• Gaza : les largages aériens et les routes maritimes ne peuvent pas être une alternative à l’acheminement de l’aide par voie terrestre
    13 mars 2024 - mis à jour le 14 mars 2024 | Médecins sans frontières
    https://www.msf.fr/communiques-presse/gaza-les-largages-aeriens-et-les-routes-maritimes-ne-peuvent-pas-etre-une-altern

    Alors que les décès liés à la malnutrition et les maladies augmentent, 25 ONG appellent les gouvernements à exiger en priorité un cessez-le-feu et un acheminement de l’aide humanitaire par voie terrestre.(...)

    Les largages aériens ne peuvent fournir les mêmes volumes d’aide humanitaire que le transport par voie terrestre. Alors qu’un convoi de cinq camions peut transporter environ 100 tonnes de nourriture et de matériel indispensable à la survie des populations, les derniers largages aériens n’ont pu livrer que quelques tonnes chacun. Les largages aériens sont également susceptibles d’être extrêmement dangereux pour les vies des civils en quête d’aide : à Gaza, au moins cinq personnes ont été tuées par des colis d’aide humanitaire en chute libre. L’assistance humanitaire ne peut pas être improvisée : elle doit être délivrée par des équipes professionnelles, dotées d’une expertise en matière d’organisation des distributions et de services de soins vitaux. La délivrance de l’aide doit avoir un visage humain ; non seulement pour être capable d’évaluer correctement les besoins de la population touchée, mais également pour redonner espoir et dignité à une population traumatisée et désespérée. Après avoir enduré cinq mois de bombardements incessants dans des conditions de vie déshumanisantes, les enfants, les femmes et les hommes de Gaza ont droit à d’avantage qu’une charité insuffisante jetée depuis le ciel. Bien que toute aide humanitaire arrivant à Gaza soit la bienvenue, les voies aérienne et maritime doivent être considérées comme un complément au transport terrestre, et ne peuvent en aucun cas remplacer l’aide délivrée par les routes terrestres.

    Il est important de souligner que certains des États qui ont mené des opérations de largage d’aide fournissent aussi des armes aux autorités israéliennes, notamment les États-Unis, le Royaume-Uni et la France. Les États ne doivent pas exploiter l’aide humanitaire pour contourner leurs responsabilités et obligations en vertu du droit international ; y compris la prévention de crimes atroces. Pour que les États remplissent leurs obligations prévues par le droit international, ils doivent cesser tout transfert d’armes risquant d’être utilisé pour commettre des crimes internationaux. Ils doivent également mettre en place des mesures sérieuses afin d’imposer un cessez-le-feu immédiat, garantir un accès humanitaire sans entrave et tenir les coupables pour responsable. (...)