Paternalisme colonialiste « vert »

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  • Médine : histoire d’un acharnement initié par l’extrême droite
    https://contre-attaque.net/2023/08/23/medine-histoire-dun-acharnement-initie-par-lextreme-droite

    Du rap, des paroles, des actes : démontage d’une opération diffamatoire

    L’affaire est invraisemblable, et pourtant elle monopolise l’attention médiatique et politique depuis trois semaines. Alors que les agressions commises par l’extrême droite se multiplient partout, que des tags et des tracts néo-nazis apparaissent dans tout le pays, qu’un candidat ouvertement pétainiste, niant le caractère antisémite du régime de Vichy, a été massivement promu par les médias l’an dernier, c’est le rappeur Médine qui subit un acharnement délirant cet été.
    Une polémique initiée par l’extrême droite

    Tout part d’une invitation du rappeur aux Universités d’été de la France Insoumise et d’Europe Écologie les Verts. Lors de ce genre d’événement de la rentrée politique, des invités de différents courants sont invités à débattre. Mais c’est Médine, seule personnalité musulmane et issue des banlieues, qui est la cible d’une opération diffamatoire de grande envergure. Pour la droite et l’extrême droite, l’occasion est trop belle : taper sur la gauche et un artiste musulman, alimenter le fantasme de « l’islamo-gauchisme ».

    Depuis des années, les fascistes veulent détruire Médine. Au sens littéral. En juin dernier, un groupuscule néo-nazi composé d’anciens gendarmes était jugé après avoir planifié, entre autres, l’exécution du rappeur. Régulièrement, la presse de droite et d’extrême-droite s’en prend à Médine, au point de faire annuler certains de ses concerts. Cet été, l’opération médiatique est plus puissante : elle vise à salir et exclure l’artiste, ses idées, son parcours. Tout, dans le moindre détail de sa vie, est ausculté, dans une sorte de procès à charge gigantesque. Pourtant, contrairement à Zemmour, Le Pen ou Sarkozy, Médine n’a jamais été condamné.

    À la mi-août, Rachel Khan, une idéologue macroniste très médiatique, qui a notamment déjeuné gaiement avec Le Pen et milite dans des milieux très à droite, lance l’assaut. Elle traite le rappeur de « déchet », veut faire annuler son invitation aux Universités d’été. Elle interpelle sur Twitter l’élue de la France Insoumise Mathilde Panot à propos du mot « rescapé ». Mathilde Panot avait prononcée ce mot à l’Assemblée des mois plus tôt à propos de la Première Ministre Borne, qui avait été maintenue à son poste par Macron. Rachel Khan estimait que ce mot devait être « expliqué » par Médine. Un raisonnement particulièrement tortueux pour ne pas dire hors sujet.

    Sur Twitter, le rappeur répond à la question de Rachel Khan, en la décrivant comme « Reskhanpé », car « jetée de la place du Hip Hop ». Un jeu de mots plutôt moyens, et obscur si l’on ne sait pas à quoi il fait référence, à savoir le parcours professionnel de l’intéressée.

    Rachel Khan est connue par les rappeurs car elle avait dû démissionner du « centre culturel Hip-Hop de la Ville de Paris » après avoir publié un livre très à droite. Un brûlot contre les idées « décoloniales ». Un ouvrage félicité par le Rassemblement National. Après cette démission, Rachel Khan avait retrouvé un fauteuil confortable sur la chaîne d’extrême droite Cnews.

    À partir de ce jeu de mot, c’est l’emballement. Khan, le nom de famille du père Gambien de l’essayiste, est un nom musulman d’Afrique de l’Ouest. Mais Rachel Khan a aussi une mère juive, dont la famille a subi la déportation. Qu’importe si Médine est coutumier d’expressions autour de Khan, puisqu’il surnomme sa famille la « Khan family » depuis des années sur les réseaux, que sa compagne a écrit en 2021 un livre « Bienvenue à la Khantoche » ou que son fils se nomme Gengis, en référence au Khan mongol, ni que le tweet vise les mésaventures de l’essayiste de droite dans le milieu du Hip-Hop…

    Les médias parlent immédiatement, sans doute possible, d’une attaque antisémite visant les origines de Rachel Khan. Le rappeur précise immédiatement qu’il visait « le parcours professionnel » de sa détractrice et s’excuse d’une formule « pas adaptée » qui « n’était pas dirigée vers sa famille ni vers les victimes du drame de la Shoah ». Cela ne suffit pas. Tous les médias et l’extrême droite, d’habitude si tolérants avec le racisme, accusent le rappeur d’antisémitisme et d’islamisme. Et dissèquent son passé, jusqu’à attaquer son nom d’artiste – Médine est une ville sainte de l’Islam –, alors que Médine est juste… son prénom de naissance.
    Géométrie variable

    La fachosphère déterre une photo de 2014 de Médine faisant une quenelle. Le présentateur télé Yann Barthès avait pourtant été photographié la même année faisant une quenelle sans être jamais inquiété. Il avait suffit qu’il déclare « ce n’était qu’un gimmick à la mode sur les photos et qui au fond ne représente plus grand chose aujourd’hui » pour être absout. On a vite oublié aussi les quenelles du basketteur Tony Parker, du judoka Teddy Riner, du chanteur Patrick Bruel, de Yannick Noah qui a pointé le doigt vers le soleil en compagnie de Dieudonné – un signe antisémite sans ambiguïté .. Les humoristes Jean-Marie Bigard ou Arnaud Tsamère, dont le dernier est un habitué des plateaux de France 2 et des studios de RTL, ont aussi été photographiés faisant une quenelle. Aucune de ces personnalités n’a jamais été inquiétée pour ces gestes. Toutes, même, ont pu continuer leurs carrières médiatiques.

    Mais pas Médine ? Il est pourtant le seul de cette longue liste à avoir reconnu publiquement son erreur. Le 23 mai dernier, interrogé par Médiapart, il s’était excusé : « Je revendique le droit à l’erreur. J’ai regretté [ce geste] parce que des récupérateurs et la personne en question lui ont donné un autre sens. Avec le recul, ça fait partie des errances que j’ai pu avoir. Je me trompe parfois, et je n’ai surtout pas peur de le dire en public. »

    Soyons clairs : la quenelle est un geste abject, malheureusement popularisé par Manuel Valls qui, en voulant l’interdire au début des années 2010, l’a paradoxalement mis sur le devant de la scène. Antisémite, la quenelle était alors devenue un symbole confus de détestation du ministre, largement repris. 10 ans plus tard, ce geste est heureusement passé de mode.

    Aujourd’hui, lorsque Macron tente de réhabiliter Pétain et Maurras, figures de proue de l’antisémitisme français, lorsque Le Figaro fait l’apologie de l’antisémite Barrès, lorsque Darmanin publie un livre aux accents antisémites, il n’y a aucune polémique. Le problème n’est donc pas la quenelle. Il est ailleurs : Médine est musulman, rappeur et militant, il aura donc forcément tort aux yeux des dominants.
    Venons en au fond. Car ce qui compte ce sont les paroles et les actes. Et nous n’avons pas trouvé, ces 10 dernières années, une parole ou un acte de Médine qui corresponde au portrait à charge délirant qui est fait cet été. Bien au contraire.
    Des paroles

    Pour Médine, « le rap n’est pas une machine à sous mais une machine à penser », il doit délivrer un message, éveiller les consciences. L’intégralité de l’œuvre de Médine se dresse contre l’intolérance religieuse, le racismes, le choc des civilisations. Et appelle à l’amitié entre les peuples.

    Dès 2005, le titre de son album, systématiquement tronqué par les médias, est « Jihad : Le plus grand combat est contre soi-même ». Autrement dit, le vrai jihad est un combat intérieur, spirituel, un acte de sagesse et pas un acte de violence. Dans cet album, Médine compose notamment le superbe titre « Du Panshir à Harlem » qui retrace le parcours de Malcolm X, militant afro-américain, et de Massoud, commandant Afghan qui résistait à l’armée russe et aux fanatiques religieux. Le morceau dénonce les talibans qui comprennent le Coran « comme des ânes » et finiront par tuer Massoud, mais aussi les suprémacistes noirs qui vont abattre Malcolm X lors d’un meeting. Le héros de la cause noire finit « assassiné par ses frères ». À travers ce double portrait de figures émancipatrices, Médine attaque les sectarismes, religieux et politiques.

    Même complexité dans “Alger pleure” où l’artiste parle de sa double origine, française et algérienne, « moitié colon moitié colonisé ». Il dénonce naturellement les exactions de l’armée française mais aussi les excès du FLN et souligne l’engagement de certains français « sympathisants de la cause indépendantiste ». Il conclut, en guise d’appel au dialogue : « Du pied noir au maquisard, on est tous en mal d’histoire ». Sur un sujet aussi sensible, Médine refuse les assignations identitaires et les conflits ethniques et religieux. Le terrain était pourtant miné, il esquive les pièges de façon magistrale.

    Dans la même logique, le rappeur dénonce en 2022, dans le morceau « Perles d’Insta », les « muslims de chez Wish », qui n’ont « pas lu le livre » et lui donnent des leçons de religion ou de langue arabe, lui le métis marié avec « une belle laotienne ». Dans « Hotmail » en 2006, il dénonçait déjà les forums « Où l’on confond Massoud et Oussama Ben Laden » et se moque des obscurantistes voulant interdire sa musique, ceux qui « veulent être plus royalistes que les rois ». Traité d’islamiste par la droite, il est aussi attaqué par les dogmatiques.

    Dans le titre Grand Médine en 2014, le rappeur chante : « je veux réconcilier les gens pas comme Soral mais Desmond Tutu », dénonçant ainsi l’essayiste antisémite proche de Dieudonné, et prend pour exemple l’archevêque sud africain qui luttait contre l’apartheid. En 2008, dans le titre RER D, il chante : « Que pensez-vous ici de l’antisémitisme ? Réponse : C’est un cancer tout comme l’islamophobie ».

    Dès 2004, Médine livrait une analyse assez fine du conflit israélo-palestinien, avec les titres « David » et « Daoud ». Refusant les schémas manichéens, il racontait l’histoire de Daoud, palestinien dont le frère a été tué par l’armée Israélienne et qui veut se venger, et de David, adolescent israélien anti-colonialiste, en désaccord avec ses parents, militaires. David est tué dans un attentat, il « est mort et ses parents vont se venger ». Un récit croisé bouleversant dénonçant la spirale sans fin de la violence et de racisme au Proche-Orient.

    Dans « Médine France » en 2022, le rappeur critique à la fois la précarité et le racisme qui règne en France mais aussi « l’Algérie des généraux » ou Dubaï est ses « exilés fiscaux » et la coupe du monde a Qatar « pleine de sang d’bosseurs ». Un texte fort qui s’en prend aux puissants de tous les pays, au capitalisme, sans tomber dans le schéma facile d’un « choc » entre monde musulman et occident.

    La chanson « J’démine » sortie en 2015, après les attentats contre Charlie Hebdo est un appel à la paix. Il déplore : « ils me prennent pour un poseur de bombes », demande « Qui importe le conflit ? Qui complique les rapports ? Qui crée du repli et du communautarisme ? » et explique : « Nous étions vêtus de combinaisons marquées “co-exist”, C’est pas l’bruit des bottes qui effraie, mais le silence des pantoufles ».

    Ses références sont régulièrement marquées à gauche, puisqu’il se décrit comme « Anti-colonial Jean Jaurès » dans un morceau de 2015, se réfère à Edwy Plenel ou aux grandes personnalités militantes et anti-colonialistes. Il va plus loin en 2023 dans une interview donnée au média Ballast en expliquant : « On veut la justice sociale, on veut combattre l’extrême droite, on veut en finir avec les mécanismes d’oppression qui frappent à la fois les populations LGBT, à la fois les racisés, à la fois les féministes. On doit aller dans le même sens, avoir un ennemi commun ».

    Bref, les mots de Médine sont à l’opposé de ce qui en est dit dans les médias, et bien plus érudits et pertinents que ceux des dirigeants de la gauche française.
    Des actes

    Car Médine est aussi engagé dans le monde réel. Il y a 10 ans, le rappeur participait déjà à un concert pour la libération de Salah Hamouri, prisonnier politique palestinien. Quelques années plus tard, il était à la Fête de l’Humanité. En 2023, il était dans la rue contre la réforme des retraites, chose rare par les temps qui courent : une célébrité qui se met en jeu directement dans les manifestations.

    Le 1er mai, Médine chantait au Havre contre la venue du RN dans sa ville. Depuis quelques années, il s’engage dans les combats contre le racisme et les LGBTQIphobies, participe volontiers aux concerts anti-racistes et antifascistes, s’engage dans le réseau associatif du Havre…

    Combien de militants et de personnalités de gauche peuvent se vanter d’en avoir fait autant dans la lutte contre l’extrême droite et pour populariser nos mots d’ordres dans un contexte aussi défavorable ? Combien ont diffusé aussi largement une culture populaire et historique, touchant autant de monde ?

    Certainement pas les élus du PS et des verts, qui ont accompagné tous les reculs politiques des dernières années, allant jusqu’à manifester avec le syndicat Alliance pour réclamer plus d’impunité policière. Plutôt que d’accabler un chanteur, ils devraient se cacher sous terre.
    Et maintenant ?

    L’opération de l’extrême droite est en train de gagner, au moins médiatiquement. Des élus EELV se décommandent de leur propre Université d’été. Une partie de la gauche qui n’en finit plus de se soumettre dans les médias. Des écologistes parlent de Médine avec paternalisme, comme s’il était un sauvage inculte qu’il faudrait éduquer. Oubliant que l’artiste est bien plus érudit et fin que la plupart des chefaillons des partis de gauche.

    Les offensives contre le rap ne sont pas nouvelles. Avant Médine, les rappeurs du groupe Sniper, de La Rumeur, NTM et bien d’autres avaient été attaqués par la droite et les syndicats de police. Sauf qu’en 2023, une partie de la gauche hurle avec les loups.

    Cette affaire aura au moins le mérite de poser une ligne de démarcation claire entre une gauche bourgeoise, prête à s’excuser face aux attaques de l’extrême droite, et celle qui reste fière, qui refuse d’étouffer la parole issue des quartiers.

  • Dieudonno-soralisme, paternalisme vert et philo franchouillarde (mais pas seulement)
    Affaire Médine : la gauche est dans le déni face à l’antisémitisme, par Marylin Maeso – Libération
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/affaire-medine-la-gauche-est-dans-le-deni-face-a-lantisemitisme-par-maryl

    La polémique autour de l’invitation du rappeur aux journées d’été d’Europe Ecologie-les Verts, après la publication d’un tweet antisémite, met en lumière les difficultés de la gauche, selon la philosophe et essayiste.

    Invitée sur France Inter à quelques jours des Journées d’été des écologistes, la secrétaire nationale du parti EE-LV, Marine Tondelier, a abordé la polémique suscitée par l’invitation du rappeur #Médine dans ce cadre. Elle a tenu à souligner la gravité de l’#antisémitisme en distinguant deux manifestations : il y a d’abord, explique-t-elle, l’antisémitisme conscient, revendiqué, théorisé. Mais il existe aussi une autre forme d’antisémitisme, insidieuse et parfois naïve.

    Le fait que Médine chante « l’antisémitisme est un cancer » (RER D, 2008), mais fasse sur Twitter (rebaptisé X), il y a peu, un jeu de mots nauséabond autour du nom de Rachel Khan (« resKHanpée ») tout en niant en bloc le moindre sous-entendu antisémite illustre, selon la conseillère municipale, cette seconde forme d’antisémitisme, et montre que le rappeur a encore du chemin à parcourir, ce qu’elle l’engage à faire le 24 août.

    « La solidarité avec le peuple palestinien »

    Si la lucidité de Marine Tondelier est à saluer, on se permettra d’ajouter qu’elle ne croit pas si bien dire. Car cet antisémitisme refoulé s’insinue à gauche, nourri par un déni sans cesse renouvelé. Un déni contre lequel Europe Ecologie-les Verts, bien qu’il soit, comme elle l’a rappelé, le seul parti à s’être doté d’un groupe de travail sur l’antisémitisme, n’est pas immunisé. Quand la porte-parole du groupe Ecologiste à l’Assemblée nationale, Eva Sas, a résumé en ces termes, au mois d’avril, la journée d’étude EE-LV sur l’antisémitisme en France : « Je revendique notre droit à défendre les droits du peuple palestinien, tout en étant pleinement engagés dans la lutte contre l’antisémitisme. »

    Se rendait-elle compte du sous-entendu que charriaient ses paroles ? Le même qui a poussé la députée LFI Ersilia Soudais à inaugurer l’action du groupe de travail sur l’antisémitisme à l’Assemblée par une réunion sur « la lutte contre l’antisémitisme et la solidarité avec le peuple palestinien » : impossible d’évoquer les discriminations que subissent les Français juifs sans immédiatement faire référence à un conflit étranger, comme on adjoint un bémol pour anticiper d’éventuels soupçons. Comment ne pas s’inquiéter de ce renvoi systématique des Français juifs au conflit israélo-palestinien ? Quelle autre lutte progressiste est ainsi conditionnée ?

    « Jugez-moi sur mes actes »

    Que peut-on légitimement reprocher à Médine ? Ce qu’on reproche à un grand nombre de personnalités publiques : d’avoir la remise en question difficile. Quand Libération l’interrogeait, en 2018 [https://www.liberation.fr/checknews/2018/06/12/le-rappeur-medine-est-il-ambassadeur-de-l-association-havre-de-savoir_165 ], sur ses rapports avec l’association Havre de Savoir, connue notamment pour avoir offert une tribune à des prédicateurs antisémites, homophobes et misogynes, Médine a menti en affirmant n’avoir jamais été son ambassadeur, tandis qu’une vidéo circulait où il revendiquait le contraire. Ses soutiens dénoncent une cabale injuste, certifiant qu’il a changé depuis.

    Mais qui évolue sans reconnaître ses erreurs ? « Jugez-moi sur mes actes », rétorque-t-il, faisant valoir ses engagements associatifs contre les discriminations. Les paroles, pourtant, peuvent nuire autant que les actes. Ce n’est pas à un rappeur virtuose qu’on apprendra le pouvoir des mots, et l’impact des insinuations.

    Dire (en le regrettant) que la quenelle qu’il fit en 2014 en soutien à Dieudonné était un geste « antisystème », en dépit du fait que sa signification antisémite était difficile à ignorer venant d’un humoriste qui fustigeait dans une vidéo de 2009 un monde tombé aux mains du « puissant lobby des youpins sionistes », c’est un peu court. Revendiquer une « démarche de chercheur » pour justifier sa présence à une conférence du militant complotiste et antisémite #Kémi_Séba pour qui il avait accepté d’assurer une première partie, c’est un peu comme si on félicitait Eric Naulleau d’avoir fait avancer la recherche sur les discriminations en cosignant avec Alain Soral un livre où ce dernier déverse sans retenue ses lubies complotistes, homophobes et antisémites. Quand Médine aura fini de jouer avec l’euphémisme, peut-être sera-t-il encore temps d’appeler les choses par leur nom.

    #Médine #gauchoantifa_washing #Dieudonné #Alain_Soral #EELV #LFI #socialisme_des_imbéciles

    • haussez les épaules, pincez-vous le nez, détournez les yeux, voici une version revue de mon post précédent

      Force est de constater que, de toute part, et pas exclusivement sur le covid, le faux est un moment du vrai.

      Le déni de l’antisémitisme est chez certains chevillé au corps. Par habitude, par électoralisme, par conviction, l’antisémitisme (qui se doit d’être masqué pour ne pas tomber sous le coup de la loi, sauf lorsque l’on s’appelle Darmanin et alibi, cf. les parcours de Dieudonné et Soral, rendus forts difficiles) est toléré ou approuvé.

      Oui, en qualifiant Médine de "déchet" sur les RS, Khan a dit de la merde (déshumanisante). Mais ce qui passe de manière spectaculaire et en contrebande dans la blaguounette "resKHANpée" ne saurait être dénié.

      Une "blague" qui en cache une autre...

      Suite au bad buzz (par ici les pépettes), on a vite trouvé des experts de l’inculcation de la surdité volontaire. Le LFI David Guiraud entend "resCApée" dans "resKHANpée" et un pacson de politiciens, et pas que, font et feront comme lui. Tranquille, il a pourtant substitué à la syllabe centrale "KHAN" un "ca" ou un "kha", éludant quoi ? le N car, si on le prononce, on retombe sur ce truc dont "les juifs" nous bassinent, un camp !
      Ah non, non, c’est pas ça ! mais pas du tout ! notre chanteur est engagé mais parfois maladroit (c’est le peuple vous savez), ou bien il dit des choses qui ne veulent rien dire (c’est un artiste), mais il est des nôtres.
      Un autre, photographe de presse et antifa, ne lit pas non plus ce N (comme Nation, voir l’entretien sur RFI cité plus bas), et explique que le fils de M. est appelé Khan (en fait Gengis…), qu’en famille, ça blague tout le temps là-dessus, comme si il lisait « rescanepé ». Bref, il n’y a pas de N, il n’y a pas de blague, il n’y a pas de camps.

      Pourtant, l’acte premier d’un chanteur "contestataire", c’est soit d’improviser, soit d’écrire (ne se dit-il pas "amoureux de la langue" ? https://musique.rfi.fr/rap/20220527-lidentite-francaise-selon-medine ). Dans ce cas, nous avons affaire à des textes écrits. Mais ces textes, au delà de ce qui les flatte (Qué s’appelerio aujourd’hui "biais de confirmation" semble-t-il), nos gauches n’y portent pas attention.

      Partout à gauche et chez les antifas, on se focalise sur le fait que Médine est attaqué par les fafs, les laicards, etc.. C’est bien ce qui prouve que, non ? Ça ne peut être que par racisme qu’on s’en prend à "un arabe", un "représentant des quartiers" (ô fiction adorée).
      On s’est opportunément trouvé une (petite) vedette pour se faire mousser comme alliés des quartiers, perméables et ouvert au public rap (ça me rappelle le "chébran" utilisé par Mitterrand), ça fait du monde ça, hein ! Et hop ! tous ensemble sous la bannière de l’antifacisme et de la lutte contre le régime. Et qui y regarde de plus près ? Ben c’est un allié objectif de la réaction et du racisme. Qu’est-ce que ça pourrait être d’autre ? Bullshit.

      Car il se trouve que si M. a pu dénoncer l’antisémitisme des autres - dont celui des quartiers, à l’époque où il en était, de Havre de savoir - sans évoquer sa propre position, ce chanteur a, bien après la quenelle, distillé des tropes antisémites.
      Ainsi - fallait l’inventer ! - cet « Étoile de David sur une machette rwandaise », (Porteur saint 2017). La recette est connue, on s’appuie sur un fait : Israël a fourni des armes et soutenu diplomatiquement ce génocide ( Le génocide rwandais et la politique israélienne, Yaïr Auron https://www.cairn.info/revue-d-histoire-de-la-shoah-2009-1-page-225.htm ), et, avec l’appât, le poisson avale l’hameçon. Et hop ! il est ferré. (nb : si il a de la chance, se bat pour décrocher et réussit, il s’échappe !).

      Dans ce "étoile de David", on dira que l’on entend Israël. C’est mentir et c’est se mentir à soi-même. Il s’agit tout autant de "les israéliens", "les juifs", français (puisque Maeso y tient tant...), ou pas, croyants, ou pas. Un bel amalgame où tous (on ne sait QUI) sont visés.

      Tour de passe-passe.
      Cette chanson qui renvoie dos-à-dos les extrémismes religieux cite deux génocides. L’un commis par des bouddhistes à l’encontre des Rohingyas. L’autre, par des Hutus à l’encontre des Tutsis, avec l’appui principal de la France, et, secondairement, d’Israël. Si il fallait évoquer un appui décisif, c’est celui de la France ! Ce n’est pas le cas. Que vient faire là cette "étoile de David" ? Substituer aux auteurs leurs complices. Troublant, pour ne pas dire trouble. Faut-il alors penser que l’image condense quelque chose comme une "France enjuivée" ? On en saura rien. Libre à chacun de se faire son idée, ou plutôt de prêter à la formule un sens qui lui préexistait (voir Israël comme une tête de pont de "l’occident" est d’ailleurs une bonne approximation, et puis, ensuite, ça glisse de Israël, c’est les israéliens, puis à Israël c’est "les juifs")

      "Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l’oreille, on parle de vous"

      Ce chanteur tient par ailleurs des propos abjects que personne n’a relevé. Invité à parler rap à l’ENS en 2017, il évoque par deux fois une « arme de combat », la « technique du bambou », dont il semble attribuer l’utilisation au FLN Vietnamien (n’oublions pas que nous sommes entre anti-impérialistes, hein), ici, peu après 30 mn :
      http://savoirs.ens.fr/expose.php?id=3114
      Sauf que cette "arme de guerre" est en fait une technique de torture, une technique d’exécution lente. Et qu’il ne semble pas (?) qu’elle ait été employée durant la guerre de libération du Vietnam
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Torture_au_bambou
      À la tribune comme dans ce public d’étudiants et d’amateurs de rap, on dirait que ça passe crème. Puissance de l’amour.

      Ce chanteur qui se revendique de "l’éducation populaire" (sic) peut aussi écrire un "J’pisse sur les pédérastes de pétainistes" (Généric, Médinefrance 2022). On devrait étudier ça à l’école. Sûr que ça contribuerait à mettre en cause la domination masculine et l’homophobie, voire à réviser l’histoire du pétainisme (dont depuis l’autre côté de la scène, on nous a dit que le chef avait "sauvé des juifs"...).
      Bref, semant la confusion, notre chanteur engagé renouvelle le virilisme dieudonno-soralien. Sans oublier de se fendre par la suite de déclarations amicales pour les LGBT... (on se souviendra que par deux fois déjà Dieudonné à demandé pardon aux juifs, les vrais hein, pas les "faux").

      Et ces oscillations (...), ne dérangent pas révolutionnaires, écolos, degauche et je ne sais qui encore ? Un tel manque de scrupule est tout simplement honteux. En manière de contestation, on refuse de lire, d’entendre, insensible à tout... détail. Fausse contestation, contestation falsifiée.

      Et si cela ne durait pas, si cette cécité se voyait réparée par un décillement salvateur, si cet illettrisme cultivé cédait le pas à une réappropriation de l’activité de lecture - ce que j’espère, mais ne vois pas venir - faudrait-il par avance se résigner à ce qu’une autre personnalité, un autre hochet régressif vienne offrir une nouvelle occasion de jouir d’une telle communauté... gazeuse ? Je le crains, car cette gauche n’en a fini ni avec sa part dieudonno_soralienne, ni avec l’antisémitisme.

      #confusionnisme #gauche #gauches

    • il y a 5 mois, j’écrivais à propos de la grève à Gonfreville

      Médine est sur le blocage ! autant dire que côté « jeunesse » et féminisme de la lutte [Adèle Haennel était également sur le piquet], ça va pas être easy à gouverner.

      https://seenthis.net/messages/995780#message995856
      depuis, il avait ma sympathie, bien que par ailleurs je ne sache rien de lui si ce n’est que les fafs et la droite s’en prenaient à lui. puis, des camarades ont attiré mon attention sur des trucs pas clairs du tout. et qui ne relevaient pas seulement du passé (oui, on rêverait qu’à l’instar du Michaux, il passe de l’extrême droite à un ailleurs assez proche pour qu’un voisinage soit possible, mais...).
      j’ai donc cherché à en savoir davantage sur ce chanteur (textes, entretiens), et relevé quelques propos qui n’allaient pas sans soucis, loin de là. ce dont je rends partiellement compte ici.
      cinq mois plus tard, des journées d’été EELV à celles de LFI, de la Fête de l’Huma à l’Olympia, on assiste à l’avènement de cette carrière « anti-système ». et, ne serait-ce qu’en souvenir de cette petite fraction de l’ultra gauche qui fut négationniste, ne serait-ce que prenant en compte l’empreinte laissée depuis par le dieudonno-soralisme, c’est bien le moins de se rappeler que l’amitié ou quoi que ce soit de sérieux implique une exigence, ce qui, entre autre chose, fait que, selon la formule bien connue, les ennemis de nos ennemis ne sont pas forcément nos amis...
      souvenons-nous. en 2008, après bien des alertes sérieuses depuis 2005 (?), Dieudonné s’est finalement totalement démasqué en invitant Faurisson sur la scène du Zénith. mais il aura fallut des années à bon nombres de gens qui avaient envie de se faire manipuler pour le lâcher. et d’autres sont restés dieudo-soraliens. quitte à apprécier qui ajoute des touches prolo, gaucho, arabe et variétés ?

      #show_bizz #fallace #spectacle

    • c’est tout schuss pour la droite raciste, Édouard Philippe https://www.lefigaro.fr/flash-actu/edouard-philippe-muscle-son-discours-sur-l-immigration-20230605 n’ira pas dire le mot de bienvenue prévu aux journées d’été de EELV dans « sa » ville du Havre.

      La venue de Médine chez EELV et LFI continue de déchirer la gauche
      https://www.mediapart.fr/journal/politique/220823/la-venue-de-medine-chez-eelv-et-lfi-continue-de-dechirer-la-gauche

      Milo Lévy-Bruhl, bon connaisseur des textes de Médine, reste réservé sur la réception de la polémique à gauche. « D’un côté, il ne faut pas faire des procès anachroniques : le Médine que je critique n’est pas le Médine d’aujourd’hui, qui en outre fait face à des attaques scandaleuses qui sont de l’islamophobie pure », dit-il. Mais il s’indigne que la gauche en vienne à considérer qu’il n’y a « que de l’instrumentalisation de l’antisémitisme par la droite, comme le fait toujours LFI », prévient-il, soulignant « l’énorme silence de la gauche depuis vingt ans sur l’antisémitisme ».

      Il rappelle en effet la proximité passée de Médine avec la « dissidence » [une proximité bien plus longue avec les Frères musulmans, ce dont seul un faf est autorisé à parler, ndc] et estime que « le retour de Médine sur cette période est très timide », alors que jusqu’en 2014, il faisait des références élogieuses à Dieudonné, des quenelles, et avait fait la première partie d’une conférence de Kemi Seba.
      D’où sa circonspection face à son invitation en star des universités d’été d’EELV et de LFI : [ en adoptant un point de vue de normand, un chouille à l’ouest, et pas mal au centre, je dirais qu’] « Il est totalement légitime par plein d’aspects : après tant de paternalisme et de misérabilisme de la gauche vis-à-vis des populations racisées et des #quartiers_populaires [qui sont, c’est bien connu, le fief de Médine, auquel il convient donc de rendre hommage, n’en déplaise aux athées, aux mécréants, et à nombre de musulmans], son invitation symbolise la fin d’une certaine période de l’#antiracisme politique , et c’est une bonne chose [puisque l’on passe des pubs Dior de Harlem Désir, ou de l’admiration de Bouteldja les blancs et moi pour Soral, à Georges Brassens, Renaud et pis même Victor Hugo (regardez la pochette, c’est le gars du plus gros enterrement qui ait jamais eu lieu dans le pays !) façon Médine, yes !]. Mais le risque, c’est que tant qu’il ne clarifie pas son rapport à son propre passé, elle signifie aussi une indifférence [et là, je reste archi-poli hein]_de la gauche à la question de l’antisémitisme. »

      Ironiquement, sur le morceau « Global », où Médine faisait l’inventaire de ses erreurs, il disait : « Faut que j’arrête de jouer au cyberactiviste / En leur répondant sur le Web j’donne de la force à mes ennemis. » [alors que lorsque j’écris "pédérastes pétainistes" dans une chanson récente, parle d’arme de guerre" à propos de la torture à des gauchiasses naïfs, ou raconte que le génocide des Tutsis s’est fait à coups de machettes à "étoile de David", ça passe crème, personne n’écoute, ne lit, sauf ceux que ça branche, et des pisse froids qu’aiment pas "les arabes", c’est bien connu.]_

      #politique #marketing

    • Rentrée, les gauches rendues inaudibles par la polémique Médine et leurs divisions
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/08/23/pour-leur-rentree-des-gauches-rendues-inaudibles-par-la-polemique-medine-et-

      le groupe de travail contre l’antisémitisme [d’EELV] débattra à huis clos au Havre avec le rappeur.

      A la différence des Verts, les « insoumis » sont prompts à fermer le ban sur cette polémique. L’épineux sujet de l’antisémitisme à gauche, LFI le balaie et le considère comme une instrumentalisation par l’extrême droite.

      #rouge_brun

      edit pour les « justifications » reprises ici
      https://seenthis.net/messages/1014567#message1014572
      https://seenthis.net/messages/1014362
      https://seenthis.net/messages/1013817

    • Notre astre de la punch line : "Je lutte contre l’antisémitisme (...) depuis vingt ans"
      « On me traite d’antisémite et cela me broie » : le Havrais Médine répond à la polémique
      https://www.paris-normandie.fr/id442162/article/2023-08-22/me-traite-dantisemite-et-cela-me-broie-le-havrais-medine-repond-la-p

      Alors pourquoi ce tweet qualifié de nauséabond sur Rachel Khan ?

      « C’est une réponse à quelqu’un qui m’attaque en me traitant de déchet à trier, en lien avec les universités d’été. Je réponds en parlant de Rachel Khan qui vient du hip-hop, reçoit des compliments sur son livre de Marine Le Pen. Mon tweet parlait de ça, c’est une maladresse avec le mot rescapé ["ResKHANpé" dans le texte] qui ne prenait pas en compte la charge historique. Je ne savais pas qu’elle avait une histoire familiale liée à la Shoah. Ma propre famille utilise ce mot « khan » avec la même orthographe, c’est un sobriquet familial depuis cinq ans. J’appelle ma famille la « Khan family » [ah, c’est pas la KA family ?] parce que mon dernier fils s’appelle Gengis en référence à Gengis Khan (figure mongole).

      On se fédère autour de ce terme qui a une #sonorité poétique. Je m’excuse aussitôt de la maladresse auprès de la personne et auprès de ceux qui ont pu être heurtés par ce jeu de mots. Des excuses inaudibles. Je lutte contre l’antisémitisme , poison que l’on doit combattre, depuis vingt ans [depuis qu’une sardine bouche le port de Marseille, en fait]. On me taxe d’antisémite et cela me broie. Si ce tweet avait été antisémite, il aurait été attaqué depuis longtemps. »

      Vous traînez pourtant une réputation sulfureuse et on vous prête un certain nombre de prises de position… [euh...]

      (...) J’ai fait des erreurs, ma parole a dépassé ma pensée, des prises de position ont été des impasses idéologiques mais [c’était avant 2003 ?] je m’en suis toujours amendé. J’ai toujours fait marche arrière quand je me trompais. C’est salvateur pour le public qui me suit. Et je regrette certaines choses. »

      Comme le geste de la quenelle ?

      « Oui quand je croyais que la quenelle de Dieudonné était de la liberté d’expression [édulcoration ++, l’euphémisation en vigueur la présentait comme un "geste antisystème"]. Alors que c’était un signe de ralliement antisémite qui a fini par être récupéré [ah bon, quelle histoire étrange, on nous parle de récupération de la contestation, comme dans le topo gauchiste 70’s] on [qui ? !] lui a donné un autre sens. Il est trop tard quand on s’en rend compte. Dieudonné a toujours été très ambigu sur ce sujet [moi pas, d’ailleurs je n’ai appris l’existence du show avec Faurisson qu’ne 2015, je crois] . Quand je m’excuse, que je regrette, moi on ne m’entend pas [mais parfois on écoute et te lit avec attention]. D’autres personnes, comme des politiques, qui font des erreurs, on les entend [dire qu’ils assument]. Moi qui suis d’un certain univers culturel, l’excuse ne m’est pas autorisée. Je traîne un certain nombre de boulets. »

      Comme celle de l’homophobie liée à une vidéo où vous évoquez le mot « tarlouze » ?

      « Cela date de 2007. Je parle des standards d’acceptabilité dans la sphère publique, je ne parle pas d’homosexualité. Il y a une erreur de langage de qui n’est pas acceptable. On oublie mes prises de position courageuses de 2012 sur le mariage pour tous au moment où la plupart des politiques se drapent dans une moralité en disant qu’ils ont toujours été pour cette disposition. Je fais une vidéo dès 2012 (« Petit délire ») en disant que le mariage homosexuel ne doit pas être soumis à la discrimination. Que fait-on de mes prises de positions sur les discriminations sur les personnes racisées, les juifs [où ?], les musulmans, les féministes, les LGBTQ+ [et les pédérastes pétainistes, en 2022]. On cherche [ou on découvre] une maladresse ancienne [ou actuelle] pour me disqualifier, discréditer la gauche à travers moi [alors que j’en commet publiquement une tous les trimestres]. C’est de l’#anti-racisme_de_salon. »

    • Le cas Médine " illustre la dérive constante d’une certaine [de la] gauche face à l’antisémitisme en France », comme le confirme l’ensemble des réponses faites ici, entre déni des faits, sauf à dire que les mots comptent pour rien) et désinformation (la preuve que Médine a changé : il "lutte contre l’antisémitisme depuis 20 ans" sic), circonvolutions distractives (tout sur le contexte, la droite, les arabes, tout ça, tout ça, rien sur lui-même) et indifférence. Staline n’a pas travesti l’antisémitisme soviétique en "antisionisme" pour rien.
      https://seenthis.net/messages/1013817
      https://seenthis.net/messages/1014362
      https://seenthis.net/messages/1014567

      #rangerunanimentlamerdesousletapis

    • Il semblerait qu’une partie de mon message t’as échappé :

      https://seenthis.net/messages/1014567#message1014654

      Suite à la provocation méprisante et raciste d’une personnalité proche des sphères du pouvoir visant Médine, ce dernier a fourni une réponse qui me semble, sans guère d’ambiguïté, racistes et antisémites. LFI a décidé de maintenir le cap derrière son icône alors que (si j’ai bien compris) une partie d’EELV s’en dissocie.

      À la limite, peut importe la position : que ce soit pour marquer sa différence ou pour s’en différencier, ce qui compte c’est qu’on en parle. Ça peut paraître cynique, mais c’est la logique fondamentale de la com. Une fois qu’on est engagé, il est difficile de s’en dégager. Et c’est parfois dans la douleur, en tordant plus ou moins la réalité, comme semble le faire actuellement LFI, pour convaincre que Médine est un gars vraiment tout à fait sympathique.

      Ce qui pose problème, au-delà de ces péripéties stratégiques douteuses d’appareils politique, c’est le fait que les sous-entendus ou les propos ouvertement antisémites (passés) de Médine soient populaires.

      De mon point de vue, cela me semblait un peu court de ne m’en tenir qu’à constater le propos raciste de Médine et le fait que LFI ne s’en dissocie pas. J’ai donc changé la focale. Peut-être est-ce cela que tu désignes comme « circonvolutions distractives » ?

      Quant à la « gauche », ça fait bien longtemps que je considère qu’elle ne représente pas un enjeu essentiel pour changer ce monde.

    • @Pr_Logos
      https://twitter.com/Pr_Logos/status/1696488192118263844

      Tout ce passe comme si l’intégralité des figures de la gauche institutionnelle et syndicale avait décidé de démontrer en cette rentrée qu’elle est perclue de tares, du soralisme antisémite au poutinisme, du complotisme vaccinal à la haine des arabes.
      Dans un moment de bascule, au sortir de six mois de réveil du mouvement social - de la République démocratique et sociale - ça fait l’effet d’une balle de LBD dans le dos.

    • @poubelleenosier
      https://twitter.com/poubelleenosier/status/1696253690322018774

      Lignes de crêtes accuse des anti autoritaires qui ont critiqué l’afa-pb pour leur invitation au chanteur dont tout le monde parle (le sardou de gauche) de piocher dans les cibles du ministère de l’intérieur. Ce post fb supprimé le montre : en 2018 on croisait à beauvau aussi ldc

    • @cabou lorsque je dis "la gauche" (mais aussi "les révolutionnaires") ce que je vise c’est une démission intellectuelle et politique quasi (?) générale de ce côté. comme le montre compris un post de Lignes de crêtes (supprimé https://seenthis.net/messages/1014151#message1014973 et remplacé par l’affichage d’une solidarité avec Médine).

      Les propos antisémites passés et actuels de Médine sont-ils populaires ? je ne sais pas. le type pleure depuis des années déjà pour ne pas avoir eu le disque d’or dont il estime qu’il lui revient. et c’est la gauche, sous couvert d’#antifascisme et d’#antiracisme qui lui fournit le marchepied dont sa carrière a besoin.

      que l’antisémitisme, bourgeois et populaire, existe est une autre question, d’ailleurs bien renouvelée depuis la guerre des 6 jours (« les Juifs, un peuple sûr de lui-même et dominateur », De Gaulle), l’existence (et la politique) d’Israël étant utilisée(s) pour que l’antisémitisme ne pose plus question, soit défendu sous couvert d’antisionisme comme le faisait déjà Staline dans les années 50, ou instrumentalisé, comme le font les droites (jusqu’à génération identitaire...).

      je n’ai pas envie de revenir sur la manière dont, du coté populaire, il s’agit d’un socialisme des imbéciles et d’un anti-impérialisme des imbéciles (quoi que l’on sache par ailleurs du rôle de "tête de pont de l’Occident" joué par Israël) défendu au nom de "nouveaux damnés de la terre" (depuis les luttes de décolonisation et le tiers-mondisme qui les ont accompagné). les israéliens ce n’est pas tout à fait Israel ("je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand, disait l’autre), et "les juifs" c’est vraiment too much.

      En revanche, je persiste à penser qu’un minimum d’intelligence politique laisserait moins de place à un tel prurit barbare. Or du côté des militants en tout genre, derrière tel ou tel semblant de mise en cause, "vas-y Médine [fait comme Dieudonné, really ?], excuse-toi !", c’est bien d’une forme d’encouragement que l’on fait preuve. Débile, et dangereux. (mes deux centimes que ça n’arrangera pas le sort fait ici aux arabes et aux noirs, contrairement à l’hypothèse officielle adoptée partout à gauche, pour mieux jouer des cartes de boutiquiers, grand ou petits).

    • Concernant Médine : ni islamophobie, ni complaisance avec l’antisémitisme - Juives et Juifs Révolutionnaires

      https://juivesetjuifsrevolutionnaires.wordpress.com/2023/08/31/concernant-medine-ni-islamophobie-ni-complaisance-avec-lantisemitisme

      Suite à ces accusations, Médine a reconnu sur Mediapart le 22 août « avoir été trompé à un moment donné » sur le sens de la quenelle et avoir fait « une vraie erreur », celle de ne pas s’en être suffisamment désolidarisé. De certains qui avaient critiqué son attitude à l’époque, il dit maintenant « Ils avaient raison sur l’impasse idéologique où je me trouvais à ce moment là. Je leur ai dit et je me suis excusé d’avoir eu une attitude réactionnaire à l’époque. » Si le rappeur lui même semble avoir moins de difficultés à situer le problème que certain·es de ses avocat·es à gauche, notamment issu·es de LFI, ce début d’autocritique reste limité : deux jours plus tard, il déclare à l’Humanité « en vingt années de carrière, il n’y a jamais eu un soupçon crédible d’antisémitisme me concernant ». Au niveau de ses défenseurs, c’est souvent pire puisqu’on en vient à retirer purement et simplement l’antisémitisme de l’équation. Ainsi, Jean-Luc Mélenchon, dont il est vrai qu’on attend peu sur le sujet, twittait « C’est un plaisir de recevoir Médine aux Amfis 2023. La victime de racisme, c’est lui ». On notera (encore) son sens de la formule.

      Nous estimons pour notre part nécessaire qu’un travail de retour critique soit mené sur le sujet de la part de tout celles et ceux qui se sont compromis avec les discours kemistes ou dieudo-soraliens, y compris donc Médine. Cependant, il ne nous semble pas que de cette polémique puisse déboucher une avancée sur ce plan, notamment du fait du paternalisme, de l’opportunisme et de la reprise de discours islamophobe d’une grande partie des réactions. Nous estimons quant à nous que le combat contre l’antisémitisme ne peut se faire en adoptant un discours islamophobe ou en prenant la forme d’une injonction adressée uniquement aux membres de la minorité musulmane. Réciproquement, la lutte contre l’islamophobie ne peut ignorer la question de l’antisémitisme et donc passer ces discours et ces compromissions sous silence.