• Des listes féministes aux européennes, ça sert à quoi ?

    Par Jack Dion

    Des féministes ont décidé de profiter des élections européennes pour donner un écho à leurs revendications. On peut les comprendre. Dans un pays où il a fallu attendre 1944 pour que les femmes aient le droit de vote, on peut trouver saumâtre qu’elles n’aient pas plus de place dans les institutions. Ajoutons que la situation dans nombre de pays membres de l’Union Européenne mériterait que l’on tirât la sonnette d’alarme avec insistance.
    Encore faut-il le faire de manière responsable, sans se tromper d’ennemi. Or, les défenseuses des droits des femmes ont décidé de présenter des listes consacrées à 100% à la question féministe dans sept des huit circonscriptions, tombant ainsi dans les pires travers du communautarisme sexué à rebours, illustré notamment par les Chiennes de garde, initiatrices de la démarche.
    Faut-il en conclure que l’on ne peut être homme et défenseur des causes féministes ? Ou que toutes les femmes, a contrario, le sont d’office, y compris celles qui ont intégré les clichés machistes ? Cela signifie-t-il que toutes les autres listes sont à mettre sur un pied d’égalité sur le sujet ? Et pourquoi pas des listes gays au nom de la lutte contre l’homophobie ?
    Les initiatrices de la liste dite féministe ont expliqué avoir beaucoup hésité sur la stratégie à suivre. Dommage qu’elles n’aient pas prolongé l’exercice un plus longtemps.
    (Cet article a été publié dans Marianne)