Monolecte 😷🤬

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • La vraie vie d’un faussaire - CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales
    https://cqfd-journal.org/La-vraie-vie-d-un-faussaire


    C’est une interview de 2009, mais terriblement d’actualité.

    Les documents officiels sont devenus de plus en plus complexes. Au moment de la création de la nouvelle carte d’identité informatisée, il avait été question de laisser « une porte ouverte » pour permettre des falsifications au cas où… Ce débat a été clos tout comme l’ont été ces portes qui permettraient de sauver des vies.

    Adolfo : Même si les techniques se sont développées, les faux existeront toujours. On le voit aujourd’hui sur Internet, ceux qui se font piquer leur compte bancaire, ceux qui font des fausses cartes pour sortir l’argent des banques… A priori, tout est toujours possible. Il ne faut pas oublier que ce que quelqu’un a fait, quelqu’un d’autre peut toujours le refaire. Depuis que j’ai arrêté cette activité de falsification, à la fin de l’année 1971, les difficultés sont allées en augmentant. Aujourd’hui, mon savoir est dépassé. Dans mon travail, à l’époque, je savais faire et je voyais aussi toutes les difficultés augmenter au fur et à mesure. Je cherchais, on trouvait une solution. Il y avait tel ou tel carton, tel filigrane positif, tel encre luminescente ou phosphorescente et ainsi de suite. C’était l’escalade continue des difficultés et des réponses à ces difficultés. Je suis resté curieux. Mais je ne suis plus le spécialiste !

    Cependant, aujourd’hui, avec toutes les techniques de numérisation, de puces électroniques, de biométries, d’empreintes génétiques et de fichage, je pense qu’il n’y a aucun espoir pour les gens qui ont besoin de papiers pour survivre. Il reste bien sûr des solutions étroites, comme le doublage, reprendre l’identité de quelqu’un existant, mais c’est d’une très grande fragilité. Aujourd’hui, les Juifs, Algériens, Grecs, Africains, Sud-Américains, etc., que j’ai aidés, seraient condamnés, car les faux papiers ne peuvent plus se fabriquer « avec les moyens du bord », comme je faisais à l’époque. Seuls de gros laboratoires, avec de gros moyens, financés par les mafias ou les services secrets, peuvent les réaliser. Ce n’est plus le même monde.

    Le seul espoir, c’est que nous prenions conscience que nous sommes en train de marcher à grands pas vers des dictatures.