Sombre

“Only the mob and the elite can be attracted by the momentum of totalitarianism itself. The masses have to be won by propaganda.” (Hannah Arendt) IN GIRUM IMUS NOCTE ECCE ET CONSUMIMUR IGNI

  • Comprendre le meurtre social | Abby Cartus
    https://cabrioles.substack.com/p/comprendre-le-meutre-social-abby

    Le pouvoir économique fait partie du génie du capitalisme. Il retourne contre nous notre propre intérêt pour notre survie, l’utilise pour nous dominer et nous contraindre à travailler dans des lieux dangereux. Penser avec le concept de pouvoir économique nous fournit une base indispensable pour une approche théorique de la santé publique : comprendre le meurtre social, c’est comprendre la structure et le terrain de la santé de la population telle qu’elle existe dans une société capitaliste.

    Abby Cartus est épidémiologiste, autrice et enseignante. Elle est associée de recherche postdoctorale au sein du People, Place, and Health Collective de la Brown University School of Public Health à Pittsburgh. Elle a écrit pour Protean, Jacobin, Peste Magazine, The New Republic. Elle co-anime l’incroyable podcast sur l’économie politique de la santé Death Panel.

    Grâce à l’expérience catastrophique de la pandémie de COVID, le concept oublié de « meurtre social » de Friedrich Engels a connu une petite renaissance dans certains coins de la littérature et du discours académiques depuis 2020. Ironiquement, alors que le COVID a rendu le concept de meurtre social (que mon collègue Nate Holdren décrit comme le « meurtre de masse dépolitisé des travailleur·euses » et qu’Engels décrivait comme la mort des travailleur·euses produite en les plaçant dans une position où iels ne peuvent ni survivre aux conditions de travail, ni survivre avec les salaires versés, ni survivre sans salaire) plus populaire, ses mécanismes internes sont devenus de plus en plus dépolitisés, mystifiés et naturalisés. À l’heure actuelle, les chiffres provisoires des décès hebdomadaires associés au COVID-19, si vous savez où les trouver, montrent des niveaux de décès inférieurs à ceux des années précédentes. Cependant, nous sommes encore presque totalement dans le noir en ce qui concerne la transmission du virus, et donc au niveau général de risque, suite au démantèlement de l’infrastructure qui permettait de se tester et de déclarer facilement des cas.