Nicole Garreau

Poétesse sans talent et dictateuse sans vergogne

  • doit être un peu débile : à l’époque où elle avait lu le roman elle n’avait absolument pas tilté mais maintenant qu’on le lui dit c’est évident ! « Les Raisins de la colère », c’est « juste » une réécriture de la Bible ! Tout y est ! Dans le titre déjà — on peut estimer que « Les Raisins de la colère » répondent aux « vignes du Seigneur » —, dans les personnages et dans la trame ensuite : à peu de lettres près les pauvres comme les Joad sont pauvres comme Job, le capitalisme persécute « le peuple élu », le « dust bowl » fait office de nuage de sauterelles, les chimériques récoltes d’oranges ou de pommes représentent le fruit défendu, et même et surtout le déluge final ne peut manquer d’évoquer celui de la Genèse, avec une Rose de Saron dont les attitudes font clairement figure de pietà !

    Bon, après il faut se méfier, hein, puisqu’on trouve toujours des preuves de ce dont on est persuadé(e). La Garreau n’avait-elle pas longtemps été convaincue que « Placid et Muzo » était une des toutes premières bandes dessinées ouvertement LGBTQQIP2SAA++ de toute l’Histoire ?

    N’empêche, maintenant qu’on lui a fait passer ses souvenirs du Steinbeck par le filtre de la bondieuserie, elle va avoir les mille peines du monde à le considérer autrement.