person:natalie portman

  • (1) « Bon cul », « salope », « pétasse »… A « Vice », des mecs plus qu’ultras - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2019/03/12/bon-cul-salope-petasse-a-vice-des-mecs-plus-qu-ultras_1714627

    Dans la filiale française du média nord-américain, des hommes, en grande partie des journalistes, ont longtemps dénigré, insulté et harcelé leurs collègues femmes. « Libération » a recueilli les témoignages de victimes de ce système sexiste généralisé dans l’entreprise.

    « Bon cul », « salope », « pétasse »… A « Vice », des mecs plus qu’ultras

    « Mitard Party. » C’est le nom d’un événement privé, organisé sur Facebook le 1er juillet 2017, par l’ancien directeur de la rédaction française de Vice. D’un ton badin, plein de forfanterie, Sébastien C. invite dans un bar parisien quelques collègues du média d’information et de divertissement, filiale hexagonale du géant nord-américain Vice Media, en ces termes : « Lundi 3 juillet à 9 heures […], je passe en jugement pour "violences volontaires avec arme" suite à une affaire ultranulle survenue l’été dernier et dont pas mal d’entre vous sont déjà au courant. Comme c’est pas tous les jours qu’on a une chance de se retrouver en taule - une chance mince, selon mon avocate, mais sait-on jamais -, j’aimerais fêter ça en buvant des trucs avec vous et en échangeant des regards virils qui en disent long comme dans les clips de rap. » En illustration de l’événement : une photo du rappeur américain Gucci Mane, plusieurs fois emprisonné pour violences et possession de drogue.

    #sexisme #culture_du_viol

    • A lire les titres des articles du violeur présumé on découvre des fantasmes et dadas bien maculins.
      https://motherboard.vice.com/fr/contributor/sebastien-chavigner

      Il m’a quand même eu avec un truc assez gros :

      Toutankhamon possédait un poignard forgé avec du fer extraterrestre
      https://motherboard.vice.com/fr/article/53ybzk/toutankhamon-possedait-un-poignard-forge-avec-du-fer-extraterrestr

      C’est qu’on a tous les deux vu Le Cinquième Élément , cette oeuvre de l’autre homme qui aimait les femmes qui depuis a été écarté du cercle des immortels pour cause d’avances inopportuns faites à ses contemporains féminins, enfin c’est ce qu’on m’a raconté sur Besson, je n’ai pas suivi l’affaire de près.

      Natalie Portman Audition for Léon (1994)
      https://www.youtube.com/watch?v=VQsas1ST33Y

      A son age Natalie Portman ne se rendait sans doute pas compte de tout ce qui se passait, aujourd’hui elle comprend et explique très bien les mécanismes qui mènent au viol :
      https://seenthis.net/messages/766958

      Luc Besson and the Disturbing True Story Behind ‘Léon : The Professional’
      https://www.thedailybeast.com/luc-besson-and-the-disturbing-true-story-behind-leon-the-professional

      ... the film was a critical and commercial hit, grossing $46 million worldwide against a $16 million budget and elevating Besson to the A-list.

      What many were—and still are—unaware of was that Léon was a creepy example of art imitating life.

      According to The Washington Post, Besson met the child actress Maïwenn when she was 12, the same age as Mathilda in the film. He was 29. They claim to have started seeing each other romantically when she turned 15. Maïwenn gave birth to their daughter when she was 16 (and Besson was 33), and subsequently relocated to Los Angeles. She appears briefly during the opening sequences of Léon as “blonde babe”—her listed character name—lying naked in bed, her body wrapped in sheets, having just serviced a middle-age crime boss.

      “When Luc Besson did Léon, the story of a 13-year-old girl in love with an older man, it was very inspired by us since it was written while our story started. But no media made the link,” Maïwenn said.

      In an interview with the French publication L’Express, Maïwenn claimed that Léon was “this love story between a 12-year-old girl and a 30-year-old man [that] was still very much inspired by ours,” and explained how she attempted to write a book about her relationship with Besson and years rubbing shoulders with movie stars in Los Angeles. But when the publisher gave it the title Beverly Hills or Lolita Love, she banned its publication. (Maïwenn did not respond to requests for comment for this story, while a representative for Besson issued the following statement to The Daily Beast: “Luc Besson has never commented [on] his private life, his approach remains unchanged.”)

      During the filming of Besson’s follow-up movie, The Fifth Element, wherein Maïwenn portrayed the memorable blue opera-singing alien Diva Plavalaguna, the director left her for the film’s lead actress, Milla Jovovich. “I had my daughter very young, so I had fulfilled my dream, and then… he left me. Everything then collapsed for me,” Maïwenn recalled. She moved back to France with their young daughter and gradually evolved into a gifted filmmaker.

      Her most acclaimed film to date is the 2011 drama Polisse, about a photographer (Maïwenn) assigned to shadow a Child Protection Unit that tracks down pedophiles and rescues sexually exploited children.

      Bon, fini les histoires anciennes, voici les parents moderndes de futures stars de cinéma :
      https://www.youtube.com/watch?v=hMgZ4kAt6PA

      #misogynie #pédophilie

  • L’offensive pro-Israël pour purger les campus américains de ses critiques
    2 janvier | Katherine Franke pour le New York Review of Books |Traduction CG pour l’AURDIP
    https://www.aurdip.org/l-offensive-pro-israel-pour-purger.html

    Des signes indiquent que nous avons atteint un moment charnière dans la reconnaissance publique, aux Etats-Unis, de ce qu’il est légitime, du point de vue des droits humains, de s’inquiéter de la suppression des droits des Palestiniens par Israël. De plus en plus, les étudiants sur les campus dans tout le pays appellent leurs universités à retirer leurs investissements des compagnies qui font des affaires en Israël. Des membres récemment élus au Congrès disent ce qui n’était pas jadis dicible : que les Etats-Unis doivent peut-être remettre en question leur soutien diplomatique et financier sans réserve à Israël, notre allié le plus proche au Moyen-Orient, et lui appliquer le même examen attentif à propos des droits humains que nous appliquons à d’autres nations dans le monde. Des compagnies internationales comme Airbnb ont reconnu que leurs pratiques commerciales doivent refléter la condamnation internationale de l’illégalité des colonies israéliennes en Cisjordanie. Natalie Portman, Lorde et d’autres célébrités ont décliné des invitations en Israël, validant l’appel à boycotter le gouvernement israélien à cause de ses violations des droits humains. Et le New York Times a publié une colonne disant, avec une franchise sans précédent, que critiquer l’ethno-nationalisme en Israël (par exemple, la définition d’Israël comme un « état juif » exclusivement) n’est pas nécessairement antisémite.

    En même temps, les discussions sur les campus universitaires à propos des complexités de la liberté, de l’histoire et de l’appartenance, en Israël et en Palestine, sont menacées par une pression croissante et une censure potentielle issues d’entités de droite. En fait, de nouvelles politiques adoptées par les gouvernements américain et israélien visent à éliminer toute discussion rigoureuse de la politique israélo-palestinienne dans un contexte universitaire. Depuis les purges anticommunistes de l’ère McCarthy nous n’avions pas eu de tentative aussi aggressive pour censurer l’enseignement et l’éducation sur des sujets qui n’ont pas la faveur du gouvernement.

    Un aspect particulièrement paralysant est l’adoption récente par le département américain de l’éducation d’une nouvelle définition de l’antisémitisme, qui identifie toute critique d’Israël avec une haine des Juifs. (...)

    • #Katherine_Franke #Universités #BDS #Boycott_universitaire #USA

      Israel and Academic Freedom : An Exchange
      Kenneth Waltzer and Mark G. Yudof, reply by Katherine Franke, The New-York Review of Books, le 8 janvier 2019

      En particulier, cet extrait de la réponse de Katherine Franke :

      Finalement, Waltzer et Yudof contestent mon affirmation qu’Israël traite les étudiants américians d’origine palestinienne ou arabe différemment des autres étudiants américains. Pourtant nous n’avons pas besoin de chercher plus loin que le département d’état pour corroborer mon inquiétude sur la protection des droits des mes étudiants palestiniens et américano-palestiniens. Le département a émis des conseils aux citoyens américains qui envisagent de voyager en Israël, les avertissant que les citoyens d’origine arabe, moyen-orientale ou musulmane seraient probablement profilés par les autorités d’émigration israéliens et pourraient ne pas être autorisés à entrer en Israël. Et une déclaration officielle du département d’état remarque que « Le département de la sécurité intérieure et de l’état reste inquiet du traitement inégal dont les Américains palestiniens et les autres Américains d’origine moyen-orientale font l’expérience à la frontière israélienne et aux checkpoints.

      Sur ce sujet, une liste d’expulsions aux frontières israéliennes ici :
      https://seenthis.net/messages/364741

      #Palestine #Expulsion #Frontière #Douane #Aéroport

  • En Israël, la culture est prise entre deux feux
    Pierre Sorgue, Le Monde, le 16 novembre 2018
    https://www.lemonde.fr/m-actu/article/2018/11/16/en-israel-la-culture-est-prise-entre-deux-feux_5384505_4497186.html

    Lana Del Rey, Brian Eno, Peter Gabriel ou Arcade Fire… L’appel au boycott d’Israël pour dénoncer le sort des Palestiniens rencontre de plus en plus d’écho chez les artistes. Un dilemme pour le monde de la culture israélien.

    A trois heures du matin, The Block est à bloc. Le plus célèbre club électro de Tel-Aviv, enfoui sous le béton de la gare routière centrale, reçoit Carl Craig, ponte de la techno de Detroit (Michigan) aux Etats-Unis.

    La foule ondule, saute, tressaute au rythme des basses, dans le brouillard bleu que découpent les faisceaux de projecteurs épileptiques.

    BDS pour Boycott, désinvestissement, sanctions

    Yaron Trax, le maître des lieux, s’est glissé entre les danseurs pour s’assurer des bons réglages de sa sono analogique, réputée l’une des meilleures du monde. Le quadragénaire aux airs adolescents est aux anges parmi ces jeunes gens dont beaucoup sont venus au club comme ils étaient à la plage, en short et tee-shirt. Celui que porte Yaron ce soir-là reproduit les briques et la typographie reconnaissable entre toutes : Pink Floyd, The Wall. Lorsqu’on lui fait remarquer, il sourit comme un enfant contrit : « C’est un tee-shirt formidable et l’album l’est aussi. Quel dommage que Roger Waters soit devenu aussi décevant… »

    Car le musicien britannique, ex-membre de Pink Floyd, est le spectre qui hante la scène israélienne et dérange l’intelligentsia de gauche, celui qui empêche la bulle libérale et hédoniste qu’est Tel-Aviv de flotter innocemment à cinquante kilomètres du mouroir à ciel ouvert qu’est la bande de Gaza.

    Depuis des années, Roger Waters offre sa voix aux militants internationaux du BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions), mouvement né en 2005 de la société civile palestinienne, un an après que la Cour internationale de justice a jugé illégal le mur de séparation construit entre Israël et les territoires occupés.

    Il prône les pressions sur l’État d’Israël pour parvenir à ce que n’ont jamais obtenu des décennies de guerre, de résolutions de l’ONU et de vains processus de paix pendant lesquels le nombre des colons n’a cessé de croître (500 000 aujourd’hui) : la fin de l’occupation des territoires, la pleine égalité pour les citoyens palestiniens d’Israël, le droit au retour des réfugiés chassés de leurs terres.

    La scène musicale comme estrade politique

    Il suffit de voir les gratte-ciel bleutés qui poussent à Tel-Aviv pour s’en convaincre : le boycott économique n’a que peu d’effets. La « start-up nation » se porte bien, ses relations commerciales et diplomatiques n’ont cessé de se développer avec l’Afrique, l’Inde, la Chine, voire certains pays arabes. En ce mois d’octobre encore estival, les plages sont noires de monde, les ruelles de la vieille ville de Jérusalem, pleines de visiteurs : le pays aura accueilli plus de 4 millions de touristes à la fin de l’année, soit 46 % de plus qu’en 2016.

    Au-delà du portefeuille, le BDS s’attaque aussi aux cœurs et aux têtes. Il appelle au boycott culturel et académique, comme celui qui s’exerçait sur l’Afrique du Sud au temps de l’apartheid. Et celui-là trouve, ces derniers mois, un écho bien supérieur. Depuis longtemps, la scène musicale sert d’estrade politique. D’un côté, Roger Waters, Peter Gabriel, Brian Eno, Elvis Costello, Lauryn Hill (The Fugees), Arcade Fire et d’autres ont annoncé qu’ils ne joueront plus en Israël tant qu’ils ne pourront en accepter la politique.

    De l’autre, Nick Cave, Radiohead, Paul McCartney, Alicia Keys, parmi beaucoup, sont venus au nom du dialogue et du refus de se voir dicter leur conduite. Mais, récemment, deux chanteuses moins politisées et plus populaires parmi les adolescents ont suivi le mouvement : en décembre, Lorde, la jeune rockeuse néo-zélandaise, annulait son concert après avoir été « alertée » par une lettre ouverte signée de deux fans – l’une Juive, l’autre Palestinienne –, puis en septembre, après de nombreux appels dont celui de Roger Waters, Lana Del Rey faisait faux bond. Parce qu’elle ne pourrait pas se produire également dans les territoires palestiniens, dit-elle, elle renonçait à jouer au festival Meteor qui devait être une sorte de Coachella version kibboutznik, dans le nord d’Israël.

    Un « tsunami d’annulations »

    Après le refus, en avril, de l’actrice Natalie Portman de recevoir le Genesis Prize (considéré comme un « Nobel » israélien) pour exprimer son désaccord avec le gouvernement Nétanyahou et les violences commises à Gaza, après la défection de l’équipe d’Argentine de Lionel Messi qui, en juin, a annulé une rencontre amicale avec celle d’Israël à la suite de pressions internationales (de menaces, dit-on du côté israélien), le retrait de Lana Del Rey fut une autre secousse médiatique.

    « Une belle surprise qui aidera peut-être les jeunes à se poser des questions sur une politique insoutenable dans les territoires occupés, mais aussi en Israël, où les Palestiniens, qui représentent 20 % de la population, sont victimes d’une cinquantaine de lois discriminatoires, à commencer par le logement et la terre », explique Kobi Snitz, chercheur en neurobiologie au Weizmann Institute et cofondateur de Boycott from Within (« boycott de l’intérieur »), qui rassemble une poignée de militants suffisamment téméraires pour affronter les torrents de haine qu’ils suscitent au sein du pouvoir, des médias et sur les réseaux sociaux.

    Dans la foulée de Lana Del Rey, quatorze artistes, dont plusieurs DJ, ont décliné l’invitation du festival. Des dizaines d’autres ont exprimé leur soutien au boycott sur les réseaux sociaux. Yaron Trax commence à se faire du souci pour « la capitale du clubbing » qu’est Tel-Aviv. Idit Frenkel, qui officie souvent derrière les platines de The Block, a signé un long article dans le quotidien israélien Haaretz, pour évoquer le « tsunami d’annulations ». Le titre de la tribune était emprunté aux paroles d’une chanson de Don McLean, American Pie (1971) : « The day the music died » [« le jour où la musique est morte »].

    Le boycott la laisse amère : « On peut comprendre ceux qui veulent lutter de manière non violente contre les morts de Gaza, le développement des colonies ou la décision de Trump d’installer l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem. Mais ne pas venir, c’est punir ceux qui essaient de changer les choses, y compris dans la minuscule scène underground qu’abhorrent les nationalistes et les religieux du gouvernement. »

    Si certaines figures de l’électro, comme l’Américano-Chilien Nicolas Jaar ou les Français d’Acid Arab, viennent encore en Israël, ils ne jouent plus à Tel-Aviv mais à Haïfa, au Kabareet, tenu et animé par Jazar Crew, un collectif d’artistes palestiniens. Haïfa, la cité portuaire qui soigne sa réputation de tolérance et de coexistence entre Juifs et Arabes…

    Une forme d’apartheid ?

    Attablé dans un café du centre-ville, Ayez Fadel, 31 ans, l’un des fondateurs et DJ de Jazar Crew, connaît l’antienne par cœur : « Mais même ici, grandir en étant palestinien, c’est éprouver la discrimination. Les écoles publiques arabes moins dotées que les établissements juifs, les boîtes de nuit où l’on te demande ton “Hoger”, le livret militaire que tu n’as pas [la majorité des Arabes citoyens d’Israël n’effectuent pas leur service militaire], la langue… Une nouvelle loi fait de l’hébreu la seule langue officielle, elle dit aussi que le pays est “l’Etat-nation du peuple juif”, alors que je suis un Palestinien vivant ici par la force de l’histoire, que mes impôts servent à protéger les colonies juives et à financer une armée qui a tué 44 enfants palestiniens ces trois derniers mois… Parler d’apartheid ne me paraît pas exagéré. »

    Ayez Fadel comprend le boycott et revendique la dimension politique de Jazar Crew : « Une manière de sensibiliser les jeunes. Nous n’avons plus honte d’être palestiniens, nous sommes éduqués et confiants. Et nous ne cessons de répéter que nos positions ne sont pas contre les Juifs mais contre ce régime. » Le jeune homme se dit prêt à collaborer avec Yaron Trax, qui l’a appelé pour que The Block et Kabareet « organisent quelque chose ensemble ». Mais, précise-t-il, « à condition qu’il fasse une déclaration claire sur l’occupation des territoires et les droits des Palestiniens ».

    Les turbulences qui agitent le microcosme underground reflètent assez bien le désarroi du monde de la culture devant ces appels au boycott. « En ce moment, pas un dîner sans qu’on en parle », reconnaît la responsable d’une galerie d’art installée aux franges de Florentine, ancien quartier d’entrepôts et d’ateliers de Tel-Aviv devenu le préféré des artistes et des bobos. Comme beaucoup d’opposants à l’occupation, elle refuse d’acheter les produits des colonies – certaines se sont spécialisées dans l’agriculture et l’élevage bio – ou le vin venu du Golan. « Mais le BDS culturel, dit-elle, frappe ce qui reste de l’élite de gauche, celle que Nétanyahou et son gouvernement détestent. Si on la muselle, on n’entendra plus que les voix des plus réactionnaires… »

    C’est aussi ce que pense Avi Pitchon, écrivain, critique et commissaire d’expositions : « Le boycott culturel réduit le débat à une polarisation extrême entre les activistes et le gouvernement, il déshumanise et nourrit la paranoïa, ce “nous” contre “eux” dont joue un régime de moins en moins démocratique. Ce tout ou rien est un piège, quoi que disent les créateurs ils seront perdants. Alors, ils préfèrent laisser parler leur art… »

    C’est peut-être pour cela que chercher à les rencontrer pour évoquer la question relève de la chasse au dahu. Groupe pop connu pour ses textes radicaux, écrivain loué comme l’une des « grandes voix morales » du pays, cinéastes, producteurs de concerts, responsables de théâtre, de centre d’art contemporain… tous se disent trop occupés. D’autres se ravisent après avoir parlé et demandent à n’être plus cités.

    Pnina Blayer, la directrice artistique du Festival international du film de Haïfa qui s’est déroulé fin septembre sans les « grands noms » invités, exige les questions par courriel et adresse des réponses aussi sèches que le fleuve Jourdain surexploité : selon elle, la situation dans la bande Gaza et la guerre en Syrie sont les motifs des absences, dont aucune n’a été motivée par le BDS, qui n’aura découragé qu’un film marocain, et si Agnès Varda, à qui le festival rendait hommage, n’est pas venue, ce n’est pas pour des raisons politiques.

    Il faut comprendre sa prudence : pendant que le festival est soumis aux pressions de l’étranger, sa propre ministre de la culture, la très droitière Miri Regev, demande à celui des finances de lui couper les vivres pour avoir accueilli deux films israéliens qui « sapent les valeurs et symboles » de l’Etat (l’un d’eux raconte l’histoire d’un metteur en scène palestinien qui monte une pièce narrant un amour entre une Juive et un Arabe…).

    Le projet de loi « Loyauté dans la culture »

    La même ministre se démène pour l’adoption d’un projet de loi « Loyauté dans la culture » qui veut supprimer les fonds à toute organisation déniant « Israël comme un Etat juif et démocratique » ou qui ferait du jour de l’indépendance celui de la Nakba, la « catastrophe » que vécurent 700 000 Palestiniens expulsés en 1948.

    Le monde de la culture a manifesté le 27 octobre contre ce texte, de nombreux cinéastes israéliens, comme Amos Gitaï ou Ari Folman, sont parmi les signataires d’une tribune parue lundi 12 novembre dans Le Monde pour demander le retrait du texte. En attendant, des députés ont également proposé de punir de sept ans de prison tout appel au boycott et l’entrée du pays est déjà interdite à tout étranger qui soutient activement le BDS.

    Car, pour le gouvernement, c’est la guerre. Au vingt-neuvième étage d’une tour de Bnei Brak, dans la banlieue de Tel-Aviv, une trentaine de personnes travaillent au sein de la National Task Force for Countering Delegitimization (« force d’intervention contre la délégitimisation »), qui dépend du ministère des affaires étrangères.

    « Nous révélons les relations entre le BDS et des organisations terroristes comme le Hamas ou le Front populaire de libération de la Palestine ; comment, sous couvert de droits de l’homme, il s’attaque à la légitimité d’Israël ; comment il bombarde les artistes par des cyberattaques menées par des robots. Nous travaillons avec des centaines d’organisations pro-israéliennes en leur offrant articles, vidéos et autres outils pour affronter les arguments du BDS », résume Tzahi Gavrieli, le directeur.

    Le bureau a lancé la plate-forme 4il sur Internet, Facebook et Twitter : des images de jolies filles montrent la diversité du pays, des vidéos soulignent la réussite de certains « Arabes israéliens ». Des posts saluent la criminalisation du boycott en France (en 2015, la justice a confirmé la condamnation de militants ayant appelé au boycott des produits israéliens) ou en Allemagne (le BDS a été jugé antisémite par l’Office fédéral de la protection de la constitution de Berlin).

    Un post du 23 octobre relaie le rapport de Human Rights Watch sur la torture pratiquée par le Hamas et l’Autorité palestinienne en demandant si la communauté internationale va exercer sur eux les mêmes pressions que sur Israël… Des messages vantent le concours Eurovision de la chanson de mai prochain : avec ses 186 millions de téléspectateurs, la manifestation est une vitrine que le gouvernement ne veut pas voir entachée, malgré l’appel au boycott lancé par 140 artistes internationaux.

    L’« instrumentalisation » du monde de la culture ?

    La lutte contre le BDS est aussi l’affaire d’Adam Shay au sein du Jerusalem Center for Public Affairs, un think tank niché dans un quartier tranquille de la ville sainte. Il « scrute » les militants locaux, conseille les promoteurs de spectacles, essaie de convaincre des artistes ciblés que ce qu’on leur raconte est un tissu de mensonges et qu’ils ne regretteront pas de venir.

    « David Guetta était là la semaine dernière », se réjouit le jeune homme avant de confier qu’il cherchait à faire venir Rachid Taha, peu avant sa mort, en septembre : « Cela aurait été un gros truc » (vu les relations qui liaient le rockeur français à Brian Eno, très impliqué dans le BDS, on imagine mal une réponse positive).

    C’est cette « instrumentalisation » du monde de la culture qui, aux yeux des militants du BDS, justifie les appels au boycott de ceux dont les travaux ou les voyages sont financés par le gouvernement. Ils aident, disent-ils, le pays à soigner son image de démocratie favorable à la liberté d’expression. Les artistes se retrouvent coincés entre le marteau du gouvernement, qui tient (et serre) les cordons de la bourse, et l’enclume des pressions internationales.

    « À l’étranger, nous sommes considérés par certains comme des collaborateurs ; ici, comme des traîtres. Mais l’argent du ministère est aussi celui de mes impôts. Si la solution est de dire non, où va-t-il aller et qui va dire ce que l’on dit ? », demande Hillel Kogan, danseur et chorégraphe de la célèbre compagnie Batsheva, qui dut affronter cet été quelques militants pro-BDS à Montpellier et à Toulouse alors que, invité de la très diplomatique saison « France-Israël », il s’apprêtait, avec le Palestinien d’Israël Adi Boutros, à interpréter sa pièce We Love Arabs.

    Certains dans le pays ont regretté que l’écrivain David Grossman, considéré comme une « conscience » par le camp de la paix, se laisse « enrôler » par le pouvoir en acceptant le prix Israël de littérature 2018 des mains du ministre de l’éducation ou, en 2017, lorsqu’il accompagne à New York une pièce tirée de l’un de ses romans et adaptée par deux troupes israéliennes qui s’étaient produites dans les colonies (ce que l’auteur désapprouve). Ce, sous les yeux de la ministre de la culture qui avait fait le voyage. « Une manière de résister au BDS qui est une nouvelle forme d’antisémitisme », avait dit Miri Regev ce jour-là.

    Car c’est l’argument massue des contempteurs du BDS. Le mouvement a beau condamner racisme et antisémitisme, le public hétéroclite qu’il mobilise laisse parfois suinter des attaques haineuses, voire négationnistes. Dans le petit théâtre de Jérusalem où il travaille avec de jeunes comédiens juifs et arabes, Arik Eshet se souvient du festival de théâtre d’Édimbourg de 2014, lorsque des militants « agressifs » avaient fait annuler son spectacle : « Tu entends des gens crier qu’Israël ne devrait pas exister. C’est traumatisant… »

    La nécessaire mobilisation de la société civile

    Roger Waters est systématiquement accusé d’infamie. Du coup, Gideon Levy, le journaliste de Haaretz qui se démène inlassablement pour évoquer le sort des Palestiniens, ne cesse de défendre le chanteur. « J’ai passé de longues nuits à discuter avec lui, rien ne lui est plus étranger que les sentiments antisémites, ces accusations sont intolérables », assène-t-il dans le salon de sa maison, dont un mur est orné d’une vieille publicité ensoleillée où est inscrit : « Visit Palestine ».

    Un BDS efficace, ajoute-t-il, serait le seul moyen d’en finir avec les bains de sang : « Le changement ne viendra pas de l’intérieur d’Israël, la vie est trop bonne ici. Or les Etats-Unis soutiennent le pays et l’Europe est une plaisanterie : le seul espoir est la mobilisation de la société civile. La gauche sioniste appelle depuis des lustres à deux Etats mais n’a rien fait pour ça, nous devons en payer le prix. La criminalisation du BDS est un scandale : pourquoi serait-il légitime de boycotter l’Iran et pas Israël ? »

    En les réduisant au rang de producteurs de « biens culturels » ou d’instruments du soft power d’un Etat dont ils n’approuvent pas la politique, le BDS interroge les artistes de manière inconfortable sur leurs responsabilités de créateurs et de citoyens au cœur d’une opinion publique au mieux indifférente, au pis de plus en plus xénophobe. Et dans les conversations un nom revient souvent, comme s’ils étaient orphelins d’une figure capable d’indignation, de « courage », disent certains.

    « Il nous manque un penseur comme Leibowitz », glisse le photographe Miki Kratsman, l’un des fondateurs de l’ONG Breaking the Silence qui recueille les témoignages des soldats sur les exactions auxquelles les contraint l’occupation. C’est aussi ce que dit Zeev Tene, un vieux rockeur dont Ari Folman utilisa une chanson pour son film Valse avec Bachir et qui, depuis deux ans, part, le 6 juin, date anniversaire de la guerre des Six-Jours, le long du mur de séparation avec quelques musiciens et un camion en guise d’estrade pour jouer devant une banderole qui proclame « Make Israel small again ».

    Yeshayahu Leibowitz, mort en 1994, grand penseur et moraliste, religieux convaincu et sioniste affirmé, fut un critique féroce de l’occupation qui « détruit la moralité du conquérant ». Outré par la torture, il alla jusqu’à employer le terme de « judéo-nazis »… Or, constate l’historien « post-sioniste » Shlomo Sand, qui fait lui aussi référence à Leibowitz, « je n’ai pas vu l’Université se mettre en grève lorsqu’une succursale a été ouverte dans la colonie d’Ariel. Je n’ai entendu aucune de nos voix de la gauche sioniste prôner l’objection de conscience dans les territoires ou soutenir les refuzniks [qui refusent de servir dans l’armée]. Le BDS les met devant leurs contradictions… »

    Mais le malaise, explique-t-il, vient aussi du fait que, « en posant le droit au retour des réfugiés, le BDS questionne les conditions mêmes de la naissance d’Israël dans un pays encore hanté par la Shoah. Ce droit au retour ne peut être ignoré, mais il faut être honnête : on ne pourra pas accueillir 5 millions de réfugiés. Je soutiens le BDS à condition qu’il ne mette pas en danger l’existence d’Israël. »

    Une situation parfois absurde

    L’historien déplore aussi la « stupidité » de certains appels au boycott culturel. Les musiciens d’Apo and the Apostles, un Arménien de Jérusalem et trois Palestiniens de Bethléem, partagent sûrement son avis. Lorsque ces talentueux garçons qui mêlent leur folk-rock à des nuances orientales doivent se produire dans un festival de musique alternative arabe à Tel-Aviv, le BDS décrète que ce n’est pas acceptable parce qu’ils ne sont pas des « Palestiniens de 48 », ceux restés en Israël…

    Shady Srour aussi a quelques remarques à faire sur les censeurs du BDS : cinéaste palestinien de Nazareth, il a tourné un très joli film dans sa ville natale, Holy Air, où comment un homme essaie de s’en sortir en vendant de l’« air saint » aux touristes venus sur les traces de Jésus. C’est drôle, féministe, sexy, acide, « beckettien », plus grave lorsque les rêves sont empêchés par le seul fait de n’être pas un citoyen comme les autres.

    Mais le BDS ne rit pas : il a demandé son retrait d’un festival du film israélien à Londres, puis du Festival des cinémas arabes de l’Institut du monde arabe, à Paris, qui a congédié le réalisateur d’un bref courrier. « Je suis palestinien, mon père fut l’un de ceux chassés vers le Liban. Me boycotter, c’est m’empêcher d’affirmer mon propre récit face à celui des Israéliens. Le BDS vient chez moi pour me couper la langue… Aucun financement arabe ne m’est accordé parce que j’ai un passeport israélien, où est-ce que je trouve l’argent ? » On comprend que son film soit teinté de tristesse et d’absurde.

    #Palestine #Culture #Apartheid #BDS #Boycott_culturel

  • Eugénie Bastié : « Après #MeToo, il y a un climat détestable de suspicion généralisée entre les sexes »
    https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-24-septembre-2018


    #backlash
    Odile Fillod partage :

    Hier matin, Eugénie Bastié était invitée sur France Inter pour parler du livre dans lequel elle fustige le mouvement #MeToo. Cette catholique conservatrice revendiquée, dont le militantisme suit consciencieusement le chemin tracé par le Vatican (anti-féministe, anti-"theorie du genre", anti-ABCD de l’égalité, pour une « écologie intégrale », etc), lancée dans l’arène médiatique en 2013 par le magazine Causeur, avait signé en avril dans ce dernier un vibrant appel : « Peggy Sastre, contre #balancetonporc, que nos luttes convergent ! ». En l’occurrence, leur point de convergence fondamental est ce qui motivait la tribune de Peggy Sastre & co : la croyance en une asymétrie naturelle du désir avec, en gros, d’un côté les hommes animés d’une pulsion sexuelle « par nature offensive et sauvage » se déclenchant à la vue du corps des femmes, et de l’autre les femmes animées du désir d’être désirées, attendant qu’un homme manifeste leur désir pour elles (c’est pourquoi il faudrait défendre la « liberté d’importuner » des hommes, qui serait « indispensable à la liberté sexuelle »). Bastié ne fait comme tant d’autres qu’afficher sans le savoir la pauvreté de sa propre sexualité, que son ignorance de la réalité biologique lui permet de prendre pour une généralité. Je la plains sincèrement de n’avoir jamais connu « l’équivalent de l’érection intempestive »... Verbatim d’un extrait de son itw :
    Léa Salamé : « Je comprends pas en quoi c’est incompatible de vouloir à la fois une liberté sexuelle et une sécurité sexuelle. Pourquoi c’est incompatible ? »
    Eugénie Bastié : « Moi, ce qui m’a marqué dans le discours de Natalie Portman, c’est cette idée... Enfin, c’est un peu son... Comment dire... Quand elle dit faisons la révolution du désir, je veux désirer, je veux afficher mon désir et en même temps que ce désir, finalement, ne suscite rien chez l’autre, et que ce désir ne... enfin... C’est la dimension complètement narcissique de cette... de cette.... de cette injonction. Finalement l’autre ne compte pas, il n’y a que ’moi moi moi’ qui expose mon désir, sans me soucier des conséquences que ça peut avoir sur l’autre. Et je pense, c’est ce que j’essaie d’expliquer dans le livre, qu’il y a une asymétrie du désir masculin et féminin et qu’en effet, la manière dont les hommes désirent et regardent le corps de la femme n’est pas la même que la manière dont les femmes désirent et regardent le corps des hommes. »
    Léa Salamé : « Pourquoi ? »
    Eugénie Bastié : « Parce que, il y a une asymétrie du désir. Par exemple, il n’y a pas l’équivalent de l’érection intempestive chez les femmes. Elle existe chez les hommes. [...] Non mais je veux dire, le corps des femmes affecte le regard des hommes, c’est une donnée. La question, c’est... évidemment, il faut empêcher ce regard, qui peut être concupiscent, de devenir un acte d’agression, c’est tout le travail de la civilisation, mais je pense qu’on peut pas effacer cette asymétrie radicale, au départ. »
    A écouter sur

    • Rappelons que la croyance affichée par Eugénie Bastié en une asymétrie naturelle fondamentale entre femmes et hommes en matière de désir sexuel (voir mon post précédent), avec les conséquences qu’elle en tire, est malheureusement largement partagée.
      Pour Bastié, cette « asymétrie radicale » a notamment pour conséquence la nécessité d’un côté d’apprendre aux hommes à « civiliser » la présumée concupiscence naturelle envahissante les poussant volontiers à l’agression, et d’autre part d’apprendre aux femmes à « se soucier des conséquences sur l’autre » - en clair, apprendre aux femmes à être pudiques, et à défaut leur faire comprendre qu’il est de leur responsabilité de soulager les hommes de l’excitation qu’elles ont causé chez eux, ou tout au moins leur apprendre à accepter sans « se victimiser » les initiatives que cela déclenche chez eux (d’ailleurs, « une main aux fesses n’a jamais tué personne », rappelle-t-elle si finement et si utilement).
      Pour Franck Ramus, membre du Conseil Scientifique de l’Education (on en frémit, mais ce n’est heureusement pas au titre de ses opinions sur ce sujet-là qu’il a été sollicité), c’est à peu près la même chose. Partant du principe que « les garçons et les filles ont des prédispositions différentes (en particulier en ce qui concerne la sexualité et la violence) », il appelle à fournir « aux hommes et aux femmes une éducation spécifique à ce sujet et en partie différenciée » : « Par exemple, éduquer les hommes 1) à mieux connaître leurs désirs sexuels, les conditions qui les déclenchent, les conséquences possibles, et les moyens de les gérer efficacement ; 2) à mieux connaître les biais cognitifs qui peuvent les conduire à mal interpréter les signaux des femmes ; et 3) les instruire de manière très explicite sur le fait qu’aucune pulsion sexuelle ne peut justifier de passer outre un consentement [...]. Symétriquement, éduquer les femmes d’une part sur les désirs sexuels des hommes et les conditions qui les déclenchent, d’autre part sur les signaux qu’elles émettent (volontairement ou pas) et la manière dont ils peuvent être interprétés (à tort ou à raison) par les hommes [...] »

      http://www.scilogs.fr/ramus-meninges/ecueils-debat-differences-cognitives-cerebrales-sexes
      #victimes_bashing

    • J’ai le droit d’inventer le tag #érection_intempestive ? :-)))

      Ce qui est très frustrant quand on donne la parole à certain·e·s, c’est qu’on se dit qu’on devrait tous passer un permis d’émettre des pensées complexes et ne pouvoir parler dans le poste qu’à la condition d’avoir son permis. Et on pourrait même instituer un permis à point... comme ça, les Zemmour et cie pourraient enfin être dispensés de s’exprimer...

  • L’article d’une DJ israélienne à propos des annulations récentes. Quelques points à noter :
    1) elle n’est pas surprise de l’annulation de Lana del Rey
    2) elle est surprise en revanche de l’annulation de DJs, car ce milieu n’était pas touché par la politique et BDS, et elle se demande si ce n’est pas le début de quelque chose...
    3) elle cite Gaza, la loi sur l’Etat Nation, les arrestations d’activistes à l’aéroport, mais aussi la proximité entre Trump et Netanyahu, qui influence surtout les artistes américains
    4) on apprend que tout le monde sait qu’il y a des artistes, et non des moindres, qui même s’ils ne le disent pas ouvertement, ne viendront jamais en israel : Beyoncé, The Knife, Grizzly Bear, Arcade Fire, Deerhunter, Sonic Youth, Lil Yachty, Tyler the Creator, Kendrick Lamar, Chance the Rapper, Vince Staples, Moodymann, Kyle Hall, the Martinez Brothers, Ben UFO, DJ Ricardo Villalobos, Matthew Herbert, Andrew Weatherall... C’est ce qu’on appelle le boycott silencieux...
    5) il y a aussi le cas de ceux qui ne viennent que si les concerts sont organisés par des Palestiniens : Acid Arab et Nicolas Jaar
    6) même si cela me semble faux, le fait d’accuser certains artistes de boycotter parce que c’est à la mode est un aveu que BDS a le vent en poupe dans le milieu de la musique

    The Day the Music Died : Will BDS Bring Tel Aviv’s Club Scene to a Standstill ?
    Idit Frenkel, Haaretz, le 7 septembre 2018
    https://www.haaretz.com/israel-news/.premium.MAGAZINE-the-day-the-music-died-will-bds-halt-tel-aviv-s-club-scen

    Lana Del Rey should have known better. And if not Del Rey herself, then at least her managers, PR people and agents.

    As the highest-profile artist who was scheduled to appear at the Meteor Festival over the weekend in the north, it was clear she’d be the one caught in the crossfire , the one boycott groups would try to convince to ditch an appearance in Israel. That’s the same crossfire with diplomatic, moral and economic implications that confronted Lorde, Lauryn Hill and Tyler, the Creator: musicians who announced performances in Israel and changed their minds because of political pressure.

    Del Rey, however, isn’t the story. Her cancellation , which included some mental gymnastics as far as her positions were concerned, could have been expected. Unfortunately, we’ve been there many times and in many different circumstances.

    Tsunami of cancellations

    The ones who caught us unprepared by drafting an agenda for the Israeli-Palestinian conflict turned out to be DJs like Shanti Celeste, Volvox, DJ Seinfeld, Python and Leon Vynehall, who also dropped out of Meteor. Why was this unexpected? Because Israel’s nightlife and clubbing scene – especially in Tel Aviv – had been an oasis regarding cultural boycotts, an extraterritorial hedonistic space with no room for politics.

    The current tsunami of cancellations, while it might sound trivial if you’re untutored in trance music, could reflect a trend with effects far beyond the Meteor Festival. In the optimistic scenario, this is a one-off event that has cast the spotlight on lesser-known musicians as well. In the pessimistic scenario, this is the end of an era in which the clubbing scene has been an exception.

    Adding credence to the change-in-direction theory are the cancellations by DJs who have spun in Tel Aviv in recent years; Volvox, Shanti Celeste and Leon Vynehall have all had their passports stamped at Ben-Gurion Airport. And those times the situation wasn’t very different: Benjamin Netanyahu was prime minister, the occupation was decades long and there were sporadic exchanges of fire between the sides.

    Moreover, two of the DJs spearheading the struggle on the nightlife scene regarding Mideast politics – the Black Madonna and Anthony Naples – have been here, enjoyed themselves, been honored and promised to return, until they discovered there’s such a thing as the occupation.

    Americans and Brits cancel more

    So what has changed since 2015? First, there has been a change on the Gaza border, with civilians getting shot. These incidents have multiplied in the past three months and don’t exactly photograph well.

    Second, news reports about the nation-state law and the discrimination that comes with it have done their bit. Third, the arrests and detentions of left-wing activists entering Israel haven’t remained in a vacuum.

    Fourth, and most importantly, is Donald Trump’s presidency and his unconditional embrace of Netanyahu, including, of course, the controversial opening of the U.S. Embassy in Jerusalem. As in the case of Natalie Portman’s refusal to accept a prize from the state, the closeness between the Trump administration and the Netanyahu government – under the sponsorship of evangelical Christians – has made Israel a country non grata in the liberal community, of which Hollywood is one pole and nightlife the other.

    It’s no coincidence that the DJs canceling are either Americans or Brits on the left; that is, Democrats or Jeremy Corbyn supporters in Labour – people who see cooperation with Israel as collaboration with Trump and Britain’s Conservative government.

    Different from them is Honey Dijon, the black trans DJ from Chicago who in response to the protest against her appearance at the Meteor Festival tweeted: “All of you people criticizing me about playing in Israel, when you come to America and stand up for the murder of black trans women and the prison industrial complex of black men then we can debate. I play for people not governments.” Not many people tried to argue with her. Say what you will, contrarianism is always effective.

    The case of DJ Jackmaster

    Beyond the issue of values, at the image level, alleged collaboration can be a career killer, just as declaring a boycott is the last word in chic for your image nowadays. That’s exactly what has happened with Scotland’s DJ Jackmaster, who has gone viral with his eventual refusal to perform at Tel Aviv’s Block club. He posted a picture of the Palestinian flag with a caption saying you have to exploit a platform in order to stand up for those who need it. The flood of responses included talk about boycotting all Tel Aviv, not just the Block.

    Yaron Trax is the owner of the Block; his club is considered not only the largest and most influential venue in town but also an international brand. Trax didn’t remain silent; on his personal Facebook account he mentioned how a few weeks before Jackmaster’s post his agent was still trying to secure the gig for him at the Block.

    “Not my finest hour, but calling for a boycott of my club at a time when an artist is trying to play there felt to me like crossing a line,” Trax says. “Only after the fact, and especially when I saw how his post was attracting dozens of hurtful, belligerent and racist responses – and generating a violent discourse that I oppose – did I realize how significant it was.”

    Trax talks about the hatred that has welled up in support of Jackmaster’s Israel boycott – just between us, not the sharpest tool in the shed and someone who has recently been accused of sexual harassment. As Trax puts it, “The next day it was important to me to admonish myself, first off, and then all those who chose to respond the way they responded.”

    In a further well-reasoned post, Trax wrote, “I have always thought that people who take a risk and use the platform that is given to them to transmit a message they believe in, especially one that isn’t popular, deserve admiration and not intimidation or silencing.” Unsurprisingly, the reactions to this message were mostly positive.

    Notwithstanding the boycotters who have acceded to the demands of Roger Waters and Brian Eno – the most prominent musicians linked to the boycott, divestment and sanctions movement – there are plenty of superstar musicians like Lady Gaga, Justin Timberlake and the Rolling Stones who have come to Israel as part of their concert tours, even though they suffered the same pressures. The performers most vocal about their decision to appear in Israel have been Radiohead and Nick Cave.

    At a press conference on the eve of his concert, Cave expressed his opinion on the demand to boycott Israel: “It suddenly became very important to make a stand, to me, against those people who are trying to shut down musicians, to bully musicians, to censor musicians and to silence musicians.”

    Radiohead frontman Thom Yorke took the message one step further and tweeted: “Playing in a country isn’t the same as endorsing its government. We’ve played in Israel for over 20 years through a succession of governments, some more liberal than others. As we have in America. We don’t endorse Netanyahu any more than Trump, but we still play in America.” As Yorke put it, music, art and academia are “about crossing borders, not building them.”

    There’s a lot of truth in Yorke’s declaration, but whether or not musicians like it, appearances in Israel tend to acquire a political dimension; any statement becomes a potential international incident. Thus, for example, after Radiohead’s statement, Public Security Minister Gilad Erdan saluted the band, and after Cave’s press conference, Foreign Ministry spokesman Emmanuel Nahshon tweeted “Bravo Nick Cave!”

    The trend continues when we step down a league from the A-listers, like Beyoncé, who doesn’t intend to perform in Israel despite her annual declaration that she’ll come “next year.” There’s the second level, the cream of international alternative rock and pop – refusals to appear in Israel by bands “of good conscience” like the Knife, Grizzly Bear, Arcade Fire and Deerhunter.

    The most prominent voice from this territory is that of former Sonic Youth guitarist and vocalist Thurston Moore. Yes, he appeared with his band in Tel Aviv 23 years ago, but since then he has become an avid supporter of BDS, so much so that he says it’s not okay to eat hummus because it’s a product of the occupation.

    ’Apartheid state’

    At the next level of refusers are the major – and minor – hip-hop stars. In addition to Lil Yachty and Tyler, who canceled appearances, other heroes of the genre like Kendrick Lamar, Chance the Rapper and Vince Staples have refused from the outset to accept invitations to Israel. It’s quite possible that the connection between BDS and Black Lives Matter is influential. As early as 2016, Black Lives Matter published a statement supporting BDS and declaring Israel an “apartheid state.”

    Which brings us to electronic music and the cultural phenomenon that goes with it – the club culture. In numerical terms, club culture is smaller, but the information that flows from it on the ground or online flows much faster.

    Moreover, not only is club culture more sensitive to changes and far more alert to ideas and technological advances, its history is marked by struggles by oppressed groups. It can be said that African-Americans, Hispanics and gay people were the first to adopt the “night” way of life, back in the days of New York’s clubs and underground parties in the ‘70s. Accordingly, these groups have been the ones to nurture this lifestyle into today’s popular culture. Hence also the association with movements like BDS.

    Boiler Room Palestine

    Indeed, the current trend points to a step-up in the discourse; in the past year the top alternative culture magazines – of which the electronic music magazines play a key role – have published articles surveying musical and cultural happenings in Palestinian society.

    The online music magazine Resident Advisor has had two such stories, the first about a workshop for artists with the participation of the Block 9 production team, musicians Brian Eno and Róisín Murphy (formerly of Moloko) and American DJ the Black Madonna. The workshop, which included tours, discussion groups and joint musical work, was held at the Walled Off Hotel in Ramallah, also known as Banksy’s hotel because of the street artist’s involvement in its planning in the shadow of the separation barrier.

    The second article surveyed the Palestinian electronic scene and its leading players – promoters, DJs and producers who are operating despite the restrictive military regime. In addition, the writer accompanied the production of Boiler Room Palestine in Ramallah in June. (The wider Boiler Room franchise has been the world’s most popular pop party for the past five years.)

    Another example includes the style magazine Dazed, which wrote about the cultural boycott movement immediately after the cancellation of Lorde’s concert, and just last month New York Magazine’s culture supplement Vulture set forth its philosophy on the boycott (also in the context of Lana Del Rey). It predicted that the awakening we’re seeing today is only in its infancy.

    This partial list isn’t a clear declaration about “taking a stance” – after all, progressive media outlets in culture laud Israeli artists (for example Red Axes, Moscoman and Guy Gerber) or local venues, like the Block club. But if you add to these the scores of Facebook battles or Twitter discussions (like the one Del Rey found herself in), you’ll get noise. And noise generates questions, which generate more noise and raise consciousness. And from there to change on the ground is a modest distance.

    ’These are people who slept on my sofa’

    Refusals of invitations or cancellations of concerts in Israel by artists didn’t begin with BDS or the increasing volume of the past two years. After all, a visit to Israel all too often requires an intrusive security check. It’s hard to complain about a DJ who isn’t keen to have his underwear probed.

    Also, there’s a stratum of artists who’ve appeared in Tel Aviv, Jerusalem or Haifa and have decided to stop coming – unless there’s a Palestinian production. Two examples are the French band Acid Arab (Parisians Guido Minisky and Hervé Carvalho) and the American producer – and darling of the hipster community – Nicolas Jaar . Jaar appeared in Tel Aviv a bit under a decade ago, just before he became a star, while Acid Arab not only performed in Tel Aviv but was also involved in projects with Israeli musicians – so plenty of people called the duo hypocrites.

    “I have no problem with strong opinions, but in the case of Acid Arab it annoyed me at the personal level – these are people who slept on my sofa, recorded with local musicians, and the day they put up their post announcing they wouldn’t play in Tel Aviv, they also asked me to send them some music,” says Maor Anava, aka DJ Hectik.

    “I have no problem with people changing their minds on the go; it’s clear to me that a visit to the separation fence can do it, but what bothered me is that it’s entirely a PR and image move, apparently at the advice of their agent,” he adds.

    “We’ve reached a situation in which a boycott of Israel is the trendiest thing and situates you in the right place in the scene – as a supporter of the Palestinian freedom fighters against the terrible Zionist occupier, something that can get you to another three big festivals. If you performed in Tel Aviv, apparently they’d do without you.”

    Thus at the end of last year, Acid Arab and Nicolas Jaar appeared in Haifa and Ramallah at parties produced by Jazar Crew, the only electronic collective in Israel that isn’t afraid to mix in politics.. So it surprised no one when Jazar received laudatory – and justified – coverage not only in Bar Peleg’s Haaretz piece but also in Resident Advisor.

    Is the party over?

    So are we seeing the onset of the electronic boycott of Tel Aviv, one of the world’s clubbing capitals? Well, the city is still a flourishing center of parties and club events every week. “ As of today it hasn’t yet happened that we’ve directly encountered an attempt by the cultural boycott to influence artists who are slated to appear at the club,” Trax says.

    “But we’re definitely seeing a change in the surrounding behavior. Nasty responses that people are leaving for a DJ who announced an upcoming gig with us have led to fewer famous DJs announcing appearances at the Block – even those who always promote themselves.”

    He notes a slowdown in the past two years. “A number of DJs who used to appear with us – Moodymann, Kyle Hall, the Martinez Brothers – have announced they won’t be returning, ” Trax says, referring to three American acts. “But there isn’t any set reason why. If the cultural boycott has an influence here I wouldn’t be surprised, because the Detroit junta is very political. And this also applies to UFO,” a successful British DJ and a high-profile voice in the European underground arena.

    Not all DJs who have chosen not to come to Israel have taken their stance amid the strengthening of the BDS movement. Some of the top people in the dance industry – including star Chilean-German DJ Ricardo Villalobos and British DJs and producers like Matthew Herbert and Andrew Weatherall – have for years been refusing to spin in Israel. They’ve made clear that this is their way of opposing Israel’s activities in the territories.

    Another great DJ, Tunisian-born Loco Dice who lives in Germany, is also considered a vocal opponent of Israel. But in December he played at the Block, and Trax doesn’t recall any signs that his guest was hostile to the country. This shows that a change of awareness works both ways.

    There’s a similar story: the decision by DJ Tama Sumo of the Berghain club in Berlin to play in Israel after a long boycott. She and her partner DJ Lakuti, a pillar of the industry, donated the proceeds of her Tel Aviv set to an organization for human rights in the territories.

    “As of now I don’t feel that the names who have decided to stop coming will change anything regarding the Block, because our lineup of VIPs isn’t based on them,” Trax says. “But if the more commercial cream of the clubs – DJs like Dixon, Ame and Damian Lazarus, or the big names in techno like Nina Kraviz, Ben Klock, Jeff Mills or Adam Beyer – change their minds, that will be a real blow to us, and not just us.”

    Amotz Tokatly, who’s responsible for bringing DJs to Tel Aviv’s Beit Maariv club, isn’t feeling much of a change. “The cancellations or refusals by DJs and artists based on a political platform didn’t begin just this year. I’ve been encountering this for many years now. There are even specific countries where we know the prevailing mood is political and tending toward the boycott movement. For example England. The rhetoric there is a priori much stronger,” Tokatly says.

    “But take Ben UFO, who has played in Tel Aviv in the past. When we got back to him about another spinning gig he said explicitly, ‘It simply isn’t worth it for me from a public relations perspective, and it could hurt me later on.’ DJs like him make their own calculations.”

    Tokatly doesn’t believe in a “Meteor effect” that will send the visiting DJ economy to the brink of an abyss. “I’m giving it a few weeks to calm down, and in the worst case we won’t be seeing here the level of minor league DJs who have canceled due to the circumstances,” he says.

    “In any case, they’re names who would have come here – if at all – once a year. Regarding artists who have a long-term and stable relationship with the local scene, we haven’t seen any change in approach yet.”

    Unlike Trax and Tokatly, Doron “Charly” Mastey of the techno duo TV.OUT and content director at Tel Aviv’s Alphabet Club says the recent goings-on haven’t affected him too much; his club is unusual in that doesn’t base itself on names from abroad.

    “I don’t remember any case of a refusal or cancellation because of political leanings,” he says. “But with everything that’s happening now regarding Meteor, and if that affects the scene down the road and the airlift to Tel Aviv stops, I’m not at all sure that’s a bad thing.”

    Mastey has in mind the gap between the size of the audience and the number of events, parties and festivals happening in Israel right now. “The audience is tired, and indifferent,” he says.. “And if this kick in the pants – of cancellations – is what’s going to dismantle the scene in its current format, then it will simply rebuild itself. I hope in a way that’s healthier for everyone.”

    In any case, if the rest of the world has realized that it’s impossible to separate politics from anything, and definitely not from club culture, which started out as a political and social movement, then the best thing we can do is try to hold the discussion in an inclusive a way as possible. An Israeli DJ working in Berlin who requested anonymity thinks that these ideas should be taken one step further.

    “Nowadays, for artists who want to go to Israel, two proposals are on the table,” he says. “Support the boycott or support the occupation. These two things are depicted even if they aren’t accurate, and between the two options there are a thousand more levels.”

    He believes there is scope for taking action. “The local scene must know how to fill the vacuum and craft alternatives to the boycott’s demands,” he says. “For example, by showing artists other ways to take a stand, whether by cooperating with Palestinians or suggesting that they donate the proceeds of their Tel Aviv appearances to a human rights group.”

    The voices calling for a cultural boycott of Israel, whether in sports, concerts or the subfield of electronic music, aren’t going to disappear. If anything, they’re only going to grow louder.

    Moreover, if we take into account the complexity of the conflict, maybe we should seek to communicate these insights in a way that drops the imagery of absolutes like left-right, bad-good, Zionist-anti-Semitic. The club culture exists to connect extremes, not separate people. Our demand to continue a vibrant electronic scene is just as legitimate as that of the boycott supporters’ attempts to create awareness.

    Even if we don’t agree with the idea of the boycott, it’s still possible to accept the realization that there are people who think differently – who want to perform for the other side as much as they want to perform for us. This doesn’t make them an existential danger.

    Moreover, as the Israeli DJ working in Berlin says, the Israeli scene needs an arsenal of proposals for constructive activism; it must provide alternatives to the BDS call to boycott – and not automatically flex an insulted patriotic muscle. This might not be the easiest thing to do, but hey, this is Israel. It’s not going to be easy.

    #Palestine #BDS #Boycott_culturel

  • De quoi le « nouvel antisémitisme » est-il le nom ? Annie Benveniste et Annie Cyngiser

    Nous souhaitons contribuer aux vigoureuses protestations qui viennent de s’élever (ici ou là) devant la publication d’un « Manifeste », signé par quelques centaines de personnes du monde politique, artistique et intellectuel et qui de fait constitue un appel à la haine et à une guerre civile larvée qui ne dit pas son nom.

    Prétendant dénoncer « un nouvel antisémitisme », ce manifeste impute au seul « islam radical » les agressions commises à l’égard de citoyens français juifs, sans référence aucune à l’antisémitisme d’extrême-droite qui monte dans toute l’Europe (pays de l’Est, Allemagne, Autriche) et dont on ne peut ignorer la présence en France.

    Dans leur souci d’éviter toute référence aux courants d’#extrême-droite actifs, y compris juifs, est aussi bien passée sous silence, la tentative d’intervention au col de l’Echelle du groupe #génération-identitaire contre les passages de frontières d’immigrés venus d’Italie que la présence tolérée, lors de la dernière marche silencieuse, de la Ligue de défense juive ( #LDJ ) qui a tenté de s’instituer en service d’ordre, alors que ce groupe est interdit en Israël même.

    Leur prétendu antiracisme, dont fait partie la lutte contre l’antisémitisme, est donc à géométrie variable.

    Au mépris total des faits et de l’histoire de France, avec une manipulation douteuse des chiffres en matière d’agressions, cette tribune ne peut qu’exacerber les tensions sociales en France. En outre, elle prend en otage ceux d’entre nous, qui juifs, se sentent constamment soumis au chantage d’un péril antisémite, hélas aujourd’hui réel, dès qu’ils se démarquent de la politique d’un Etat qui n’est pas le leur.

    Elle semble condamner tout communautarisme, mais elle cherche à imposer la notion de « communauté juive » supposée intégrer tous les juifs de France sous la bannière du CRIF( qui n’en représente qu’un nombre infime), et ainsi exacerbe l’antisémitisme qu’elle dit vouloir combattre.

    Cette tribune qui perpétue le fantasme d’une future et discrète Nuit de cristal en France à travers une prétendue « épuration ethnique à bas bruit » semble également ignorer l’article du Monde du 21 avril dernier qui nuance ainsi les faits : « Qu’un certain nombre d’agressions soit le fait de personnes de confession musulmane, nul ne le nie. Reste que les statistiques de la police rappellent que dans 95% des cas, les auteurs de délits antisémites enregistrés en 2017 étaient liés à l’extrême droite » (cf. « La recrudescence des actes violents contre les juifs en Allemagne » ; cf. aussi Nicolas Barotte, « Un nouvel antisémitisme met à l’épreuve la mémoire allemande », Le Figaro du 29/03/2018).

    Aussi, nous dénonçons le tissu d’amalgames et de contre vérités qui courent tout au long de ce « Manifeste » :

    • Amalgame entre, d’une part, des violences et des actes meurtriers perpétrés contre des citoyens juifs français par des terroristes déclarés et, d’autre part, des assassinats de type crapuleux, comme celui de madame Knoll, dont la preuve qu’il relèverait de l’antisémitisme ne repose que sur la connaissance, par l’auteur du crime, de la religion de sa victime.

    • Amalgame entre une #idéologie politico religieuse, le salafisme, et une religion essentialisée comme seule porteuse de violences, l’#islam. Quant à la nécessité de réviser les textes sacrés, ni la #Bible ni les #Evangiles n’ont été critiqués ou remis en cause par Vatican II qui a fait supprimer de la liturgie, certains passages accusant les juifs de #déicide, sauf dans les églises intégristes qui ne reconnaissent pas l’intervention pontificale. Les textes sacrés restent sacrés. Seules leur lecture et interprétation ont été revisitées (cf. Rachid Benzine, « L’urgence n’est pas d’expurger le #Coran mais d’en faire une lecture critique », La Croix, 23/04/2018). S’appuyer sur les prêches et interprétations du Coran des imams salafistes pour demander que « des versets du Coran soient frappés d’obsolescence », c’est attribuer à l’ensemble des croyants multiformes musulmans une attitude haineuse envers les juifs. C’est aussi leur attribuer une identité ethno-religieuse, à l’instar de l’image façonnée, au cours des siècles, des juifs comme « race à part ».

    • Amalgame entre #antisionisme et antisémitisme qui assimile la contestation de la politique coloniale et raciale d’#Israël à l’égard des #Palestiniens (sans oublier les discriminations à l’égard des #Falachas juifs d’Ethiopie et de la récente émigration africaine, commises notamment par les courants #ultra-orthodoxes) à la dite « volonté de destruction des juifs » par des mouvements extrémistes au Proche-Orient. En oubliant que l’Etat israélien s’autoproclame « #Etat_juif » et s’arroge le droit de parler au nom des juifs du monde entier. Amalgame dont plusieurs personnalités « hors de tout soupçon » ont risqué de faire les frais (Maspéro et tant d’autres) lorsque l’on a cherché à les faire condamner par la justice comme antisémites. De même pour tous ceux et celles, juifs et juives, qui ont subi diffamation ou calomnies publiques comme par exemple l’ex-ambassadeur et ancien déporté Stéphane Hessel, auteur du manifeste « Indignez-vous », Edgar Morin ou l’ancien président du #CRIF, Théo Klein dés qu’ils refusèrent de cautionner inconditionnellement l’Etat d’Israël. Et dernièrement l’actrice Natalie Portman, traînée dans la boue par le gouvernement et la presse israélienne parce qu’elle avait refusé de prêter son nom et sa présence à un « Prix Nobel juif ».

    S’il ne faut pas négliger la progression d’une idéologie salafiste et wahhabiste, dans les prisons comme dans les quartiers que la République française nomme de « non droits », il faut rappeler que cette même république a été sourde aux appels de travailleurs sociaux – laïques et musulmans (mais pourquoi définirait-on certains citoyens par leur appartenance religieuse ?) pour lutter contre les prêches de ces imams. Cette même république a été sourde également aux études des anthropologues et des sociologues sur la montée des mouvements religieux servant de rempart ou de colmatage socio-éducatif au retrait des services publics et des pouvoirs régaliens dans certaines périphéries paupérisées. Les attaques contre la pensée critique, appelée par le manifeste pensée de la « gauche radicale » réduisent les analyses des phénomènes de paupérisation et de ségrégation sociale – conjugués à la montée du consumérisme et au ressentiment de ne pas être du bon côté de la fracture – à une unique position idéologique. Les détracteurs de la pensée critique, eux, pensent si bien qu’ils parlent d’épuration ethnique pour désigner la fuite des quartiers paupérisés vers des quartiers plus « sécurisés » et gentrifiés de certaines fractions de la population juive. Quand, dans l’Afrique du Sud post-apartheid, des fractions aisées de la population noire ont quitté les townships pour des quartiers blancs, et que les Blancs ont déserté ces mêmes quartiers a-t-on parlé d’une « #épuration_ethnique » ?
    Tant de confusions et d’amalgames font donc de ce manifeste, à l’opposé du souhait annoncé de bon nombre de ses signataires, une véritable incitation à la #haine_raciste et même #antisémite.

    =============================

    Annie Benveniste est anthropologue, Université Paris 8 ; Annie Cyngiser est sociologue retraitée
    Source : Paul Jorion https://www.pauljorion.com/blog/2018/04/28/de-quoi-le-nouvel-antisemitisme-est-il-le-nom-par-annie-benveniste-annie-cyngiser/#more-103934

  • Le refus de Natalie Portman est perçu comme un signal de désaffection à l’égard d’Israël
    Thomas Cantaloube, Médiapart, le 27 avril 2018
    https://www.mediapart.fr/journal/international/270418/le-refus-de-natalie-portman-est-percu-comme-un-signal-de-desaffection-l-eg

    L’actrice américano-israélienne Natalie Portman semblait la candidate idéale pour recevoir le « Genesis Prize », une récompense célébrant « les êtres humains exceptionnels qui représentent les valeurs juives dans leurs contributions au bien de l’humanité ». Même si ce prix est abusivement présenté comme le « Nobel juif » alors qu’il émane de trois oligarques russes cherchant à s’acheter une bonne conscience, il est jugé suffisamment important en Israël pour être remis par le premier ministre en personne.

    La star hollywoodienne, née en Israël et vivant depuis son enfance aux États-Unis, diplômée de Harvard et oscarisée, a rarement démérité dans ses actions caritatives variées (la cause des animaux, le micro-crédit) ou dans son soutien à la culture israélienne : elle a notamment regretté que le film Valse avec Bachir soit reparti sans récompense du festival de Cannes où elle était jurée en 2008, et son premier long-métrage en tant que réalisatrice, Une histoire d’amour et de ténèbres, est une adaptation du roman éponyme d’Amos Oz.

    Quand elle s’est vu attribuer le « Genesis Prize » il y a cinq mois, il n’y avait donc rien de polémique. Mais voilà qu’au moment de recevoir le prix lors d’une cérémonie en Israël, Natalie Portman a fait savoir qu’elle refusait de s’y rendre. Après avoir d’abord évoqué des « événements récents extrêmement éprouvants » l’empêchant de « prendre part la conscience libre » à la cérémonie, elle a détaillé ses objections dans un communiqué sur Instagram où elle explique qu’elle « ne veut pas donner l’impression d’approuver Benjamin Netanyahou qui doit faire un discours lors de la cérémonie. (…) Comme de nombreux juifs dans le monde, je peux être critique des dirigeants israéliens sans vouloir boycotter l’ensemble de la nation. (…) Israël a été créé il y a exactement 70 ans comme un havre pour les réfugiés de l’Holocauste. Mais les mauvais traitements infligés à ceux qui souffrent d’atrocités aujourd’hui ne correspondent pas à mes valeurs juives ».

    Là encore, ce communiqué prudent d’une comédienne en désaccord avec les gouvernants du pays dont elle possède la nationalité, n’aurait pas dû provoquer de polémique. Après tout, les « mauvais traitements » auxquelles elle fait référence sans les nommer, sans doute le sort réservé aux migrants africains en Israël et peut-être aux manifestants palestiniens tués par balles à Gaza, sont des indignations partagées par de nombreux Israéliens et de juifs dans le monde. Et pourtant, c’est une tempête de haine et de désaveu qui s’est élevée en Israël contre Natalie Portman. Elle a été suspectée de haute trahison et d’avoir « basculé du côte obscur de la force » (en référence à son rôle de mère de Luke Skywalker dans la saga Star Wars), un parlementaire a demandé sa déchéance de nationalité et, sans surprise, elle a été accusée d’antisémitisme par un ministre.

    Plus intéressant, le geste de l’actrice a provoqué de multiples débats, enflammés et argumentés, dans la presse israélienne et américaine sur le sens qu’il faut lui attribuer. Car, qu’elle l’ait souhaité ou pas, la décision de Portman est révélatrice d’une double tendance – certains préfèrent parler de menace – qui préoccupe fortement les dirigeants d’Israël, des travaillistes à l’extrême droite religieuse, et les organisations communautaires juives dans le monde : la progression du mouvement BDS (boycott, désinvestissement, sanction) et l’attitude des jeunes juifs de la diaspora.

    Même si la comédienne a bien pris soin de spécifier dans son communiqué qu’elle ne faisait pas partie ni ne soutenait la campagne BDS, son geste a fréquemment été interprété comme tel, aussi bien par les nationalistes israéliens que par les organisateurs de ladite campagne. Imen Habib, l’une des animatrices de BDS France, explique bien que « c’est la campagne BDS qui a préparé le terrain à Natalie Portman pour qu’elle sache que le boycott est une façon d’exprimer son courroux envers Netanyahou, et c’est aussi la campagne qui a rendu éminemment politiques ces actes de boycott ».. Car le désistement de la star survient dans la foulée d’autres annulations qui ont marqué les esprits, en particulier celle de la chanteuse Lorde qui a annoncé en janvier 2018, « après avoir mûrement réfléchi », qu’elle ne jouerait pas son concert prévu, qui devait être un des plus importants de l’année en Israël.
    Une pleine page de publicité dans le « Washington Post » pour dénoncer le refus de la chanteuse Lorde de jouer cette année en Israël.
    Une pleine page de publicité dans le « Washington Post » pour dénoncer le refus de la chanteuse Lorde de jouer cette année en Israël.

    Contrairement aux vieux routiers du boycott culturel comme Roger Waters, Brian Eno ou Ken Loach, le cas de Lorde a particulièrement irrité les Israéliens, dont une partie a réagi, comme contre Portman, de manière véhémente. Un rabbin orthodoxe américain s’est même payé une pleine page de publicité dans le Washington Post taxant la chanteuse d’antisémitisme et l’associant aux crimes de Bachar al-Assad (voir illustration ci-contre). Car Lorde représente la jeunesse (elle a 21 ans et son public le même âge) et l’impact croissant du mouvement BDS.

    Même si son ampleur est difficile à quantifier, la campagne de boycott et de désinvestissement sème lentement ses petits cailloux. Trois événements récents en attestent. Le premier, bien moins visible que les actions de chanteurs connus, est celui d’auteurs de théâtre britanniques qui refusent d’octroyer les droits de leurs pièces afin qu’elles soient montées en Israël. Une enquête du quotidien Haaretz raconte comment des dramaturges israéliens (pourtant généralement de gauche et opposés à Netanyahou) ne cessent de se heurter aux réponses négatives de leurs homologues anglo-saxons. Peu médiatisé, ce boycott se fait néanmoins sentir.

    Le deuxième événement est le vote par le conseil municipal de Dublin d’une motion soutenant des sanctions économiques contre Israël et le boycott de certains produits fabriqués sur place, dont ceux de Hewlett Packard et de ses filiales, accusées de « fournir une grande partie de la technologie qu’Israël utilise pour maintenir son système d’apartheid et sa colonisation du peuple palestinien ». Dublin est la première capitale européenne à rejoindre la position déjà adoptée par plusieurs dizaines de municipalités en France, en Espagne, en Irlande, en Norvège ou au Royaume-Uni, en dépit de lois nationales interdisant parfois le BDS (comme en France) ou d’actions en justice (comme en Espagne).

    Le troisième événement est le vote des étudiantes du Barnard College de New York, une des universités féminines les plus élitistes (et les plus juives, avec un tiers des inscrites de confession juive) des États-Unis. Mi-avril, un référendum estudiantin a été approuvé par 64 % des élèves demandant à la direction de se désinvestir des huit entreprises qui ont des activités en Israël avec lesquelles l’université travaille ou place ses fonds. Ce vote, qui n’est pas le premier aux États-Unis, est significatif à deux titres. Non seulement parce qu’il a largement été approuvé dans un établissement cher à la communauté juive new-yorkaise, et que le scrutin a été porté par une association juive, Jewish Voice for Peace. Mais aussi parce qu’en dépit de référendums similaires dans d’autres universités américaines où la direction a refusé de suivre la volonté des étudiants, Barnard College a été le premier établissement à couper les ponts avec des entreprises responsables du changement climatique, du fait de la pression des élèves.
    Une équation perverse a été mise en place : soutien à Israël = soutien au gouvernement d’Israël

    Selon la plupart des observateurs, cités dans la presse américaine et israélienne, ce qui s’est passé à Barnard montre que le mouvement BDS progresse, en particulier sur les campus américains. Cela est dû à une sensibilisation accrue des étudiants à la situation palestinienne, notamment grâce aux réseaux sociaux et aux chaînes d’informations qui diffusent beaucoup les images emblématiques de la répression des Palestiniens (à Gaza ou lors de l’arrestation d’Ahed Tamimi pour n’évoquer que les plus récentes). Mais aussi et surtout, à un basculement de la jeunesse juive au sein de la diaspora américaine (les États-Unis possèdent la seconde population juive au monde après Israël, voire la première lorsque l’on compte en termes de « population élargie », c’est-à-dire les non-juifs dans les foyers juifs).

    Un des piliers de la communauté juive américaine, Ronald Lauder, le président du Congrès juif mondial, s’est fendu d’une tribune dans le New York Times pour célébrer les 70 ans d’Israël dans laquelle il s’alarme « du nombre croissant de “millenials” juifs – en particulier aux États-Unis – qui prennent leur distance avec Israël en raison de politiques qui sont en contradiction avec leurs valeurs. Les conséquences ne sont pas surprenantes (…) : une érosion sévère de l’affinité de la communauté juive globale avec le foyer juif ».. Lauder ne spécifie pas sur quelles études il s’appuie pour justifier son inquiétude (il en existe plusieurs), mais il faisait sûrement référence à celle publiée en 2017 par Brand Israel Group, l’organisme chargé de « vendre » l’image d’Israël à l’étranger, qui a fait couler beaucoup d’encre car elle évalue que le soutien des étudiants juifs américains en faveur d’Israël a chuté de 32 % entre 2010 et 2016.

    Les leaders de la communauté juive américaine ont tendance à interpréter les résultats de ces études comme une désaffection à l’égard d’Israël. Mais, selon l’universitaire Dov Waxman, qui a disséqué les chiffres avec précision, « contrairement à l’idée commune selon laquelle les jeunes Américains juifs se sentent étrangers à Israël, je pense en fait qu’ils sont pour la plupart attachés émotionnellement à Israël, mais qu’ils sont très critiques des politiques du gouvernement israélien à propos du conflit avec les Palestiniens. Ils sont, par conséquent, plus ambivalents, voire plus tiraillés dans leur soutien à Israël que les juifs américains plus âgés dont le soutien à Israël est moins critique et davantage inconditionnel ».

    C’est évidemment une très mauvaise nouvelle pour les dirigeants actuels d’Israël et les organisations représentant la diaspora. Parce les jeunes juifs d’aujourd’hui seront les leaders de demain, c’est un lieu commun. Mais aussi parce que depuis deux décennies, c’est-à-dire depuis la domination de Netanyahou et de la droite sur le paysage politique israélien, une équation perverse a été mise en place : soutien à Israël = soutien au gouvernement d’Israël. Et sa version encore plus néfaste mais pourtant très prégnante : lutte contre l’antisémitisme = soutien à Israël = soutien au gouvernement d’Israël.

    La plupart des organisations représentatives juives dans le monde sont ainsi devenues des chambres d’échos du gouvernement israélien, y compris quand celui-ci est ultranationaliste et composé de multiples représentants de l’extrême droite, religieuse ou pas. Cet alignement où juifs de gauche comme de droite, laïques comme religieux, attachés à Israël ou indifférents se retrouvent derrière la même bannière communautaire, a permis à Netanyahou et à ses successeurs/prédécesseurs de réduire à néant le processus de paix, d’enterrer toute perspective d’État palestinien, d’accroître la religiosité de la société israélienne et, de manière générale, de museler toute critique trop appuyée. C’est cet alignement qui est aujourd’hui en train de se fissurer.

    La conférence annuelle de l’AIPAC, le plus important lobby juif de Washington et l’un des plus puissants après la NRA (défense des armes à feu), a été traversée en mars 2018 par un fort sentiment de paranoïa. Selon le journaliste Philip Weiss, spécialisé dans les relations entre Israël et les États-Unis, « c’était la panique cette année à la conférence de l’AIPAC où tous les intervenants se sont efforcés de vendre Israël comme une cause progressiste. AIPAC est inquiet car elle pense que la défection des jeunes va avoir un coût politique direct en autorisant les politiciens démocrates à ne plus soutenir Israël ».

    Le journaliste et auteur Peter Beinart, qui suivait également la conférence de l’AIPAC, a écrit dans The Atlantic un article où il estime que l’organisation, si elle continue sur le même chemin d’une défense inconditionnelle du gouvernement israélien, va devenir un repaire de conservateurs et perdre ses alliés à gauche et donc son poids politique. « Les jeunes juifs américains ont plus rarement eu affaire personnellement à l’antisémitisme que leurs aînés. Ils ont moins de parents qui ont survécu à l’Holocauste. Et ils n’ont pas assisté aux guerres de 1967 et 1973, lorsque l’existence d’Israël semblait en péril. Au contraire, ils sont entrés dans l’âge adulte en observant à la fois les juifs américains et l’État juif comme étant privilégiés et puissants. (…) Ils sont plus susceptibles d’hériter du progressisme de leurs parents que de leur sionisme. Les mêmes préoccupations pour les droits humains et l’égalité qui forgent leur position politique les éloignent des politiques d’Israël qui maintiennent des millions de Palestiniens sous occupation militaire sans droits élémentaires en Cisjordanie. »

    Cette analyse n’est guère éloignée de celle d’Omar Barghouti, le co-fondateur de la campagne BDS, selon qui « il y a un soutien croissant des jeunes juifs en faveur de BDS, qui représente une forme de solidarité avec les combat des Palestiniens pour la justice et l’égalité. Les jeunes juifs américains en particulier, qui sont très à gauche sur la plupart des questions, ne parviennent plus à réconcilier leurs valeurs juives progressistes avec celles promues aujourd’hui par Israël et le sionisme. Le mouvement Jewish Voice for Peace, qui est un de nos partenaires clefs aux États-Unis, progresse plus vite que n’importe quelle autre organisation juive dans le monde, en mettant en avant les valeurs de justice sociale de la tradition juive pour plaider en faveur des droits palestiniens ».

    C’est dans ce contexte que s’inscrit le désistement de Natalie Portman, actrice diplômée et progressiste israélo-américaine de 36 ans, qui, qu’elle le veuille ou non, représente ces deux tendances : la progression mondiale de la campagne BDS, et l’inflexion de l’attitude politique des jeunes juifs de la diaspora, en particulier américains, qui refusent de se solidariser coûte que coûte avec un gouvernement nationaliste, religieux et violent, au nom de la défense inconditionnelle d’Israël.

    Avant :
    https://seenthis.net/messages/688308
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    https://seenthis.net/messages/689021

    #Palestine #Natalie_Portman #BDS

  • That’s the spirit, Ms. Portman, but it’s just a start
    https://www.haaretz.com/opinion/.premium-that-s-the-spirit-ms-portman-but-it-s-just-a-start-1.6014090
    Gideon Levy Apr 22, 2018 8:24 AM

    Natalie Portman’s refusal to appear at the Genesis Prize ceremony was a huge shot in the arm. Her clarification blunted the force of the step she had taken

    Natalie Portman’s announcement of her decision to boycott the Genesis Prize ceremony was a tremendous shot in the arm. Here it is, coming from the heights of glamor, from a lover of Israel like she is, Jewish, Jewish, Hebrew-speaking, born in Israel, a citizen of Israel and a source of pride for Israel, who has a lot to lose. Not an anti-Semite or a fundamentalist, not extreme right or radical left, not Roger Waters, not even BDS. From smack in the middle, from the heart of the Jewish center: criticism of Israel, the Biblical “wounds of a friend,” even a kind of boycott.

    While “leftist” Israeli artists are scared of far-right rapper “The Shadow” and especially of their own shadow, an artist of her caliber goes and makes a clear statement about Israel. Together with a conscience, a large helping of courage is required for such a step, especially in the face of Jewish, Zionist, ruthless Hollywood, which will neither forgive Portman nor forget.

    Nor will the Israeli right wing forgive her for this: The minister of war (against the BDS movement), Public Security Minister Gilad Erdan, was quick to publish a letter explaining the situation to Portman. What’s happening in Gaza is not because of us, it’s all because of Hamas. The usual propaganda of lies and nonsense, on the very day when Israeli army sharpshooters killed another 15-year-old in cold blood and the photo of Mohammed Ayoub bleeding in the sands of Gaza was made public around the world. It soon turned out that Erdan, like many others, was sure that the slaughter of protesters in Gaza was what lit the fire in Portman’s belly. But that was not the case.

    Portman’s clarification blunted the force of the step she had taken: “I chose not to attend because I did not want to appear as endorsing Benjamin Netanyahu,” she wrote. A great step forward and a small step backward. Netanyahu is indeed a problem, but he is not the problem over which Portman, as a person of good conscience and a Zionist, must make her voice heard. Netanyahu is Israel.

    Portman has come a long way, not only between her first film and her Oscar, but also between the letter she published in the Harvard Crimson 16 years ago defending Israel and denying its apartheid conditions, and the step she took on Friday.

    The change in her, which has apparently taken place in many Jews, is good news, as is her courage. But the road is still long. Portman wrote that she would not come because of “violence, corruption, inequality, and abuse of power.” Not one direct word about the original sin, the occupation.

    Neither is Portman’s protest directed to the right address. It is self-protective to blame Netanyahu for everything. Like most liberal Jews (and Israelis), Portman considers Netanyahu the root of all evil. And what about his predecessors, those who sowed the seeds of destruction and killing in Gaza and in Lebanon, who imposed a cruel closure on Gaza, who strengthened the occupation in the West Bank and tripled the number of settlers – she shakes their hands, just not Netanyahu’s?

    Portman’s media power is enormous. Friday morning her statement on Instagram already had 100,000 “likes.” The Jews breathed a sigh of relief, as did many Israelis. Portman is against BDS and against Netanyahu, but she continues to celebrate “Israeli food, books, art, cinema and dance.”

    With all respect, Ms. Portman, Israeli food, dance and cinema are also tainted by the occupation to a greater or lesser extent. We are all to blame for it. The way to end it, which is the first and essential condition for making Israel a more just country, passes through courageous steps like the one you took, but they must address the core of the inferno and not just its edges; the focus of the cancer and not just its metastases. They must become practical steps, like those the BDS movement calls for. That’s the only way to shake Israel out of its complacency.

    I humbly take my hat off to you for your courage, Ms. Portman. Your direction is the right one; without a tailwind from people like you, nothing here will change. But it’s just a start.

  • Israeli minister : Natalie Portman’s boycott of Netanyahu borders on anti-Semitism - Israel News - Haaretz.com

    https://www.haaretz.com/israel-news/israeli-minister-portman-s-netanyahu-boycott-borders-on-anti-semitism-1.601

    Energy Minister Yuval Steinitz said Israeli-American actress Natalie Portman’s decision not to accept the Genesis Prize and her statements on the matter border on anti-Semitism. Portman said she would not accept the award in the presence of Prime Minister Benjamin Netanyahu, who was scheduled to speak at the award ceremony to be held in Jerusalem.
    “Natalie Portman has played into the hands of the worst of our haters and of the worst of the anti-Semites in the Middle East,” Steinitz said in an interview on Sunday with the Kan public broadcasting corporation. Portman had made a serious mistake and owes Israel an apology, the energy minister said.
    To really understand Israel and the Jewish word - subscribe to Haaretz
    “Criticism of Israel is not anti-Semitism. Boycotting Israel has elements of anti-Semitism,” Steinitz asserted, adding that Portman would not have boycotted China or India. Boycotting the ceremony because of Prime Minister Netanyahu’s participation practically constitutes a boycott of Israel, Steinitz asserted.

  • Gaza : indignation de l’émissaire de l’ONU après la mort d’un ado
    Guillaume Gendron, Libération, le 21 avril 2018
    http://www.liberation.fr/planete/2018/04/21/gaza-indignation-de-l-emissaire-de-l-onu-apres-la-mort-d-un-ado_1644965

    Quatre Palestiniens, dont un mineur, ont été tués vendredi lors de nouvelles manifestations à la frontière de Gaza. L’émissaire de l’ONU dans la région a accusé Tsahal de « tirer sur des enfants ».

    « Voilà une autre idée : arrêtez de tirer sur des enfants ». Au soir d’un quatrième vendredi consécutif de colère et de sang à Gaza, l’envoyé spécial de l’ONU pour le « processus de paix » au Proche-Orient, le Bulgare Nickolay Mladenov, a décidé d’enfreindre les codes policés du verbiage diplomatique.

    Il répondait ainsi sur Twitter à un ancien porte-parole de Tsahal qui lui suggérait d’ordonner aux employés de l’ONU à Gaza de former une chaîne humaine pour empêcher les manifestants de s’approcher de la frontière. Plus tôt, Mladenov s’était indigné en termes tout aussi forts de la mort dans la journée d’un adolescent de 15 ans, tué d’une balle dans la tête par un sniper israélien, « un incident tragique qui doit faire l’objet d’une enquête ». Une vidéo confuse du moment fatal, largement relayée sur les réseaux sociaux, montre le jeune Palestinien abattu au milieu d’autres manifestants, à plusieurs dizaines de mètres de la clôture et ne posant aucune menace apparente.

    Au total, selon le ministère de la santé de Gaza contrôlé par le Hamas, quatre palestiniens ont été tués durant la journée de vendredi, et 156 autres blessés par des tirs à balles réelles. Depuis le 30 mars et le début de la « Marche du retour », mobilisation de masse le long de la frontière avec Israël, 37 Palestiniens - dont quatre mineurs - ont été tués par les forces israéliennes positionnées de l’autre côté des barbelés. Aucun Israélien n’a été blessé.

    Lancé à l’origine par des activistes « apolitiques » puis soutenu financièrement et logistiquement par le Hamas, le mouvement réclame « le droit au retour » des réfugiés et leurs descendants ainsi que la levée du blocus sur l’enclave. Si la grande majorité des participants est pacifique, divers incidents (lancers de pierres et de cocktails molotov, cerf-volants enflammés, pneus brûlés, drapeaux nazis) ont été montés en épingle par les officiels israéliens pour en démentir la nature non-violente. Jeudi, des drones israéliens ont largué des milliers de flyers le long de la frontière intimant aux Palestiniens de ne pas participer à ces rassemblements et ne pas se laisser manipuler « à des fins politiques par le Hamas ». La mobilisation doit culminer le 15 mai, jour de la « Nakba » pour les Palestiniens, soit la « Catastrophe » que fut l’expulsion de leurs villages en 1948.

    Depuis le début de cette flambée de violence, 4 900 Palestiniens ont été blessés. Jeudi, les équipes de Médecins Sans Frontières ont annoncé avoir traité en trois semaines plus de patients que durant toute l’année 2014, durant laquelle s’était déroulée l’opération israélienne « Bordure protectrice ». Les équipes de l’ONG ont souligné la nature « dévastatrice » des blessures causées par les balles des tireurs d’élite, « d’une sévérité inhabituelle, extrêmement complexes à soigner et qui laisseront de lourdes séquelles à la majorité des patients ». La description des lésions (« chez la moitié des 500 victimes de tirs que nous avons prises en charge, la balle a littéralement détruit les tissus après avoir pulvérisé l’os ») semble indiquer l’utilisation de balles explosives. Selon le ministère de la Santé de Gaza, 60% des blessés sont touchés dans la région du genou, indiquant une consigne claire. Plusieurs Gazaouis, faute de pouvoir être transférés hors de Gaza pour plus de soins en Cisjordanie, ont dû être amputés - un recours auprès de la Cour suprême israélienne pour autoriser ces sorties a été déposé.

    La réaction outragée de Nickolay Mladenov s’inscrit dans un contexte de condamnation internationale grandissante, alors que l’Etat hébreu fête ses 70 ans. Jeudi, l’actrice israélo-américaine Natalie Portman a annulé sa venue à la cérémonie du prix Genesis, sorte de Nobel israélien qu’elle devait recevoir, citant « des événements récents bouleversants », sans faire référence explicitement à Gaza. Vivement critiquée en Israël, l’actrice a depuis précisé qu’elle ne souhaitait pas, par sa présence, apparaître comme un soutien de Benyamin Netanyahou, qui devait lire un discours introductif.

    #Palestine #Gaza #Palestine_assassinée #enfants #ONU #Nickolay_Mladenov #armée_israélienne

  • Israel-Gaza
    Natalie Portman says, Enough !

    Natalie Portman says, Enough !
    http://mondoweiss.net/2018/04/natalie-portman-enough

    The Gaza killings have hurt Israel’s image in the world, and tonight the damage got even bigger. In an astonishing move, the Israeli-American film star Natalie Portman, 36, informed an Israeli foundation she would not show up at the awards ceremony for Israel’s equivalent of the Nobel Prize, because, as the JTA reports:

    The [Genesis] foundation said that Portman’s representative notified it that “[r]ecent events in Israel have been extremely distressing to her and she does not feel comfortable participating in any public events in Israel” and that “she cannot in good conscience move forward with the ceremony.”

    The statement is surely a reference to Israel’s killing of nearly 40 unarmed Palestinian protesters in Gaza, which have shocked Jews around the world.

    The $1 million prize was announced last November. Tonight Hasbara Central is burning midnight oil to try and counter this stunning blow from a woman who was born in Israel, and has in the past spoken out in support of the Jewish state. In the highly-competitive world of media and film, we can only guess what kind of courage this move has taken, not to mention the potential family tensions with Israeli relatives.

    Portman has long resisted calls to boycott the state. She has been highly critical of Benjamin Netanyahu, decrying his racism, but insisted:

     “I feel like there’s some people who become prominent, and then it’s out in the foreign press. You know, shit on Israel,” Portman said. “I do not. I don’t want to do that.”

    She directed a film based on liberal Zionist hero Amos Oz’s Jerusalem memoir, A Tale of Love and Darkness.

    And recently Portman has been outspoken about sexual harassment in Hollywood.

    This is a shock for all Israel supporters. Daniella Greenbaum, columnist at Business Insider:

    The Genesis Prize ceremony has just been cancelled because Natalie Portman, who was awarded the prize, has decided that recent events in Israel make her “uncomfortable participating in any public events in Israel.”

    this is ridiculous and a shanda and sad and someone with more of a following than me like @jpodhoretz or @bariweiss or @Yair_Rosenberg should tell the world

    Portman won an Oscar in 2011 for her role as a ballerina in Black Swan, and she was nominated for an Oscar for her performance in Jackie, a 2016 biopic about Jacqueline Kennedy. Her acting talent is unquestionable. We can only hope that she continues to get excellent roles, following this courageous act.

    Lately one of us wrote that Israel had lost American Jews with the killings of unarmed protesters. This is a sign that assertion is true.

    • Natalie Portman boycotte une cérémonie en son honneur
      Jeanne Poma.
      20/04/18 - 08h47 Source : Hollywood Reporter
      http://www.7sur7.be/7s7/fr/1527/People/article/detail/3413524/2018/04/20/Natalie-Portman-boycotte-une-ceremonie-en-son-honneur.dhtml ?

      L’actrice Natalie Portman était censée recevoir un prix par une fondation en Israël en novembre, pour saluer sa carrière. Elle a décidé d’annuler son voyage pour des raisons politiques.

      Le prix Genesis honore des personnalités remarquables « qui inspirent les autres par leur dévouement à la communauté juive et aux valeurs juives » mais la cérémonie a été annulée suite à l’annonce de l’actrice.

      « Mme. Portman est une actrice accomplie, une activiste engagée et un être humain merveilleux. Le personnel de la Fondation a aimé apprendre à la connaître au cours des six derniers mois, nous respectons son droit de désapprouver publiquement la politique du gouvernement d’Israël ».

      La Fondation a ajouté : « Nous sommes très attristés qu’elle ait décidé de ne pas assister à la Cérémonie du Prix Genesis à Jérusalem pour des raisons politiques et nous craignons que la décision de Mme Portman ne politise notre initiative philanthropique. »

      #BDS

    • L’actrice Natalie Portman boycotte une cérémonie en Israël
      Par RFI Publié le 20-04-2018
      Avec notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil
      http://www.rfi.fr/moyen-orient/20180420-natalie-portman-boycotte-israel-prix-genesis

      (...) Natalie Portman ne précise pas les événements qui la touchent ainsi, mais Israël est depuis trois semaines critiqué pour sa réponse à la « Grande marche du retour » organisée dans la bande de Gaza. Les tirs à balles réelles de l’armée ont fait plus de 35 morts.

      Natalie Portman avait déjà critiqué le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, mais elle avait combattu des appels à boycotter son pays natal. La Fondation du Prix Genesis a fait part de son regret, mais assuré que l’actrice conservera sa récompense financière : deux millions de dollars qui devraient être redistribués, selon le souhait de Natalie Portman, à des associations militants pour le droit des femmes.

    • natalieportman
      https://www.instagram.com/p/BhzyyPWhnVf

      My decision not to attend the Genesis Prize ceremony has been mischaracterized by others. Let me speak for myself. I chose not to attend because I did not want to appear as endorsing Benjamin Netanyahu, who was to be giving a speech at the ceremony. By the same token, I am not part of the BDS movement and do not endorse it. Like many Israelis and Jews around the world, I can be critical of the leadership in Israel without wanting to boycott the entire nation. I treasure my Israeli friends and family, Israeli food, books, art, cinema, and dance. Israel was created exactly 70 years ago as a haven for refugees from the Holocaust. But the mistreatment of those suffering from today’s atrocities is simply not in line with my Jewish values. Because I care about Israel, I must stand up against violence, corruption, inequality, and abuse of power.
      Please do not take any words that do not come directly from me as my own.
      This experience has inspired me to support a number of charities in Israel. I will be announcing them soon, and I hope others will join me in supporting the great work they are doing.

  • The Genesis prize ceremony, held annually in israel will be cancelled this year, because the recipient, israeli born Natalie Portman turned the prize down in protest of israel’s killing of Palestinian protesters in Gaza. #BDS

  • Genesis Prize cancels ceremony after 2018 winner #Natalie_Portman said she won’t visit Israel | Jta | clevelandjewishnews.com
    https://www.clevelandjewishnews.com/jta/genesis-prize-cancels-ceremony-after-winner-natalie-portman-said-she/article_fd4bfff5-b52b-5146-b140-c246b67ff547.html

    On Thursday, the Genesis Prize Foundation, which awards what it calls the “Jewish Nobel,” said it was “very saddened” that the Israeli-American actress would not take part in the ceremony. The foundation said that Portman’s representative notified it that “[r]ecent events in #Israel have been extremely distressing to her and she does not feel comfortable participating in any public events in Israel” and that “she cannot in good #conscience move forward with the ceremony.”

    #bds

  • Claude François :

    J’aime les filles jusqu’à 17-18 ans, après je commence à me méfier. Dieu si j’ai des aventures au delà de 18 ans, bien sûr, heureusement. Mais après 18 ans, je me méfie parce qu’elles commencent à réfléchir, elles sont plus naturelles. Cela commence même quelque fois avant.

    #amour #hétérosexisme #misogynie #citation #âgisme #sexisme #domination_masculine #grand_homme #prédation #domination #pédophilie

    • J’ignorais.

      Sinon, Luc Besson (« mais c’est légal ») :
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Luc_Besson

      C’est lors de cette cérémonie qu’il rencontre la jeune Maïwenn Le Besco, âgée de 15 ans.

      En 1992, il se marie avec Maïwenn, de 17 ans sa cadette. À l’époque, le mariage pour les mineurs de plus de 15 ans était autorisé en France avec l’accord des parents. Elle donnera naissance quelques mois après leur mariage, le 3 janvier 1993, à la deuxième fille du cinéaste : Shanna.

      Relation dont Besson dit avoir tiré le scénario de Léon, qui prévoyait que Mathilda, 12 ans, se donnait à Léon « parce qu’il le mérite » :
      http://followatch.fr/leon-luc-besson-jean-reno-natalie-portman

      4. LA PREMIÈRE VERSION DU SCÉNARIO INCLUAIT DES SCÈNES D’AMOUR ENTRE MATHILDA ET LÉON.

      Elles ont été supprimées à la demande des parents de Natalie Portman. Dans la version sortie en salles aux Etats-Unis, les scènes qui pourraient passer pour de la “tension sexuelle” entre la fillette et le tueur ont également été supprimées après des projections-test désastreuses.

      (Tu te rends comptes, ces ricains… choqués par des scènes de « tension sexuelle » entre une gamine de 12 ans et un homme de 46 ans…)

    • La scène qui circule sur le Web, et qui serait la première version du script :

      The Professional – Version 1 Script | Az eredeti forgatókönyv
      http://the-professional.uw.hu/Version_1_Script.html

      Léon gets to the window and looks out. Something changed in Léon. He’s tired by all this, maybe. He sits on the chair. Mathilda’s walkman is on. He hesitates, then eventually puts on the headphones. It’s a sweet, almost classical music. Very beautiful, like the arriving Mathilda. She wears the dress Léon offered her, she is made up. She looks 20-year-old. Léon’s mouth is open. She smiles and heels down before him. He gets off the headphones.

      […]
       

      Mathilda smiles and stands up. She gets in the kitchen. Léon feels weird, like he was falling in a trap, without being able to do anything. Mathilda comes back with a glass of milk she hands to Léon. She lowers the tents to dim the strong sunlight. Mathilda heels down in front of him. Léon doesn’t dare moving any more.

      […]

      MATHILDA (sweetly)

      I love you, Léon…. Totally. It’s the first time I feel it that strong. It’s also the first time I trust a man. I trust you.

      She caresses his hand.

      …I love your hands….

      (pause)

      Léon…in your hands…I’d like you to be my first lover.

      Léon retracts his hand and finishes the milk. He looks at Mathilda with as much sadness as happiness. By a fingertip, Mathilda takes the milkdrop on Léon’s lips and gets it in her mouth. Léon is going to cry.

      […]

      MATHILDA

      Why? Did you have too many and you fear it may shock me? I won’t get shocked. I’m used to this! My father was a real pig. He fucked the bitch I’d as mother all around the apartment. Whenever a door was closed, you could be sure they were having sex behind it! And my sister, if you didn’t sleep with her, you’re the building’s exception!

      LÉON

      Stop, Mathilda! Don’t talk like that!

      Mathilda’s going to cry.

      MATHILDA

      I talk because you don’t talk, Léon. I declare my love and you say nothing. That’s why I’m nervous and I can’t stop talking. Tell me you love me, or you don’t love me, or you love someone else. … But tell me something.

      […]

      LÉON

      …Yes. The day he got out of jail. I allowed him to make ten steps…not more. And bang. Two hundred meters. By telescope. That night, I left my country and came here, to join my father, who worked for Tony. … I was 17. Since then, I’ve never left the city…and never had another girlfriend….

      Léon sweetly looks at her.

      …You see, I wouldn’t be a good lover, Mathilda.

      MATHILDA

      Léon, I don’t know life very much…I just know I love you…. And love is stronger than anything else.

      Léon is more and more nervous, like a child.

      LÉON

      Maybe…sure…. But…I’m scared, Mathilda.

      Léon cries. Mathilda caresses his face.

      MATHILDA

      Don’t fear, Léon. You mustn’t fear love, when it’s this beautiful.

      She caresses his chest.

      I want you to be the first to touch me…. The first to make love with me. Nobody before you.

      She stands up and modestly gets off her briefs without taking off her dress. Léon cries, unable to oppose her. Mathilda is too young, but she’s also too beautiful and lovely and sweet and tender…. She sweetly, very sweetly, gets on him.

      LÉON (crying)

      Why me, Mathilda, why me?

      Mathilda leans over to speak in his ear.

      MATHILDA

      …Because you deserve it, Léon….

      Léon embraces her. He’s full of happiness, shame, so many emotions, he can’t control very well. But, hell, how beautiful it is seeing them sweetly making love.

    • http://www.lejdd.fr/culture/people/le-megot-et-les-enfants-caches-de-claude-francois-3572222

      Isabelle Catélan a pris la rédaction en chef de Podium un an et demi après la mort de Claude François, héritant de toutes les notes et de l’agenda de la star qu’elle va publier ces prochains jours chez Michel Lafon sous le titre Claude François, ses notes confidentielles. Elle parle d’un artiste déifié, harcelé par ses fans, qu’il mettait aussi en scène dans Absolu, son magazine de charme… « Il n’était pas le seul chanteur à coucher avec ses fans. D’autres, toujours en activité, le faisaient aussi. Mais lui a eu la naïveté d’en parler. »

  • Pour que les petites filles puissent être et aimer ce qu’elles veulent - Tetue.net
    http://www.tetue.net/pour-que-les-petites-filles-puissent-etre-et-aimer-ce-qu-elles-veulent

    Pour aider son fils face aux réflexions, une maman blogueuse a réalisé des dépliants illustrés contre les clichés sexistes (…) puis même chose pour les petites filles. Ces dépliants répondent, entre autres, à la question « les filles peuvent-elles avoir les cheveux courts » en donnant pour exemple Tamara Lempicka, Emma Watson, Rihanna, Joséphine Baker, Cristina Cordula, Charlize Theron, ou « les cheveux rasés » en montrant Sinead O’Connor, Noémie Lenoir, Dee Dee Bridgewater, Kristen Stewart, Marine de Nicola, Natalie Portman.

    #stéréotypes

  • Natalie Portman is ’very disappointed’ with Netanyahu’s re-election -
    Hollywood actress, who supported anti-Netanyahu group in the last Israeli elections, says she finds Netanyahu’s ’racist comments horrific.’
    By Nirit Anderman | May 7, 2015
    Jewish World News - Israel News | Haaretz
    http://www.haaretz.com/jewish-world/jewish-world-news/1.655294

  • Rihanna devient la première égérie noire de Dior - 20minutes.fr
    http://www.20minutes.fr/mode/1563055-20150316-rihanna-devient-premiere-egerie-noire-dior

    Après Sharon Stone, Marion Cotillard, Jennifer Lawrence, Natalie Portman, Milla Jovovich et Charlize Theron, Rihanna devient la première égérie noire de la griffe Dior, selon le Vogue britannique.

    #mode #racisme

  • Quelques liens sur le « Sony Hack »

    Le site US Gawker a créé un mini site : http://www.sonyhack.gawker.com

    Libération tient un live :
    http://www.liberation.fr/culture/2014/12/19/en-direct-l-affaire-sony-un-grave-sujet-de-securite-nationale_1167081

    Ils auraient dérobé des milliers de données confidentielles. Pour être précis, 37 937 159. Effectivement, on trouve parmi les 37 937 159 données : le passeport d’Angelina Jolie au format PDF, des budgets prévisionnels, des mots de passe, des références à Hadopi ; ironiquement, aussi, des séries téléchargées illégalement par les employés ; et pour finir, et c’est historique, le contrat de nudité de Sharon Stone, certainement celui qu’elle a signé pour le film « The Quick and The Dead ».
    http://rue89.nouvelobs.com/2014/11/30/sony-fait-piquer-contrat-nudite-sharon-stone-256251

    #privacy #données_personnelles

    Les pirates du GOP avaient également mis en ligne de nombreux documents, emails, adresses et même numéros de sécurité sociale de 47.000 employés. Parmi ces informations, on trouve les pseudonymes utilisés par Tom Hanks, Natalie Portman ou encore Ice Cube pour conserver un peu de tranquillité (lors d’une réservation d’hôtel par exemple).

    Encore plus grave, de très nombreux mots de passe utilisés par les employés pour se connecterà tous types de services (propres à Sony Pictures, mais aussi ailleurs sur Internet) font partie des publications. Comme le note cruellement Gizmodo, ils étaient stockés sur les disques durs de Sony Pictures dans des fichiers Word et Excel sans protection, et dans un dossier appelé « Mot de passe ».
    http://www.lemonde.fr/pixels/article/2014/12/11/ce-que-revelent-les-milliers-de-documents-confidentiels-voles-a-sony-picture

    #sécurité_informatique

    Les motifs ? The mythology of the hack is cinematic: Sony’s new comedy “The Interview” is premised on the assassination of North Korean leader Kim Jong-Un, which apparently led him to deploy a highly trained cadre of hackers to take down the company’s network and spread its secrets. (Kim must be sick of Hollywood—it wasn’t long ago that MGM changed the origin of the putative communist invaders in “Red Dawn” from China to North Korea to distribute the film in the lucrative Chinese market.)
    http://www.telegraph.co.uk/culture/film/film-news/9697307/Red-Dawn-film-replaces-Chinese-villains-with-North-Koreans.html

    Mais rien, à l’heure actuelle, ne permet de localiser l’origine de l’attaque en Corée du Nord, comme le reconnaissait le FBI le 9 décembre. C’est même plutôt le contraire : les différentes traces informatiques laissées par les pirates indiquent que l’attaque aurait pu être menée depuis la chambre d’un hôtel cinq étoiles en Thaïlande, et qu’un serveur situé en Bolivie aurait pu être utilisé.
    http://www.lemonde.fr/pixels/article/2014/12/18/ce-que-l-on-sait-des-pirates-qui-ont-attaque-sony-et-conduit-a-deprogrammer-

    Sony Pictures canceled The Interview. The studio pulled the North Korea-themed comedy’s planned release following terrorist threats against theaters and a devastating hacker attack that leaked reams of sensitive company data. Anonymous US officials told US news outlets that North Korea directly ordered the hacks, but some say the evidence is thin.
    http://www.wired.com/2014/12/evidence-of-north-korea-hack-is-thin

    Cependant :

    Sony was warned about hacks a year ago. The Hollywood studio which had reams of sensitive information published online was told that hackers were mining data on a regular schedule late last year, according to Bloomberg. Contractors discovered the security breaches while patching up holes from a 2011 hack on Sony’s PlayStation network.
    https://news.yahoo.com/hackers-vs-james-bond-spectre-script-stolen-sony-212654161--finance.html
    http://www.bloomberg.com/news/2014-12-14/sony-demands-news-outlets-stop-using-hacked-documents.html

    Et à la question de savoir si oui ou non les journalistes peuvent/doivent utiliser le matériau dérobé à Sony ?

    #Journalism is permissible thievery. Publishing the stolen #Sony documents is problematic but necessary. 
    http://variety.com/2014/biz/opinion/why-publishing-stolen-sony-data-is-problematic-but-necessary-1201377166
    http://fusion.net/story/32988/beware-downloading-the-hacked-sony-pictures-docs-could-bring-the-feds-to-you

    Autres :

    Suite au gigantesque piratage de l’infrastructure, l’entreprise se retrouve à l’âge de pierre numérique
    http://www.01net.com/editorial/637872/a-sony-pictures-on-travaille-de-nouveau-comme-dans-les-annees-90

    Michael Lynton, directeur général de Sony Entertainment et Sony Pictures Entertainment, est aussi membre du conseil d’administration de #Snapchat, l’application de photos et vidéos éphémères. Or, certains e-mails dans lesquels il est question de Snapchat ont fuité. (...) Et une étonnante réaction est venue de la part du directeur général de Snapchat, Evan Spiegel, qui a adressé mardi, via Twitter, une lettre ouverte, Intitulé « Garder des secrets », ce texte est un plaidoyer pour le #secret industriel, mâtiné de lyrisme californien. Il mérite d’être lu, comme la quintessence d’un esprit, écrit @xporte. Où il est question de #secret industriel et commercial, de secrets qui nous ressemblent.
    http://rue89.nouvelobs.com/2014/12/18/piratage-sony-complainte-patron-milliardaire-256640

    #silion_culture ou #idéologie_californienne #propriété_intellectuelle #kulturindustrie

    Le plus important, peut-être : http://seenthis.net/messages/323164

  • La danseuse doublure de Portman se rebiffe | Next
    http://next.liberation.fr/cinema/01012328300-la-danseuse-doublure-de-portman-se-rebiffe

    Un petit silence pour une grande récompense. Voilà ce que la production aurait demandé à Sarah Lane, la danseuse qui a doublé Natalie Portman dans Black Swan. Selon cette soliste du American Ballet Theatre, la production a caché le fait que c’est bien elle qui avait fait la grande majorité des scènes de danse pour que Natalie Portman décroche l’Oscar de la meilleure actrice. C’est en tout cas ce qu’elle vient d’expliquer au magazine américain Entertainment weelky.