#dp3t

  • A Singapour, le traçage par app dégénère en surveillance de masse
    https://www.letemps.ch/economie/singapour-tracage-app-degenere-surveillance-masse

    Premier pays à avoir lancé le pistage du virus par smartphone de manière volontaire, Singapour lance un nouveau service liberticide, baptisé SafeEntry. La Suisse peut en tirer des leçons Ce vendredi 8 mai sera une date importante dans la lutte contre le coronavirus en Suisse. Le Conseil fédéral devra débattre de l’application pour tracer les personnes porteuses de la maladie et présenter son plan d’action. Le programme, développé notamment par l’EPFL, pourrait être testé sur un nombre restreint de (...)

    #Apple #Google #Bluetooth #DP3T #QRcode #smartphone #TraceTogether #anonymat #géolocalisation #migration #technologisme #consentement #BigData #COVID-19 #santé #vieillesse (...)

    ##santé ##surveillance

  • Coronavirus : les applications de traçage des malades divisent les chercheurs en Europe
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/04/23/covid-19-les-applications-de-tracage-des-malades-divisent-les-chercheurs-en-

    Sécurité, technologie, protection des données : les experts, notamment français, s’étrillent sur les différentes solutions techniques proposées pour faciliter le repérage des « cas contacts » au coronavirus. La tension monte autour des futures technologies dites de suivi de contacts, qui doivent aider à contrôler l’épidémie de Covid-19 en enregistrant les personnes qui ont été en contact avec un malade afin qu’elles s’isolent. Un consortium de chercheurs développant une telle solution vient de se (...)

    #DP3T #surveillance #santé #COVID-19 #BigData #métadonnées #FAI #géolocalisation #anonymat #TraceTogether #StopCovid #smartphone #PEPP-PT #Bluetooth #contactTracing #algorithme #Google (...)

    ##santé ##Apple

    • Du coup, je « linke » :
      (Article du 14/04/2020)
      https://www.laquadrature.net/2020/04/14/nos-arguments-pour-rejeter-stopcovid

      Hier, Emmanuel Macron a invité le Parlement à débattre de l’éventuelle application StopCovid développée par son gouvernement. Nous venons d’envoyer aux parlementaires le résumé de nos arguments (PDF, 1 page), tel que repris ci-dessous.

      L’application StopCovid serait inutile, dangereuse pour nos libertés et pourrait même aggraver la situation sanitaire. L’administration et le Parlement doivent cesser d’investir toute ressource humaine ou économique dans ce projet vain et dangereux. L’urgence est partout ailleurs.

    • Décrié, le style café du commerce (une expression qui discrédite l’échange entre personnes quelconques...) valorise aussi le sens de la formule. Dire « probablement car il n’y a pas de tests disponibles » passe pas pour de l’understatement et de la finesse, mais bien pour une énorme euphémisation, voire une généreuse politesse de principe, ici très mal adressée.

      #Pénurie => #placebo (finalement on s’occupe de tout, ayez confiance, ça ira mieux)

    • Mais surtout, une application n’a de sens que si on teste les gens, pour savoir qui est contaminé. Comme on peut apparemment être contagieux et pourtant asymptomatique (pas de maladie visible), il faut tester ces personnes asymptomatiques (qui sont sans doute celles qui risquent de contaminer le plus de gens puisque, ignorantes de leur état, elles sortent). Or, Macron a bien précisé dans son discours du 13 avril qu’on ne testerait pas les personnes asymptomatiques (probablement car il n’y a pas de tests disponibles). Cela suffit à rendre inutile toute application, indépendamment des techniques astucieuses qu’elle utilise, car l’application elle-même ne peut pas déterminer qui est malade ou contagieux.

    • Chopé cet article sur « la Toile » il y a 5 minutes mais comme j’y pige pas grand chose en « développement » logiciel et aux « protocoles », je ne sais pas trop ce que ça vaut.
      En tout cas ça parle aussi de #ROBERTprotocol mais ça commence un peu de manière « putaclic ». Voyez plutôt...

      Sur le pan du traçage numérique dans la lutte contre le coronavirus, l’État a pris les choses en main, comme en témoigne la récente allocution du président de la République, Emmanuel Macron. Du côté de la recherche, les scientifiques allemands et français avancent et ont publié, samedi, leur proposition technique concernant ce système. Clubic vous en libre les détails.

      https://www.clubic.com/coronavirus/actualite-892093-tracage-numerique-chercheurs-francais-allemands-annoncent-p

    • @Sombre Difficile d’imaginer un article plus nul (c’est Clubic, quoi). Même sur les faits de base, ils racontent n’importe quoi (pas d’italiens ni de suisses dans ROBERT, ils confondent avec l’ex PEPP-PT.)

      Et ils présentent le choix de Bluetooth comme une nouveauté alors qu’il est commun à tous les autres protocoles (comme PACT ou DP3T), publiés bien avant.

      Et aucune analyse critique, aucun recul (ils reprennent l’élément de langage « crypto-identifiant » alors qu’il n’y a pas de crypto dans ROBERT). Bref, c’est du dossier de presse mal recopié.

    • toutes mes confuses @stephane pour l’envoi précédent, un post beaucoup trop rapide, la première formulation rencontrée m’ayant fait cesser la lecture... comme @supergeante l’a de suite indiqué, ton article fait cas de l’enjeu du dépistage de manière claire. J’ai sur-réagi, sans doute aussi parce que les annonces de Véran il y a quelques semaines relevait du jeu de bonneteau, ce qui n’a guère été relevé : à la critique du manque de test PCR, ils ont répondu par la promesse de tests sérologiques ; bref, j’ai complètement loupé la tactique rédactionnelle dont tu as fait usage (ne pas dévoiler d’emblée des arguments qui viendront en leur temps, de façon plus efficace).

      #test_PCR

    • Nous ne testerons pas les asymptomatiques. C’est con. C’est là que c’est le plus utile. La personne avec 39 de fièvre, la perte de goût et des pbs respiratoires, tu peux tamponner sans tester. Les enfants par contre, ces nids à merde, déjà faut pas les mettre en contact et puis faut les tester tous les soirs. On réouvre les écoles pour faire plaisir au MEDEF.
      Un test n’a d’intérêt que s’il permet de choisir un meilleur comportement que le doute ne le permet.

  • L’urgence de santé publique, ce n’est pas la surveillance massive mais le dépistage de masse !
    https://reflets.info/articles/l-effet-placebo-du-tracage-informatique

    Tracking GSM, GPS ou Bluetooth ? Aucun système ne pourra répondre à l’urgence sanitaire

    Quand bien même les applis Bluetooth seraient assez précises, un autre contre-argument n’est jamais pointé du doigt : les ondes passent à travers les cloisons, portes et fenêtres, ou tout simplement à travers une vitre ou une plaque en plexiglass ! Ainsi, être à moins d’un mètre derrière un guichet protégé (conforme aux « gestes barrières ») pourrait être identifié, à tort, comme « contact à risque »… Comme de côtoyer tous les jours un voisin très proche... derrière un mur mitoyen. Tout autre système de géolocalisation (antennes relais comme GPS) possède le même inconvénient.

    Une foule d’autres points noirs invalident l’utilité même du contact tracing. Comme la nécessité d’atteindre une certaine « masse critique » d’utilisateurs pour être efficace — comme l’a reconnu le gourou numérique du gouvernement, Cedric O. Cette masse critique, selon divers avis convergents, doit représenter au moins 60 % d’une population. Même à Singapour, État policier — et ultraconnecté — de 7 millions d’habitants, moins de 20% utilisent l’appli. Sans même parler des taux d’équipements en smartphone, très inégalitaires selon les régions ou les classes sociales, et qui excluent en premier les plus de 70 ans.

    • #merci pour cet argumentaire complet et sérieux.

      Une petite remarque, la proposition #DP3T répond à l’objection "il sera plus facile pour le gouvernement de lui ajouter des fonctions coercitives" car elle fonctionne de manière décentralisée.

      Un détail : triangularisation => triangulation

    • Liens vers
      https://www.aclu.org/report/aclu-white-paper-limits-location-tracking-epidemic
      http://news.mit.edu/2020/bluetooth-covid-19-contact-tracing-0409
      https://arxiv.org/abs/2003.13670
      https://www.laquadrature.net/2020/04/14/nos-arguments-pour-rejeter-stopcovid

      La surveillance par satellite ou bornes GSM, on oublie. Blootooth ?

      Si séduisante soit-elle, la solution Bluetooth a ses limites. La précision et la fiabilité des données recueillies dépendent énormément du type de matériel utilisé (composants, antenne, batterie...). Une discrimination technique serait alors à l’œuvre — les modèles bas de gamme étant forcément moins fiables. Devant de telles disparités pratiques, personne ne peut garantir un corpus de données assez fiable pour prendre de bonnes décisions. D’où le risque de produire, là aussi, des milliers de « faux positifs » qui ne manqueront pas d’encombrer davantage les services de santé.

      Tout le monde comprend qu’utiliser des données non fiables serait contre-productif et risquerait de désorganiser davantage les services de santé. En terme statistique, on parle de « faux positifs » : en l’espèce, identifier à tort des personnes comme potentiellement contaminées. Sur une cohorte de plusieurs centaines de millions d’individus, les faux positifs pourraient donc être plusieurs millions… De quoi engendrer d’énormes demandes qui ne pourront pas, à l’évidence, être prises en charge. À commencer par le #dépistage sérologique, dont les capacités mondiales sont déjà sous-dimensionnées. Cela rendrait-il service aux autorités sanitaires de devoir gérer cet afflux massif de prises en charge, alors que la pénurie de #tests est loin d’être résolue ?

      Alors pourquoi doit-on subir cette injonction à lever le pied sur le principe de la protection des données pour les besoins de l’urgence sanitaire ? Lancer un tel débat possède un intérêt majeur dans le processus d’acceptation sociale : profiter de l’état de sidération (cf « La #stratégie_du_choc » de Naomi Klein) pour travailler au corps les plus réticents dans l’intention de pouvoir l’imposer à tous avec un minimum d’opposition et de défiance. Brandir LA solution technologique permet d’occuper l’espace médiatique et prépare le terrain à la « phase d’après », à savoir le contrôle social et disciplinaire de celles et ceux qui ne respecteraient pas les mesures de #quarantaine, de #confinement ou de couvre-feu.

      Le téléphone privé devient alors une sorte de bracelet électronique universel et multi-tâches. Pourquoi ne pas imaginer que le smartphone serve de mouchard pour vérifier l’assiduité d’un « prisonnier » incarcéré à domicile ? D’ailleurs, les premiers cobayes pourraient être les personnes reconnues coupables du nouveau délit créé par la loi sur l’état d’urgence sanitaire, qui réprime les « violations réitérées au confinement » (jusqu’à six mois de prison et 3750€ d’amende). La géolocalisation n’a donc aucun intérêt immédiat en termes de santé publique. Mais c’est un outil de dissuasion parfait pour traquer déplacements interdits ou comportements « déviants ». Il n’est pas impossible, comme le suggère la Quadrature du net, que l’appli Stopcovid, prototype sorti tout droit de la start-up nation, soit détourné de son usage premier, "pour la bonne cause" :

      Ce débat technico-juridique fait figure de diversion, de vaste écran de fumée — en terme médical, on parle « d’effet placebo ». L’heure n’est pas à la surveillance de masse mais au dépistage de masse !

      Pendant ce temps, on questionne beaucoup moins l’incapacité chronique de l’État à fournir des tests de dépistage, ne serait-ce qu’aux populations les plus fragiles. Ce qui amènerait à remettre en cause les mécanismes économiques de dérégulation et de délocalisations industrielles qui ont fabriqué des champions du médicament comme Sanofi et précarisé nos systèmes hospitaliers — tout en organisant l’incapacité du même marché à répondre à temps à la demande de soins, de protection et de dépistage qu’exigent de telles pandémies.

      En nous incitant à alimenter et à participer à ce débat technologique truqué, c’est un peu notre « système immunitaire politique » que l’on essaye de fragiliser, de corrompre et de compromettre. Notre immunité de groupe, on la gagnera en refusant de choisir avec quel type de chaîne on va nous tenir en laisse.

      #surveillance

  • Contenir la pandémie sans confinement ? COVID 2 - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=e3WXfTOw7xY

    Dans cette vidéo, on explore les différentes options pour réduire le taux de reproduction effectif Rt. En dehors d’un confinement généralisé, il semble indispensable d’exploiter des solutions comme le contact tracing électronique. Cependant, celui-ci ne sera efficace que si une large proportion de la population l’utilise (l’effet est quadratique). Sa promotion massive semble donc critique.

    NB : Après la mise en ligne de cette vidéo, j’ai découvert ces deux autres publications qui estiment elles aussi que la fraction des contaminations pré-symptomatiques semblent ~50%. Voilà qui confirme l’importance du contact tracing pour réduire le taux de reproduction effectif.
    https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.03.05.20031815v1
    https://wellcomeopenresearch.org/articles/5-58

    Lancez vos simulations épidémiologiques à la 3Blue1Brown :
    https://prajwalsouza.github.io/Experiments/Epidemic-Simulation.html

    #COVID19 #coronavirus #simulations

    • Je vais essayer d’être diplomate (même si c’est pas gagné) car je comprends qu’avec l’inquiétude actuelle et l’impuissance dans laquelle nous sommes isolés, certaines personnes soient tentées de trouver dans le contact tracing une solution à étudier attentivement.
      Se consacrer à cela n’est-il pas un moyen efficace de se détourner de la réalité de la maladie et de ses effets de bord sociaux et politiques déjà à l’œuvre ?
      Pouvons nous essayé de prendre un peu de distance au lieu de rêver à un miracle technologique (que certain·es nomment le #bluff_technologique) pour analyser factuellement les proratas médicaux (tests/masques/soins hospitaliers), puis si il le faut vraiment creuser l’application du contact tracing d’un point de vue uniquement technique (comment marche le bluetooth et avec qui).
      Faire cela avant même d’activement se remémorer l’histoire de la mise en place exponentielle des moyens de surveillance globale de la population appuyés sur la peur et la précipitation depuis 25 ans ? avant même de penser qu’un tel basculement ne peut nous mener qu’à la mise en danger de la démocratie ?

      https://seenthis.net/messages/844226

    • De toute manière, sur une bonne partie de la population, ça ne marchera pas plus qu’un numéro vert pour un problème de société.

      1⃣ Il faut des téléphoner compatibles (et beaucoup de gens préfèrent des téléphones qui ne font qui téléphoner).
      2⃣ Il faut savoir les utiliser → on est toujours pas certains d’avoir réussi à expliquer à ma belle-mère comment avoir une téléconsultation avec sa psy.
      3⃣ ceux qui réunissent les 2 premières conditions sont les + susceptibles de savoir aussi contourner le dispositif au besoin.

      Donc, on arrête de perdre du temps sur des doudous stupides et on doit juste repenser toute l’organisation sociale…

    • C’est le problème rencontré en sécurité informatique où sur l’usage d’outils que nous pensons basiques, le dysfonctionnement est d’abord entre la chaise et l’écran.

      Un exemple aussi d’une grand-maman bien connue de mes services bisoux virtuels à qui j’ai envoyé un lien à cliquer pour pouvoir échanger par visio sur jitsi. Une heure au téléphone pour lui demander de cliquer sur le lien qu’elle avait reçu sur sa tablette (oui, la famille lui a offert une tablette second prix l’année dernière pour qu’elle reçoive de leurs nouvelles). Elle a abandonné, on devait se voir depuis Noël, on repoussait notre venue, voila, on ne se verra pas, même pas en visio.

      Cette dame de 83 ans sait toutefois se servir des textos, au grand dam de ses petits enfants qui reçoivent des SMS de trois mots quand ils se sont fendus d’un long texte bien écrit en beau français :)

    • D’autres points à considérer :

      – les outils technologiques de surveillance de masse existent déjà, qu’on le veuille ou non ; si les services de renseignement veulent tracer où tu as été et qui tu as fréquenté, c’est déjà faisable, et sans doute déjà fait dans de nombreux pays, comme l’a montré Snowden ;

      – Facebook, c’est 37 millions d’utilisateurs actifs chaque mois en France. Prétendre que les gens ne sont pas équipés, ne savent faire, ou qu’ils ne veulent pas se faire fliquer, c’est une vue de l’esprit ; il y a de nombreuses difficultés avec les logiciels « privacy first », mais l’aspect diffusion/acceptabilité ne me semble pas le plus complexe ;

      – une question qui se pose de manière extrêmement urgente, c’est de savoir si les États vont utiliser cet épisode pour officialiser les outils les plus intrusifs et répressifs, où si l’on peut refuser l’officialisation des outils tels qu’ils sont ouvertement utilisés dans l’autres pays, et pousser pour aller vers les outils conçus par des spécialistes du « privacy-first » plutôt que par Palantir et avec une absence à peu près totale de contrôle démocratiqu ;

      Dit autrement : les outils de surveillance de masse existent déjà, mais leur valeur répressive est relativement limitée, parce que leur utilisation n’est pas officielle (c’est du domaine du renseignement, qui est certes très problématique, mais qui est plus ou moins limité). Si on officialise ces outils dans le cadre de l’épidémie, on change d’échelle, et leur valeur répressive restera, parce qu’on aura accepté ça cette fois. Une fois qu’on aura officialisé l’idée qu’un outil à la Palantir est utile en étant accessible aux flics « de terrain » et peut être utilisé dans une procédure juridique (démontrer que tu n’as pas respecté le confinement plusieurs fois de suite), ça restera si on invoque le terrorisme, les black blocks, les néonazis, les violeurs pédophiles ou je ne sais quoi. L’alternative envisagée, c’est donc de proposer l’utilisation d’outils conçus pour ne pas pouvoir être utilisés de manière répressive (parce que sans moyens d’identification) mais qui rempliront le même but (limiter la propagation de l’épidémie), retirant ainsi la « justification » de l’utilisation de moyens intrusifs.

      – le grand risque, c’est que le déconfinement soit suivi, moins d’un mois après, par une hausse brutale des contaminations et l’imposition dans l’urgence d’un second confinement ; s’il y a échec du déconfinement (et ça nous semble à tous très probable), la question des libertés publiques deviendra tellement accessoire qu’on va pleurer. Si l’État se retrouve avec un second confinement et absolument tout le monde qui exige de lui de trouver immédiatement une solution (Saint Raoult priez pour nous), je n’ai rigoureusement aucune doute, mais alors aucun, que les méthodes instaurées seront d’une violence que l’on pense aujourd’hui impossible. Croire qu’on échappera alors à Palantir et à la surveillance électronique renforcée (tout ça sera de toute façon réclamé par la population), ça me semble dangereusement naïf. On prendra le logiciel et les méthodes de flicage sud-coréens, au mieux, et on les appliquera à la Lallement, et ce ne sera plus du tout discutable.

      – dans l’immédiat, on n’a pas le droit de sortir de chez nous, si on le fait c’est avec la crainte de tomber sur des flics, on n’a pas le droit de se rencontrer, on n’a pas le droit de manifester, on n’a pas le droit d’aller voter, l’effondrement économique a aussi pour conséquence qu’on a de moins en moins la possibilité de subvenir aux besoins de sa famille (je ne suis pas pour le « tout économique », mais tout de même), ce sont les plus faibles socialement et physiquement qui en prennent plein la gueule les premiers, etc. On n’est pas dans une situation où il y aurait des choix parfaits, et où l’on peut considèrer des absolus quant à nos libertés. Parce que pour l’instant et pour une période dangereusement longue, notre libertés fondamentales sont déjà abolies (aller et venir, rassemblement, démocratie, éducation…).

      – l’autre grosse alternative, et c’est certainement la solution qui se met en place sans le dire explicitement, c’est l’immunité de groupe (malgré les doutes sur l’immunité). Le confinement ne sert dans cette optique qu’à atteindre un niveau d’acceptabilité, dans nos démocraties, au fait qu’on va laisser crever une partie de notre population. Le coût d’un second confinement serait tellement intolérable que la population acceptera ce choix, initialement indéfendable. Depuis une semaine, on a d’ailleurs en France toute une littérature qui fleurit allant dans ce sens.

      Du coup, dans cette logique (et dans un sens donc contraire aux considérations précédentes), on peut suspecter que l’annonce du logiciel soit, justement, une sorte de gri-gri destiné à calmer l’opinion et justifier le déconfinement, et pouvoir dire, s’il y a trop de morts, que vous voyez bien, on avait tout mis en place, mais les gens n’ont pas voulu utiliser l’outil qu’on leur avait proposé. (Donc c’est la faute aux gens.)

    • Tout comme Arno, je pense que la plupart des gens vont installer l’appli sans sourciller, tout comme ils utilisent Facebook et tous les services de Google... Il n’y a qu’à voir aussi comment en ce moment tout le monde se rue sur Zoom malgré tous les articles et avertissements qu’on peut lire partout, alors que des alternatives tout aussi pratiques (voire mieux) et open-source existent, comme jitsi. La question est donc d’exiger une appli qui ne fera que du tracking anonyme et rien d’autre. J’y crois moyen et en même temps j’ai une petite lueur d’espoir depuis que j’ai vu que le code de leur formulaire d’attestation dérogatoire était publié sur Github (même si on peut toujours penser que le code effectivement mis en œuvre n’est pas tout à fait celui qui nous est présenté).

    • – les outils technologiques de surveillance de masse existent déjà, qu’on le veuille ou non ; si les services de renseignement veulent tracer où tu as été et qui tu as fréquenté, c’est déjà faisable, et sans doute déjà fait dans de nombreux pays, comme l’a montré Snowden ;

      Tu fais des suppositions non démontrées et en avançant ainsi tu considères que personne n’y peut rien et tu invites à renoncer à dénoncer les différents procédés de surveillance et de suivi. L’argument du on le sait déjà n’est pas recevable, parce qu’il tient du fantasme paranoïaque, ça ne veut pas dire que c’est faux, mais qu’il y a certaines formes de surveillance. Heureusement qu’il existe encore des moyens d’y échapper.

      – Facebook, c’est 37 millions d’utilisateurs actifs chaque mois en France. Prétendre que les gens ne sont pas équipés, ne savent faire, ou qu’ils ne veulent pas se faire fliquer, c’est une vue de l’esprit ; il y a de nombreuses difficultés avec les logiciels « privacy first », mais l’aspect diffusion/acceptabilité ne me semble pas le plus complexe ;

      Merci de citer tes sources. 37 millions de comptes actifs, ce n’est pas 37 millions de personnes. Ce n’est pas une vue de l’esprit de se rendre compte que les personnes les plus exposées sont des personnes qui ne sont pas équipées en smartphone. On ne parle pas d’un ordinateur à la maison.

      – une question qui se pose de manière extrêmement urgente, c’est de savoir si les États vont utiliser cet épisode pour officialiser les outils les plus intrusifs et répressifs, où si l’on peut refuser l’officialisation des outils tels qu’ils sont ouvertement utilisés dans l’autres pays, et pousser pour aller vers les outils conçus par des spécialistes du « privacy-first » plutôt que par Palantir et avec une absence à peu près totale de contrôle démocratique ;

      Il y a urgence de masques et de tests, de lits d’hopitaux mais certainement pas urgence de la mise en place d’une surveillance sociale de masse électronique telle qu’elle voudrait s’imposer actuellement. N’oublions pas le contexte politique, voir la différence de gestion sanitaire en Allemagne et en France, on parle bien d’un but sanitaire et tout concoure à montrer le contraire. Je continue de dire que nous nous épuisons dans un débat technologique qui ne devrait pas avoir lieu et qui est une façon de nous détourner des réalités catastrophiques.

      Je peux malheureusement répondre oui à la première question, parce que cela se vérifie à chaque crise depuis 25 ans, les libertés se réduisent aux profits d’un Etat sécuritaire, toute occasion est bonne et les tenants de la surveillance électronique, du croisement de fichiers et du traçage sont des lobbyistes très actifs, de type Babinet (video youtube du 1er avril), qui n’ont aucune limite ni scrupule politique à t’exposer que les mails sont une source à prendre en compte dans le dossier médical multidatas qu’ils promeuvent et qui rêvent de fermer la CNIL déjà réduite à rien. Concernant Palentir, c’est une boite américaine qui analyse pour la DGSE et autres services secrets français les résultats des données collectées en france. Ça me laisse toujours pontoise de réaliser que les français sont carrement naïfs ou que nous sommes simplement toujours dans les mains des mêmes industriels du complexe militaro industriel depuis 1941 qui font croire à une guerre économique entre pays alors qu’elle est entre classes dominantes et les 99% qui subissent leurs incompétences délirantes et leurs fantasmes de contrôle total. Mais oui, je pense que ce sera Palantir et Consorts et même pire.

      Pour revenir à la croyance en des alternatives de traçage, à partir du moment où les principes démocratiques sont baffoués parce qu’il y aura violation de la vie privé via une technique de suivi personnalisé (sous des prétextes fallacieux car je répète que l’efficience sanitaire du traçage est loin d’être prouvée), qu’elle soit anonyme ou pas ne change rien (il n’y a pas d’anonymat dans du traçage), ni de garanti par un encadrement de la CNIL qui a appris à aplatir ses prérogatives chaque fois qu’un échelon supplémentaire est franchi.

      Je vois plutôt se profiler une surveillance de multiples sources justifiée par une meilleure efficience et surtout pour notre bien sanitaire. FB+internet+conversations filtrées+Géolocalisation+traçage+biométrie+rfid+ saupoudrage d’un peu d’alternatifs pour faire plaisir aux geeks qui rêvent d’un monde libre informatisé et faire croire que tout est sous contrôle démocratique.

      Nos avis démocratiques ne pèseront pas grand chose face aux milliards de $ que pèsent les données de santé et de profilage, surtout pour sauver des vies dont ils se foutent totalement. Ce qui m’intéresse à regarder actuellement c’est la méthode de persuasion qui va être utilisée. Ça suit son cours et la diversion fonctionne à merveille …

      Dit autrement : les outils de surveillance de masse existent déjà, mais leur valeur répressive est relativement limitée, parce que leur utilisation n’est pas officielle (c’est du domaine du renseignement, qui est certes très problématique, mais qui est plus ou moins limité). Si on officialise ces outils dans le cadre de l’épidémie, on change d’échelle, et leur valeur répressive restera, parce qu’on aura accepté ça cette fois. Une fois qu’on aura officialisé l’idée qu’un outil à la Palantir est utile en étant accessible aux flics « de terrain » et peut être utilisé dans une procédure juridique (démontrer que tu n’as pas respecté le confinement plusieurs fois de suite), ça restera si on invoque le terrorisme, les black blocks, les néonazis, les violeurs pédophiles ou je ne sais quoi. L’alternative envisagée, c’est donc de proposer l’utilisation d’outils conçus pour ne pas pouvoir être utilisés de manière répressive (parce que sans moyens d’identification) mais qui rempliront le même but (limiter la propagation de l’épidémie), retirant ainsi la « justification » de l’utilisation de moyens intrusifs.

      Prends juste l’exemple de Tarnac, avec Coupat qui est soupçonné parce qu’il n’a pas de téléphone portable, la répression est déjà là et n’a pas besoin de notre accord pour se déployer. La technique le permet, la répression suit, l’accompagne. Ce n’est pas de quelle manière cela va se déployer, ni si il y a anonymat ni si les intentions sont louables, mais si nous savons faire bloc contre cette hallucination collective pro technosurveillance. Je préfère me battre contre toutes les prisons car il n’y a pas de prison alternative.

      – le grand risque, c’est que le déconfinement soit suivi, moins d’un mois après, par une hausse brutale des contaminations et l’imposition dans l’urgence d’un second confinement ; s’il y a échec du déconfinement (et ça nous semble à tous très probable), la question des libertés publiques deviendra tellement accessoire qu’on va pleurer. Si l’État se retrouve avec un second confinement et absolument tout le monde qui exige de lui de trouver immédiatement une solution (Saint Raoult priez pour nous), je n’ai rigoureusement aucune doute, mais alors aucun, que les méthodes instaurées seront d’une violence que l’on pense aujourd’hui impossible. Croire qu’on échappera alors à Palantir et à la surveillance électronique renforcée (tout ça sera de toute façon réclamé par la population), ça me semble dangereusement naïf. On prendra le logiciel et les méthodes de flicage sud-coréens, au mieux, et on les appliquera à la Lallement, et ce ne sera plus du tout discutable.

      Depuis le début du covid le gvt nous mène en bateau, je n’ai aucun doute qu’on arrivera à palentir par un chemin ou un autre et en plus avec l’assentiment de la population et le chemin le plus court trouvé pour le moment c’est de laisser travailler les « alternatifs » dessus, histoire que la gauche technophile se foute bien sur la gueule.

      – dans l’immédiat, on n’a pas le droit de sortir de chez nous, si on le fait c’est avec la crainte de tomber sur des flics, on n’a pas le droit de se rencontrer, on n’a pas le droit de manifester, on n’a pas le droit d’aller voter, l’effondrement économique a aussi pour conséquence qu’on a de moins en moins la possibilité de subvenir aux besoins de sa famille (je ne suis pas pour le « tout économique », mais tout de même), ce sont les plus faibles socialement et physiquement qui en prennent plein la gueule les premiers, etc. On n’est pas dans une situation où il y aurait des choix parfaits, et où l’on peut considèrer des absolus quant à nos libertés. Parce que pour l’instant et pour une période dangereusement longue, notre libertés fondamentales sont déjà abolies (aller et venir, rassemblement, démocratie, éducation…).

      C’est assez bien vendu en effet mais je n’achète pas.

      – l’autre grosse alternative, et c’est certainement la solution qui se met en place sans le dire explicitement, c’est l’immunité de groupe (malgré les doutes sur l’immunité). Le confinement ne sert dans cette optique qu’à atteindre un niveau d’acceptabilité, dans nos démocraties, au fait qu’on va laisser crever une partie de notre population. Le coût d’un second confinement serait tellement intolérable que la population acceptera ce choix, initialement indéfendable. Depuis une semaine, on a d’ailleurs en France toute une littérature qui fleurit allant dans ce sens.

      Disons que laisser mourir des personnes et même les euthanasier sans leur accord ni celui de leurs familles sous prétexte qu’ils auraient peut-être le covid et qu’il n’y a pas assez de lits en réanimation c’est aujourd’hui et maintenant en france. Ça me suffit pour voir que ce gouvernement n’en a absolument rien à foutre de sa population et que s’il faut s’allier aux pires des américains pour réaliser le grand panoptique de surveillance cette crise servira comme excellent prétexte et au lieu de tests et de masques et de lits d’hopitaux, tout le monde demandera des drones et du traçage et de la répression bien entendu.

      Du coup, dans cette logique (et dans un sens donc contraire aux considérations précédentes), on peut suspecter que l’annonce du logiciel soit, justement, une sorte de gri-gri destiné à calmer l’opinion et justifier le déconfinement, et pouvoir dire, s’il y a trop de morts, que vous voyez bien, on avait tout mis en place, mais les gens n’ont pas voulu utiliser l’outil qu’on leur avait proposé. (Donc c’est la faute aux gens.)

      Oui, parfaitement d’accord, c’est la méthode de persuasion qui sera probablement utilisée, le #bluff_technologique, one more time.

    • Pour poursuivre mes propos, voila comment avec #stopcovid les bonimenteurs du traçage numérique des #données_personnelles sensibles commes les #données_de_santé peuvent enfin placer leurs discours : ici le babinet national, qui refuse de dire pour quelles entreprises il travaille (YT V4yf3HOEHPk) mais dispose de sa place en tant que #digital-champion (sic) français (groupe des conseillers au numérique européen). Souvenez-vous, c’est lui qui voulait fermer la CNIL et sert ici de conseil au smartank de l’#institut_Montaigne (Bébéar), ne vous méprenez pas sur le style alternatif cool sympa qu’il se donne, ce qu’il propose est bien une #société_de_contrôle totalitaire avec profilage médical de chacun·e basé sur l’aspiration de données provenant de sources diverses comme les données d’alimentation ou la lecture des emails …
      extrait de la vidéo

      1er avril 2020
      https://www.youtube.com/watch?v=Rxt-8Z1dQHg?t=471

      Comment ça, vous ne saviez pas à quoi vous attendre avec la république numérique de Macron ?

      #future-of-innovation-in-europe
      Friday, 20 March
      https://www.iiea.com/event/france-and-the-future-of-innovation-in-europe

      In his address to the IIEA, Gilles Babinet will offer his perspective on the future of innovation in Europe and discuss the French Government’s work on innovation and startups (Visa Tech, Next40). He will comment on the implications of europeanisation as French efforts increasingly focus on French champions. Gilles Babinet will also discuss issues such as 5G, connected objects, the need for an overarching ecosystem and how to prepare for it.

      #babinet

  • #DP3T - Decentralized Privacy-Preserving Proximity Tracing
    https://github.com/DP-3T/documents

    C’est un projet membre de l’initiative #PEPP-PT, introduit par Michael Veale de cette manière :

    Governments cannot be trusted w/ social network data from Bluetooth. So w/ colleagues from 7 unis, 5 countries, we’ve built & legally analysed a bluetooth COVID proximity tracing system that works at scale, where the server learns nothing about individuals

    C’est ce projet qui est décrit en bédé par Nicky Case :


    … lire la suite sur le site
    https://ncase.me/contact-tracing

    #virusphone #contact_tracing

  • Il y a vraiment des points que je ne comprends pas dans les propositions/recommandations pour des outils de tracking respectueux des libertés individuelles type PEPP-PT (notamment, conçus pour ne pas pouvoir être détournés de l’usage de lutte contre l’épidémie), y compris les récentes positions CNIL/CCC.

    – Dans tous les schémas/explications que j’ai vus, j’ai vraiment l’impression que personne ne peut obtenir la liste des contacts de la personne qui vient de se signaler infectée. Pas même cette personne infectée elle-même. Il me semble comprendre que seules les personnes qui auraient été en contact sont informées anonymement, à charge pour elles de prendre la bonne décision (auto-quarantaine, se faire dépister…).

    Il faudrait que ce soit expliqué clairement, parce que c’est une énorme différence de fonctionnement (et d’intérêt perçu), il me semble, par rapport aux systèmes intrusifs. Si c’est le cas, est-ce que ce n’est pas une grosse difficulté ? Ça n’aiderait donc pas les professionnels de la santé à contacter d’elles·eux-mêmes les gens (et, à tout le moins, le contact humain me semble un élément important pour motiver les gens à accepter de se faire tester, à cesser de travailler, à s’enfermer dans leur logement, alors que tous les autres, eux, ont repris leurs activités normales…), sans évidemment considérer que ça ne permettrait pas d’avoir des actions ouvertement « volontaristes/autoritaires » de la part des autorités pour imposer ces mesures, etc.

    – La base du volontariat, pourquoi pas, mais avec explicitement la préconisation « pas de conséquences en cas de refus ». D’accord c’est très RGPD, mais ce qui signifie quoi, en pratique ? Si ça n’a aucune conséquence, quelle est la confiance que je peux avoir dans ce système et son efficacité ? Je veux dire, si on parle épidémie : pour le Sida, si tu ne te fais pas dépister et si tu ne mets pas de capote, actions qui sont certes sur la base du volontariat, il y a une conséquence (tu ne baises pas) ; pour les vaccins classiques, outre que c’est obligatoire, en gros tu ne peux pas mettre tes enfants dans la même école que les miens.

    – De ce que je comprends, il faudrait clarifier les termes du débat. Du peu que je comprends pour l’instant, il y a deux aspects totalement différents, mais qui du fait de l’identité apparente des outils, rend la réflexion confuse (en tout cas la mienne).

    Les outils respectueux, l’idée me semble celle d’une solidarité volontaire des individus, pour lutter collectivement contre l’épidémie. Ça permettrait dès à présent d’augmenter le niveau de protection collective, mais je vois mal comment ça pourrait consister un outil premier de lutte contre le virus.

    À l’inverse il me semble que ce qu’on évoque désormais de manière plus « institutionnelle », ce sont les outils de tracking comme un outil central de sortie du confinement. Et le modèle, si je comprends, c’est celui des pays asiatiques : on teste, on isole, éventuellement on soigne, et on teste très rapidement tous les contacts pour arrêter très vite la propagation. Et cela assez systématiquement sur un mode très « volontariste » (préventif, intrusif, autoritaire…), parce qu’il ne s’agit pas de laisser des gens qui ne se protègent pas et ne protègent pas les autres se promener et aller au boulot, parce qu’il se s’agit pas de compter sur des choix individuels en espérant que des gens qui n’ont pas encore de symptômes (et qui, statistiquement, n’en auront sans doute jamais) fassent spontanément le choix hyper-punitif de se confiner, d’arrêter de travail, d’arrêter de sortir, et pour tous les gens au statut précaires, d’arrêter d’avoir des revenus… Là il me semble qu’il s’agit d’un outil de première intervention, dans lequel on n’attend pas pour écarter illico les gens identifiés comme potentiellement porteur. De la même façon que le confinement est imposé de manière extrêmement autoritaire, pas en comptant sur le libre choix de chaque personne, la logique alors est de limiter le nombre d’individus touchés par ce confinement autoritaire grâce à ces outils de tracking (donc on reste dans une logique autoritaire).

    Donc je ne pige pas, pour l’instant, comment les outils de la première catégorie (privacy first) peuvent répondre aux préoccupations de la seconde catégorie (sécurité prioritaire).

    • https://www.pepp-pt.org/content

      If the user of phone A has been confirmed to be SARS-CoV-2 positive, the health authorities will contact user A and provide a TAN code to the user that ensures potential malware cannot inject incorrect infection information into the PEPP-PT system. The user uses this TAN code to voluntarily provide information to the national trust service that permits the notification of PEPP-PT apps recorded in the proximity history and hence potentially infected. Since this history contains anonymous identifiers, neither person can be aware of the other’s identity.

      traduction Fil : si tu es testé positif, on te donne un code qui te permet de demander à la plateforme de notifier les gens avec qui tu as été en contact bluetooth.

      Les personnes en question reçoivent donc une notification et des explications etc., sous une forme qui dépend de l’app installée sur leur téléphone. On peut imaginer l’appli no-bullshit “Call your doctor immediately for emergency”, l’appli gouvernementale “Stay at home lavez-vous les mains on sait jamais de toute façon on peut rien pour vous”, ou l’appli historico-gothique “Vous avez croisé 1543 personnes positives cette semaine, seriez-vous Tiphoid Mary ?”

      Le PEPP-PT ne s’occupe que de garantir l’anonymat de ces mises en relation (pour éviter que ton voisin vienne brûler ta maison parce que tu as infecté ses gosses, par exemple).

    • C’est bien ce que j’avais compris, du coup. L’efficacité repose donc largement sur le choix personnel des gens à prendre la « bonne décision » : aller se faire dépister, s’isoler, etc. Ce qui me semble une difficulté vraiment importante tant que le choix « se faire dépister et être positif » est si punitif (perte de revenu, perte d’intimité, éventuellement éloignement de ses proches…), et que le choix de ne pas se faire dépister est peu risqué (parce qu’au pire, quoi, il suffit d’attendre d’avoir réellement des symptômes pour consulter).

      Un aspect d’ailleurs pas du tout RGPD de ces solutions techniques « respectueuses » : elles ne seraient certes pas obligatoires, mais très facilement, de la même manière qu’on envisage des « certificats d’immunité », elles deviendront elles-mêmes des laisser-passer. Tu veux rentrer dans un centre commercial ? Hop tu dois monter ta app et l’écran vert qui te dit que tu n’as croisé aucun infecté. Tu veux accompagner tes enfants à l’école : montre l’écran de ton smartphone…

      Quand la CNIL et le CCC disent qu’il ne faut pas que les gens subissent de conséquences s’ils n’utilisent pas ces apps, ça me semble relever du vœu pieux. Parce que cet aspect ne pourra pas être garanti par l’aspect « privacy first » du mode de fonctionnement de la app.

    • Quand la CNIL et le CCC disent qu’il ne faut pas que les gens subissent de conséquences s’ils n’utilisent pas ces apps, ça me semble relever du vœu pieux. Parce que cet aspect ne pourra pas être garanti par l’aspect « privacy first » du mode de fonctionnement de la app.

      C’est exactement ce que je me suis dit en tout premier, moi qui n’aie aucun appareil mobile…

      La CCC ne parle que de technique, fort peu de politique, du contexte politique réel (pas des « si »)

      Phrase en gras dans le texte de la Quadra :

      Pourra-t-on aller travailler ou faire nos courses sans pouvoir attester de la bonne santé de nos fréquentations ?

    • Nicky Case a fait une bédé pour expliquer comment ça marcherait (valable pour #DP3T) :
      https://ncase.me/contact-tracing

      On peut rassurer le consommateur de la quadrature, même s’il installe cette app il pourra aller au boulot et faire son shopping sans attester de rien, et contaminer qui il veut quand il veut. C’est pas génial ça !?

      Après on pourrait lui suggérer de se poser une autre question : faut-il aller faire ses courses ou travailler si on a un risque de contaminer les caissièr·es ou les collègues ?

    • Oui, mais cette question de laisser la liberté du type de la quadrature d’aller contaminer tout son environnement, c’est ce que je souligne comme point problématique dans ces apps, et c’est d’ailleurs cet aspect qui est expédié en une case dans la BD :

      C’est bien mon souci :
      – la CNIL et le CCC avancent des solutions qui reposent totalement sur le fait que personne d’autre que toi-même ne sait que tu es potentiellement infecté, et sur le principe qu’on va faire confiance aux gens pour prendre la bonne décision ; et j’insiste : je ne parle pas de morale, je parle de choix objectif que tu peux faire alors que se faire détecter comme positif amène illico à des effets extrêmement punitifs ;
      – mais dans le même temps, on présente ces outils comme permettant d’assurer la sortie du confinement sans immédiatement relancer la diffusion du virus, alors même qu’on a mis en place un confinement extrêmement autoritaire de la population (à aucun moment « on » n’a compté sur l’idée que les gens seraient suffisamment responsables pour, d’eux-mêmes, respecter le confinement).

      Du coup je ne vois pas comment on peut proposer les solutions CNIL/CCC/privacy à des populations qui, elles, viennent de se cogner plusieurs semaines/mois d’enfermement sur un mode totalement autoritaire.

      Et du coup, pour l’instant, la seule chose que je vois, si on va vers ces solutions, c’est l’utilisation d’apps codées de façon privacy first type PEPP-PT, mais que dans le même temps elles servent de « certificat » à présenter dans les lieux protégés (tu sors ton outil pour démontrer que soit tu n’as pas été en contact, soit tu as pris la décision de te faire tester quand tu as été prévenu). Et ça, certes ces apps le permettraient, en évitant le fichage centralisé de la population, mais c’est contraire aux préconisations CNIL/CCC. Mais je vois mal convaincre les politiques et la population de faire le choix de ces apps PEPP-PT si, en plus, tu leur dis qu’il faut faire confiance aux gens pour que ça fonctionne.

      Parce que personne n’acceptera qu’on laisse les gens aller et venir dans un ehpad en espérant qu’elles ont pris la bonne décision avant d’y entrer (la « bonne » décision impliquant pour beaucoup de gens, j’insiste là-dessus pour que ce ne soit pas qu’un choix « moral » : privation de liberté, perte de revenu, éventuellement perte d’intimité si on stocke les gens en quarantaine dans des hôtels, tout ça en n’étant même pas certain de développer le moindre symptôme par la suite).

    • Oui c’est un paradoxe de ces préconisations privacy, et donc concrètement, dans le monde réel, ça signifierait que ce n’est pas vers ça que les politiques au pouvoir se dirigeraient. Et que donc c’est bien vers de la cybernétique autoritaire (pléonasme !) que l’on irait. Je continue de mettre du conditionnel encore, mais je me force.

      Est-ce la seule solution « logique », je ne sais pas, mais
      1) C’est l’un des (Le ?) scénarios le plus probable.
      2) Les gens font déjà pas la différence entre chrome et firefox (firequoi ?), l’immense majorité ne ferait aucune différence entre une app « un peu gentille » et une app qui flique plus, à moins d’une pédagogie massive officielle.
      2bis) Donc ce type de méthode, et donc de manière de vivre ensuite, serait acceptée par une large part de la population. Je ne sais pas encore si c’est la seule solution, mais de fait, tout cela conduit clairement à une #acceptabilité de ce mode de vie.
      3) Une fois engagé là dedans, il y aura fort peu de chance de retour en arrière, après la tempète.
      3bis) Oui les gens utilisent déjà plein d’app qui donnent plein de métadonnées de relations et de géoloc à des entitées privées, mais là ça serait donné en plus directement aux autorités régaliennes.

      Tant mieux si ce n’est pas vers cela qu’on va, je continue encore le conditionnel.

      Olivier Tesquet de Télérama a synthétisé ça aujourd’hui, avec moins de verve politique et de puérilité que la Quadra, plus factuel, mais cela décrit bien le même genre conséquence sur le même pas long terme.
      https://seenthis.net/messages/841030
      https://www.telerama.fr/medias/post-scriptum-sur-le-deconfinement-demain,-tous-auxiliaires-de-police,n6625

      Au niveau efficacité, apparemment il « suffirait » que 60% l’utilise pour que ça marche, donc pas besoin de l’imposer à tout le monde (comme moi qui n’ai même pas de mobile). À Singapour ça n’a pas marché (et donc confinement) car il n’y a eu que 16% d’utilisation.

      Au moins 60% de la population devrait télécharger StopCovid pour espérer faire baisser le taux de reproduction du virus.

      Mais ça suffit à l’acceptabilité. Qui perdurera.

      la véritable inquiétude se situe – pour l’heure – ailleurs : à la faveur de la crise sanitaire, l’écosystème clandestin de la surveillance routinière devient subitement visible et normalisé

      […]

      A cet égard, la crise accélère une dynamique techno-disciplinaire qui la précédait largement

      = il n’y a pas une apparition, tout ça existait déjà, mais tout se met en place pour de vrai plus vite, et pour durer

      Au passage le Comité national d’éthique lui-même souligne :

      Ce risque concerne également les personnes qui n’ont pas adhéré aux mesures de suivi.

      Et ce sont les plus pauvres et les moins diplomé⋅es et celleux qui ont le plus à perdre, qui accepte tout ça le plus :

      les populations les moins diplômées – qui sont bien souvent les plus exposées au virus car elles doivent continuer à travailler, et donc susceptibles d’être privées de leur liberté dans la « phase 2 » – sont également les plus enclines à accepter la surveillance. « Ce résultat suggère une plus forte prédisposition des personnes sans ressources éducatives pour des formes plus permissives de l’espace privé »

    • Bonjour,

      Les commentaires et le post sont longs et faire une citation de chaque passage méritant réaction serait assez long.

      A ma compréhension, vous arrivez souvent à la conclusion que :
      1/ une appli privacy-by-design est à critiquer car elle est à l’efficacité relative (puisque dépendant de la bonne volonté)
      2/ les bonnes décisions ne sont pas encouragées car punitives
      3/ il est ridicule d’avancer l’argument de peurs de mesures totalitaires puisque nous y sommes déjà

      Les éléments sont vrais, mais les conclusions auxquelles j’arrivent diffèrent. Dans le désordre :
      2/ les bonnes décisions -d’un point de vue santé personnelle et intérêt général, car oui le « bon » est toujours relatif de nos priorités- ne sont pas encouragées : je me tourne vers le contexte politico-économique qui ne laisse pas l’individu choisir en toute liberté. Et je place le problème dans la politique plutôt que dans les épaules du petit travailleur précaire.
      1/ cette appli n’a tout simplement pas à être l’alpha et l’oméga de la réponse sanitaire. Non seulement parce que c’est illusoire, mais surtout parce que ça laisse de côté tout un pan de la responsabilité publique. Des pays n’ont PAS eu à recourir au lockdown général, ET s’en sortent avec des pertes de vie humaines bien moindre. La politique de santé publique, le sérieux et l’écoute des alertes scientifques par les gouvernements ont eu un lieu décisifs dans les pays qui s’en sortent l mieux. Pêle-mêle (et chacun avec un « cocktail » de réponse et d’état du systeme de santé national distincts) : Rep Tcheque, Portugal, Japon, Macao, Singapour, Allemagne...
      3/ il faut justement critiquer LES DEUX, et non s’y vautrer par résignation bien sûr. Au risque d’être redondant, la France s’est mise dans un lockdown policier, avec attestation autosignée (sic) obligatoire, et absence de climat démocratique sain. Et bien sachez que ce n’est pas la panacée et que d’autres ont démontré la possibilité que le contraire existe (je ne vais pas me répéter)

      Pour donner mon avis sur le sujet, l’application du gouvernement, si elle est opensource et calquée sur la proposition de Ferreti, Wymant et al (comme dans la BD de Nicky) ou Caretti ( https://arxiv.org/abs/2003.13670 ) me parait acceptable.. dans la mesure où elle est vue comme un outil COMPLEMENTAIRE de toute une politique de santé du commun ambitieuse. Qu’elle soit volontaire est très bien et a le mérite, et j’allais l’oublier, de responsabiliser les citoyens, au lieu du paternalisme en vogue dans d’autres problématiques.