Monolecte 😷🤬

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • hypathie - Blog féministe et anti-spéciste : Caliban et la sorcière
    http://hypathie.blogspot.fr/2017/07/caliban-et-la-sorciere.html

    Les philosophes théoriciens du libéralisme, Hobbes et Descartes, de leur côté, imposent une vision mécaniste de la nature désenchantée ; Descartes décrit le corps humain (et animal) comme des machines horlogères. Les études sur les animaux (en les frappant et battant), et les dissections de cadavres de suppliciés, vont démontrer le postulat de départ. Des femmes qui ont au Moyen Age des compétences médicales et pharmaciennes car elles sont sages-femmes, ont de fait un savoir donc un pouvoir économique, même s’il n’est pas au même niveau que celui des hommes. Dans le cadre de politiques natalistes menées sous la contrainte, il va falloir les en dépouiller. Elles donnent des conseils de contraception ? On va criminaliser la contraception et les méthodes abortives. L’accouchement se passe mal ? On ordonnera de sacrifier la parturiente à l’enfant à naître. On les transformera même en mouchardes dénonçant les infanticides réels ou supposés. Seront exterminées les vieilles femmes, les pauvresses, les médeciennes, les « pharmaciennes » qui connaissaient le pouvoir des herbes, et les sages-femmes. Leurs savoirs seront éradiqués et perdus. La science médicale masculine « rationalisée » prendra la place. La chasse aux sorcières touchera les femmes à 80 % dans toute l’Europe, elle durera trois siècles de tortures, bûchers, noyades, pendaisons. Aucun historien n’a jamais fait le compte exact du nombre de femmes exterminées, la chasse au sorcière étant commodément renvoyée à l’obscurantisme médiéval, ce qu’elle n’était pas selon Federici. Sur une longueur de trois siècles, la répression commencera avec des tribunaux d’église pour se transférer vers des tribunaux d’états. A l’extinction des derniers bûchers (la machine totalement emballée aboutira à des accusations contre les enfants et les hommes, ce qui l’arrêtera), l’état sera alors devenu « mâle comme Satan », écrit Armelle Lebras-Chopard dans Les putains du diable.