ici en Afrique du Sud ou j’enseigne egalement, il n’y a pas une seule universite qui ne comporte son lot d’etudiants venus du reste du continent. Des programmes tels que PANGEA a l’universite de Stellenbosch financent les meilleurs dans le cadre de programmes de doctorat ou de bourses postdoctorales.

    La Chine a elle seule recoit chaque annee des dizaines de milliers d’etudiant.e.s africain.e.s dans toutes les branches du savoir. Ceux-ci peuvent, en outre, travailler pendant la duree de leurs etudes.

    Dans mon seul domaine de recherche (les sciences humaines), les fondations privees americaines depensent quelques millions de dollars chaque annee au profit de chercheur.e.s et etudiant.e.s africain.e.s d’expression anglaise.

    Les Allemands viennent d’ouvrir a Accra un Institut d’etudes avancees qui sera finance sur fonds du gouvernement allemand pendant les douze annees qui viennent. La fondation Volkswagen finance de nombreuses bourses depuis de nombreuses annees. L’Universite de Bayreuth a elle seule vient de decrocher d’importants financements qui lui permettront d’intervenir dans l’etude de l’Afrique de maniere forte dans les annees qui viennent, en collaboration etroite avec quatre institutions africaines. Les Suedois financent, depuis plus d’une trentaine d’annees, a hauteur de plusieurs millions de dollars via le CODESRIA et d’autres institutions continentales, de nombreux programmes de recherche ainsi que des bourses d’etudes.

    A Nairobi, un consortium d’institutions pour l’essentiel anglo-saxonnes finance, depuis des annees, le Consortium pour la recherche economique en Afrique a hauteur de plusieurs millions de dollars par an.

    Si la France cherche a s’auto-marginaliser, pourquoi devrions-nous la sauver de sa propre betise et de sa petitesse d’esprit ?

    Dans cette affaire, il n’y a que ceux des Africains qui sont prisonniers de la langue francaise qui sont les perdants. Les veritables flux financiers dans le marche global de l’education superieure, c’est dans les filieres anglo-saxonnes qu’il faut aller les chercher.

    Je fais partie de maintes institutions ou certaines de ces allocations se font et je vois comment de jeunes Africain.e.s qui ont etudie en francais en France eprouvent d’enormes difficultes a rentrer dans ces circuits.

    On l’a dit a plusieurs reprises, le drame de l’Afrique est son incapacite a retenir chez elle et pour elle les meilleurs de ses gens, le meilleur de sa creation. Ceci est vrai de ses cerveaux. Elle ne pourra les retenir que si elle devient un vaste espace de circulation, si elle debalkanise et de-frontierise.

    Au moment des independances, nous disposions de quelques grands campus regionaux. Ibadan, Makerere, Dar-es-Salam et ainsi de suite - il s’agissait d’universites regionales. Il nous faut donc pousser vers la creation de quelques grands ensembles educatifs regionaux capables de soutenir la competition internationale.

    Le marche de l’education superieure en Afrique ira croissant dans les annees qui viennent. La demande ne fera qu’augmenter.

    Entre 2050 et 2100, le gros des etudiant.e.s dans le monde viendra d’Afrique.

    Mettons en place de grandes institutions regionales, enormes viviers de talents. Mutualisons nos ressources. Elles sont immenses. Sachons nous connecter sur l’international. La France n’est pas a elle seule l’international. Recouvrons le pouvoir de description, d’interpretation et de theorisation de nos realites.

    La France veut s’immiscer dans nos affaires. Mais elle veut que l’Afrique et les Africains restent chez eux et la laissent tranquille. Negocions avec la France un pacte.

    Qu’elle reste chez elle et nous laisse tranquille. Nous resterons chez nous et la laisserons tranquille. Nous verrons, dans 50 ans, qui sera le gagnant.

  • La #jeunesse oubliée du #Sahara_occidental
    https://orientxxi.info/magazine/la-jeunesse-oubliee-du-sahara-occidental,2729

    « Notre gouvernement écoute plus la communauté internationale que notre propre peuple. On se sent abandonnés », lance un jeune dans la rue. « Nous voulons une solution politique, pas seulement du pain et de l’eau », ajoute-t-il.

    À chaque congrès du #Front_Polisario, les jeunes réclament haut et fort la reprise des armes. « Ils refusent tout ! Même dans leur humeur ils sont agressifs », s’exclame Abda Ckej, membre du secrétariat national du Front Polisario. Le vieil homme se sent dépassé. « Les personnes qui ont fondé le Front Polisario sont maintenant une minorité. La majorité est composée de jeunes qui n’ont pas connu la guerre et qui ne connaissent pas la réalité », explique-t-il. « Ils nous mettent une grande pression. Ils nous demandent des armes, une formation militaire. On essaie de leur dire non et de les calmer, mais combien de temps tiendrons-nous encore ? Les procédés de paix ne donnent rien », ajoute Abda Ckej.

    « On accepte de mourir pour notre cause », affirme Mohamed, le jeune chargé des forces spéciales de la gendarmerie. S’il meurt en combattant pour l’indépendance du Sahara occidental, il sera honoré et considéré comme un martyr. « De toute façon, les gens comme nous, avec aucune ressource, ils sont déjà morts », ajoute-t-il.

    Rejoindre les forces de l’ordre, c’est aussi une manière de tromper l’ennui ou de répondre à des besoins économiques. Dans les camps, l’armée est l’un des seuls secteurs qui recrute.

    S’EXPATRIER POUR EXISTER
    De nombreux #Sahraouis font leurs études à l’étranger. Si leurs résultats sont satisfaisants, ils peuvent facilement obtenir des bourses pour étudier à Cuba, en Espagne ou en Algérie. Mais une fois de retour dans les camps, il leur est très difficile de trouver un emploi payé qui réponde à leurs qualifications.

    Salama, un ami de Saleh, fait partie des nombreux jeunes qui ont décidé de s’expatrier. Il passe ses vacances dans les camps de réfugiés pour rendre visite à sa mère. Pendant que la famille s’active pour honorer les règles de l’hospitalité sahraouie, le jeune homme se confie : « Je reçois des critiques parce que je pars à l’étranger. Il y a des gens qui pensent qu’il faut rester ici et faire pression », explique-t-il. Salama se sert de quelques dattes et d’un verre de lait de chamelle avant de préciser : « Mais la majorité d’entre nous pense qu’il vaut mieux partir parce que l’aide humanitaire ne suffit pas. C’est grâce aux gens qui partent en Espagne qu’on a de quoi vivre. Ils permettent à leur famille d’avoir des choses très essentielles ».

  • La boutique parodiant celle de l’Élysée reverse ses gains à trois associations Alexis Feertchak - 2 Novembre 2018 - Le figaro
    http://www.lefigaro.fr/politique/2018/11/02/01002-20181102ARTFIG00090-la-boutique-parodiant-celle-de-l-elysee-reverse-s

    Le projet « Enlysée »https://enlyseeboutique.fr lancé par trois jeunes de Calais et Lille a enregistré 3000 commandes en seulement un mois. Les 30.000 euros de revenus sont reversés ce vendredi à trois associations qui œuvrent pour l’aide aux migrants et aux sans-abri.


    « Le jour où tu veux faire la Révolution, t’apprends d’abord à faire ton café et à te nourrir toi-même. » Pour boire son café le matin, quoi de mieux qu’une maxime d’Emmanuel Macron imprimée en bleu, blanc, rouge sur sa tasse ? Pardon, en « rouge, bleu, blanc, rouge » si l’on en croit les termes d’« Enlysée », boutique en ligne qui parodie celle lancée en septembre par la présidence de la République. Cette initiative, lancée par trois trentenaires de Calais et Lille, a engendré 3000 commandes en seulement un mois. Ses bénéfices vont être reversés à trois associations venant en aide aux migrants et aux sans-abri, selon France Info.

    30.000 euros seront ainsi partagés ce vendredi à Calais entre la Fondation Abbé Pierre, l’Auberge des migrants et Salam. Pour cette dernière association qui distribue près de 500 repas par jour à Calais, les 10.000 euros représentent 10% de leurs dépenses. « On vit beaucoup sur les dons, les récupérations et là ça nous permet de faire ce qu’on ne fait jamais, d’acheter un peu de fruits à des grossistes, acheter des chaussettes, des gants, etc. Ce sont des frais qu’on est souvent amené à reporter », confie à France Info le président de Salam, Jean-Claude Lenoir.

    « Boutique officielle du ruissellement »
    « Vous savez maintenant où va partir ce pognon, qu’on espère de dingue ! », déclare l’« Enlysée » sur son site, référence à la petite phrase d’Emmanuel Macron, qui avait déclaré en juin dernier : « On met un pognon de dingue dans les minima sociaux ». C’est l’expression phare de la boutique qui propose t-shirts, sweat-shirts et sacs avec l’imprimé « Je coûte un pognon de dingue ». D’autres saillies présidentielles s’affichent également à la vente : « Phransaizilaitrée », « Gaulois réfractaire », « Dernier de cordée », « Mafia bretonne » (avec Jean-Yves Le Drian portant le smoking de Marlon Brando dans Le Parrain), « champion du monde » (avec Alexandre Benalla, casqué, en bleu, blanc, rouge) ou « champion de la Terre » (avec Emmanuel Macron, torse nu, portant la planète sur ses épaules). Les articles « Maison » promettent quant à eux d’apporter « une ambiance de maison inspirée par le mépris présidentiel ».

    En plus des trois fondateurs, une équipe d’une quinzaine de bénévoles conçoit, réalise, met en ligne et envoie les produits parodiques. La boutique « Enlysée » ne veut pas s’arrêter là. Elle attend beaucoup des fêtes de Noël et prépare à cet effet un « pack spécial de fin d’année » pour la semaine prochaine. Pour continuer d’abreuver les finances d’associations, elle espère aussi de nouvelles petites phrases présidentielles. « Que ce soit le ‘pognon de dingue’ ou ‘traverser la rue’, on n’aurait pas pu les imaginer nous-mêmes, donc franchement, on le remercie beaucoup. S’il pouvait nous en ressortir quelques-unes, d’ici Noël et jusqu’à la fin du quinquennat, on pourrait reverser beaucoup d’argent », déclare Manu, l’un des fondateurs, à France Info. Le trentenaire aimerait aussi qu’Emmanuel Macron devienne le parrain de ce projet joliment défini comme « la boutique officielle du ruissellement ».

    #Elysée #Enlysée #ruissellement #Calais #Lille #emmanuel_macron #migrants #pognon_dingue #traverser_la_rue #start_up #ruissellement #perlimpinpin #manu #en_marche

    La suite de https://seenthis.net/messages/724130

  • #Tel_Aviv_On_Fire

    Israël / Palestine, aujourd’hui. Salam, un charmant Palestinien de 30 ans vivant à Jérusalem, travaille comme stagiaire sur le feuilleton populaire palestinien « Tel Aviv on Fire », produit à Ramallah. Chaque jour, pour rejoindre les studios de télévision, Salam doit passer par un check-point israélien plutôt difficile. Il y rencontre le commandant du poste de contrôle, Assi, dont la femme est une grande fan du feuilleton. Afin de lui faire plaisir, Assi met la pression sur Salam pour changer la fin du feuilleton. Salam se rend vite compte que les idées d’Assi pourraient lui valoir une promotion en tant que scénariste. La carrière créative de Salam est soudainement en ébullition, jusqu’à ce qu’Assi et les producteurs et financiers du feuilleton soient en désaccord sur la façon dont il devrait se terminer. Coincé entre un colonel de l’armée et les soutiens arabes, Salam ne peut résoudre ses problèmes qu’avec un coup de maître final.

    http://www.artemisproductions.com/fr/films/Tel_Aviv_On_Fire
    #Israël #Palestine

    On m’a recommandé ce #film (#comédie)... que je ne sais pas si un jour j’arriverai à voir, mais je partage ici au cas où quelqu’un à l’occasion de le voir

  • France : l’impossible évacuation du camp de migrants de Grande-Synthe Wahoub Fayoumi - 11 Septembre 2018 - RTBF
    https://www.rtbf.be/info/monde/detail_france-l-impossible-evacuation-du-camp-de-grande-synthe?id=10016004

    C’était il y a près d’une semaine : jeudi dernier, les forces de police ont évacué le camp de migrants de Grande Synthe, près de la ville côtière de Dunkerque.

    500 à 800 personnes, hommes, femmes et enfants en majorité des Kurdes irakiens, vivaient en bordure de l’autoroute, dans un amas de tentes et d’abris de fortunes, sous les bois derrière la gare de la petite agglomération.

    Aujourd’hui, ces centaines de migrants sont toujours là, mais leurs conditions de vie se sont drastiquement dégradées.

    La plupart du temps, les forces de police se bornaient régulièrement à prendre en charge certains migrants pour les éloigner de la côte, et les réinstaller dans d’autres villes. Les destructions de tentes et les confiscations de biens étaient aussi, d’après les personnes sur place, monnaie courante.

    Jeudi cependant, l’objectif des policiers était plus précis : empêcher toute installation dans le périmètre. A cet effet, les points d’eau et les 3 douches mis à disposition des migrants par la marie de Grande-Synthe ont aussi été démontés.

    Les associations tirent la sonnette d’alarme. Le démantèlement du camp n’a pas éloigné les migrants. Ils sont désormais livrés à eux mêmes dans les bois, la situation sanitaire est catastrophique, et le problème ne fait que s’aggraver.

    Plusieurs associations continuent à aller sur place. L’association Salam distribue toujours des repas une fois par jour. Elles tirent la sonnette d’alarme : la situation sanitaire est périlleuse : « Sur ce camp, il y avait des douches qui étaient mises à disposition, elles étaient sur des plateaux mobiles qui étaient apportés dans la journée, il y avait quelques toilettes même s’il n’y en avait pas assez, explique Josette Vanst, retraitée et bénévole à l’association Salam. Il y avait surtout des points d’eau pour laver le linge et faire sa toilette. Et là il n’y a plus rien de tout ça ».

    Il y a toujours des familles et de jeunes enfants qui sont là. « Nous avons revu par exemple une fillette au bras dans le plâtre, qui était là la semaine dernière », ajoute Josette Vanst. « C’est du harcèlement ! ce matin il y avait un avion qui tournait pour les localiser, avec des infrarouges nous a-t-on dit. On ne veut pas de camps, ça a été clairement dit. Mais la solution de les déplacer et de les mettre en centres d’hébergement, on voit bien que ça ne fonctionne pas. ils reviennent... » D’autant plus que plusieurs ont déjà payé cher leur passage en Angleterre, et que d’autres ne veulent pas être renvoyés dans le premier pays de leur arrivée, comme le prévoit la règle de Dublin, explique Josette Vanst.

    Le maire de Grande-Synthe, Damien Carême, se dit dubitatif face à ces expulsions répétées. Il estime quant à lui qu’il faut réinstaller les personnes présentes dans la région. Il plaide pour un centre d’urgence, affecté à l’accueil et à l’orientation.

    Ce mardi, les associations ont rencontré la sous-préfecture, qui a organisé l’évacuation, pour faire part de leurs inquiétudes.

    #migrants #Grande-Synthe #violence_policières inutiles #camps

  • The missing reports on herbicides in Gaza
    Amira Hass Jul 09, 2018 1:05 AM | Haaretz.com
    https://www.haaretz.com/israel-news/.premium-the-missing-reports-on-herbicides-in-gaza-1.6248503

    So we’re destroying Palestinian crops with our spraying? What’s new here, shrugs the average Israeli and clicks to another channel

    As I was working on my article about Israeli herbicide spraying in Gaza, I learned that 1948 refugees from the village of Salama are living in the village of Khuza’a. They are farmers, much as their parents and grandparents were. Back then, they grew citrus fruit, bananas and grains, and sold their crops in Jaffa as well as in Jewish communities.

    We tend to associate Palestinian refugees with the refugee camps. But sometimes you get to meet some who, even in exile from their village, have managed to maintain the same type of life and livelihood – that is, to work and live off the land in the West Bank and even Gaza. The Al-Najjar family in Khuza’a is one such family.

    Together with his father, Saleh al-Najjar, 53, works 60 dunams (about 15 acres) of land that they are leasing in Khuza’a. They employ three laborers, and Saleh says the five of them work 12 hours a day.

    By working the land they maintain continuity, despite being refugees and having lost the lands of Salama – where Israel built Kfar Shalem. Israel, meanwhile, maintains the continuity by damaging their sources of income and their health. When people say the Nakba never ended, the Najjar family can be cited as another example. One of the millions.

    Over the past four years, the Najjars – like hundreds of other farming families in the eastern part of the Gaza Strip – have learned to fear also small civilian aircraft.

    In spring and fall, and sometimes in winter too, for several days the planes appear in the mornings, flying above the separation fence. But the contrails they emit are borne westward with the wind, cross the border and reach the Gazan fields. From seeing their wilted crops, the farmers have understood that the planes are spraying herbicides.

    The fear of these crop dusters is even greater than of the Israeli armored vehicles that every so often trample all the vegetation west of the separation fence – because the herbicides reach further, seep into the soil and pollute the water. Crops up to 2,200 meters (7,220 feet) west of the border fence are affected by the spraying, says the Red Cross. The crops 100 to 900 meters away were totally destroyed. The irrigation pools located a kilometer away were contaminated.

    The Palestinian reports about Israeli crop spraying destroying Gaza agriculture were first heard in late 2014. A figment of the imagination? In late 2015, the Israel Defense Forces spokesperson confirmed to the 972 website that crop spraying was taking place. The Al Mezan Center for Human Rights, an organization in Gaza, sent soil samples for laboratory testing. The army did not tell it what was being sprayed.

    Spraying of herbicides intended to destroy crops is not the sort of thing the IDF Spokesperson’s Unit or the Coordinator of Government Activity in the Territories is happy to talk about or volunteer information on. Nor is it the kind of report that concerns Israelis much, not on social media or as a common subject of conversation in Israeli homes.

    “So we’re destroying Palestinian crops with herbicide spraying – what else is new? We did the same thing to the Bedouin crops in the Negev (before the High Court of Justice outlawed it following a petition by Adala) and with the lands of Akraba in the 1970s. If our fine young men have decided to do it, it must be necessary,” shrugs the ordinary Israeli before clicking to the next channel. That is why I’m trying to return to the previous channel.

    The IDF’s Gaza Division decides; the Defense Ministry pays the civil aviation companies to do it. The seared spinach fields and the withered parsley plants prey on my mind. Also, I think about the children of these pilots: Do they know the wind carries the chemicals their daddy sprayed, and that another daddy can’t buy his kids shoes and other things because of the crops that were destroyed due to it?

    Asked to comment, the Defense Ministry says: “The spraying is carried out by properly authorized companies in accordance with the 1956 law regarding the protection of plants.” It’s true that the two civilian companies that fly crop dusters above the border fence – Chim-Nir and Telem Aviation – are recognized professionals in the field. The Defense Ministry also says: “The crop dusting is identical to that which is done throughout Israel.”

    Whoever wrote that sentence is either demeaning the intelligence of his Israeli readers, or confident that they will take his word for it and not be concerned. Both are correct.

    The Defense Ministry only revealed what the “identical” herbicides being used are in response to an inquiry from Gisha, the Legal Center for Freedom of Movement, based on the freedom of information law. The chemicals are glyphosate, oxyfluorfen and diuron.

    Despite the numerous findings about the environmental and health hazards posed by glyphosate, it is still in use in Israel. But the Defense Ministry spokesperson ignores the fact that even with all the debate about how harmful these substances are to the environment and to people’s health, their purpose is to help safeguard farmers’ livelihoods – not to destroy their crops, as we are doing in Gaza.

    The IDF and the Defense Ministry know these sprayed chemicals don’t recognize borders. The systematic damage to Palestinian crops through spraying is not an accident. It is deliberate. Another form of warfare against the health and welfare of Palestinians, and all under the worn-out blanket of security.

    #GAZA #herbicides

    • La guerre agricole ou comment Israël se sert de substances chimiques pour tuer les récoltes à Gaza
      Amira Hass | Publié le 6/7/2018 sur Haaretz | Traduction : Jean-Marie Flémal
      http://www.pourlapalestine.be/la-guerre-agricole-ou-comment-israel-se-sert-de-substances-chimiques

      Les photographies de véhicules blindés de l’armée déracinant et broyant arbres et végétation dans la bande de Gaza ne sont pas étrangères, aux yeux des Israéliens, mais ce qu’ils savent beaucoup moins, c’est que, depuis 2014, des champs palestiniens sont également détruits via l’usage d’herbicides déversés depuis les airs – comme cela a d’abord été publié sur le site internet 972. Officiellement, la pulvérisation ne se fait que du côté israélien de la clôture mais, comme en ont témoigné des fermiers palestiniens de l’autre côté, avec confirmation de la Croix-Rouge, les dégâts qui en résultent peuvent être perçus très loin dans le territoire palestinien même.

      « La pulvérisation par les airs n’est effectuée que sur le territoire de l’État d’Israël, le long de l’obstacle sécuritaire à la frontière de la bande de Gaza », a fait savoir le ministère de la Défense à Haaretz. « Elle est effectuée par des sociétés d’épandage munies d’une autorisation légale, en conformité avec les dispositions de la Loi sur la protection des plantes (5716-1956) et les réglementations qui en découlent, et elle est identique à la pulvérisation aérienne effectuée partout dans l’État d’Israël. »

      Le porte-parole des FDI 1 a déclaré : « L’épandage est réalisé à l’aide du matériel standard utilisé en Israël et dans d’autres pays ; cela provoque un dépérissement de la végétation existante et empêche les mauvaises herbes de pousser. L’épandage s’effectue près de la clôture et ne pénètre pas dans la bande de Gaza. »

      Toutefois, le matériel standard utilisé en Israël a pour but d’aider les fermiers à faire pousser leurs cultures de rapport. À Gaza, il les détruit.

  • #Grèce. Victoire pour des cueilleurs de fraises victimes de #traite, contraints au #travail_forcé et visés par des tirs

    Après la victoire remportée à la Cour européenne des droits de l’homme aujourd’hui, jeudi 30 mars, par un groupe d’ouvriers bangladais, employés à la cueillette des fraises, sur lesquels leurs employeurs avaient ouvert le feu parce qu’ils réclamaient le versement de leurs salaires impayés, la directrice adjointe du programme Europe d’Amnesty International, Gauri van Gulik, a déclaré :

    « La décision rendue aujourd’hui est importante pour ces personnes et pour leur famille en ce qu’elle reconnaît la légitimité de leur action. Elle contribuera, nous l’espérons, à prévenir de futures atteintes aux droits fondamentaux. »

    https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2017/03/greece-victory-for-strawberry-pickers-trafficked-into-forced-labour-and-sho

    –-> c’était mars 2017. Signalé par @isskein via la mailing-list Migreurop

    #exploitation #travail #fraises #traite_d'être_humains #esclavage_moderne #migrations #agriculture

    • Sur le même sujet, dans le New York Times...

      Greek Foremen Sought in Attack on Migrant Workers

      The police in the southern Peloponnese region of Greece on Thursday were seeking three supervisors of a strawberry farm accused of firing on a large group of Bangladeshi workers who had demanded unpaid wages, wounding 28.

      http://www.nytimes.com/2013/04/19/world/europe/greek-foremen-sought-in-attack-on-bangladeshi-migrant-workers.html?ref=worl

      Avec la photo d’un ami photographe grec, Giorgos Moutafis :

    • Fraises de saison

      Notre société émiettée, et sur la voie étroite de l’anthropophagie structurelle et structurante, remplira bientôt tous les critères de l’âge nouveau. C’est ainsi qu’à Manolada dans le Péloponnèse, des immigrés travaillant dans la production de la fraise... décidément de saison, qui ont osé réclamer leurs salaires impayés depuis six moins à leur patron néo-esclavagiste, ont été blessés, dont quatre grièvement. Les faits se sont déroulés mercredi 17 avril au soir, lorsque des hommes armés et chargés de superviser le travail des immigrés, ont ouvert le feu sur ces derniers. Les surveillants, ont utilisé des carabines pour disperser les travailleurs immigrés, deux cent personnes environ ainsi rassemblés réclamant leurs soldes. Temps de crise, aussi vécu et pratiqué via ses... authentiques rapports entre le capital et le travail, en passant par le racisme récurent, ce dernier, notons-le, n’aura pas attendu la crise pour agir... comme un grand.

      Car il faut souligner que l’esclavagisme et donc le racisme ordinaire ne sont pas à leurs débuts à Manolada, des faits avérés allant dans ce très mauvais sens, datent déjà de plusieurs années. Depuis jeudi matin, l’affaire de Manolada occupe tous les médias. Il y a eu même des appels, grecs et internationaux, pour enfin boycotter ces “fraises ensanglantées”. D’après le reportage du jour, à travers le quotidien Elefterotypia par exemple, “Des scènes de tentative d’assassinat en masse se sont déroulées mercredi, dans un champ pour esclaves à Manolada, dans la région d’Ilia, lorsque trois surveillants-argousins, pour le compte d’un propriétaire-producteur des fraise de la région, ont ouvert le feu sur des dizaines de travailleurs originaires du Bangladesh, ces derniers, exigeaient le versement de leurs salaires qui n’ont pas été versées depuis de six mois. Au moins 34 travailleurs ont été hospitalisés, tandis que deux hommes ont été arrêtés ce matin dans le village d’Ilia Pineias, pour avoir abrité et ainsi leur fournir une cachette, à deux des gardiens recherchés et auteurs présumés des faits. Sept travailleurs étrangers restent hospitalisés dans les hôpitaux de Pyrgos et de Patras, portant des blessures causées par de coups de feu qui étaient hier, dont un, en état critique mais stable. Trois immigrés légèrement blessés, restent sous observation à l’hôpital universitaire de Patras pour des raisons purement préventives. Ces ouvriers agricoles, n’avaient pas été payés pendant six mois exigé, c’est ainsi qu’ils ont exigé leurs soldes auprès de leur employeur mercredi après-midi, sur le lieu de leur travail, près de la rocade entre Pyrgos et Patras. Mais au lieu d’argent, ils ont essuyé les tirs des fusils de chasse surveillants. Les journalistes de la presse locale ont rapporté que les sommes réclamées par les travailleurs immigrés, iraient de 150.000 à 200.000 euros pour 200 personnes, ou plus exactement, elles correspondent à 750 à 1000 euros par travailleur. Selon un communiqué de la police, le propriétaire de l’exploitation a été arrêté, mais les trois auteurs présumés des coups de feu, lesquels d’après certains témoignages auraient pris la fuite à bord d’un véhicule en direction de Patras, sont toujours recherchés”.

      Pourtant, et dans la capitale certaines facettes de la vie courante trahissent bien cette normalité apparente, présumée précaire ou alors “définitive” d’après les gouvernants, c’est selon ! On remarque aussi, que par ce beau temps, bien que relativement frisquet de ces derniers jours, nos sans-abri, s’absentent parfois de leurs “demeures”, plus souvent qu’autrefois paraît-il. Ce qui est également le cas des petits vendeurs ou des cireurs de chaussures ambulants, disons-nous qu’au moins ces derniers conservent encore un certain statut social... économiquement reconnaissable aux yeux (fatigués) de tous. Puis, c’était à l’entrée du métro Monastiraki ce midi, qu’un nouveau (?) mendiant âgé faisait fuir tous nos regards visiblement gênés : “Au nom de Dieu, pourquoi vous ne m’aidez pas ?” Sans doute, encore “un riche habitant du Sud de l’Europe” qui scandalise tant les éditorialistes de la presse allemande ces derniers jours. Ce qui ne veut pas dire que “nos” classes aisées n’existent plus, bien au contraire. C’est par exemple récemment, lors d’une... expédition ethnographique en voiture dans les quartiers Nord de l’agglomération d’Athènes, c’est un ami venu en visiteur depuis la France qui avait souhaité redécouvrir les endroits de son enfance, que nous avons pu constater combien certaines tavernes résolument estampillées... de la classe moyenne-haute, ne désemplissent pas. L’ironie de l’histoire économique, c’est que devant ces oasis de l’ostentatoire et bien d’autres pratiques diverses et variées, on dénombre une quantité surreprésentée en ces grosses cylindrées de fabrication allemande. Ce qui a changé n’est pas tant la richesse affichée de cette composante (?) de la population que j’estime à environ 20%, mais surtout le fait que cette dernière devient désormais si visible pour cause d’effondrement de l’essentiel de l’immense ex-classe moyenne, “c’est comme du temps de mon enfance, ou comme dans les vieux films du cinéma grec des années 1960”, a fait remarquer mon ami Pavlos de Paris.

      Sur la Place de la Constitution mercredi après-midi, les passants et les animaux profitèrent du soleil ou de l’ombre, tandis qu’à l’intérieur de la station centrale du métro, deux micro-événements ont attiré un peu l’attention des passants : une vente d’objets hétéroclites ainsi que de sucreries, puis une exposition de photos sous le thème des visages humains à travers la ville. Au même moment, dans toutes les facultés du pays c’était un jour de vote, comme à la faculté d’Économie, pour certains étudiants, ce fut l’occasion de manifester également un certain mécontentement légitime, suite à la fermeture du site d’Athens Indymedia. Au centre-ville, on achète encore de la pacotille de Pâques, car Pâques orthodoxe c’est en début mai, on marchande si possible et surtout on compte partout les sous. Les passants, jettent parfois un regard intrigué, aux slogans révélateurs d’un certain temps présent qui s’éternise alors trop et pour cause : “Fuck the police” mais en caractères grecques, une petite bizarrerie pour cette raison précisément, ou encore ce slogan qui se répète parfois : “Le sex et la grève exigent de la durée”, on peut comprendre mais cela ne fait plus tellement rire grand monde désormais ; nous serions en train de perdre notre sens de l’humour (?), voilà ce qui peut être lourd de conséquences !

      Près des Halles d’Athènes, des affiches incitent à manifester, c’est pour le 19 avril, journée d’action et de mobilisation des retraités du pays, dans une marche de protestation qui se veut nationale.

      Sous l’Acropole et ses touristes, et sous certains regards inévitables, comme les fraises et leur saison décidément.


      http://www.greekcrisis.fr/2013/04/Fr0230.html

    • Immigration en Grèce : les damnés du Péloponnèse

      En Grèce, des immigrés clandestins ont trimé dans des champs durant des mois... sans être payés. Leur grève a fini dans un bain de sang, qui a ému l’opinion. Mais, quelques semaines plus tard, leur situation n’a guère changé.

      La balle s’est logée entre deux côtes, à quelques centimètres du coeur. D’un geste pudique, Abdul Rahaer lève un pan de sa chemise pour montrer la plaie. « Elle est entrée si profondément que le chirurgien n’a pu la retirer », murmure-t-il. Son regard file vers les champs de fraises, là où le drame a eu lieu, il y a plus d’un mois : « Je n’arrive toujours pas à croire qu’ils ont tiré sur nous... »

      Venu du Bangladesh, Abdul est entré illégalement en Grèce, comme tous les autres ouvriers migrants qui travaillent dans cette exploitation, située à Nea Manolada, dans l’ouest du Péloponnèse. Pour survivre, il a accepté ce job éreintant : ramasser des fraises cultivées sous des serres immenses huit heures d’affilée par jour.

      La région compte plus d’une centaine de fermes semblables ; plus de 10 000 hectares de cette terre aride et écrasée de soleil sont couverts de fraisiers. L’essentiel de la production est exporté en Russie et dans les pays Baltes. Pour la cueillette, qui s’étire entre janvier et juin, les producteurs font appel à des immigrés clandestins. « Chacun d’entre nous doit remplir 200 cagettes de 1 kilo, raconte Abdul. La chaleur est épuisante et nous sommes constamment courbés en deux. Lorsque nous arrêtons, à 14 heures, nous avons le dos cassé... » Cette main-d’oeuvre docile et corvéable à merci, la plupart des producteurs la rétribue 22 euros la journée par tête de pipe. Tous, sauf Nikos Vangelatos, l’employeur d’Abdul, qui avait décidé de ne pas payer ses ouvriers.

      Leurs témoignages rappelleraient presque l’esclavage de la Grèce antique : « Lorsque nous avons réclamé nos salaires, il nous a demandé d’être patients, raconte Abdul. Nous ne nous sommes pas méfiés. Partout, ici, les fermiers paient avec retard. Les mois ont passé. Nous avions juste le droit d’aller chercher de la nourriture dans un supermarché, une fois par semaine, où Vangelatos disposait d’un crédit. Et encore, c’était le strict nécessaire. A plusieurs reprises, nous sommes revenus à la charge. En vain. »

      Le 17 avril, les forçats de Nea Manolada votent la grève. « Nous avions besoin de cet argent », intervient Rifat. Né à Sylhet, dans le nord du Bangladesh, ce jeune homme de 32 ans illustre le sort de ces milliers de migrants, partis en Europe pour nourrir leur famille. Son père, invalide, ne pouvait plus subvenir aux besoins de ses six enfants. Il vend le champ familial et confie l’argent à son fils aîné. Parti à la fin de 2008, Rifat met un an pour atteindre la Grèce. Arrêté en Iran, il passe six mois dans une cellule sans fenêtre. Une fois libéré, il parvient en Turquie, qu’il traverse dans une cuve de camion-citerne. A Istanbul, il déjoue la surveillance des gardes-frontières grecs qui patrouillent sur le fleuve Evros, lieu de passage privilégié des clandestins. Pris en charge, à Athènes, par des compatriotes bangladais, il trouve un boulot de ferrailleur. Une chance : rares sont les « illégaux » qui parviennent à gagner leur vie dans la cité dévastée par la crise. Durant trois ans, il envoie 200 euros, tous les mois, à ses parents. Jusqu’à l’été dernier, où des policiers l’arrêtent en pleine rue. L’opération « Zeus hospitalier » bat alors son plein.

      Lancée par le gouvernement (centre droit) d’Antonis Samaras, qui veut mettre fin à des années de laxisme en matière d’immigration, elle vise à « nettoyer » les quartiers chauds de la capitale. Chassés, les migrants cherchent partout dans le pays des emplois de fortune. A Nea Manolada, les Bangladais affluent par milliers, car la nouvelle se répand de bouche à oreille : les exploitants agricoles ont besoin d’ouvriers. Rifat tente sa chance. Le jour de son arrivée, il suit les conseils d’un compatriote : « Va chez Vangelatos, il cherche des bras. » Mais il découvre vite à qui il a affaire. « Les contremaîtres nous insultaient sans cesse, raconte-t-il. Nous n’avions pas le droit de prendre de pause. » Jusqu’à ce fameux 17 avril...
      Coups de feu, trois Bangladais s’effondrent. C’est la panique

      La confrontation aurait dû rester pacifique. Mais les grévistes apprennent qu’une poignée de Bangladais a décidé, contre l’avis des autres, d’aller travailler. Les esprits s’échauffent. Les « jaunes » sont bousculés ; des bâtons, brandis. Les contremaîtres interviennent. « Fige re malaka ! [Barrez-vous !] » crient-ils aux mutins. La suite est confuse. L’un des surveillants, surnommé « Kaskadas » en raison de son amour immodéré pour les voitures de sport, va chercher une carabine. Il la braque sur les frondeurs. Coups de feu, trois Bangladais s’effondrent. Une seconde arme surgit, nouvelles détonations. C’est la panique. Profitant du désordre, les contremaîtres prennent la fuite. « Nous les avons cueillis à Amaliada, chez leur avocat, le lendemain matin », précise un officier de police. Dans le camp, c’est le chaos. 35 blessés gisent au sol. L’un d’eux a reçu plus de 40 projectiles sur le torse. Mohamad Hanief filme la scène avec son téléphone. « Pour avoir des preuves », explique-t-il.

      Postées sur Internet, les vidéos suscitent une vague d’émotion sans précédent. A Athènes, des manifestations de soutien sont organisées, tandis qu’un appel à boycotter les « fraises de sang » (#bloodstrawberries) est lancé sur les réseaux sociaux. Deux jours plus tard, le ministre de l’Ordre public et de la Protection du citoyen, Nikos Dendias, se rend sur place. L’affaire tombe mal : le Conseil de l’Europe vient juste de publier un rapport très critique sur l’augmentation des crimes xénophobes en Grèce. Régulièrement épinglé pour violation des droits des migrants, l’Etat grec peine à montrer sa bonne volonté. Le parti néonazi Aube dorée a nié l’existence des chambres à gaz pendant la Seconde Guerre mondiale, sans être inquiété par la justice. Et le projet de loi contre le racisme s’enlise : le texte en est à sa troisième mouture en quatre ans, tant il suscite de vives polémiques... Dendias doit donner des gages aux Européens. Devant les caméras, il promet que les migrants de Nea Manolada ne seront jamais chassés du pays.
      Leur régularisation ? « C’est extrêmement complexe »...

      De belles déclarations... rapidement balayées par le vent sec du Péloponnèse. Depuis que l’émotion médiatique est retombée, plus personne ne se soucie des grévistes de Nea Manolada. Leur régularisation ? « C’est extrêmement complexe », répond-on, un peu gêné, au siège de la Gauche démocratique, à Athènes. Seuls les 35 Bangladais qui ont eu la « chance » d’être blessés ont, à ce jour, reçu un papier officiel. Il y est reconnu qu’ils ont été « victimes d’esclavage », mais ce document n’a aucune valeur juridique. Quant aux autres... « Rien n’est prévu », avoue-t-on au ministère de l’Ordre public et de la Protection du citoyen.

      Fin d’après-midi, au campement des insurgés, trois tentes rudimentaires constituées de bâches et de bambous. Dans l’une d’elles, une dizaine d’hommes dorment sur des cartons. Des vêtements fatigués sèchent sur un fil. Près de l’entrée, sous un auvent, un Bangladais s’active au-dessus d’un fourneau. Sur le sol, posées sur un plastique, des cuisses de poulet dégèlent lentement. « Ce sont les dernières », s’inquiète Salam, l’un des rares, ici, à parler anglais. Quelques jours après le drame, l’ambassadeur du Bangladesh est venu livrer de la nourriture. Il n’en reste plus rien.

      Voilà deux semaines, un homme aux cheveux blancs et à la voix bourrue leur a rendu visite : Dimitri Vamvakas. « Je suis le nouveau patron, je n’ai rien à voir avec l’an-cienne équipe, leur a-t-il dit. Reprenez le travail, je vous promets que vous serez payés. » Mais Salam se méfie : « Et s’il était pire que l’autre ? Et nos salaires ? Ils nous doivent au total 180 000 euros ! »

      Le voici, justement, au volant de son camion, au milieu des serres. Tandis que nous approchons, un gardien, treillis et coupe militaire, surgit à moto. « Vous n’avez rien à faire ici, partez ! » éructe-t-il. Immédiatement, Vamvakas calme le jeu. Il tente un sourire. « Vous voulez des fraises ? Tenez, prenez tous les cageots que vous voulez ! » Puis : « Cette histoire est terrible, mais c’est un cas isolé, prétend-il. Les migrants sont bien traités, car nous avons besoin d’eux. Les Grecs ne veulent pas faire ce travail, ils n’ont plus le goût de l’effort. Quand je pense que je me suis engagé dans la marine à 12 ans... » Va-t-il payer les arriérés de salaires ? Il élude la question, part précipitamment. Avec toutes ces histoires, les fraises sont en train de pourrir, il faut sauver la récolte. « Vangelatos n’est pas un mauvais bougre, lâche-t-il en démarrant son moteur. Mais quand l’équipage commet des erreurs, c’est le capitaine qui trinque. »

      Nea Manolada, vers 22 heures. Des dizaines de Bangladais arpentent la rue principale, sous l’oeil impavide de vieux Grecs attablés. « Pour l’instant, il n’y a jamais eu de heurts entre habitants et migrants, commente Kostas Panagiotopoulos, en dégustant son café frappé. Mais les illégaux affluent sans cesse. Ils sont plus de 5000, alors qu’il n’y a que 2000 postes dans les plantations. La situation risque de devenir explosive. » Peau tannée et regard métal, Kostas possède une petite exploitation de 5 hectares. Il emploie une quinzaine de Bangladais, qu’il appelle tous par leurs prénoms. Et il n’a pas besoin de contremaître pour les gérer. Vangelatos ? « C’est un opportuniste, tranche-t-il. Il s’est fait un nom en vendant des fruits exotiques sur le marché d’Athènes, alors il a voulu se lancer dans la fraise. Il s’est imaginé qu’il suffirait de deux ou trois hommes de main costauds pour faire tourner l’affaire. Quelle erreur ! Les hommes, il faut les gérer, surtout les Bangladais : il y a des clans, des hiérarchies invisibles, de la violence... Ça peut vite dégénérer. Vangelatos s’est fait déborder. Par sa négligence, il a fait du mal à toute la profession. Le cours de la fraise a chuté et de nombreuses commandes ont été annulées. »

      Il faudra du temps pour que la « fraise du Péloponnèse » retrouve grâce aux yeux des consommateurs. D’autant que ce scandale n’est pas le premier, contrairement à ce qu’affirment les producteurs locaux.

      En 2009, un Egyptien avait été traîné sur plusieurs dizaines de mètres, la tête coincée dans la vitre d’une voiture, parce qu’il avait demandé une augmentation de salaire à son patron. Cette affaire avait déjà suscité une vive émotion, avant de sombrer dans l’oubli.

      Retour au camp. Salam prolonge la discussion sous la nuit étoilée. Il n’en peut plus de cette promiscuité. Sa femme, qu’il n’a pas vue depuis cinq ans, menace de divorcer s’il ne rentre pas au pays. Pourquoi rester en Europe s’il n’envoie plus d’argent ? lui demande-t-elle. Mais, un jour prochain, juré, Salam partira d’ici. Il a compris qu’il n’aurait pas de papiers. Clandestin il restera, à la merci de l’Aube dorée et de tous les Vangelatos qui profitent de cette main-d’oeuvre payée au noir. A Thèbes, la récolte des tomates va commencer. Salam va continuer à vivre au rythme des saisons. Il n’a pas d’autre issue. Le piège grec s’est refermé sur lui.


      https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/immigration-en-grece-les-damnes-du-peloponnese_1255380.html
      #migrants_bangladais

    • Bloodstrawberries in #Manolada

      When immigrant workers from Bangladesh demanded their wages after going unpaid for six months, in Manolada, Greece, their supervisors shot at them. Over 20 were injured and had to be treated in hospital.

      x-pressed reports that police are going into the hospital to arrest and deport them, and journalists are being chased off the farm when trying to cover the story.

      The working conditions on the strawberry farm are compared to modern slavery, and it’s not the first time Manolada made the news with violent attacks against non-Greeks: Last year, a man’s head was jammed in the window of a car and he was dragged along for a kilometer as Ekathermini reports.

      Eleftherotypia English quotes Justice Minister Antonis Roupakiotis: “The barbarous attack … conjures up images of a slavery-based South that have no place in our country,”

      This is not my country tracks the violence back to Golden Dawn and their racist and xenophobic politics and actions:

      We have seen the rising xenophobia and racist rhetoric sweeping the country. It has become so commonplace to hear or read about foreigners being “filth”, “sun-human” “invaders”, “scum” that people are seeing them as such. The rise of Chrysi Avgi (Golden Dawn) has given racism and xenophobia a voice. A legitimacy. We have an “MP” that calls immigrants “sub-human” sitting on the Council of Europe’s Anti-discrimination committee !

      For more on this story, see Asteris Masouras Storify and Bloodstrawberries, a blog set up to cover the story. English content will come soon.

      http://intothefire.org/bloodstrawberries

    • Publication de la brochure “L’agriculture, laboratoire d’exploitation des travailleurs migrants”

      La Confédération Paysanne vient de publier, en supplément à son magazine Campagnes Solidaires, une brochure de 28 pages sur le thème des conditions de travail des saisonnier-e-s migrant-e-s dans l’agriculture industrielle en Europe. Réalisée grâce à l’appui de l’association Échanges & Partenariats par les volontaires partis en 2014 et 2015 auprès d’organisations paysannes dans différents pays d’Europe, elle rassemble nos observations et analyses recueillies auprès de travailleur-se-s, paysan-ne-s, militant-e-s syndicaux et associatifs.

      Ces observations dressent un constat alarmant sur les situations que connaissent les migrant-e-s travaillant dans l’agriculture industrielle, où l’exploitation, les atteintes à la dignité, au droit du travail, aux droits de l’homme sont monnaie courante, et s’intensifient avec la généralisation du recours à des intermédiaires : sous-traitants, agences de recrutement, prestataires de services, détachement international de travailleurs…

      La partie finale évoque enfin des pistes d’action pour enrayer ces dynamiques, en s’appuyant sur 10 années de travail de recherche, d’information, de plaidoyer et de mobilisation mené par les organisations membres de la Coordination Européenne Via Campesina et leurs partenaires.

      http://www.agricultures-migrations.org/publication-de-la-brochure-lagriculture-laboratoire-dexploi

      Pour télécharger la #brochure :
      http://www.agricultures-migrations.org/wp-content/uploads/2015/09/brochure.conf-v3.pdf