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  • Bernard Stiegler : « Le #capitalisme conduit à une automatisation généralisée »

    "#Démographie, #changement_climatique, #biodiversité, spéculation internationale : « On ne peut pas s’en sortir », assure Bernard #Stiegler. Reste donc à construire, inventer, bifurquer, bref, à produire de la raison face au délire d’un monde condamné. Nous le retrouvons à Paris, au Centre Pompidou. Ancien directeur général adjoint de l’INA et fondateur du collectif Ars industrialis, le philosophe — formé dans les rangs du Parti communiste et tombé pour braquage à la fin des années 1970 — s’est imposé comme l’un des penseurs de la technique. Une œuvre exigeante à ambition anthropologique, sur laquelle nous revenons à ses côtés."

    https://www.revue-ballast.fr/bernard-stiegler-le-capitalisme-conduit-a-une-automatisation-generalis

  • VOIX IMPOSSIBLES #2 — radio voice lab (workshop & live) @ Ars Musica
    http://www.acsr.be/voix-impossibles-2-radio-voice-lab-workshop-live-ars-musica

     WORKSHOP : 9–13 NOV 2018 @ ACSR Atelier vocal radiophonique mené par l’artiste Myriam Pruvot — en collaboration avec les 8 participants.es. et le musicien Monolithe Noir. Les détails ici pour soumettre votre candidature Clôture des inscriptions le 19/10/2018 Comment rendre audible l’inaudible, donner de la voix à toute forme d’invisibilité ? Pour cette[...]

  • Esclavage moderne : saisie de près d’un million d’euros chez les travailleuses missionnaires de Lisieux Stéphanie Potay - 14 Aout 2018 - France 3 Regions
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/esclavage-moderne-saisie-pres-million-euros-travailleus
    et aussi : https://www.vosgesmatin.fr/edition-de-la-plaine/2018/08/10/950-000-saisis-chez-les-missionnaires

    L’histoire a été révélée en 2014, les Travailleuses Missionnaires de l’Immaculée ( TMI) travaillaient au mépris de tout droit social dans un réseau d’hôtellerie de pélerins . L’association qui gérait notamment celle du Sanctuaire de Lisieux vient de voir ses comptes saisis par la justice. 

    Dernier épisode judiciaire dans l’affaire de travail dissimulé chez les Travailleuses missionnaires de l’Immaculée, la saisie de 950 000 euros. Cette somme est une première estimation des arriérés de rémunérations et de cotisations auprès des organismes sociaux relatif à l’emploi " d’étrangers démunis d’une autorisation de travail" et de "recours à personne exerçant un travail dissimulé".

    Qui sont les victimes ?  
    Des femmes recrutées au Burkina Faso, à Wallis et Futuna ou encore aux Philippines, ces jeunes filles ont rejoint la famille missionnaire Donum Dei, créé en 1950 sous le nom des Travailleuses missionnaires de l’Immaculée. Elle fonde une grande partie de sa spiritualité sur la vie de Sainte-Thérèse-de Lisieux. Ces « vierges chrétiennes » sont motivées par un appel à la vie religieuse et une formation consacrée en Europe.

    Mais en fait, c’est dans plusieurs restaurants catholiques « L’Eau Vive » http://www.tourisme-marseille.com/fiche/restaurant-l-eau-vive-notre-dame-de-la-garde-marseille , une chaîne d’hôtellerie pour pèlerins, à Marseille, https://www.laprovence.com/article/edition-marseille/4708595/enquete-aux-pieds-de-la-bonne-mere.html Caen ou encore Lisieux https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/calvados/pays-auge/lisieux-suspectees-esclavage-moderne-travailleuses-miss qu’elles vont passer leur temps : elles y travaillent sans salaire, ni protection sociale parfois de 6h jusqu’à minuit. 

    Processus d’emprise et embarras de l’Eglise 
    En 2014, les dérives sectaires de ce groupe sont dénoncées dans un livre noir. Un processus d’emprise sur ces travailleuses missionnaires est décrit. 
    En 2015, une plainte est déposée par une membre de la communauté de Lisieux ( voir notre reportage de l’époque ci-dessous) pour exploitation d’une personne réduite en esclavage. 

    Reportage en 2015 par Catherine Berra : 
    https://www.youtube.com/watch?v=EP6razgXuGk


    En 2017, la convention qui liait le Sanctuaire de Lisieux à la Famille missionnaire n’est pas renouvelée, l’Eglise prend officieusement ses distances avec cette communauté.
    https://www.youtube.com/watch?v=jZJB21QNWP8

    Dossier hors norme
    Les Travailleuses missionnaires font l’objet de deux enquêtes : une enquête canonique, mandatée par le Vatican, qui concerne l’aspect spirituel de leur association et une enquête civile à propos des conditions de travail des travailleuses. L’association cherche à jouer sur le statut de communauté religieuse pour justifier que du fait de l’engagement spirituel de ses femmes, elles s’apparentent à des moniales et ne relèveraient pas de la justice ordinaire .

    Au Parquet d’Epinal, où l’ensemble des procédures sont regroupées pour accroître l’efficacité( celles de Lisieux, Marseille, Ars-sur-Formans), on rappelle que l’association en question est une association de fidèles laïques, en aucun cas un ordre religieux. 

    En novembre 2017, la responsable légale de l’association est mise en examen en tant que personne morale et dernièrement, la justice vient de saisir 950 000 euros comme l’indique nos confrères de Vosges matin https://www.vosgesmatin.fr/edition-de-la-plaine/2018/08/10/950-000-saisis-chez-les-missionnaires dans son édition du 10 août. Certaines de ces jeunes filles exerçaient dans le restaurant proche de la basilique de Domrémy, l ’association était en effet présente au restaurant « L’accueil du pèlerin », à Domrémy-la-Pucelle, juste à côté de la Basilique. 

    Au total, une dizaine de plaintes, pour esclavage moderne, ont été enregistrées auprès du parquet d’Epinal (Vosges), qui suit l’affaire. En attendant la fin de l’enquête, Vosges matin indique que les Travailleuses missionnaires de Domrémy ont quitté les Vosges pour Besançon.

    #esclavage #économie #Femmes #religion #eglise_catholique #Lisieux #pelerin.e.s #Marseille #Caen #secte #Ars-sur-Formans #Domrémy-la-Pucelle

    • Marseille : enquête au restaurant de Notre-Dame-la-Garde Delphine Tanguy - 10 Aout 2018 - La Provence
      https://www.laprovence.com/article/edition-marseille/4708595/enquete-aux-pieds-de-la-bonne-mere.html

      L’association des Travailleuses missionnaires, qui gère le restaurant L’Eau Vive, est mise en examen pour travail dissimulé.

      Sur #Tripadvisor, il obtient une note de 4 sur 5 : « sympathique », « excellent rapport qualité prix ». Avec son charme désuet et son panorama à couper le souffle, L’Eau Vive est toujours une adresse chérie des touristes visitant Notre-Dame de la Garde. De fait, cette cafétéria au menu à 13€ se niche précisément sous les jupes de la Bonne Mère, où la gèrent les Travailleuses missionnaires de l’Immaculée : ces « vierges chrétiennes » font partie de la Famille Donum Déi, rattachée au tiers ordre du Carmel.


      Travail sans salaire, ni protection sociale et papiers confisqués
      Des femmes recrutées très jeunes, en Afrique ou en Asie, pour servir dans les différents restaurants L’Eau vive en Europe. En 2014, La Provence avait révélé le rapport accablant de l’association Avref (aide aux victimes des dérives de mouvements religieux en Europe et à leurs familles), « Le livre noir des Travailleuses missionnaires de l’Immaculée » qui rassemblait des témoignages d’anciennes ayant fui l’association. Nous avions pu nous aussi les rencontrer : toutes décrivaient avoir travaillé des années sans salaire, ni protection sociale, leurs papiers confisqués, dans ces restaurants situés à Marseille, Lisieux, Caen, Ars, Besançon, etc.

      Six plaintes pour « traite d’êtres humains aux fins de travail forcé » avaient été déposées et appuyées par la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), directement attachée aux services du Premier Ministre. C’est d’ailleurs Serge Blisko, président de la Miviludes, que nous avions entendu sur ce sujet « scandaleux et particulièrement sensible », qui avait défendu auprès du garde des Sceaux le principe d’un regroupement des plaintes « afin d’augmenter leurs chances d’aboutir ». En 2015, des enquêtes préliminaires avaient été ouvertes par plusieurs parquets en France dont celui de Marseille.

      Depuis, selon nos informations, les Travailleuses missionnaires avaient commencé à se mettre en conformité avec la loi, les femmes recevant par exemple les premières cartes Vitale de leur vie. Une visite canonique avait aussi été mandatée par Rome en 2016 : conduite par le dominicain Jean-Claude Lavigne, elle avait fait le tour des sites gérés par les TM. Car à Lisieux et Donrémyy, l’affaire avait jeté le trouble dans l’Église ; les évêques leur avaient même retiré la gestion de foyers. À Marseille, Mgr Pontier, à la tête de la Conférence des évêques de France, alerté depuis des années des soupçons pesant sur la gestion de L’Eau Vive, n’a jamais souhaité commenter l’affaire.

      Un dossier hors normes
      Que « les diocèses ouvrent enfin les yeux » est pourtant le souhait du Parquet d’Épinal auprès duquel l’ensemble des plaintes ont finalement été regroupées. « Les TM ne sont pas un ordre religieux mais bien une association, et à ce titre elles sont soumises au droit du travail », pointe Étienne Manteaux, le procureur. Au terme des investigations menées depuis 18 mois par l’office central en charge de la lutte contre le travail illégal, et closes cet été, la responsable des TM en France a été mise en examen, en tant que personne morale, le 9 novembre. « C’est un dossier hors normes, décrit le procureur, alors que l’instruction n’est pas encore clôturée. L’immense majorité de ces femmes se disent consentantes et satisfaites de leur sort. Mais le droit est le droit. » Des centaines ont bel et bien été employées depuis plus de 20 ans sans être payées ni déclarées. Un procès devrait s’ouvrir « avant l’été 2018 », escompte-t-on à Épinal.

      À nouveau contacté hier, Mgr Pontier garde le silence, tout comme la responsable de L’Eau Vive à Marseille. Quant au conseil de direction de la Famille Donum Déi, il indique, depuis Rome, que la comparution (de sa directrice française, ndlr) « est intervenue sur le seul délit de travail dissimulé à raison d’un débat technique tenant au statut administratif » des TM dans l’Hexagone. « Nous ne souhaitons pas fournir d’information complémentaire à cet égard », conclut-il.
      Et aussi Travail dissimulé à Marseille : l’Urssaf cible une vraie plaie sociale

  • Hôpital psy en grève | Les pieds sur terre
    https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/hopital-psy-en-greve

    Depuis le 22 mars 2018, les agents du Centre Hospitalier du Rouvray, troisième hôpital psychiatrique de France, sont en grève. Face au silence de la direction, six hommes et une femme, tous soignants, ont ensuite entamé une grève de la faim. Durée : 28 min. Source : France Culture

    http://rf.proxycast.org/1443210861584850944/10078-07.06.2018-ITEMA_21704084-0.mp3

  • [Installation] Sorting out Cities | Dietmar Offenhuber

    Une belle découverte ce jour : l’exposition Geo-Cosmos de Miraikan (le Musée national des sciences émergentes et de l’innovation) de Tokyo (2014) qui présentent des installations cartographiques, incluant des mouvements mondiaux.

    Il s’agit de montrer l’impact majeur des zones urbanisées sur le fonctionnement mondial, l’inégalité entre la superficie qu’elles occupent et différentes caractéristiques (superficie, démographie, ressources et mouvements globaux). Les installations multimédia (de mappemondes et de globes) explorent le sujet de manière dynamique, en le mettant en lien avec la mise en réseau des villes à l’échelle mondiale. Le résultat est saisissant, il saute aux yeux.

    Les auteurs :
    Dietmar Offenhuber & Ars Electronica Futurelab, Roland Haring, Peter Holzkorn, Andreas Jalsovec, Michael Mayr, Nicolas Naveau, Emiko Ogawa.

    Version vidéo du globe (courtesy Miraikan Museum)

    http://offenhuber.net/upcoming-sorting-out-cities

    #flowmap #mouvement #relations #installation #arts #worldmap #cartedeflux #video #mappemonde#3Dglobe #gFlowiz

  • Bernard Stiegler : « <i>Pour le moment, l’intelligence artificielle produit surtout de la bêtise artificielle</i> » - Altermonde-sans-frontières
    http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article37261

    Bernard Stiegler : « Pour le moment, l’intelligence artificielle produit surtout de la bêtise artificielle »
    samedi 10 mars 2018
    popularité : 57%

    Par Marine Jeannin

    Mises au service de l’économie spéculative et du capitalisme de prédation, les nouvelles technologies pourraient être autant la solution que le problème, prévient le philosophe Bernard Stiegler. Loin d’être technophobe, il appelle à une réponse politique qui place les machines au service de l’homme. Et non l’inverse. Philosophe, il travaille sur les technologies numériques et les transformations qu’elles imposent à la société. Fondateur et président du groupe de réflexion Ars industrialis, il dirige également l’Institut de recherche et d’innovation (IRI), qui anime un projet d’économie contributive à Plaine Commune (Seine-Saint-Denis). Entretien

    Vous dites que la grande question est de savoir comment faire pour que l’intelligence artificielle ne crée pas de bêtise artificielle. Qu’entendez-vous par là ?

    L’intelligence artificielle aujourd’hui, c’est d’abord le calcul intensif (deep learning, big data) appliqué au capitalisme de plateformes. Cette économie prédatrice ne renouvelle pas la possibilité de produire les richesses qu’elle capte. Les technologies computationnelles — l’intelligence artificielle au sens large — ne sont utiles qu’à une condition : qu’elles ne détruisent pas le tissu social mais qu’elles permettent au contraire de le reconstruire. Pour le moment, l’intelligence artificielle produit surtout de la bêtise artificielle. Aujourd’hui les solidarités sociales sont menacées, l’atomisation est immense, le malaise universel. Cela ne concerne pas que l’Europe : aux États-Unis, où l’espérance de vie baisse, le suicide, l’overdose et l’alcoolisme sont les premières causes de mortalité des classes moyennes blanches selon l’économiste Paul Krugman.

    Que préconisez-vous ?

    Ces technologies doivent être mises réellement au service de l’intelligence, et non de l’économie spéculative et du capitalisme de prédation. L’intelligence artificielle est un pharmakon, au sens grec : c’est à la fois le poison et le remède. Je ne suis absolument pas technophobe. J’alerte simplement contre l’inconscience économique, politique et sociale de leaders moutonniers qui ne voient pas qu’ainsi on va dans le mur. En ce moment, il y a un mouvement de prise de conscience de tout cela. Il faut maintenant concrétiser des réponses très précises, à commencer par de nouvelles politiques industrielles.

    Justement, comment refonder le modèle économique pour redonner une place au travail au service de l’homme ?

    Il est acquis maintenant que l’emploi va diminuer, dans des proportions encore inconnues. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) évalue à 9 % le nombre d’emplois qui, d’ici 10 à 20 ans, devraient disparaître dans 21 pays, mais il existe des projections encore plus pessimistes. Nous sommes déjà dans un chômage endémique totalement ruineux pour les finances publiques. Tout ce qui constitue la solidarité sociale est menacé par ce déficit structurel. L’économie est déjà insolvable et subsiste en partie sur la spéculation. Si on subit une augmentation de chômage de cette ampleur, c’est l’effondrement. Il faut donc envisager dès aujourd’hui une transformation de l’économie qui consiste à revaloriser le travail en dehors de l’emploi.

    Quelle est la distinction entre travail et emploi ?

    Selon une étude réalisée par des chercheurs d’Oxford en 2013, 47 % des emplois américains seraient automatisables d’ici 20 ans. Les gens qui les occupent travaillent, rentrent potentiellement épuisés chez eux le soir, mais ne produisent pas de changement (la situation n’est pas modifiée suite à leur action). Par exemple, une personne qui passe des produits devant un lecteur de code-barres ne change pas la situation : elle la sert, elle la consolide. Dans le langage désuet du XIXème siècle, cela s’appelle la prolétarisation. 47 % des emplois sont potentiellement automatisables parce que 47 % des emplois sont prolétarisés. Pour retrouver l’équilibre de l’offre et de la demande, l’économie de demain devra valoriser le travail hors emploi. Élever un enfant, c’est un travail. Apprendre à dribbler au foot, c’est un travail. Écrire des bouquins, c’est un travail. Même s’ils ne permettent pas de gagner sa vie. Énormément de gens travaillent sans être employés pour cela : les contributeurs de Wikipédia, par exemple, qui produisent pourtant une valeur énorme.

    À quoi ressemblerait une économie où on valoriserait le travail hors emploi ?

    À Plaine Commune, en Seine-Saint-Denis, nous travaillons, avec l’Établissement public territorial, la Fondation de France, des industriels et des banques, à expérimenter une économie contributive, fondée sur un revenu contributif qui s’inspire du logiciel libre et des intermittents du spectacle. Nous pensons que leur régime d’indemnisation pourrait être élargi à toutes sortes de domaines : la métallurgie, le bâtiment, le soin, l’alimentation… Ce revenu conditionnel, couplé aux emplois intermittents à haute qualification, peut compenser les pertes d’emploi, et donc de pouvoir d’achat. Par exemple, Anne Hidalgo a annoncé qu’à partir de 2030, les voitures thermiques ne pourront plus rentrer dans Paris. Ces voitures ne seront pas envoyées à la casse : il va falloir les remotoriser. Aujourd’hui, personne ne sait faire ça, dans les garages, les concessionnaires ne sont plus mécaniciens. Nous avons détruit les métiers : il va falloir les réinventer. C’est pourquoi nous collaborons avec de grandes entreprises qui, malgré leur bonne santé économique, savent qu’elles vont devoir évoluer. Si elles ne parviennent pas à resolvabiliser l’économie face aux plateformes prédatrices, si elles ne réinventent pas leur métier, elles seront disruptées. Ce qu’il faut produire aujourd’hui, ce n’est pas seulement de l’employabilité : c’est du savoir.

    Propos recueillis par Marine Jeannin

    (Photo de Bernard Stiegler - © E-pineuil)

    nouveau-magazine-litteraire.com

    • L’intelligence artificielle imite l’humain néolibéral.

      Elle ne peut véhiculer que la pensée officielle, c’est donc une catastrophe analogue à celle des contributeurs de Wikipédia, de Anne Hidalgo et tant d’autres.

      Ce sont nos vies et notre planéte qui sont mises au service de l’économie spéculative et du capitalisme de prédation. La soit disant intelligence artificielle n’est qu’un élément mortiphére de plus.

  • EPHAD. Le cri d’alarme inédit des salariés et directeurs de maisons de retraite, Gaëlle Dupont
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2017/10/20/le-cri-d-alarme-inedit-des-salaries-et-directeurs-de-maisons-de-retraite_520

    Le cri d’alarme inédit des salariés et directeurs de maisons de retraite
    Les professionnels des Ehpad ont lancé un appel au secours commun à Emmanuel Macron pour en finir avec les mauvaises conditions d’accueil.

    « Faites un test : levez-vous le matin, faites votre toilette, votre lit, mettez-vous à petit-déjeuner, chronométrez-vous, vous verrez que vous ne tiendrez pas en quinze minutes. Et pourtant vous êtes en bonne santé. » Le défi est lancé par Anne-Sophie Pelletier, membre de la CGT, ancienne porte-parole des aides-soignantes en grève de la maison de retraite Les Opalines, à Foucherans (Jura). Quinze minutes, c’est le temps dont ces professionnelles disposent pour accompagner dans ces tâches les personnes âgées dépendantes hébergées dans l’établissement où elle travaille. A Foucherans, la grève a duré d’avril à juillet, deux postes supplémentaires ont été obtenus, « mais le sous-effectif perdure ». Comme dans tous les Ehpad de France.

    C’est ce qu’ont dénoncé, dans une lettre ouverte au président de la République rendue publique jeudi 19 octobre, cinq syndicats de salariés du secteur médico-social (CGT, FO, UNSA, CFDT, CFTC) et l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA). La démarche est inédite. Parce que l’heure est grave, selon les auteurs de l’appel.

    « Terrible angoisse »

    « Malgré les évolutions du secteur (…), la situation reste extrêmement tendue au regard des besoins et attentes des personnes âgées, écrivent-ils. Ces dernières entrent en établissement avec des handicaps physiques et psychiques de plus en plus importants, auxquels s’ajoutent parfois des pathologies psychiatriques pour lesquelles les personnels ne sont pas préparés ; les personnes âgées sont insuffisamment accompagnées dans les actes de la vie quotidienne, les familles s’épuisent et les professionnels sont au bord de la rupture. »

    Des statistiques de la Caisse nationale d’assurance-maladie montrent une fréquence des accidents du travail trois fois supérieure à la moyenne dans ce secteur d’activité. « La qualité de vie au travail des salariés a une influence directe sur la qualité de séjour des personnes, observe Jean-Claude Stutz, secrétaire national adjoint de l’UNSA Santé-sociaux. Quand on sait que certains directeurs ont pour objectif que leurs résidents aient à manger une fois par jour, c’est inacceptable. »

    « On est dans un soin technique, renchérit Anne-Sophie Pelletier. Comment attirer des jeunes avec des conditions de travail pareilles ? » Elle dénonce également un « glissement de tâches » : « On envoie du personnel de ménage non formé distribuer des médicaments. »

    Les syndicats de salariés et l’association des directeurs d’établissement (qui rassemble secteurs public, associatif et privé) réclament à l’unisson une augmentation du taux d’encadrement obligatoire dans les Ehpad, même si l’objectif final ne fait pas l’unanimité. Les syndicats veulent dix soignants pour dix personnes âgées hébergées, l’AD-PA huit pour dix. Aujourd’hui, ce taux est de 5 pour 10. « C’est une moyenne, rappelle Pascal Champvert, le président de l’AD-PA. Dans certains cas, on peut avoir un aide-soignant pour 50 résidents la nuit, un pour 20 l’après-midi. »

    Sous-dotation

    Une enquête en ligne lancée en mars par la CFDT Santé à destination des personnels paramédicaux, à laquelle 2 587 ont répondu, a montré une charge de travail particulièrement lourde. Les personnes interrogées déclaraient avoir eu la charge de 28 patients en Ehpad dans la journée, et 35 patients en Ehpad avec unité Alzheimer, un record. « La sécurité et la dignité des patients ne sont pas assurées, affirme Nathalie Canieux, secrétaire générale de la CFDT Santé-sociaux. Une terrible angoisse monte de ces établissements. »

    Les salariés font état d’amplitudes horaires considérables, et d’une frustration importante. « Nous ne sommes pas suffisamment pour bien s’occuper des résidents, relate une salariée anonyme. La plupart du temps, ils nous demandent de rester un peu plus longtemps, ils aimeraient parler, mais nous n’avons pas le temps pour cela. Et même les soins comme les toilettes, parfois nous les faisons vite, trop vite. »

    Lire aussi : Les députés s’alarment des conditions de travail dans les maisons de retraite
    http://lemonde.fr/societe/article/2017/09/14/ehpad-les-deputes-s-alarment-des-conditions-de-travail_5185588_3224.html

    Les signataires de l’appel dénoncent la sous-dotation financière du secteur et appellent à suspendre une réforme visant à harmoniser les ressources entre les établissements. « Il s’agit de prendre aux moins pauvres que d’autres pour donner aux plus pauvres, décrit Luc Delrue, secrétaire fédéral de FO Santé. Nous contestons cette logique de fonctionnement au sein d’une enveloppe financière constante. D’autant que les départements, qui financent également les Ehpad par l’allocation personnalisée d’autonomie, sont eux-mêmes étranglés par la baisse des dotations de l’Etat. » Le reste à charge pour les personnes âgées et leurs familles demeure, lui, très élevé. Ce sont elles qui financent 60 % du fonctionnement des établissements.

    Les signataires dénoncent en outre la baisse des contrats aidés, nombreux dans les maisons de retraite. Ils réclament une réorganisation du financement de l’aide à domicile et un renforcement de la formation des personnels du secteur. « Si l’Etat ne nous donne pas de signe sérieux, il faudra poser le problème de l’organisation d’une grève dans toute la France », prévient Luc Delrue.

    « On ne les met pas au lit, on les jette » : enquête sur le quotidien d’une maison de retraite, Florence Aubenas, 18.07.2017

    Une dizaine d’aides-soignantes de la maison de retraite Les Opalines, à Foucherans, ne travaillent plus depuis 100 jours, dans le silence national absolu.

    C’était un matin comme les autres. Il était 7 heures en salle de relève, le début du service, les filles se tenaient prêtes dans leur uniforme blanc. Quelqu’un croit se souvenir que l’une pleurait déjà, mais pas très fort. Personne n’y faisait attention, l’habitude. La question rituelle est tombée : « Est-ce que vous êtes au complet ? »

    La réponse, elles la connaissent toutes aux Opalines, un Ehpad – un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes – à Foucherans, dans le Jura. Chaque jour ou presque, les équipes d’aides-soignantes tournent en sous-effectif, pas de remplacement, ni des absentes ni des malades. Et toutes savent comment ça se passe dans ces cas-là derrière les portes fermées des chambres, ce qu’il leur faudra faire pour boucler le service à temps.

    Une deuxième fille s’est mise à pleurer. C’était un matin comme les autres aux Opalines, mais peut-être le matin de trop. Depuis le 3 avril, une dizaine d’aides-soignantes mènent la grève la plus longue de France dans un silence national absolu.

    Aux Opalines de Foucherans, 77 résidents, il faut savoir où on est. Certains ont vendu leur maison pour entrer ici. « Maman a élevé huit enfants seule, on voulait le mieux pour elle. On a attendu une place deux ans », raconte une fonctionnaire.

    Dans cet établissement privé, les prix surplombent ceux de la région : 2 500 euros par mois contre 1 800 euros en moyenne, notamment dans le public. Le bâtiment a belle allure ; il a été inauguré il y a cinq ans, compte un jardin et de vastes chambres. Dans la salle à manger – on ne dit pas le réfectoire –, le personnel porte nœud papillon et chemise blanche, on sert du vin en carafe et l’apéritif le dimanche.
    Salaires planchers

    Le personnel en grève dénonce des conditions de travail incompatibles avec le respect de la dignité des patients et une absence de dialogue avec la direction.

    « Quand papa est arrivé, il était ébloui. Il répétait : “C’est plus beau qu’un hôtel !”, dit un fils. Lui se souvient pourtant d’impressions fugitives, des sonnettes appelant dans le vide, un lit resté souillé, le pas-le-temps, le pas-toujours-très-net. Mais dans ces endroits-là, on ne pose pas vraiment de questions et on n’a pas vraiment de réponses. Chacun regarde ailleurs, espérant se convaincre qu’on ne pourrait pas mieux faire. »

    A Foucherans, aucun mauvais traitement n’a d’ailleurs été signalé, ni rien d’exceptionnel. Le tragique est là, d’une certaine façon : c’est la vie quotidienne dans un Ehpad qu’une poignée de filles à bout de souffle vient soudain de mettre à nu.

    Sur le parking de l’établissement, un vent brûlant secoue la tente des grévistes. On dit « les filles » bien qu’il y ait aussi un garçon, tant le métier est estampillé « boulot de femme », avec son lot d’ingratitudes et ses salaires au plancher : 1 250 euros net à Foucherans, pour des journées de dix heures et deux week-ends travaillés.

    « Les filles », donc, s’efforcent de paraître vaillantes, mais on les sent à cran à plus de trois mois de grève, balançant de l’euphorie au désespoir. A ce stade d’épuisement, elles se sont mises à raconter ce qu’on ne partage pas d’habitude, ou alors seulement entre soi, et encore pas toujours.

    L’une commence, tout doux : « Le matin, on les lève sans leur demander leur avis. On sait déjà qu’on n’aura pas le temps : quinze minutes pour la toilette, l’habillement, le petit déjeuner, les médicaments. Alors, il faut choisir. Est-ce qu’on lave les cheveux ? Ou les dents ? La douche hebdomadaire, c’est rare qu’on la tienne. »
    Certains résidents sont nourris à la cuillère, des plats mixés. « Il m’arrive d’en avoir cinq ou six en même temps », dit une grande brune. Elle tend les bras, mimant le buste qui pivote à toute allure. « J’ai l’impression de faire du gavage. »

    Cadences infernales

    Et d’un coup, le piquet de grève ressemble à un confessionnal dans la fumée des cigarettes. « Quand je rentre à la maison, je suis une pile électrique, explique une autre. Je me sens mal d’avoir dit à celui-là : “Dépêchez-vous !” Comment il peut faire, il a 90 ans ! On cautionne. Je culpabilise. »

    Soudain, les images se mettent à défiler sous la tente des grévistes, les couches qu’on change alors que le résident est debout, en train d’avaler son goûter. Tenir la cadence, toujours. Une autre raconte l’angoisse qui monte à mesure que le soir tombe dans les chambres des Opalines.

    « Vous serez là demain ? », demande un homme à l’aide-soignante. Il est dans les choses graves, il veut raconter. La « fille » répond : « Je reviens tout de suite. » Bien sûr, elle ne revient pas. « On ne fait que leur mentir. » Temps du coucher : 3 min 41. « On ne les met pas au lit, on les jette. » Il faut trouver la bonne distance, ne pas s’attacher, recommandent les formateurs. « C’est difficile. On vit dans leur intimité, on leur lave le sexe », dit l’une. Elle se souvient de l’enterrement d’un résident, où elle en avait appris davantage sur lui que pendant ses années à l’Ehpad.

    Il serait rassurant de voir Foucherans comme une exception. Pas du tout. Il se situe dans la moyenne nationale, avec environ 55 professionnels pour 100 résidents. Pas suffisant. Tout le monde sait qu’il en faut au moins 80. C’est le cas en Allemagne ; la Suisse ou les pays nordiques en sont à 1 pour 1. La France, en revanche, n’a entériné aucune norme – question de budget –, et le secteur compte plus d’accidents et de maladies professionnels que le BTP. Sous la tente des grévistes, une dame dépose en solidarité un sac de courses, pris au supermarché en face. Depuis trois mois, « les filles » vivent de collectes et de colis alimentaires. Elles ont de 20 à 50 ans.

    A Foucherans, des résidents appellent les aides-soignantes « les courants d’air ». Des surnoms circulent, « la libellule » ou « la danseuse étoile ». « Vous avez vu comme elles sont fatiguées ? C’est à cause de nous. J’ai honte », dit madame Z., 91 ans. Parfois, elle voudrait qu’on la conduise aux toilettes : « Je vois qu’elles n’en peuvent plus. Alors je fais dans ma couche. »

    Mais surtout, ne rien dire aux enfants. Ne pas les inquiéter. Monsieur D., 83 ans, est le seul à pousser le déambulateur jusqu’au piquet de grève. « On sait que vous allez les voir », lui aurait glissé l’encadrement. Lui se récrie : « C’est mon droit. » Certains auraient été convoqués pour avoir témoigné. « A table, personne n’en parle, on n’a pas de voix là-dedans », dit monsieur D.

    Questions de principes

    Et à leur tour, les résidents évoquent les histoires terribles et minuscules, qui forment ici leur univers. « Ceux dont les proches rouspètent arrivent à se faire entendre. Mais quand on est tout seul, sans visite, sans famille, on n’existe pas », dit l’une.
    Pour l’inauguration de l’Ehpad, en 2012, « les huiles du département avaient été invitées à boire le champagne. Nous, on était parqués au premier étage sans une cacahuète. Rien de grave, bien sûr, mais ça donne une idée de notre place ici », raconte un autre.

    Un grand soir, pourtant, reste dans les mémoires : « la révolte des raviolis ». Deux repas de suite, des raviolis avaient été servis, « et en petite quantité », se souvient une dame. Toute la salle à manger avait posé la fourchette. « On était fières d’eux », dit une aide-soignante. Pour pallier le débrayage, des vacataires ont été réquisitionnés et quatorze résidents transférés provisoirement.

    Au-delà des Opalines, « c’est le système entier qui génère des formes de maltraitance, une situation totalement niée par notre société, explique Pascal Champvert, de l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA). Je ne vous dirai pas le nombre de politiques qui m’ont expliqué : “Je ne veux pas le voir, ça me fait trop peur.” »

    En 2012, une proposition avait fait scandale : Jean-Marie Delarue, alors contrôleur des lieux de privation de liberté, revendiquait d’inspecter les Ehpad, comme les prisons ou les hôpitaux psychiatriques. « Un risque important existe d’atteintes aux droits fondamentaux, y compris involontaires », plaide Delarue aujourd’hui encore. Refus du gouvernement.

    Dans le bureau de Véronique Steff, directrice de Foucherans, on entend gazouiller les oiseaux dans la volière et la télé dans le salon. La directrice est à cran. Elle reconnaît « un planning tendu » depuis des mois, « une fatigue des salariées ».

    Deux postes d’aides-soignantes ont été créés pour tenter d’apaiser la grève, grâce à Pierre Pribile, directeur général de l’Agence régionale de santé, qui finance le volet médical des Ehpad, y compris privés.
    De leur côté, « les filles » ont abandonné une revendication : 100 euros d’augmentation par mois. Les pourparlers buttent encore sur la prime du dimanche, fixée à 23 euros, même pas de quoi faire garder les enfants. Les grévistes demandent qu’elle soit doublée. « Ce n’est pas grand-chose », laisse tomber Philippe Gevrey, directeur général de la SGMR-Opalines, dans une interview au Progrès (il n’a pas répondu au Monde). Mais il y voit une affaire de principe.

    Huitième groupe privé français, la SGMR a prévu des négociations globales pour ses 46 Ehpad à l’automne : pas question de lâcher quoi que ce soit avant. Un accord sur une « indemnité exceptionnelle » pourrait débloquer la situation. « Les grévistes y sont d’autant plus attachées qu’elles veulent la reconnaissance par la direction qu’elles en ont bavé », explique la préfecture. Les filles demandent 600 euros. La SGMR bloque : ce sera 375 euros ou rien du tout.

    « Vocation »

    « On ne se bat plus seulement pour les sous, mais pour la dignité », dit Anne-Sophie Pelletier, porte-parole du mouvement. Longtemps, aux Opalines, les filles ne se plaignaient même pas entre elles, par peur d’un conseil disciplinaire.

    Quand elles ont osé le mot « grève », au printemps, « la coordinatrice a posé son stylo et elle a rigolé », se souvient l’une. Puis un cadre leur a lancé : « Vous n’aurez rien, ni aujourd’hui ni demain ni jamais. » Anne-Sophie Pelletier reprend : « On ne s’est pas senties écoutées. » Les autres la regardent comme si elle avait traversé la ligne de feu : « Anne-Sophie est cramée. Qu’est-ce qui lui arrivera après la grève ? Et à nous toutes ? »

    Ici, on se souvient de Melissa, une employée modèle, virée en 2015, alors qu’elle comptait monter une section CGT. « J’ai pas pleuré devant eux, j’ai attendu d’être dans la voiture », dit cette dernière.
    A Foucherans, seules des salariées en contrat à durée indéterminée (CDI) font grève, mais aucune parmi la dizaine en contrat à durée déterminée (CDD). Cynthia ne se le serait pas permis non plus, à l’époque où elle bossait là.

    D’août 2012 à février 2015, elle a enchaîné 79 contrats précaires. Sans permis, sans diplôme, elle ne disait jamais non. Elle a même fini sa vacation le jour de son licenciement, pour une histoire de planning. « Il faut s’écraser. On est des pions », dit-elle. Les prud’hommes lui ont donné raison ; à Melissa aussi. D’autres Ehpad ont déjà fait grève, sans fédérer de revendications nationales. A Foucherans, la CGT et la CFDT ont apporté leur soutien.

    Sous la tente, « les filles » parlent de vocation. « On aime notre travail. » Et puis, il y a les crédits de la maison, de la voiture. « Ailleurs, il faudrait repartir en CDD, ça fait peur. » La grève vient de passer les cent jours, leurs familles en ont pris un coup. Les filles ont envoyé un SOS à la préfecture. « Qu’est-ce qu’il faudrait faire, maintenant ? Qu’une de nous se suicide sur le parking ? »

    #soins #personnes_âgées #Ephad #grève passée, grève à venir

    • #Ephad : Chez Orpea, la fin de vie se paye au prix fort, Mathilde Goanec, Mediapart, 29/1/18

      Le groupe Orpea est un poids lourd de la prise en charge des personnes âgées. Dans son établissement de Neuilly, familles, résidents et salariés dénoncent de graves dysfonctionnements, malgré des prix exorbitants. À Agen, dans une autre résidence du groupe, une femme est décédée sous les coups d’une autre, posant la question de la prise en charge psychiatrique en Ehpad.

      L’habit ne fait pas le moine, et c’est encore plus vrai pour les maisons de retraite. Dans l’établissement Les Bords de Seine du groupe Orpea de la très chic ville de Neuilly, près de Paris, les codes du luxe sont posés dès l’entrée. Moquette moelleuse partout au sol, de grands bouquets de fleurs fraîches sur des tables d’appoint, d’élégants fauteuils capitonnés dans la magnifique salle à manger. L’ambiance feutrée masque pourtant un cocktail de défaillances classique des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) en France. Le sous-effectif chronique, combiné à des économies de bouts de chandelle, finit par produire souffrance au travail pour les salariés et maltraitance pour les résidents.

      Neuilly n’est pas une anomalie, c’est tout un secteur qui est à bout : le 30 janvier 2018, une grève nationale rassemble de manière inédite les syndicats du secteur (CGT, CFDT, FO, Unsa, CFTC, CFE-CGC et Sud), un mouvement soutenu par l’AD-PA (l’association des directeurs au service des personnes âgées), ainsi que la Fédération hospitalière de France. Une pétition, rédigée en soutien par trois médecins à cette occasion, a déjà dépassé les 300 000 signatures.

      Aux Bords de Seine, où la chambre est tarifée autour de 10 000 euros, prix qui peut flirter tout compris autour des 15 000 euros mensuels, le contraste entre l’affichage et le récit des gens qui y vivent ou travaillent est saisissant. « La vitrine est luxueuse mais lorsque l’on gratte, ce n’est pas joli-joli », affirme Yveline Chabot-Canville, la fille d’une ancienne résidente. « On a déjà retrouvé ma mère à 15 heures, toujours en chemise de nuit, qui baignait dans sa couche trempée. Les draps aussi étaient trempés par l’urine. » D’après des témoignages de salariés que nous avons pu recueillir, ce cas n’est pas isolé. Poches urinaires prêtes à craquer, draps souillés par les excréments, pyjamas pleins des urines de la nuit… Les matins peuvent être difficiles. « Ils jouent la carte du haut de gamme, très bien ! Mais si c’est pour donner de l’argent aux fleuristes, je préfère qu’on supprime les orchidées », grogne le fils d’un résident.

      Interrogé sur cette situation, le groupe Orpea concède « des difficultés inhérentes à la prestation de services 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 », sans répondre précisément à nos questions (dans l’onglet Prolonger, nous reproduisons les échanges et notre liste d’interrogations). Mais pour le groupe, deuxième gestionnaire d’Ehpad en France, les problèmes font partie du passé : « L’établissement des Bords de Seine a pu y être confronté sur une période donnée ; mais grâce à nos audits réguliers et indicateurs de suivi, nous avons mis en place les actions nécessaires, avec l’ensemble de l’équipe, pour y remédier de manière réactive. » Quant à l’agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France, chargée du contrôle de ce type d’établissement, elle confirme avoir effectivement été destinataire de réclamations en 2016. « Toutes ont été examinées et plusieurs rencontres ont été organisées entre la direction de l’établissement, l’ARS et le conseil départemental. L’établissement a fait preuve d’une attitude positive et constructive et s’est engagé à mettre en œuvre des mesures en vue d’améliorer ses pratiques. » L’ARS assure n’avoir pas reçu de nouvelles réclamations en 2017.

      Ce qui va suivre, issu de témoignages récents, ressemble pourtant à une mauvaise liste à la Prévert. Les familles se plaignent que l’établissement rogne sur les produits les plus élémentaires, comme les protections urinaires ou le papier toilette : « Il y a régulièrement des ruptures de stock pour les protections, il faut sans cesse réclamer, ou alors elles ne sont pas adaptées pour les femmes donc ça déborde, raconte une proche d’un résident. Et on ne change les personnes dépendantes que deux fois par jour. Imaginez un bébé, pensez-vous que le changer deux fois par jour soit suffisant ? »
      Les économies ne sont pas réservées aux personnes âgées, elles touchent également le matériel mis à la disposition des soignants. « Nous manquons de gants, et ceux qui nous sont fournis sont de mauvaise qualité et se déchirent, se plaint une salariée, qui souhaite rester anonyme. On nous dit de prendre du papier pour essuyer les fesses. Ou les draps, les taies d’oreiller. » Une autre soulève la difficulté de faire face aux proches, logiquement ulcérés par ce type de traitement. « Voir son père ou sa mère, qu’on a tant aimé, être traité comme ça, c’est horrible », souffle l’aide-soignante. « On sait bien qu’on n’habille pas bien, qu’on ne lave pas bien. Faire face aux familles sachant ça, c’est dur », confirme sa collègue.

      Difficile cependant pour les salariés de protester trop frontalement. Le groupe Orpea est régulièrement mis en cause pour son climat syndical, et Mediapart a eu connaissance d’au moins une élection professionnelle invalidée par la justice, ainsi que d’une tentative de licenciement d’un délégué syndical également retoquée par le ministère du travail. En 2015, Mediapart révélait également que le groupe avait fait espionner ses salariés, en particulier des représentants syndicaux. Alors que la CGT portait l’affaire devant la justice, l’entreprise lui avait proposé un « deal » secret à 4 millions d’euros en échange du retrait de sa plainte, ce que le syndicat avait refusé.

      Aux Bords de Seine, 80 personnes âgées sont logées, réparties par groupes de 23 résidents par étage, à l’exception de l’unité protégée où vivent les personnes présentant des troubles cognitifs, comme la maladie d’Alzheimer. Pour chaque étage, deux aides-soignantes qui disposent de dix minutes environ par chambre pour laver et habiller des personnes parfois très dépendantes. « La règle de trois, vous la connaissez ? C’est un code chez certaines, raconte, amère, l’une d’entre elles. Visage, aisselles et sexe. Mais la peau s’écaille comme du poisson si elle n’est pas lavée… » Dans un texte diffusé à l’occasion de la mobilisation, le syndicat Force ouvrière rappelait ce sinistre acronyme que nombre de salariés connaissent pour qualifier les toilettes express : la « VMC », pour « visage, mains, cul ».

      Malgré un « personnel formé, qui sert les repas à l’assiette dans notre salle de restaurant lumineuse, décorée et très parisienne », selon la brochure publicitaire de la résidence, la nourriture semble ne pas non plus être à la hauteur, à tel point que des cas de dénutrition ont été dénoncés à plusieurs reprises, en interne et auprès de l’ARS. « La plupart des résidents dans la salle à manger mangent “mixé” et quand on mange avec eux, on comprend pourquoi, témoigne la fille d’un résident. Ils ne peuvent pas avaler la viande, elle est beaucoup trop dure. » Alertée à maintes reprises, la direction a répondu que les couteaux allaient être changés, témoigne la famille d’une résidente, choquée. Une vieille femme vivant dans l’établissement témoigne de son désarroi : « Je ne descends plus le soir, c’est immangeable. Je mange un peu de pain et de fromage, dans ma chambre. »

      Viande trop cuite et de mauvaise qualité, des fruits « aussi durs qu’une boule de pétanque », des sauces sans saveur… Guillaume Gobet, délégué syndical CGT et chef de restauration dans un autre établissement du groupe, rappelle la gageure de cuisiner en se fondant sur le coût total de denrées par résident accordé par Orpea : moins de cinq euros par jour. Un ancien directeur d’établissement Orpea dans le sud de la France nous a confirmé ce chiffre. Et la qualité n’est pas la seule cause de dénutrition. Faute de personnel, les personnes trop dépendantes pour manger seules ne sont pas toujours suffisamment accompagnées. « Le plateau repart avec le bol plein. Moi, je me suis vue faire manger les personnes à la table de Maman, parce que leur fauteuil les éloigne trop de la table. Entre l’assiette et la bouche, ça atterrit entre les deux », témoigne Yveline Chabot-Canville.

      Si des familles concèdent des efforts récents de la direction pour améliorer les repas, la déshydratation reste un problème régulièrement convoqué, que ce soit par les salariés ou les résidents. « Nous avons toujours de très gros problèmes de déshydratation et donc d’infections urinaires, s’agace une famille. Ce n’est pas en donnant un verre d’eau à chaque repas que l’on va s’en sortir. » Dans un courrier de résident envoyé en août 2017 à la direction, le manque d’eau est écrit noir sur blanc.

      « Faut pas mourir le samedi ici, ni la nuit »

      « Orpea vend du rêve, rapporte une aide-soignante. Sonnez, il y a toujours quelqu’un derrière la porte. » En effet, l’entreprise ne ménage pas ses efforts pour soigner sa communication. Leader européen, Orpea revendique plus de 80 000 lits dans le monde pour combler les besoins de la « dépendance ». « Soyez assurés que nos équipes pluridisciplinaires, composées de professionnels formés à l’accompagnement des personnes âgées en perte d’autonomie, proposent une prise en charge sécurisée par des procédures et protocoles rigoureux, afin de veiller au quotidien au confort des résidents », assure le groupe sur son site internet.

      La réalité, faute de personnel, est tout autre, même dans une maison haut de gamme. Selon Guillaume Gobet à la CGT, le ratio en personnel chez Orpea est de 0,47 personne par résident (comprenant l’ensemble du personnel, du pôle administratif à la restauration, en passant par l’animation et le soin), quand les différents rapports publics sur le grand âge préconisent plutôt 0,66 et que la moyenne nationale s’établit à 0,55.

      « Ces numéros de téléphone sur la feuille, là, près de mon lit, ne servent à rien, c’est ce que me répond le directeur lorsque je lui dis que j’appelle sans réponse », témoigne l’une des résidentes. Les sonnettes d’urgence sonnent souvent dans le vide, elles aussi. Que se passe-t-il alors quand quelqu’un tombe ? Selon plusieurs études, une personne âgée qui reste une heure au sol voit s’accroître considérablement le risque de décéder dans les six mois. « J’ai déjà relevé moi-même des personnes qui étaient tombées chez Orpea, ce n’est pas normal », note Yveline Chabot-Canville.

      Maurice, un résident âgé de 95 ans, se souvient de la visite affolée d’une de ses voisines, vivant en couple à son étage : « Son mari était par terre. J’ai cherché une infirmière, une aide-soignante, j’ai mis trois quarts d’heure pour trouver quelqu’un. » Maurice lui-même a passé près d’une heure au sol après une chute la nuit. L’une des résidentes ayant accepté de nous parler livre également un récit qui oscille entre l’incompréhension et la peur de « déranger ». « Faut pas mourir le samedi ici, ni la nuit. J’ai été malade et personne n’est venu me voir et ma famille n’a pas été prévenue. Je suis tombée, mais comme je tombe tout le temps… Je n’ose pas demander de l’aide. Ma famille me dit d’appuyer sur la sonnette et d’attendre. Mais là, j’étais par terre… » Les familles que nous avons rencontrées font tous les mêmes récits et des alertes ont été posées à maintes reprises par les instances internes de l’établissement sur cette question.

      Le problème survient la nuit, confirment les salariés, quand les employés se font plus rares encore. « Récemment, un résident a fait une chute, raconte une aide-soignante. La personne en charge cette nuit-là avait deux étages de plus de vingt résidents, seule. Parfois, on retrouve des gens de l’unité protégée, le matin, au milieu de la salle commune. Ils n’ont pas dormi dans leur lit ! » Une situation que confirment les proches des personnes placées dans ladite unité protégée. La solitude pèse parfois autant que le risque physique : « Un homme comme moi, qui ne souffre pas de quelque chose, on ne lui répond pas. On ne s’occupe pas de moi. Il y a un grand couloir, et je n’y vois personne », se désole Maurice.

      « La composition de notre équipe dépasse historiquement les exigences fixées par la convention tripartite signée avec les autorités de tutelle ; et tous les postes sont effectivement pourvus, répond Orpea. Nous mettons également à la disposition de l’ensemble des collaborateurs (soignants ou non) de nombreux outils pour les aider à accomplir leurs missions quotidiennes, telles que des formations régulières, des protocoles et procédures, ainsi que tous les équipements nécessaires à la bonne prise en charge des résidents. »

      La direction de la maison Les Bords de Seine a bien une solution, calibrée pour sa riche clientèle. Elle conseille aux familles de prendre une “dame de compagnie”. Ceux qui le peuvent n’hésitent pas à sauter le pas et font venir dans la résidence, pour certains quotidiennement, du personnel chargé de distraire ou d’occuper leurs proches vieillissants, même si cela alourdit encore la facture. Rebecca (son prénom a été modifié) était l’une d’entre elles, chargée d’un vieux monsieur aujourd’hui décédé. « Les gens dans cette maison passent leur vie à attendre, tout le temps, que quelqu’un passe. C’est triste. » Il y a pourtant des animations l’après-midi, de qualité, selon les avis presque unanimes, insuffisantes cependant pour rompre la monotonie des journées. « À notre étage, vu qu’il n’y a que des vacataires, nous sommes obligés d’avoir une dame de compagnie, explique le fils d’un résident. Avant cela, je ne compte plus le nombre de fois où nous arrivions et où les trois aides-soignantes étaient en vacances. Ils se foutaient éperdument de la situation, cela ressemblait à un mouroir. »

      Les dames de compagnie ne sont pas censées soigner, nourrir, ou laver les résidents, tâche normalement réservée au personnel soignant qualifié. « Quand je voyais que la toilette n’était pas bien faite, j’appelais, se souvient Rebecca. Mais le personnel est toujours débordé. Et encore, moi j’étais là pour surveiller… Que se passe-t-il pour ceux qui n’ont pas de visite ? » Selon les salariés et les familles, Orpea utilise, pour boucher les trous, une pratique bien connue dans les Ehpad. Si un aide-soignant est absent, malade ou en congé, un ASH (agent des services hospitaliers) peut le remplacer. Sauf que le rôle de l’ASH se borne, selon la loi, au ménage et à la distribution des repas. À l’Ehpad des Bords de Seine, des salariés rapportent qu’ils distribuent même parfois les médicaments, une tâche habituellement réservée à l’infirmier, parfois à l’aide-soignant. Alertée à ce sujet, l’agence régionale de santé d’Île-de-France renvoie sur le code de l’action sociale et des familles : « Lorsque les personnes ne disposent pas d’une autonomie suffisante pour prendre seules le traitement prescrit par un médecin à l’exclusion de tout autre, l’aide à la prise de ce traitement constitue une modalité d’accompagnement de la personne dans les actes de sa vie courante. »

      Les vacataires sont également légion, souvent non formés. Ils font alors « office de », selon le jargon. « Nous avons beaucoup d’escarres dans l’établissement, et pas de personnes formées pour les soigner. Nous sommes censés apprendre les gestes aux nouveaux, en plus de notre travail, mais nous n’avons pas le temps ! Résultat, oui, il y a de la maltraitance passive, et des gens qui s’en foutent de leur travail. » L’aide-soignante qui s’exprime blâme la politique de bas salaires d’Orpea, qui génère un gros turn-over. « On gagne même pas 1 400 euros par mois, qui veut faire ce travail correctement à ce prix-là ? » De fait, vu la faiblesse des salaires, ils sont nombreux à cumuler un temps plein chez Orpea et un autre contrat ailleurs, ou des vacations dans d’autres établissements. « La nuit, certaines s’endorment », confirme le proche d’un résident.

      À Agen, une résidente en unité protégée a roué de coups une autre pensionnaire

      Un ancien directeur d’Orpea, dans le sud de la France, ayant passé de longues années dans le groupe, confirme le tableau qui a été décrit à Mediapart. L’Ehpad des Bords de Seine n’est pas une exception. « Je ne reconnais plus le groupe que j’ai connu. Nous devons appliquer rigoureusement les procédures du siège sans prendre en considération le client, explique cet ex-employé, scandalisé. Il n’y a plus d’humanité. » Comme tous les acteurs privés, Orpea reçoit de l’ARS une enveloppe pour payer son personnel, l’État prenant en charge à 70 % la paye des aides-soignantes et à 100 % celle des infirmières et des médecins. « Pour tout ce qui reste du coût direct, l’hôtellerie, la restauration, le ménage, etc., on nous demande de faire toujours mieux avec moins, poursuit l’ancien directeur. La marge bénéficiaire, elle se fait là, sur le personnel que vous payez, pas sur celui qui est subventionné ! » La pression mise sur la hiérarchie pour tenir les budgets n’est pas sans conséquence. À Neuilly, depuis la création de l’Ehpad en 2010, au moins cinq directeurs se sont succédé.

      Les salariés des Bords de Seine assurent que des postes financés par l’ARS, comme les aides-soignantes diplômées, sont parfois remplacés par une ou deux personnes à temps partiel, sans diplôme, donc moins bien rémunérées. L’ex-directeur interrogé confirme qu’il ne faut « jamais dépasser » l’enveloppe ARS chez Orpea, quoi qu’il en coûte. « L’ARS va nous attribuer de l’argent pour 25 postes, mais si par malheur les salaires localement sont un peu plus hauts, pour cause de rareté par exemple, on aura 22 postes et puis c’est tout. Si au cours de l’année le nombre de résidents augmente, tant pis, c’est aussi au directeur de se débrouiller. » La rigueur est payante. En 2016, le chiffre d’affaires du groupe s’élevait à près de 2,9 milliards, générant un bénéfice net de 257 millions d’euros, avec un nouveau “record” de rentabilité en 2017. En deux ans, les bénéfices ont doublé.

      Pour maintenir sa progression, Orpea s’impose comme ses concurrents un impératif, remplir ses établissements. Avec le risque d’accueillir dans ses murs des résidents qui relèvent davantage de la psychiatrie que d’un Ehpad. Fin décembre 2016, une maison Orpea à Agen en a fait la cruelle expérience. Une résidente âgée de 86 ans, en proie à de graves troubles de la santé mentale, a brutalement attaqué une autre pensionnaire du même âge, la rouant de coups. La victime de l’agression est décédée quelques heures plus tard, après avoir été emmenée aux urgences.

      « La personne qui a fait ça était agressive, on l’avait mise en zone Alzheimer de l’unité protégée en pensant que ça la canaliserait. Mais elle avait de vrais moments de folie. Celle qu’elle a agressée s’est présentée en chemise de nuit dans le salon, et cela a suffi à la mettre hors d’elle, au point de la tabasser à mort », raconte, toujours choqué, un salarié de l’Ehpad d’Agen. « Aujourd’hui, on prend n’importe qui dans nos Ehpad, des gens qui n’ont rien à y faire, qui peuvent être dangereux pour eux-mêmes, pour les autres, pour le personnel », poursuit le salarié. La famille de la victime a, selon nos informations, porté plainte contre Orpea. Depuis, la direction a ajouté un salarié aux personnes chargées la nuit de veiller sur les 85 résidents que compte la résidence. Le groupe précise par ailleurs que « toute demande d’admission fait l’objet d’un avis médical pour veiller notamment à la compatibilité de l’état de santé de la personne à accueillir avec les capacités de soins de l’institution ». « On manque de personnel, c’est clair, persiste le salarié d’Agen. Dans l’unité protégée, il y a une aide-soignante et une ASH, ce n’est pas assez. » Et pourtant, pour vanter l’unité protégée, spécialisée dans l’accueil des personnes désorientées ou atteintes de la maladie d’Alzheimer de l’Ehpad d’Agen, Orpea insiste sur la « prise en charge individualisée », appuyée par « un personnel formé à l’accompagnement des personnes atteintes de maladies neurodégénératives ».

      À Neuilly aussi les salariés craignent l’accident. « Aujourd’hui, nous avons des cas qui relèvent de la psychiatrie pure. Ils demandent beaucoup d’attention. Or la soignante de l’unité protégée a la même fiche de poste que les autres et elle est amenée à quitter l’étage. Parfois elle arrive le matin, la fille de nuit est déjà partie, les résidents sont restés livrés à eux-mêmes ! » Une photo prise à l’unité protégée montre une porte bloquée par un drap, signe de l’impuissance du personnel à trouver une autre solution. « Les salariés nous disent qu’être deux avec 13 ou 14 patients atteints de troubles cognitifs, qui déambulent, posent 50 fois la même question, souvent ne veulent pas manger, c’est très compliqué », constate une famille.

      Si certains salariés ont tiré à plusieurs reprises la sonnette d’alarme, les résidents aussi. Ainsi, Maurice a démissionné du conseil de la vie sociale (obligatoire dans chaque Ehpad, le CVS est formé de résidents, de proches de résidents et de salariés ; il doit être consulté par la direction sur la vie de l’établissement) pour marquer son désaccord. Les proches ne sont pas en reste. Des familles, en désespoir de cause, se sont ainsi carrément introduites au débotté dans une réunion des directeurs régionaux d’Orpea en septembre 2016. « Nous sommes arrivés, tels des syndicalistes, pour perturber leurs discussions et nous faire entendre. Panique à bord, surtout dans une maison de retraite à Neuilly… »

      Mais les directions peinent à satisfaire les demandes : « Souvent, ce sont des commerciaux purs et durs, explique une proche concernée. Certains au contraire sont pleins d’empathie, mais on a l’impression qu’ils se heurtent à un plafond de verre, leurs responsabilités sont assez limitées. C’est au-dessus que ça se passe. »

      Dans un rapport d’expertise réalisé à la suite d’un droit d’alerte en 2016 dans un autre établissement du groupe, et que Mediapart a pu consulter, se retrouvent les mêmes éléments qui taraudent les familles et salariés de Neuilly. Il y est écrit que « l’intensification du travail fragilise la réalisation du travail et le vécu » des employés de l’établissement Orpea. Une « usure » qui « fait le lit des actes d’agressivité envers les résidents comme envers les collègues » et qui fait « que l’on brusque le patient ou qu’on le néglige jusqu’aux violences verbales et physiques ».

      Ce saut du mal-être au travail à la maltraitance passive, voire active, à l’égard de personnes âgées très en demande est une constante de la vie dans les Ehpad. Ainsi, la député Monique Iborra (LREM), dans le rapport rédigé à l’issue d’une mission sur le secteur en septembre 2017, ne peut que constater l’ampleur du problème : « L’organisation du travail est en tension et peut être la source de dégradation importante des conditions d’exercice des métiers de soignants. Dans certains Ehpad, on parle de maltraitance institutionnelle. » Lisa (prénom d’emprunt), une infirmière ayant travaillé quelques années dans deux Ehpad de la région parisienne, est arrivée à la même conclusion, avant de quitter le secteur pour rejoindre l’hôpital : « Tu ne peux pas bien faire ton travail. Par exemple, certains pansements, tu n’as pas le temps de les changer alors que tu devrais le faire, les hydratations, pareil. Je ne m’attendais pas à ça, je savais qu’il y avait des problèmes de personnel, mais pas à courir autant, et tous les jours. Et pourtant, les gens payaient leur chambre 2 000 à 3 000 euros par mois ! » Manifestement, même en triplant le tarif, le service n’y est toujours pas.

    • Les Ehpad, premières victimes de l’austérité budgétaire, Romaric Godin, Mediapart, 28/1/18

      La grève du personnel des établissements hospitaliers pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), ce mardi 30 janvier, est une première. Elle traduit une sous-budgétisation continuelle depuis 2010, alors même que les besoins grandissent. Un décalage que les coups de pouce de l’exécutif ne modifieront pas.

      La grève nationale des agents des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), mardi 30 janvier, constitue une première dans le secteur. Elle est révélatrice d’une impasse dans laquelle s’engage depuis plusieurs années la gestion du vieillissement de la population en France, comme dans la plupart des pays développés. Derrière la contestation officielle de la réforme du financement de ces établissements, s’accumule un “ras-le-bol” général concernant les conditions de travail et l’environnement général.

      L’intersyndicale n’hésite pas à employer des mots forts et lourds de sens : les agents « n’en peuvent plus » et sont victimes d’une « souffrance au quotidien ». Le reportage de Mathilde Goanec sur la situation dans un Ehpad des “beaux quartiers” témoigne d’une situation que l’intersyndicale juge « à ce point dégradée que l’on peut parler d’urgence nationale sur un sujet de société ».

      La réponse du gouvernement à cette crise profonde et structurelle est très significative : dans les colonnes du Parisien, la ministre de la santé Agnès Buzyn a maintenu la réforme contestée du financement, tout en rajoutant 50 millions aux 100 millions d’euros déjà ajoutés en fin d’année. Des sommes destinées à calmer le mécontentement, mais qui évidemment ne sauraient répondre aux problèmes fondamentaux du secteur. Pour le reste, on est dans les méthodes dilatoires : on promet des évaluations « au cas par cas » et on affiche d’ambitieux objectifs, sans préciser les moyens qui y seront consacrés. Bref, on tente désespérément de faire retrouver aux agents (et aux familles) de la patience.

      Mais cette patience sera inutile. La dégradation de la situation provient en effet de l’approche fondamentalement comptable de ce sujet, qui est pourtant appelé à devenir de plus en plus central dans les prochaines décennies. Le vieillissement de la population est déjà une réalité et la part des personnes très âgées et dépendantes ne cessera d’augmenter. La conséquence est connue : c’est une augmentation continue des besoins de dépenses liées à la dépendance.

      Or l’État, dans sa volonté de “maîtrise de la dépense publique”, mais aussi dans sa stratégie d’allégement des cotisations sociales, refuse d’assurer ce besoin. S’ensuit un écart entre la tendance “naturelle” des dépenses et l’augmentation des moyens mis à la disposition des établissements. Ainsi, en 2018, les dépenses de l’État liées aux Ehpad devraient, selon la commission des comptes de la Sécurité sociale, progresser de 4,5 %. L’objectif de croissance de ces dépenses a été fixé par la loi de financement de la Sécurité sociale à 2,6 %.


      Évolution des plus de 60 et 80 ans dans la population française. © CNSA

      Cette réalité est bien celle d’un secteur soumis à l’austérité. Contrairement à ce que l’on entend souvent, l’augmentation visible des dépenses ou le creusement d’un déficit (ce qui, ici, n’est pas le cas, car les déficits sociaux se résorbent vite) ne constituent pas une “preuve” qu’il n’existe pas d’austérité. Lorsque les besoins croissent et que les moyens croissent moins vite, il faut faire des économies et rogner sur les prestations et les services. Or là encore, contrairement au discours souvent entendu, la France respecte ses objectifs de croissance des dépenses de santé.

      L’objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) est respecté et a permis de contenir depuis 2010 la croissance des dépenses autour de + 2 %, loin des évolutions de la première décennie du millénaire où les dépenses progressaient entre 3 % et 7 % par an. Les défenseurs des équilibres budgétaires, comme la Cour des comptes, estiment que c’est insuffisant. Mais le prix à payer pour cet effort a été une divergence encore plus forte avec les besoins de la population, qui se traduit par la crise ouverte dans les Ehpad aujourd’hui ; laquelle, rappelons-le, n’est que la partie émergée de l’iceberg des misères hospitalières.

      La prise en charge des personnes âgées a d’ailleurs été en première ligne dans l’effort d’économie. L’objectif général des dépenses des établissements médico-sociaux (comprenant à 80 % les Ehpad) a été inférieur à celui de l’Ondam en 2015 et 2016. Deux années au cours desquelles les révisions budgétaires ont encore coupé dans les moyens, alors même que la surconsommation par rapport à l’objectif se réduisait. La situation a été corrigée en 2017 mais, en 2018, l’actuel exécutif a encore ralenti la croissance de l’Ondam médico-social de 2,9 % à 2,6 %. En définitive, compte tenu de la croissance “naturelle” des besoins, et malgré la croissance nominale des dépenses, il paraît difficile d’affirmer avec Agnès Buzyn que « l’État aussi fait son travail » concernant les Ehpad.


      Évolution de l’objectif global des dépenses pour la prise en charge des personnes âgées dépendantes. © CNSA

      La réforme du financement engagée en 2017 a pour vocation de renforcer encore la maîtrise des dépenses. Elle prévoit non seulement une réforme de la tarification, mais aussi des contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens (CPOM) sur cinq ans qui visent à rationaliser les coûts au niveau d’un département et sur plusieurs années. Rien d’étonnant, compte tenu du passé récent que l’on vient de décrire, à ce que les syndicats y voient un moyen supplémentaire de comprimer les dépenses. Et leurs inquiétudes ne sont évidemment pas infondées.

      L’actuel exécutif rejette toute hausse d’impôt et promet même de nouvelles baisses. Il a créé un “bouclier fiscal” pour les revenus du capital qui protège ces derniers de la hausse de la contribution sociale généralisée (CSG). Or, comme l’avait rappelé la commission des comptes de la Sécurité sociale, les diverses exonérations coûtent déjà 30 milliards d’euros à l’État. Plus les impôts baissent, plus l’ajustement se fera par les dépenses. Et les dépenses sociales, à commencer par celles liées au vieillissement, seront en première ligne. Un coup d’œil à la trajectoire budgétaire du gouvernement le confirme : les comptes sociaux et les collectivités locales devront dégager des excédents considérables pour satisfaire à la marche dictée par le gouvernement. In fine, compte tenu de la dynamique des besoins, on ne peut aller que vers une nouvelle dégradation de la qualité des prestations.

      Mais l’on ne sera pas quitte avec cette dégradation. Car si l’État ne veut pas assumer pleinement le coût du vieillissement, la charge se reportera vers les familles, qui peinent déjà à assumer les coûts, et vers le secteur privé qui gère déjà un quart des Ehpad. Dans les deux cas, cette solution semble très périlleuse. Le coût de la dépendance est déjà très lourd pour les classes moyennes et ceux qui ne disposent pas de patrimoine. L’alourdir encore conduira à affaiblir la situation financière de ces ménages et leur sentiment de déclassement.

      Quant au secteur privé, l’exemple d’Orpea présenté dans Mediapart le prouve : il n’est nullement un gage de qualité. Les trois grands du secteur sont soit cotés en Bourse, soit propriété d’un fonds d’investissement. C’est un gage de rentabilité, sans doute, mais nullement de qualité de la prise en charge. Dès lors, l’objectif de ces entreprises ne peut être que l’accroissement de la rentabilité par la “maîtrise” des coûts, ce qui, dans ce secteur, conduit souvent à une dégradation de fait de la qualité du service rendu. Les familles paient donc cher pour un service médiocre.
      Or plus l’écart entre les effets du vieillissement et la compression des dépenses publiques sera élevé, plus le secteur privé prendra de l’importance. Et dès lors, la gestion de la dépendance des personnes âgées sera soumise à deux pressions complémentaires qui s’exercent déjà : la maîtrise des dépenses publiques et l’exigence de rentabilité du secteur privé. Un cocktail qui ne peut que dégrader la prise en charge des personnes âgées.

      La logique de la gestion actuelle de la vieillesse est donc intenable. Penser qu’une réforme du financement dans le même cadre d’une pression continue sur les dépenses pourra assurer la soutenabilité à long terme du secteur est un leurre. De ce point de vue, la crise actuelle et l’appel à la responsabilité des agents qui sont en première ligne doivent agir comme un électrochoc et conduire à s’interroger sur la gestion purement comptable de la dépendance d’êtres humains qui n’ont que le tort d’être trop âgés.

      #austérité

    • Cf. Et si l’on refondait le droit du travail…, par Alain Supiot (@mdiplo, octobre 2017) https://www.monde-diplomatique.fr/2017/10/SUPIOT/58009

      Il faudrait être aveugle pour disconvenir de la nécessité d’une profonde réforme du droit du travail. Toujours, dans l’histoire de l’humanité, les mutations techniques ont entraîné une refonte des institutions. Ce fut le cas des précédentes révolutions industrielles, qui, après avoir bouleversé l’ordre ancien du monde en ouvrant les vannes de la prolétarisation, de la colonisation et de l’industrialisation de la guerre et des massacres, entraînèrent la refonte des institutions internationales et l’invention de l’État social. La période de paix intérieure et de prospérité qu’ont connue les pays européens après guerre est à mettre au crédit de cette nouvelle figure de l’État et des trois piliers sur lesquels il reposait : des services publics intègres et efficaces, une Sécurité sociale étendue à toute la population et un droit du travail attachant à l’emploi un statut garantissant aux salariés un minimum de protection.

      Nées de la seconde révolution industrielle, ces institutions sont aujourd’hui déstabilisées et remises en cause. Elles le sont par les politiques néolibérales, qui entretiennent une course internationale au moins-disant social, fiscal et écologique. Elles le sont aussi par la révolution informatique, qui fait passer le monde du travail de l’âge de la main-d’œuvre à celui du « cerveau d’œuvre », c’est-à-dire du travailleur « branché » : on n’attend plus qu’il obéisse mécaniquement à des ordres, mais on exige qu’il réalise les objectifs assignés en réagissant en temps réel aux signaux qui lui parviennent. Ces facteurs politiques et techniques se conjuguent en pratique. Il ne faut cependant pas les confondre, car le néolibéralisme est un choix politique réversible tandis que la révolution informatique est un fait irréversible, susceptible de servir des fins politiques différentes.

      Cette mutation technique, qui alimente les débats actuels sur la robotisation, la fin du travail ou l’uberisation, peut tout aussi bien aggraver la déshumanisation du travail engagée sous le taylorisme que permettre l’établissement d’un « régime de travail réellement humain », comme le prévoit la Constitution de l’Organisation internationale du travail (OIT), c’est-à-dire un travail procurant à ceux qui l’exercent « la satisfaction de donner toute la mesure de leur habileté et de leurs connaissances et de contribuer le mieux au bien-être commun ». Un tel horizon serait celui du dépassement par le haut du modèle de l’emploi salarié, plutôt que du retour au « travail marchandise ».

      (…) La révolution informatique offre une chance de conférer à tous les travailleurs une certaine autonomie, en même temps qu’un risque de les soumettre tous — y compris les indépendants, les cadres ou les professions intellectuelles — à des formes aggravées de déshumanisation de leur travail. Cette révolution ne se limite pas en effet à la généralisation de l’usage de techniques nouvelles, mais déplace le centre de gravité du pouvoir économique. Ce dernier se situe moins dans la propriété matérielle des moyens de production que dans la propriété intellectuelle de systèmes d’information. Et il s’exerce moins par des ordres à exécuter que par des objectifs à atteindre.

      À la différence des précédentes révolutions industrielles, ce ne sont pas les forces physiques que les nouvelles machines épargnent et surpassent, mais les forces mentales, ou plus exactement les capacités de mémorisation et de calcul. Incroyablement puissantes, rapides et obéissantes, elles sont aussi — comme aime à le répéter le savant informaticien Gérard Berry — totalement stupides. Elles offrent donc une chance de permettre aux hommes de se concentrer sur la part « poïétique » du travail, c’est-à-dire celle qui exige imagination, sensibilité ou créativité — et donc celle qui n’est pas programmable.

  • Lebanon: Army raids Arsal refugee camps, one killed
    http://www.aljazeera.com/news/2017/06/lebanon-soldiers-wounded-arsal-refugee-camp-raid-170630045304436.html

    A young girl was killed and seven Lebanese soldiers were wounded on Friday when army raids on two refugee camps near the village of Arsal at the Lebanese-Syrian border were targeted by a group of suicide bombers.

    “Five suicide bombings and a grenade attack targeted the Lebanese Army early Friday in the northeastern border town of Arsal, leaving seven soldiers wounded,” the army said in a statement. 

    Four of the suicide bombers struck in the Al-Nour camp near the border town of Arsal, the army said.

  • #donjonsetdragons

    Dungeons & Dragons Wouldn’t Be What It Is Today Without These Women
    http://kotaku.com/d-d-wouldn-t-be-what-it-is-today-without-these-women-1796426183

    Arguing over minute details of infantries, historically-accurate musket use, or what square footage was represented by a movement counter was not, apparently, a popular free-time pursuit for women of the 1970s. And several women who did play D&D in the late ‘70s and early ‘80s struggled against the very male-centric culture it had absorbed. Their work helped make D&D what it is.

    In the July 1980 issue of Dragon magazine, TSR’s official D&D publication, Jean Wells and her colleague Kim Mohan penned the editorial, “Women Want Equality. And Why Not?” Women from across the country had written in about the “unfair and degrading treatment of women players,” who comprised, they wrote, about 10 percent of D&D’s fanbase. One reader recalled how her adventuring party forced her to seduce a small band of dwarves so her party could kill them. Another told of how her Dungeon Master made her Cleric fall from her god’s graces when she became pregnant.

    Why The FBI Investigated ‘Dungeons & Dragons’ Players in the 1990s
    An FBI memo written during the Unabomber investigation describes roleplayers as ’armed and dangerous,’ ’extremely intelligent individuals’ and ’overweight and not neat in appearance.’
    https://motherboard.vice.com/en_us/article/43ymjd/why-fbi-investigated-dungeons-and-dragons-players-1990s
    #jeux #femmes #hommes #culture #surveillance #fbi

    • Dans les années 2000 période à laquelle j’ai beaucoup joué à ADD, c’était guère différent des années 1970-80. Un de mes personnage pour avoir raté un jet de sort de charme à subit une scène interminable de viol atroce. Une autre fois lorsque mon personnage avait gagné le pouvoir décisionnel pour l’équipe, s’est vu refusé toutes ses capacités de commandement et contesté chaque demande ce qui n’était jamais le cas lorsque c’était un homme qui commandait l’équipe. Une autre fois un jouer à tuer mon bébé démon Poulbolito dans mes bras sans que ca dérange personne à la table et que groupe ne dise quoi que ce soit à mon agresseur tueur de bébé démon pieuvre !
      Du coup j’ai fait mon propre JDR (adapté de l’univers de Harry Potter et des règles assouplies de Ars Magica) que je masterise de temps en temps avec des tables principalement composé de joueuses et un jouer homme admis parfois si il est pas macho. Depuis quelques années je n’ai pas pu jouer, mes amies sont éloignées et on est toutes bien occupées. Je projette de faire des parties sur skype avec un site qui permettrait d’avoir quelques outils style, plans, feuilles de perso, lancés de dés et des petits outils facilitant le jeu à distance tel que des fenêtres de discutions secrètes.

    • Aussi comme le JDR est abordé, dérnièrement je réflechissait au problème du dispositif du « maitre du jeu » vs « Joueurs » qui est une peu lourd pour la maitresse en préparation et trop hiérarchique. Je pensait que ca serait interessant de pratiquer un JDR en cadavre excquis. Chaque joueuse masterise à son tour. Il y aurait un background fabriqué en collectif. Avec des cartes et profils de PNJ, de monstres, d’ennemis divers. Chaque joueuse peut aussi en préparé dans son coin en secret pour qu’on ai des surprises. La premiere joueuse-maitresse décide du début de l’histoire et du develloppement pendant le temps dont elle dispose, les autres sont joueuses classiques pendant ce temps et puis la joueuse-maitresse suivant improvise à partir dumoment ou c’est son tour. A un moment du jeu on annonce que la ou les dernières maitresses-joueuses doivent s’éffocé d’apporter une conclusion à l’aventure. C’est encore assez rudimentaire dans ma tête et peut être que ca existe deja ailleurs. Mais je trouve que ca serait sympas un JDR sur cette forme.
      #misarchie #JDR #ADD #Femmes #féminisme #sexisme
      #geek

    • J’ai des souvenirs identiques. J’ai d’ailleurs lâché D&D pour l’appel de Cthulhu puis pour plus de jeux de rôles du tout alors que j’aime vraiment jouer. Avec le temps, je n’ai juste plus eu de joueurs/joueuses dans mon entourage et je me vois mal débarquer à mon âge avancé (ahaha) dans un club de teenagers ;P. Je suis curieuse de suivre ton projet de jeu via skype/cadavre exquis.

  • Demain, la Silicon Valley ira embrasser la bague de Trump - ElectronLibreElectronLibre
    http://electronlibre.info/demain-silicon-valley-ira-embrasser-bague-de-trump

    Peter Thiel - le libertarien fondateur de Pay-Pal et seul dans la Valley à avoir soutenu Trump avant son élection - qui aurait aidé l’équipe de Trump à organiser le meeting. Parmi les présents, Tim Cook d’Apple, Sheryl Sandberg de Facebook ou encore Elon Musk de Space X. On connait l’agenda de Donald Trump : il souhaite offrir un taux d’imposition très bas à la Valley pour qu’elle rapatrie aux États-Unis son cash gagné pour l’essentiel en Europe. En échange, il veut que ces sociétés créent des emplois aux États-Unis, en y implantant des usines par exemple. Publiquement, la Valley tente de garder ses distances avec Donald Trump, mais fera, on n’en doute pas, ce qu’il faut pour plaire au nouvel homme le puissant de la planète.

    #silicon_valley #évasion_fiscale #États-Unis

  • Dans les maisons de retraite, manque de moyens et conditions de travail dégradées rendent la situation « explosive »
    « On marche sur la tête ! », alerte une #aide-soignante. Tandis que les #baby-boomers quittent le monde du travail et que la population vieillit, les réductions budgétaires dans les #maisons_de_retraite déstabilisent le travail des personnels. Les repas, les soins, l’hygiène, de même que les activités proposées aux #personnes_âgées subissent de plein fouet ces politiques d’austérité – quand il s’agit du public – ou de « préservation des marges » – lorsqu’il s’agit du privé. Pour quelles conséquences ? Une pression devenue insupportable pour les soignants, et des conditions d’accueil à la limite – voire au delà – de la #maltraitance pour les résidents. Témoignages sur une situation explosive.

    http://www.bastamag.net/Dans-les-maisons-de-retraite-manque-de-moyens-et-conditions-de-travail
    Fight for your right to party
    https://youtu.be/mZ6ZrJUNQG4

    • « Une nouvelle direction est arrivée en 2015. Elle a renvoyé les remplaçantes qui étaient en CDD. Puis les a reprises, mais uniquement sur des contrats au mois. Quand nous nous sommes mises en grève, cela faisait un an que nous subissions cela. Nous avions une collègue qui était en CDD depuis neuf ans, comme agente de service hospitalier. La direction l’a jetée, sachant qu’elle était sur le point de finir une validation des acquis de l’expérience pour acquérir le grade « d’aide-soignante », souligne Anne. C’est ce jour-là que les salariés se sont mis en grève. Il y avait alors six personnels de soins au lieu des neuf normalement nécessaires, « pour 83 résidents à lever, faire manger, laver… ». Soit une aide-soignante pour 14 personnes de plus de 85 ans.

    • « Nous n’avons pas accès à ces conventions. Nous ne savons pas ce que les tutelles, ARS et conseils départementaux, donnent à nos établissements, précisent Guillaume Gobet et Albert Papadacci, cuisiniers en maison de retraite privée et responsables syndicaux dans deux des plus importants groupes privés à but lucratif du secteur. Ce que nous savons, c’est que le bénéfice est le nerf de la guerre. Nos groupes maintiennent leurs marges opérationnelles en jouant sur les CDD. Les directions réduisent aussi de plus en plus les coûts sur l’entretien, le matériel – comme les gants – et la cuisine. On fait baisser les coûts en cantine, avec une dégradation des produits et des rations. Face à cette situation, nous n’avons pas de soutien des tutelles. Car moins elles donnent, mieux elles se portent. »

    • Dans un établissement de soins de suite de la banlieue ouest (ce n’est pas une maison de retraite mais c’est plein de personnes âgées), un copain visite sa maman. Partout à l’étage des affiches apposées par le personnel :

      Nous sommes ici pour vous soigner, pas pour nous faire aggresser.

      Ambiance…

  • 1950. C’est le terme d’une saga, celle d’une génération de #gangsters qui multiplia les hold-up et les cambriolages durant les années qui suivirent la Libération. Les forces de police - la Sureté nationale en concurrence, pour ne pas dire en guerre, avec la Brigade criminelle du #Quai_des_Orfèvres – en ont fini avec les premiers « #ennemis_publics_n°1 », les rois de l’évasion, les cambrioleurs audacieux que la presse de faits divers compare hâtivement à Arsène Lupin et, bien sûr, les gangsters aux « tractions avant », ces véhicules puissants utilisés par les uns et par les autres. Pierre Loutrel est « enfin » mort ! Son cadavre a été exhumé en mai 1949, près de Porcheville. Il s’était blessé mortellement à la fin de l’année 1946. Abel Danos, dit le Mammouth, est dans le couloir des condamnés à mort. Jo Attia et Georges Boucheseiche ont été arrêtés en 1947. Ils vont attendre 1953, à Fresnes, d’être jugés. Henri Fefeu a été pris également. Il est relégable. Raymond Naudy est mort, lors d’une fusillade avec des policiers à Menton. Marcel Ruard, autre comparse de #Pierrot-le-Fou, vient d’être lourdement condamné par une cour d’assises du Sud de la France. Pierre Carrot, que la presse nomma Pierrot-le-fou n°2, est sous les verrous. Paul Dellapina, le cambrioleur des beaux quartiers, est condamné à de longues années de travaux forcés et à la relégation. La police s’apprête à mettre un terme aux méfaits de René Girier, dit #René-la-canne, à ses multiples évasions et, lui aussi, va entamer quelques années de #prison, interrompues par les relations de sa visiteuse de prison, la princesse Charlotte de Monaco. Émile Buisson, nouvel ennemi public n°1, mais récidiviste de #hold-up_sanglants depuis les années trente, vient d’être arrêté en juin 1950. Il ne reste que son frère en liberté, Jean-Baptiste Buisson, dit Le Nuss. Il tombera en 1952, après un crime commis dans un bar, lui aussi condamné à de longues années de prison et à la relégation.

    Curieuse énumération d’anciens collaborateurs de nazis, d’anciens résistants, certains évoluant d’un bord à un autre, les uns s’accommodant du passé des autres, pour accomplir des coups de main audacieux. Ils mènent chacun de leur côté leur « carrière » criminelle, mais se sont rencontrés, côtoyés, entraidés durant leur jeunesse aux #Bat’_d’Af’, dans les prisons de l’Occupation et de la Libération, dans les officines allemandes pour certains, à l’occasion d’évasions préparées ou réalisées, fréquentant les mêmes quartiers et bars parisiens des environs de Pigalle, les mêmes auberges des bords de Marne. Ils appartiennent au Milieu et ont contribué à son mythe. Plusieurs ont séjourné dans les maisons d’éducation surveillée, dans les établissements les plus durs comme Aniane ou Eysses, les « bagnes d’enfants » dénoncés par la presse durant les années vingt et trente.

    http://criminocorpus.org/fr/expositions/suspects-accuses-coupables/les-vrais-tontons-flingueurs

  • Une soirée de soutien pour les quatre années de réclusion de #Julian_Assange
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/190616/une-soiree-de-soutien-pour-les-quatre-annees-de-reclusion-de-julian-assang

    Depuis le 19 juin 2012, le fondateur de WikiLeaks vit comme prisonnier dans les locaux de l’ambassade équatorienne à Londres. Nous diffusons la soirée de soutien organisée ce dimanche à partir de 20h30 par Ars Industrialis en partenariat avec Libération. Sur scène, et par visioconférence, de nombreux invités, dont Bernard Stiegler, Edgar Morin, Edwy Plenel ou encore Patti Smith et, bien entendu, Julian Assange.

    #Culture-Idées

  • عبد الله سليمان علي : هل ترتد نيران جبهة درعا على الأردن؟ : : الصفحة الرئيسة | جريدة السفير
    http://assafir.com/Article/1/484773

    Article tout-à-fait intéressant et éclairant sur la situation au sud de la Syrie. Cela commence par la mention de la présence, de plus en plus remarquée, d’officiers jordaniens du côté de Deraa. Pourquoi s’en étonner, fait semblant de se demander l’auteur, basé à Damas, puisque tout le monde sait que les fractions combattantes dans le sud, en principe plutôt ALS, sont financées depuis des années par des sources étrangères et dirigées par une sorte de PC militaire fort peu secret où travaillent différents spécialistes "de la coalition" ? [Etasuniens, Saoudiens, Français, Britanniques, Israéliens même paraît-il]...

    Sauf que la situation évolue mal depuis quelque temps, de plus en plus de milices combattantes rejoignant les rangs de Daesh/EI, plus ou moins ouvertement... La raison en est très simple : c’est l’EI/Daesh qui peut payer aujourd’hui que les fonds étrangers n’affluent plus de la même manière...

    Du coup, on constate l’échec manifeste de toute la stratégie (occidentale et surtout jordanienne) consistant à empêcher l’implantation au sud de la Syrie de l’EI (notamment par crainte d’une contamination de l’EI vers la Jordanie, vers ses centaines de milliers de réfugiés syriens et ses largement aussi nombreux sympatisants de l’EI au sein d’une partie de la population). En même temps, comme le souligne l’auteur, tout le monde savait que les choses se passeraient ainsi dès que l’argent (de la Coalition) n’affluerait plus vers les milices du Sud. Alors ?...
    La situation d’autant plus étonnante que le grand patron d’Al-Nusra au Sud, un certain "Abu Julaybib", connu pour son refus d’une extension du domaine de la lutte vers le sud ("la Jordanie est une ligne rouge"), a récemment été muté dans la zone côtière syrienne, sans aucune importance militaire aujourd’hui... S’agissait-il, par cette mutation, d’empêcher qu’il rejoigne, avec ses troupes, Daesh/EI ? Mais pourquoi diable Jabhat al-Nusra a-t-il cédé la place aussi facilement ? se demande encore l’auteur (et d’autres avec lui). Sa réponse en forme d’interrogation :

    هل سهّل الأردن بطريقة أو بأخرى حدوث هذا الانقلاب في الجبهة الجنوبية لمصلحة « داعش »، بهدف تهيئة الأرضية لتمرير خطة إقليمية معينة عندما تسنح الفرصة لذلك، أم على العكس سيكون هو أول من يدفع ثمن هذا الانقلاب في حال تمكن « داعش » بالفعل من الجلوس على عرش الجنوب، وما أحداث إربد ببعيدة؟
    التحقق من وجود ضباط أردنيين داخل درعا أو عدم وجودهم لن يعطي جواباً حول ذلك. وحدها بوصلة القرار الأردني التي ستحسم الأمر، ولن يكون كافياً الإعلان عن رفض تكرار سيناريو عرسال في درعا، لأن مجرد الرفض لم ينقذ لبنان من قبل.
    "Est-ce que la Jordanie a facilité, d’une manière ou d’une autre, ce basculement (= déclin de Jabhat al-Nosra) dans le Sud au profit de Daesh/EI pour préparer le terrain en vue d’un plan régional à mettre en oeuvre quand les circonstances seront favorables ? Ou bien la Jordanie sera-t-elle la première à payer le prix de ce retournement au cas où Daesh/EI serait en mesure d’asseoir son pouvoir dans le Sud ? Tout cela est-il lié aux incidents (très sérieux, il y a quelques semaines) d’Irbid (au Nord de la Jordanie) ? La réponse, n’est pas dans la présence ou non d’officiers jordaniens à Deraa, non plus que dans l’analyse de la position jordanienne. En effet, ne pas vouloir que se répète à Deraa le scénario d’Arsal ne suffira pas. On l’a constaté, le refus par les Libanais que cela se produise (à Arsal) n’a pas suffi."

    De manière beaucoup moins directe, L’Orient-Le Jour évoque les mêmes craintes : "Dans le Sud, l’absence de reconnaissance officielle de ces allégeances rend difficile l’évaluation des forces supplétives de l’organisation et de leurs capacités offensives. Cette nouvelle configuration pourrait, le cas échéant, se révéler menaçante pour la stabilité et la sécurité de la Jordanie." (http://www.lorientlejour.com/article/978789/comment-comprendre-la-presence-de-lei-dans-le-sud-de-la-syrie.html)

    On notera que, pour les observateurs locaux, le caractère "conspirationnel" de ces manoeuvres militaires est une évidence qui ne se discute même pas. Personne ne fait seulement semblant de parler des "révolutinnaires syriens", y compris dans leur "bastion historique" en 2011, Deraa... par ailleurs, toutes ces analyses s’inscrivent dans une même perspective géopolitique, celle d’un ensemble régional, le "Levant" (Syrie, Jordanie, Liban...), auquel Israël, miraculeusement (!), reste étranger.

    #levant #daesh #ei #syrie

  • Pour information : lettre adressée par le SPH à la ministre suite à la décision d’inspection des HDJ pédopsy / plan autisme

    Madame la Ministre de la santé

    Ministère des affaires sociales et de la santé

    14 avenue Duquesne

    75350 Paris 07 SP

    Hénin-Beaumont, le 7 mars 2016

    Madame la Ministre,

    La DGOS vient d’annoncer à certaines organisations qu’elle chargeait les ARS d’inspecter les Hôpitaux de Jour de psychiatrie infanto-juvénile pour y vérifier le respect des recommandations de bonnes pratiques (RBP) dans le cadre du 3e plan autisme.

    Si le Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux reconnaît qu’il est légitime de se soucier de la qualité générale des prises en charge et du bon usage des fonds publics, il est cependant profondément surpris par la forme donnée à cette vérification.

    – Les Hôpitaux de jour sont déjà engagés dans les démarches réglementaires de certification et d’évaluation, tandis que leurs équipes sont investies dans la formation continue et le dispositif de DPC.

    Qu’est-ce que ce circuit supplémentaire de vérification est donc supposé apporter, sauf à remettre en cause dans leur ensemble les dispositifs nationaux de formation et de contrôle des professionnels ?

    – Une prise en charge en psychiatrie infanto-juvénile qui associe toujours soins, éducation et pédagogie, nécessite un jugement clinique fondé sur des compétences professionnelles acquises par l’expérience et l’approfondissement des connaissances de la discipline. La pédopsychiatrie fait appel en outre à une pluralité de références auxquelles la plupart des équipes se sont formées. Si les outils standardisés font bien partie de la formation actuelle en pédopsychiatrie, ils ne sauraient cependant remplacer le jugement clinique qu’ils ne font que compléter.

    Les inspecteurs des ARS auront-ils les compétences pour juger de la validité du jugement clinique à l’appui des pratiques examinées ?

    – Depuis 2012, les professionnels alertent sur les risques de tirer des conclusions simplificatrices des RBP sur lesquelles ont été émises des réserves. Aux dires mêmes de la HAS, aucune méthode n’a fait complètement la preuve de son efficacité. Cette seule question des méthodes a ainsi réduit les débats de manière stérile.

    Comment une inspection de l’ARS saura-t-elle éviter de tomber dans cette réduction et échapper aux mêmes conclusions hâtives faites par certains ?

    – Les associations scientifiques ne cessent de rappeler depuis 2012 que les troubles du spectre autistique, spectre très large, ne peuvent être traités de manière univoque. Les hôpitaux de jour s’occupent habituellement des enfants avec les troubles les plus complexes, qui nécessitent, plus que d’autres, des projets finement individualisés.

    Par quels moyens les inspecteurs des ARS seront-ils en mesure d’apprécier l’approche de la complexité des troubles présentés et l’appréhension de l’enfant par les soignants dans sa singularité ?

    – La mise en œuvre des projets est conditionnée par les moyens mis à la disposition des équipes. Certaines professions comme les orthophonistes, sont dans une démographie sinistrée car le statut défavorable offert par l’hôpital Public n’en permet plus le recrutement.

    Comment ces données sur les pénuries de moyens seront-elles prises en compte dans les inspections ? Comment la DGOS peut-elle demander aux services sanitaires de faire plus avec autant, et ce sans pénaliser tous les autres enfants soignés en psychiatrie infanto-juvénile, enfants qui peuvent présenter des troubles graves mais qu’aucun lobby ne défend ? L’orientation des moyens vers une catégorie de patients crée une perte de chance pour tous les autres.

    – Dans la forme choisie, cette inspection est une démarche de contrôle sans partage ni échange préalables sur les objectifs. Et dans le domaine des soins, le contrôle ne peut se réaliser que par comparaison à des preuves scientifiques ou des données probantes vis à vis de procédures diagnostiques ou thérapeutiques, en lien avec une organisation aux moyens validés.

    L’inspection est donc une mesure d’exception.

    Dans ce cadre, s’il n’existe pas de données scientifiques irréfutables ou au moins de vérité consensuelle, les conclusions d’une telle démarche ne sauraient être opposables, sauf pour des raisons idéologiques voire politiques. En effet, quelles sont les conséquences prévues si un écart est estimé entre les pratiques constatées et les critères érigés à tort comme règles à suivre ? Un climat de suspicion des tutelles pour la psychiatrie infanto-juvénile serait-il à l’origine de cette démarche exceptionnelle ?

    La conséquence immédiate ne peut être qu’un risque de disqualification de la psychiatrie infanto-juvénile et de ses équipes, qui consacrent pourtant leurs efforts à se coordonner avec les familles et avec leurs partenaires de l’Education Nationale et du médico-social pour l’accueil des enfants porteurs de TSA. Et cela dans un contexte d’offre globale déjà insuffisante.

    En choisissant d’inspecter les hôpitaux de jour de psychiatrie infanto juvénile publique , privée des moyens à la hauteur des exigences pour la prise en charge des enfants avec TSA, par surprise et sur des critères non scientifiques et non consensuels, les services du ministère ne servent-ils pas une disqualification programmée de la discipline ?

    A terme, ces enfants doivent-ils être écartés du soin, dans un renoncement à la dynamique psychique qui permettra plus aisément le glissement des fonds vers le médico-social ?

    Les secteurs de psychiatrie infanto-juvénile seront-ils destinés à n’être que des producteurs de diagnostics sans exercice soignant ?

    Il est indispensable que les objectifs réels de ces inspections soient exposés aux professionnels dont les lieux d’accueils et de soins vont être examinés.

    Le SPH demande une concertation urgente avec les instances représentatives de la Psychiatrie Infanto-Juvénile avant la mise en œuvre de cette inspection douteuse.

    Dans l’attente, veuillez agréer, Madame la Ministre, l’expression de notre considération.

    Dr Marc Bétrémieux, président du SPH

    Dr Isabelle Montet, secrétaire générale du SPH

    Double :

    M. Debeaupuis

    Directeur général

    Direction générale de l’offre de soins

    > Subject : Plan autisme : visites dans les hôpitaux de jour de psychiatrie infanto juvénile
    >
    >
    Mesdames, messieurs,

    A l’occasion du comité national autisme du 16 avril 2015, Mme Ségolène Neuville a annoncé une série de mesures pour renforcer l’efficacité du plan autisme 2013-2017.

    Pour le secteur sanitaire, ces mesures portent, d’une part , sur les contenus des formations initiales des professions paramédicales et le développement continu des professionnels de santé et , d’autre part, sur l’évolution des pratiques professionnelles. A ce titre des visites seront organisées dans les hôpitaux de jour de psychiatrie infanto-juvénile dans le cadre du programme d’inspection des ARS, afin d’ évaluer la diffusion réelle des recommandations de la HAS et de l’ANESM.
    Ce programme se déroulera en deux temps. En 2016, des visites préalables seront réalisées sur la base d’un référentiel fondé sur les recommandations de la HAS et de l’ANESM (2005 et 2012) pour les items qui concernent le secteur sanitaire. En 2017, des inspections-contrôles seront effectuées, éventuellement de manière ciblée compte tenu des résultats des visites 2016.
    Dans le cadre de ces visites, l’établissement pourra valoriser ses savoir-faire et proposer des pistes d’évolution.

    Bien cordialement,

    Jean Debeaupuis
    Directeur général de l’offre de soins


    _____________________________________________
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  • Arsal in the Crosshairs: The Predicament of a Small Lebanese Border Town - International Crisis Group
    http://www.crisisgroup.org/en/regions/middle-east-north-africa/syria-lebanon/lebanon/b046-arsal-in-the-crosshairs-the-predicament-of-a-small-lebanese-border

    Weakened by deepening inter- and intra-communal rifts, the Lebanese state has gradually abandoned its primary role in governance and as manager of representative politics and relies increasingly on security measures to maintain stability and the political status quo. The remote border town of Arsal in the north east is emblematic of this security-centric method of tackling unrest. The approach, which escalated after the Syrian war began next door, is short-sighted and dangerous, as it fights symptoms while inadvertently reinforcing underlying factors that drive instability. If the government were to address Arsal’s plight in a more balanced manner that takes those factors into account by folding its security component into an overall political strategy, it could yet turn a vicious circle into a virtuous one, preventing the town’s downward spiral and providing a model for tackling such problems in the country overall.

    Arsal combines many of Lebanon’s woes: economic erosion and poor governance at its fringes; sectarian fault lines shaping the fate of a Sunni enclave within a majority-Shiite governorate (Baalbek-Hermel) in the Beqaa Valley; the weakening of Sunni national leadership and growing assertiveness of Hizbollah, the Lebanese Shiite movement whose militia is actively fighting in Syria; and the spillover of the Syrian conflict. The latter has turned the town into a rear base for anti-regime fighters, a trans-shipment point for explosive devices, and – for both these reasons – a threat for Hizbollah and Lebanon’s security apparatus. It has also turned the town into an initial haven for waves of refugees, adding to severe pressures on both the Lebanese state and individual localities throughout Lebanon.

    • Et puis tout bascule  : immédiatement après avoir annoncé que le fauve d’or, la palme de la BD, était remis à Arsène Schrauwen (l’Association), Richard Gaitet, le maître de cérémonie, explique que tout ça était une farce, que la vraie remise des prix va commencer. « Personne n’avait été prévenu, explique Sam Souib­gui, directeur éditorial de Komikku et faux gagnant. On se disait que c’était une répétition, qu’ils n’allaient quand même pas oser changer les noms. » La suite semble interminable. Killofer, patron de ­l’Association  : « Olivier Schrauwen [l’auteur du fauve d’or bidon] et moi, on n’a pas compris du tout. Certains faux prix devenaient de vrais prix, on se demandait si on allait vraiment avoir le fauve d’or. Des mots comme "stupidité intégrale" me viennent aujourd’hui à l’esprit. »

      La consternation gagne Twitter  : des auteurs comme Boulet ou Benoît Peeters ne cachent pas leur déception. « C’est d’une cruauté infâme, ajoute Sam Souibgui de Komikku. Les éditions Cornélius ont hurlé de joie quand ils ont gagné leur faux fauve. On était tous heureux, on avait les larmes aux yeux, et on s’est fait humilier. Heureusement que mes auteurs n’étaient pas là, je n’avais pas à expliquer cet humour de merde à la française… Le pire, c’est quand le maître de ­cérémonie a invité les ­gagnants à monter sur scène pour la photo et a ­demandé, hors micro, aux perdants de sortir. »

    • La deuxième couche, des fois que la première n’est pas fait assez mal ! Non seulement les auteurs sont cons et naïfs mais surtout c’est la faute au net !
      http://www.sudouest.fr/2016/02/01/festival-de-la-bd-d-angouleme-le-canular-qui-ne-passe-pas-2259765-813.php

      Hier, Franck Bondoux s’est expliqué sur le « couac ». Le délégué général du festival revendique « le droit à l’impertinence ». Pour lui, il était clair qu’il s’agissait d’une blague : « Le présentateur était un Fantasio qui annonçait la remise des Fauves à des félins et un Grand Prix finalement donné à une femme de 2,50 mètres. Cela n’a duré que 8 minutes et 17 secondes sur une cérémonie de 1 h 40. Toutes les grandes cérémonies, des Césars aux Golden Globes, pratiquent l’autodérision. Le problème, c’est la dictature du tweet. »

      http://www.lemonde.fr/bande-dessinee/article/2016/01/31/festival-de-bd-d-angouleme-le-mea-culpa-de-l-auteur-du-canular_4856851_44202
      Excuses de Gaitet, il en manque (Pôl Scorteccia) dans sa liste …

  • L’Etat allemand a perdu le contrôle des technologies de contrôle. | Ars Industrialis
    http://arsindustrialis.org/l%E2%80%99etat-allemand-perdu-le-contr%C3%B4le-des-technologies-de-

    Nous vivons dans une époque dans laquelle les politiques doivent énoncer des contrevérités pour ne pas influencer les marchés financiers dont les attentes ne sont elles-mêmes que le reflet d’algorithmes informatiques d’une très grande complexité. Nous assistons à quelque chose d’analogue dans le domaine des libertés individuelles.

  • Protéger la protection de l’enfance - Libération
    http://www.liberation.fr/debats/2015/10/12/proteger-la-protection-de-l-enfance_1402549

    Le pourcentage d’anciens enfants placés dans les prisons est impressionnant (il atteint même parfois 80%, comme à la maison d’arrêt de Toulon). Ces enfants-ci, en effet, ils grandissent délinquants, SDF, prostitués, criminels, terroristes… Ils ont tendance à rendre à la société ce qu’elle ne leur a pas donné. S’ils se retrouvent sur le trottoir (40% de jeunes SDF sortent de l’ASE), c’est qu’à leur majorité, ils n’ont rien pour commencer leur vie. Lors d’une conférence au Conseil Economique Social et Environnemental, Monsieur le Président, vous vous étiez engagé à mettre en place des « Contrats Jeune Majeur ».

    Dans la proposition de projet de loi relative à la protection de l’enfance déposée par Michelle Meunier, sénatrice PS de Loire Atlantique, et soutenue par votre gouvernement en la personne de Laurence Rossignol, un article qui prévoyait qu’une ARS (allocation rentrée scolaire) soit chaque année mise de côté pour l’enfant placé jusqu’à sa majorité où il pourrait en disposer, vient d’être supprimé. Comme par magie, les dispositions les plus importantes, susceptibles de faire progresser la protection de l’enfance se sont ainsi volatilisées du texte qui passe en lecture ce soir au Sénat. La question du délaissement parental dont le projet de loi prévoyait qu’il soit constaté par l’Etat et suivi d’un retrait de l’autorité parentale au profit de familles d’accueil favorables à une adoption a, elle aussi, disparu.

    Quant à l’article 21ter, concernant les Mineurs Etrangers Isolés que les pouvoirs publics cherchent à tout prix à déclarer majeurs pour échapper à la prise en charge, il valide les fameux test osseux dont la pratique est honteuse, onéreuse et surtout, non fiable. La marge d’erreur qui fait de mineurs dont nous avons la responsabilité des majeurs en situation irrégulière est dramatique. La mise en concurrence permanente de moyens entre les enfants placés « français » et les Mineurs Isolés Etrangers doit cesser car elle est indigne.

    Monsieur le Président, que faire ? Simplement, agir. En ne laissant pas la proposition de loi sur la Protection de l’Enfance se vider de ses mesures essentielles, mais, à l’inverse, en saisissant l’occasion d’un beau combat pour la gauche et la défense de nos valeurs républicaines, la liberté, l’égalité, la fraternité.

    Le temps nous est compté, Monsieur le Président. Ne le gâchons pas avec de fausses lois, effets d’annonce, inutiles, voire toxiques, sur le plan social, et non viables sur le plan économique. Les enfants placés coûtent cher à l’Etat, directement (9 milliards d’euros par an pour 300 000 enfants) et indirectement. Il est possible ici, en restituant les articles importants à cette proposition de loi, d’être intelligents en étant plus justes. Je vous en conjure, monsieur le Président, n’abandonnez pas les enfants. De France et d’ailleurs.

    #senat #enfance #enfants

    • Les sénateurs ont une logique remarquable. Vu qu’ils bloquent la loi sur la prostitution depuis un a deux ans, défendant ainsi leurs hobby favori et fleuron de la culture française. Ils font aussi en sorte que les enfants de l’ASE y tombent le plus rapidement possible. Ah le bel avenir qu’ils nous promettent !

  • #Sourceforge de pire en pire : usurpation d’identité du projet #GIMP
    http://linuxfr.org/users/jehan/journaux/sourceforge-de-pire-en-pire-usurpation-d-identite-du-projet-gimp

    Puis sont venus les « bundles » de logiciels. Sourceforge s’est mis à remplacer les installeurs Windows par un installeur intermédiaire qui installe d’autres programmes (en plus du programme voulu). Ce fut la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, et GIMP a officiellement quitté Sourceforge avec fracas pour s’auto-héberger.

  • Pour t’annoncer les plans du « rebelles syriens » au Liban, le Nahar s’appuie sur un quotidien du Koweit qui cite « une figure sécuritaire », « proche d’un officiel du mouvement du Futur » « dans la Bekaa ». (Mais je peux confirmer l’information : le cousin du coiffeur de la femme de mon dentiste raconte la même chose.)

    Report : Syrian Armed Groups Ready to Advance into Lebanon through Arsal
    http://www.naharnet.com/stories/en/159140-report-syrian-armed-groups-ready-to-advance-into-lebanon-through-ar

    Syrian armed gunmen are planning to open a front in Lebanon by invading the northeastern border town of Arsal and advancing into al-Qaa, Ras Baalbek and other nearby villages.

    According to the Kuwaiti newspaper al-Siyassah, the al-Qaida-affiliate al-Nusra Front, the Islamic State of Iraq and the Levant and the Free Syrian Army have been entrenched for the past two months and a half on the mountains overseeing the Lebanese Bekaa on the porous Syrian-Lebanese border.

    The daily quoted a security figure close to a Mustaqbal Movement official in the Bekaa as saying: “ The armed men can easily recruit around two thousand fighters from Syria’s southern Daraa province.”

  • L’Argentine fière de la réussite du lancement d’Arsat-1 - Amériques - RFI
    http://www.rfi.fr/ameriques/20141017-argentine-arianespace-ariane-5-satellite-lancement-arsat-1

    Les Argentins ont suivi en direct, le jeudi 16 octobre au soir, le lancement du premier satellite de télécommunications construit dans leur pays, #Arsat-1, mis en orbite par un lanceur Ariane V depuis la base de Kourou, en Guyane. Un succès pour l’Argentine, premier pays d’Amérique latine à rejoindre le club très fermé des pays à l’industrie spatiale avancée.

    ArSat-1 n’est pas le premier satellite construit en Argentine. Il a été précédé par plusieurs satellites scientifiques et d’observation de la Terre, comme le SAC-D Aquarius, lancé en 2011. Mais c’est le premier satellite de télécommunications construit en Argentine et en Amérique latine. La technologie de ces appareils est plus complexe et peu de pays la maîtrisent. Avec le lancement d’ArSat-1, l’Argentine entre dans un club spatial dont les seuls membres jusqu’ici étaient les Etats-Unis, la Russie, la Chine, l’Inde, Israël, le Japon et l’Union européenne.

    ArSat-1 a été construit par Invap, une société mixte basée à Bariloche, dans le sud de l’Argentine. Invap construit également des réacteurs nucléaires à usage pacifique, exportés vers des pays comme l’Égypte ou l’Australie. Selon les experts, l’industrie spatiale argentine, la plus avancée de la région, pourra exporter bientôt des satellites commerciaux semblables à ArSat-1. Prochaine étape, la mise au point d’un lanceur qui permettra à l’Argentine de ne pas dépendre des États-Unis ou de l’Europe pour le lancement de ses satellites. Elle est déjà commencée, à la base de Benavídez, près de Buenos Aires, d’où les techniciens argentins guident Arsat-1 pour sa mise en orbite géostationnaire.