person:pierre douillard

  • Femme défenestrée par son compagnon : une indemnisation totale demandée
    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/femme-defenestree-par-son-compagnon-une-indemnisation-totale-demandee-20190

    Le 24 août 2013 au Mans, des policiers interviennent dans l’appartement d’Aïda (le prénom a été changé) conseillant à cette femme de 25 ans, victime de violences conjugales régulières, de ne pas rester dormir à son domicile. Aïda cherche en vain une solution d’hébergement puis revient passer la nuit chez elle, faute de solution. Elle sera découverte par la police, inconsciente, gisant au pied de son immeuble après avoir été défenestrée du deuxième étage par son compagnon. Aïda reste paraplégique et son agresseur est condamné à 15 ans de réclusion en juin 2016. Dans son arrêt civil, la cour d’assises fixe une avance de 90.000 euros sur le total de l’indemnisation à venir pour les préjudices subis.

    L’auteur des faits n’étant pas solvable, l’avocat saisit la Commission d’indemnisation des victimes d’infractions (Civi) pour que l’État verse une avance des fonds. Mais le Fonds de garantie des victimes (FGTI) ne propose qu’une indemnisation partielle, estimant qu’il y avait « partage de responsabilités » et que la victime a commis une faute civile en retournant à son domicile le soir des faits. En février 2018, la Civi retient également le partage de responsabilités et propose de verser 67.500 euros, soit une décote de 25%.

  • « En mutiler un pour en terroriser mille »
    Documentaire inédit par StreetPress : Gilets Jaunes, une répression d’État
    https://www.streetpress.com/sujet/1558444107-documentaire-gilets-jaunes-une-repression-etat
    https://www.youtube.com/watch?v=3MjuoDpKLfI

    Depuis six mois une répression inédite s’abat sur le mouvement des Gilets jaunes. À travers les témoignages de blessés, spécialistes et militants, le documentaire inédit de StreetPress décrypte les dérives du maintien de l’ordre.

    La réponse policière et judiciaire au mouvement social des Gilets jaunes est un fait politique majeur. Rarement un mouvement social n’a été autant réprimé. Les chiffres officiels, forcément parcellaires, donnent le tournis : 3.830 blessés, 8.700 gardés à vue, 13.460 tirs de LBD 40 et 1.428 tirs de grenades lacrymogènes instantanées explosives selon le ministère de l’Intérieur.

    Dans ce documentaire inédit, StreetPress décrypte le tournant opéré dans la stratégie de maintien de l’ordre grâce aux témoignages de blessés, de militants, de sociologues, de journalistes, d’un avocat, d’un policier et d’un ancien ministre de l’Intérieur. Une politique de gestion des foules en gestation depuis près de 50 ans dans les quartiers populaires, les ZAD et aux abords des stades.

    Un film de Cléo Bertet, Matthieu Bidan et Mathieu Molard, avec la participation de (par ordre d’apparition) Vanessa Langard, Gilet jaune blessée, collectif des mutilés pour l’exemple – Pierre Douillard, doctorant en sociologie urbaine, auteur du livre L’arme à l’oeil – Adrien Verplancke, Gilet jaune – Cécile Amar, journaliste, L’Obs, co-auteure du livre Le peuple et le président – Youcef Brakni, professeur d’histoire géographie, comité Vérité et Justice pour Adama – Denis Jacob, Alternative Police CFDT – Marion Guémas, Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT) – Aurélien Restelli, doctorant en sociologie, spécialiste du maintien de l’ordre – Daniel Vaillant, ancien ministre de l’Intérieur (PS) – Vitalia, Gilet jaune blessée, collectif des mutilés pour l’exemple – Camille Polloni, journaliste Police/Justice, Les Jours – Nicolas Krameyer, Amnesty International France – Raphaël Kempf, avocat au barreau de Paris.

    + Beaucoup de liens pour aller plus loin à retrouver sur le site...

    #violences_policières #maintien_de_l'ordre #militarisation

  • Utilisés par la police françaises, les #flash-balls suisses dans le viseur

    La majorité des policiers français sont équipés de #LBD_40, fabriqués par l’entreprise #Brügger_&_Thomet, basée à Thoune. Mais l’utilisation de ces #lanceurs_de_balle, qui ont fait des dizaines de blessés, est très controversée.
    Dans la nuit du 5 au 6 janvier dernier, la police intervient au domicile d’un homme en pleine crise de démence dans son appartement d’Auxerre, en France. Afin de l’immobiliser, un agent lui tire dessus avec un LBD 40 de fabrication suisse. Ce lanceur de balles en caoutchouc est plus communément appelé flash-ball. Quelques heures plus tard, le trentenaire décède. L’autopsie a relevé « des contusions pulmonaires et cardiaques liées à l’onde de choc du projectile ».

    Discrète entreprise suisse alémanique

    La France a commencé à utiliser des flash-balls au milieu des années 90, afin d’aider les forces de l’ordre à réagir en cas d’échauffourées. Elle équipe d’abord ses policiers du modèle français, fabriqué par #Verney-Carron. Mais suite à plusieurs accidents, le ministère de l’Intérieur change son fusil d’épaule et opte pour des lanceurs suisses, réputés plus précis. C’est la très discrète entreprise suisse alémanique Brügger & Thomet, créée en 1991 à Thoune, qui remporte le marché en 2007 avec ses LBD puissants, au canon de 40 millimètres.

    Pour la société de Thoune, l’affaire est intéressante, car elle porte sur des milliers de flash-balls, vendus environ 1800 francs pièce. Son chiffre d’affaires a doublé depuis les deux dernières années, expliquait en février au Schweiz am Sonntag son fondateur, #Karl_Brügger. Cette entreprise familiale, qui indique sur son site internet occuper moins de 50 collaborateurs, a su se faire un nom.

    Matériel militaire

    En décembre dernier, à la Bourse internationale aux armes de Lausanne, elle disposait d’un stand impeccable, où pistolets et carabines rutilants étaient présentés. Les flash-balls #GL_06, surnommés LBD 40 par les policiers français, ne s’y trouvaient pas. Sur place, l’employé nous a précisé qu’il s’agit de #matériel_militaire, impossible à exposer dans une foire publique. Car si le flash-ball envoie des balles en caoutchouc, il n’a rien d’un jouet. Ce petit fusil, d’un noir mat, pèse 2,1 kilos et mesure 60 cm. Selon l’entreprise, il s’agit du flash-ball le plus « léger, le plus ergonomique et le plus rapide à tirer ».

    Le plus rapide, mais pas le moins dangereux. Depuis 2004, les flash-balls ont fait au moins deux morts et 39 blessés graves en France, dont 21 éborgnés, selon un rapport de l’ONG Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT) publié en mai 2016. Parmi les victimes, on compte un tiers de mineurs, dont deux enfants de neuf ans. L’arme, considérée comme « non-létale », est classée dans la catégorie A, à usage militaire. Le LBD 40 comprend un canon rayé ainsi qu’un viseur électronique de la marque #EOTech, utilisé par l’armée américaine, qui a une portée de tir de 50 mètres. Pour ces raisons, l’ACAT considère que sa #dangerosité est « disproportionnée » et préconise son interdiction.

    Victime indemnisée

    #Pierre_Douillard en sait quelque chose : le 27 novembre 2007, il a perdu son œil droit sous les balles d’un LBD 40. L’adolescent français, alors âgé de 16 ans, manifestait devant la préfecture de Nantes avec d’autres lycéens, quand un agent lui tire au visage avec son flash-ball. Le choc provoque plusieurs fractures crâniennes et abîme son œil droit, dont il perd définitivement la vue. Depuis, le jeune homme milite contre les flash-balls. « C’est une arme qui se situe à la frontière entre le maintien de l’ordre et la guerre : on retrouve ce type de munitions tirées à Jérusalem Est, à Baltimore ou en Seine-Saint-Denis », explique-t-il. La justice vient de lui donner raison : l’Etat français a été condamné en novembre dernier par le tribunal et devra indemniser Pierre Douillard.

    Dans l’hexagone, les policiers ont l’interdiction formelle de viser avec leur flash-ball la tête d’un manifestant. Mais face à une foule agitée, il est souvent difficile pour les forces de l’ordre de respecter ces consignes… Qu’en pense Brügger & Thomet ? A Thoune, le directeur de l’entreprise, Karl Brügger, a refusé notre demande d’interview en invoquant l’accord de confidentialité signé avec ses clients. Il regrette toutefois qu’en France, les manifestants soient souvent présentés comme « gentils, alors qu’ils jettent parfois des pierres ou des cocktails Molotov aux policiers », qui peuvent également causer des blessures. « Si les manifestants se comportaient de manière pacifique, l’utilisation du LBD 40 ne serait pas nécessaire… », ajoute-t-il par e-mail.
    La police de Lausanne l’utilise

    La multiplication des accidents causés par le LBD 40 en France n’empêche pas l’entreprise de remporter des marchés, comme en Catalogne, où elle complète désormais l’attirail des forces de l’ordre. Plus près de chez nous, la police de Lausanne en possède depuis 2012. L’arme remplissait le cahier des charges et présentait l’avantage de venir du marché local.

    « Seuls les opérateurs du Groupe d’Intervention les utilisent dans des situations bien particulières avec comme principe de repousser le plus possible, si la situation le permet, le recours aux armes létales », précise son porte-parole Sébastien Jost. Celui-ci a eu connaissance des incidents causés par le flash-ball en France. Mais cela ne l’inquiète pas, car selon lui, l’utilisation faite par les agents lausannois n’est pas la même. Avant de conclure : « Toute arme est dangereuse ».

    https://www.letemps.ch/suisse/utilises-police-francaises-flashballs-suisses-viseur
    #armes #armement #flashball #France #Suisse #police #violences_policières

    ping @reka @fil @davduf

    • Mettan dit stop à la vente de l’arme qui crève l’oeil

      Un élu genevois a déposé, lundi, un projet de résolution pour que la Suisse arrête d’approvisionner la France en armes LBD.

      Le député au Grand Conseil genevois #Guy_Mettan veut interdire l’exportation en France du lanceur de balles de défense (LBD), de fabrication suisse. L’élu a déposé, lundi, un projet de résolution allant dans ce sens auprès du Parlement cantonal.

      Le texte invite le Conseil fédéral « à mettre tout en oeuvre pour interdire l’exportation du LBD en France ». Guy Mettan demande au gouvernement suisse de s’appuyer sur l’Ordonnance sur le matériel de guerre, qui prohibe l’exportation d’armes s’il y a de forts risques que ce matériel soit utilisé contre la population civile.

      Pour le député qui siège comme indépendant, le LBD, conçu par l’entreprise bernoise Brügger & Thomet, est utilisé de façon abusive par les forces de l’ordre françaises lors des manifestations des gilets jaunes. A ce jour, poursuit M.Mettan, des centaines de blessures irréversibles à la tête et aux yeux ont été causées par ce lanceur.

      La situation est aggravée par l’emploi en France de munitions plus dangereuses et non conformes au mode d’emploi du fabricant suisse, relève encore M. #Mettan. Le député est effrayé de l’usage qui est fait du LBD par la police de l’Hexagone, transformant ce moyen défensif lourd « en une arme d’attaque terrifiante ».

      https://www.tdg.ch/monde/mettan-dit-stop-vente-arme-creve-loeil/story/25909412

  • Aïda et l’éternelle faute des femmes

    C’est un prénom d’emprunt qui pourrait bien devenir un symbole. Rapportée par le Maine libre jeudi, l’histoire d’#Aïda a suscité une vague d’indignation jusqu’au secrétariat d’Etat de l’Egalité entre les femmes et les hommes. Victime de violences conjugales régulières, Aïda, 30 ans aujourd’hui, est paraplégique depuis ce soir d’août 2013, lorsque son mari l’a poussée par la fenêtre du deuxième étage. Ce soir-là, les policiers interviennent au domicile du couple pour une altercation entre le compagnon de la jeune femme et l’un de ses amis. Il est conseillé à Aïda de quitter cet appartement, ce qu’elle fait dans la nuit. Elle alerte le Samu social et quelques amis. En vain. Et il est trop tard pour prendre un train et rallier Alençon où elle a de la famille. Alors, faute de solution d’hébergement, elle retourne chez elle.

    Son compagnon la brutalise et finit par la défenestrer. Il écope pour cela de 15 ans de prison. La cour d’assises fixe en outre la provision pour l’indemnisation de la victime à 90 000 euros. Et c’est là que tout se corse : les avocats de la jeune femme saisissent la Commission d’indemnisation des victimes d’infractions (Civi) pour que l’Etat, via le Fonds de garantie des victimes (FGTI), verse cette provision. Mais l’organisme ne propose qu’une indemnisation partielle, estimant qu’Aïda a commis une faute civile en retournant à son domicile. Les conseils de la jeune femme contestent cette décision et en appellent à la Civi. Même réponse : arguant d’un partage de responsabilité, elle propose 67 500 euros en février dernier. Un appel sera examiné en mai. L’outrage ne réside pas tant dans la somme (intégralement réglée à Aïda) que dans l’argumentaire avancé. Interpellé sur Twitter, le fonds de garantie a souligné que « la loi prévoit que la victime qui contribue, par sa faute, à son dommage peut voir son droit à l’indemnisation réduit ». « Par sa faute » ? Cette position n’est pas sans rappeler une question absurde sans cesse renvoyée aux victimes : pourquoi ne pas quitter ce bourreau ? La poser, c’est d’abord faire abstraction des mécanismes à l’œuvre dans l’immense majorité des cas de violences conjugales : emprise psychologique, isolement, perte de confiance en soi, honte…

    C’est surtout culpabiliser une fois de plus la victime d’un processus de domination sexiste profondément ancré qui conduit à banaliser bien des violences dont les femmes sont la cible première. Combien de victimes de viol se voient questionner sur leur attitude ou leur tenue vestimentaire ? En mars 2016, un sondage réalisé par l’Ipsos pour l’association Mémoire traumatique et victimologie montrait qu’il se trouve encore 27 % des Français pour juger qu’une femme victime de viol est en partie responsable de ce qui lui arrive si elle a flirté, s’est montrée séductrice ou a accepté de se rendre chez un inconnu. Depuis, certes, il y a eu #MeToo. Mais le cas d’Aïda prouve que la honte n’a pas forcément changé de camp.


    https://www.liberation.fr/france/2019/01/04/aida-et-l-eternelle-faute-des-femmes_1701105
    #femmes #viol #viols #responsabilité #culpabilisation #domination #violence_sexuelle #sexisme #domination_masculine #tenue_vestimentaire #habits

    • Pierre Douillard-Lefevre : Il faut d’abord comprendre l’histoire de la ville de Nantes et avoir en tête que jusqu’en 1986 c’est une ville ouvrière. À partir de 86 c’est la fermeture définitive des Chantiers Navals, là où l’on se trouve, au Café des Docks, sur l’île de Nantes, juste à côté des Machines de l’Île. Il faut se représenter la situation à l’époque ; on peut même faire une histoire des sens : des bruits de tôle, des milliers de mecs habillés en bleus de travail qui fabriquent des paquebots qui font parfois la taille d’immeubles... On entend l’alarme – qu’on entend encore le mercredi d’ailleurs – on lance d’immenses bateaux dans la Loire et on entend les alarmes qui retentissent. À midi ce sont des milliers de personnes qui vadrouillent sur l’île, qui vont en face bouffer quelque chose... C’est une ville où il y a une présence ouvrière dans le centre ville, il faut bien se représenter ça. Et en fait, l’île de Nantes – au moins pour la partie ouest – ce n’est pas un lieu où les gens habitent, mais un lieu de travail. Il y a des grues noires, de la pollution, des usines... Et évidemment cette industrie navale qui produit ces gros navires et qui emploie des milliers de personnes sont au cœur de la ville. La mairie veut d’ailleurs aujourd’hui refaire de l’île de Nantes un pôle central. Mais à l’époque ce cœur est ouvrier. Et où vivent-ils ces ouvriers ? Beaucoup d’entre-eux vivent à Chantenay – quartier breton d’abord, puis quartier ouvrier –, beaucoup vivent aussi dans le centre-ville, dans des mansardes louées à la bourgeoisie, comme on le voit dans Une chambre en ville, le film de Jacques Demy. La classe ouvrière alors vivait et était visible dans la ville.

      #ouvrier #invisibilisation #métropolisation

  • Le LBD40 désormais interdit dans les manifestations parisiennes - Paris-luttes.info via @paris
    https://paris-luttes.info/info-exclusive-le-lbd40-desormais-9348
    Place de la Bastille, 1er mai 2017 :
    https://paris-luttes.info/home/chroot_ml/ml-paris/ml-paris/public_html/IMG/arton9348.jpg?1515841606

    Une information (volontairement ?) passée sous silence par la presse mais qui va changer les pratiques de la Police (et les nôtres) durant les manifestations

    Le Défenseur des Droits vient de remettre, à l’Assemblée Nationale, un rapport assez conséquent sur le maintien de l’ordre en France.
    Le document fait près de 116 pages d’analyses factuelles avec quelques recommandations.
    http://www.assemblee-nationale.fr/presidence/Rapport-MO-09-01-18.pdf

    Concernant l’usage du LBD40, le rapport est très critique quant à l’usage de cette arme. Comment ne pas l’être quand la liste des mutilés ne cesse de croître chaque année ?

    Si les recommandations risquent de toutes évidences de ne pas être entendues ni mêmes lues par les parlementaires, une information est retranscrite dans le document et pas des moindres :

    On apprend en effet que le préfet de police (de Paris) a désormais pris la décision de proscrire le LBD40 dans les opérations de maintien de l’ordre au regard de sa dangerosité et de son caractère inadapté dans ce contexte.

    #maintien_de_l'ordre #police #LBD40 #défenseur_des_droits

    • LBD : Réaction au rapport du défenseur des droits, L’Assemblée des Blessés par la police
      https://nantes.indymedia.org/articles/39746

      2 - Le Défenseur des Droits n’émet que des avis symboliques. Le président de l’assemblée Nationale, François De Rugy, s’est empressé de le rappeler en précisant que ce rapport « n’engage en rien l’Assemblée ». Cela fait des années que le Défenseur des Droits produit des rapports mettant en lumière les violences policières, et que simultanément, le gouvernement arme d’avantage ses forces de l’ordre et que ces violences s’aggravent dans l’impunité généralisée. S’il n’est pas suivi d’effet, ce rapport n’a qu’un rôle cosmétique.

      3 - Il y a quelques années, le Défenseur des Droits préconisait l’abandon du Flash-Ball, la première génération d’arme tirant des balles en caoutchouc. Le gouvernement avait répondu qu’il le remplaçait par le LBD 40, beaucoup plus puissant et plus précis. Aujourd’hui, le Défenseur des Droits prône l’abandon du LBD 40, alors que de nouvelles armes encore plus dangereuses sont données aux forces de l’ordre. Par exemple le PGL-65, qui équipe déjà les CRS, une sorte de fusil mitrailleur qui permet de propulser en rafale des balles en caoutchouc et des grenades sur des civils. Du reste, il n’est désormais plus exceptionnel de voir un policier sortir une arme de service dans une situation de maintien de l’ordre. Le changement de doctrine induit par les Lanceurs de Balles a banalisé, pour les policiers, le fait de tirer sur des individus.

  • Collectif 8 juillet – Montreuil
    VIOLENCE EN RÉUNION PAR DES POLICIERS ARMÉS DE FLASHBALL : LES JUGES CONFIRMENT.

    https://collectif8juillet.wordpress.com/2016/12/16/violence-en-reunion-par-des-policiers-armes-de-flashbal

    16 décembre 2016 · par huitjuillet

    Aujourd’hui, le tribunal de grande instance de Bobigny a condamné trois policiers pour violences volontaires avec arme : 15 mois de prison avec sursis et 18 mois d’interdiction de port d’arme pour le gardien de la paix Le Gall, et 7 mois avec sursis et 12 mois d’interdiction de port d’arme pour le gardien de la paix Vanderbergh et le brigadier Gallet. Aucune interdiction d’exercer n’a été retenue malgré les réquisitions du procureur.

    Quant aux indemnisations, le tribunal s’est déclaré incompétent et a renvoyé la décision au tribunal administratif. À ce propos, rappelons que le 28 décembre 2016, le tribunal administratif de Nantes a rendu un jugement d’un cynisme sans précédent, considérant que Pierre Douillard était co-responsable de sa mutilation avec l’État, pour ne pas s’être désolidarisé d’une manifestation. À l’époque Pierre avait 16 ans.

    La condamnation des trois policiers qui nous ont tiré dessus, blessé et mutilé admet que la violence intervenue le soir du 8 juillet 2009 n’était pas une bavure mais un cas typique de violence en réunion par des policiers armés de Flashball. Lors de ce procès, on a pu vérifier le caractère tristement ordinaire et systémique de cette violence. Rappelons que la police tire en moyenne plus de 10 fois par jour au Flashball et au LBD 40 ; entre le début du procès et aujourd’hui, la police a donc tiré environ 250 fois.

    Ce qu’il s’est passé dans et autour du TGI de Bobigny tout au long de ce procès est exceptionnel et important. Les mensonges policiers et les expertises bidonnées, mais aussi la vérité de l’action banale de la police, sont apparus aux yeux de tous. Pendant plusieurs heures, magistrats et policiers ont dû écouter des témoignages édifiants d’autres blessés par flashball ou LBD40, de proches de personnes assassinées par la police, de collectifs s’organisant contre les violences policières exercées contre les migrants et leurs soutiens à Calais. Par ailleurs, un rassemblement a eu lieu à Montreuil sur les lieux où la police nous a blessé et mutilé, le soir du 8 juillet 2009. Une action a été menée au siège parisien de Nobelsport, qui fabrique les balles du LBD40.

    Sept ans après les faits, trois policiers sont condamnés à quelques mois de prison avec sursis pour nous avoir tirés dessus, blessés et mutilés. La même semaine, Youssouf et Bagui Traoré, tous les deux incarcérés préventivement, sont condamnés à trois mois et huit mois de prison ferme. Pourquoi ? Pour rien, sinon pour s’être mobilisés afin d’obtenir que vérité et justice soit faite sur la mort de leur frère Adama, tué par des gendarmes.

    Au TGI de Pontoise la justice suit son cours ordinaire ; depuis des mois, elle montre un visage des plus sordides face à une famille endeuillée : manipulatrice, arbitraire, raciste, soumise au pouvoir exécutif.

    Le combat continue et doit mobiliser toujours plus de monde. Dans les quartiers, la rue, les lycées, les universités, les lieux de travail…

    Rappelons que le 15 janvier à 13h, le policier qui a blessé gravement au LBD 40 Geoffrey Tidjani en octobre 2010 à Montreuil comparaitra devant la cours d’appel du TGI de Bobigny.

    Défendons-nous.

  • « La police tire au flash-ball pour punir et terroriser »

    Histoire en cinq actes du procès des forces de l’ordre
    Montreuil : 8 juillet 2009 – 21 novembre 2016

    Propos recueillis par Ferdinand Cazalis
    Avec le concours de Claire Feasson et Alexane Brochard

    http://jefklak.org/?p=3336

    Le 8 juillet 2009, à Montreuil (93), ville en pleine gentrification où perdurent des pratiques de solidarité (notamment avec les sans-papiers), les forces armées de la police expulsent au petit matin « la Clinique », un immeuble occupé en plein centre, qui accueille des activités collectives ouvertes sur la ville.

    Le soir-même, des habitant.e.s et personnes solidaires descendent dans la rue pour dénoncer publiquement cette expulsion. Ils organisent un repas de rue qui se termine en déambulation jusqu’au bâtiment expulsé. La police réprime sauvagement ce sursaut de résistance en tirant au flash-ball dans la foule. Des tirs au-dessus des épaules, contrairement à l’obligation légale censée encadrer l’utilisation de cette arme. Bilan : six blessés, dont une personne éborgnée. Quatre des blessés portent plainte auprès de la police des polices.

    Depuis, le collectif 8 juillet (https://collectif8juillet.wordpress.com) s’est créé pour préparer le procès qui aura lieu du 21 au 25 novembre 2016, soit sept ans plus tard, au Tribunal correctionnel de Bobigny. Fait rarissime, trois policiers seront dans le box des accusés. Pour comprendre les enjeux de cette affaire, Jef Klak revient sur le contexte qui a précédé les faits en demandant à cinq participant.e.s du collectif 8 juillet de raconter leur histoire commune et les perspectives de résistance à la police. En cinq actes.

    *

    1. Le contexte montreuillois : chasse aux sans-papiers, rencontres et assemblées (2002-2008)

    2. La Clinique, un lieu ouvert sur la ville (2009)

    3. L’expulsion de la Clinique et la charge policière (8 juillet 2009)

    4. La procédure au long cours et le collectif 8 juillet (2009-2016)

    5. Le procès contre la police (21-25 novembre 2016)

  • Rencontre autour de L’arme à l’oeil, en présence de l’auteur
    http://zad.nadir.org/spip.php?article3983

    Le samedi 17 septembre à 18 heures, une première rencontre sera organisée autour de L’arme à l’œil, un essai extrêmement pointu sur les techniques de répression policière, sorti en mai dernier aux éditions du bord de l’eau. Son auteur, Pierre Douillard-Lefevre, sera parmi nous pour en débattre.

    #Bibliothèque_Le_Taslu

  • Violences policières
    http://souriez.info/Violences-policieres

    Interdictions de manifester, multiplication des arrestations sans motif sérieux, manifestants pris en nasse par les CRS et gazés, de nombreux blessés par matraques, lanceurs de « balles de défense » (LBD) ou éclats de grenades… Les Amis d’Orwell ont reçu vendredi 20 mai deux militants récemment arrêtés en marge des manifestations. Au téléphone de Nantes, Pierre Douillard-Lefevre, qui a lui-même été éborgné par un tir de LBD en 2007, raconte comment le préfet du coin lui a signifié qu’il était interdit de séjour à Nantes jusqu’à nouvel ordre ! C’est peut-être aussi parce qu’il vient de sortir un petit bouquin très offensif, L’Arme à l’œil - Violences d’État et militarisation de la police (Ed. Le Bord de l’eau), qui donne déjà des boutons à la haute société policière. Durée : 1h37. Source : Radio (...)

    http://amaanda.free.fr/2016Orwell/Orwell200516.mp3

  • Violences policières : “L’objectif n’est plus de repousser un groupe, mais de blesser des individus”
    https://coutoentrelesdents.noblogs.org/post/2016/05/30/violences-policieres-lobjectif-nest-plus-de-repousser-un

    A Nantes le 3 mai 2016, lors d’une manifestation étudiante contre la “loi travail” (Stephane Mahe/Reuters) Depuis le début des mobilisations contre la “loi travail”, la répression contre les manifestants s’accentue, et les blessés se multiplient. Pour Pierre Douillard-Lefevre, auteur … Continue reading →

    #ACAB #ANTICAPITALISME #1312 #flash_ball #grenade #lacrymo #occupation_policière #pensé_critique #police #violence #violence_policière

  • Pierre Douillard-Lefevre - Violences policières : « L’objectif n’est plus de repousser un groupe, mais de blesser des individus »
    http://www.lesinrocks.com/2016/05/29/actualite/violences-policieres-lobjectif-nest-plus-de-repousser-groupe-de-blesser-

    Depuis le début des mobilisations contre la “loi travail”, la répression contre les manifestants s’accentue, et les blessés se multiplient. Pour Pierre Douillard-Lefevre, auteur de L’Arme à l’œil, ces violences sont le fruit d’une “militarisation de la police”. Entretien.

    La militarisation du maintien de l’ordre est le processus par lequel on a introduit des armes de plus en plus dangereuses dans les mains des policiers. Il y a aujourd’hui un effacement de la limite entre opérations militaires de “maintien de la paix” à l’étranger et opérations policières de “maintien de l’ordre” à l’intérieur de nos frontières. Cela s’illustre aussi bien dans le lexique de la police – on parle de “neutraliser des cibles”, “d’adversaires” – que dans ses pratiques – utilisation de drone, d’hélicoptères, quadrillage de l’espace, opérations de grande envergure sur les ZAD.

    #police #maintien_ordre

  • « La doctrine de maintien de l’ordre a changé. L’objectif est maintenant de frapper les corps »
    18 mai 2016 / Entretien avec Pierre Douillard-Lefèvre
    http://reporterre.net/La-doctrine-de-maintien-de-l-ordre-a-change-L-objectif-est-maintenant-de

    Reporterre — À Rennes, le 28 avril dernier, un étudiant de 20 ans a perdu l’usage de l’œil gauche, atteint par le tir d’un lanceur de balle de défense (LBD) [1]. La presse parle de « nouvelle arme ». Pourtant ce fusil à balles de plastique dur n’a rien de nouveau.

    Pierre Douillard-Lefèvre — J’ai moi même perdu un œil suite à un tir de cette arme dans une manifestation lycéenne, en 2007. Il y a presque dix ans... Il y a des journalistes mal informés, mais il y a aussi une stratégie d’enfumage savamment orchestrée par la police. Dans un premier temps, comme dans d’autres affaires de blessures par LBD, les autorités utilisent le conditionnel, disent qu’on n’est pas sûr, que la blessure pourrait provenir d’une pierre lancée par les manifestants eux-mêmes... Lors de la manifestation contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes à Nantes le 22 février 2014, trois personnes ont été visées à l’œil et éborgnées. La justice a classé sans suite leurs plaintes, avançant que les faits n’étaient pas clairement établis, ajoutant : « la nature exacte du projectile n’a pu être déterminée, ou nous n’avons pas d’auteur identifié »...

    Il y a aussi un paramètre de classe sociale : ces balles en caoutchouc existent depuis plus de vingt ans dans l’armement de la police mais n’ont d’abord servi que dans les quartiers populaires, ne s’attaquant aux manifestants qu’à partir de 2007. Dès 1998, un père de famille de Villiers-sur-Marne, Alexis Ali, perd un œil, touché par un tir de Flash-Ball, la première génération de ces armes, moins précise et moins puissante que le LBD. Mais on entretient la confusion, on parle toujours de Flash-Ball alors que la version améliorée, le Flash-Ball « Super Pro », n’est plus utilisée. Le déficit d’information est organisé.

  • 8 interdictions de manifester mardi en centre ville à #Nantes
    https://nantes.indymedia.org/articles/34569

    nous apprenons que le jeune auteur nantais d’un ouvrage sur les violences policières est assigné à résidence 2 jours seulement après la publication de son ouvrage : « L’arme à l’œil, violences d’État et militarisation de la police ».

    Cette « notification administrative », distribuée sans aucune décision judiciaire en vertu de l’état d’urgence, vise à empêcher certaines personnes de manifester cette semaine contre la « loi travail ». Un journaliste parisien a également été frappé de la même assignation, comme des dizaines de militants à Paris et Nantes. Vengeance du préfet ? Fantasmes sécuritaires d’un gouvernement socialiste en pleine fuite en avant ?

    Nous apportons tout notre soutien à cet auteur, ainsi qu’à toutes les personnes frappée par ces mesures d’exception. Nous pensons également au lycéen jeté en prison sans preuve – avec la qualification délirante de « tentative d’homicide » – , pour avoir fait un croche pied à un policier alors même que les policiers ont blessé gravement des dizaines de personnes sans jamais être inquiétés, notamment à Rennes où un étudiant a été mutilé à l’œil.

    Le terrorisme d’État ne nous arrêtera pas.

    Mise à jour : Les médias parlent de 8 personnes concernées par ces interdictions de manifester. Nous cherchons à en savoir plus, alors contactez-nous par message privé si vous faites partie des personnes ciblé-e-s par la préfecture.

    ++ livre L’arme à l’oeil : http://www.editionsbdl.com/fr/books/larme-loeil.-violences-detat-et-militarisation-de-la-police/540

    Cet essai passe en revue l’armement de la police pour comprendre ce que les armes disent de notre temps, quelles sont les logiques politiques qu’elles suggèrent, au-delà des spécificités françaises d’un maintien de l’ordre présenté comme irréprochable.
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    Pierre Douillard-Lefevre est blessé au visage lors d’une manifestation, par le tir d’une nouvelle arme de la police : les Lanceurs de Balles de Défense. Nous sommes en 2007, il a 16 ans. Depuis, il lutte aux côtés d’autres blessés contre la militarisation et l’impunité des forces de l’ordre. Diplômé en histoire et sociologie, il a contribué en tant que dessinateur à une Bande Dessinée collective, Les Désobéisseurs, Vide Cocagne, 2013.

  • La lutte contre le flashball
    http://faceauxarmesdelapolice.wordpress.com/2014/04/07/frequence-paris-plurielle-en-2012

    1/ Pierre Douillard, blessé à Nantes en 2009 pendant le mouvement contre la LRU. 2/ A partir de 13’30 : Etienne Noel sur la procédure administrative. 3/ A partir de 30’50 : Le collectif face aux armes de la police. Durée : 42 min. Source : Fréquence Paris Plurielle via Face aux armes de la police

  • Paris-Luttes revient en trois temps sur la manifestation du 22 février contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

    Manif du 22 février à Nantes (1/3) : récit d’un après-midi d’affrontements http://paris-luttes.info/manif-du-22-fevrier-a-nantes-1-3

    Récit chronologique et témoignages de la journée du 22 février, marquée par une répression rapide et violente qui, en 3 heures, a ratissé le quartier de l’île Feydeau et occasionné de nombreux blessés.

    Manif du 22 février à Nantes (2/3) : chronologie d’un matraquage médiatique http://paris-luttes.info/22-fevrier-a-nantes-2-3

    Complémentaire de la répression policière, le traitement partial et partiel de cette journée de manifestation par les médias a amplement fait le jeu du gouvernement.

    Manif du 22 février à Nantes (3/3) : décryptage d’une stratégie policière et politique http://paris-luttes.info/manif-du-22-fevrier-a-nantes-3-3

    Une analyse et une interprétation de la journée du 22 février au regard des témoignages, à la lumière des expériences passées de nos luttes, et des réflexions qu’on peut en retirer pour l’avenir.

    #NDDL #Nantes #médias #répression

  • Défense libre et Flashball

    En 2007, lors du mouvement lycéen et étudiant contre la LRU et la casse de l’éducation nationale, Pierre Douillard, alors qu’il essayait avec d’autres d’occuper le rectorat de Nantes, est pris pour cible par un tir de flashball et perd un œil.

    En mars 2012 le tribunal de Nantes relaxait Mathieu Léglise, le flic tireur, et donne par la même un blanc seing aux agissements de la police.

    En 2013, Pierre devant la cour d’appel de Rennes attaquait la décision en optant, devant l’incurie, le manque de combativité, voire la duplicité de ses avocats, pour la défense libre.

    Nous l’avons rencontré début aout 2013 pour qu’il nous explique ce choix et sa stratégie.

    http://www.sonsenluttes.net/spip.php?article650