• Sud-Liban : face à l’escalade israélienne, le Hezbollah joue la montre
    Publié le : 29/03/2024 - 17:51Modifié le : 30/03/2024 - 08:17
    https://www.france24.com/fr/moyen-orient/20240329-sud-liban-face-%C3%A0-l-escalade-isra%C3%A9lienne-le-hezbollah-jo

    . Des membres du Hezbollah aux funérailles de quatre personnes d’une même famille tuées par un raid israélien dans le sud du Liban à Blida, le 11 mars 2024. © Hassan Fneich, AFP

    En réaction aux tirs du Hezbollah, qui vise essentiellement des positions militaires israéliennes et des localités proches de la frontière, Israël bombarde de plus en plus en profondeur le territoire libanais, comme le 24 mars à Baalbek, ville de l’est du Liban, distante de près de 100 kilomètres avec la frontière israélienne.

    L’État hébreu multiplie également les attaques ciblées contre des responsables du Hezbollah et du Hamas, comme celle qui a eu lieu vendredi dans la région de Bazouriyé, dans le sud du Liban, où l’armée israélienne a annoncé avoir tué un haut cadre militaire du parti chiite. Le mouvement pro-iranien n’a pas commenté l’attaque dans l’immédiat mais il a dit avoir tiré dans la matinée sur des positions militaires israéliennes à la frontière entre les deux pays.

    Si plusieurs responsables du Hezbollah ont affirmé que leurs combattants répondraient avec « plus d’intensité » et « de manière décisive à chaque attaque israélienne », jusqu’ici, sur le terrain, la réplique du parti de Hassan Nasrallah reste mesurée.

    « Les opérations menées par le Hezbollah sont empreintes d’une certaine retenue stratégique, dans le respect autant que possible des fameuses règles d’engagement – qui sont des règles tacites – de la ligne bleue [tracée par l’ONU entre le Liban et Israël, NDLR] depuis la fin de la guerre des 33 jours en 2006 », relève Didier Leroy. Le spécialiste note « beaucoup plus d’audace » de la part des Israéliens, qui « osent franchir des lignes rouges » avec des « frappes en profondeur ».

    Pour le chercheur, l’escalade est surtout israélienne et le Hezbollah répond « toujours en deçà du seuil des lignes rouges à ne pas franchir, en restant surtout dans une optique qui consiste à viser des infrastructures militaires dans le nord de la Galilée ».

    Les experts expliquent la modération relative des actions du « parti de Dieu » par la situation de crise économique, politique et sociale dans laquelle est plongée le Liban. « Il semble qu’il n’y a aucun intérêt [pour le Hezbollah, NDLR] à entrer dans une guerre parce que cela ne ferait qu’aggraver la situation catastrophique dans laquelle se trouve le pays. Ce qui ne serait pas à l’avantage du Hezbollah », avançait ainsi Olivier Passot, général et chercheur associé à l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (Irsem), début mars sur l’antenne de France 24.

    « Les Israéliens ont la perception ou la conviction que le Hezbollah n’a pas envie d’escalader. Et c’est sans doute cette perception qui leur donne une certaine assurance pour aller frapper au-delà de la zone frontalière, d’aller plus loin et d’entrer dans une stratégie d’attrition. Ils ont décidé de s’en prendre à des objectifs qu’ils avaient élaborés depuis des années, mais qu’ils s’interdisaient de frapper jusque-là », commente le général Olivier Passot. (...)

    #IsraelHezbollah #IsraelLiban