• Planter 1 milliard d’arbres : comment le plan de #Macron rase des #forêts

    Le projet du gouvernement de planter #1_milliard_d’arbres est « une #supercherie », dénoncent des associations. D’après des documents obtenus par Reporterre, il servirait à financer des #coupes_rases et à industrialiser la filière.

    L’État plante des arbres pour mieux raser des forêts. C’est la réalité cachée du projet de plantation de 1 milliard d’arbres vanté par Emmanuel Macron. Dix-huit mois après son annonce en grande pompe, au lendemain des incendies de l’été 2022, le plan qui avait pour ambition de « renouveler 10 % de la forêt française » et de « #réparer_la_nature » montre un tout autre visage : les millions d’euros d’argent public déversés dans la filière servent de prime aux coupes rases et transforment des forêts diversifiées en #monocultures_résineuses. Une situation qui inquiète gravement les associations écologistes.

    D’après les documents officiels du ministère de l’Agriculture, que Reporterre a pu consulter, 50 millions d’arbres ont déjà été plantés, sur 35 935 hectares. Dans de nombreuses régions, les conditions dans lesquelles se sont déroulés ces chantiers posent problème.

    Les documents indiquent que 15 millions de plants d’arbres auraient été replantés sur 10 000 hectares de forêts qualifiées de « pauvres » par le gouvernement. Ces forêts rasées étaient en réalité « saines et bien portantes », assure l’association Canopée, qui a enquêté sur le terrain. Des coupes rases sur 6 500 hectares auraient même été réalisées en zone Natura 2000. Sur ces surfaces dévolues d’ordinaire à la protection du vivant, 1 500 hectares auraient été ensuite plantés exclusivement en #pins_douglas, une essence prisée par les industriels.

    Adapter la forêt aux besoins de l’industrie

    « On nage en plein délire, s’emporte Bruno Doucet, chargé de campagnes au sein de l’association. Alors même qu’il y a urgence à préserver les forêts, on les rase pour les transformer en #champs_d’arbres. » Les associations écologistes dénoncent un « coup de communication » et « un projet mégalomane ». Le milliard d’arbres plantés aurait vocation non pas à aider la forêt à affronter le dérèglement climatique, mais à l’adapter aux besoins de l’#industrie. « Si tous les arbres du plan “1 milliard d’arbres” sont plantés dans les mêmes conditions, cela signifierait que 200 000 hectares de forêts saines et vivantes seraient rasés d’ici 2032 », ajoute-t-il.

    « La #biodiversité a peu à peu été rejetée au second plan pour prioriser la #récolte_de_bois et les #fonctions_productives de la forêt », regrette de son côté Christophe Chauvin, pilote du réseau forêt à France Nature Environnement (FNE). En septembre 2023, plusieurs ONG écologistes [1] alertaient déjà sur les dérives en cours. « La stratégie s’est éloignée de l’enjeu qui en a initié l’élaboration », écrivaient-ils dans un rapport. « La restauration des écosystèmes » et le « renforcement de la résilience des forêts » ont été délaissés au profit d’une logique simpliste et comptable qui privilégie « les #plantations_en_plein », c’est-à-dire les #plantations après coupes rases, prévenaient-ils.

    « Plutôt que de protéger les peuplements existants, en les enrichissant et en travaillant avec finesse, les industriels préfèrent tout couper pour les substituer à d’autres essences, du #résineux majoritairement, qu’ils jugent plus résistant et plus intéressant économiquement », observe Christophe Chauvin.

    Plus de 80 % des arbres sont plantés après une coupe rase

    Selon un rapport du Conseil supérieur de la forêt et du bois, un organisme ministériel, les plantations en plein, donc après coupes rases, représenteraient près de 80 % des opérations à effectuer pour atteindre la cible du milliard d’arbres, et donc se feraient en lieu et place d’anciennes forêts. Seuls 7 % des arbres plantés viendraient s’ajouter aux forêts existantes, principalement sur des terres agricoles abandonnées. À TF1, le ministère de l’Agriculture a tenu à préciser que « l’objectif du milliard d’arbres ne visait pas à créer de nouvelles forêts, mais bien à renouveler celles déjà existantes ».

    « #Renouveler », ou plutôt « #transformer » la forêt et « #abattre » des parcelles entières pour y #replanter de jeunes arbres. Ce que le ministère assume auprès de Reporterre : « France Relance s’adresse à des forêts malades ou non adaptées au changement climatique. Il est donc normal que les plantations en plein soient très majoritaires. Les coupes rases sont essentiellement sanitaires », assure-t-il.

    Les grandes #coopératives_forestières en embuscade

    Concrètement, 35 935 hectares ont été replantés de 2021 à 2023 pour un coût de 150 millions d’euros, d’après la Direction générale de la performance économique et environnementale des entreprises (DGPE). Le #pin_maritime et le #douglas ont été les principales essences replantées sur d’anciennes #forêts_feuillues et les plantations après coupes rases ont représenté 32 046 hectares (soit 89 % de la surface totale). Ces chantiers lourds et coûteux ont été portés en grande majorité par les coopératives forestières, des entreprises qui plaident pour l’#industrialisation de la filière.

    « Ce plan favorise une logique prométhéenne »

    Selon le document de la DGPE, les #coopératives ont capté plus du tiers des #subventions totales, le reste est allé aux particuliers et aux propriétaires (parfois eux-même en lien avec des coopératives). « Le #plan a constitué un effet d’aubaine pour asseoir leur #modèle_productiviste. Ces acteurs se sont accaparé l’argent public pour leur business », dénonce Bruno Doucet. La plus grande coopérative, #Alliance_Forêts_Bois, critiquée pour ses méthodes destructrices des écosystèmes, a même perçu 10 % des subventions. C’est en #Nouvelle-Aquitaine, dans la forêt des #Landes — où l’entreprise est hégémonique —, qu’il y a d’ailleurs eu le plus de #reboisements. À l’inverse, les experts et gestionnaires indépendants qui privilégient souvent d’autres méthodes sylvicoles plus proches de la nature n’ont reçu que des miettes. Ils ne représentent que 7 % des dossiers soutenus par les pouvoirs publics.

    « Ce plan favorise une logique prométhéenne, soutient Christophe Chauvin, c’est une négation de l’#écologie et de ses équilibres. On croit à la toute-puissance de l’intervention humaine et à celles des machines. C’est soit naïf, soit complètement opportuniste. »

    « Si une forêt est pauvre, il faut l’enrichir, pas la détruire »

    Au cœur des polémiques résident les critères d’attribution de ces #aides. Pour être éligible aux #subventions et pouvoir replanter sa forêt au nom du milliard d’arbres, il faut que son peuplement soit considéré comme « dépérissant »,« vulnérable » ou « pauvre ».

    Pour l’État, un « #peuplement_dépérissant » est une forêt où 20 % des arbres seraient morts après une catastrophe naturelle ou une attaque de pathogènes. Une forêt « vulnérable » est une forêt que l’on suppose menacée à terme par le réchauffement climatique avec des essences jugées fragiles comme le châtaignier ou le hêtre. Tandis qu’un peuplement est considéré comme « pauvre », lorsque sa valeur économique est inférieure à 15 000 euros l’hectare, soit environ trois fois son coût de plantation.

    Ces définitions font l’objet de vifs débats. Les ONG écologistes jugent trop faible le curseur de 20 % pour un peuplement dépérissant. Par exemple, dans une forêt composée à 80 % de chênes sains et à 20 % d’épicéas attaqués par des scolytes, le propriétaire pourrait légalement tout raser, toucher des subventions et dire qu’il participe au grand projet du milliard d’arbres.

    Les peuplements dits « vulnérables » suscitent aussi des controverses. Sans nier les conséquences du réchauffement climatique sur les forêts — la mortalité des arbres a augmenté de 80 % en dix ans —, la vulnérabilité d’un massif reste très difficile à établir. Elle dépend de multiples facteurs et repose aussi sur le scénario climatique auquel on se réfère, à +2 °C, +4 °C, etc.

    « Il faut être vigilant quant à ces projections, prévient Marc Deconchat, directeur de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae). On ne sait pas exactement comment les essences vont survivre ou non. On connaît encore mal leur capacité d’adaptation et d’évolution génétiques. »

    Les modèles qui prédisent une migration vers le nord de certaines essences d’arbres indigènes ou leur disparition reposent sur des moyennes générales, avec des échelles parfois très grossières. « Quand on regarde de manière plus subtile, en prenant en compte les variations de pente, le type de sol ou d’orientation au soleil, le risque de disparition est très variable, affirme Marc Deconchat. Ce ne sont d’ailleurs pas uniquement les essences qui sont en cause, mais aussi le mode de #sylviculture qui leur est associé. »

    Un exemple de #maladaptation

    C’est surtout le terme de « #peuplement_pauvre » qui provoque l’ire des écologistes. Cette expression servirait de prétexte pour tout ratiboiser. Selon les calculs de plusieurs forestiers et écologistes, près de 95 % des forêts françaises auraient une valeur sur pied inférieur à 15 000 euros l’hectare. Avec ce critère, quasiment toute la forêt métropolitaine pourrait donc être considérée comme pauvre et être remplacée par des plantations.

    Dans un documentaire, le journaliste Hugo Clément montre comment des parcelles de forêts #feuillues diversifiées considérées comme pauvres ont été rasées, partout à travers la #France, avec ce type d’argumentaire. Le #bois a été transformé en #broyat pour partir ensuite en fumée, nourrir des chaudières ou faire de l’électricité. « C’est une supercherie, un non-sens écologique et climatique. Une forêt pauvre, il faut l’enrichir, pas la détruire », enchérit Christophe Chauvin.

    Les défenseurs de l’environnement craignent que ce plan de 1 milliard d’arbres ne soit finalement qu’un exemple de maladaptation au changement climatique. Ils rappellent que les #monocultures sont plus fragiles que les vieilles forêts face aux aléas naturels. 38 % des plantations de jeunes arbres sont morts l’an dernier à cause de la sécheresse. La coupe rase est aussi décriée pour ses conséquences climatiques. « Elle est à éviter autant que possible et ne doit être utilisée qu’en dernier recours », déclare le climatologue Philippe Ciais. Dans une expertise scientifique commandée par le ministère de la Transition écologique, soixante-dix chercheurs affirment que « les principaux effets des coupes rases sur le milieu physique et chimique sont généralement négatifs et globalement bien documentés, notamment sur la structure, la fertilité et le stockage de carbone des sols, la biodiversité, l’érosion ou encore la qualité des cours d’eau ».

    « Dans une période de restriction budgétaire où le ministre de l’Économie appelle à faire la chasse aux dépenses inutiles, on peut se demander légitimement si ce plan n’en fait pas partie », déclare Bruno Doucet. Jusqu’à 2032, l’État souhaite mobiliser 8 à 10 milliards d’euros pour planter son milliard d’arbres.

    https://reporterre.net/1-milliard-d-arbres-plantes-le-mensonge-de-Macron-Le-milliard-d-arbres-d
    #déforestation

  • Publicité géante de Louis Vuitton : les écologistes de Paris montent au créneau
    https://actu.fr/ile-de-france/paris_75056/publicite-geante-de-louis-vuitton-les-ecologistes-de-paris-montent-au-creneau_6

    La future adresse du groupe #LVMH sur les Champs-Élysées à Paris a été recouverte d’une publicité géante. Les élus écologistes remettent en question la légalité de cet affichage.

    Comment Anne Hidalgo et LVMH veulent relancer les Champs-Elysées, 10.11.2921
    https://www.challenges.fr/entreprise/comment-anne-hidalgo-lvmh-et-les-marques-de-luxe-veulent-relancer-les-cha

    Attentats, gilets jaunes, pandémie. Après une série d’années noires, les #Champs-Elysées ont vu leur trafic fondre. Mais à la faveur de la nomination de Marc-Antoine Jamet, secrétaire général de LVMH, à la présidence du Comité Champs-Elysées, les enseignes de l’avenue sont bien décidées à redorer son blason. Avec l’aide d’#Anne_Hidalgo ?

    #Paris

  • Où va la France? - Le Temps
    https://www.letemps.ch/opinions/va-france

    Sauf que : 1) Emmanuel Macron n’a été réélu que grâce aux voix de la gauche, hostile au report de l’âge de la retraite ; 2) le peuple ne lui a pas donné de majorité parlementaire lors des législatives qui ont suivi le scrutin présidentiel ; 3) le projet portait sur les « principes fondamentaux de la Sécurité sociale », lesquels relèvent de la loi ordinaire, et non d’une loi de « financement de la Sécurité sociale » (article 34 de la Constitution), cavalier législatif qui a rendu possible le recours à l’article 49.3 pour imposer le texte ; 4) le gouvernement s’est résigné à cette procédure parce qu’il ne disposait pas de majorité positive, mais de l’absence de majorité pour le renverser au terme d’une motion de censure ; 5) le Conseil constitutionnel est composé de personnalités politiques et de hauts fonctionnaires, non de juristes, et se préoccupe moins du respect de l’Etat de droit que de la stabilité du système comme l’avait déjà démontré son approbation des comptes frauduleux de la campagne électorale de Jacques Chirac, en 1995 ; 6) le détournement de la procédure parlementaire a suscité la désapprobation de nombre de constitutionnalistes et s’est accompagné du refus de toute négociation sociale.

    Comme en 2018, Emmanuel Macron répond à la colère populaire par la violence policière. Atteintes à la liberté constitutionnelle de manifester, utilisation de techniques conflictuelles de maintien de l’ordre, usage d’un armement de catégorie militaire qui cause des blessures irréversibles telles que des éborgnages ou des mutilations ont entraîné la condamnation de la France par les organisations de défense des droits de l’homme, le Conseil de l’Europe, la Cour européenne de justice, les Nations unies.

  • Papi et Mouloud à la Porte d’Orléans
    https://dunprintempslautre.blogspot.com/2022/02/papi-et-mouloud-la-porte-dorleans.html
    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1492602827620986883/pu/vid/480x270/RuS9wsRjLoUDRsGx.mp4?tag=12


    On retiendra du quinquennat Macron qu’il est le premier président de la Vème République à avoir engagé les blindés pour rétablir l’ordre dans Paris. C’est dire son absence de vertu à rendre la paix sociale possible.

    Certains, qui défendent le « convoi de la liberté », regrettent que le ministère de l’Intérieur positionne ses blindés devant l’Arc de triomphe plutôt qu’à Saint-Denis... Plutôt que de jauger leurs propres forces à la mesure de celles qui leur sont opposées, ils préfèrent désigner d’autres « méchants » à leurs maîtres. Ce faisant, non contents de mettre en évidence l’infantilisme victimaire qui leur tient lieu de politique, ils démontrent qu’ils n’ont pas bien compris l’état des forces en présence.

    Ce qui importe au pouvoir, ce n’est que très secondairement l’"ordre public" au sens où l’entend le Français moyen. La grand-mère qui se fait arracher son sac en pleine rue est une icône, un effet d’estrade, un attrape-mouche électoral. Mais ça n’empêche pas Darmanin de dormir, bien au contraire. Ce qui importe au pouvoir, c’est que les populations soient assignées chez elles, sans possibilité de faire jonction ni de menacer les lieux centraux à partir desquels le pays est tenu. Il n’est qu’une seule exception consentie jusqu’à présent par les autorités, parce qu’ils n’ont aucune profondeur sociologique et parce qu’on peut sans risque les laisser épouvanter le XVIème arrondissement en attendant leur « coming-out » macroniste : ce sont les auxiliaires de police, dits aussi « black blocs ». De ce point de vue, aussi longtemps qu’elles sont tenues en lisière par les BAC et par le trafic de drogue, les banlieues sont un modèle d’"ordre républicain".

    Cependant, la même logique d’encasernement était à l’œuvre dans les campagnes périurbaines de la « France périphérique », à grands coups de zones pavillonnaires et de crédits immobiliers - le crédit constituant, avec le trafic de drogue, le dernier accès à la liquidité des catégories dominées depuis le début des années 2000. Cette logique aurait pu continuer de produire les mêmes effets si une partie de la population, prise à la gorge par la hausse des carburants, n’avait commencé à sentir le contact avec ses chaînes. Son réflexe, très politique, consiste alors à se réapproprier son territoire par le contrôle, d’abord statique (2018), puis mobile (2022), des nœuds de circulation (ronds-points, péages, routes nationales). Et voici que l’État lui répond, comme en écho à ce qui se hurle dans certains meetings : « vous n’êtes pas chez vous ! » Aux portes de Paris, on assiste à des scènes qui renvoient à la vie ordinaire des « quartiers populaires » : contrôles d’identité sauvages, fouilles de coffre aléatoires, confiscations arbitraires. Soudain, Papi qui débarque à la capitale avec son camping-car pour « aller chercher Macron » ne pèse pas plus lourd que Mouloud sur son scooter.

    Si, demain, les populations de banlieues, excédées par des méthodes d’administration néo-coloniales qui ont pour fonction de les maintenir en situation de minorité politique depuis quarante ans, venaient à faire mouvement et à opérer une convergence avec la « France périphérique », le pouvoir tremblerait pour de bon. Mouloud sur son scooter n’inquiète pas le pouvoir. Papi dans son camping-car n’inquiète pas le pouvoir. Mais la rencontre de Papy et de Mouloud... c’est une autre paire de manches. Ce n’est plus aux vieux blindés rouillés de la gendarmerie qu’on aurait à faire ce jour-là, mais aux chars Leclerc. Dans une France qui serait en passe de se libérer elle-même, les jours du pouvoir seraient comptés et tous les rêves d’avenir seraient de nouveau permis. Hélas, pour l’instant, l’horizontalisation des luttes entretenue par le spectacle électoral renvoie cette perspective aux calendes grecques.

    Demeure une hypothèse, à laquelle les comportements oligarchiques de ce dernier quinquennat donnent un certain crédit : que l’État national, pris à la gorge par des contradictions qui sont sur le point de le faire basculer dans les poubelles de l’Histoire, ne soit tenté de jouer lui-même la carte du désordre pour resserrer les rangs de ceux qui continuent de voir en lui le bras armé de leurs intérêts de classe. A ce point de bascule, une alternative se dessine : ou bien le peuple refait unité et prend son destin en main ; ou bien il s’offre en masse de manœuvre pour liquider les derniers vestiges du passé et, selon la « sage maxime » de Talleyrand - « l’agiter avant de s’en servir » - il tiendra lieu de marche-pied au futur régime d’oppression

  • Les Champs-Élysées ROD π

    https://www.youtube.com/watch?v=uif9c61wEnQ

    J’me balladais sur l’avenue Poumons gazés,
    j’respirais plus
    J’avais envie de caillasser
    N’importe quoi N’importe quoi,
    et ce fut ça
    La banque BNP Paribas
    Il suffisait d’nous asphyxier
    Pour nous énerver

    Aux Champs-Élysées, Aux Champs-Élysées,
    La boutique du PSG
    Des symboles comme le Fouquet’s
    Il y a tout c’qu’il faut casser
    Aux Champs-Élysées

    Tu m’as dit « j’ai mal partout
    Un policier m’a mis des coups
    Il frappe tout l’monde comme un barbare
    Du matin au soir »
    Alors je t’ai accompagné
    Aux Street-medics qui t’ont soigné
    La police déteste tout le monde
    Quand la colère gronde

    Aux Champs-Élysées, Aux Champs-Élysées,
    Des hôtels particuliers
    Et la banque HSBC
    Il y a tout c’qu’il faut supprimer
    Aux Champs-Élysées

    Gilets Jaunes et Black Blocs
    Sont parfois victimes d’intox
    À Salpêtrière, l’hôpital S’fout d’la charité
    La foule cherchait de l’oxygène
    Manu prit ça pour de la haine
    Pour voir sa tronche au tribunal
    Faut v’nir le chercher

    Au palais d’l’élysée, à côté des Champs-Élysées,
    Apple qui vole des milliards
    Et l’ambassade du Qatar
    Il y a le choix pour un brasier
    Aux Champs-Élysées

    Aux Champs-Élysées, Aux Champs-Élysées,
    La boutique du PSG
    Des symboles comme le Fouquet’s
    Il y a le choix pour un brasier
    Aux Champs-Élysées

    Licence de paternité Creative Commons (réutilisation autorisée)

    #Chanson #EnMarche #Champs-Élysées

  • « J’ai joué au con » : 15 Gilets jaunes renvoyés devant le tribunal pour le pillage de la boutique Swarovski à Paris, Timothée Boutry

    Ils sont conducteur d’engins, cariste, métallurgiste, intérimaire, étudiant, sans-emploi ou bénéficiaire du RSA. La plupart ont une trentaine d’années et des mentions à leur casier judiciaire pour des infractions mineures. Le 16 mars 2019, ils sont soupçonnés d’avoir pris part au pillage de l’enseigne de bijouterie Swarovski sur les Champs- Élysées (Paris VIIIe) en marge de l’acte 18 des Gilets Jaunes, l’un des plus éruptifs. Après deux ans et demi d’enquête, une juge d’instruction parisienne vient de renvoyer 15 manifestants — 14 hommes et une femme — pour leur participation présumée à ces vols en réunion. Des prévenus dont les investigations ont montré qu’ils avaient surtout profité d’un effet d’aubaine et non initié le saccage.

    Ce samedi 16 mars 2019, les Champs-Élysées sont en fusion. Alors que les épisodes précédents avaient été plus calmes, l’artère est mise à sac. Point d’orgue de ces débordements : l’incendie du Fouquet’s. Mais plusieurs autres enseignes subissent les foudres des émeutiers tendance Black Bloc, dont Swarovski. Selon les images captées par les caméras placées à l’intérieur de la boutique, tout débute à 15h20 par le jet d’un pavé sur les portes vitrées du magasin par un homme au visage dissimulé. Dans la foulée, une soixantaine de personnes, là encore le visage dissimulé, s’engouffrent. Le pillage qui s’ensuit va durer 23 minutes, au cours desquelles 365 personnes pénètrent à l’intérieur, la majorité ressortant avec des objets en main. À 15h43, la police intervient et procède à des arrestations.

    Les mis en cause dans ce dossier font partie de ces interpellés de la dernière heure. « Les individus ayant commis les premières dégradations des vitrines de la boutique Swarovski n’ont pas pu être identifiés, ayant agi visage masqué et tête cagoulée », constate le parquet dans son réquisitoire. Les autres ont été saisis la main dans le sac.

    Des figurines en cristal à l’effigie de Simplet ou Woody

    Comme Jeff par exemple, un chômeur de 37 ans interpellé en possession de trois figurines en cristal à l’effigie de Winnie l’ourson, Simplet ou Woody d’un montant total de 678 euros qu’il avait l’intention de donner à des membres de sa famille. Ou bien Corentin, qui avait sur lui un bracelet, une bague, un collier et une paire de lunettes de soleil. « Il y a des gens qui étaient dedans et ils balançaient des trucs en l’air de partout. Je me suis servi. J’ai bien vu que ça venait des magasins cassés. Mais sous le coup de l’adrénaline, de la foule et de l’effet de groupe, je n’ai pas réfléchi aux conséquences », a reconnu ce jeune homme de 20 ans. « J’ai joué au con », admet pour sa part Stéphane, un père de famille de 38 ans employé dans la restauration, arrêté avant même d’avoir pu dérober la boîte qu’il convoitait.

    Certains mis en examen ont été interpellés un peu plus tard, comme Luc, identifié grâce à un document perdu sur place et repéré sur les caméras, vêtu d’un gilet jaune et porteur d’un masque de ski, d’un bonnet foncé, d’une raquette de tennis et d’une canette de bière. Lors de sa garde à vue, ce Toulousain de 29 ans a justifié les pillages les qualifiant de « juste redistribution au peuple ». Francis quant à lui, le plus âgé des prévenus (57 ans), a été identifié grâce à son compte Facebook sur lequel il avait posté des selfies sur lesquels il apparaît vêtu d’un gilet très reconnaissable avec son prénom et sa ville de naissance.

    Dans un premier temps, tous les suspects avaient été mis en examen pour « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens », l’infraction classiquement retenue lorsque des manifestations dégénèrent. Ces poursuites ont finalement été abandonnées par la juge d’instruction, conformément aux réquisitions du parquet. « Les questions posées par le magistrat instructeur ont mis en évidence l’absence de liens entre les différents protagonistes, ceux-ci ne se connaissant pas, pour la plupart (...). Dans ce contexte, il serait abusif de qualifier de groupement volontaire une superposition d’actions individuelles, spontanées et non concertées bien que celles-ci aient pu être induites par un effet de groupe », expose la juge dans son ordonnance en date du 31 août.

    « Les véritables casseurs échapperont aux poursuites »

    « Cette qualification pénale aurait pu être reprochée et retenue à l’encontre de membres des Black Blocs, poursuit-elle. Toutefois, force est de constater qu’aucun des individus interpellés dans le cadre de la présente procédure ne faisait partie d’un tel groupement. À tout le moins, cela n’a pas pu être objectivement démontré. »
    Au final, ne subsistent donc plus que les poursuites pour vol. « C’est une montagne qui accouche d’une souris : plus de deux ans d’instruction, des expertises génétiques, des dizaines d’auditions, de la téléphonie pour finalement ne juger aucun des individus qui ont permis le pillage mais seulement 15 personnes parmi les 365 qui se sont servies une fois le magasin détruit, raille Me Pierre-François Rousseau qui défend deux mis en cause. Comme souvent les lampistes seront devant le tribunal et les véritables casseurs échapperont aux poursuites. » [comme on sait l’avocat est un auxiliaire de justice...]

    Unique satisfaction relevée par l’avocat : l’abandon des poursuites pour « participation à un groupement ». Me Raphaël Kempf, qui défend un Italien de 25 ans arrêté en possession de deux boîtes de bijoux, abonde : « Je constate qu’au sein même du parquet de Paris les appréciations juridiques sont différentes, observe-t-il. Là où la section du traitement en temps réel renvoie les manifestants par dizaines en comparution immédiate pour ce délit, une autre section abandonne les poursuites en constatant, à juste titre, que des individus isolés ne peuvent former un groupement. »

    https://www.leparisien.fr/faits-divers/jai-joue-au-con-15-gilets-jaunes-renvoyes-devant-le-tribunal-pour-le-pill

    Le samedi 1er décembre 2018, la peur s’est abattue sur les beaux quartiers de Paris
    https://seenthis.net/messages/800757

    #gilets_jaunes #justice #champs_élysées

  • Le maire de Gravelines refuse le permis de construire pour les antennes relais d’Elon Musk Mercredi 28 avril 2021 - Par Romane Porcon
    https://www.francebleu.fr/infos/societe/le-maire-de-gravelines-refuse-le-permis-de-construire-pour-les-antennes-r

    Le maire de Gravelines refuse d’accorder le permis de construire pour les antennes relais au sol que la société d’Elon Musk, SpaceX, veut implanter dans sa commune pour son projet Starlink d’internet par satellite.

    Après avoir dans un premier temps accepté le permis de construire de la base terrestre de Starlink, le maire de Gravelines refuse finalement d’accorder le permis de construire pour les antennes relais au sol que la société d’Elon Musk, SpaceX, veut implanter dans sa commune. Une décision prise par Bertrand Ringot au motif que l’entreprise partenaire, Centurylink, n’a pas répondu aux demandes de prise en charge financière du raccordement au réseau public d’électricité des 9 antennes de télécommunications qui seraient installées, selon l’arrêté municipal daté du 26 avril. 

    Dans un courrier du 5 mars, M. Ringot avait par ailleurs demandé à l’entreprise de fournir des documents « prévus par les textes », en français, sur l’exposition aux champs électromagnétiques générées pour les personnes travaillant ou vivant à proximité. Il n’a pas obtenu de réponse. L’élu avait rendu en novembre un avis favorable, avant de se raviser avec un avis défavorable en mars. Centurylink pourra soit redéposer un permis modifié, soit contester en justice l’arrêté, selon Monsieur Ringot. 

    La société SpaceX, dirigée par Elon Musk, voudrait installer sur cette commune du littoral proche de Dunkerque, neuf dômes de 1,5 m de diamètre dans un enclos de 240 m2. Ils communiqueraient avec les satellites privés que le milliardaire est en train de mettre en orbite à une altitude relativement basse pour fournir un internet haut débit, partout sur le globe, avec un temps de réponse très rapide. Les fusées SpaceX ont à ce jour mis en orbite autour de la Terre environ un millier de satellites pour ce projet d’envergure mondiale baptisé Starlink. En France, l’Agence nationale des fréquences en a autorisé trois, à Villenave d’Ornon (Gironde), Gravelines et Saint-Senier-de-Beuvron (Manche), mais dans ce dernier village de 350 habitants, la mairie s’y oppose par principe de précaution. 

    #spacex #starlink #elon_musk #5g #tesla #espace #satellite #technologisme #saloperies #Dunkerque #technologie #internet #antennes_relais #champs_électromagnétiques #Centurylink

  • Ce matin, j’ai passé 1/2 heure à faire des recherches avec les mots « femmes voilées » sur twitter et j’ai (toujours) pas les mots. DEUX FEMMES ONT ÉTÉ POIGNARDÉES A PARIS. Elles sont gravement blessées. C’était dimanche soir. La vidéo de l’agression circule.
    Aucun média mainstream n’en parlait jusqu’à ce midi.
    Je l’ai découvert par ce tweet : https://twitter.com/IslamMagfr/status/1318251224555266049

    IslamMag.fr :
    Hier soir sur le #champsdemars au pied de la #toureiffel, deux femmes se seraient faites poignarder, elles portaient le foulard. Elles sont aujourd’hui dans un état critique.
    Aucun média n’en a parlé c’est terrible !
    #islamophobie #acteAntiMusulman
    Source : FB Kevin Serine

    Devant les réseaux qui s’agitent de plus en plus, la préfecture fait un communiqué que le #journaliste-de-prefecture du Point relaie immédiatement en minorant le possible racisme ou la possible islamophobie avant même d’avoir les résultats de l’enquête

    Une demi-heure plus tard, Sihame Assbague fera un récit complet de l’agression, en ayant pris soin de récolter la version des victimes, permettant ainsi de mieux comprendre : https://twitter.com/s_assbague/status/1318500248843669504

    Ce 18 octobre 2020, 2 femmes ont été poignardées dans le parc du Champ-de-Mars à Paris. L’une d’elle porte le voile. Elles étaient en famille, avec des enfants en bas âge. Une dispute au sujet d’un chien a dégénéré. Les proches dénoncent une « agression raciste ».
    Que s’est-il passé ?
    Ce soir-là, Kenza (19 ans), sa cousine
    Amel (40 ans), ses sœurs & des enfants en bas âge se promènent au Champ-de-Mars. Elles passent à proximité de deux femmes avec un gros chien. « Ça devait être un staff » raconte Sabrina, la sœur de l’une des victimes.
    Le chien s’approche de la famille et des enfants. L’une des cousines demande donc à ses propriétaires de « le tenir ». Sabrina raconte « il est venu vers nous, c’était un gros chien, et il y a avait les enfants donc elle leur a demandé si elles pouvaient le surveiller. »
    D’après Sabrina, les deux jeunes femmes propriétaires du chien auraient très mal pris cette remarque & réagi sur la défensive : « elles ont commencé à nous dire qu’on n’avait pas à leur dire quoi faire, qu’elles font ce qu’elles veulent, etc. »
    Des insultes fusent.
    Dans le lot des insultes, Sabrina fait mention de propos racistes : « sale arabe », « rentrez chez vous », etc. Selon elle, le fait que plusieurs membres de la famille portent le voile a accentué l’agressivité des jeunes femmes qui leur faisaient face.
    Voyant sa sœur se faire insulter, Kenza s’approche des propriétaires du chien pour la défendre. Le ton monte. « Kenza lui a alors dit “mais tu vas faire quoi ?” et l’autre lui a répondu “voilà ce que je vais faire” & elle lui a sauté dessus » explique Sabrina.
    « Elles ont commencé à se battre, c’était violent. Il y a un enfant de 4 ans qui a été piétiné. Les enfants sont traumatisés » raconte Sabrina. Elle explique que tout s’est passé très vite et que d’un coup, sa cousine s’est mise à crier « elle m’a plantée ! ».
    Toujours d’après son récit, les 2 propriétaires du chien s’en sont alors prises à sa grande sœur, Amel. « Elles l’ont tabassée. Je voulais l’aider mais j’étais impuissante, le chien était sur moi. » Alertés par les cris, ce sont des vendeurs à la sauvette qui sont venus les aider.
    D’après Sabrina, la « police est intervenue rapidement & a pu interpeller l’une des femmes »
    Les victimes ont été prises en charge par les secours. Le pronostic vital n’est pas engagé. Amel souffre de plusieurs blessures & est encore hospitalisée. Kenza a été opérée & a pu sortir.
    La préfecture de police n’a pas encore donné suite à mes appels mais des « confrères » rapportent que c’est, selon elle, « un différend lié à des chiens, sans lien avec l’islam. » (via Actu Paris)
    Pour Sabrina & sa famille, c’est autre chose. Si l’agression est bien partie d’une dispute autour d’un chien, elles insistent sur les insultes racistes et sur le déchaînement de violence. « On s’en prend pas à une personne comme ça parce qu’elle a demandé de tenir un chien. »
    Une plainte a été déposée.
    La famille ne compte pas en rester là. En attendant, elles ont pris des rendez-vous avec des pédopsychiatres pour les enfants qui ont assisté à toute la scène.

    Cependant, si je n’avais pas les mots, c’est que l’autre raison de ma suffocation est le nombre impressionnant d’agression contre des femmes voilées sur lesquelles je suis tombée lors de mes recherches pour vérifie l’info, en sachant que beaucoup (trop) ne sont pas relayées...
    Par ailleurs, on ne me fera pas croire que deux femmes « de type européen » qui poignardent deux autres femmes « d’origine arabe » et pour partie voilées au sein d’un groupe de mères et d’enfants pour une question de chien mal tenu n’a rien de raciste ou islamophobe. Commettre un tel acte après l’atroce crime d’un fanatique qui fait basculer la politique française ne peut être considéré comme un fait divers.

    A 13h12, enfin, le premier fack-checking finit de confirmer les faits. Insultes racistes, voile arraché, premier coup de couteau en direction du crane... Les victimes elles-mêmes ne parlent pas d’acte islamophobe, mais de là à assurer que ça n’a rien à voir comme l’a prestement fait la Préfecture, c’est enterrer l’enquête vite fait. Il est dommage qu’une heure plus tard l’article soit passé en #paywall
    Des femmes portant le foulard ont-elles été poignardées au pied de la tour Eiffel dimanche ?
    Libération : https://www.liberation.fr/checknews/2020/10/20/des-femmes-portant-le-foulard-ont-elles-ete-poignardees-au-pied-de-la-tou

    Deux femmes françaises d’origine algérienne ont été blessées au couteau dimanche soir sur le champ de Mars, à la suite d’un différend lié à un chien non tenu en laisse. Une enquête est ouverte et une suspecte a été interpellée.

    Dans tous les articles que j’ai pu consulter depuis, à chaque fois ce sont les « sources policières » qui réfutent la possibilité d’un passage à l’acte raciste. Pire, dans Le Parisien, la présence du voile sur la première victime est carrément nié.
    https://www.leparisien.fr/paris-75/paris-deux-femmes-agressees-au-couteau-sur-le-champ-de-mars-suite-a-un-di

    ... Pardon à toute la communauté musulmane pour toute cette haine qui déferle...

    • Agression de deux femmes au Champ-de-Mars, à Paris : que s’est-il passé ?
      Par William Audureau et Nicolas Chapuis Publié aujourd’hui à 17h23,
      https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/10/20/enquete-ouverte-apres-une-agression-contre-deux-femmes-au-champ-de-mars-a-pa

      Deux femmes ont été poignardées dans la soirée de dimanche sous la tour Eiffel. Un différend autour d’un chien non attaché serait à l’origine de l’incident, au cours duquel des insultes racistes auraient été proférées.

      (...) « Ce que je peux vous dire, c’est que des insultes ont été proférées. Maintenant vous dire que l’agression était intentionnelle, que c’était parce qu’elles portaient un voile, je ne sais pas », tempère Sofia, membre de la famille des plaignantes interrogée par Le Monde. Kenza confirme que le mobile n’était selon elle pas religieux, mais précise auprès de Libération avoir essuyé des insultes racistes (« sale arabe »), avant qu’elle et sa cousine ne reçoivent plusieurs coups de couteau. Une version confirmée auprès du Monde par sa cousine Amel, qui évoque également des « on est chez nous », « rentre dans ton pays », et précise que l’une des agresseuses a arraché le voile de sa cousine.

      Les deux plaignantes ont été prises en charge par les pompiers et transportées en milieu hospitalier, où la plus âgée des deux se trouve encore. Selon sa famille, la plus jeune des deux cousines, Amel, a reçu de multiples coups de couteau et a dû être opérée de la main. Elle a été placée en arrêt de travail pour deux mois. La seconde, Kenza, a reçu six coups d’arme blanche et subi une perforation du poumon. Ses jours ne sont pas en danger.

    • Deux témoignages recueillis par Taha Bouhafs
      Le parquet vient d’ouvrir une instruction et retient le caractère #raciste mais pas le caractère criminel.

      Amel a reçu 6 coups de couteaux, elle est toujours à l’hôpital avec le poumon perforé et une côte cassée.

      Hanane nous confie : elles étaient à deux sur elles à s’acharner avec haine, elles voulaient la tuer.

      [TW extraits de l’agression avec des cris difficilement soutenables] https://www.youtube.com/watch?v=_n5OiYiGG5c

      Kenza 18ans a reçu 3 coups de couteaux ce dimanche soir. Elle a déposé plainte ce matin avec sa famille pour tentative d’homicide en raison de l’appartenance religieuse.

      vidéo : https://twitter.com/T_Bouhafs/status/1318892603392360448

    • Précisions de Sihame Assbague :

      Agression au couteau de 2 femmes musulmanes à Paris : le parquet a ouvert une information judiciaire pour violences volontaires ayant entraîné une ITT de 8 jours, aggravées de 3 circonstances :
      violences en réunion
      avec usage d’une arme
      propos racistes.
      Les deux mises en cause ont été arrêtées et sont présentées à un magistrat instructeur ce jour.
      Les victimes ont porté plainte.
      Comme les enfants qui ont assisté à la scène, elles sont traumatisées.
      (Note à moi-même : il faudra rapidement revenir sur la manière dont cette agression a été traitée médiatiquement.)

      https://www.facebook.com/sihame.assbague/posts/2723305317910021

    • Agression à la Tour Eiffel : Une seconde suspecte interpellée, le parquet de Paris retient le caractère raciste de l’agression
      Thibaut Chevillard - Publié le 21/10/20
      https://www.20minutes.fr/societe/2890375-20201021-agression-tour-eiffel-seconde-suspecte-interpellee-parque

      ENQUETE Deux femmes, suspectées d’avoir agressé à l’arme blanche deux femmes voilées dimanche soir, dans le 7e arrondissement de Paris, vont être présentées ce mercredi à un juge d’instruction

  • DOCUMENTAIRE. Agriculteurs sous tension, l’omerta française - France 3 Pays de la Loire
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/pays-de-la-loire/emissions/qui-sommes-nous-1/documentaire-agriculteurs-tension-omerta-francaise-1860

    Élevages décimés, agriculteurs malades, mur du silence. La journaliste Sarthoise Nathalie Barbe a enquêté sur les effets des #champs_électromagnétiques générés par les #lignes_à_haute_tension, les #éoliennes et les #antennes-relais dans les #campagnes. L’heure de la mobilisation a sonné.

    (pas vu)

  • La secrétaire d’État à l’économie Agnès Pannier-Runacher explore le champ des possibles. C’est beau, on dirait les frères Bogdanov t’expliquant l’espace-temps…
    https://www.lefigaro.fr/flash-eco/premieres-distributions-de-masques-aux-francais-a-partir-du-4-mai-20200423

    Le champ des possibles est très large et nous regardons toutes les hypothèses

    Oh là là, j’aime quand les politiques nous vendent du rêve… Mais qu’est-ce donc au sujet de quoi, ce champ des possibles ? Yep : distribuer des masques en tissu à la population.

    #ça_fait_rêver

  • Morts suspectes de centaines de bovins : de nouveaux éléments désignent les lignes électriques | Secrets d’info
    https://www.franceinter.fr/emissions/secrets-d-info/secrets-d-info-02-novembre-2019

    À Nozay, à 30 kilomètres de Nantes, le mystère reste entier. Pourquoi en sept ans, plus de 300 vaches sont mortes depuis le début des travaux de construction du parc éolien de la ferme des Quatre seigneurs ? Pourquoi le lait des troupeaux de Didier Potiron et de Céline Bouvet est-il soudainement devenu impropre à la consommation ? Pourquoi les vaches refusent-elles d’aller au robot de traite, comme bloquées par une ligne invisible ? Durée : 34 min. Source : France Inter

    http://rf.proxycast.org/1634260706960351232/13944-02.11.2019-ITEMA_22192155-0.mp3

  • Remarques complices sur l’Acte 18 et la suite possible
    http://lundi.am/Remarques-complices-sur-l-Acte-18-et-la-suite-possible

    La contribution au réchauffement de la planète du commerce de luxe et des industries de la consommation en général n’étant plus à démontrer, tout écologiste conséquent devrait forcément se réjouir que des cibles précises aient été désignées à travers la destruction de quelques 80 commerces et l’incendie d’un de ces lieux où les destructeurs de la planète complotent contre elle entre deux coupes de champagne (ou pire encore, d’eau gazeuse). S’en prendre aux ultimes terminaux des porte-conteneurs qui saccagent les océans sera toujours une œuvre de salubrité publique.

    Serge Quadruppani
    paru dans lundimatin#183, le 18 mars 2019

    #climat #rechauffement_planétaire #politique #résistance #gilets_jaunes #France #Paris #Champs_Elysées

  • Macron en Hitler, la caricature de trop? – L’image sociale
    http://imagesociale.fr/6975

    Ce sera la dernière #image de l’année, celle qui vient clore l’impressionnante dégringolade du président Macron, auquel tout semblait sourire il y a à peine six mois. Dans sa livraison du 29 décembre, le magazine hebdomadaire du Monde, M, publie un long article d’Ariane Chemin. Celle qui avait déjà signé le 18 juillet dernier la révélation de la participation d’Alexandre Benalla à un tabassage enregistré en vidéo, propose un bilan du trajet politique d’Emmanuel Macron depuis son accession au pouvoir, à travers le prisme de la célèbre avenue des #Champs-Elysées, scène de son investiture en command car en mai 2017, et aujourd’hui théâtre emblématique de la contestation des #Gilets_jaunes, plus important mouvement de protestation populaire depuis Mai 68.

    Le récit, commencé en fanfare et qui se clôt sur un champ de bataille, est illustré en couverture du magazine par un photomontage du graphiste Jean-Baptiste Talbourdet. Détouré, passé en noir et blanc et fortement contrasté, un portrait de Macron par Ludovic Marin (Sipa), sur fond de biseaux rouges, s’orne d’une surimpression de l’avenue envahie par la foule (Olivier Beuvelet repère qu’il s’agit d’une image de la descente des Bleus, le 16 juillet 2018, et non d’une manifestation des Gilets jaunes).

    Deux options graphiques indiquent le passage à la caricature photographique : celle du noir et blanc, qui suggère l’évocation historique, ainsi que l’expression maussade du président, accentuée par l’ombre qui obscurcit son regard – code qui traduit, dans un contexte politique, un jugement négatif sur l’action menée.

    Malgré l’imprécision des signaux graphiques, ces deux élements, auquel s’ajoute le soulignement de la couleur rouge, suffisent à aiguiller nombre de lecteurs vers une interprétation de l’image comme une critique sévère et une allusion à peine voilée à la référence nazie – comme cela avait été le cas en janvier de cette année avec la couverture de L’Obs montrant Emmanuel Macron derrière des barbelés. [...]

    Une deuxième vague de réactions, dans la soirée du 29, vient contredire cette première lecture, et propose de rattacher la couverture du supplément à la tradition du #constructivisme. Même si l’on ne comprend pas exactement la relation entre cette esthétique innovante et la critique du macronisme, que la couverture est censée illustrer, les associations visuelles, et plus particulièrement le recours dynamique au photomontage, marque de fabrique de l’iconographie de gauche dans les années 1920-1930, récemment documentée par une belle exposition au Centre Pompidou (« La Photographie, arme de classe »), semble écarter le spectre nazi. [...]

    C’est un autre élément d’information cité dans le texte qui donne finalement la clé de l’illustration. Le Monde indique que Jean-Baptiste Talbourdet s’est inspiré « de travaux d’artistes, notamment ceux de Lincoln Agnew ». Plusieurs internautes signalent à la suite un #photomontage du graphiste canadien publié en juillet 2017 dans le Harper’s Magazine, qui a servi de source pour ce qui semble bien être une imitation servile : même construction du portrait en noir et blanc comme espace de surimpression d’une foule, sur fond de biseaux rouges, avec la matière apparente du papier – mais il s’agit cette fois d’Adolf Hitler.

  • Quand des motards se transforment en #voltigeurs...

    Au sujet de « LA VIDÉO » du flic visant la foule des Gilets Jaunes avec son flingue hier, 22 décembre 2018 à Paris, et de l’absence, quasi partout, du contexte initial quand les policiers balancent des grenades offensives sur des manifestant-e-s ne présentant pas de danger pour eux à ce moment là : il y a en fait plusieurs vidéastes et plusieurs vidéos différentes (et une heure d’écart entre l’heure indiquée par le serveur de Twitter et la France...)

    Ci-dessous, les différentes vidéos, et pour bien voir, le timing exact où on voit le flingue (afin de distinguer les différences d’angles entre les vidéos)

    Première(s) vidéo(s) consécutive(s) à l’action, sans doute dans un quasi direct :

    premier angle 22/12 à 16h29 donc 17h29 via Clément Lanot / @ClementLanot

    URGENT - PARIS #22decembre - Les motards de la police attaqués par un groupe d’individus. Une moto a du être abandonnée pour exfiltrer les forces. Un policier a sorti son arme de service. #GiletsJaunes
    https://twitter.com/ClementLanot/status/1076515134699462656

    Il est très proche des policiers et cette vidéo commence immédiatement sur le flingue pointé, il n’y a donc pas le contexte initial... Soit il a eut le temps de visionner / couper son film et il en transmet un extrait à l’aide de son smartphone, soit il filme à l’aide de son smartphone à l’arrache ( ̶m̶o̶i̶n̶s̶ ̶v̶r̶a̶i̶s̶e̶m̶b̶l̶a̶b̶l̶e̶ confirmé depuis dans une interview) quand il prend conscience de l’importance de ce à quoi il assiste, le tout en plus d’une autre probable autre caméra (gopro sur casque ?) ; en tout cas il y a un effet de zoom sur cette vidéo qu’on ne retrouve pas dans sa seconde vidéo plus bas...

    Exactement au même moment (ce qui m’incite à croire à un direct ou presque) :

    deuxième angle 22/12 à 16h29 donc 17h29 via Stéphanie Roy / @Steph_Roy_

    #Paris Scène extrêmement violente sur les champs Élysées. Des policiers pris à parti, l’un d’eux sort son arme. #GiletsJaunes #ActeVI #Acte6 #ChampsElysees #22Decembre2018 #22Decembre
    https://twitter.com/Steph_Roy_/status/1076515047147487233

    Elle est un peu plus proche du groupe des Gilets Jaunes, sous un autre angle, le flingue apparait à la 9ème seconde.
    Sur le montage final de Line Press pour qui elle couvre la manifestation, le flingue apparait à 48’39" (vidéo calée dessus) C’est en fait ce montage qu’utilise la syndicaliste plus bas, et ça montre les limites de l’image non-commentée / non contextualisée : https://youtu.be/kj9ENdWRfbY?t=2919

    /// Edit : Troisième angle, autre vidéo, cette fois-ci de Remy Buisine pour Brut en live sur facebook : à regarder à partir de 2h12 pour contextualiser & 2h17 pour l’action en elle même : https://www.facebook.com/brutofficiel/videos/676292252793549
    Une fois encore on constate clairement la faute commise par les motards qui, se croyant en danger suite au retrait-panique des camions de police en sous-effectif sur le boulevard, et alors que la foule ne se dirige pas vers eux, ils « couvrent » leur départ avec l’envoi de plusieurs grenades de désencerclement contre elle. Remy Buisine étant au milieu de cette foule (très éparse), on sent bien le moment d’incompréhension et de flottement et comment les déflagrations ont attirée celle-ci vers les motards... A moins que ordre leur ait été donné de faire diversion ?

    //// Edit quatrième angle signalé par Alexis Kraland. Vidéo de Street Politics, où on voit encore plus clairement l’absence totale d’attroupement, et donc de danger immédiat, autour des motards qui aurait soit-disant justifié l’emploi de grenades offensives de désencerclement ; calage de la vidéo au timing de la première grenade de la salve ayant tout déclenché :
    https://youtu.be/fMZPdZl6ulQ?t=561

    Plus tard dans la soirée, Clément Lanot publie une nouvelle vidéo plus longue avec le contexte initial :
    22/12 à 20h28 soit 21h28

    VIDÉO - Un policier sort son arme à feu alors que des motards de la police sont attaqués sur les #ChampsElysées : nouvelles images de la scène. #GiletsJaunes #ActesVI
    https://twitter.com/ClementLanot/status/1076575276438556672

    L’arme apparait cette fois-ci à 0’55’’
    Tout m’incite à penser que ces images sont issues d’une caméra embarquée, type sur casque, comme le font énormément de journalistes désormais. Pour diffuser les images, ils doivent disposer du matériel pour décharger les cartes, et, généralement, ils prennent le temps de visionner pour faire un montage des meilleurs passages.

    #BFM tv publie très rapidement des images et pour cause, des journalistes de sa rédaction seraient sur les lieux et disent avoir assisté à la scène. Le reportage est daté 22/12/2018 à 19h26 Mis à jour le 22/12/2018 à 19h30 : Gilets jaunes : pris à partie sur les Champs-Elysées, un policier sort son arme
    https://web.archive.org/web/20181222225753/https://www.bfmtv.com/societe/gilets-jaunes-pris-a-partie-sur-les-champs-elysees-un-policier-sort-son
    Là, le flingue sort à 0’35’’ ... Problème : on reconnait la seconde vidéo de Clément Lanot, mais une version intermédiaire, sans l’effet de zoom de la première, et sans l’intro contextualisante de la seconde. Et Clément Lanot n’est pas crédité. De plus l’intro montre d’autres images d’un autre moment avant, coupées. Il explique sur twitter qu’il a commencé à filmer à ce moment là et ne dispose pas d’autres images.

    // EDIT ! En fait BFM a mis en ligne la vidéo dès 18h06 pour le serveur de twitter, soit à 19h06 en france, sans plus sourcer Clément Lanot :

    Champs-Élysées : Pris à partie, un policier sort son arme
    https://twitter.com/BFMTV/status/1076539439235641344

    Dans les deux cas, les noms des journalistes de BFM sans le nom de Clément Lanot portent à confusion.
    Les journalistes de BFM évoquent le sujet dès 16h39 (twitter) soit 17h39 en accompagnement d’une autre vidéo d’ambiance globale :

    La situation se tend sur les Champs-Elysées
    https://twitter.com/BFMTV/status/1076517494683324416

    Edit // Stephanie Leroy a mis une vidéo plus complète en ligne qui semble provenir de la même caméra que sont extrait plus haut, et où on voit les différents vidéastes :
    23/12 à 12h56, soit 13h56

    La scène dans sa totalité. #ActeVI #GiletsJaunes
    https://web.archive.org/web/20181223175026/https:/twitter.com/Steph_Roy_/status/1076823956760477696

    //// Edit encore : un témoignage sonore du photographe Alexis Kraland
    https://soundcloud.com/nicolasgregoire/interview-alexis-kraland

    Est-ce que #BFMtv et autre mainstream ont volontairement coupé l’intro lors du JT du 20h comme c’est affirmé un peu partout ? Aucun moyen de l’affirmer sans savoir ce que Clément Lanot leur a envoyé. Pour autant, c’est la publication de la seconde vidéo de Clément Lanot à 21h30 sur twitter qui a contrecarré, mais trop tard, le récit qui circulait partout. Et, clairement, depuis cette publication, la question des choix éditoriaux se pose.
    Est-ce que tous les mainstream ont re-contextualisée l’information qui était tronquée dès que c’était possible ? Est-ce qu’ils le feront à temps et avec suffisamment de puissance pour ré-équilibrer ce qui a été diffusé et manipulé depuis par les syndicats policiers en faisant croire à un simple lynchage « gratuit » ? Je n’ai évidemment pas de preuves mais l’expérience m’inciterait à penser que, comme d’habitude...
    NON
    Ça ne sera pas fait, sauf si un buzz plus gros que celui des policiers en danger réussi à inverser la tendance-marketing. Et ensuite, comme ça va se diffuser en « automedia de misère » (facebook) entre les gilets jaunes, on se plaindra encore que les gens ne font plus confiance aux médias, qu’ils manquent de discernement et qu’ils foncent dans les #fakenews tête baisée... Quelle surprise !

    Effet à moyen terme : Le récit est déjà totalement biaisé, sauf que des arrestations vont surement avoir lieu suite à ces vidéos. Pour ce que j’en vois depuis des années, rarement les photos et vidéos servent à disculper, bien plus souvent à inculper, quand bien même elles contiennent des preuves à décharge. Ça a été le cas encore récemment à Nantes et ce sera surement encore le cas avec cette histoire-ci. Il n’y a quasiment jamais de vrais experts en décryptage d’images, et de toute façon la justice part du principe que la police fait office d’expertise...
    De quoi bien dégouter de l’image en manifestation, et d’une corporation qui préfère globalement la sécurité de l’emploi à l’enquête de fond. J’aimerai plaindre les journalistes face à leur hiérarchie mais trop peu utilisent les outils à leur disposition pour faire basculer les choses.

    /// edit encore : Effectivement et sans surprise, y’a enquête, sur la base d’une agression contre les flics, et non d’une agression des flics contre la foule ayant entrainé la suite... : Policiers attaqués sur les Champs-Élysées : ouverture d’une enquête en flagrance" ; on y voit aussi la vidéo de l’émission en plateau, que je préfère ne pas commenter pour ne pas être trop désobligeante...
    https://web.archive.org/web/20181223173934/https://www.bfmtv.com/police-justice/policiers-attaques-sur-les-champs-elysees-ouverture-d-une-enquete-en-fl

    Le parquet de Paris a annoncé ce dimanche l’ouverture d’une enquête pour violences volontaires avec arme en réunion sur personnes dépositaires de l’autorité publique et dégradations de biens publics. La 1ère DPJ (Direction régionale de la police judiciaire de la préfecture de police de Paris) a été chargée de cette enquête en flagrance.

    //// edit : Si, comme le laisse craindre le montage vidéo qui accompagne un thread d’une Déléguée Nationale UNITE SGP POLICE, c’est le récit du lynchage policier qui l’emporte sur la faute ou l’erreur de discernement, ou l’ordre de disperser sans vision claire de la situation, ce sera, avec toujours plus de témoins de la tromperie, un pas supplémentaire dans la légitime colère populaire contre les désormais #forces_du_désordre...
    https://twitter.com/LindaKebbab/status/1077315892357332994

    ///// edit : On tient peut-être le champion de la honte professionnelle sur le sujet avec le Huffington qui reprend l’intégralité du thread de la policière déléguée syndicale qui regrettait que le flic n’ait pas tiré, et son montage vidéo bidonné sans le souligner ni chercher les sources, bref, un copié-collé sans aucune vérification des faits... Gravissime.
    https://www.huffingtonpost.fr/2018/12/24/policiers-agresses-sur-les-champs-elysees-une-syndicaliste-explique-l

    POLICE - « Les extrêmes se sont rejoints et nous font la guerre. » Voici comment Linda Kebbab conclut ses explications, ce lundi 24 décembre. Alors que l’agression de motards de la police nationale par des manifestants en marge de l’acte VI de la mobilisation des gilets jaunes fait les gros titres depuis deux jours, la déléguée nationale du syndicat Unité SGP Police FO a tenu a livrer ses éclaircissements sur les agissements de ses collègues.
    Sur Twitter, la représentante syndicale a publié une version longue et montée de l’altercation survenue à proximité des Champs-Élysées, samedi 22 décembre. Elle commente les images, justifiant la décision des fonctionnaires de sortir une arme et d’abandonner, dans un premier temps, l’une de leurs motos.

  • Nombreux blessés par #flashball à Paris : la nouvelle « doctrine » #Castaner - Page 2 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/121218/nombreux-blesses-par-flashball-paris-la-nouvelle-doctrine-castaner?page_ar

    « C’était impressionnant de voir autant de blessés »
    Boris est conduit à un véhicule de secours, où il rencontre une jeune fille touchée par un tir à la mâchoire, ainsi qu’un manifestant blessé à l’arcade sourcilière. « Un gradé des pompiers disait à ses collègues que les flics devaient arrêter de tirer au niveau de la tête. C’était impressionnant de voir autant de blessés. Je ne pensais pas qu’une balle en caoutchouc pouvait faire aussi mal. » Le photographe a déposé plainte à l’#IGPN.

    Membres de la BRI présents sur les #Champs-Élysées. © DR
    À 14 heures, au moment de ces tirs, c’est Fiorina, 20 ans, qui s’écroule, blessée à l’œil gauche. Elle se trouve sur le trottoir opposé, côté pair de l’avenue. « Nous étions le long du mur, près du McDo, et d’un coup, sur le trottoir d’en face, les CRS et #policiers civils se sont mis à tirer, a expliqué un témoin à Libération. J’ai entendu un bruit juste à côté de moi et j’ai vu cette fille tomber juste à côté de moi. » La jeune femme a été prise en charge à Cochin et, selon un témoignage obtenu par Libération, elle aurait « perdu la vision de l’œil gauche et ne la retrouvera jamais » et « subi de nombreuses fractures sur des os de la face et des saignements dans le cerveau ». Son entourage, qui la présente comme une « patriote » ralliée aux gilets jaunes, a fait une collecte pour couvrir ces dépenses urgentes.

    Un autre reporter d’images, Laurent Bortolussi, de l’agence Line Press, a suivi lui aussi la progression des hommes de la BRI vers l’avenue Georges V. « Cette unité de police descendait sur le côté droit des Champs, explique-t-il. C’était un mélange de civils et d’une compagnie de sécurisation. Et ils tiraient partout. Le 1er décembre, il y avait eu des heurts extrêmement violents et assez peu de blessés, et cette fois, on a eu des heurts moins violents, mais des blessés à la pelle. Les premiers incidents ont commencé vers 11 heures, et de 11 à 18 h 30, les policiers ont tiré au flashball des dizaines et des dizaines de fois. Plusieurs photographes ont été touchés. Un photographe italien a été touché à l’œil. Des tirs, on en voit plein. Il y a des moments où les policiers se lâchent et on les voit tirer à tort et à travers. »

    Policiers d’une compagnie d’intervention sur les Champs-Élysées. © karl Laske
    Laurent Bortolussi est témoin d’un tir qui a touché une dame de 70 ans, près de lui. « Ce tir est absolument incompréhensible, raconte-t-il. Elle était clairement la cible. Je regardais en direction des policiers. Et j’ai vu le tir partir de ce groupe et la percuter, et je l’ai vue hurler. À ce moment-là, je suis un peu pris à partie par la foule qui me dit de filmer ce qui se passe. Cette dame avait un gilet jaune, elle était appuyée contre un poteau, mais du fait de son âge, elle n’était ni violente, ni véhémente. Ce tir n’avait aucune nécessité de maintien de l’ordre. Il n’avait aucune justification. » Le reporter – dont on peut voir le film de la journée ici – se souvient de nombreuses personnes touchées plus légèrement, agenouillées, prostrées, après les tirs.

    Listant pêle-mêle blessures, mauvais traitements, confiscations de matériels subis par une dizaine de professionnels, l’Union des photographes professionnels (UPP) a dénoncé les « atteintes portées aux photojournalistes en exercice de leur métier », samedi.

    Questionné par Mediapart sur l’utilisation des flashball par son unité et les plaintes déposées à l’IGPN, le patron de la BRI, Christophe Molmy, renvoie sur le service communication de la préfecture. « Si c’est vrai, on traitera ça, a-t-il commenté, mais je ne vous répondrai pas. »

    Partisan d’une ligne dure et « d’un dispositif plus offensif » face aux manifestants, le patron du syndicat national des commissaires (SNCP), le commissaire David Le Bars, juge que ces blessés sont « des blessés de trop ». « S’il y a, à l’évidence des gestes inappropriés, ou des tirs ratés, on n’a pas de quoi se réjouir, commente le commissaire. Le tir de LBD doit être cadré, s’il y a un tir “tête”, c’est un tir raté. » Le syndicaliste juge néanmoins qu’il s’agit de « dommages collatéraux » et que le nouveau dispositif, « plus dynamique », a permis « d’éviter le chaos ». M. Le Bars ne veut pas commenter l’usage systématique des flashball en haut des Champs-Élysées, samedi.

    a question de la légalité de ce recours à outrance à ce type d’arme et des blessures au visage infligées à un certain nombre de manifestants sera pourtant posée. En effet, le règlement d’emploi du LBD 40 stipule expressément que « la tête n’est pas visée ». Dans son rapport consacré au « maintien de l’ordre au regard des règles déontologiques », le Défenseur des droits avait recommandé, en décembre 2017, « d’interdire l’usage des lanceurs de balle de défense dans le cadre d’opérations de maintien de l’ordre, quelle que soit l’unité susceptible d’intervenir ».

    À l’est de Paris, d’autres unités de Compagnie de sécurisation et d’intervention (CSI) interviennent. Antoine Coste, un graphiste 25 ans, est touché à la tête dans la soirée par un tir de flashball, boulevard Saint-Martin. Habitant le quartier République, il était descendu voir « par curiosité » et « sympathie » la fin du rassemblement avec des amis. Il est surpris par une charge des policiers parisiens sur la place, se retrouve seul et est touché par un tir alors qu’il se prépare à rentrer chez lui (voir ici une vidéo qui témoigne de la violence de la charge policière). « Il y avait une charge et la foule s’engouffrait dans le boulevard en direction de Strasbourg-Saint-Denis, explique Antoine. Ca sifflait, ça criait : “Macron démission !” Je me suis retourné pour voir ce qui se passait au niveau de la place de la République et j’ai reçu l’impact, d’un coup sec, puissant. Je me suis pris ce coup, je suis tombé au sol et je me suis relevé. Je ne sentais plus mon côté gauche. J’ai regardé ma main qui était pleine de sang. Les gens disaient que j’avais été touché à la tête. » Un manifestant inconnu le guide jusqu’à une ambulance, puis disparaît. « Quand j’étais dans le camion, je l’ai vu partir par le hublot et j’ai pensé : “Merde, je n’ai pas pu lui dire merci.” »
    Il a ainsi perdu l’un des témoins du tir policier. Hospitalisé à Cochin, Antoine a été opéré, mais il craint de perdre son œil.

    « Dans le cadre d’un rassemblement sur la voie publique, notait aussi le rapport du Défenseur des droits, le lanceur de balle de défense ne permet ni d’apprécier la distance de tir, ni de prévenir les dommages collatéraux. Au cours d’une manifestation, où par définition les personnes visées sont généralement groupées et mobiles, le point visé ne sera pas nécessairement le point touché et la personne visée pourra ne pas être celle atteinte. » Le rapport soulignait que même en cas de respect de la doctrine d’emploi, l’arme pouvait provoquer de graves blessures comme la perte d’un œil, « qui confère à cette arme un degré de dangerosité disproportionnée au regard des objectifs de maintien de l’ordre ».

    Le changement de « doctrine » opéré par Christophe Castaner laisse dubitatifs les analystes du maintien de l’ordre. Fabien Jobard, chercheur au CNRS rattaché au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (CESDIP), juge que l’institution a été gagnée par « un début de psychose » devant certaines scènes montrant la faiblesse du dispositif policier et des policiers eux-mêmes, le 1er décembre. « Parler de violence inouïe, voire de guerre civile était une forme de surenchère, juge Fabien Jobard. La guerre civile, ce n’est pas ça… Les #CRS font un travail très anxiogène, et y ajouter une communication qui mise tout sur la peur ne peut rien arranger. »

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  • #Comparutions_immédiates  : « Qu’aurait-il été soupçonné de faire avec un #tuba  ? » - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2018/12/10/comparutions-immediates-qu-aurait-il-ete-soupconne-de-faire-avec-un-tuba_
    #breves_de_justice

    Il admet avoir « fait le kéké » sur les #Champs-Elysées, jeté « un petit caillou » sur les CRS. Son avocate s’insurge  : « On parle de violence sur les forces de l’ordre, mais il n’y a pas de victimes alors que lui a pris une “Flash-Ball” dans le ventre. La violence appelle la violence, mais son caillou n’a touché aucun policier. »

    « L’exploitation des caméras et les conditions de son interpellation ne sont guère utiles à la matérialisation de l’infraction », pointe benoîtement le président du tribunal. Ce Gardois a été arrêté muni d’un casque de plongée. Le parquet y voit la marque d’un « groupement en vue de… » Son avocate s’insurge  : « Qu’aurait-il été soupçonné de faire avec un tuba  ? »

    « L’exploitation des caméras et les conditions de son interpellation ne sont guère utiles à la matérialisation de l’infraction », pointe benoîtement le président du tribunal. Ce Gardois a été arrêté muni d’un casque de plongée. Le parquet y voit la marque d’un « groupement en vue de… » Son avocate s’insurge  : « Qu’aurait-il été soupçonné de faire avec un tuba  ? »

    Il s’en explique  : « Elles étaient par terre, je les ai prises. Je ne suis pas un voleur, mais un opportuniste. » Retour à l’ordinaire des gilets jaunes avec Thierry, arrêté muni d’un pavé. « Je ne l’ai pas lancé, il était dans mon sac à dos. » Comme bien d’autres avant lui, il fait le coup du souvenir parisien d’un provincial de passage. Tremblant à la barre, on le croirait en manque, mais son avocate évoque plutôt une faille psychologique. Le parquet s’énerve  : « Quand on se met au sein d’individus virulents avec ce genre de matériel, on sait ce qu’on fait. Il faut ensuite avoir le courage d’assumer à la barre  ! » En défense, son avocate ne peut plaider qu’une certaine tradition  : « J’ai vu des stocks de pavés dans des chambres de jeunes garçons  ! »

    Il se dit formel  : « Le pavé sort du camion des CRS, ils ont voulu me le mettre sur le dos. » Sur son cas, lL’accusation doit admettre  : « On n’a pas des procédures au carré, c’est vrai. On n’a pas pu faire venir témoigner les CRS. Il n’est pas accusé d’avoir jeté un pavé mais d’être au milieu d’individus jetant des pavés. » Valentin a un casier un peu plus long que celui des autres prévenus, des délits en tous genres  : « Il est fourni, admet-il, mais j’avais 18 ans et cela remonte à dix ans. » Son avocate accuse  : « Le parquet vous demande de le juger sur son casier, et non pas sur un fait spécifique. »

    • https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/12/11/comparutions-immediates-visiblement-vous-n-alliez-pas-jouer-au-tennis-avec-c

      Quatre mois de #prison_ferme alors qu’il n’a pas mis un pied au rassemblement des « #gilets_jaunes » : debout dans son box, le grand gaillard en pull rouge a l’air de trouver l’addition un peu salée, lundi 10 décembre, en salle 2.03 du tribunal de grande instance de Paris. L’avant-veille, Julien était à peine sorti de la station de métro Le Peletier, dans le 9e arrondissement, quand il a été contrôlé par les policiers qui ont trouvé sur lui un masque à gaz, une raquette de tennis, et un sachet de 50 écrous en acier.

      « Un boulon ou une raquette de #tennis, c’est pas considéré comme une arme. Ou alors dans ce cas, toute personne qui a une ceinture peut être considéré comme détenteur d’une arme, tente le prévenu âgé de 27 ans, venu de Caunes-Minervois, dans l’Aude.

      – Monsieur, visiblement, vous n’alliez pas jouer au tennis, donc on se demande à quoi la raquette pouvait servir, rétorque le juge. Et avec ces boulons, on peut supposer qu’elle pouvait servir de lance-projectiles.

      – Aucune loi n’interdit d’avoir des boulons sur soi, si ? C’était pour me faire un poing américain en cas de danger, c’était purement défensif. Je comprends le doute, mais y avait rien de méchant, croyez-moi. » Le juge ne l’a pas cru.

      Davy, lui, n’a même pas eu le temps de sortir du parking où il avait garé sa voiture, du côté de Bastille. Arrivé à 5 heures du matin de Saint-Brieuc, il attendait 8 heures pour rejoindre la manifestation. Les policiers qui sont allés lui rendre une visite souterraine ont trouvé dans son véhicule un casque, un plastron, des protège-tibias, un #tonfa et une grenade fumigène. « Un équipement digne de Robocop », suggère le procureur, qui prête à Davy, 31 ans, désosseur au chômage, « une évidente volonté d’en découdre ». L’intéressé se défend : « Avec ce que j’avais vu à la télé, j’avais pris tout ce qui pouvait me protéger le corps. » Six mois avec sursis pour Davy, sans même avoir vu le jour à Paris, où il n’était jamais venu.

      Article réservé à nos abonnés Lire aussi Les « gilets jaunes » en comparution immédiate : « Les bouteilles d’essence, c’était pour faire le malin devant les copains »
      En les autorisant à contrôler tout ce qui bougeait samedi dès 6 heures du matin, en vertu de l’article 78-2-2 du code de procédure pénale, le procureur de Paris avait laissé les coudées franches aux forces de l’ordre. Lesquelles ont pu, dès potron-minet, arrêter et placer en garde à vue quiconque leur semblait suspect, au nom de celui qui est la vedette des comparutions immédiates postmanifestations des « gilets jaunes » : l’article 222-14-2 du code pénal, qui punit « le fait de participer sciemment à un groupement en vue de la préparation de violences ou de dégradations ». Les audiences de lundi ont été l’occasion de s’interroger sur ce que les uns considèrent comme une mesure préventive efficace, là où d’autres voient une infraction fourre-tout menant à une remise en cause du droit de manifester.

      « J’ai eu peur et j’ai mal réagi »
      Lundi, étalées sur cinq salles – contre deux en temps normal –, 54 comparutions immédiates post- « acte IV » ont occupé les 23e et 24e chambres du TGI, qui n’ont pas vu passer que des agitateurs potentiels, puisque la police avait aussi mis le grappin sur des agitateurs tout court. Mais ce ne sont pas les gros poissons, brûleurs de voitures ou briseurs de vitrines, que l’on a vu défiler.

      Ce fut Damien, 36 ans, autoentrepreneur à Bagnols-sur-Cèze (Gard), poursuivi pour violences sur les forces de l’ordre : « Je ne suis pas un casseur, je suis venu pour défendre nos droits. J’ai jeté quelques cailloux, mais je savais bien que je ne toucherais personne, les CRS étaient trop loin. » Un mois avec sursis. Ce fut Nicolas, 27 ans, électricien d’Ozoir-la-Ferrière (Seine-et-Marne), coupable d’avoir jeté une cannette de bière vers les CRS, place de la République. « Je buvais tranquillement, j’ai pris une Flash-Ball dans la hanche, j’ai eu peur et j’ai mal réagi. » 500 euros d’amende, mais peut-être pas la leçon d’éducation civique escomptée : « Je suis vraiment désolé, vous ne me verrez plus jamais manifester pour quoi que ce soit », s’excuse le jeune homme. Le président, embêté : « Je le répète, le fait de manifester n’est pas interdit, c’est de commettre des violences qui est puni par la loi. »

      Ce fut encore Vincent, 31 ans, de Belfort, trois mois avec sursis pour rébellion, et 150 euros pour le préjudice moral d’un policier insulté. « Pourquoi avez-vous dit : “Vous servez à rien, les putes de Macron !” ? – C’est pas moi qui l’ai dit. » Ce fut Karim, 41 ans, du Val-d’Oise, poursuivi pour recel de cravates, et que six mentions sur le casier judiciaire n’ont pas aidé : trois mois ferme. Dépit de son avocate : « Le parquet, encore une fois, ne nous présente pas les personnes qui ont cassé les magasins, mais ceux qui ont trouvé des cravates. » On trouve tout et n’importe quoi dans ces comparutions immédiates qui racontent à leur manière la journée du 8 décembre et ses violences, et disent la difficulté pour la police et la justice d’apporter une réponse satisfaisante à un mouvement comme celui des « gilets jaunes ».

      Article réservé à nos abonnés Lire aussi Pour l’opposition et les syndicats, les mesures dévoilées par Macron sont insuffisantes
      Samedi 8 décembre, les forces de l’ordre ont ratissé si large – 907 gardés à vue – que certaines personnes se sont retrouvées en garde à vue alors qu’elles n’avaient rien à y faire. « Dommage collatéral » spectaculaire, Jonathan, ouvrier viticole de 34 ans venu de la Marne, tignasse, moustache et bouc à la d’Artagnan. Il faut un petit moment avant de comprendre que le tee-shirt blanc et rouge qu’il porte depuis trois jours est en fait un tee-shirt blanc taché de sang, conséquence d’un coup de matraque sur la tête.

      Il avait sur lui « huit pétards », indique le procès-verbal : « Ce sont des claque-doigts, que j’utilise avec mon fils, il en restait au fond de mon sac. » « Trois briquets » : « Je suis fumeur. » « Du sérum physiologique » : « J’en ai apporté pour les manifestants, en bon citoyen. » Il a été vu en train de jeter un pavé sur un véhicule administratif. « Ecoutez, je suis sapeur-pompier volontaire, jamais je ne jetterai de pavés sur des collègues des forces de l’ordre, surtout que je suis venu à Paris vêtu de mon uniforme et de mon casque. »

      Le procureur se racle la gorge. « Il y a effectivement une difficulté. L’agent interpellateur figurant sur le PV nous dit qu’il n’a jamais procédé à une interpellation dans ce secteur-là. Y a quelque chose qui colle pas », doit-il reconnaître, demandant la relaxe. L’avocat grince : « Je suis un peu offusqué de la façon dont la justice se passe, en tout cas en ce qui concerne mon client. » Lequel prend la parole en dernier : « J’aimerais m’excuser auprès de la voie publique si je l’ai tachée de mon sang. »

      « On s’en sort pas monsieur »
      Au même moment dans une autre salle, un autre procureur l’admet aussi : « On a des procédures qui pêchent parfois un peu, mais c’est bien compréhensible [vu les circonstances]. » Un autre « dommage collatéral » : Bryan. Cheveux bruns bouclés, yeux cernés, lèvres gonflées, mains noircies de ceux qui vivent dans la rue. Lorsque le jeune homme de 21 ans s’est fait interpeller dans le 8e arrondissement, il avait deux téléphones portables tout neufs sur lui. « J’ai vu Orange se faire casser, le magasin se faire piller. Et comme je suis en galère d’argent… » Il avait prévu de les revendre pour se « racheter une toile de tente avec un duvet », puisqu’on a volé les siens. « Je vis avec 15 euros par jour. J’essaie de rester propre. » Bryan évoque l’enfance à la Ddass, le domicile familial quitté « vers 12-13 ans », il ne se rappelle plus trop. Il ne sait pas lire ni écrire, tente de survivre à Paris « avec une bande de copains », est handicapé « à 85 % » et devrait toucher une allocation, mais « il faut 25 euros pour me faire des papiers, et je ne les ai pas. » Le tribunal l’écoute religieusement. On ne sait plus si on est au-delà des « gilets jaunes » ou si on est en plein dedans.

      Lire aussi « Gilets jaunes » : « Les comparutions immédiates sont une justice archaïque »
      Bryan est un cas extrême, mais pas un ovni dans ces comparutions immédiates qui voient défiler la France du RSA et des fins de mois difficiles. Théo, ébéniste au chômage de 22 ans, gagne « entre 1 000 et 1 037 euros » mensuels selon ce que lui verse Pôle emploi. Dylan, 24 ans, cariste en intérim « entre 150 et 1 050 euros par moi selon si je travaille ». Valentin, 22 ans, carrossier peintre en Haute-Marne, 1 050. A l’audience, l’argent est omniprésent, mais c’est celui qui manque. Loïc et Théo, deux frères de 23 et 21 ans, préféreraient du sursis à des travaux d’intérêt général, qui prennent du temps qu’on ne consacre pas à gagner sa vie. Damien, deux enfants de 6 et 9 ans, touche 1 200 euros par mois : aucun prévenu de la salle 6.05 ne déclarera de revenus supérieurs. Quatre étages plus bas, en 2.03, Jonathan, notre ouvrier viticole-pompier bénévole fait figure de privilégié avec ses 2 200 euros. « Avec votre femme qui gagne 900 euros, vous êtes à plus de 3 000 euros à vous deux », sourit le président, qui croit souligner une belle situation. « Mais on s’en sort pas quand même monsieur. D’où ma présence à Paris samedi. »

      Au cœur du tribunal de grande instance de Paris flambant neuf, les comparutions immédiates des « gilets jaunes » mettent cruellement en lumière le nerf de la contestation : des Côtes-d’Armor à l’Ardèche, de la Haute-Marne à l’Hérault, de la Somme à l’Isère, aux quatre coins du pays, l’inégale répartition des richesses et la pauvreté d’une partie de la population française.

      820 adultes et 87 mineurs arrêtés samedi
      Selon une source judiciaire, 820 adultes et 87 mineurs ont été placés en garde à vue en marge des événements survenus à Paris lors du rassemblement des « gilets jaunes », samedi 8 décembre. Parmi les majeurs, 264 personnes ont été déférées au parquet de Paris dimanche et lundi, dont 54 ont été poursuivies en comparution immédiate lundi :

      17 ont été condamnées à une peine de prison ferme (en totalité ou partiellement assortie d’un sursis) ;
      5 à une peine de travail d’intérêt général ou une peine de prison assortie d’un sursis avec obligation d’accomplir un travail d’intérêt général ;
      9 à une peine de prison assortie du sursis ou d’un sursis avec mise à l’épreuve ;
      8 condamnations à des jours-amendes ou à une amende ;
      9 dossiers ont été renvoyés à une audience ultérieure ;
      6 personnes ont été relaxées.
      Parmi les personnes n’ayant pas été poursuivies en comparution immédiate, 7 ont comparu dans le cadre d’une procédure dite de « comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité ». Cent soixante se sont vu notifier un rappel à la loi, 40 se sont vu notifier une convocation devant le tribunal correctionnel (avec placement sous contrôle judiciaire), deux ont été mises en examen pour « destruction grave du bien d’autrui par un moyen dangereux et participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations », une pour « association de malfaiteurs en vue de commettre des délits, transport d’arme de catégorie D et détention d’engins incendiaires ou explosifs ».

  • Sur les #champs des #gilets | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/samizdat/blog/261118/sur-les-champs-des-gilets

    Le #mouvement des gilets jaunes divise au sein des forces progressistes et révolutionnaires. La journée du 17 novembre aura conforté celles et ceux qui y voient un mouvement régressif et quasi contre révolutionnaire, avec de multiples actes racistes, sexistes et homophobes.

    Elle aura aussi conforté celles et ceux qui, au sein de la #gauche radicale, y voit une chance de convaincre de nouvelles personnes de la nécessité de mettre nos forces en commun pour renverser un pouvoir qui ne sert que ses intérêts et celui des plus riches.

    Face à ce constat et cette division des forces anti-racistes et anticapitalistes, je ne voyais qu’une solution pour le rassemblement du 24 novembre : aller sur place pour se faire ma propre opinion et, peut-être, apporter mon soutien au mouvement. Rejoignant un appel et réflexions lancés par certains autonomes (Génération Ingouvernable, Nantes Révoltés, Rouen dans la Rue, Cerveaux Non Disponibles), j’ai donc décidé de rejoindre les gilets jaunes sur les Champs Élysées. Et je ne regrette pas ce choix tant la journée fut riche et constructive pour la suite.

     J’avais donc fait le choix de ne pas écouter la préfecture et d’aller à la Concorde, lieu initial du rassemblement. Très vite, je me suis rendu compte que beaucoup, beaucoup de personnes avaient pris la même décision, malgré l’interdiction.

    Il est totalement impossible de compter le nombre de gilets jaunes présents à Paris ce 24 novembre. Des groupes de plusieurs centaines de personnes se constituaient et déambulaient tout autour des champs, allant jusqu’à Madeleine, Hausman voir même St Lazare. Mais les chiffres de la préfecture (et des médias) ont largement sous estimé la réalité. Par moment, de véritables marées jaunes se constituaient (et pas que sur les champs).

    Si les #CRS bloquaient les principaux axes d’entrée sur les Champs, ils ne pouvaient empêcher les gilets jaunes d’accéder à « la plus belle avenue du monde » par d’autres petites rues. Résultat : malgré les très nombreuses charges, canon à eau et centaine de gaz lacrymo, les Champs sont devenus le terrain d’occupation de milliers de manifestants. Parfois coupés entre eux par des CRS. Au point que par moment, ce sont les CRS qui se retrouvaient « nassés ». Des énormes barricades se montent. Des feus prennent de partout. Tout cela dans une ambiance assez « festive » et « déterminée ».

    Contrairement à ce que certains médias ont affirmé ce samedi, ce rassemblement n’a pas du tout été orchestré ou pris en main par l’extrême droite. Pas plus qu’il n’a été pris en otage par des autonomes / anarchistes.

    Durant toute la journée, j’ai été très attentif à cette menace fasciste. Si je ne peux pas prétendre avoir été partout à tout moment de la journée, je peux tout de même témoigner n’avoir assisté à aucun dérapage raciste/sexiste/homophobe. J’ai bien vu quelques drapeaux français et quelques dizaines de royalistes ou autres militants clairement marqués à droite. Mais ces individus, voire ces petits groupes, n’ont en aucun cas été meneurs du mouvement. Ils étaient présents, très minoritaires.

    Plusieurs Marseillaises ont été chantées, par des milliers de personnes, y compris ceux qui étaient en train de monter les barricades, allumer les feux ou affronter les CRS. Clairement, ces #Marseillaises étaient plus proches de celle entendues cet été pendant la coupe du monde que de celles chantées aux meetings du Front National.

    L’une des choses les plus frappantes aura été la solidarité totale des gilets jaunes entre eux. Solidarité face aux attaques policières. Mais solidarité aussi dans les pratiques de luttes. Si tous n’ont pas monté de barricades ou allumé de feux, personne ne s’y est opposé, bien au contraire. Il est assez étonnant d’avoir passé plus de dix heures dans le quartier des Champs Elysées, sans avoir entendu une seule remarque critiquant les méthodes des gilets jaunes les plus offensifs.

    Ce qui frappe le plus dans cette journée, c’est la force inouïe de ce mouvement. Jamais nous ne pensions qu’il serait possible d’occuper les Champs #Élysées malgré l’interdiction de la préfecture et les CRS présents en masse. Jamais nous ne pensions que des barricades aussi immenses pourraient tenir des heures durant. Rarement nous n’avions senti les forces de l’ordre en telle difficulté. Et tout cela grâce à un mouvement sans aucun organe de direction, totalement décentralisé. Il est vraiment étonnant de voir comment une foule totalement #autonome, sans syndicat, sans parti politique, sans association, a pu triompher dans ses stratégies de contournement, de blocage et d’occupation.

  • Deux blessés graves aux #Champs-Elysées : l’exécutif en accusation - Page 2 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/271118/deux-blesses-graves-aux-champs-elysees-l-executif-en-accusation?page_artic

    J’avançais avec ma fille et ma nièce, on était en train de discuter, et mes deux fils et mon neveu nous suivaient, lorsque la grenade a explosé, raconte la mère de Gabriel, jointe par Mediapart. A priori, des gens levaient les mains en l’air devant la police. Alors que nous avancions, les garçons ont vu un truc tomber. Ils se sont baissés, mais Gabriel a pris la grenade pour protéger son frère et son cousin.

    Gabriel a eu la main arrachée, et il a subi deux opérations, la première dans la nuit de samedi à dimanche, la seconde dimanche. Mais il a aussi reçu de nombreux éclats « sur tout le côté droit », sur la jambe, et le front. Son frère Florent a eu aussi le pied touché par des éclats qui ont traversé sa chaussure, et il en a reçu d’autres sur le crâne. Marvin, son cousin, a été touché par trois éclats.

    Le site Lundi matin a le premier diffusé l’information, via Twitter, dès samedi soir : « Avenue Franklin-Roosevelt, un homme a la main arrachée, la police continue de gazer là où d’autres manifestants tentent de le prendre en charge. Très, très violent. »

    On n’avait pas les effectifs. On essaie de contenir jusqu’à épuisement de ceux d’en face, tant qu’il n’y a pas de mise en danger d’autrui, mais cette fois c’est allé jusqu’à un quasi-épuisement de nos stocks de munitions. Les Allemands vont au contact, mais pour aller au contact, il faut être bien plus nombreux. » Des unités de gendarmes mobiles ont même ravitaillé des CRS à court de munitions.

    « On a opéré une concentration très importante des forces autour d’un premier cercle, autour du palais de l’Élysée, pour bunkériser l’Élysée, explique un #CRS. En deuxième rideau, il y avait beaucoup moins de monde. Les milliers de personnes qui ont pu s’engouffrer sur les Champs-Élysées par la place de l’Étoile et les rues adjacentes se sont retrouvées devant le barrage de l’Élysée. Il aurait fallu plus de forces en amont… »

    À un moment donné, la CRS 7 a été à court de munitions, confirme cette source. « Il y a eu un nombre considérable de grenades de tirées, poursuit-elle. La GLI-F4 est une munition qui peut occasionner des blessures sérieuses. Les unités doivent les utiliser en fonction de la menace. Mais c’était très tendu, par conséquent tous les moyens ont été utilisés. »

    En novembre 2014, le rapport des inspections générales de la police et de la gendarmerie relatif à l’emploi des munitions en opérations de maintien de l’ordre avait soutenu que l’interdiction de la GLI-F4 était « susceptible d’encourager des manifestants résolus à en découdre à conduire des #affrontements encore plus violents », en privant les forces de l’ordre d’un argument puissant, en tout cas #explosif.

    En 2018, le ministère de l’intérieur a cependant annoncé ne plus passer commande de ce type de grenade afin de lui substituer un modèle moins dangereux. Mais « la #GLI_F4 sera utilisée jusqu’à épuisement des stocks », a indiqué récemment ce ministère à Libération.

    une illustration : https://twitter.com/i/status/1067052658421305344

  • Les rats, ennemis de la téléphonie mobile ? - Refuser le compteur LinkyRefuser le compteur Linky
    https://refuser-compteur-linky.fr/les-rats-ennemis-de-la-telephonie-mobile

    Une récente étude réalisée sur des rats montre que ces derniers sont non seulement sensibles aux #champs_électromagnétiques, mais aussi qu’ils préfèrent les éviter. À moins qu’ils ne le fassent exprès, juste pour embêter l’industrie…
    Les champs électromagnétiques perturbent- ils le sommeil ? C’est l’un des symptômes régulièrement mis en avant par les personnes #électrohypersensibles (EHS). Mais disent-elles vrai ? C’est tout le débat, qui oppose les EHS aux électrosceptiques et à l’industrie. Ces derniers, en effet, ont la fâcheuse habitude de mettre systématiquement en doute l’honnêteté des personnes qui s’estiment victimes du brouillard électromagnétique dans lequel nous évoluons.

    Des chercheur·euses de l’université de Picardie avaient mis au point, en 2013, un protocole pour étudier l’effet des champs électromagnétiques (CEM) chez les #rats. Un groupe d’une dizaine de rats avaient été exposés à des CEM de 1 V/m (proche des valeurs que l’on retrouve dans notre environnement) pendant 5 semaines, 7 jours sur 7 et 23 heures sur 24. Cette étude a montré que les rats qui étaient exposés, contrairement au groupe témoin non exposé, avait un sommeil paradoxal fragmenté. En outre, cela modifiait leur façon de s’alimenter.

    Les rats préfèrent dormir avec moins de CEM
    La même équipe de chercheur·euses a donc décidé d’approfondir ces premiers résultats. Elle a pour cela mis au point un « radiopreferendum » : un dispositif de deux enceintes communicantes, permettant aux rongeurs de choisir entre un environnement exposé aux CEM et un autre qui l’était moins – avec une différence d’un facteur 2. Précision sur le niveau d’exposition de la cage la plus irradiée : « nous avons essayé ici de reproduire une exposition type antenne relais, c’est-à-dire une exposition chronique de faible intensité. Il est difficile de savoir réellement la quantité à laquelle est exposé un individu à cause des origines multiples de l’exposition aux CEM (antenne relais, téléphone portable, wifi, babyphone, etc.) » détaille Amandine Pelletier, maître de conférences en Physiologie qui a dirigé les deux études.

    Les premières observations ont montré que, pendant la nuit, c’est à dire lorsqu’ils sont les plus actifs, les rats se sont installés indifféremment dans l’une ou l’autre des deux pièces du dispositif, passant autant de temps dans chacune d’elles. En revanche, le jour, soit une période quotidienne de onze heures durant lesquelles ils dorment le plus, ils ont privilégié la zone la moins exposée. Ils y ont passé en moyenne 1h20 de plus par jour que dans la zone exposée. Par ailleurs, cette nouvelle étude a confirmé ce qui avait été découvert lors de la première, à savoir que les CEM provoquent apparemment une fragmentation du sommeil paradoxal – des analyses en cours de réalisation diront dans quelles proportions. Et comme ces observations ont été effectuées sur des rongeurs, cela n’est sans doute pas le résultat d’un « effet psycho- logique qui pourrait exister chez l’homme », indique Amandine Pelletier. Pas sûr : après tout, les rats font peut-être tout cela exprès, rien que pour embêter l’industrie de la téléphonie…

    NB

    Cette chronique a été initialement publiée dans le numéro d’octobre 2018
    du mensuel indépendant L’âge de faire

    https://refuser-compteur-linky.fr/telephonie-wifi-lobby-tres-organise
    https://refuser-compteur-linky.fr/ehs-compteur-communicant

  • Anatomie de la menace terroriste en #France
    https://www.mediapart.fr/journal/france/060218/anatomie-de-la-menace-terroriste-en-france

    L’Etat islamique en 2018, vu par les services secrets (2/2). La France a surtout été frappée en 2017 par un terrorisme endogène, visant les forces de sécurité 9 fois sur 11, dans des attaques au mode opératoire sommaire. Depuis trois ans, sur les 20 auteurs d’attentats recensés, seulement trois étaient en situation irrégulière.

    #Ahmed_Hanachi #Champs-Elysées #DGSI #Didier_Deschamps #EMOPT #Etat_islamique #Karim_Cheurfi #opération_Sentinelle #Tour_Eiffel #UCLAT #Xavier_Jugelé

  • Bonjour

    Petit message pour dire à celles et ceux qui me suivent que ce compte n’est plus guère qu’une archive des quelques chroniques que j’y avais postées.
    La totalité des De quels droits restant ici
    https://www.politis.fr/blogs/de-quels-droits-17

    L’intéressant c’est pourquoi. J’ai cessé de travailler et d’écrire pour Politis et autres médias, une pathologie assez particulière m’empêchant d’utiliser les outils de communication et de vivre dans un milieu saturé de champs électromagnétiques. Ca s’appelle EHS Electrohypersensibilité. Et il y a bcp à en dire. Comptez sur moi, j’y travaille avec crayons et papier. Et ça ne sera pas triste !

    #Electrohypersensibilité #EHS #livre_à_venir #4G #CEM #champs_électromagnétiques

    • https://connect.ed-diamond.com/MISC/MISC-044/Emanations-electromagnetiques-compromettantes-des-claviers-filai

      ÉMANATIONS ÉLECTROMAGNÉTIQUES COMPROMETTANTES DES CLAVIERS FILAIRES ET SANS FIL
      MISC n° 044 | juillet 2009 | Martin Vuagnoux - Sylvain Pasini
      Creative Commons
      Radio et wireless Sécurité
      Les claviers d’ordinateurs sont souvent utilisés pour transmettre des informations sensibles comme des mots de passe. Puisqu’ils sont constitués de composants électroniques, les claviers émettent inévitablement des ondes électromagnétiques. Ces émanations peuvent être compromettantes en révélant par exemple quelle touche a été frappée. Dans cet article, nous décrivons une nouvelle méthode pour détecter les éventuels signaux compromettants d’appareils électroniques. Nous avons appliqué cette méthode aux claviers d’ordinateurs filaires et sans fil et nous avons découvert quatre différentes techniques qui reposent sur quatre différents signaux compromettants, permettant de recouvrer partiellement ou complètement les touches frappées à distance. Tous les claviers testés (PS2, USB, sans fil, ordinateurs portables) sont vulnérables à au moins une des quatre techniques. La meilleure attaque permet de recouvrer plus de 95 % des frappes d’un clavier à plus de 20 mètres de distance. Nous en concluons que les claviers actuellement utilisés ne sont généralement pas suffisamment protégés contre ce type d’attaque.