person:sarah murcia

  • http://www.desordre.net/photographie/numerique/divers/201902.htm

    Je rentre dans les dernières centaines de pages de la lecture du Dossier M. De Grégoire Bouillier, ébloui, littéralement, un peu de coq à lune pour se mettre en jambe, un peu de punaise de février, L’Image enregistrée, Les Images de l’accumulateur, qu’est-ce qu’un soubassophne me demande-t-elle, un soubassophone c’est ça lui répondis-je, fancy a cup of coffee with your lasagnas ? Et si je mettais bout à bout toutes mes vidéos du mois de janvier ? Les facéties de Zoé, la bonne trogne d’Emile, Eve Risser / Benjamin Duboc / Edward Perraud, Ervan Parker & Tyshawn Sorey, jouer du chaudron sur ressort, un art que je maîtrise encore mal, le temple de Janus, des huîtres ? Mais nous ne sommes pas lundi Martin, quand mes deux ordinateurs sont côte à côte c’est souvent qu’ils échangent à propos de Robert Frank pour l’un et d’Andreï Tarkovski pour l’autre, l’atelier d’Oana Munteanu, celui de Martin, toi aussi apprends à colorier en suivant les modèles de Diego, En Formation de Julien Meunier et Sébastien en cours de montage, Sylvain Lemêtre & Benjamin Flament, où je découvre, incrédule que c’est Grégoire Bouillier qui est l’auteur du mail de rupture de Sophie Calle, un tremblement de terre m’aurait fait moins d’effet (ceci dit je n’ai jamais vu de tremblement de terre), Marcel Solide m’a composé un très beau morceau de musique pour le mois de novembre de Clignements, retour dans le garage, l’appareil-photo est réparé, mais je ne fais plus de photos, Sylvain Lemêtre & Raphaël Thierry, et je n’aime pas les dimanches matins de semaine impaire parce qu’il n’y a pas de nouveau film de la série de L’Abécédaire des prépositions de Pierre Ménard, une jeune femme de ma connaissance souffle ses vingt bougies, je pourrais m’évanouir, Daphné Bitchatch à Angle-d’art-allez-y-voir, The Favorite de Yorgos Lanthimos, le Red Desert Orchestra, j’ai retrouvé le carnet de croquis dans lequel Emile et moi dessinions tous les soirs quand tout n’allait pas si bien, Canine de Yorgos Lanthimos, La Liberté de Guillaume Massart, une pensée pour Dominique, la grande galerie de l’évolution en compagnie d’Emile, thé à la mosquée, My Beautiful Boy de Félix Van Groeningen, mon économiseur d’écran affiche de belles photographies de Robert Frank, les Caroline déchirent, Sarah Murcia déchire (surtout quand elle chante L’Anarchie au Royaume Uni)

  • http://www.desordre.net/bloc/vie/reprise/2018/201812.htm

    Un extrait de Ja de Thomas Bernhard, un extrait de Barbe bleue de Georges Mélies, Shoot de Chris Burden, le Rosebud d’Orson Welles, les grands boulevards à Paris filmés depuis un bus en 1913, L’Etreinte d’Adrien Genoudet, Hard Eight de Paul Thomas Anderson, Le Temps des arbres de François-Xavier Drouet, Perdre le Nord avec Hamsih Fulton, un piano qui prend cher, L’Insoutenable Effervescence du fantôme de JLG, Premières Solitudes de Claire Simon, les vingt ans de l’Atelier du Tampon, le fameux mouvement de zoom dans l’Armée des ombres de Jean-Pierre Melville tel qu’il est décrit et décortiqué par Grégoire Bouillier dans Le Dossier M., L’Esprit de la ruche de Victor Erice, Les Chatouilles d’Andréa Bescond et Éric Métayer, Théo Girard et Les Pensées rotatives, Nina dans le Désordre, Eve Risser et Naïny Diabeté, Orsay contre le PUC, Sarah Murcia joue My Favorite Things, la visite des expositions d’Egon Schiele, Jean-Michel Basquiat et Tomas Saraceno, de la musique, Leto de Kirill Serebrennikov, dont je ne pense pas grand-chose, Shimmer Lake d’Oren Uziel dont je pense le plus grand bien, Une Affaire de famille de Hirokazu Kore-eda qui m’a fait pleurer de bonheur, une collaboration avec B., céramiste, Pupille de Jeanne Herry dont je pense le plus grand mal et un banquet végétarien, préparé par Zoé et moi, avant qu’il ne soit dévoré par personnes qui mangent de la viande.

    Un mois de décembre 2018, bien rempli. La Vie, quoi.

  • https://philharmoniedeparis.fr/sites/default/files/styles/event_slide_full/public/sarah_murcia_adpcemmanuelrioufol.jpg?itok=bpjVhkoO

    https://www.arte.tv/fr/videos/086299-001-A/les-sessions-d-arte-studio-my-favorite-things

    Je vais vous reparler de ce projet un peu fou de Sarah Murcia parce que j’en ai conduit un autre parallèle, moins fou forcément, mais quand même un peu fou, sur le même thème (parce que j’étais un peu de la confidence des déesses), mais voilà treize interprétations différentes du même thème, My Favorite Things, par Sarah Murcia, avec autant de chanteurs et chanteuses différentes et des orchestrations également différentes. En fait c’est juste génial. Comme chaque fois avec Sarah Murcia.

  • Histoire de rassurer @reka sur mon état de santé, je reprends, peu à peu, le chemin mélomane des concerts (deux fois cette semaine, c’est un bon début), et donc une petite rubrique #les_oreilles_qui_trainent

    Mardi soir c’était aux Instants, Sophie Agnel y jouait en trio avec Michael Watcher (ancien 4walls- et Joke Lanz aux platines et à la casquette de cycliste des années septante), et c’était hyper bien.

    http://desordre.net/photographie/numerique/divers/videos/20181113_instants.mp4

    Sophie Agnel à la tête d’un autre trio, cette fois avec John Edwards à la contrebasse et l’immense Steve Noble à la batterie, sort un nouveau disque Aqisseq dont voici un extrait, je crois que le disque sort bientôt, il est très beau (et je suis hyper fier de vous dire qu’il y a un petit poème de ma composition dans le dépliant du disque et c’est très drôle parce que ce n’était pas un très bon poème et mon amie Catherine Mazodier qui passait par là l’a traduit en anglais et en anglais ça claque, mais d’une force, on a donc gardé le poème en anglais)

    Bref c’est ici pour en écouter un extrait

    https://soundcloud.com/onj_records/sets/sophie-agnel-john-edwards

    Et sinon hier soir, une toute autre farine, pas du tout la même limonade, mais le trio composé par Sarah Murcia à jardin, Kamilya Jubran et Werner Hasler à cour jouait à la Dynamo le projet Wasl dont voici un extrait filmé avec une caméra qui fait aussi téléphone et qui donc ne rend pas bien compte du côté assez intense de ce concert

    http://desordre.net/photographie/numerique/divers/videos/20181117_wasl.mp4

    Et sinon un extrait correctement enregistré.

    https://soundcloud.com/jazz-musiques-productions/linamdi-wasl-kamilya-jubran-sarah-murcia-werner-hasler

    Pour la bonne cause, je pingue @reka, @odilon, @ericw

  • Je rejoins Sarah à Londres
    Qui étudie le dernier Freud
    Le grand-père pas le peintre

    La ville inaugure de nouveaux trains
    A l’impériale sur trois étages
    Et à crémaillère

    C’est moche
    Mais c’est assez efficace
    Bref, c’est anglais

    Un train déraille
    Entraînant la chute de notre train
    Sarah et moi réchappons de la catastrophe

    On nous sert une tasse de thé
    Avec des crackers du cheddar
    Et du Branston Pickkle : not all is lost

    Je tente d’envoyer des messages facétieux
    Pour rassurer mes parents
    Ca ne fait pas du tout rire mon père

    Ni une ni deux, à peine levé
    La tête un peu lourde tout de même
    J’emmène Émile chez le psychologue

    Je bouquine din l’carette sous l’pluie
    Eric Loillieux est fou. À lier
    Il veut faire un film à propos de JLG, CO & PDJ

    Je passe prendre un café
    Chez Patrick et Nathalie
    Depuis le temps. À Bondy

    Je passe acheter des ampoules
    De rechange pour l’carette-là
    Étrange humanité celle du magasin auto

    Saumon express
    Riz à peine cuit
    Fromage sur le pouce

    Je dépose Sarah à sa supérette
    Tu sais ma fille, nous avons eu
    Le même début de carrière

    J’étais caissier aussi
    A Félix Potain. Mais fais-moi plaisir
    Ne travaille jamais dans un open space

    Un samedi après-midi
    Sans sieste ?
    Quel gâchis !

    Je pars me promener avec Emile
    Des cris de bêtes proche d’un stade
    Me laissent espérer un match de rugby

    Immense déception
    Les perches sont celles
    D’un stade de football US

    Par curiosité on reste un peu, pour voir
    Pathétique spectacle sur ce stade de banlieue
    Pour qui a connu le même show en vrai et en grand

    Je joue de la mandoline
    Pour préparer un gratin
    Qui déchire, dixit Zoé

    Laissant Emile et Zoé
    Aux bons soins du Big Lebowski
    Je file au concert aux Lilas

    Concert de Louis Sclavis
    Avec une section rythmique
    Classique

    Sarah Murcia, contrebasse
    Benjamin Moussay, piano
    Christophe Lavergne, batterie

    On peut avoir écouté
    Des concerts et des disques de lui
    Depuis vingt ans et être encore surpris !

    Sarah, intenable
    Une pile électrique, milite pour l’extension
    Du manche de sa contrebasse, des deux côtés

    Benjamin Moussay
    Beauté des accords
    Des couleurs sur piano trop fort

    Christophe Lavergne
    Effleure et cogne
    A tous les étages

    Louis Sclavis
    Il y a un peu plus
    Je vous le mets ?

    Ça parle d’Ernest Pignon-Ernest
    Mais ça pourrait parler d’autre chose
    En tout cas ça me parle !

    Très belle écriture des thèmes
    Exposition des thèmes de toute beauté
    Et ensuite elle et ils ne donnent par leur part au chien

    La complicité amicale
    De Christophe et Sarah
    Un des plus beaux moments du concert

    Le sourire de Sarah en fin de solo
    Tu m’as bien soutenue l’ami
    Le sourire de Christophe, plaisir l’amie

    Et de temps en temps
    Des fulgurances de clarinettes
    Des passages fous, sans bords visibles

    Et de me dire après-coup
    Que ces quatre-là jouent au point
    De faire oublier mauvaise salle et public bourgeois

    Je retrouve Gilles avec plaisir
    Sarah me présente Louis
    Je lui parle de Dans de la nuit

    Je lui parle de Dans de la nuit
    Il démarre et parle
    C’était parfois à la seconde près !

    La fatigue engourdit
    Gestes et paroles
    On rit bien quand même avec Sarah

    Je rentre épuisé
    Vie de patachon
    Ces derniers temps

    #mon_oiseau_bleu

  • Rêve d’un retour en train depuis Garches
    Le train est bondé, détourné
    Ma mère m’accompagne et me fait des reproches

    Mécompréhension sur heure de lever
    Avec Sarah
    Je m’en veux

    Lever trop tôt
    J’en profite pour mettre
    Ma chronique en ligne pour Sarah

    Drôle d’impression
    De relever le capot du Désordre
    Bien du mal à retrouver mes petits

    Je suis un peu obligé
    De me frotter les oreilles ce matin
    France Culture à Notre Dame-des-Landes ?

    Open space gris
    Open space sombre
    Chin up, ce soir, le concert de Sarah

    Chin up
    Cheer up
    Look up

    Up you go
    Little smoke

    (Jack Kerouac)

    Je pars chez Psy
    Frôlé par un V1 sous le bras
    Et déjà dans la rame je travaille

    Je relis le passage dans lequel
    Sarah Murcia fait une apparition
    À la gare de Nevers

    Tout à ma distraction, concentré
    Je manque l’arrêt de Charonne
    Et descends à Voltaire

    À voltaire, pure distraction
    Je ne remarque pas
    Que je ne suis pas à Charonne

    Mais je fais comme si
    Et du coup j’arrive à la Comète
    Où j’ai déjeuné avec Sarah jeudi

    Acte manqué parfaitement réussi
    Je me fais une trop grande joie
    D’écouter Sarah et Kamilya ce soir

    «  - Vous auriez un dictionnaire ? »
    Tête de la serveuse
    « - Désolé, je ne me rend plus compte », absorbé

    Psy : « - c’est très labyrinthique tout ça
    Ego : - Vous trouvez ?
    Psy : - vous écrivez de façon aussi labyrinthique

    Ego (sourire) : - on peut même dire
    Que c’est mon fond de commerce
    Psy : - par exemple ?

    Ego : - C’est le royaume de la digression
    Psy : - Donnez-moi un exemple
    Ego : - Admettons que je décrive cette pièce

    Ego : - je vais décrire les proportions de la pièce (4X5)
    Puis je vais m’attaquer à la tapisserie au-dessus du divan
    Que je vais décrire en détail

    Ego : - Ce qui sera l’occasion pour moi
    De considérations à propos des tapisseries
    Dans les cabinets de psychanalyse

    Ego : - Et que je ne suis pas certain
    Qu’on puisse confier son inconscient
    À une profession aussi artistiquement indocte

    Tête de Psy. Psy : » - je vois,
    Et comment vous arrangez-vous avec la ponctuation ? « Tête d’Ego !

    Ego : - Vous n’avez vraiment pas lu mon livre ?
    Psy : - Non pourquoi cette question ?
    Ego (songeur) : - À cause de la ponctuation…

    Psy : » - des rêves ? Ego : - de retour
    En train depuis Garches, train bondé, détourné
    Ma mère m’accompagne et me fait des reproches

    Psy : « - je vois, un nouveau labyrinthe
    Ego : - oui
    Encore et toujours »

    Psy lève les mains ouvertes
    Ce qui se traduit, je commence à le connaître
    Nous allons nous arrêter sur cette idée

    Dans le métropolitain
    Je ne résiste pas, j’envoie un message à J.
    Hilares

    Retour
    En
    open space

    Retour en open space
    Quand des fois il faudrait
    Rentrer chez soi et jouer de la guitare

    Réunion
    Cinq personnes dans la pièce
    Mais je ne dirais pas que nous jouons en quintet

    Entendu, dans la Méthode scientifique
    « Et donc en un peu moins d’une minute
    À propos de la naissance de la vie sur Terre ? »

    « Que faire à manger ?
    That is the question ! »
    Wrote Philippe De Jonckheere

    Finalement
    Une quiche fourre-tout
    Avec une salade fourre-tout

    Enfants heureux
    Echanges de bons mots
    Même Émile participe

    http://desordre.net/musique/habka.mp3

    Concert de Sarah & Kamilya
    Comme hors-sol par moments
    Comme transporté

    À mes côtés Michele
    Raffaella et Catherine
    Vibrent de plaisir

    La Suite nomade
    Amplement développée
    Un long voyage pour pourrait durer, encore

    La Suite nomade
    Un voyage dont on nous rapporte
    Des images, des images déchirantes

    La Suite nomade
    Musique qui parle au cœur
    Sans passer par la tête

    La Suite nomade
    Musique qui parle au ventre
    Sans passer par les oreilles

    Je me suis trompé
    Du tout au tout, à propos de ce concert
    Pas le concert de l’année, celui du siècle

    Miracle habituel de la Dynamo
    Son hall de gare tellement hideux
    Qui devient tellement chaleureux

    Pour Sarah, je suis prêt à consentir
    Un immense effort social, lui présenter Marie Richeux
    Quand Sarah se souvient qu’elle a rendez-vous avec elle, demain

    Kamilya m’embrasse
    Et me donne du Philippe
    Long comme le bras. Conte oriental

    Je bois du vin chaud d’importance
    Avec Fred P. et Christophe L.
    Et j’accompagne les fumeurs

    Sarah me fait une proposition
    Qui va m’empêcher de dormir
    Et si aux équinoxes…

    Un collectif
    Dans lequel
    Un mort pourrait participer

    Sarah me confie la boutique
    J’échoue lamentablement
    À vendre un seul disque. Pourtant

    Je rentre prudemment
    Circulation difficile déviation
    Radio : la querelle Dalloz-Alliaud

    #mon_oiseau_bleu

  • Est-il possible que cinquante ans
    Plus tard, je rêve encore
    Du retour de Côté d’Ivoire ?

    Le prolongement du rêve
    Dans un spectacle dans lequel
    Je fais de la figuration

    Je suis la personne disséquée
    Dans La Leçon d’anatomie
    Du Docteur Tulp
    de Rembrandt

    Et
    Naturellement
    Je ressuscite !

    Les
    Rêves
    Parfois !

    Et si je passais directement
    Au soir, comme de toute manière
    C’est ce que j’attends depuis une semaine ?

    Atelier du Plateau
    Les Médiums accueillent
    La contrebasse de Sarah Murcia

    On n’entre pas
    De plain-pied
    Dans une telle musique

    Et même pour Sarah
    Cela n’a pas l’air coton
    Qui cherche le bon coin sur le manche

    Et puis tout d’un coup
    Ça décolle, Sarah a trouvé
    Tout en haut ou tout en bas

    Vincent Courtois se lève
    Et parle de son enfance chez les forains
    Puis ils jouent Freaks. Que c’est beau !

    Les très grands musiciens
    Se respectent, et s’écoutent
    Et savent s’accueillir

    Parfois on devine la fatigue
    Est-ce une année contrastée
    Pour toutes et tous qui finit ?

    Même
    Les
    Musiciens ?

    Et à l’Atelier du plateau
    La fête dure toujours
    Les palabres

    Je discute littérature
    Avec Claude
    Sous le charme

    Je discute place des enfants
    Et noms des personnages
    Avec Sarah et Sylvaine

    Par trois fois
    Sarah le nom
    De Faulkner

    – Tu peins aussi ?
    – Non très mal
    – C’est rassurant

    – Mais enfant tu voulais
    Être écrivain
    Ou ingénieur informaticien ?

    – Non professeur d’allemand
    Et toi ?
    – Moi boulangère

    La chaleur de tout ceci
    Me tourne la tête
    Et du coup je finis par me confier

    Ces quatre-là
    M’ont pris dans leur bras
    J’avais besoin d’une étreinte

    Je raccompagne
    Antonin & Sylvaine
    On parle des débuts du Surnat’

    Hanno
    Présent
    Dans nos esprits

    Claude, Sarah, Sylvaine
    Fred, Nico, Antonin
    Vincent !

    Pas envie de dormir
    Je ne peux pas dormir
    Il faut dormir

    #mon_oiseau_bleu

  • http://www.desordre.net/musique/habka.mp3

    Conte oriental (non, pas si loin)

    Il était une fois. Il était une fois un instrument ventru joué par une toute petite fée, très mignonne la toute petite fée. Il était une fois une mandoline qui venait de loin, de très loin, de l’Orient, non peut-être pas de si loin. Et la joueuse de mandoline était une autre fée, très mignonne aussi et pas très grande non plus ? et d’ailleurs sa mandoline n’était pas une mandoline mais un oud, une mandoline orientale, non, pas si loin, et pas vraiment une mandoline. Ces deux fées ne parlaient pas la même langue mais avaient inventé une manière bien à elles de se raconter des histoires, des charades et se réciter des poèmes. En fait elles n’étaient pas vraiment des fées ? mais elles étaient vraiment mignonnes et vraiment pas très grandes ? non pas des fées. Ça va bien comme ça, les contes, tout le monde sait que rien n’est vraiment vrai dans un conte. C’est juste que j’avais envie, une fois, une toute petite fois, de commencer une histoire par Il était une fois , comme si je la racontais à une petite fille, parce que cette histoire est une histoire de filles (très mignonnes) et une affaire de femmes (pas très grandes). Non, l’histoire que je voudrais raconter est une histoire vraie, mais parfois les histoires vraies ressemblent à des contes, elles se déguisent, sans compter que parfois aussi les contes aimeraient bien qu’on croit en eux et se déguisent, eux aussi, en histoires vraies. Donc je reprends, deux fées pas très grandes : les deux musiciennes qui n’étaient pas des fées, étaient, en revanche des femmes puissantes, deux femmes puissantes, qui avaient de sacrés-satanés pouvoirs aux bouts des doigts ? c’est pour cela que j’ai pu les confondre, un moment, avec des fées. Avaient-elles des armes ? Oui. Des arcs. Des arcs sans flèches. Elles ouvraient ces arcs qui n’envoyaient pas de flèches, non, de vrais arcs, des arcs qui maintiennent les assaillants à bonne distance. L’archère orientale, non pas de si loin, un peu avant, et son oud tout doux se servait, en plus, de cordes secrètes, des cordes invisibles et en jouait redoutablement. Avec ses cordes, invisibles-vocales, elle électrisait, immobilisait ou, plus exactement, elle enveloppait les assaillants et ces derniers devenaient doux, tout doux dis donc, on a même vu, un soir, une armoire à glace fondre, bouleversée ? ça fait toujours un drôle d’effet une armoire à glace qui pleure, mais parfois les armoires à glace sont sensibles, faut pas croire ?, au premier rang. Parce que les foules qui voulaient s’approcher des deux petites (et mignonnes) archères devenaient plus nombreuses et plus touffues, les deux musiciennes ont levé une armée, une petite armée, un trio, d’archers, mais des archers très forts, très puissants, notamment le plus petit des trois archers qui, lui, venait de loin, de vraiment très loin, de plus loin encore. Ces puissants archers se sont assis avec leurs arbalètes à la droite ? à jardin ? des deux musiciennes et le pouvoir de ces deux dernières a été décuplé, mais elles n’en abusaient pas, il est même possible, c’est même sûr, que tel le grand magicien, le plus grand magicien de tous les temps, elle aient tout ignoré de leurs immenses pouvoirs, parce qu’ils sont vraiment immenses ? Les Pouvoirs de la parole tels que René Daumal a tenté de les décrire, tout en sachant qu’il échouerait, parce que René Daumal ( http://desordre.net/textes/bibliotheque/daumal.html ) était, lui-même, sans le savoir, un puissant magicien, ignorant de ses pouvoirs, comme les grands magiciens, astuce suprême des pouvoirs magiques que de se cacher chez des hôtes qui ignorent tout de la magie, mon comptable est un magicien, il l’ignore, mais je dévie, c’est souvent que je dévie. La magicienne à cour a même ouvert la mer en deux, sur ses partitions la musique courait de gauche à droite, mais la poésie de ses paroles, en arabe, elles, les paroles, courait, elle, la poésie, de droite à gauche et c’est sans doute dans cette gouttière, là où les notes ne sont plus accrochées à leur portée, que coule cette magie de pouvoirs qui s’ignorent. Tel le capitaine Haddock, pas plus malin, dans Les Sept boules de cristal , je suis allé plusieurs fois au music-hall pour tenter de percer à jour tant de magie. Hier soir la lame est passée à ça... Mais que croyez-vous ? que l’on puisse percer à jour les plus grandes magiciennes qui soient ? Caramba ! encore raté !

    La musique de Kamilya Jubran et Sarah Murcia échappe, élude, et résiste à la description, elle se dérobe à l’étreinte, on voudrait la capturer, notre main se refermerait sur du vent, le vent d’un air marin, d’un air poisseux et méditerranéen, et dans votre paume, le souvenir du sel, pas n’importe quel sel d’ailleurs. La musique de Kamilya Jubran et Sarah Murcia est comme le silence, elle disparait dès que l’on murmure son nom.

    Comme le capitaine Haddock, pas plus malin, chaque fois que j’ai tenté de comprendre le mystère de tout ceci, j’ai reçu des décharges qui me maintenaient loin, non pas si loin, et qui me disaient : « mais enfin, écoute, écoute avec ton cœur, pas avec ta tête, et peut-être, enfin, tu auras l’intuition, tu ne résisteras pas, plus, tu laisseras les poils sur tes avant-bras se dresser, tu te laisseras envelopper sans étreindre toi-même, tu te laisseras toucher, là même où peu de mains finalement se sont aventurées, du côté de toi qui n’existe que par intermittence et enfin, tel Saint Thomas, tu verras (entendras), toucheras (te laisseras toucher) et tu pourras croire et cesser au contraire de croire que tu peux tout décrire, et in fine tout décortiquer-expliquer. Au risque de tout casser et de tout détruire dans des tentatives dégoûtantes de vivisection. »

    J’étais guéri. Enfin. Comme par magie. Il était temps. Merci.

    Ce soir Kamilya Jubran et Sarah Murcia jouent à la Dynamo de Pantin : le concert de l’année.

  • Je me dispute avec Sarah Murcia
    Ni elle ni moi, en duo, ne voulons céder
    Notre place à cour !

    Il fait encore nuit
    Quand j’écris
    Et dehors la pluie

    J’emmène Zoé chez l’orthophoniste
    Dans la salle d’attente, je lui lis le début
    De Perdre le Nord, son pouce levé !

    Il y a deux semaines
    Dans la salle d’attente de la psychologue
    Je lui lisais le début de Frôlé par un V1. !

    Chéquiers
    Ordonnance
    Toubib mal en point

    Paresse culinaire
    Solo de coquillettes
    Orange café

    Bref échange marrant
    Avec Émile
    En route pour le cercle (d’échecs)

    Je me mets au travail
    Mais tellement mollement
    Quelle lenteur cette fin d’année !

    Je finis par retrouver
    Un fil laissé en jachère
    Dans Frôlé par un V1

    J’épluche des patates douces
    Et trois carottes
    Je gâte Zoé avec un gratin

    Je vais chercher Zoé à la céramique
    Sa dernière réalisation
    Est un univers en soi

    Gratin de patates douces
    Au parmesan
    Mimolette

    On file au concert
    Au studio de l’Ermitage
    Première partie mortelle d’ennui

    A l’entracte je croise Antonin et Sarah
    Je leur raconte l’histoire de la mauvaise péniche
    Ils la connaissent déjà, Gilles l’a colportée. Bigre !

    Sylvain Bardiau, Matthias Mahler, Frédéric Gastard
    Gilles Coronado, Christophe Lavergne
    Stéphane Payen jouent Lee Morgan

    Si j’étais musicien
    Je ferais des projets de ce tonneau
    Tordre le répertoire, lui donner vie

    Gilles, qui se lance dans le vide
    Avec cette fraction de seconde
    D’hésitation, quelle beauté

    La guitare qui affronte les cuivres
    La batterie prend parti
    Il se passe vraiment quelque chose

    Zoé a constellé la nappe
    D’un dessin envoutant
    « Bon sang ne saurait mentir », me dit-on

    Sarah me montre la photographie
    D’une toute petite fille qui joue du basson
    Une toute petite fille avec un très gros instrument !

    Retour fluide
    Discussion fluide
    Je m’endors tout de suite

    #mon_oiseau_bleu

  • Joëlle Léandre : Lettre ouverte aux Victoires du Jazz - Le son du grisli
    http://grisli.canalblog.com/archives/2017/12/15/35960093.html


    #Bravo #Joëlle !!!

    Chers Messieurs,

    Non ! Que ce soit rance, trop vieux ou trop tard (il est vrai qu’avec les réseaux tout va si vite, j’oserais dire tout s’oublie vite aussi…), là, ce soir, sans farce et sans force, je refuse de me taire, de passer l’éponge, d’oublier...

    J’accuse, et je prends seule la responsabilité d’écrire car trop c’est trop (même une pantalonnade... Daniel, un producteur, se reconnaîtra). Tous ces Prix, ces Distinctions, ces Victoires du Jazz (ou plutôt Défaites du Jazz... Joël, d’un certain fanzine, se reconnaîtra), m’interpellent et me poussent à la réflexion. Je suis désolée, mais au vu des résultats des Victoires du Jazz et au look de ces quinze pingouins unis et souriant au-delà de leur talent (j’en connais plusieurs et je joue même avec certains), tout cela me questionne.

    Comment se fait-il qu’il n’y ait aucune femme jeune ou moins jeune parmi les nommés de 2017 ? Est-ce une provocation ? Un jeu ? Un je-m’en-foutisme ? Quel jury décide de cela ? Les labels, les agents sont-ils derrière tout ça ? Comment se fait-il qu’au XXIe siècle, encore et encore, aucune femme ne soit nommée ? Mais c’est quoi cette mascarade, cet archaïsme, ces décisions de salons perruqueés antiques et poussiéreuses ?

    Le Jazz ne s’est pas arrêté en 1950. Certains et certaines osent, proposent, provoquent et se questionnent en terme de formes, de structures, d’instrumentation, de rythmes et de timbres... et tant et tant... Le Jazz n’a été que rencontres, risque et aventure. C’est quoi ce bazar ? pense-t-on en voyant et en lisant ces résultats.

    Vous ne pensez pas qu’une femme puisse réfléchir, composer, avoir des projets, des groupes, en leader… filer sur les routes et proposer sa musique ? Mais où en est-on ? Comment voulez-vous qu’une jeune femme qui sort d’un conservatoire (ou pas), jouant super sa clarinette, son sax ou son piano n’ait pas ce sentiment. Elle peut être attirée par une autre musique : plus libre, plus créative, une envie d’aventure, la curiosité d’aller ailleurs.

    Être attirée par le Jazz (car le Jazz a toujours été une musique créative, le reste... je ne développe pas… je pourrais…). Bref, d’aimer cette Musique et voir et lire encore et encore vos résultats masculins ! Seriez-vous indifférents ? Sorry, c’est honteux. Je vous ai dit que je prenais seule le risque de vous écrire, je le fais ! Alors, au contraire, allez vers elles, accueillez-les, écoutez-les ! Soyez curieux au lieu de vous coller, de vous agglutiner comme dans tous ces bistrots, tous, entre copains avec vos petits pouvoirs. Oui, il y a de la colère.

    J’ai 66 ans et depuis 41 ans je suis sur les routes, dans le monde entier, avec mes potes (et quelques potesses) à jouer, créer, inventer ma Musique... crier même ! Croyez-vous que c’est moi qui ai appelé Steve Lacy, Anthony Braxton, George Lewis, Peter Brötzmann ou Marilyn Crispell et tant d’autres en Europe (ou des plus jeunes) et qu’on joue du Mozart ou du Monteverdi ensemble ?

    Arrêtons ! C’est du désir tout ça. Désir d’être, d’être Soi, de créer. C’est du collectif aussi où l’improvisation est majeure. Hommes et Femmes, Femmes et Hommes, et c’est toute l’histoire du Jazz ! Maintenant, avec les femmes aussi, n’oubliez pas ! Ne les oubliez plus ! Elles sont brillantes, fortes, dérangeantes, pleines de talent, de surprises, parfois riantes et bosseuses.

    À bon entendeur, salut !

    Joëlle Léandre - décembre 2017

    #récompense #sexisme #musique #jazz

    Les Diaboliques : Jubilation 1
    https://www.youtube.com/watch?v=uRyVL916YnM

    • Je conseil cet article sur les femmes et le Jazz :

      Tenter, rentrer, rester : les trois défis des femmes instrumentistes de jazz

      https://www.cairn.info/revue-travail-genre-et-societes-2008-1-page-87.htm

      À l’aube du XXIe siècle, l’accès des femmes aux fonctions et aux professions les plus élevées reste difficile. Un « plafond de verre » semble ainsi limiter leur présence dans les professions et les positions sociales les plus prestigieuses (Maruani, 2005 ; Reskin, Padavic, 2002). Les mondes de l’art apparaissent aussi largement fermés aux femmes comme l’ont montré les récents travaux menés sur l’univers des « musiques populaires » (Buscatto, 2003, 2007 ; Ortiz, 2004 ; Whiteley, 1997), des arts plastiques (Lang, Lang, 2001 ; Pasquier, 1983 ; Trasforini, 2007), de la musique classique (Escal, Rousseau- Dujardin, 1999 ; Goldin, Rouse, 2000 ; Graber, 2004 ; Ravet, 2003), de la danse (Faure, 2004 ; Sorignet, 2004) ou de la littérature (Naudier, 2007 ; Saint Martin de, 1990).
      2

      Plusieurs explications sociologiques sont ainsi avancées, de manière autonome ou articulée, pour analyser les causes d’une telle ségrégation verticale. Une discrimination, souvent inavouée et difficile à prouver, peut expliquer la faible présence des femmes dans certaines activités artistiques, à l’image des musiciennes d’orchestre américaines qui ne doivent leur entrée plus régulière dans les orchestres qu’à l’usage systématique du paravent lors des auditions de recrutement (Goldin, Rouse, 2000). La difficulté de certaines femmes artistes à envisager ou à vivre l’articulation entre une vie professionnelle très prenante et une vie personnelle – dont elles gardent la charge principale – les éloignerait d’une carrière artistique au profit de l’enseignement, notamment (Pasquier, 1983 ; Ravet, 2003). En outre, un fonctionnement encore très « masculin » du monde du travail concerné – réseaux sociaux, conventions musicales, normes d’interaction – inciterait certaines femmes, et une partie des hommes, à se retirer d’un milieu jugé peu accueillant qui ne les considère pas comme des collègues « à part entière » (Buscatto, 2007 ; Lang et Lang, 2001 ; Ortiz, 2004). Des représentations et des stéréotypes sociaux sexués tendent à exclure les femmes de l’exercice d’un art ou à les cantonner dans des rôles précis souvent moins légitimes – par exemple une écriture spécialisée sur des sujets « féminins » (Bielby, Bielby, 1996) ou l’exercice amateur du piano (Lenoir, 1979). Des socialisations, différenciées dès le plus jeune âge, joueraient également dans ce sens puisque les jeunes femmes tendent à s’orienter de manière « naturelle » vers des pratiques dites féminines, à l’image du choix de certains instruments – harpe, piano ou voix (Buscatto, 2005 ; Ravet, 2003).
      3

      Le monde du jazz français offre un terrain privilégié pour étudier cette question de la « ségrégation verticale » de manière renouvelée. C’est un monde de l’art très masculin : 8 % des deux mille musiciens de jazz [1]
      [1] Ces chiffres et pourcentages, nécessairement approximatifs,...
      sont des femmes. De plus, alors qu’environ 65 % des chanteurs sont des chanteuses, les femmes constituent moins de 4 % des instrumentistes. Certains instruments se révèlent également plus « féminisés » que d’autres, à l’image du violon (9 %) ou du piano (environ 6 %) tandis que d’autres s’avèrent très peu « féminisés » – batterie (moins de 2 %), basse (aucune femme auto-déclarée), guitare (moins de 1 %) ou trompette (moins de 2 %). Et même les plus anciennes et les plus reconnues par leurs pairs, les programmateurs ou le public, n’évoluent dans ce monde que de manière secondaire et marginale. Les femmes instrumentistes sont encore peu nombreuses [2]
      [2] Au regard des avancées à l’œuvre, par exemple, dans...
      et reconnues alors qu’une majorité de critiques, d’instrumentistes et de programmateurs de jazz regrettent leur absence de manière répétée.
      4

      Une enquête ethnographique menée dans le monde du jazz depuis 1998 me permettra d’expliquer ces phénomènes de ségrégation sexuée. J’ai ainsi reconstitué les trajectoires de vie d’hommes et de femmes instrumentistes afin d’analyser simultanément les modes « masculins » de fonctionnement de ce monde de l’art et les trajectoires de vie de ces femmes et de ces hommes musiciens (Buscatto, 2007) [3]
      [3] Pour des raisons de confidentialité, je ne mentionnerai...
      .
      5

      J’expliciterai d’abord la difficile insertion des femmes instrumentistes de jazz français dans un monde professionnel saturé, hiérarchisé et précaire. Deux moments de la socialisation professionnelle semblent particulièrement importants lorsqu’on s’intéresse à la périlleuse féminisation du jazz français. D’un côté, au cours de leur jeunesse (jusque vers 30-35 ans environ), les femmes instrumentistes d’hier et d’aujourd’hui sont « sursocialisées » quand elles accèdent à un monde qu’elles apprécient alors pour ses caractéristiques « masculines ». Mais à mesure qu’elles prennent de l’âge, ces femmes voient leur position se fragiliser et devenir plus marginale, quel que soit le niveau de réputation acquis dans le passé ou le présent. En se cumulant, les conditions de vie personnelles, familiales, musicales et professionnelles multiplient leurs difficultés d’insertion dans le monde du jazz français.

  • Les Cévennes sont devenues une île
    Montagneuse ravitaillée
    Par des fourgonnettes volantes

    La communauté stocke le grain
    Dans des silos souterrains
    Nous sommes parfois survolés par des T6G

    Matin calme
    Café et musique
    Mon poème du soir sera une setlist

    Je mets la dernière main
    A une fausse chronique
    Pour Sarah M.. Un conte. Oriental

    Un conte
    Oriental
    Non, pas si loin

    J’ai battu mon tapis hier soir
    Il a passé la nuit dehors par erreur
    Je marche, pieds nus, sur un tapis froid

    Sarah
    Aime bien
    Mon conte

    Mon conte
    Est
    Bon

    Je travaille
    J’ai du travail
    J’avance dans mon travail

    Laurent
    M’encourage
    Aux Moindres gestes

    http://www.desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/dans_les_arbres.mp3

    Mettant le disque de Dans les arbres
    Je m’amuse que le choix de disque
    Devient un vers de mon poème du soir

    http://www.desordre.net/musique/monk_midnight.mp3

    Vers midi
    Comme autour de Minuit
    L’attention décroit

    Pâtes
    Sieste
    Café

    http://desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/velvet_underground.mp3

    Rêve d’un détournement
    D’une pochette de disque du Velvet
    Une banane devenue noire, pourrie

    http://www.desordre.net/musique/stones.mp3

    Rêve d’un détournement
    D’une pochette de disque des Stones
    Derrière une braguette : une petite bite

    http://desordre.net/bloc/ursula/2014/sons/sex_pistols.mp3

    Rêve d’un détournement
    D’une pochette de disque des Pistols
    Le visage de la Reine, aujourd’hui, vieille

    Trois petites
    Anguilles
    De sieste

    Émile passe
    Apporte un peu de désordre
    Émile repart

    http://www.desordre.net/musique/brahma.mp3

    Nicolas Nageotte
    Jacques Di Donato
    Commun leurre

    Ça part un peu vite
    Mais je m’accroche
    Qu’écrivais-je, déjà ?

    Je pose vraiment la question
    C’est quoi ce Céalis
    Qu’on veut à ce point me vendre ?

    Le facteur est passé
    Dans mon dos
    Les Sex Pistols dans ma boîte

    https://www.youtube.com/watch?v=W-7LEa_S_rw

    To be played loud me fait rire
    Moi, obéissant. J’ai 13 ans
    Et je joue de l’air-double-bass

    Je profite de la fin du jour
    Pour aller cueillir
    Des marque-pages jaunes

    Je passe devant des jeunes gens
    Qui écoutent du rap sur leur boom-box
    J’ai les Pistols en tête, presque je leur taperais une taffe

    Je sifflote
    Anarchy In The UK
    Ma baguette sous le bras

    Je chantonne God Save The Queen
    Je croise une amie en plein combat
    Je change de disque

    Thé vert
    Pensées noires
    Le vrai courage je l’ai en face de moi

    Je pars chercher Zoé à son atelier de céramique
    Je ris de passer le CD de Never mind the future
    Dans une voiture qui a conduit son guitariste avant-hier

    Je dépose Zoé chez la docteure
    A la pharmacie j’imagine des trucs incroyables
    Zoé doit croire que je prends des produits

    On dîne en tête-à-tête au restaurant japonais
    On rentre, on regarde Camille redouble
    « C’est l’enfance maltraitée », lâche Zoé

    Aujourd’hui, j’ai eu treize ans avec les Caroline
    Et seize ans avec Camille
    Malgré tout ce soir je fais mon âge, épuisé

    Larry Coryell
    Garth Knox
    ADADA

    Roger Turner / Omoto Yoshihide
    Dans les arbres
    Nicolas Nagetotte / Jacques Di Donato

    Pascal Comelade joue Under my thumb
    Sarah Murcia joue les Pistols
    Tom Waits joue Rod Stewart

    En décalant l’heure du réveil
    Quel coup coup de dé
    Je joue dans l’univers de mes rêves ?

    #mon_oiseau_bleu

  • Dans une tour immense
    Du quartier des affaires
    Des sociétés de prod porno

    C’est devenu le nouveau standard de l’industrie
    On emploie des comédiens en doublure
    D’acteurs et d’actrices pornos

    Mauvaise humeur partagée
    Avec Sarah, trop tôt
    Sans doute pour l’échange tendre

    J’aime arriver tôt le lundi
    Dans un open space noir
    Cela rend le cauchemar supportable

    Un café
    Un petit tour sur seenthis
    Et un récit de rêve

    En allant chez mon ami dentiste
    J’ai salopé son travail
    J’écoute Adèle Van Reeth

    Quand je serai à la retraite
    J’écouterai Adèle Van Reeth
    Tous les matins

    Approchant du cabinet
    Il est question du dentiste Sussman
    Dans A Serious Man des frères Coen

    J’ai dans un petit pot
    Ma fausse dent descellée
    Comme la dent du patient goy

    Échange avec mon ami dentiste
    J’en suis ému
    Ce que nous avons en commun lui et moi

    Je découvre qu’Éric Chevillard
    Tente de masquer son méfait
    Et méprise davantage son lectorat fidèle

    Come to bed love
    I can’t, someone
    Is wrong on the Internet

    Ma cheffe multiplie les lapsus
    À propos d’un collègue qu’elle dit enceinte
    Elle est subjuguée par mon interprétation

    Je ne suis pas très inspiré
    Aujourd’hui
    Dans l’open space

    Je prends le temps d’aller au café
    En sortant du travail
    Je travaille d’arrache-pied

    Il y a quand même beaucoup
    D’agitation tout autour, du bruit
    De la mauvaise musique, et je travaille !

    Mon verre de thé à la menthe
    Réchauffe ma main
    Et mon cœur !

    Je devrais aller au café
    Tous les soirs
    En sortant du turbin !

    « Je suis dans le riz »
    Me texte Zoé
     ? Ne sois pas nouille !

    Il y a peu j’ai fait remarquer à Zoé
    Que son message je suis dans le bus
    Manquait de variété, elle a corrigé le tir

    Florilège
    Je suis dans la licorne
    Numéro 46

    Je suis dans le transport
    En commun
    Par voie routière

    Je suis dans la navette
    Je suis dans les carottes
    Je suis dans l’arbre

    Je suis dans la chaussure
    Je suis dans le caca
    Je suis encore en vie

    Je suis dans le décor
    Je suis dans l’engin à roulette
    Je suis dans la piscine

    Je suis dans ton estime
    Je suis dans une casserole
    Je suis dans les choux

    Je suis dans le coffre
    Je suis dans une benne à ordure
    Je suis dans le riz
    , donc

    Je travaille un peu sur le manuscrit
    Des Anguilles les mains mouillées
    Dans la salle d’attente du CMPP

    Retour en métropolitain
    Zoé me fait rire, à distance
    De ses grimaces, celle du strabisme partiel !

    Émile a préparé une quantité
    De sauce au pesto
    Qui devrait nous nourrir une semaine

    N’écoutant que mon courage
    Je ressors, direction la Dynamo
    Baillant au volant

    Première partie, Wallumrød
    Deuxième partie Illegal Crowns
    Troisième partie : surprise !

    http://www.desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/dans_les_arbres.mp3

    Je me laisse emporter
    Par moments, mais ce n’est pas
    Dans les arbres

    En tout cas, cela fait du bien
    Des musiciens qui jouent
    Sur de toutes petites choses

    Entracte
    Sarah Murcia
    Me saute dessus !

    Elle a passé
    Les deux derniers jours
    Dans le Désordre dit-elle !

    Je manque d’attention
    Pour les Illegal Crowns
    Fatigué et écho

    Et donc Sarah me raconte un peu
    Son odyssée dans le Désordre
    On a beaucoup en partage

    Mais surtout
    Beaucoup
    À échanger

    À échanger
    Plus tard
    Peut-être

    Sarah me fait beaucoup rire
    Elle parle de jouer dans un trio
    Comme si c’était avec Mitterrand et Mauroy

    S’adressant à des amis musiciens
    On devrait retourner voir au Tracé
    On devrait faire une sortie scolaire

     ? Le patron c’est Pierre
     ? Non le patron c’est Pierre
    Ce n’est pas le même Pierre

    J’ai toujours adoré
    Ce genre de fausses querelles
    Je ne savais pas qu’un jour avec une contrebassiste

    Je raccompagne Gilles Coronado
    Où il est question de dessin industriel
    Et d’informatique bancaire

    Quand j’y repense
    Un concert tous les soirs
    Depuis vendredi soir

    http://www.desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/pifarely_trace_provisoire.mp3

    Sarah Murcia, Dominique Pifarély
    De la violence dans les détails
    Christian Wallumrød, Illegal Crowds

    #mon_oiseau_bleu

  • Je joue le rôle d’un dictateur
    J’oppresse le public
    Qui me renverse, c’est un triomphe

    Petit-déjeuner avec Zoé
    On boit du thé
    On s’envoie des piques

    Je la dépose au collège
    Elle me parle de son dernier devoir
    De géographie : dans ses sources seenthis !

    Je remonte la rue de Paris
    Sombre et déserte
    Je coupe l’autoradio, Macron

    En relisant les lignes
    D’il y a un mois
    Je revis bien de la frustration

    Et quelles images
    Choisir pour accompagner ces lignes
    Sur seenthis ?

    Souffle
    Sur l’open space
    Un vent de cafés

    Déjeuner
    Avec Julien
    Cafés

    Je ne parviens pas du tout à écrire
    Cette longue lettre à Nicolas Humbert
    A propos de Step Across The Border

    En deux heures et demie de temps
    Je dois combiner, le temple de consommation,
    La visite médicale d’Émile et le théâtre d’Adèle

    Vite fait, pas très bien fait
    Je me prépare une soupe que j’avale
    Avant de partir au Triton

    Avant le concert
    Je croise Sylvaine, du coup
    Sarah Murcia m’embrasse !

    https://www.youtube.com/watch?v=W-7LEa_S_rw

    Sarah Murcia prend beaucoup de risques
    Univers musical bien personnel
    Pas nécessairement mitoyen du mien

    https://www.youtube.com/watch?v=XmJQpdb0VBs

    Après le concert
    J’ai l’occasion de croiser brièvement
    Kamilya Jubran !

    https://www.youtube.com/watch?v=z7LIOnOC5yM

    J’échange brièvement
    Avec Gilles Coronado
    Il figure dans Frôlé par un V1

    À la faveur d’un incident sans gravité
    Je fais la connaissance d’Oana
    Qui se révèle être le double de Suzanne !

    Oana
    Est
    Peintre

    Avec Oana que je ne connais ni d’Eve ni d’Adam
    On parle tout de suite de Paul Klee
    Et on enchaine sur la correspondance image/musique

    Impression curieuse
    Que celle d’échanger
    Avec Suzanne !

    On échange
    Nos url
    Sur des post-it

    On échange nos url
    Comme on faisait
    Au XXème siècle

    Je propose à Sarah
    De raccompagner sa famille
    Contrebasse comprise ? sourrit-elle

    Ah mais j’ai déjà transporté une contrebasse
    Ah oui ? La contrebasse de Chevillon
    Ah alors pas n’importe quelle contrebasse

    On rit
    Mais elle a son propre van
    Pour sa monture

    De retour à la maison
    Je tape l’url d’Oana
    Les tableaux de Suzanne !

    Confiant
    Je lui envoie la description de l’atelier de Suzanne
    Pas de réponse, comme au XIXème siècle

    Le soir je m’offre une soirée de travail
    Tom Waits, Mule variations
    Je me couche tard, j’écris bien

    #mon_oiseau_bleu

  • Le retour des rêves d’espionnage
    Partie d’échecs qui sert de couverture
    L’espionne du camp adverse est contrebassiste

    Mon inconscient s’applique à nouveau
    Et il sait, comme personne
    Mon goût pour les films d’espionnage

    Mon inconscient s’applique à nouveau
    Et il sait, comme personne
    Mon goût pour les contrebassistes

    Rien
    Pause méridienne
    Rien

    Je rentre du travail en courant
    Pour pouvoir
    Ecouter le disque de Murcia/Jubran

    http://www.desordre.net/musique/zappa.mp3

    Je rentre du travail en courant
    Pour écouter de la musique
    Comme du lycée pour écouter Zappa

    Je fais rire Dominique
    Jusqu’à Anvers
    Avec les réparties de Zoé

    Dominique joue à Anvers
    Dans Paysages de nos larmes
    Et ce soir j’écoute La Soustraction des fleurs

    Mes courgettes farcies
    S’orientalisent, je le sens
    Avec la voix de Kamilya Jubran

    Mes courgettes farcies
    Seront délicieuses, je le sens
    Avec la contrebasse de Sarah Murcia

    Les reports de corrections
    De Frôlé par un V1
    Sont labyrinthiques

    Mais pourquoi
    Ai-je besoin
    D’en passer par là ?

    Finalement je me moque bien
    De la destination
    Ce que je veux c’est faire du chemin

    Je laisse la nuit rentrer
    Dans ma chambre
    Trouée, seule, par l’écran

    Écris
    Écris si tu veux
    Mais ne fais pas brûler tes oignons !

    Je mets ma main tout près
    Des enceintes pour sentir
    Les vibrations de la contrebasse

    Et
    Ca
    Marche !

    Et ça marche
    Je ressens un peu
    Des sensations du concert

    Décès d’Anne Wiazemsky
    À qui B. et moi devons bien des rires
    Ainsi va la mort à bord du Redoutable !

    Est-ce qu’on peut vraiment
    Écrire de la sorte
    Avec des doigts qui sentent l’oignon ?

    Vue sur le réseau une photo au cordeau
    954 militaires en rang parfaitement
    Alignés sur quinze hauteurs : la Corée du Nord

    J’ai donc un moment cru que la vie
    Avait cette perfection que je termine
    Le livre de Toussaint juste au moment de descendre

    Pour comprendre mon erreur
    Je suis descendu parce que je terminais le livre
    Mais au mauvais arrêt et je suis arrivé en retard au concert

    La vie n’est pas parfaite non
    Mais belle quand un soir un concert
    De La Soustraction des fleurs

    Est-ce que je me souviendrai
    Et est-ce que cela aura de l’importance
    Être arrivé en retard au concert ?

    Est-ce que je me souviendrai
    Oui cela aura de l’importance
    Du guichetier me faisant cadeau de l’entrée ?

    Est-ce que je me souviendrai
    Je n’espère pas
    Avoir fait les gros yeux à des voisins bruyants

    Et comprendre au foyer du théâtre
    Que j’étais assis à côté
    Du père de Sylvain, ému d’écouter son fils

    Je me souviendrai longtemps je crois
    D’avoir ré-embrayer avec Jean-François Vrod
    Une discussion restée en suspens depuis onze ans

    Et je me souviendrai longtemps aussi
    De rater mon Réseau Express Régional
    Et pendant l’attente du suivant un lever de lune

    Demain on enterre Phil
    A Lausanne
    Demain j’écris mes poèmes en SMS

    Je n’aime pas déjà parler
    De Phil
    A la troisième personne

    #mon_oiseau_bleu

  • Elle et B. se croisent à un vernissage
    Elle est saoule
    Je tente une déclaration d’amour en collage

    J’ai réussi un exploit d’organisation
    Aujourd’hui je n’ai rien à faire
    C’en est vertigineux, paralysant

    J’utilise la page de Qui ça ?
    Comme jukebox aléatoire
    Je m’y retrouve totalement

    Je passe devant le carton d’invitation
    D’Agnès Geoffray, je pose un câble USB dessus
    Une image, une photographie

    Je croyais pourtant
    Avoir arrêté
    La photographie

    C’est tout juste
    Si je sais encore
    Changer d’objectif

    C’est tout juste
    Si je sais encore
    Faire la mise au point

    C’est tout juste
    Si je sais encore
    Cadrer

    Mais
    Je sais encore
    Déclencher

    Dans Frôlé par un V1
    Je peine à décrire le croisement
    D’avec les sœurs Le Pen

    Il est en effet nettement
    Plus plaisant de décrire, si bref fut-il
    Le croisement avec Romane Bohringer

    Alors Maréchal-nous-voilà,
    On vient apprendre à dessiner
    Des croix gammées à main levée ?

    Il n’y avait pas d’amour perdu,
    Ni gâché, entre Maréchal
    Et De Jonckheere

    Quelle est la probabilité
    D’avoir, dans son frigo, des huîtres, du beurre
    De la crème, du gingembre et de la coriandre ?

    Je me cuisine
    Pour moi seul
    Des huîtres chaudes !

    Je peine à trouver le sommeil à la sieste
    Action conjuguée de la digestion des huîtres
    Et du souvenir de la soirée avec B. hier soir

    http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/sons/20140924_jacques_demierre001.mp3

    Tant pis
    Café
    Axel Dörner

    Je retourne
    À mes Fantômes
    Je retourne en 1986

    http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/sons/metheny.mp3

    En 1986, j’ai eu mon permis
    J’ai bu une bière avec Pat Metheny
    Je suis entré aux Arts Déco, Daphna

    En 2017, j’ai perdu 25 kilogrammes
    Je suis tombé amoureux d’elle
    Une Fuite en Égypte

    Mais en 2017 aussi, j’ai été très malade
    Très malheureux, elle est partie
    Et Tante Moineau ne s’est pas réveillée

    En 2017, trop tôt pour faire le bilan ?
    Trois amis sont partis
    Encore dimanche. Stop !

    https://www.youtube.com/watch?v=Spwnz4q3iFw

    Des années que je me disais
    Que je devais aller écouter
    Le duo Sarah Murcia – Kamilya Jubran

    Sarah Murcia (b) – Kamilya Jubran (oud, chant)
    Régis Huby (v), Guillaume Roy (a)
    Et Atsushi Sakaï (vcl)

    Rarement ai-je écouté
    Une musique comme celle-ci
    Qui m’atteignait sans passer par la tête

    Il y a des musiques qui rendent triste
    D’autres qui poussent au suicide
    Celle-ci prend au ventre, sans détour

    Après le concert
    Je me demande si je ne trouve
    Pas la clef d’un tel pouvoir

    Sur les partitions de Kamilya Jubran
    On lit la musique de gauche à droite
    Et les paroles, en arabe, de droite à gauche

    Si un jour le récit de J.
    Est porté à l’écran − on peut rêver
    J’ai déjà trouvé mon actrice : Sarah Murcia

    Je repars avec la galette
    Que j’installe sur l’autoradio
    Je peux me sentir tellement heureux parfois

    #mon_oiseau_bleu

  • Courriel de John Cale
    Qui me demande de refaire
    Le site Internet du Velvet

    Dans les archives
    Que John Cale me confie
    Un film rare, Sarah Murcia dans Caroline says

    N’empêche cela arriverait
    Je ne serais pas
    Par quel bout commencer

    C’est presque rassurant
    Après le rêve torrentiel de la veille
    De faire un rêve qui tient en quatre lignes

    Café au lait
    Camembert
    Gelée d’airelles

    Échange de mails avec Dominique
    À la recherche d’un ou d’une musicienne
    Pour l’Étreinte , impressionné par certains noms

    Il faudrait
    Que je me mette
    Au travail

    Sous la poussière
    Le découragement
    Rangement du garage

    Sous la poussière
    Les éternuements
    Le Désordre se défend

    http://desordre.net/musique/augmentee/frith.mp3

    Fred Frith
    Lutte contre
    Le lave-linge

    L’imprimante
    Chauffe pour recracher
    Élever des chèvres en open space

    Petites rates et patates douces
    Cuites au four, huile, citron et Noilly
    Conté et Sancerre de Sarah

    Un jour, presque pour rire
    J’écris une longue lettre à un jeune auteur
    Six mois plus tard je dois la lire au théâtre

    J’accompagne Zoé au collège
    Nous traversons le Bois, très en retard,
    On s’en moque éperdument l’une et l’autre

    On ne peut pas recevoir
    Un courriel de John Cale
    Dans tous les rêves

    Ni même
    Pouvoir entendre et regarder
    Sarah Murcia faire sa Caroline, enfant

    Le nouvel ordinateur
    N’est pas très obéissant
    Mais je ne peux pas le gifler !

    Il est remarquable de constater à quel point
    Les nouveaux ordinateurs prennent
    Leur utilisateur pour un idiot

    J’imagine que l’on peut divorcer
    Assez facilement d’un ordinateur
    Ne fut-ce qu’en le revendant

    Je devais bien sentir qu’entre lui et moi
    Cela ne collerait pas, c’est le premier ordinateur
    Auquel je n’ai pas donné de nom

    Et si je me mettais
    À la musique ? À la contrebasse ?
    Et si je me remettais au dessin ?

    Dehors il pleut
    C’est samedi après-midi
    Et c’est mortel de confort

    Je lis
    J’écris
    Je relis

    Mais au lit
    Je suis
    Fort seul

    Le vieil ours
    Sort de son trou
    Et va au cinéma

    La Quinzaine claire
    Adrien Genoudet
    Du documentaire ?

    Ou alors du documentaire
    Qui prend prétexte à un sujet
    Pour en documenter un autre

    Dans un film d’Adrien Genoudet
    Si une personne s’assoupit et rêve
    C’est Albert Kahn qui fournit les images

    Un artiste ne fait pas grand-chose
    Mais regarde beaucoup, attend pas mal
    Et de temps en temps s’endort et rêve

    C’est chouette de croiser
    Julien et Guillaume
    Un vieil ours sort et va au ciné

    Le vieil ours
    Est habillé encore
    Faut voir comme

    Ramassant le verre de Margaux
    Tenant donc deux verres de vin (blanc et rouge)
    Il y a quinze degrés d’écart entre les deux

    http://www.desordre.net/musique/comelade.mp3

    Dans la voiture au retour
    Le disque de Pascal Comelade
    Est prisonnier de l’autoradio

    De retour à la maison
    Le vieil ours se demande
    S’il n’a trouvé le début de la suite

    La petite fille
    Qui sautait sur les genoux
    De Céline
    (je garde le titre)

    Le film que je voulais faire
    Aurait dû commencer
    Par un générique de fin

    Et
    C’est
    Parti !

    #mon_oiseau_bleu