#13janvier

  • Les témoignages glaçants des rescapés du Bataclan
    http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2015/11/15/les-temoignages-glacants-des-rescapes-du-bataclan_4810453_4809495.html

    On a ensuite bloqué la porte avec un extincteur. On est serrés sur les marches, on ne peut pas bouger. Si le type avait voulu venir, on était faits comme des rats. Dans ce sas, l’attente a paru longue, peut-être parce qu’on attendait la mort. »

    #13janvier #Paris #attentats

  • Pierre-Jean Luizard : « Daech essaie de faire en France ce qu’il a réussi en Irak » - Page 1 | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/france/151115/pierre-jean-luizard-daech-essaie-de-faire-en-france-ce-qu-il-reussi-en-ira

    Les cibles choisies, les supporters de football et la jeunesse bobo des quartiers est de Paris, ne l’ont pas été par hasard. On trouve dans la revendication les diatribes traditionnelles contre l’idolâtrie, des joueurs de football notamment, et contre les lieux de perversion que seraient les salles de spectacle. Mais c’est surtout une manière de s’attaquer à la jeunesse la plus tolérante envers l’islam, à une population qui réfléchit à la situation du monde, à un public éduqué qui essaie de comprendre.

    Dans les quartiers attaqués, on peut voir des jeunes, cigarettes et verre de vin à la main, sociabiliser avec ceux qui vont à la mosquée rigoriste du quartier. C’est cela que l’EI veut briser, en poussant la société française au repli identitaire et à la peur de l’autre, en suscitant des réactions irrationnelles où l’explication et la réflexion n’ont plus leur place, pour aboutir à ce qu’ils ont réussi à faire au Moyen-Orient, que chacun considère l’autre non plus en fonction de ce qu’il pense et de ce qu’il est, mais en fonction de son appartenance communautaire. Ils veulent engager la société française, y compris en prenant en otages les musulmans français, dans un processus sans retour et des affrontements communautaires dont ils seraient les seuls à sortir vainqueurs.

    #13janvier #Paris #attentats

  • Attaques à Paris : Sarkozy ne veut pas parler d’« union nationale »
    http://www.liberation.fr/france/2015/11/15/attaques-a-paris-suivez-la-journee-de-dimanche-en-direct_1413524

    16:41 Sarkozy ne veut pas parler d’« union nationale »

    Réactions.
    De notre journaliste Alain Auffray, qui relevait déjà tout à l’heure le peu de cas que Nicolas Sarkozy faisait de l’« union nationale » au sortir de son entretien avec François Hollande :
    Union nationale ? Unité ? Sarkozy n’aime plus trop ce vocabulaire dont il avait pourtant lui même fait usage après les attentats de Charlie. Dimanche matin, l’ancien chef de l’Etat a convoqué une réunion des principaux dirigeants de LR. Il leur a suggéré de parler plutôt de « solidarité nationale ». Pas d’accord, a dit Juppé qui continuera à oser « l’union nationale ». « C’était surréaliste, on a passé une demi-heure à parler de ça » raconte à Libé un participant consterné.

    #13janvier #Paris #attentats

  • On s’embrassera en abominables pervertis - Libération

    http://www.liberation.fr/debats/2015/11/15/on-s-embrassera-en-abominables-pervertis_1413569

    On va pleurer nos morts. On va prendre le temps nécessaire pour réaliser ce que vous avez osé nous faire. Et puis on va recommencer comme avant, meurtris, entamés, mais convaincus que vous ne pouvez pas nous prendre ce qui nous constitue.

    On retournera écouter de la musique au Bataclan. On retournera dîner au restaurant le Petit Cambodge. On se prendra à nouveau pour les rois du monde, rue de la Fontaine-au-Roi. On sera une belle équipe qui va réinventer une belle époque, rue de Charonne. On se permettra même d’aller rue Bichat avec des prudences de biches qui bisquent et ragent, enténébrées et ébréchées, mais pas terrorisées.

    Bien sur, on se surprendra souvent à regarder par-dessus l’épaule pour guetter une ombre suspecte, à sursauter au bruit d’un pétard idiot, à chercher bêtement des poux dans la tonsure des barbus, mais on n’abjurera rien de notre mode de vie, de notre goût de vivre.

    Demain, dans l’attente que la peine regagne ses digues fendillées, on s’assiéra à nouveau aux terrasses de l’Est parisien, dans ces quartiers métissés et bigarrés, dessalés et chaloupés qui sont ce que nous avons de meilleur.

    On s’embrassera entre potes pour se dire bonjour, on s’embrassera entre copines échevelées et rieuses, on s’embrassera entre amants incertains. On s’embrassera entre hommes et femmes, fiers de cette mixité dragueuse, de ces corps séducteurs et décontractés, de ces peaux multicolores à frotter fort les unes contre les autres comme le font les chamois quand ils ont du chagrin. On s’embrassera, heureux et fiers de ces désirs qui jettent le voile, qui se décagoulent. On s’embrassera en abominables pervertis.

    Assis dans la douceur de l’automne finissant, on se délectera du spectacle de la rue, de ces déambulations au long du canal Saint-Martin et du quai de Jemmapes, origines et sexes mêlés, convictions et religions confrontées et acceptées, rires éclatés aux bêtises des uns et aux vannes des autres dans la nuit festive et légèrement ivre de cette liberté de vivre à notre guise que vous ne nous prendrez jamais.

    Goguenards et attendris, on se moquera de ces zouaves acrobates un peu partis, un peu nazes qu’on imaginera se mettre à poil comme au cœur de la canicule pour faire le saut de l’ange et plonger dans les eaux grasses du canal qui bouillonnent des bières renversées et des rosés-pamplemousse mal éclusés.

    De loin, on saluera la République, en sa place et sa statue, vieille lune éclairée d’un jour nouveau depuis qu’y brûlent les bougies du souvenir pour les copains de Charlie que vous avez tués en janvier. Et si on est prêt à tout pardonner, on n’est pas près d’oublier.

    #13janvier #Paris #attentats