• #grenoble : des Minibox pour garer son #Vélo en toute sécurité en bas de chez soi
    http://carfree.fr/index.php/2021/04/20/grenoble-des-minibox-pour-garer-son-velo-en-toute-securite-en-bas-de-chez-so

    La Métropole de Grenoble et Métrovélo proposent depuis 2018 une nouvelle solution de #stationnement pour les vélos : les Minibox. Ces installations inédites en France prennent la forme de petites boites Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #innovations

  • Salaire unique ou « salaire au besoin » : une coopérative boulangère repense la notion de rémunération - Basta !
    https://www.bastamag.net/salaire-au-besoin-egalite-salariale-alternative-cooperative-Scop-boulanger

    Une boulangerie en coopérative a imaginé une façon inédite de concevoir sa grille salariale, en expérimentant le « salaire au besoin » Après six mois de fonctionnement, les salariés livrent un premier bilan contrasté, étonnant et riche d’enseignements.

    Que doit rémunérer le salaire ? La stricte part de l’effort productif ? Ou bien doit-il intégrer les conditions sociales d’existence du travailleur ? C’est à ces questions, pour le moins fondamentales, auxquelles des boulangers grenoblois se sont frottés. Ils ont eux-mêmes tenté une expérimentation inédite : le « salaire au besoin ».

    Jusqu’alors, la boulangerie Le Pain des Cairns – une coopérative ouvrière – fonctionnait sur un principe simple : le salaire unique. Tous les salariés y travaillent à la fois comme boulanger et comme vendeur, chacun étant appelé à effectuer les mêmes tâches – en proportions égales, autant que possible – assurant ici le service au comptoir, là différentes missions administratives, quand les mains ne sont évidemment pas occupées à préparer le levain ou à surveiller la cuisson. Chacun des boulangers coopérateurs touchait donc le même salaire, 1600 euros net, auquel s’ajoutent diverses primes au cours de l’année.

    #boulangerie #coopérative #SCOP #autogestion #revenu #salaire

    • À sa façon, la coopérative boulangère rejoue les grands débats sur la valeur du travail, mais se refuse à les trancher. « Dès lors qu’on essayait de « factualiser » tout ça dans une grille, ça bloquait. C’était trop contradictoire avec notre approche des choses » abonde Myriam, 32 ans. C’est ainsi que surgit l’idée de renverser la perspective, en dissociant les tâches accomplies de la rémunération obtenue. Autrement dit, décorréler le salaire du travail, en ne se focalisant plus sur la production et l’activité exercée, mais plutôt sur les besoins revendiqués du salarié. Le nom en découle naturellement – le « salaire au besoin » – sans qu’il ne soit inspiré d’aucune théorie ou expérience particulière. Le collectif établit pour cela son propre mode d’emploi et ses propres règles, le temps d’une expérimentation fixée à six mois à partir d’octobre 2020.

    • Si le principe du salaire unique apparaît bel et bien séduisant pour ce qu’il incarne comme valeur d’égalité, le vécu commun de cette boulangerie raconte aussi qu’il ne permet pas certaines solidarités – en l’occurrence, à l’égard de l’âge et d’une situation familiale, mais il pourrait en être de même vis-à-vis de problématiques de santé ou de handicap. Alors, salaire unique versus salaire au besoin, et si la « vérité » était entre les deux ?

      Il y a une autre question qui n’est pas abordée : et si ce n’était PAS à l’activité précise de la personne qui a ces besoins de le prendre en charge ?

      En effet, là illes font des expérimentations légitimes, car la société générale dans laquelle illes vivent ne prend pas en charge, ou mal, ces besoins. Du coup illes se rabattent sur l’entreprise où illes travaillent pour cela. C’est légitime sur le cours terme, car c’est uniquement sur ça qu’illes ont la main !

      Mais… c’est le principe de la sécu à la base : ça ne devrait surtout pas être propre à telle entreprise, mais mutualisé (et donc lissé) sur beaucoup plus de monde. Pas forcément un pays entier d’ailleurs, on peut très bien imaginer des expériences de sécu à échelle communale, régionale…

      À partir du moment où ces besoins courants et qui peuvent toucher tout le monde (enfants, maladie, chômage, etc), sont pris en charge « par la communauté » plus généralement (pays ou région ou commune, ce sont des choix très différents mais en tout cas : pas dans chaque entreprise !), et bien à l’intérieur même de telle entreprise (ou service public), le salaire peut bien rester au salaire égal.

  • Classement des grandes villes françaises les plus piétonnes
    http://carfree.fr/index.php/2021/04/13/classement-des-grandes-villes-francaises-les-plus-pietonnes

    Nos villes se transforment. Un critère intéressant est la place donnée aux #piétons. Voici le premier classement libre des grandes villes françaises les plus piétonnes. Pourquoi Libre ? Parce que Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Marche_à_pied #Ressources #france #grenoble #lille #marche #paris #projets #rennes #ville

  • Violente paix. What is violent in urban narrative ?

    Auteurs et autrices : Equipe pédagogique et étudiants du master du Master « International Development Studies (IDS) », Institut d’urbanisme et de géographie alpine et « Création artistique », UFR LLASIC
    Type : Restitution d’atelier recherche-création

    Le quartier de la Presqu’île est stratégique dans la formation de Grenoble en tant que métropole de l’innovation et a intégré l’agenda de la transition écologique des projets urbains de la métropole.
    Le cours est construit sur un atelier immersif et expérimental pour questionner les espaces de la ville et le récit de la #transition, par la #performance. Le récit hégémonique de la transition est questionné par la composition immédiate en danse, par la cartographie à partir d’#exploration_urbaine (#dérive), par le débat sur les concepts de violence, #conflit et #paix, et le rôle qu’ils jouent dans la construction de l’#imaginaire_urbain et qui informe nos interactions quotidiennes dans l’espace. Ce questionnement conduit à proposer des #contre-récits.
    Nous évoquons les situations de violence invisibilisée, d’assignation à la violence de certaines catégories de la population, d’incorporation de normes, d’écriture du #récit national et du besoin de contre-récits de la transition, de la #modernité, de l’#innovation et de l’#espace_public.

    En 2019, l’édition de cet atelier a donné lieu à un livret qui présente la démarche de l’équipe pédagogique et les productions par les étudiant·es des Master in « International Development Studies (IDS) », Institut d’urbanisme et de géographie alpine et « Création artistique », UFR LLASIC

    https://www.modop.org/portfolio-item/violente-paix
    #violente_paix #Presqu'île #Grenoble #recherche-création #violence #paix #atelier_pédagogique #ressources_pédagogiques #villes #urban_matter #géographie_urbaine #urbanisme

  • Islamophobie : deux Insoumis répondent à Émilie Chalas | Place Gre’net
    https://www.placegrenet.fr/2021/03/20/tribune-oui-il-y-a-une-haine-ou-une-peur-irrationnelle-des-musulmans-en-france/464663

    Tribune : « Oui, il y a une haine ou une peur irrationnelle des musulmans en France »
    sep article

    TRIBUNE LIBRE – Deux Insoumis de la région grenobloise ont réagi à la tribune de la députée de l’Isère Émilie Chalas consacrée aux termes “islamo-gauchisme” et “islamophobie”. Julien Ailloud, co-animateur d’Eaux-Claires Mistral Insoumis Grenoble, et Amin Ben Ali, co-animateur de Tullins insoumise, tous deux signataires de l’appel du Printemps Isérois, livrent une réplique au vitriol au point de vue de la parlementaire LREM. En novembre 2019, ils avaient déjà signé une tribune pour exprimer leur fierté concernant l’appel de la France insoumise de participer à la marche contre l’islamophobie.

    Nombreux sont les intel­lec­tuels qui ont, depuis les élec­tions pré­si­den­tielles et légis­la­tives de 2017, ana­lysé le dis­cours des “mar­cheurs”. Au-delà des angli­cismes, du voca­bu­laire type « start-up » et de la tra­di­tion­nelle langue de bois, les macro­nistes ont une spé­ci­fi­cité com­mune : celle de déstruc­tu­rer la langue et le lan­gage. La récente tri­bune d’Émilie Chalas ne déroge pas à cette mau­vaise habi­tude, à la fois médiocre et cynique.

    Les noms de deux professeurs de Sciences Po Grenoble accusés d’"islamophobie" avaient été affichés sur un mur de l’école.

    Les noms de deux pro­fes­seurs de Sciences Po Grenoble accu­sés d” »isla­mo­pho­bie » avaient été affi­chés sur un mur de l’é­cole.

    Prenant pour pré­texte l’actualité à l’IEP de Grenoble, Émilie Chalas n’analyse en rien ces évè­ne­ments. Elle s’appuie sur ce fait divers pour faire le pro­cès des tenants de l’« islamo-gau­chisme », qu’elle dit mino­ri­taires, alors que la ministre Frédérique Vidal nous par­lait « d’une société gan­gre­née » par ce mal. La réa­lité, c’est que la dis­tance entre l’extrême droite et la majo­rité par­le­men­taire s’est encore réduite, cette ana­lyse de la ministre inter­ve­nant quelques jours après que Gérald Darmanin ait trouvé Marine Le Pen insuf­fi­sam­ment pré­oc­cu­pée par l’islam, trop « molle » selon lui.

    Alors, dans le débat public, nous avons d’abord eu droit à l’utilisation du mot « isla­misme » dans son uti­li­sa­tion poli­tique, mais sans savoir qui la ministre visait. En effet, à entendre les débats par­le­men­taires sur la loi contre les sépa­ra­tismes, une femme voi­lée est une isla­miste en puis­sance mais, « en même temps », d’après le pré­sident de la République lui-même, mani­fes­ter contre les vio­lences poli­cières comme en juin 2020 est une mani­fes­ta­tion du sépa­ra­tisme… De là à pen­ser que, dans la tête de la majo­rité, tous les isla­mistes sont sépa­ra­tistes et tous les sépa­ra­tistes sont isla­mistes, il n’y a qu’un pas.

    « Un flagrant délit de contradiction » concernant le terme islamophobie

    Nous avons ici un fla­grant délit de contra­dic­tion : alors que LREM et ses alliés passent leur temps à se dire « prag­ma­tiques », ils ont en réa­lité les deux pieds dans l’idéologie, faute de prendre en compte le tra­vail sérieux des cher­cheurs et enquê­teurs, repous­sant (ou ne s’intéressant pas) aux tra­vaux uni­ver­si­taires et aux rap­ports minis­té­riels. Ces der­niers démontrent pour­tant que le pro­ces­sus de radi­ca­li­sa­tion n’est que très peu influencé par « l’islamisme poli­tique ». Il ne s’agit pas d’un déni que de le dire.

    Les recherches d’Olivier Roy, spé­cia­liste renommé de l’islam, et les rap­ports de Dounia Bouzar, res­pon­sable de la déra­di­ca­li­sa­tion sous le man­dat de François Hollande, expliquent très clai­re­ment qu’il n’existe pas de conti­nuum entre « isla­misme » et « ter­ro­risme ». Le ter­ro­risme se nour­rit de para­mètres variés et com­plexes : pen­ser que com­battre l’islamisme poli­tique suf­fi­rait à com­battre le ter­ro­risme relève soit de la naï­veté, soit de l’incompétence.

    Islamophobie : deux Insoumis répondent à Émilie Chalas. Manifestation contre l’islamophobie à Grenoble © Joël Kermabon - Place Gre’net

    Manifestation contre l’is­la­mo­pho­bie à Grenoble © Joël Kermabon – Place Gre’net

    Concernant plus pré­ci­sé­ment la tri­bune de Mme Chalas, il est ter­rible d’observer qu’une dépu­tée soit aussi légère dans l’utilisation des mots et dans le manie­ment des concepts. Nous expli­quant sans sour­ciller que le terme isla­mo­pho­bie vient de l’islam radi­cal, elle change de ver­sion dans le même texte en disant que ce terme « a été créé en 1910 par des admi­nis­tra­teurs-eth­no­logues fran­çais pour dési­gner “un pré­jugé contre l’islam” »… mais qu’il serait ins­tru­men­ta­lisé pas les isla­mistes ; et notam­ment « les frères musul­mans » qui sont, comme tout le monde sait, si influents en France.

    Il convient ici de noter que de toute sa tri­bune, Mme la dépu­tée ne men­tion­nera pas les nom­breuses orga­ni­sa­tions natio­nales et inter­na­tio­nales qui prennent au sérieux le terme et le concept d’islamophobie : Commission natio­nale consul­ta­tive des droits de l’Homme en France, Conseil de l’Europe, Conseil des droits de Homme de l’Onu, etc.

    « Face aux dominants, soutien aux dominés »

    Dans le même temps, Mme Chalas nous explique que le terme d’« islamo-gau­chiste » ne souffre d’aucune récu­pé­ra­tion poli­tique de l’extrême droite, en jus­ti­fiant qu’il fut créé par un cher­cheur du CNRS au début des années 2000 pour dési­gner le sou­tien des orga­ni­sa­tions de gauche à la lutte pales­ti­nienne. À cet ins­tant, la rigueur de notre dépu­tée ne l’interroge pas sur le fait qu’un terme inventé pour une défi­ni­tion pré­cise soit uti­li­sée pour dénon­cer tout autre chose, ou encore que cette expres­sion ait été en som­meil pen­dant des années, absente du débat public jusqu’à ce que les poli­ti­ciens et médias d’extrême droite ne la remettent en cir­cu­la­tion. C’est au mieux un manque de pré­ci­sion et, au pire, une mani­pu­la­tion poli­tique gros­sière…

    Pour les signataires de la tribune, Émilie Chalas "manque de rigueur scientifique et méthodologique" © Corentin Bemol - Place Gre’net

    Pour les signa­taires de la tri­bune, Émilie Chalas « manque de rigueur scien­ti­fique et métho­do­lo­gique ». © Corentin Bemol – Place Gre’net

    Bien entendu, il ne sera fait aucune men­tion du fait que la Conférence des pré­si­dents d’université (CPU) a refusé l’emploi de ce terme, tout comme le CNRS lui-même dans un com­mu­ni­qué inti­tulé « L”“islamo-gauchisme”n’est pas une réa­lité scien­ti­fique ».

    Il n’est pas néces­saire d’être dépu­tée pour sai­sir que la prise de posi­tion d’une ins­ti­tu­tion pèse plus lourd qu’un seul de ses cher­cheurs dont le terme a été gal­vaudé depuis sa créa­tion.

    Cette tri­bune d’Émilie Chalas aura au moins per­mis quelques avan­cées. Nous savons main­te­nant qu’en plus de per­ver­tir les mots, les macro­nistes souffrent d’un défaut consé­quent de rigueur scien­ti­fique et métho­do­lo­gique, dévoi­lant au grand jour leur absence de colonne ver­té­brale intel­lec­tuelle. Et alors que le monde entier com­mé­more les deux ans de l’attentat de Christchurch contre deux mos­quées, Mme Chalas choi­sit cette séquence pour nier l’islamophobie, mal­gré 51 vic­times cau­sées par Brenton Tarrant, par ailleurs dona­teur et « membre bien­fai­teur » de l’association récem­ment dis­soute Génération iden­ti­taire.

    En ce qui nous concerne, une chose est cer­taine : oui, il y a une haine et/ou une peur irra­tion­nelle des musul­mans et des musul­manes en France, quel que soit le terme pour l’exprimer. Le fait que plu­sieurs médias et membres du per­son­nel poli­tique les pointent régu­liè­re­ment pour cible n’y est pas étran­ger. Il ne s’agit pas d’« islamo-gau­chisme » que de le dire, mais sim­ple­ment de rendre compte des ten­sions qui tra­versent notre société, comme l’a récem­ment rap­pelé un son­dage dont 43 % des répon­dants trouvent qu’il y a trop de musul­mans en France. Et face à ce constat, nous nous tenons à la ligne que notre famille poli­tique à tou­jours tenue : face aux domi­nants, sou­tien aux domi­nés !

    Julien Ailloud & Amin Ben Ali

    #Islamophobie #Grenoble

    • Soutien du CNFG au laboratoire Pacte et à sa directrice

      Depuis près de deux semaines maintenant, le laboratoire Pacte à Grenoble et sa directrice font l’objet d’une campagne de harcèlement, d’intimidations, de menaces diverses, allant jusqu’à des menaces de mort, sur les réseaux sociaux. Ce type d’attaques, alimenté également par voie de presse, est non seulement une atteinte aux libertés académiques, qui supposent la possibilité d’échanges ouverts dans le cadre précis et rigoureux du dialogue universitaire, mais constitue également des actes extrêmement graves qui touchent directement à la sécurité même de nos collègues. Comme nous l’avons déjà souligné dans notre précédent communiqué du vendredi 12 mars, cette affaire s’inscrit dans un contexte plus général de tensions exacerbées autour des débats universitaires, qui font aujourd’hui l’objet d’interventions et de pressions inédites, sur le plan politique comme médiatique.

      Dans ce cadre, le Comité National Français de Géographie souhaite donc d’abord adresser tout son soutien à l’équipe de Pacte, laboratoire pluridisciplinaire et pluraliste, dont la qualité du travail est reconnue tant au niveau national qu’international, et à notre collègue Anne-Laure Amilhat Szary, ancienne présidente de la Commission de Géographie politique et de Géopolitique et membre active du Comité, dont la probité et la valeur ne sont pas à prouver. Ensuite, nous exprimons à nouveau notre inquiétude sur les dérives actuelles, aggravées par les déclarations récentes de Mme Frédérique Vidal remettant profondément en question des champs entiers de recherches en sciences humaines et sociales.

      En tant qu’association professionnelle regroupant des enseignant.es et des chercheur.es dans le champ de la géographie, nous appelons vivement à ce que des solutions soient trouvées pour rétablir des conditions de travail sereines pour l’ensemble des chercheurs. Celles-ci passeront nécessairement par la possibilité d’un dialogue libre et apaisé au sein de la communauté académique, que le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche comme toutes les autres institutions universitaires et de la recherche se doivent de garantir.

      Le bureau du CNFG

      Reçu par mail, le 19.03.2021

    • 19 mars 2021 – Communiqué du laboratoire Passages

      Les membres de l’Unité Mixte de Recherche Passages, laboratoire pluridisciplinaire de sciences sociales, ayant pris connaissance des violentes attaques verbales dont est victime depuis près de deux semaines - y compris par voie de presse - la directrice de l’UMR Pacte (Grenoble), explicitement menacée de mort sur les réseaux sociaux, expriment leur soutien le plus vif à leur collègue. Ils étendent ce soutien à l’ensemble du laboratoire Pacte, dont la haute qualité des travaux est connue et reconnue.

      Dans la foulée de la section de géographie du Conseil National des Universités (CNU) et du Comité national français de géographie (CNFG), et reprenant ici leurs mots, l’UMR Passages dénonce le climat hostile qui s’installe depuis plusieurs semaines à la suite des propos du Ministre de l’éducation nationale en novembre 2020 et de la Ministre de l’enseignement supérieur en février dernier, unanimement dénoncés par la Conférence des Président.e.s d’Universités (CPU), le CNRS et d’autres organisations représentatives du monde académique.

      Le laboratoire exprime sa très vive inquiétude face à ces attaques d’une extrême gravité, qui visent l’ensemble de la communauté scientifique et menacent l’indépendance de l’enseignement supérieur et de la recherche français ainsi que la place des sciences dans notre société.

      Reçu par email via la mailing-list geotamtam

    • [IGU-CPG] Statement of Solidarity with French geographers and academics

      Dear colleagues,

      As many academics around the world we have followed with great concern the political debate in France where members of the government, including the Minister of Education and the Minister of Higher Education, and members of the National Assembly have been attacking the social sciences and the humanities at the university and more specifically scholars working in the field of gender studies, critical race theory and postcolonial studies.

      These attacks have been criticized by many official instances including the Conseil national des universités CNU (the national agency supervising the careers of academics in France and organized in disciplinary sections), the Centre national de la recherche scientifique CNRS (the National Centre for Scientific Research), the Conférence des présidents d’université CPU (the Conference of University Presidents), professional associations such as the Comité national français de géographie CNFG (the French National Geography Commission), trade unions and many collective initiatives.

      These collective attacks have intensified since October. Recently we were made aware of the inadmissible attacks suffered by fellow teachers and researchers affiliated to several French universities (Angers, Grenoble, Sorbonne University, Tours and elsewhere). Geographers included.

      We want to call your attention to these attacks and express our solidarity with our French colleagues and our support of the Geography Section of the Conseil national des universités (CNU) and the Comité national français de géographie (CNFG.)

      Both sent a strong and clear message of support to colleagues who have been personally targeted, especially to Anne-Laure Amilhat Szary, who has been receiving countless hate messages and death threats following a mediatized conflict in which she is involved as director of the PACTE laboratory at the Université Grenoble Alpes. Anne-Laure is a political geographer and an internationally renowned border scholar. She is also a member of the steering committee of the Commission on Political Geography of the International Geographical Union.

      We therefore want also to circulate and support the message of French geographers. The CNU Geography Section and the CNFG have denounced the hostile climate which has been setting in for several weeks following the remarks of the Minister of National Education in November 2020 and of the Minister of Higher Education in February 2021, unanimously denounced by the CPU, the CNRS and other organizations representative of the academic world. Through these extremely serious attacks, the entire scientific community is targeted. It is not only the independence, transparency and quality of higher education and research that are called into question, it is also the place of the university in our society that is threatened.

      You will find additional information in English and in French, including the message of the Comité National Français de Géographie (CNFG) at bottom of this message.

      Kind regards,

      Virginie Mamadouh (University of Amsterdam, The Netherlands) and Adriana Dorfman (UFRGS, Brazil)

      Co-Chairs of the Commission on Political Geography of the International Geography Union.

      –—

      Some reviews of the situation and statements in English

      https://www.nouvelobs.com/idees/20210317.OBS41524/nous-voulons-exprimer-ici-notre-solidarite-avec-les-universitaires-franca

      International Statement of Solidarity with Decolonial Academics and Activists in France (google.com)

      https://www.theguardian.com/commentisfree/2021/mar/12/academics-french-republic-macron-islamo-leftism

      https://academeblog.org/2021/01/05/academic-freedom-under-attack-in-france

      https://www.sv.uio.no/c-rex/english/news-and-events/right-now/2021/concern-inside-french-academia.html

      https://www.cnrs.fr/en/islamo-leftism-not-scientific-reality-0

      if you read French see additional documents:

      https://academia.hypotheses.org/31564

      https://seenthis.net/messages/902062

      https://www.soundofscience.fr/2648

      http://www.cpu.fr/actualite/islamo-gauchisme-stopper-la-confusion-et-les-polemiques-steriles

      https://twitter.com/CP_Cnu/status/1362061027517603840

      And about the situation in Grenoble

      https://www.mediapart.fr/journal/france/110321/accusations-d-islamophobie-la-direction-de-sciences-po-grenoble-laisse-le-

      https://seenthis.net/messages/905509 and https://www.pacte-grenoble.fr

      Reçu par mail le 19 mars 2021

    • Solidarietà a #Rachele_Borghi, Anne-Laure Amilhat-Szary e supporto alla libertà di pensiero e di ricerca

      Desideriamo esprimere la solidarietà delle geografe e dei geografi italiani alle ricercatrici e ai ricercatori bersaglio delle recenti dichiarazioni di alcuni membri del Governo francese tese a minare la libera pratica della ricerca scientifica e della produzione della conoscenza.

      I gravi attacchi indirizzati a colleghe e colleghi delle istituzioni culturali e di ricerca francesi (fra cui le Università di Angers, Grenoble, Sorbonne, Tours), colpiscono in realtà l’insieme della comunità scientifica internazionale e appaiono come un tentativo di ridurre l’indipendenza della scienza e imbavagliare la generazione e la circolazione del libero pensiero.

      Le accuse muovono, in particolare, verso i posizionamenti critici della ricerca contemporanea internazionale e agli approcci delle correnti critiche anti/; de/ e post/coloniali, anti-razziste, di genere, femministe e intersezionali. Esprimiamo piena solidarietà a Anne-Laure Amilhat-Szary, minacciata di morte nel suo ruolo di direttrice del laboratorio “Pacte”, e a Rachele Borghi*, geografa colpita personalmente dall’aggressività dell’oltranzismo per le sue posizioni scientifiche e metodologiche espresse in alcune sue opere, peraltro pienamente riconosciute e validate scientificamente e internazionalmente.

      Sostenendo queste colleghe intendiamo ribadire l’importanza della diversità degli approcci in geografia (come del resto in tutta la scienza) e intendiamo tutelare gli apporti che la geografia critica, quella femminista e di genere conferiscono alla conoscenza del mondo contemporaneo.

      * Rachele Borghi è stata componente del Comitato direttivo A.Ge.I., eletta nel 2009

      https://www.ageiweb.it/eventi-e-info-per-newsletter/solidarieta-a-rachele-borghi-anne-laure-amilhat-szary-e-supporto-alla-libert

    • Attaques inadmissibles contre des collègues universitaires

      Les membres de la section géographie du CNU ont eu connaissance des attaques inadmissibles dont sont victimes des collègues enseignant.es chercheur.ses dans plusieurs établissements (Angers, Grenoble, Sorbonne Université, Tours et ailleurs). La section géographie du CNU envoie un message de soutien fort et clair à ces collègues, tout particulièrement à Anne-Laure Amilhat-Szary, menacée de mort dans le cadre de ses fonctions de directrice du laboratoire Pacte.

      La section géographie dénonce le climat hostile qui s’installe depuis plusieurs semaines à la suite des propos du ministre de l’éducation nationale en novembre 2020 et de la ministre de l’enseignement supérieur en février dernier, unanimement dénoncés par la CPU, le CNRS et d’autres organisations représentatives du monde académique. A travers ces attaques d’une extrême gravité, c’est l’ensemble de la communauté scientifique qui est visée. Ce n’est pas seulement l’indépendance, la transparence et la qualité de l’enseignement supérieur et de la recherche qui sont remises en cause, c’est aussi la place des sciences dans notre société qui est menacée.

      Le bureau de la section géographie du CNU

      Reçu par mail, le 18.03.2021 via la mailing-list geotamtam

    • Motion de soutien de l’UR Discontinuités à l’UMR Pacte

      Les membres de l’Unité de Recherche Discontinuités, laboratoire de géographie de l’Université d’Artois ont pris connaissance des violentes attaques verbales dont sont victimes depuis deux semaines – y compris par voie de presse – des membres de l’UMR Pacte (Grenoble), notamment sa directrice et une autre enseignante-chercheure, explicitement menacées de mort sur les réseaux sociaux. Ils expriment leur soutien le plus vif à leurs collègues. Ils étendent ce soutien à l’ensemble du laboratoire Pacte, dont les travaux sont connus et reconnus pour leur qualité.

      Dans la foulée de la section de géographie du Conseil National des Universités (CNU), du Comité national français de géographie (CNFG), de la section 39 du CNRS et de l’UMR Passages, et reprenant ici leurs mots, l’UR Discontinuités dénonce le climat délétère qui s’installe depuis plusieurs semaines à la suite des propos du Ministre de l’éducation nationale en novembre 2020 et de la Ministre de l’enseignement supérieur en février dernier et qui ont dénoncé par la Conférence des Président.e.s d’Universités (CPU), le CNRS et d’autres organisations représentatives du monde académique.

      Le laboratoire exprime sa très vive inquiétude face à ces attaques d’une extrême gravité, qui visent l’ensemble de la communauté scientifique et menacent l’indépendance de l’enseignement supérieur et de la recherche français ainsi que la place des sciences dans notre société.

      reçu via la mailing-list GeoTamTam, le 24.03.2021

    • Motion de soutien de UMR LADYSS à l’UMR PACTE

      Le Ladyss exprime son soutien ferme et entier soutien aux trop nombreux collègues qui sont attaqués pour avoir exprimé de différentes manières leur attachement aux libertés académiques et s’être engagé dans des recherches sur les inégalités et les rapports de domination qui structurent les sociétés.
      Nous adressons en particulier notre soutien au laboratoire PACTE et à sa directrice Anne-Laure Amilhat Szary, non seulement agressées verbalement, mais elle-même menacée de mort. Comme l’écrit PACTE « parler d’“islamo-gauchisme” est un débat initié par l’extrême droite et aujourd’hui repris de façon abusive et instrumentalisée par des membres du gouvernement. Ce mot fait un amalgame opportuniste entre d’une part analyser scientifiquement les discriminations à l’œuvre dans la société et, d’autre part, faire le lit du terrorisme. Ce terme n’est en aucun cas un concept scientifique. »
      Ne pas laisser les sciences humaines et sociales mener leur recherche, selon une pluralité de méthodes, de concepts et de paradigmes, mettre en pâture des chercheuses et des chercheurs en dénigrant le caractère scientifique de leurs travaux au prétexte qu’ils dénoncent des ordres en puissance, est contraire aux principes qui régissent notre société, et notre République.
      Nous associant à nombre de laboratoires et instances collégiales de l’ESR, nous dénonçons l’insupportable climat qui règne suite aux propos des Ministres de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, unanimement dénoncés par les instances représentant notre profession.
      Nous pourrions considérer que cette logique de petites phrases insidieuses n’est là que pour détourner l’attention du rejet massif exprimé depuis un an par la profession sur l’orientation actuelle que prend la politique en matière d’enseignement supérieur et de recherche, maltraitant l’emploi, les conditions d’étude, les libertés académiques et l’indépendance de la recherche.
      Mais ces attaques sont d’une gravité extrême, elles libèrent des forces délétères qui habitent nos sociétés. Elles visent d’abord une partie critique des SHS, puis progressivement toute la communauté de l’enseignement supérieur et de la recherche. Il est grand temps que nos plus hautes autorités, à commencer par les ministères de tutelle et le CNRS aient non seulement les mots, mais aussi les actes pour défendre les chercheurs et les chercheuses, et l’indépendance de la recherche qui sont des ferments de la démocratie.

      reçu via la mailing-list GeoTamTam, le 30.03.2021

    • Motion de la Commission de géographie critique du CNFG à propos des attaques indignes ayant visé nos collègues Rachele Borghi et Anne-Laure Amilhat Szary

      Motion à propos des attaques indignes ayant visé nos collègues #Rachele_Borghi et Anne-Laure Amilhat Szary, et plus largement, à propos de la détérioration de la conversation scientifique

      A la suite de la section de géographie du Conseil National des Universités (CNU), du Comité national français de géographie (CNFG), de la section 39 du CNRS, de l’UMR Passages et de l’Unité de Recherche Discontinuités, la Commission de géographie critique du CNFG souhaite exprimer son soutien à Rachele Borghi et Anne-Laure Amilhat Szary.

      Dans un contexte préoccupant de dénigrement de certains courants de recherche en sciences humaines et sociales dont plusieurs organisations représentatives du monde académique se sont alarmées, notre collègue Rachele Borghi, géographe à Sorbonne Université, a récemment fait l’objet à plusieurs reprises d’attaques indignes et infondées dans les médias[1] contre lesquelles nous nous élevons avec force. De fait, ces attaques, bien qu’émanant de pair·e·s, ne portent jamais sur la rigueur de la démarche de recherche elle-même mais visent la personne et tentent de décrédibiliser son champ d’étude. Face à ces attaques sans fondement, nous souhaitons donc témoigner que la créativité, la rigueur et l’éthique scientifiques de Rachele Borghi ne font aucun doute, ni pour celles et ceux qui ont travaillé avec elle, ni pour celles et ceux qui, depuis le début de sa carrière, ont réalisé des évaluations véritablement scientifiques de ses travaux.

      Nous avons également pris connaissance des violentes attaques verbales dont sont victimes depuis deux semaines des membres de l’UMR Pacte (Grenoble), notamment sa directrice Anne-Laure Amilhat Szary, explicitement menacée de mort sur les réseaux sociaux. Nous exprimons notre soutien le plus vif à nos collègues et au laboratoire Pacte, dont les travaux sont connus et reconnus pour leur qualité.

      Nous souhaitons également reprendre à notre compte les quelques principes de travail qui ont été rappelés par la motion du 8 mars 2021 de la section 39 du CNRS : « un principe de bienveillance vis-à-vis de toutes les démarches de recherche novatrices satisfaisant aux règles de la rigueur scientifique ; un principe de pluralité épistémologique s’opposant à toute forme de dogmatisme, fût-il scientifique ; et une exigence de réflexivité, qui nous paraît aujourd’hui plus que jamais essentielle à toute démarche de recherche ».

      La Commission de géographie critique du CNFG

      Motion adoptée le 24 mars 2021

      73% de votants : 96% oui, 4% non, 0 abstention

      24 votants sur 33 : 23 oui, 1 non

      –-> reçu par mail via la mailing-list geotamtam, le 02.04.2021

    • Statement of support with our French colleagues at PACTE / Message de soutien aux collègues français de PACTE.

      For the last few months, we have witnessed the growing tensions of political debates in France. Ultimately, these tensions have resulted in members of the French government (notably the Minister of National Education, the Minister of Higher Education and Research, and elected members of the National Assembly) attacking members of the French scientific community who critically examine questions such as gender, race, or postcoloniality.

      These attacks have triggered a strong reaction on the part of the scientific community, particularly geographers. They have been condemned at the highest instances, in France and abroad, for example, by the Centre National de la Recherche Scientifique, the Conférence des présidents d’université, le Conseil National des Universités or the International Geography Union.

      We at ACME stand by our French colleagues who have been at the receiving end of this vicious abuse. We want to show our solidarity, particularly towards Anne-Laure Amilhat-Szary, an internationally recognized geographer and director of the PACTE laboratory at the CNRS and the Université Grenoble Alpes. Anne-Laure has been the victim of a coordinated online harassment campaign and has received numerous death threats. This is unacceptable.

      We denounce these grave attacks that target not just individuals whose work we respect and admire, but also a research lab whose history is deeply intertwined with that of our journal. PACTE colleagues have published work of outstanding quality in ACME. Our friend and colleague, Myriam Houssay-Holzschuch (Professor of Geography and member of PACTE), was a member of our Editorial Collective for over a decade. Our journal is what it is today thanks to her dedication, scientific rigour, and professional ethic.

      As critical geographers and members of the global scientific community, we refuse, in the strongest possible terms, any attempt at judging, delegitimizing, or intimidating our colleagues, be it from the French government or from militant groups who oppose critical research.

      For more information and to learn of ways to support our colleagues, please see the links below.

      In solidarity,

      The ACME Editorial Collective.

      In English :

      https://academeblog.org/2021/01/05/academic-freedom-under-attack-in-france

      https://www.sv.uio.no/c-rex/english/news-and-events/right-now/2021/concern-inside-french-academia.html

      https://www.theguardian.com/commentisfree/2021/mar/12/academics-french-republic-macron-islamo-leftism

      https://www.cnrs.fr/en/islamo-leftism-not-scientific-reality-0

      In French :

      https://www.nouvelobs.com/idees/20210317.OBS41524/nous-voulons-exprimer-ici-notre-solidarite-avec-les-universitaires-franca

      https://academia.hypotheses.org/31564

      https://www.soundofscience.fr/2648

      http://www.cpu.fr/actualite/islamo-gauchisme-stopper-la-confusion-et-les-polemiques-steriles

      https://www.mediapart.fr/journal/france/110321/accusations-d-islamophobie-la-direction-de-sciences-po-grenoble-laisse-le-

      https://www.cnrs.fr/comitenational/doc/motions/P21/S39_motion_attaques_Rachele_Borghi_et_deterioration_conversation_scientifique.p

      https://www.cnrs.fr/comitenational/doc/motions/P21/S39_motion_soutien_Anne-Laure_Amilhat_Szary.pdf

      https://acme-journal.org/index.php/acme/announcement/view/78

    • #PGSG Statement of Solidarity with French Geographers

      The Political Geography Specialty Group (PGSG) of the American Association of Geographers expresses concern over the recent erosion of academic freedom in France. We are particularly dismayed by public, personal attacks on the prominent political geographer Anne-Laure Amilhat Szary. Professor Amilhat Szary is a former board member of the PGSG and is currently the head of the Pacte Social Science Research Center at Grenoble Alpes University.

      The PGSG denounces the personal attacks against Professor Amilhat Szary and stands in solidarity with all French academics who are targeted for supposed “Islamo-leftist” beliefs.

      For more information on the situation in France, these resources are available:

      In English:

      https://www.theguardian.com/commentisfree/2021/mar/12/academics-french-republic-macron-islamo-leftism

      https://www.mediapart.fr/en/journal/france/220321/how-islamophobia-row-erupted-french-political-sciences-school

      In French:

      https://www.liberation.fr/politique/islamophobie-ou-islamo-gauchisme-lindignation-a-geometrie-variable-de-fre

      https://academia.hypotheses.org/31564

      Additionally, there is a petition available for concerned academics to sign, this petition has not been endorsed by the PGSG:

      https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSc46U844ETt0fBsq-6v9n1pcaVIx_U8LLMiU16VpMo5NwgU_w

      –-> via la mailing-list Political Geography Specialty Group, le 31.03.2021

    • Motion votée au dernier conseil de laboratoire du Centre Max Weber, concernant les attaques subies par de nombreuses-x collègues et dans le contexte du climat délétère suscité par les propos des ministres Blanquer et Vidal


      –-> reçu via la mailing-list geotamtam, le 8 avril 2021

    • IGU Statement in support of the community of geographers in France

      IGU Statement in support of the community of geographers in France

      Dear IGU Colleagues

      The International Geographical Union has issued a public statement (English - https://igu-online.org/wp-content/uploads/2021/03/ISC_GU_AHCRDM_Policy-Brief-1.pdf - and French - https://igu-online.org/wp-content/uploads/2021/03/IGU-support-for-French-geographers-Francais.pdf -) in which we highlight our position in relation to academic freedom. Although academic freedom is compromised in a number of countries around the world, we have taken the decision, at the request of the chair of the French National Committee, to speak out against the unfortunate developments at Universities in France that violate the principles outlined by the International Science Council (ISC) Committee for Freedom and Responsibility in Science1 which, as full Union members of the ISC, we stand by.

      The latest communiqués from the French National Committee of Geography (CNFG) may be found here:
      https://www.cnfg.fr/soutien-aux-recherches-en-geographie-feministe
      https://www.cnfg.fr/5919-2

      Professor Michael E Meadows
      President: International Geographical Union 2020-24

      https://igu-online.org/igu-statement-in-support-of-the-community-of-geographers-in-france

  • L’#enseignement_numérique ou le supplice des Danaïdes. Austérité, surveillance, désincarnation et auto-exploitation

    Où l’on apprend comment les étudiants en #STAPS de #Grenoble et #Saint-Étienne ont fait les frais de la #numérisation - #déshumanisation de l’#enseignement bien avant l’apparition du coronavirus. Et comment ce dernier pourrait bien avoir été une aubaine dans ce processus de #destruction programmé – via notamment la plate-forme #FUN (sic).

    Les #plateformes_numériques d’enseignement ne datent pas de la série quasiment continue de confinements imposés aux universités depuis mars 2020. Enseignante en géographie à l’Université Grenoble Alpes, je constate le développement croissant d’« outils numériques d’enseignement » dans mon cadre de travail depuis plus d’une dizaine d’années. En 2014, une « #licence_hybride », en grande majorité numérique, est devenue la norme à Grenoble et à Saint-Étienne dans les études de STAPS, sciences et techniques des activités physiques et sportives. En 2020, tous mes enseignements sont désormais numériques à la faveur de l’épidémie. Preuves à l’appui, ce texte montre que le passage total au numérique n’est pas une exceptionnalité de crise mais une #aubaine inédite d’accélération du mouvement de numérisation global de l’#enseignement_supérieur en France. La #souffrance et les dégâts considérables que provoque cette #numérisation_de_l’enseignement étaient aussi déjà en cours, ainsi que les #résistances.

    Une politique structurelle de #transformation_numérique de l’enseignement supérieur

    La licence hybride de l’UFR STAPS à Grenoble, lancée en 2014 et en majorité numérique, autrement dit « à distance », est une des applications « pionnières » et « innovantes » des grandes lignes stratégiques du ministère de l’Enseignement supérieur en matière d’enseignement numérique définies dès 2013. C’est à cette date que la plateforme FUN - #France_Université_Numérique [1] -, financée par le Ministère, a été ouverte, regroupant des #MOOC - Massive Open Online Courses - ayant pour but d’« inciter à placer le numérique au cœur du parcours étudiant et des métiers de l’enseignement supérieur et de la recherche [2] » sous couvert de « #démocratisation » des connaissances et « #ouverture au plus grand nombre ». De fait, la plateforme FUN, gérée depuis 2015 par un #GIP - #Groupe_d’Intérêt_Public [3] -, est organisée autour de cours gratuits et en ligne, mais aussi de #SPOC -#Small_Private_Online_Course- diffusés par deux sous-plateformes : #FUN-Campus (où l’accès est limité aux seuls étudiant·e·s inscrit·e·s dans les établissements d’enseignement qui financent et diffusent les cours et doivent payer un droit d’accès à la plateforme) et #FUN-Corporate (plate-forme destinée aux entreprises, avec un accès et des certifications payants). En 2015, le ministère de l’Enseignement supérieur présentait le nouveau « #GIP-FUN » et sa stratégie pour « mettre en place un modèle économique viable en développant de nouveaux usages de cours en ligne » avec :

    - une utilisation des MOOC en complément de cours sur les campus, voire en substitution d’un #cours_magistral, selon le dispositif de la #classe_inversée ;
    - une proposition de ces #cours_en_ligne aux salariés, aux demandeurs d’emploi, aux entreprises dans une perspective de #formation_continue ;
    – un déploiement des plateformes en marques blanches [4]

    Autrement dit, il s’agit de produire de la sur-valeur à partir des MOOC, notamment en les commercialisant via des #marques_blanches [5] et des #certifications_payantes (auprès des demandeurs d’emploi et des entreprises dans le cadre de la formation continue) et de les diffuser à large échelle dans l’enseignement supérieur comme facteur de diminution des #coûts_du_travail liés à l’#encadrement. Les MOOC, dont on comprend combien ils relèvent moins de l’Open Source que de la marchandise, sont voués aussi à devenir des produits commerciaux d’exportation, notamment dans les réseaux postcoloniaux de la « #francophonie [6] ». En 2015, alors que la plateforme FUN était désormais gérée par un GIP, vers une #marchandisation de ses « produits », était créé un nouveau « portail de l’enseignement numérique », vitrine de la politique du ministère pour « déployer le numérique dans l’enseignement supérieur [7] ». Sur ce site a été publié en mars 2016 un rapport intitulé « MOOC : À la recherche d’un #business model », écrit par Yves Epelboin [8]. Dans ce rapport, l’auteur compare en particulier le #coût d’un cours classique, à un cours hybride (en présence et via le numérique) à un cours uniquement numérique et dresse le graphique suivant de rentabilité :

    Le #coût fixe du MOOC, à la différence du coût croissant du cours classique en fonction du nombre d’étudiants, suffit à prouver la « #rentabilité » de l’enseignement numérique. La suite du document montre comment « diversifier » (depuis des partenariats publics-privés) les sources de financement pour rentabiliser au maximum les MOOC et notamment financer leur coût de départ : « la coopération entre les universités, les donateurs, des fonds spéciaux et d’autres sources de revenus est indispensable ». Enfin, en octobre 2019, était publié sur le site du ministère de l’Enseignement supérieur un rapport intitulé « #Modèle_économique de la transformation numérique des formations dans les établissements d’enseignement supérieur [9] », écrit par Éric Pimmel, Maryelle Girardey-Maillard et Émilie‐Pauline Gallie, inspecteurs généraux de l’éducation, du sport et de la recherche. Le rapport commence par le même invariable constat néolibéral d’#austérité : « croissance et diversité des effectifs étudiants, concurrence nationale et internationale, égalité d’accès à l’enseignement supérieur dans les territoires et augmentation des coûts, dans un contexte budgétaire contraint », qui nécessitent donc un développement généralisé de l’enseignement numérique. La préconisation principale des autrices·teurs du rapport tient dans une « réorganisation des moyens » des universités qui :

    « consiste notamment à réduire le volume horaire des cours magistraux, à modifier les manières d’enseigner (hybridation, classes inversées...) et à répartir différemment les heures de cours, voire d’autres ressources, comme les locaux par exemple. Les économies potentielles doivent être chiffrées par les établissements qui devront, pour ne pas se voir reprocher de dégrader les conditions d’enseignement, redéployer ces montants dans les équipements ou le développement de contenus pédagogiques. »

    Autrement dit encore, pour financer le numérique, il s’agit de « redéployer » les moyens en encadrement humain et en locaux, soit les moyens relatifs aux cours « classiques », en insistant sur la dimension « pédagogique » du « redéploiement » pour « ne pas se voir reprocher de dégrader les conditions d’enseignement ». Le financement du numérique dans l’enseignement universitaire par la marchandisation des MOOC est aussi envisagé, même si cette dernière est jugée pour l’instant insuffisante, avec la nécessité d’accélérer les sources de financement qu’ils peuvent générer : « Le développement de nouvelles ressources propres, tirées notamment de l’activité de formation continue ou liées aux certificats délivrés dans le cadre des MOOCs pourrait constituer une voie de développement de ressources nouvelles. » Un programme « ambitieux » d’appel à « #flexibilisation des licences » a d’ailleurs été lancé en 2019 :

    Au‐delà de la mutualisation des ressources, c’est sur la mutualisation des formations qu’est fondé le projet « #Parcours_Flexibles_en_Licence » présenté par la mission de la pédagogie et du numérique pour l’enseignement supérieur (#MIPNES / #DGESIP) au deuxième appel à projets du #fonds_pour_la_transformation_de_l’action_publique (#FTAP) et financé à hauteur de 12,4 M€ sur trois ans. La mission a retenu quatre scénarios qui peuvent se combiner :

    - l’#hybridation d’une année de licence ou le passage au #tout_numérique ;

    - la transformation numérique partielle de la pédagogie de l’établissement ;

    - la #co‐modalité pour répondre aux contraintes ponctuelles des étudiants ;

    - les MOOCS comme enjeu de visibilité et de transformation.

    Le ministère a pour ambition, depuis 2013 et jusqu’à aujourd’hui, « la transformation numérique partielle de la pédagogie des établissements ». Les universités sont fermées depuis quasiment mars 2020, avec une courte réouverture de septembre à octobre 2020. L’expérience du passage au numérique, non plus partiel, mais total, est en marche dans la start-up nation.

    Nous avons déjà un peu de recul sur ce que l’enseignement numérique produit comme dégâts sur les relations d’enseignement, outre la marchandisation des connaissances qui remet en cause profondément ce qui est enseigné.

    A Grenoble, la licence « pionnière » de STAPS- Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives

    En 2014 et dans le cadre des politiques financières décrites précédemment, était lancée à Grenoble une licence « unique en son genre » de STAPS- Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives dont voici le fonctionnement :

    Les universités Grenoble-Alpes et Jean-Monnet-Saint-Étienne proposent une licence STAPS, parcours « entraînement sportif », unique en son genre : la scolarité est asynchrone, essentiellement à distance, et personnalisée.

    Cette licence s’appuie sur un dispositif de formation hybride : les étudiant·e·s s’approprient les connaissances chez eux, à leur rythme avant de les manipuler lors de cours en présentiel massés.

    Le travail personnel à distance s’appuie sur de nouvelles pédagogies dans l’enseignement numérique : les cours #vidéos, les #screencasts, #quizz et informations complémentaires s’articulent autour de #parcours_pédagogiques ; des sessions de #classe_virtuelle sont également organisées à distance [10].

    Dès 2017, des enseignant·e·s de STAPS faisaient paraître un texte avec la section grenobloise du syndicat FSU - Fédération Syndicale Unitaire - intitulé « Les STAPS de Grenoble sont-ils un modèle à suivre ? ». Les auteur·trice·s expliquaient que, en 2014, la présidence de l’université avait instrumentalisé un « dilemme impossible : “la pédagogie numérique ou la limitation d’accueil” ». Il s’agit ici d’un exemple significatif de technique néolibérale de capture de l’intérêt liée à la rhétorique de l’#austérité. Ce même non-choix a été appliqué dans l’organisation de la #PACES à Grenoble, première année de préparation aux études de médecine : numérique ou limitation drastique des étudiant·e·s accueilli·e·s. La tierce voie, toujours écartée, est évidemment celle de recruter plus d’enseignant·e·s, de personnels administratifs, de réduire les groupes d’amphithéâtres, de construire des locaux qui permettent à des relations d’enseignement d’exister. En 2017, les enseignant·e·s de STAPS constataient, effectivement, que « l’enseignement numérique permet(tait) d’accueillir beaucoup de monde avec des moyens constants en locaux et personnels enseignants titulaires (postes) ; et même avec une diminution des #coûts_d’encadrement ». Elles et ils soulignaient dans le même temps que le niveau d’#épuisement et d’#isolement des enseignant·e·s et des étudiant·e·s était inédit, assorti d’inquiétudes qui résonnent fortement avec la situation que nous traversons aujourd’hui collectivement :

    —Nous craignons que le système des cours numérisés s’accompagne d’une plus grande difficulté à faire évoluer les contenus d’enseignements compte tenu du temps pour les réaliser.
    — Nous redoutons que progressivement les cours de L1 soient conçus par un seul groupe d’enseignants au niveau national et diffusé dans tous les UFR de France, l’enseignant local perdant ainsi la main sur les contenus et ceux-ci risquant de se rigidifier.
    — Un certain nombre de travaux insistent sur le temps considérable des jeunes générations accrochées à leur smartphone, de 4 à 6 heures par jour et signalent le danger de cette pratique pour la #santé physique et psychique. Si s’ajoutent à ces 4 à 6 heures de passe-temps les 3 ou 4 heures par jour de travail des cours numériques sur écran, n’y a-t-il pas à s’inquiéter ?
    — Si les étudiants de L1 ne sont plus qu’une douzaine d’heures par semaine à l’université pour leurs cours, qu’en est-il du rôle de #socialisation de l’université ?

    (…)

    Il est tout de même très fâcheux de faire croire qu’à Grenoble en STAPS en L1, avec moins de moyens humains nous faisons aussi bien, voire mieux, et que nous ayons trouvé la solution au problème du nombre. Il serait plus scrupuleux d’exposer que :

    — nous sommes en difficulté pour défendre la qualité de nos apprentissages, que sans doute il y a une perte quant aux compétences formées en L1 et que nous devrons compenser en L2, L3, celles-ci. Ce qui semble très difficile, voire impossible ;
    — le taux de réussite légèrement croissant en L1 se fait sans doute à ce prix et qu’il est toujours faible ;
    — nous nous interrogeons sur la faible participation de nos étudiants au cours de soutien (7 % ) ;
    — nous observons que les cours numériques n’ont pas fait croître sensiblement la motivation des étudiants [11].

    Ces inquiétudes, exprimées en 2017, sont désormais transposables à large échelle. Les conditions actuelles, en période de #confinement et de passage au tout numérique sur fond de #crise_sanitaire, ne sont en effet ni « exceptionnelles », ni « dérogatoires ». Ladite « #exceptionnalité de crise » est bien plus l’exacerbation de ce qui existe déjà. Dans ce contexte, il semble tout à fait légitime de s’interroger sur le très probable maintien de l’imposition des fonctionnements généralisés par temps de pandémie, aux temps « d’après », en particulier dans le contexte d’une politique très claire de transformation massive de l’#enseignement_universitaire en enseignement numérique. Ici encore, l’analyse des collègues de STAPS publiée en 2017 sur les modalités d’imposition normative et obligatoire de mesures présentées initialement comme relevant du « volontariat » est éloquente :

    Alors qu’initialement le passage au numérique devait se faire sur la base du #volontariat, celui-ci est devenu obligatoire. Il reste à l’enseignant ne souhaitant pas adopter le numérique la possibilité d’arrêter l’enseignement qui était le sien auparavant, de démissionner en quelque sorte. C’est sans doute la première fois, pour bon nombre d’entre nous, qu’il nous est imposé la manière d’enseigner [12].

    Depuis 2020, l’utopie réalisée. Passage total à l’enseignement numérique dans les Universités

    Depuis mars et surtout octobre 2020, comme toutes les travailleur·se·s et étudiant·e·s des universités en France, mes pratiques d’enseignement sont uniquement numériques. J’avais jusqu’alors résisté à leurs usages, depuis l’analyse des conditions contemporaines du capitalisme de plateforme lié aux connaissances : principalement (1) refuser l’enclosure et la #privatisation des connaissances par des plateformes privées ou publiques-privées, au service des politiques d’austérité néolibérale destructrices des usages liés à l’enseignement en présence, (2) refuser de participer aux techniques de surveillance autorisées par ces outils numériques. Je précise ici que ne pas vouloir déposer mes cours sur ces plateformes ne signifiait pas me replier sur mon droit de propriété intellectuelle en tant qu’enseignante-propriétaire exclusive des cours. Au contraire, un cours est toujours co-élaboré depuis les échanges singuliers entre enseignant·e·s et étudiant·e·s ; il n’est pas donc ma propriété exclusive, mais ressemble bien plus à un commun élaboré depuis les relations avec les étudiant·e·s, et pourrait devoir s’ouvrir à des usages et des usager·ère·s hors de l’université, sans aucune limite d’accès. Sans défendre donc une propriété exclusive, il s’agit dans le même temps de refuser que les cours deviennent des marchandises via des opérateurs privés ou publics-privés, déterminés par le marché mondial du capitalisme cognitif et cybernétique, et facilité par l’État néolibéral, comme nous l’avons vu avec l’exposé de la politique numérique du ministère de l’Enseignement supérieur.

    Par ailleurs, les plateformes d’enseignement numérique, en particulier de dépôt et diffusion de documents, enregistrent les dates, heures et nombres de clics ou non-clics de toutes celles et ceux qui les utilisent. Pendant le printemps 2020, sous les lois du premier confinement, les débats ont été nombreux dans mon université pour savoir si l’ « #assiduité », comme facteur d’ « #évaluation » des étudiant·e·s, pouvait être déterminée par les statistiques individuelles et collectives générées par les plateformes : valoriser celles et ceux qui seraient les plus connectées, et pénaliser les autres, autrement dit « les déconnecté·e·s », les dilettantes. Les éléments relatifs à la #fracture_numérique, l’inégal accès matériel des étudiant·e·s à un ordinateur et à un réseau internet, ont permis de faire taire pendant un temps celles et ceux qui défendaient ces techniques de #surveillance (en oubliant au passage qu’elles et eux-mêmes, en tant qu’enseignant·e·s, étaient aussi possiblement surveillé·e·s par les hiérarchies depuis leurs fréquences de clics, tandis qu’elles et ils pouvaient s’entre-surveiller depuis les mêmes techniques).

    Or depuis la fermeture des universités, ne pas enseigner numériquement signifie ne pas enseigner du tout. Refuser les plateformes est devenu synonyme de refuser de faire cours. L’épidémie a créé les conditions d’un apparent #consentement collectif, d’une #sidération aussi dont il est difficile de sortir. Tous les outils que je refusais d’utiliser sont devenus mon quotidien. Progressivement, ils sont même devenus des outils dont je me suis rendue compte dépendre affectivement, depuis un rapport destructeur de liens. Je me suis même mise à regarder les statistiques de fréquentation des sites de mes cours, les nombres de clics, pour me rassurer d’une présence, là où la distance commençait à creuser un vide. J’ai eu tendance à surcharger mes sites de cours de « ressources », pour tenter de me rassurer sur la possibilité de resserrer des liens, par ailleurs de plus en plus ténus, avec les étudiant·e·s, elles-mêmes et eux-mêmes confronté·e·s à un isolement et une #précarisation grandissantes. Là où la fonction transitionnelle d’objets intermédiaires, de « médias », permet de symboliser, élaborer l’absence, j’ai fait l’expérience du vide creusé par le numérique. Tout en étant convaincue que l’enseignement n’est jamais une affaire de « véhicule de communication », de « pédagogie », de « contenus » à « communiquer », mais bien une pratique relationnelle, réciproque, chargée d’affect, de transfert, de contre-transfert, que « les choses ne commencent à vivre qu’au milieu [13] », je n’avais jamais éprouvé combien la « communication de contenus » sans corps, sans adresse, créait de souffrance individuelle, collective et d’auto-exploitation. Nombreuses sont les analyses sur la difficulté de « #concentration », de captation d’une #attention réduite, derrière l’#écran. Avec Yves Citton et ses travaux sur l’#écologie_de_l’attention, il m’apparaît que la difficulté est moins celle d’un défaut de concentration et d’attention, que l’absence d’un milieu relationnel commun incarné :
    Une autre réduction revient à dire que c’est bien de se concentrer et que c’est mal d’être distrait. Il s’agit d’une évidence qui est trompeuse car la concentration n’est pas un bien en soi. Le vrai problème se situe dans le fait qu’il existe toujours plusieurs niveaux attentionnels. (…) La distraction en soi n’existe pas. Un élève que l’on dit distrait est en fait attentif à autre chose qu’à ce à quoi l’autorité veut qu’il soit attentif [14].

    La souffrance ressentie en tant que désormais « enseignante numérique » n’est pas relative à ce que serait un manque d’attention des étudiant·e·s généré par les écrans, mais bien à l’absence de #relation incarnée.

    Beaucoup d’enseignant·e·s disent leur malaise de parler à des « cases noires » silencieuses, où figurent les noms des étudiant·e·s connecté·e·s au cours. Ici encore, il ne s’agit pas de blâmer des étudiant·e·s qui ne « joueraient pas le jeu », et n’ouvriraient pas leurs caméras pour mieux dissimuler leur distraction. Outre les questions matérielles et techniques d’accès à un matériel doté d’une caméra et d’un réseau internet suffisamment puissant pour pouvoir suivre un cours et être filmé·e en même temps, comment reprocher à des étudiant·e·s de ne pas allumer la caméra, qui leur fait éprouver une #intrusion dans l’#espace_intime de leur habitation. Dans l’amphithéâtre, dans la salle de classe, on peut rêver, regarder les autres, regarder par la fenêtre, regarder par-dessus le tableau, à côté, revenir à sa feuille ou son écran…pas de gros plan sur le visage, pas d’intrusion dans l’espace de sa chambre ou de son salon. Dans une salle de classe, la mise en lien est celle d’une #co-présence dans un milieu commun indéterminé, sans que celui-ci n’expose à une intrusion de l’espace intime. Sans compter que des pratiques d’enregistrement sont possibles : où voyagent les images, et donc les images des visages ?

    Pour l’enseignant·e : parler à des cases noires, pour l’étudiant·e : entendre une voix, un visage en gros plan qui ne le·la regarde pas directement, qui invente une forme d’adresse désincarnée ; pour tou·te·s, faire l’expérience de l’#annihilation des #corps. Même en prenant des notes sur un ordinateur dans un amphithéâtre, avec un accès à internet et maintes possibilités de « s’évader » du cours, le corps pris dans le commun d’une salle engage des #liens. Quand la relation ne peut pas prendre corps, elle flotte dans le vide. Selon les termes de Gisèle Bastrenta, psychanalyste, l’écran, ici dans la relation d’enseignement, crée l’« aplatissement d’un ailleurs sans au-delà [15] ».

    Le #vide de cet aplatissement est synonyme d’#angoisse et de symptômes, notamment, celui d’une #auto-exploitation accrue. Le récit de plusieurs étudiant.e.s fait écho à l’expérience d’auto-exploitation et angoisse que je vis, depuis l’autre côté de l’écran. Mes conditions matérielles sont par ailleurs très souvent nettement meilleures aux leurs, jouissant notamment de mon salaire. La précarisation sociale et économique des étudiant·e·s creuse encore le vide des cases noires. Plusieurs d’entre elles et eux, celles et ceux qui peuvent encore se connecter, expliquent qu’ils n’ont jamais autant passé d’heures à écrire pour leurs essais, leurs dissertations…, depuis leur espace intime, en face-à-face avec les plateformes numériques qui débordent de fichiers de cours, de documents… D’abord, ce temps très long de travail a souvent été entrecoupé de crises de #panique. Ensuite, ce temps a été particulièrement angoissant parce que, comme l’explique une étudiante, « tout étant soi-disant sur les plateformes et tout étant accessible, tous les cours, tous les “contenus”, on s’est dit qu’on n’avait pas le droit à l’erreur, qu’il fallait qu’on puisse tout dire, tout écrire, tout ressortir ». Plutôt qu’un « contenu » élaborable, digérable, limité, la plateforme est surtout un contenant sans fond qui empêche d’élaborer une #réflexion. Plusieurs étudiant·e·s, dans des échanges que nous avons eus hors numérique, lors de la manifestation du 26 janvier 2021 à l’appel de syndicats d’enseignant·e·s du secondaire, ont également exprimé cet apparent #paradoxe : -le besoin de plus de « #contenu », notamment entièrement rédigé à télécharger sur les plateformes pour « mieux suivre » le cours, -puis, quand ce « contenu » était disponible, l’impression de complètement s’y noyer et de ne pas savoir quoi en faire, sur fond de #culpabilisation d’« avoir accès à tout et donc de n’avoir pas le droit à l’erreur », sans pour autant parvenir à élaborer une réflexion qui puisse étancher cette soif sans fin.

    Face à l’absence, la privatisation et l’interdiction de milieu commun, face à l’expression de la souffrance des étudiant·e·s en demande de présence, traduite par une demande sans fin de « contenu » jamais satisfaite, car annulée par un cadre désincarné, je me suis de plus en plus auto-exploitée en me rendant sur les plateformes d’abord tout le jour, puis à des heures où je n’aurais pas dû travailler. Rappelons que les plateformes sont constamment accessibles, 24h/24, 7j/7. Poster toujours plus de « contenu » sur les plateformes, multiplier les heures de cours via les écrans, devoir remplir d’eau un tonneau troué, supplice des Danaïdes. Jusqu’à l’#épuisement et la nécessité - politique, médicale aussi - d’arrêter. Alors que je n’utilisais pas les plateformes d’enseignement numérique, déjà très développées avant 2020, et tout en ayant connaissance de la politique très offensive du Ministère en matière de déshumanisation de l’enseignement, je suis devenue, en quelque mois, happée et écrasée par la fréquentation compulsive des plateformes. J’ai interiorisé très rapidement les conditions d’une auto-exploitation, ne sachant comment répondre, autrement que par une surenchère destructrice, à la souffrance généralisée, jusqu’à la décision d’un arrêt nécessaire.

    L’enjeu ici n’est pas seulement d’essayer de traverser au moins pire la « crise » mais de lutter contre une politique structurelle de #destruction radicale de l’enseignement.

    Créer les milieux communs de relations réciproques et indéterminées d’enseignement, depuis des corps présents, et donc des présences et des absences qui peuvent s’élaborer depuis la #parole, veut dire aujourd’hui en grande partie braconner : organiser des cours sur les pelouses des campus…L’hiver est encore là, le printemps est toujours déjà en germe.

    https://lundi.am/L-enseignement-numerique-ou-le-supplice-des-Danaides

    #numérique #distanciel #Grenoble #université #facs #France #enseignement_à_distance #enseignement_distanciel

    • Le #coût fixe du MOOC, à la différence du coût croissant du cours classique en fonction du nombre d’étudiants, suffit à prouver la « #rentabilité » de l’enseignement numérique.

      mais non ! Si la création du MOOC est effectivement un coût fixe, son fonctionnement ne devrait pas l’être : à priori un cours en ligne décemment conçu nécessite des interactions de l’enseignant avec ses étudiants...

  • La vague verte des maires écologistes est-elle aussi une vague culturelle ?

    Soft Power s’installe à #Grenoble le temps d’une enquête. L’enjeu : presque 7 ans après l’arrivée d’Eric #Piolle à la mairie, dresser le bilan de la politique culturelle des maires écologistes. Et, à partir de l’expérience Piolle, essayer de saisir en creux, le rapport des Verts à la culture.

    https://www.franceculture.fr/emissions/soft-power/soft-power-le-magazine-des-internets-emission-du-dimanche-14-fevrier-2


    #Eric_Piolle #politique_culturelle #culture #Verts

    • vague anti sociale ?

      Le vide à moitié vert
      La gauche rouge-verte au pouvoir : le cas de Grenoble

      Avant j’adorais l’espoir. C’est sympa, l’espoir. Et puis, en 2014, Eric Piolle a été élu maire de Grenoble. Comme c’était le premier maire écolo d’une ville de province de plus de 100 000 habitants, il est devenu « l’Espoir » pour toute une partie de la gauche. Moi, j’ai continué mon boulot de journaliste critique.

      Depuis six ans, le journal indépendant Le Postillon gratte derrière la communication municipale lénifiante des écologistes et du Parti de gauche au pouvoir. Ce livre révèle les actions et prétentions déconcertantes du maire Eric Piolle. C’est un cas d’école qui permet aussi de saisir comment l’écologie au pouvoir ne peut être que dévoyée.

      http://www.lemondealenvers.lautre.net/livres/le_vide_a_moitie_vert.html
      #grenoble #social-washing

  • La crise met nombre d’associations en difficulté pour payer leur loyer. A #Grenoble le bailleur social choisit la voie judiciaire pour en expulser une | ESS, Emploi, Formation, Insertion et bien d’autres choses. | Michel Abhervé | Les blogs d’Alternatives Économiques
    https://blogs.alternatives-economiques.fr/abherve/2021/02/01/la-crise-met-nombre-d-associations-en-difficulte-pour

    L’association la Papothèque à Grenoble conduit des activités intergénérationnelles de solidarité au cœur des quartiers Lys Rouge et Mistral. Elle vit …

    #Auvergne-Rhône-Alpes #Isère #Société #Solidarité

  • Concert de la "Chorale du #170_Galerie_de_l'Arlequin

    #Concert de la « Chorale du 170 Galerie de l’Arlequin ». Traduction des concerts donnés tous les jours du premier confinement à 18 heures au pied de l’immeuble... Une réponse Chorale à la violence du #confinement.

    https://youtu.be/EfzPTcDeSHY


    #Villeneuve #Grenoble #musique
    #vidéo

    La suite des #chants_aux_fenêtres pendant le premier confinement :
    https://www.youtube.com/watch?v=ySCYLq31c0w&t=185s


    et aussi : https://seenthis.net/messages/834436
    #concert_au_balcon

    • Grenoble. CONFÉRENCE DE PRESSE :

      Aujourd’hui lundi 14 décembre à midi, les habitantEs du 7 place Laurent Bonnevay soutenuEs par le DAL 38 ont organisé une conférence de presse devant le bâtiment occupé.
      Les exigences des familles ont été clairement réaffirmées :
      • Un relogement décent, adapté et surtout pérenne pour toutes les personnes concernées.
      • Les familles resteront unies jusqu’au relogement de toutes et tous.
      • Application de la loi de réquisition sur les immeubles et logements vacants dont l’ordonnance du 11 octobre 1945.
      À travers cette conférence de presse, les habitantEs du 7 place Laurent Bonnevay ont aussi dénoncé la coupure du chauffage prévue dans 3 jours….Honte à l’EPFL, honte à ACTIS, honte aux éluEs de la ville de Grenoble, honte aux institutions….
      Compte-tenu de la présence de personnes fragiles avec enfants et des difficultés majeures pendant cette période de pandémie, le collectif EXIGE LE MAINTIEN DU CHAUFFAGE jusqu’au relogement de toutes et tous !
      SI BESOIN NOUS SAURONS NOUS FAIRE ENTENDRE….

      https://www.facebook.com/droitaulogement38/posts/1840913792738618
      #coupure #chauffage

    • Des militants soutenant les mal-logés à Grenoble ont manifesté et réquisitionné des logements vides

      Plus d’une centaine de soutiens aux mal-logés ont manifesté à Grenoble ce samedi 12 décembre 2020. Une initiative de l’Assemblée des mal-logés, soutenue par l’association Droit au logement. L’objectif ? Rendre visible la situation de ces personnes et défendre leurs droits, y compris par la réquisition de logements vides au titre du droit à disposer d’un toit.

      « Nous, sans-abri, locataires HLM, locataires du privé, hébergé.e.s, expulsé.e.s, squatteur.ses, unissons nos voix car nous sommes tous.tes mal-logés. » La phrase figurant en accroche du texte d’appel des personnes mal logées, distribué ce samedi 12 décembre place de Verdun, était on ne peut plus explicite.

      L’Assemblée des mal-logés, soutenue par l’association Droit au logement de L’Isère (Dal 38) avait appelé leurs soutiens à se rassembler pour exprimer leurs revendications. Avant de partir manifester sous la pluie jusqu’à la cité dite des “volets verts” du quartier de l’Abbaye. Un lieu où les militants avaient réquisitionné, le mercredi 9 décembre, plusieurs appartements vides d’un immeuble situé place Laurent-Bonnevay. Y vivent depuis, selon eux, des célibataires et des familles avec ou sans enfants, tous précédemment sans logement.

      (...)

      https://www.placegrenet.fr/2020/12/13/des-militants-soutenant-les-mal-loges-a-grenoble-ont-manifeste-et-requisitionne-des-logements-vides/407609
      #paywall

    • Grenoble : des sans-abris demandent à rester dans un immeuble du quartier de l’Abbaye

      Ils sont là depuis six jours. Des familles avec enfants et des célibataires ont trouvé refuge dans un immeuble inhabité quartier de l’Abbaye à Grenoble. Les associations qui les soutiennent demandent à la mairie et à la Préfecture de réquisitionner les lieux pour qu’ils restent sur place.

      L’endroit est inhabité depuis plus de dix ans. Situé place Bonnevay dans le quartier de l’Abbaye, il est insalubre. Mais il y a toujours l’eau et l’électricité.

      L’immeuble est occupé par des familles avec enfants et des célibataires, des personnes en attente de régularisation. L’association Droit au Logement leur a ouvert les portes le 9 décembre pour leur éviter la rue et le froid.

      Dans trois jours, le courant et l’eau vont être coupés par le bailleur social Actis, qui en a l’usufruit. Un projet de réhabilitation de cette résidence appelée Les Volets Verts va être mis en route.

      Ce 14 décembre ; Droit au Logement a donné une conférence de presse au pied du bâtiment. L’assocation demande à la ville et à la Préfecture de réquisitonner l’endroit pour maintenir ces personnes dans les lieux, en attendant des solutions pérennes. L’immeuble appartient à la Métro.

      D’après Droit au logement, il y aurait 250 logements vides dans Grenoble et son agglomération, et dans le même temps 5.000 personnes actuellement à la rue.

      Une grande manifestation est prévue jeudi 17 décembre sur le parvis de la mairie de Grenoble.

      https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/isere/grenoble/abris-demandent-rester-immeuble-du-quartier-abbaye-gren

    • Grenoble : une manifestation pour le droit au logement se termine en occupation d’immeuble

      Samedi 12 décembre, à l’appel du DAL 38 (Droit au logement), une centaine de personnes ont manifesté dans les rues de Grenoble, avant de prendre la direction du quartier de l’Abbaye. Prenant de court les forces de l’ordre qui encadraient le cortège, les manifestants ont rejoint le n°7 de la place Laurent-Bonnevay où plusieurs personnes sont rentrées dans un bâtiment abandonné, afin de l’occuper. Des familles mais aussi des personnes isolées occupent désormais l’immeuble, qui est censé être détruit prochainement.

      https://www.ledauphine.com/social/2020/12/12/isere-grenoble-une-manifestation-pour-le-droit-au-logement-se-termine-en

    • Grenoble : bras de fer entre la Ville et le DAL 38

      Après la coupure d’énergie dans le bâtiment occupé à l’Abbaye, une #manifestation a eu lieu sur le parvis de l’hôtel de Ville.

      Une centaine de personnes se sont réunies ce mercredi matin 23 décembre sur le parvis de l’hôtel de Ville. Ils dénonçaient la coupure d’électricité, d’eau et de chauffage dans le bâtiment occupé par une cinquantaine de personnes en situation de précarité dans le quartier de l’Abbaye. Pour rappel, cet immeuble vacant – situé au 7 place Laurent-Bonnevay – avait été investi par le DAL 38 (Droit au logement) au cours d’une manifestation le 12 décembre.

      « Ça fait deux ans que je dors dehors. On demande seulement le minimum vital. On dort habillé mais on a très froid », lâche un jeune Malien immigré, qui occupe un de ces logements. Les militants du DAL s’offusquent de cette coupure d’énergies : « Quand nous sommes arrivés, ce bâtiment était chauffé alors qu’il était vide ! […] La Ville fait ça pour que les occupants s’en aillent ! Ils avaient pourtant promis qu’ils ne couperaient pas le chauffage. C’est une honte, surtout à la veille de Noël », clame l’un d’entre eux. Ils demandent des solutions de relogement, « durables et salubres, pas le 115 ! ».
      « Obstruction » du DAL 38

      Pour la municipalité, le DAL ne serait pas dans une démarche coopérative. « Il y avait un rendez-vous prévu entre les travailleurs du CCAS et les occupants. Les travailleurs sociaux ont finalement été accueillis par les militants du DAL. Ces derniers semblent refuser que nous rencontrions directement les occupants de l’Abbaye », explique Céline Deslattes, conseillère municipale à la grande précarité. « Le CCAS a pourtant besoin de les rencontrer, de discuter avec eux pour proposer des solutions de relogement. […] On parle de vies humaines ! Je ne comprends pas pourquoi les militants du DAL font obstruction à ces discussions. »

      Ce bâtiment fait partie d’un vaste plan de réhabilitation des logements du quartier de l’Abbaye. « Les coupures d’énergie étaient prévues pour la fin d’année », assure-t-elle. Ce que met en doute le DAL : « Cet immeuble était inoccupé depuis des années. Le chauffage tournait et comme par hasard ils le coupent quand nous arrivons », ironise Garance du DAL. En somme, chaque partie se renvoie la balle et les négociations semblent au point mort.

      https://www.ledauphine.com/social/2020/12/24/isere-grenoble-bras-de-fer-entre-la-ville-et-le-dal-38

    • Solidaires avec les occupant.e.s du 7 pl Bonnevay, la mairie de Grenoble doit ouvrir des négociations !

      Depuis le 9 décembre, 50 personnes dont des femmes seules et des parents avec enfants occupent un immeuble dans le quartier de l’Abbaye à Grenoble avec le soutien du DAL 38. Ces personnes étaient sans logis, alors que cet immeuble du bailleur social ACTIS était vide et chauffé depuis 4 ans.

      Alors que cet ensemble de 264 logements vides disposait de tous les fluides nécessaires [eau, électricité, chauffage] pendant toutes ces années d’inoccupation, la mairie de Grenoble – en charge de la gestion d’Actis – a ordonné la coupure des fluides sitôt que des personnes sans-logis ont occupé les appartements. Ces personnes ne peuvent plus s’éclairer, elles ne peuvent plus se laver ni user des commodités sanitaires, elles ont froid. Alors que nous sommes en pleine pandémie et que la température est terriblement basse, comment expliquer un tel manque d’humanité de la part de la mairie de Grenoble ?

      Comment expliquer qu’un bailleur social laisse dormir des personnes dans la rue alors qu’il dispose d’une quantité invraisemblable de logements vides ? Peut-on tolérer qu’un bailleur social, une institution publique, use inutilement des fluides et du chauffage de centaines de logements vides ? Ceci pour un inavouable projet de promotion immobilière ? Et en dépit de toutes règles sociales et environnementales ? Nous sommes en droit d’exiger des réponses de la part de la mairie de Grenoble puisqu’elle est responsable de la bonne gestion d’Actis.

      La loi permet au représentant de l’Etat dans le département, sur proposition du service municipal du logement et après avis du maire, de procéder par voie de réquisition, pour une durée maximum d’un an renouvelable, à la prise de possession partielle ou totale des locaux à usage d’habitation vacants, inoccupés ou insuffisamment occupés” pour les attribuer à des mal-logés. Pourquoi cette procédure n’a-t-elle jamais été mise en œuvre sur la ville ? Pourquoi n’a-t-elle jamais été envisagée ?

      Nous attendons de la mairie une politique sociale et environnementale ambitieuses et rigoureuses. En place des destructions de logements sociaux pour les remplacer en bétonnant et densifiant toujours plus, il serait plus judicieux d’engager une politique intensive de rénovation des bâtiments et de réhabilitation énergétique. Cela créerait une masse considérable d’emplois durables et utiles pour la transition énergétique et pour le progrès social. Mais quelle est donc cette triste comédie que nous présente notre mairie qui se réclame sociale et écologiste ? Mais où est donc l’orgueilleuse capitale “verte” européenne ? Où est le prétendu “arc humaniste” tant vanté par le maire de la ville ?

      Nous appelons le maire et tousTes les éluEs de la ville à se ressaisir. Nous pensons que la mairie peut sortir de sa posture inhumaine et vide de toute perspective.

      Nous invitons la mairie de Grenoble et la Métro à ouvrir des négociations avec les occupants du 7 pl Bonnevay pour trouver une solution durable et digne, pour :

      Le rétablissement immédiat des fluides
      L’obtention dans les meilleurs délais d’un logement décent et pérenne pour chaque occupant.e
      La création d’emplois afin de permettre, sur l’agglomération, la rénovation des bâtiments vétustes ou vides et la réhabilitation énergétique de l’ensemble du parc immobilier des bailleurs sociaux.

      https://solidaires-isere.fr/2020/12/30/solidaires-avec-les-occupant-e-s-du-7-pl-bonnevay-la-mairie-de-gren

      #solidarité

    • Occupation à l’Abbaye : « Même si le froid va nous tuer, on ne partira pas »

      Depuis trois semaines, un bâtiment du quartier de l’Abbaye à Grenoble est occupé par plusieurs dizaines de personnes, avec l’appui du DAL 38 (Droit au logement). Dans un immeuble (propriété de l’établissement public foncier local, #EPFL et dont la gestion est assurée par le bailleur social #Actis) destiné à être réhabilité, cette occupation provoque un bras de fer entre le collectif militant et les différentes collectivités, parmi lesquelles la mairie de Grenoble. Entre le quotidien des occupants, sans eau, ni chauffage ou électricité, et les discussions compliquées sur ce sujet, le point sur la situation.

      https://www.ledauphine.com/societe/2020/12/31/isere-grenoble-occupation-a-l-abbaye-meme-si-le-froid-va-nous-tuer-on-ne

    • Squat de l’Abbaye à Grenoble : le petit coup de griffe de #Christophe_Ferrari à la municipalité Piolle

      La lettre, dont nous avons obtenu copie, est signée par le président de la Métropole Christophe Ferrari. Elle a été envoyée à Élisa Martin, adjointe au maire de Grenoble et présidente du bailleur social Actis. Et, même si l’élu a pris le soin de rajouter à la main un « bien à toi », la missive ressemble davantage à un petit coup de griffe. Et son objet est : l’affaire du squat du quartier de l’Abbaye (https://www.ledauphine.com/social/2020/12/12/isere-grenoble-une-manifestation-pour-le-droit-au-logement-se-termine-en).

      Christophe Ferrari commence ainsi : « J‘ai été interpellé par voie de presse, et plus récemment par courrier, à la fois par des associations et par des élus métropolitains, concernant la situation des personnes qui se sont installées dans les logements vides du 7 place Laurent-Bonnevay à Grenoble. Propriété d‘Actis jusqu’en 2019, ces bâtiments font l’objet d’un portage par l’Établissement public foncier local du Dauphiné (EPFL), dans le cadre d’un projet de renouvellement urbain porté par la Ville de Grenoble, en lien avec la Métropole. Bien que n’étant désormais plus propriétaire, Actis assure un rôle de gestionnaire y compris s’agissant du relogement des locataires dans la perspective de libérer entièrement les lieux. Depuis début décembre, les logements vides sont occupés par l‘association Droit au Logement (DAL) et par des personnes sans-abri. »

      Il poursuit : « Dans ce contexte, j‘ai découvert par voie de presse, et à regret, a fortiori au regard de l’hiver rigoureux que nous traversons et compte tenu de la situation sanitaire, que l‘électricité, le chauffage urbain et l‘eau courante des logements squattés avaient été coupés entre le 18 et le 23 décembre, sans information ni concertation préalable avec la Métropole. Ces décisions me semblent mettre gravement en danger la santé des personnes présentes sur les lieux. Je vous invite, en ce sens, à reconsidérer ces décisions, et, à l‘avenir, à travailler en lien étroit avec la Métropole. »

      –---

      « Christophe Ferrari peut très bien m’appeler au lieu de m’écrire des lettres »

      Une heure après la publication des extraits de la lettre de Christophe Ferrari à #Élisa_Martin, celle-ci nous a contactés pour réagir « fort tranquillement » au courrier.

      L’élue nous dit : « Premièrement, Christophe Ferrari peut très bien m’appeler au lieu de m’écrire des lettres, il connaît bien mon numéro. D’ailleurs, je précise que je n’ai pas encore reçu cette lettre, que je la découvre à l’instant. Secundo, je me dis que c’est une bonne chose que le président de la Métropole s’intéresse vraiment à ce sujet du logement, qui sera à mon avis une des clés du mandat. D’ailleurs, je lui conseille de s’appuyer sur Nicolas Beron Perez (élu grenoblois et vice-président de Grenoble-Alpes Métropole chargé de l’habitat, du logement et de l’hébergement) pour faire avancer les choses. Ensuite, je précise que nous avons une réunion ce jeudi même au sujet de l’avenir d’Actis, qui doit évoluer pour coller notamment avec la loi Elan, et que je ne comprends pas pourquoi le président de la Métropole ouvre le feu juste avant cette réunion cruciale. Et j’aimerais aussi préciser qu’il était parfaitement au courant de la situation. Enfin, je pourrais dire que je trouve ce courrier est un peu grossier et déplacé, mais je préfère retenir que le sujet du logement a retenu son attention et que c’est très bien si la Métro se bouge sur ce point-là. »

      https://www.ledauphine.com/politique/2021/01/12/isere-squat-de-l-abbaye-a-grenoble-le-petit-coup-de-griffe-de-christophe

    • Envoyé ce jour des demandes de rendez-vous de la part des occupantEs et du DAL en courrier recommandé à :
      Eric Piolle maire de Grenoble
      Elisa Martin présidente d’Actis
      Nicolas Béron Perez conseiller métropolitain en charge du logement de habitat et de l’hébergement
      Christophe Ferrari président de la Métropole
      Lionel Beffre préfet de l’Isère
      Jean Pierre Barbier président du Conseil départemental de l’Isère
      Alan Confesson président de la compagnie de chauffage
      Vincent Fristot président de GEG
      Tous et toutes sont responsables a différents niveaux de la situation actuelle : mais qui aura le courage qui va avec les responsabilités ?

      Source : page FB du DAL 38, 14.01.2021

    • Grenoble : la mairie refuse de rétablir l’eau et le chauffage pour des mal-logés

      Pendant plus de quatre ans, près de 250 logements HLM du quartier de l’Abbaye, à Grenoble, sont restés inoccupés sous le prétexte de la future gentrification de cette zone. Bien que vacants, ces logements étaient malgré tout chauffés et alimentés en eau et en électricité durant ces années. Au début du mois de décembre, alors qu’une cinquantaine de sans-logis y ont trouvé refuge en pleine vague de froid, Actis, l’office public de l’habitat de la région grenobloise, a donné l’ordre de couper les fluides. C’est ainsi qu’avec l’aval de certains élus locaux et sous le regard du maire Eric Piolle, ce bailleur social a privé sans sourciller des familles entières d’eau, d’électricité et de chauffage, juste avant les fêtes de fin d’année, en pleine crise sanitaire. Des enfants d’à peine trois ans on ainsi été condamnés à passer Noël dans le noir, subissant les températures glaciales qui frappent la ville en cette période.
      L’association DAL 38 ainsi que des habitants de Grenoble se mobilisent aujourd’hui pour exiger notamment le rétablissement des fluides dans ces logements sociaux. Une pétition à destination d’Eric Piolle a été mise en ligne. Un appel aux dons a également été lancé.

      A Grenoble, 232 logements ont été progressivement vidés des familles qui les habitaient en vue d’une opération de gentrification du quartier de l’Abbaye. Selon le DAL, pendant 4 ans, ces habitations vacantes ont pourtant continué à être chauffées. Depuis le 12 décembre 2020, un de ces immeubles est occupé par 52 sans-logis (la mairie de Grenoble déclare toutefois que ce nombre est « non vérifiable »), sous l’égide de l’association DAL (Droit Au Logement) qui demande depuis à la mairie de réquisitionner ces habitations temporairement afin que ses occupants actuels puissent y rester jusqu’à être relogés dignement. Bien qu’insalubre, cette résidence des Volets Verts, située au 7 place Laurent Bonnevay, était jusque-là alimentée en eau, électricité et chauffage urbain. Pourtant, quelques jours suivant l’occupation des lieux par les sans-logis, le bailleur social Actis, qui détient l’usufruit de ces logements, a pris la décision de couper les fluides, avec l’approbation des élus locaux. De son côté, la mairie précise que la dernière famille vivant dans l’un des logements situés au 7 place Laurent Bonnevay a quitté les lieux le 10 décembre 2020 et que la distribution de chauffage via la sous-station étant commune à tous les logements, elle a été coupée en raison du départ de ces habitants afin que la gestion du bâtiment puisse être remise aux mains du EPFL-D (Etablissement Public Foncier Local du Dauphiné) qui en est le propriétaire.

      Le DAL qualifie toutefois cet acte de « cynique », ouvrant la voie à « une pratique jusqu’alors proscrite par de nombreux propriétaires institutionnels, que même le Préfet de police de Paris n’avait pas utilisé contre les occupants de l’ancien commissariat de la rue du Croissant dans le 2e arrondissement, occupé par des sans-logis le 1er janvier 2020, jusqu’à leur relogement. ». On peut également prendre l’exemple de l’occupation du 24 rue de la Banque, en sachant que ni la Lyonnaise de Banque, ni la Mairie de Paris n’y avaient suspendu les fluides. Ainsi, ce qui se passe aujourd’hui est d’une extrême gravité selon Mathis, un grenoblois mobilisé pour soutenir le DAL et les sans-logis, qui s’inquiète notamment de la santé de ces personnes vulnérables laissées sans chauffage en plein hiver (et en pleine crise sanitaire, précisons-le), alors que la ville connaît des températures en-dessous de zéro : « après plusieurs semaines sans fluides, les enfants commencent à tomber malades. Noël dans le noir, sans eau, depuis le 12 décembre 2020… Pas de remise de fluides si les habitants restent. Néanmoins la mobilisation continue et les habitants tiendront. »

      Le 12 janvier 2021 à 8h30, des travailleurs sociaux se sont rendus sur place et ont pu rencontrer huit occupants afin de leur proposer un accompagnement individuel en les dirigeant éventuellement vers des centres d’hébergement d’urgence. Cependant, pour le DAL et les personnes concernées, ces centres ne sont pas une solution étant donné qu’ils imposeraient des conditions de vie déplorables aux personnes hébergées et ce, sur tous les niveaux : suivi, alimentation, conditions sanitaires, accès aux services publics… Qui plus est, l’accueil dans ces logements d’urgence n’est que temporaire et certains d’entre eux risquent d’être fermés par l’association AJHIRALP (Association Régionale pour l’Insertion) dès le 31 mars 2021, rejetant les occupants dans la rue.

      La Ville et le CCAS admettent avoir eux-mêmes constaté d‘importants dysfonctionnements du dispositif hivernal d’hébergement d’urgence en Isère, en dépit de son renforcement annoncé, déclarant que « l’ensemble des places d’hébergement d’urgence semblent ne pas avoir été attribuées, des personnes appelant le 115 se voient refuser une prise en charge et restent à la rue » et « des personnes disent quitter ou renoncer aux lieux d’hébergement en raison de leur insalubrité ou d’un manque de sécurité. » Ces problèmes ont été listés dans un courrier envoyé un Préfet de l’Isère.

      La Ville de Grenoble déclare néanmoins être mobilisée, de même que le CCAS, pour l’hébergement des plus précaires, « en dehors de toute compétence obligatoire ». Depuis 2018, la Ville dispose d’une Equipe juridique Mobile « spécialement dédié à l’application du droit au logement et du droit à l’hébergement », coopérant notamment avec le DAL auquel des locaux ont été proposés, « à titre gracieux, à compter du 1er avril 2021 et en dehors de toute obligation à le faire. », admettant toutefois que les fluides des locaux seraient à la charge du DAL. Concernant la gentrification du quartier de l’Abbaye, la Ville se défend en parlant d’un « grand projet de renouvellement urbain » avec 30 à 40 % de logements sociaux prévus, précisant que les anciens locataires ont bénéficié d’un plan de relogement.

      « Eric Piolle, maire des riches »

      La crise du logement qui sévit actuellement sur le territoire français, due à l’appauvrissement graduel des populations modestes qui, aggravé par la crise de la Covid-19, aura d’autant plus creusé les inégalités, n’aura pas épargné la ville de Grenoble qui compte aujourd’hui « 1 800 sans abris, 16 000 ménages en attente de logements sociaux depuis plusieurs années et plus de 17 000 logements vacants… Un chiffre démesuré. » s’indigne Mathis. Pourtant, la mairie et la préfecture refusent d’avoir recours à la loi sur la réquisition des logements vacants, datant du 11 octobre 1945, même si celle-ci permettrait d’héberger de nombreux sans-abris ou mal-logés. Selon Mathis, le préfet de l’Isère, Lionel Beffre, et le maire de Grenoble, Eric Piolle, refusent de recourir à cette loi « pour des raisons politiques ».

      Plusieurs manifestations ont eu lieu à Grenoble depuis le mois dernier pour défendre les mal-logés du quartier de l’Abbaye, demandant aux élus de réagir. Les associations et les grenoblois mobilisés exigent le rétablissement de l’eau (en gardant à l’esprit que le droit à l’eau potable est un droit fondamental reconnu par l’Organisation des Nations Unies depuis le 28 juillet 2010), de l’électricité et du chauffage au 7 place Laurent Bonnevay, mais aussi le relogement de tous les occupants ainsi que l’application de la loi de réquisition des logements vides. Le temps dira s’il reste une part d’humanité à ces élus ou si le système aura fini de déshumaniser ceux qui le servent.

      Quid du droit au logement ?

      Le droit au logement en France ne date pourtant pas d’hier et découle du préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 qui indique que « La Nation garantit à tous, notamment à l’enfant, à la mère et aux vieux travailleurs, la protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs. Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l’incapacité de travailler a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence ». La loi Quilliot du 22 juin 1982 indique également que « Le droit à l’habitat est un droit fondamental ». Ce même droit est cité dans deux autres lois : la loi Mermaz de 1989 et la loi Besson de 1990. En 1995, il est de nouveau mis en avant par le Conseil constitutionnel qui considère que : « La possibilité de disposer d’un logement décent est un objectif à valeur constitutionnelle ». Malgré cela, le droit au logement reste largement inappliqué sur le territoire français.

      En effet, selon un rapport publié en juin 2020 par six associations de solidarité pour le logement, dont la Fondation Abbé Pierre, plus un demandeur HLM est pauvre, moins il aura de chances d’obtenir un logement. Cette contradiction avec le droit au logement résulte, d’après le rapport inter-associatif, « de l’organisation d’un système économique, politique, juridique et financier, qui exclut de fait, pour cause de ressources insuffisantes, des catégories entières de la population. ». La recherche montre que pour l’immense majorité des demandeurs de logement social à faibles ressources, plus le revenu est élevé, plus le taux d’attribution augmente. Elle souligne également le fait que c’est lors de la sélection des candidats qui seront présentés à la commission d’attribution que ceux ayant les ressources les plus faibles seront, en grande partie, écartés de l’accès au parc social « à travers une série de mécanismes d’exclusion à la fois intentionnels et non-intentionnels. », ajoutant que « le motif de l’insuffisance des ressources constitue en effet un motif absolu de rejet d’un demandeur au moment de la désignation si celui-ci ne répond pas aux critères de solvabilisation fixés. »

      Le rapport indique que la moitié des ménages pauvres sont contraints de faire appel au parc privé, subissant ipso facto des taux d’effort colossaux et souvent, des conditions de logement indignes. Dans son communiqué de presse du 11 juin 2020, la Fondation Abbé Pierre souligne que bien qu’il n’y ait pas de minimum de ressources exigible par les commissions d’attribution, celles-ci « évaluent la capacité du demandeur à supporter le coût de son logement. Or ce coût n’a cessé d’augmenter. En parallèle, la précarité croissante des familles candidates au logement social conduit à une réduction des ressources stables « présentables » au bailleur. De fait, le « taux d’effort » du candidat dépasse de plus en plus souvent le seuil de 25 ou 30 %, synonyme d’exclusion. »

      Les obstacles pour accéder aux logements sociaux que doivent surmonter les personnes aux revenus les plus modestes sont nombreux : « pénurie de logements sociaux, loyers HLM trop élevés, attributions mal ciblées, défaut d’accompagnement, solvabilisation insuffisante par les aides publiques, méconnaissance de leurs obligations par les différents acteurs… à commencer par les préfets. » Les six associations à l’origine du rapport sur les Difficultés d’accès au parc social des ménages à faibles ressources ont également publié 15 propositions pour faciliter cet accès. Peut-être certains élus devraient-ils y jeter un coup d’œil ?

      https://mrmondialisation.org/grenoble-la-mairie-refuse-de-retablir-leau-et-le-chauffage-pour-de

  • Rappel : c’est la période pour mettre de l’eau tiède pour les oiseaux dont les abreuvoirs naturels sont gelés. Et y’a Marches pour les réquisitions de logements vides cet aprem à Nantes, Grenoble & Paris 👇
    https://www.flickr.com/photos/valkphotos/50791108031

    Flickr

    ValK. a posté une #photo :

    Plus de 300 000 sans logis, 3 millions de logements vides : Application de la loi de réquisition !
    MARCHES DES RÉQUISITIONS ce samedi 2 janvier :
    A #GRENOBLE : 14H passerelle St Laurent
    A #PARIS : 14H30 sortie métro rue du Bac
    A #NANTES : 17H maison du peuple, rue du Préaubert
    A l’appel de la fédération Droit Au Logement et de nombreux signataires : https://44.demosphere.net/rv/5166
    .
    ☆ autres photos : frama.link/valk
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    #gel #glace #frost #ice #hielo #froid #cold #frio #nature #naturaleza #oiseau #bird #pájaro #hiver #winter #invierno #aide #help #ayuda #balcon #balcony #balcón #abri #shelter #alojamiento #logement #accommodation (...)

  • #Grenoble : le chauffage finalement coupé par l’équipe Piolle au #7_place_Laurent_Bonnevay
    https://fr.squat.net/2020/12/22/grenoble-le-chauffage-finalement-coupe-par-lequipe-piolle-au-7-place-laure

    Quartier de l’Abbaye : après 4 ans à chauffer les logements vides, « l’équipe Piolle » fait finalement couper le chauffage aux familles occupantes la veille de Noël ! La mairie avait pourtant la possibilité d’empêcher les coupures d’électricité, d’eau et de chauf­fage : pas moins de six conseillerEs municipaux, sont impliquéEs dans les coupures ! Et pourquoi […]

    #staliniens

  • #Grenoble : la mairie en guerre contre l’occupation de l’Abbaye
    https://fr.squat.net/2020/12/22/grenoble-la-mairie-en-guerre-contre-loccupation-de-labbaye

    Occupation de l’Abbaye : la mairie de Grenoble coupe le courant et jette un froid sur les négociations La cinquantaine de personnes dont des femmes seules et des enfants de 3 ans qui occupent le 7, place Laurent Bonnevay pour dénoncer l’absence de toute réponse à leur demande de logement et le maintien de 250 […]

    #7_place_Laurent_Bonnevay #rassemblement

  • #Grenoble : nullité dans le cadre d’un #procès pour dégradation, refus de signalétique et refus d’ADN
    https://fr.squat.net/2020/12/12/grenoble-nullite-dans-le-cadre-dun-proces-pour-degradation-refus-de-signal

    Mardi 17 novembre avait lieu à Grenoble le procès de deux camarades accusées de dégradation, refus de signalétique et refus d’ADN dans le cadre d’une ouverture publique de squat réunissant une centaine de personnes. Ci-après le tract qui aurait dû être diffusé lors du rassemblement annulé du fait du confinement. L’avocate d’une des camarades a […]

    #16_chemin_Robespierre

  • #Grenoble : #ouverture d’appartements vides dans le quartier de l’Abbaye
    https://fr.squat.net/2020/12/12/grenoble-ouverture-dappartements-vides-dans-le-quartier-de-labbaye

    Depuis mercredi 9 décembre 2020, des familles avec ou sans enfants et des célibataires sans logis se sont installéEs dans plusieurs appartements vides et chauffés au 7 place Laurent Bonnevay, au cœur du quartier de l’Abbaye. Les nouveaux-elles occupantEs ont tou.te.s déposé des demandes de logement ou d’hébergement mais voient leur droit inconditionnel à un […]

  • « Sécurité globale » : une vision totalisante de la sécurité
    https://www.mediapart.fr/journal/france/071220/securite-globale-une-vision-totalisante-de-la-securite

    Si la question de la liberté d’expression a monopolisé les débats, ce texte a une ambition bien plus large : celle de constituer un « continuum de sécurité » allant des policiers nationaux et gendarmes jusqu’aux agents de sécurité privée, en passant par les policiers municipaux et les gardes champêtres.

    « La sécurité des Français en tout temps et en tout lieux. » Cette formule employée par le député LREM Jean-Michel Fauvergue à l’ouverture des débats sur la proposition de loi « Sécurité globale », mardi 17 novembre, résume presque parfaitement la philosophie de ce texte dont il a été le corapporteur.

    L’ex-patron du RAID aurait juste pu ajouter « et par tous les moyens » afin de préciser l’importante réorganisation de la sécurité publique initiée par ce texte, qui vise à constituer un « continuum de sécurité » allant des policiers nationaux et gendarmes jusqu’aux agents de sécurité privée, en passant par les policiers municipaux et les gardes champêtres.

    « En trois décennies, le paysage sécuritaire de la France a changé. L’architecture et le fonctionnement des forces de sécurité doivent faire de même ; il est temps », affirmait encore Jean-Michel Fauvergue devant les députés.

    La focalisation des débats sur les menaces que fait peser la proposition de loi « Sécurité globale » sur la liberté d’expression, notamment dans son article 24, a occulté ce qui constituait pourtant le cœur de ce texte.

    « L’insécurité prend aujourd’hui des formes de plus en plus variées dans le quotidien des Français : depuis les incivilités dans les transports jusqu’aux violences graves dans les transports, en passant par les trafics – notamment de stupéfiants – en bas des immeubles, les violences urbaines ou les risques entre bandes », explique pourtant son exposé des motifs. « Les nouveaux défis à relever pour la sécurité de Français doivent désormais conduire […] à intégrer plus directement l’ensemble des acteurs de la sécurité et de la sûreté autour d’un continuum de sécurité », poursuivait-il.

    Jean-Michel Fauvergue à l’Assemblée, le 24 novembre 2020. © AFP Jean-Michel Fauvergue à l’Assemblée, le 24 novembre 2020. © AFP

    La proposition de loi « Sécurité globale » est, de plus, la traduction d’un rapport commandé par l’ancien ministre de l’intérieur Gérard Collomb à Jean-Michel Fauvergue et à sa collègue Alice Thourot, rendu au mois de septembre 2018 et intitulé D’un continuum de sécurité vers une sécurité globale. Celui-ci formulait 78 propositions visant à renforcer les pouvoirs de l’ensemble des acteurs, publics ou privés, participant à la « coproduction de la sécurité » et à améliorer « leur articulation et les conditions de leur collaboration ».

    Toutes n’ont pas été retenues dans la proposition de loi qui, après avoir été votée en première lecture par les députés, doit être examinée par les sénateurs au mois de janvier 2021.

    Dans sa version actuelle, le texte prévoit notamment de lancer à partir du 30 juin prochain une expérimentation ouverte aux communes et aux établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) disposant d’au moins vingt policiers municipaux.

    Ces derniers pourront désormais directement constater par procès-verbal certaines infractions faisant l’objet d’une amende forfaitaire, comme la consommation de stupéfiants, l’occupation de halls d’immeuble, le dépôt d’ordures ou encore la conduite sans permis ou sans assurance. Ils auront également le pouvoir de saisir des objets et d’immobiliser des véhicules.

    Lors des débats à l’Assemblée, les députés ont élargi cette expérimentation aux gardes champêtres, qui ont fait l’objet de nombreux amendements. La « police rurale » pourra désormais demander le placement d’un véhicule en fourrière, constater un cas d’ivresse manifesté sur la voie publique et emmener la personne en cellule de dégrisement au poste de police ou de gendarmerie.

    Les gardes champêtres auront aussi la possibilité d’avoir recours à des appareils photographiques, mobiles ou fixes, afin de constater certaines infractions comme les dépôts d’ordures ou les vols dans les champs.

    Concernant la sécurité privée, le texte ambitionne de donner une crédibilité à un secteur en proie à de nombreuses dérives et que le rapport de Jean-Michel Fauvergue et Alice Thourot décrit comme « fragile, éclaté et critiqué ».

    Comme l’avait déjà souligné un « panorama prospectif » réalisé en septembre 2016 par le préfet Marc Burg pour le ministère de l’intérieur, la sécurité privée se caractérise tout d’abord par la très grande disparité de situations entre, d’un côté, une multitudes de petites structures et, de l’autre, quelques gros groupes dominant le marché. Le rapport pointe ainsi qu’« en 2016, 67 % des sociétés privées de sécurité n’avaient aucun salarié », tandis qu’« à eux seuls, les 10 plus grands groupes réalisent 35 % [du] chiffre d’affaires » du secteur.

    Celui-ci « est soumis à une forte concurrence qui pèse sur sa rentabilité », poursuit le rapport. En conséquence, les employés sont mal payés, avec un salaire mensuel brut inférieur à 1 700 euros pour 44 % d’entre eux, souvent avec un statut précaire et peu encadrés.

    Le rapport pointe également une gestion défaillante du Conseil national des activités privées de sécurité (Cnaps), un établissement public administratif créé par la loi LOPPSI 2 de 2011 afin d’encadrer et de contrôler les entreprises du secteur. Directement rattaché au ministère de l’intérieur, son collège est composé de représentants de l’État, de magistrats, de personnalités qualifiées et de représentants des sociétés de sécurité privée. Le Cnaps a notamment le pouvoir de délivrer les cartes professionnelles ou les autorisations de palpation, et de prononcer des sanctions en cas de non-respect de la réglementation.

    Or, rappellent les débutés, un rapport de la Cour des comptes de février 2018 avait fortement mis en cause le travail du Cnaps. « Pour la cour, les enquêtes diligentées par les agents du Cnaps souffrent d’une professionnalisation insuffisante, les risques de fraudes internes comme externes étant avérés, écrivent Jean-Michel Fauvergue et Alice Thourot. Enfin, la gestion du stock de cartes en circulation interpelle. En effet, ce sont 350 000 cartes professionnelles qui sont en cours de validité, alors même que le public couvert par le Cnaps est inférieur de plus de moitié. »

    Pour assainir le secteur, la proposition de loi « Sécurité globale » renforce les pouvoirs du même Cnaps, dont les agents pourront constater certaines infractions, comme le travail illégal, par procès-verbal. Le texte prévoit également la création, au sein du conseil, d’un Observatoire de la sécurité privée chargé d’étudier les pratiques du secteur.

    Les conditions d’embauche au sein des sociétés de sécurité privée seront également durcies. Les candidats devront détenir un titre de séjour depuis au moins cinq ans, connaître la langue française ainsi que les « valeurs de la République ».

    Enfin, l’Assemblée nationale a voté une disposition interdisant la sous-traitance de plus de 50 % d’un contrat et la limite aux « sous-traitants de premier et de deuxième rang », afin de lutter contre la pratique de la « sous-traitance en cascade ».

    En échange de ces nouvelles contraintes, les agents de sécurité privée se verront accorder de nouveaux pouvoirs. Ils pourront être autorisés par le préfet à effectuer des missions de surveillance de la voie publique dans le cadre de la lutte antiterroriste. Ils n’auront également plus besoin d’habilitation pour procéder à des palpations de sécurité dans le cadre de certaines manifestations, notamment sportives et culturelles.

    Dans le but affirmé de renforcer les liens entre sécurité privée et forces de l’ordre, la loi « Sécurité globale » prévoit enfin d’autoriser les gendarmes et policiers à cumuler leur retraite avec des revenus tirés d’une activité de sécurité privée. Une disposition dont pourrait bien bénéficier Jean-Michel Fauvergue, ancien policier et propriétaire, comme le rapportait la Lettre A en janvier dernier, d’une société de formation « dans les domaines du management et de la sécurité ».

    La sécurité globale est une manière de se débarrasser de certaines contraintes juridiques »

    Même si le catalogue de mesures comprises dans la proposition de loi « Sécurité globale » est déjà important, ce texte n’est qu’une étape dans la mise en place du « continuum de sécurité ».

    Lors des débats à l’Assemblée nationale du jeudi 19 novembre, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin a annoncé que le transfert de nouvelles tâches aux sociétés de sécurité privée était déjà lancé. « La possibilité de confier à des agents de sécurité privée des tâches dites indues, accomplies actuellement par des gendarmes ou par des policiers nationaux, est évidemment une idée sur laquelle nous travaillons », a-t-il déclaré.

    Les agents de sécurité devraient ainsi se voir confier certaines activités de surveillance au sein de centres de rétention administrative, notamment celle de la bagagerie. Dès le début de l’année prochaine, ils assureront également l’« accueil et l’orientation du public » dans les commissariats durant la journée, a également annoncé Gérald Darmanin.

    Les notions de « sécurité globale » et de « continuum de sécurité » sont également au cœur du Livre blanc sur la sécurité intérieure publié mardi 17 novembre, jour de l’ouverture des débats à l’Assemblée nationale.

    « L’idée cardinale défendue au travers du continuum de sécurité consiste à rappeler que les forces de sécurité intérieure ne peuvent pas seules répondre à l’ensemble des problèmes de sécurité, affirme-t-il. Parce d’autres d’acteurs peuvent jouer leur rôle dans le cadre d’un partenariat renforcé, encore faut-il leur donner les moyens en étendant leurs compétences. »

    Et cela fait de nombreuses années que les acteurs de la sécurité privée mènent un intense lobbying autour de ces questions. Au mois d’octobre 2019, la Confédération européenne des services de sécurité (CoESS) avait ainsi publié son propre livre blanc, intitulé Le Continuum de sécurité dans la nouvelle norme, appelant au développement des partenariats public-privé (PPP). Ce document prenait en exemple plusieurs pays ayant déjà confié une partie de la sécurité à des entreprises, comme l’Espagne ou la Grande-Bretagne.

    Il appelait à la généralisation d’expériences telles que le « projet Griffin », lancé dès 2004 par la police de Londres afin d’impliquer le secteur financier dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité. Considéré comme un modèle de « continuum de sécurité », ce projet avait par la suite été dupliqué par les villes de New York aux États-Unis, de Vancouver au Canada, de Victoria en Australie ou encore par Singapour.

    Pour Cyril Magnon-Pujo, maître de conférences en sciences politiques à l’université Lumières de Lyon II et spécialiste des questions de sécurité privée à l’échelle internationale, ce mouvement s’est d’abord manifesté par le développement de partenariats dans le cadre d’opérations militaires.

    « La sécurité globale est un concept hybride né dans les années 1980, explique-t-il. À l’origine, il n’était pas très utilisé par les chercheurs mais il a en revanche été très vite repris par les acteurs politiques. Il s’est assez bien diffusé avec la création, au sein d’instances internationales, de commissions sur la gouvernance ou sur l’environnement. L’idée est, par exemple, qu’il ne faut pas faire que de l’action militaire mais aussi du développement. Du coup, on va faire appel à des partenaires, des ONG, des acteur privés. »

    La « sécurité globale », « c’est l’idée qu’il n’y a plus de partage net entre la sécurité intérieure et la sécurité extérieure, complète le sociologue Dominique Linhardt, chercheur au CNRS. Il s’agit d’une évolution du concept de sécurité nationale. Celle-ci englobait deux notions correspondant à des problématiques bien différentes. Il y avait d’un côté la sécurité intérieure, qui est assurée par les forces de police dans le respect de règles de l’État de droit, et de l’autre la sécurité extérieure, qui désigne les opérations orientées vers l’extérieur des frontières nationales, qui incluent les actions militaires, mais dans le respects de certaines règles internationales ».

    « L’idée sous-jacente de la sécurité globale est que la frontière entre ces deux aspects de la sécurité s’est tellement brouillée que cette distinction devient moins nette, poursuit Dominique Linhardt. L’exemple classique est celui des jeunes Français, avec une carrière délinquante sur le territoire national, qui partent sur des théâtres extérieurs, en Syrie ou en Irak. Et qui sont susceptibles, ensuite, de revenir en France. Il arrive ainsi que les mêmes individus soient poursuivis en France devant les tribunaux et bombardés en Syrie par l’aviation française. C’était le cas, par exemple, de Salim Benghalem. Ces situations brouillent les limites entre sécurité intérieure et sécurité extérieure. Si on manque de vigilance, on risque de provoquer des effets idéologiques selon moi dangereux. Car, avec la distinction entre sécurité intérieure et sécurité extérieure, il y avait des règles de droit différentes qui faisaient que, par exemple, on ne peut pas bombarder des criminels. La sécurité globale est une manière de contourner, de se débarrasser de certaines contraintes juridiques et peut-être d’aller vers un “droit de l’ennemi” qui vaudrait aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des sociétés politiques. »

    Ce brouillage des frontières entre les attributions des différents acteurs de la sécurité, qu’ils soient publics ou privés, pose de nombreuses questions. Il remet en cause tout d’abord le rôle traditionnellement dévolu à la police municipale, conçue comme un service de proximité, plus portée sur la prévention que sur la répression.

    « Les précédents montrent que l’accroissement des compétences répressives des polices municipales a pour conséquence un recentrage de leurs activités sur un champ plus strictement policier, comme les verbalisations ou les opérations de contrôle, explique Virginie Malochet, sociologue à l’Institut Paris Région. Et ce recentrage se fait au détriment d’autres activités, notamment le travail de proximité et d’entretien des rapports avec la population. Il y a un durcissement de l’action au détriment de la qualité des liens avec la population et de l’ancrage territorial. »

    « Cela fait une vingtaine d’années que je travaille sur la police municipale et je ne suis pas la seule à faire ce constat, poursuit Virginie Malochet. Des policiers municipaux me disent que ce qu’ils gagnent en autorité, ils le perdent en qualité de relations avec les populations. La proximité, la confiance, tisser des liens, connaître le terrain, développer des partenariats locaux…, tout ça, ça se travaille. »

    De plus, « la présence policière n’est pas forcément la meilleure solution pour lutter contre l’insécurité, ajoute Christian Mouhanna, sociologue directeur du Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (Cesdip). Elle peut même avoir un effet néfaste. Les gens ne se sentent pas forcément rassurés lorsqu’ils voient des policiers partout, tout le temps. Surtout lorsque ceux-ci multiplient les contrôles ».

    « La sécurité la plus efficace est celle qui ne se voit pas, poursuit Christian Mouhanna. Par exemple, pour lutte contre le trafic de drogue, on s’attaque à ce qui est visible, les petits dealers de rue, alors qu’il serait beaucoup plus efficace de s’attaquer au trafic international qui, lui, est invisible. On ne fait que mettre la pression sur des gens sans régler le problème. »

    Le transfert de compétences aux polices municipales pose un autre problème : celui des disparités très fortes entre communes en fonction de leurs ressources. Le rapport de Jean-Michel Fauvergue et Alice Thourot soulignait que le nombre de policiers municipaux avait « été multiplié par presque quatre » au cours des trente derniers années, passant de 5 600 à 21 454 agents, tandis que le nombre de communes concernées « avait plus que doublé », passant de 1 750 à 4 000 villes.

    Cette explosion des polices municipales concerne une minorité de municipalités, pour beaucoup situées dans le sud de la France, ayant massivement investi dans des polices municipales fortement dotées en moyens humains et matériels. Le rapport soulignait ainsi que la région PACA concentre à elle seule 20 % des effectifs, alors que les trois quarts des polices municipales comptent moins de cinq agents.

    Or, la proposition de loi « Sécurité globale » accompagne une volonté de plus en plus affirmée de l’État de pousser les municipalités à se doter d’une police municipale. Comme le rappelle Mediacités, celle-ci s’est notamment manifestée au mois d’août dernier à l’occasion d’une polémique entre le maire de Grenoble Éric Piolle et Gérald Darmanin. Dans un courrier, diffusé sur Twitter, le ministre de l’intérieur avait reproché à l’édile le manque d’investissements dans sa police municipale.

    Face à la délinquance, tous les acteurs doivent prendre leurs responsabilités. Nos compatriotes n’attendent pas de nous des discours angéliques mais une intervention résolue pour restaurer l’autorité de l’Etat.Retour ligne automatique
    Mon courrier de réponse à Eric Piolle, maire deRetour ligne automatique
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    -- Gérald DARMANIN (@GDarmanin)Retour ligne automatique
    August 28, 2020

    © Twitter

    Pour inciter les maires à renforcer leurs polices municipales, le gouvernement a même lancé des « contrats de sécurité intégrée » imposant aux villes le recrutement d’agents municipaux en échange de l’affectation par l’État de policiers. Le premier a été signé le 9 octobre dernier, en présence du premier ministre Jean Castex, à Toulouse, et prévoit l’embauche de 20 policiers municipaux par an entre 2021 et 2026, et l’envoi de 110 policiers dans les prochains mois.

    « La signature de ce premier contrat de sécurité intégrée m’a interpellée, raconte Virginie Malochet. Il a été présenté comme un accord “donnant-donnant” et “gagnant-gagnant”. En résumé, la ville s’est engagée à embaucher plus de policiers municipaux et l’État à mettre à sa disposition plus de policiers nationaux. Si les services de l’État commencent à être conditionnés, ça pose problème. »

    Un processus de « sécuritisation »

    Concernant la sécurité privée, celle-ci « est déjà présente dans de nombreux domaines, pointe Christian Mouhanna. Il y a déjà de nombreuses “gated communities” ou résidences fermées. Beaucoup se situent sur la Côte d’Azur, autour de Toulouse ou encore dans certains villages en Bourgogne. Désormais, les banques proposent même des contrats de sécurité à leurs clients, avec un agent qui se déplace chez vous en cas de problème. Ce sont des sociétés privées qui assurent la surveillance de nombreux établissements publics, des entrées d’écoles et de quasiment tous les ministères, à part celui de l’intérieur. Même l’entrée de l’école militaire est gardée par une société privée ».

    Pour le sociologue, « cette notion de continuum de sécurité est un paravent pour transférer de plus en plus d’activités à la sécurité privée et à la police municipale ». Un transfert qui constitue un danger pour les policiers eux-mêmes. « Les syndicats de policiers, en se focalisant sur l’article 24, se trompent totalement, affirme Christian Mouhanna. En se déchargeant des tâches indues, ils se font manger la laine sur le dos. Ils ne voient pas que tout cela s’inscrit dans une logique de suppression des emplois publics. Les policiers pensent qu’ils vont être déchargés de certaines tâches, mais, en réalité, leur profession se fait vider de l’intérieur. »

    Le mouvement vers l’instauration du « continuum de sécurité » semble pourtant n’en être qu’à ses débuts, si l’on en croit les ambitions affichées dans le Livre blanc sur la sécurité intérieure. Celui-ci entend s’attaquer à « l’insécurité du quotidien », aux « incivilités qui perturbent la vie ordinaire de citoyens », qui constituent des « manquements aux règles du comportement de la vie en société et au partage de l’espace public » : « nuisances sonores, occupations de la voie publique, conflits de voisinage, dépôts d’ordures sauvages, épaves de voitures sur la voie publique, dégradations, etc. »

    Au-delà de cette « délinquance de faible intensité », la « sécurité globale » devra à terme lutter contre « des comportements ne relevant pas nécessairement du champ pénal ». « Par leur caractère diffus, ils sont difficiles à appréhender et à sanctionner, reconnaît le Livre blanc. Les incivilités constituent en effet une zone grise entre la police administrative et la police judiciaire (les spécialistes parlent du niveau infrapénal) qui affectent fortement la qualité de vie collective. »

    Cette vision extrêmement large de la « sécurité globale » « plonge ses racines dans la criminologie des années 1970-80, explique Dominique Linhardt. On a commencé à considérer à cette époque que les petites formes de délinquance avaient un rapport direct avec des formes plus graves. Cette idée selon laquelle il faut en priorité lutter contre les formes embryonnaires de délinquance est au cœur de la théorie dite des “fenêtres brisées”, qui, elle-même, va servir de base à la réforme de la police new-yorkaise ».

    « Avec les années, ce continuum de la délinquance a été étendu pour aller de la petite délinquance jusqu’au terrorisme, poursuit le sociologue. Pour résumer, l’idée est que les petits lascars finiront par s’engager dans des activités criminelles de plus en plus graves et qu’il vaut donc mieux, pour prévenir, “prendre le mal à la racine”. »

    « Le discours sur les incivilités s’inscrit dans le cadre d’un glissement vers une pénalisation de plus en plus d’actes de la vie quotidienne, explique de son côté Christian Mouhanna. Il y a encore quelques années, un feu de poubelle, par exemple, était quelque chose que l’on considérait comme pas très grave. Maintenant, on va en rechercher les auteurs pour les punir. Lorsque vos voisins faisaient du bruit, vous alliez leur parler. Désormais, on appelle la police, qui va se déplacer, contrôler les personnes, ce qui éventuellement créera un conflit, un outrage à agent… »

    À cette « sécurité globale » destinée à englober jusqu’aux comportements menaçant la « vie en société » correspond une vision tout aussi large du « continuum de sécurité ». Si celui-ci se limite dans l’actuelle proposition de loi aux polices municipales, gardes champêtres et sociétés de sécurité privée, le Livre blanc sur la sécurité intérieure en révèle une conception totalisante.

    C’est en effet l’ensemble des composantes de l’État qui sont appelées à participer à la coproduction de la sécurité : les ministères de la défense, de l’éducation, de la santé, de l’économie, de la culture, de l’agriculture, de l’écologie… Les citoyens eux-mêmes sont mobilisés. « La politique de sécurité doit promouvoir la vigilance des citoyens, notamment par la diffusion d’informations précises sur les menaces et leurs signes distinctifs », affirme le Livre blanc.

    Le ministère de l’intérieur, qui se proclame « gardien des libertés publiques » dans le Livre blanc, verra ses pouvoirs fortement augmenter, notamment grâce au rôle central joué par les préfets dans les différents dispositifs.

    « Il est intéressant de croiser le Livre blanc sur la sécurité intérieure avec la loi Sécurité globale, mais également avec la loi Séparatisme, souligne Christian Mouhanna. On remarque l’importance prise par la police municipale, la sécurité privée, mais également par le préfet. Dans la loi Séparatisme, par exemple, il pourra même dans certains cas reprendre la main sur le maire. Et à travers lui, c’est le ministère de l’intérieur qui reprend la main. »

    « Il y a beaucoup d’ambivalence dans les prises de position du côté de l’État central, que ce soit dans les écrits parlementaires, les rapports, le Livre blanc sur la sécurité intérieure ou dans le discours politique, abonde Virginie Malochet. Il y a un appel à toujours plus de localisation des politiques de sécurité avec une mise en avant du continuum de sécurité. Et dans le même temps, il y a une volonté de reprise en main par l’État. Celle-ci est d’ailleurs souvent mal vécue quand il existe déjà des dispositifs de partenariat qui marchent. Il y a des partenariats imposés par le haut qui ont seulement mis en colère les autorités locales. »

    « L’autorité croissante des ministères de l’intérieur, c’est quelque chose que l’on observe dans de nombreux pays, pointe de son côté Cyril Magnon-Pujo. Aux États-Unis, le département de la sécurité intérieure a vu ses pouvoirs augmenter fortement depuis les attentats du 11 septembre 2001. Cela correspond à un processus de “sécuritisation” : progressivement, tous les acteurs vont lire toutes les questions sous l’angle de la sécurité. »

    Le chercheur souligne une autre caractéristique de ce « continuum de sécurité » : l’influence du New Public Management (NPM) ou nouvelle gestion publique, un mouvement né dans les années 1970 et visant à appliquer les règles de gestion du privé à l’État, qui n’est plus considéré que comme une entreprise comme une autre.

    « Le “continuum de sécurité”, c’est la déclinaison du NPM à la sécurité privée, c’est-à-dire à un domaine régalien, explique-t-il. On retrouve cette vision avec le développement d’expressions telles que “gouvernance de la sécurité” ou “coproduction de la sécurité”. Au prétexte d’être plus efficace, de faire des économies, on intègre de nouveaux acteurs qui importent des procédures venues du privé. Le but est désormais d’avoir des “managers de la sécurité”. »

    #milice #police #LOPPSI #surveillance

  • #Grenoble : #manifestation des mal-logé.e.s le 12 décembre 2020
    https://fr.squat.net/2020/12/04/grenoble-manifestation-12-decembre-2020

    MANIFESTATION DES MAL-LOGÉ.E.S POUR LE DROIT AU LOGEMENT SAM.12 DÉCEMBRE – 10H DÉPART PLACE DE VERDUN – GRENOBLE L’appel des mal-logé.e.s : Nous, mal-logé.e.s, Nous, sans-abris, locataires HLM, locataires du privé, hébergé.e.s, expulsé.e.s, squatteur.ses, unissons nos voix car nous sommes tous.tes mal-logéEs ! Nous sommes les premières victimes des crises sanitaires, économiques et environnementales. Nous dormons […]

    #Coronavirus

  • #Covid-19 : #Grenoble associe des citoyens à la gestion de la pandémie

    La ville pilotée par l’écologiste Éric Piolle expérimente un « #comité_de_liaison_citoyen », réuni samedi pour la première fois. Une réponse à la « gestion de crise descendante » mise en œuvre par le gouvernement et son conseil de défense. Au menu : l’organisation des #marchés et le maintien du #lien_social.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/081120/covid-19-grenoble-associe-des-citoyens-la-gestion-de-la-pandemie?onglet=fu

    #démocratie_directe #municipalisme #néo-municipalisme #cogestion #gouvernance_politique #Groupes_d’action_municipale #Hubert_Dubedou #crise_sanitaire #débat_mouvant #violences_conjugales #SDF #sans-abrisme #isolement_social #confinement #parcs #ouverture #fermeture #espace_public #alimentation

  • Mabeye Deme, l’invisible photographe - En sol majeur
    https://www.rfi.fr/fr/podcasts/20201108-mabeye-deme

    « Les enfants, les femmes et les hommes photographiés par #MabeyeDeme semblent des empreintes, comme imprégnés de la trame fragile du textile. » Dixit l’artiste plasticien Ernest Pignon Ernest qui s’y cogne à la question de l’empreinte. Ces silhouettes marchent, anonymes, dans un coin d’Afrique, mais lequel ?

    On est dans l’estampe, dans l’intemporel, on est surtout dans la prunelle de Mabeye Deme qui traque, l’oeil poétique, son monde sénégalais qui rend hommage au cliché trépassé, se dépliant comme un album photos aussi précieux que le visage d’une grand-mère qui s’appellerait Kady Kandé. Au menu de son objectif En Sol Majeur : Doudou N’diaye Rose, Kurosawa, le Dormeur du Val, son #livre #Wallbeuti, sa série sur les Bayefall, cette confrérie musulmane soufie.

    #photographie #senegal #grenoble #afrique #rfi #dakar #podcast

  • #Covid-19 : la #patinoire de #Grenoble pourrait être réquisitionnée pour accueillir des #cercueils

    C’est une #hypothèse envisagée par la préfecture en cas de hausse massive du nombre de décès liés à l’#épidémie.

    La rumeur s’intensifiait ces derniers jours selon laquelle les Pompes Funèbres Intercommunales (PFI) seraient littéralement saturées par le nombre de décès liés au Covid-19, au point que la patinoire Pôle Sud de Grenoble serait déjà le théâtre morbide et glacial d’un alignement de cercueils.

    Pour l’instant, bien qu’à flux tendu face à une situation inédite, les PFI ont pu s’organiser pour continuer d’assurer leur mission au sein du centre funéraire mais la préfecture de l’Isère envisage effectivement la possible réquisition de plusieurs endroits de l’agglomération, tels que la patinoire, qui pourraient permettre d’accueillir des cercueils dans la dignité et le respect qui sont dus aux défunts, tout en assurant leur conservation avant leur inhumation ou leur crémation.

    « Nous travaillons avec tous les acteurs concernés pour pouvoir anticiper toutes les situations », a indiqué Denis Bruel, directeur de cabinet du préfet. « Si la crise sanitaire devait s’intensifier et provoquer une augmentation massive du nombre de décès à laquelle les pompes funèbres générales ou les pompes funèbres intercommunales (PFI) ne pourraient pas faire face, nous pourrions effectivement envisager ce type de réquisition. Mais ce n’est encore qu’une hypothèse à laquelle nous espérons ne pas avoir recours. Quoi qu‘il en soit, si une décision devait être prise dans ce sens, nous communiquerions immédiatement et les familles en deuil seraient évidemment les premières informées ».

    https://www.ledauphine.com/sante/2020/11/05/covid-19-la-patinoire-de-grenoble-pourrait-etre-requisitionnee-pour-accu
    #requisition #cadavres #coronavirus

  • Le camion aménagé: un bonheur non négociable?
    http://carfree.fr/index.php/2020/09/09/le-camion-amenage-un-bonheur-non-negociable

    Notre monde tourne autour de la bagnole : travail, loisirs, courses, mobilité du quotidien ou des #vacances, seul, en famille ou avec les amis, on y écoute la musique qu’on veut, Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Destruction_de_la_planète #Fin_de_l'automobile #Vie_sans_voiture #camions #campagne #grenoble #loisirs_motorisés #montagne