• Alain Juillet : « Le renseignement doit être neutre »
    http://www.parismatch.com/Actu/International/Alain-Juillet-Un-service-de-renseignement-doit-etre-neutre-962323

    Il est certain que sur la Syrie ou l’Ukraine, les Français se sont trompés. Soit les services ont donné de mauvaises informations, soit ce sont les politiques qui, malgré les informations, ont voulu aller dans un sens qui n’était pas celui de la réalité. Sur la question syrienne, on a ignoré la réalité… À l’époque des conflits en Irak et des quatre journalistes otages en Syrie, nous avions de bonnes relations, non officielles, avec les services syriens. Ces relations nous ont toujours servi. Brutalement, on coupe les ponts. C’est une absurdité totale. À côté de ça, on va se faire manipuler en aidant des gens, prétendument rebelles, alors qu’en réalité il s’agissait d’équipes d’Al-Qaïda poussées par des pays du Golfe. Si on l’a fait, cela veut dire qu’on n’a tenu aucun compte de l’avis des services de renseignement. C’est une faute grave.

    Alain Juillet, président de l’Académie de l’intelligence économique, ancien directeur du renseignement à la DGSE.

    #syrie

    • Dans la légende de la photo :

      [le conflit ukrainien,] Une crise qui, selon Alain Juillet, pourrait avoir été « montée de toutes pièces par les néoconservateurs américains »

      Une « possibilité » mise au conditionnel. L’article n’en dit pas beaucoup plus :

      Pour résumer, on en arrive à avoir des décisions politiques qui vont contre les intérêts de notre pays ?
      Je pense que oui. Dans l’affaire ukrainienne, c’est flagrant. Pour aller dans le sens des Américains, nous n’avons pas anticipé les conséquences de l’embargo contre la Russie. Cela crée des problèmes chez eux, mais regardez ce qu’il se passe chez nous avec l’agriculture ! Nous lui avons coupé son débouché vers la Russie. Ce n’est pas glorieux. Même aux États-Unis, on commence à dire que cette affaire a été montée de toutes pièces par les néoconservateurs américains. La montée en puissance de Donald Trump nous montre que les Américains commencent à laver leur linge sale. Quand Trump dit que la guerre en Irak était une erreur, il brise un tabou chez les Républicains, qui avaient enterré l’affaire. Et pour l’Ukraine, c’est pareil… La semaine dernière, deux articles sont sortis qui s’interrogeaient sur ce que les Américains avaient été faire dans cette histoire. La crise en Ukraine a encouragé tous les trafics, tout ça pour une histoire de radars aux frontières voulus par les néoconservateurs.

      À quoi succède, immédiatement, la « question » suivante (il est important visiblement de ne pas rester sur une vilaine impression) :

      On a aussi donné des arguments à Poutine pour jouer le rôle de l’agressé…

      « Question » qu’Alain Juillet ne prend pas la peine de relever…

    • Sur l’articulation des « services » et de la politique :

      En ce qui nous concerne, sur la Libye comme sur la Syrie, est-ce que les informations données n’ont pas été tendancieuses, sur le mode « Vous voulez que ce soit un diable, et bien moi je vais vous en faire un diable » ? Dans ces cas, on sort complètement des limites de la règle.

      (question rhétorique, ce qu’a bien compris le journaliste…)

      Vous venez de nous donner des exemples qui sortent du cadre de la règle…

      (mais peut-être ne pensait-il qu’à l’exemple (états-unien) cité juste avant)