• #FRANCINE_SPORENDA : REHABILITATION DES HOMMES VIOLENTS : EFFICACE OU POUDRE AUX YEUX ?
    https://tradfem.wordpress.com/2021/05/28/rehabilitation-des-hommes-violents-efficace-ou-poudre-aux-yeux

    Le concept à partir duquel opère la justice réparatrice c’est que, lorsqu’une infraction est commise, ce n’est pas seulement la victime qui subit un dommage, c’est toute la communauté où a lieu cette infraction qui est affectée, et toutes les personnes qui en font partie. Un des exemples de cet axiome que donnent les partisan.es de la justice réparatrice, c’est le cas du viol : quand un viol se produit dans une communauté, c’est la sécurité de toutes les femmes de cette communauté qui est menacée.
    Dans cette approche, l’infraction ne concerne pas seulement l’Etat, la police et la justice, mais l’ensemble du groupe auquel appartiennent les personnes en cause, les relations interpersonnelles à l’intérieur de ce groupe, et celles de la victime et de l’agresseur. Dans la justice réparatrice, l’objectif est de réparer ces relations compromises : la communauté est fracturée et perturbée par ces infractions, son unité doit être restaurée, et la relation entre agresseur et victime doit également être amendée. De ce fait, la responsabilité de l’infraction n’appartient pas seulement au perpétrateur, elle est aussi collective ; par exemple, dans un cas de viol, on pourra intégrer la notion de culture du viol dans la prise en compte de l’agression. Dans cette approche, l’agresseur est, d’une certaine façon, victime de cette culture au même titre que l’agressée.
    On voit ce qui dérange les féministes dans la justice réparatrice : la protection de la victime, de son bien-être et de ses besoins, l’importance de sa reconstruction, la reconnaissance du tort grave, matériel et psychologique, qui lui a été causé, la profondeur et la persistance de son trauma ne sont plus le focus ; ce qui est mis en avant, c’est la réparation du tort causé à la communauté, la restauration de sa cohésion, et la réhabilitation de l’agresseur, de façon à ce qu’il puisse de nouveau en faire partie.

    Version originale : https://revolutionfeministe.wordpress.com/2021/05/23/rehabilitation-des-hommes-violents-efficace-ou-poudre

  • #Francine_Sporenda interviewe un proféministe québécois
    https://tradfem.wordpress.com/2020/05/26/francine-sporenda-interviewe-un-profeministe-quebecois

    Francine SPORENDA : Vous êtes un des traducteurs de Refusing To Be A Man de John Stoltenberg (« Refuser d’être un homme »), et cette traduction vient de sortir en librairie en France. Pourtant ce livre a été publié aux États-Unis il y a plus de 20 ans. De même, il a fallu attendre plusieurs décennies pour que d’autres ouvrages féministes majeurs, comme ceux d’Andrea Dworkin, soient enfin traduits en Français. Et dans les deux cas, ce sont des Québécois qui ont traduit et publié ces ouvrages.

    Pourquoi cette « hardiesse » des Canadiens francophones vis à vis des grands textes féministes anglophones–et pourquoi cette frilosité française ?

    #Martin_Dufresne : Paradoxalement, nous avons la chance au Québec d’être doublement colonisés, au confluent des influences de l’Europe et des États-Unis, et donc relativement libres de retenir le meilleur de chacune, de ressentir des interférences inouïes chez vous ou en Amérique et un certain irrespect pour la Culture du Père, qu’il siège au Collège de France ou au Pentagone. Les Australiennes me semblent faire preuve de la même liberté face au féminisme britannique, plus assujetti aux codes médiatiques et universitaires. Par exemple, elles ont tout de suite acheté les droits du révolutionnaire essai L’être et la marchandise de la Suédoise Kajsa Ekis Ekman, que boudaient les éditeurs britanniques.

    Il y a pourtant eu en France des percées inouïes des textes fondateurs du féminisme américain. Kathleen Barry me dit que c’est Renée Bridel qui a servi de “passeuse” pour la publication de Shulamith Firestone, Kate Millett et Barry elle-même chez Stock au début des années 1970 – des livres qu’on trouve encore aujourd’hui dans toutes les bibliothèques des femmes d’ici.

    Mais dès la publication de : « Le viol« de Brownmiller et l’apparition des organisations anti-violence sexuelle, la gauche et les libéraux se sont braqués contre un féminisme qui menaçait les privilèges des mecs. Dans le cas d’Andrea Dworkin – et avec elle John Stoltenberg et les nombreuses féministes qui ont déconstruit la crédibilité du porno – en descendant dans les rues – tout l’establishment du livre, du magazine, du cinéma, bref de l’entertainment s’est ligué pour les censurer : ce fut, au milieu des années 80, les fameuses sex wars lancées par les adeptes du sadisme, tendance qui s’éternise aujourd’hui dans l’idéologie queer. Les libertariens sexuels ont dès lors fait aux critiques de la pornographie (et de la prostitution) un faux procès de puritanisme et surtout d’“essentialisme”.

    Version originale : https://www.isabelle-alonso.com/martin-dufresne

    #proféministe #john_stoltenberg #andrea_dworkin #ressac_masculiniste #féminisme_radical