#fresnes

  • Disqueuse. Rédoine Faïd aux assises pour évasion, par Noémie Schulz @noemieschulz
    https://twitter.com/noemieschulz/status/1706335451043266563

    L’interrogatoire de #RedouaneFaid sur les faits commence « Avant de monter dans cet hélicoptère, je me dois d’expliquer la génèse de tout ça. Ce qui a provoqué l’envie de partir. Je dois démarrer mon récit en détention. »
    "Quand vous arrivez à #Fresnes, au quartier d’isolement, vous etes au rez-de chaussée. La cellule, c’est comme être dans une cave. Pas de fenêtre, un vasistas en hauteur, pas de chauffage, pas de douche, des toilettes turques ou normales selon la cellule"
    « La première fois que j’y suis arrivé, c’était y’a 20 ans. C’est un gouffre quand vous arrivez, y’a des rats, des cafards. Si vous fermez pas la fenêtre, le rat monte dans la cellule. C’est ça Fresnes. L’hiver, il gèle tout simplement. Vous dormez avec trois pulls, deux manteaux »

    « Les surveillants sont féroces. Ce sont des conditions de détention extrèmes.
    Vous y passez 23 heures par jour. On entend les lamentations des gens, les gens qui pleurent, qui hurlent. Mais plus fort que les lamentations, c’est le silence dans cet endroit »
    "Le silence transmet le son d’une douleur impénétrable. C’est une machine à broyer. C’est l’outil répressif de l’administration pénitentiaire."
    « C’est un endroit, ça vous ferme l’esprit, on vous dépossède de votre corps. Vous vous dites que votre vie appartient à ces murs.
    C’est difficile de pas sombrer dans la haine. Moi j’ai développé des capacités pour résister à ça. »
    "On veut pas s’évader, on sait que ça va renforcer la répression. J’ai fait la connerie en 2013. Je voulais pas recommencer. Mais le problème c’est que ça s’arrête pas. Tout est fait pour vous briser."
    « Ceux qui considèrent que cette injustice ne les concerne pas, je leur dis qu’ils se trompent.
    L’agressivité qu’il y a dans ces quartiers c’est grave, cela destabilise la démocratie. Le système carcéral français reverse des femmes, des hommes brisés »
    "On leur a inculqué la haine, on leur a transfusé de la rage. On vous parle du fléau des multirécidivistes. On entend des experts qui disent que c’est normal que ce soit dur. Mais tous ces gens, à un moment ils vont sortir, vous allez être amené à les croiser"
    « Vous voulez quoi ? on veut des gens énervés, en colère, enragés, ou des gens qui sont calmes ?
    Quand la société ne pâtit pas de cette violence, ça veut dire que cette violence ils l’ont retournée contre eux. »
    « Il y a des #suicides, 125 par an. A minima c’est une faute politique.
    Moi je me suis retrouvé dans cette cellule, c’est quoi l’issue ? C’est une question de survie aussi. Vous vous dites je vais crever ici. La folie vous guette, la mort rode. »
    "L’évasion c’est une séduction. Tout le monde dans la vie. Après une semaine harassante, tout le monde a envie de sortir, fumer une clope, partir en vacances. En prison, ça a une autre signification."
    « C’est une solution, mauvaise, mais qui fait rentrer un espoir. Elle t’empêche aussi de te suicider, de te tuer, de devenir fou. Tu t’accroches à quelque chose. Petit à petit l’idée chemine dans ma tête. Dans ce désert de silence, je renais. »
    « Il faut pas juste une kalachnikov et un hélicoptère pour s’évader, ça commence dans la tête.
    J’ai peur aussi parce que ça peut mal se passer, on peut se faire tuer. »
    "Je vais choisir l’évasion la plus complexe, qui demande de ne pas toucher à un surveillant. L’idée c’est de partir sans faire de dégâts. LMême si une prise d’otage ça choque les gens. Je voulais faire ça le mieux possible."
    « En tous ca,s y’a pas une goutte de sang qui sera versée. Moi je suis un #braqueur, pas de problème. Mais j’ai mes limites. Y’a des zones où je ne veux pas aller. Je suis pas prêt à tout »

    « Pour s’évader de prison, je m’inspire des autres. Mesrine, Francis Mariani, Michel Vaujour, je regarde ce qu’ils ont fait bien entendu et je vais moderniser les choses car depuis les maisons ont été bunkerisées »
    "Avant y’avait pas filins, les portes étaient pas blindées. J’apporte ma touche personnelle. Il faut une aide extérieure, un contact. Quelqu’un qui applique le scénario à la lettre, qui comprend les choses, qui a une expérience. Moi j’ai la chance d’avoir des amis."
    « Mais moi mes potes je les balancerai pas, je vous dirai pas qui c’est. Ils m’ont aidé au péril de leur vie.
    Donc j’ai mon gars dehors, je rentre en contact avec lui. Il est prêt à tout. J’ai du matériel en ma possession, depuis très longtemps. »

    « A Réau y’avait pas filin, j’ai eu du mal à le croire
    2e atout, le bâtiment du parloir, il est juste à l’entrée
    il fallait voir si y’avait la place pour que l’hélicoptère se pose... y’a archi la place. Y’a un problème de mirador
    Moi j’ai dit, pas de coup de feu. J’ai mes limites ».
    « On a un tuyau, dans cette cour y’a une porte de service qui conduit au parloir. On se dit que si on arrive à péter cette porte, pour accéder au parloir, c’est faisable.
    Mais les explosifs, c’est trop risqué, on décide de pas faire ça »
    « J’avais un autre problème, mon gars dehors il connait pas l’intérieur. Si quelqu’un vient au parloir, il faut pas qu’il se perde. Je vous l’ai dit, je copie sur les autres. Je regarde aussi les échecs, c’est le maitre des maitres pour apprendre »

    « Donc je sais que c’est un danger, un mec qui se trompe, qui va perdre une ou deux minutes, c’est chaud.
    Je me tourne vers mon frère Rachid, je lui envoie mon gars, qui lui parle, qui le motive ».

    #Rédoine_Faïd #prison #DPS #quartier_d'isolement #évasion

    • Redoine Faïd condamné à quatorze ans de prison pour son évasion dans un procès disproportionné
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/10/26/redoine-faid-condamne-a-quatorze-ans-de-prison-pour-son-evasion-en-helicopte

      Dix-huit ans avaient été requis contre Rachid Faïd, le grand frère, 65 ans, personnage le plus intéressant et le plus touchant de l’audience, ouvrier en bâtiment et père adoptif de deux enfants, qui a sacrifié sa vie normale pour venir tirer son petit frère du « mouroir » au nom des liens du sang, dans un geste fou : descendu de l’hélicoptère, il avait découpé à la meuleuse les pênes de quatre portes, dont la dernière donnait sur le parloir où se trouvait Rédoine. Verdict : dix ans.

      Contre Ishaac Herizi, accusé d’avoir pris part au commando héliporté et sécurisé l’opération, kalachnikov à la main, quinze ans avaient été requis. Verdict : huit ans. Son frère Karoune, lui, était notamment accusé d’avoir géré les voitures utiles à l’évasion ; dix ans requis, six ans prononcés. Liazid Faïd, un autre neveu de Rédoine, coupable d’avoir aidé lors de la cavale, a été condamné à deux ans. Enfin, Brahim Faïd, l’autre grand frère, 63 ans, pour s’être rendu en 2017 avec Rachid à la rencontre d’un intermédiaire censé favoriser l’évasion de Rédoine, a été condamné à un an avec sursis pour « association de malfaiteurs », lui qui, c’est l’évidence, n’en est pas un, et pour qui le parquet général avait demandé l’acquittement.

      [...]

      « Klaus Barbie, vous lui avez pas fait ça ! »

      Ses avocats n’ont cessé de soutenir l’idée d’un « traitement de faveur » envers lui, qui, par deux fois, a infligé à l’administration pénitentiaire l’humiliation d’une évasion. « Je n’ai tué personne, mais j’ai pris la tangente. C’est un crime absolument terrible pour eux, a dit Rédoine Faïd. Ils veulent faire de moi un symbole. »

      Comme prévu, le braqueur, qui a passé vingt-deux ans sur cinquante et un en détention, a profité de l’audience pour dénoncer son traitement carcéral. Ce fut bien le procès de l’isolement, cet « enfer d’ennui », ce « sarcophage en béton » dans lequel il est « emmuré vivant » et qui justifie tous les désirs d’évasion. « Klaus Barbie, vous lui avez pas fait ça ! », a-t-il hurlé un jour. Un autre, il fut question de Salah Abdeslam : « Au bout de neuf mois, on a enlevé l’hygiaphone de son parloir, parce qu’on a estimé qu’il avait le droit de prendre sa femme et son enfant dans les bras. Moi ça fait cinq ans que j’ai touché personne. Ce qu’on m’a fait, c’est un massacre. »

      Sous réserve d’un appel, suspensif, et sans tenir compte d’éventuelles réductions de peine, Rédoine Faïd n’est, à ce jour, pas libérable avant 2060 – il aurait alors 88 ans. A l’audience, où il est souvent apparu solide et souriant, il s’est prédit un avenir sombre : « Le jour où je vais flancher – ça arrivera un jour –, ce sera irrécupérable, ce sera une descente sèche, c’est sûr et certain. Quand ça va basculer, ça va basculer d’un coup. »

      https://archive.ph/wClnN

  • Contre l’#exception, faire problème commun
    de #Sarah_Mekdjian

    #Biopolitiques_différentielles
    Alors que le #confinement, désormais sous #surveillance_policière depuis le 16 mars 2020 en France, doit protéger de la propagation de la #maladie, l’#enfermement continue de tuer, et de creuser les lignes d’une #biopolitique_différentielle, fondée sur la pénalisation des vies. Dans les #prisons italiennes, les parloirs ont été supprimés, les mutineries flambent. Sept détenus seraient morts dans ces insurrections.

    En France, des détenus qui ont eu des parloirs avec des personnes venues de zones dites dangereuses ont été placés en #isolement. #Punition et #protection se conjuguent. A #Fresnes, une des prisons les plus surpeuplées de France, les premiers cas de #contamination apparaissent, avec une première mort d’un prisonnier évacué. Les #masques sont progressivement distribués aux #personnels_pénitentiaires, même chose pour la #police qui surveille dans les centres de #rétention_administrative. Ce qui n’est pas le cas pour les détenus, ni les retenus.
    La lettre écrite par les retenus du centre de rétention administrative (#CRA) de #Lesquin à proximité de Lille est un cri d’alerte : suite au cas d’une personne contaminée à l’intérieur du CRA le vendredi 13 mars 2020, et à son évacuation, les policiers de la #police_aux_frontières (#PAF) portent des masques et des gants, les retenus non. Elles et ils ont décidé de ne plus fréquenter les lieux collectifs, notamment le #réfectoire. « Nous ne mangeons donc plus depuis trois jours pour beaucoup d’entre nous ». Les auteurs de la lettre, reproduite ici, poursuivent en montrant combien la suppression des visites des proches et soutiens, l’absence de l’association qui enregistre les demandes d’asile, informe, apporte des soutiens, isole encore davantage. « De nombreuses audiences du juge des libertés et de la détention sont reportées, or c’est à l’occasion de ces audiences que nous pouvons être libérés ». « Pour notre survie et le respect de nos droits, nous exigeons la liberté immédiate de toutes les personnes enfermées au CRA de Lesquin et dans tous les centres de rétention ! ».

    Exacerbation du gradient différentiel d’exposition aux risques

    L’#enfermement, par la détention et la rétention, devient, en temps de confinement, #isolement_des_foules : l’isolement ne protège pas, mais expose à la #mort, à une #gouvernementalité qui précisément crée un #différentiel_normatif, depuis celles et ceux qui peuvent se confiner pour se protéger de l’exposition aux risques, et celles et ceux qui sont isolés contre leur gré, en tant que population surpeuplée. Il ne s’agit pas d’une situation d’exception, mais de l’exacerbation de situations structurelles d’#isolement - #surpeuplement qui s’intègrent à une biopolitique différentielle.
    L’image de policiers de la PAF masqués et gantés dans les CRA, en cette période de coronavirus, qui surveillent des personnes isolées et exposées au risque, rappelle celle des policiers masqués et gantés de #FRONTEX qui, dans les avions, hors période de pandémie, expulsent des personnes menottées. Les politiques logistiques immunitaires au service d’un contrôle et d’une hyperexploitation de la force de travail sont désormais renforcées.
    Sur les îles grecques, machines internes de l’externalisation frontalière européenne (d’autant plus depuis que la Turquie a en partie refusé cette externalisation), les camps dits de réfugiés isolent des foules, exposées aux risques, réels, du coronavirus et de nombreuses autres maladies, tout comme d’une très grande pauvreté, chacun de ces éléments se renforçant mutuellement. Médecins sans frontières, partie prenante des dispositifs humanitaires de l’#encampement, appelle, à une évacuation urgente de ces #camps, sans demander une transformation radicale de la biopolitique qui crée la possibilité même de ces camps. Une coordinatrice médicale de Médecins sans frontières en #Grèce, précise : « Dans certaines parties du camp de #Moria, il n’y a qu’un seul point d’eau pour 1 300 personnes et pas de savon. Des familles de cinq ou six personnes doivent dormir dans des espaces ne dépassant pas 3m². Cela signifie que les mesures recommandées comme le lavage fréquent des mains et la distanciation sociale pour prévenir la propagation du virus sont tout simplement impossibles ». Il n’y a pas de distanciation sociale possible parmi les foules concentrées et isolées. On pourrait même dire que l’encampement des personnes étrangères permet, en partie, une meilleure acceptation du confinement. Autrement dit, puisqu’il y a des situations « pires », notamment dans les camps, dans les prisons, dans les CRA, pourquoi se plaindre du confinement sous surveillance policière décidé au nom de la « protection » et de la « sécurité » de celles et ceux, par ailleurs, qui peuvent se confiner ?
    A #Grenoble, alors que l’Université est fermée « au public », mais très ouverte aux grands vents néolibéraux de l’enseignement numérique, le #Patio_solidaire, squat occupé depuis deux ans par des personnes la plupart en situation de demande d’asile, dans les locaux désaffectés d’anciens laboratoires de droit, est un oublié de la fermeture : les jours passent tous comme des dimanches, personne ne circule plus sur le campus. Il manque du savon, des denrées alimentaires, le manque est structurel, il est encore renforcé désormais. Le confinement de celles et ceux qui sont autorisé.e.s à l’être renforce nécessairement l’isolement de celles et ceux qui étaient déjà la cible des politiques immunitaires logistiques. L’idée ici n’est pas d’opposer des situations, ni de relativiser la nécessité du confinement. Il s’agit de relever combien les biopolitiques différentielles sont encore exacerbées par ces temps de #pandémie. Il n’y a pas l’#extérieur d’un côté, l’#intérieur de l’autre, mais un gradient, plus ou moins létal, allant du confinement à l’isolement, avec des modalités graduelles d’exposition aux risques, de contrôle, et des boucles de renforcement.

    Pas de mesures d’exception, mais faire problème commun

    Plusieurs textes insistent sur le fait que le confinement permettrait peut-être de faire #problème_commun, et précisément de faire insister qu’il n’y a pas d’un côté les uns, de l’autre, les autres : comprendre, prendre avec soi, ce que signifie être enfermé, détenu, retenu, ciblé par les politiques immunitaires structurelles, depuis précisément la situation présentée comme exceptionnelle du confinement.
    La pandémie de coronavirus permettra-t-elle effectivement que les luttes contre la pénalisation des vies et contre les biopolitiques différentielles soient entendues ? Il est très probable qu’elles ne le soient pas. Ou qu’elles le soient, en partie précisément au nom de l’exception de la situation de la pandémie du coronavirus, ce qui renforcerait, dans le même temps, le gradient différentiel de normes préexistants à la pandémie. Pour illustrer les risques de l’exception, les appels et décisions de libération de retenu.e.s en CRA sont exemplaires.
    Ainsi, depuis le 17 mars 2020, plusieurs décisions de cours d’appel ont ordonné la libération de personnes retenues, en invoquant les conditions sanitaires actuelles exceptionnelles, qui impliquent notamment la suppression des vols qui permettraient les expulsions. Voici par exemple l’extrait de décision de la cour d’appel de Lille, en date du 17 mars 2020, qui acte la non-prolongation de la retenue administrative d’une personne :

    Cette décision va dans le sens de l’argumentaire d’une pétition ayant circulé largement sur les réseaux sociaux dès le 16 mars et demandant la libération des personnes étrangères retenues en centre de rétention :
    « Avec la pandémie en cours de plus en plus de pays adoptent des mesures de protection. Les frontières se ferment et il n’existe plus de perspective de renvoi. Dans ce contexte, la rétention ne se justifie plus ».

    S’il l’on peut se réjouir des décisions de justice amenant à la libération de retenu.e.s, par ailleurs décisions, aux cas par cas et à la demande des avocat.e.s, il semble également important de préciser qu’avoir recours à l’argument d’exception tend à renforcer l’idée de normes, et notamment sous-jacente, la norme de personnes étrangères privées de liberté et expulsables en raison de l’absence de titres de séjour, de refus de leurs demandes d’asile.
    Quand les vols seront rétablis, la rétention pourrait-elle donc « normalement » reprendre ? On peut imaginer que pour beaucoup l’appel à l’argument d’exception soit d’abord stratégique, mais il est aussi particulièrement problématique, dans un contexte où la crise sanitaire renforce les replis nationalistes, qui vont de la recherche d’origines nationales, mais aussi ethniques, voire raciales au coronavirus, avec de nombreux discours et actes racistes prononcés à l’égard de la Chine et des ressortissant.e.s chinois.e.s ou assimilés comme tels, jusqu’au traitement différentiel des personnes étrangères en relation à l’exposition aux risques.

    Ainsi, faire problème commun ne peut pas simplement tenir dans le fait de vivre le confinement, et d’appeler à des mesures exceptionnelles, en temps d’exception.

    Précisément il n’y pas d’exception, il y a une accentuation, accélération, exacerbation de tout ce qui est déjà là, déjà présent. En appeler à l’exception, c’est renforcer encore le gradient normatif différentiel qui neutralise toutes transformations radicales. Le renforcement des #luttes face à l’exacerbation généralisée de ce qui existait avant la pandémie est aussi en cours.

    https://lundi.am/Contre-l-exception-faire-probleme-commun
    #biopolitique #De_Frontex_à_Frontex

  • En #Appuii aux habitants

    Si on vous dit 1968-2018 ? Vous répondez cinquantenaire du joli mois de mai ? Oui, mais pas que : on célèbre aussi les 50 ans du Droit à la ville, livre d’Henri Lefebvre. L’occasion parfaite d’interroger Sylvain, salarié d’Appuii, #association qui lutte aux côtés des habitants de #quartiers_populaires confrontés à la #démolition ou à la #rénovation de leurs lieux de vie.

    Comment est née l’association Appuii [1] ?

    « Tout a commencé en 2005, à La Coudraie, un quartier populaire sur les hauteurs de Poissy, en Île-de-France. Il est situé sur un terrain très attractif, dans une ville et un département plutôt riches. De quoi donner des envies à certains… Le maire avait ainsi pour idée de détruire ce quartier d’habitat social. Mais les habitants ne se sont pas laissé faire, luttant contre une décision qu’ils jugeaient arbitraire et méprisante. Certains d’entre eux sont même allés toquer à la porte de l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-La Villette. Et des étudiants ont accepté de leur donner un coup de main – certains se sont investis bien au-delà du cadre de leurs études. Une mobilisation très large, qui a payé : le quartier n’a pas été rayé de la carte.

    La bataille s’est menée sur deux fronts. Un volet ‘‘classique’’ : manifestations, occupation et médiatisation. Et un volet technique, en fournissant des éléments précis, en faisant des propositions, en épluchant les dossiers… Les habitants mobilisés ont ainsi acquis des compétences, jusqu’à être plus au fait des processus urbains que les élus. Et ils l’ont fait dans un vrai esprit de vivacité démocratique : ils se réunissaient et se réunissent encore chaque semaine, ils débattent et avancent ensemble.

    Dans la foulée de cette mobilisation, des chercheurs, amicales de locataires et habitants ont commencé à travailler ensemble dans le cadre d’un programme de recherche-action centré sur la rénovation urbaine et financé par la région Île-de-France. Il s’agissait de monter des actions communes, de réfléchir aux situations de conflit – à Vitry-sur-Seine, ça a même donné un film, Apprendre à travailler ensemble. Un succès. À tel point qu’à la fin du programme, certains participants se sont dit que ça répondait à un vrai besoin et qu’il fallait continuer. Avec pour objectif de créer un outil commun qui réponde aux questions des habitants concernés. À leur envie d’être acteurs, et non passifs ou dépossédés. Une sorte de SOS urbain.

    Tout ça s’est formalisé en 2012 avec la création d’Appuii, association un peu hybride. Y participent des universitaires, des professionnels (ou futurs pros) des métiers de la ville, des militants de quartiers populaires et des habitants qui vivent (ou ont vécu) des projets urbains importants. Toutes les participations sont bénévoles – je suis le seul salarié, chargé de coordonner les différentes actions. »

    En théorie, la loi impose la concertation avec les habitants d’un quartier sur le point d’être rénové, a fortiori quand le financement provient de l’Anru [2]... Ce n’est que de la poudre aux yeux ?

    « La concertation est certes inscrite dans la loi. Et des bureaux d’études sont missionnés par les acteurs institutionnels qui portent un projet urbain, pour le présenter à la population. Mais ça ne marche que dans un sens : les habitants peuvent au mieux exprimer des avis, sans savoir s’ils seront pris en compte. C’est très insuffisant. Il faut de vrais espaces de débat, dans lesquels les habitants disposent d’outils pour faire valoir leurs droits, peser dans le processus, émettre d’autres propositions. D’où l’idée de créer une sorte de plate-forme, de réseau.

    Les discours des décideurs ont évolué sur la question de la participation, mais cette évolution n’a pas forcément été suivie d’effets. Parfois, tout est même fait pour étouffer les initiatives… L’Anru reconnaît elle-même le manque de concertation de sa première vague de rénovation urbaine, dans les années 2000. Elle a donc lancé des conseils citoyens pour la deuxième vague, qui a débuté il y a deux ans. Avec Appuii, on a mené un gros travail pour voir si ces conseils fonctionnaient. Au final, on a constaté qu’ils ne changeaient pas grand-chose : la démolition/reconstruction imposée aux habitants reste la norme. »

    De quelle façon intervenez-vous ?

    « Appuii n’est ni un labo de recherche, ni une association de professionnels, ni un collectif local de quartier. Mais un peu tout ça mélangé – il y a différentes sensibilités et des membres d’horizons divers. On intervient seulement quand on est sollicités par un groupe d’habitants déjà constitué et mobilisé. Quand c’est le cas, on essaye de rapidement nouer contact avec d’autres habitants et collectifs locaux, puis on élargit à d’autres structures – par exemple, le Dal [3], Pas Sans Nous, des associations de locataires…

    Mais on n’est pas un syndicat des quartiers populaires, il n’y a aucune volonté de représenter. Notre rôle tient d’abord aux conseils (techniques, méthodologiques, voire juridiques), puis à la mise en réseau, en tissant des liens et en apportant des retours d’expérience d’autres quartiers. Avec pour objectif qu’il y ait des échanges entre les groupes concernés par des rénovations urbaines (surtout quand elles relèvent de la politique nationale de l’Anru). Appuii est d’abord un facilitateur. On fait par exemple circuler des chartes de relogement produites par des groupes locaux, afin que d’autres s’en emparent, ainsi que des conseils juridiques, des astuces pour financer un avocat…

    L’association ambitionne aussi, à un autre niveau, d’amener les professionnels à s’interroger sur leurs pratiques. Par exemple, dans le domaine juridique : la plupart des avocats spécialisés dans l’urbain travaillent pour les aménageurs, promoteurs et collectivités. Ils se placent rarement au service d’habitants en lutte. Résultat : il y a peu de recours sur les opérations de renouvellement urbain, et trop peu d’attention est portée aux droits des résidents. D’où notre idée de constituer une sorte de réseau de compétences solidaires. Et ce n’est pas qu’une question de diplôme. Par exemple, quand il y a eu des problèmes de plomberie à La Coudraie, c’est un habitant bossant sur des chantiers qui comprenait le mieux les défauts de la réhabilitation et était capable de les expliquer. »

    Y a-t-il une lutte dont tu voudrais particulièrement parler ?

    « Celle de Fresnes à la cité des Groux, une cité de 200 logements. On a été appelé par l’association locale, Renaissance des Groux, qui lutte contre un projet de démolition totale du quartier, ni justifié, ni concerté. Les gens l’ont appris du jour au lendemain. Ils n’avaient pas l’habitude de s’exprimer et se sont demandé comment empêcher le bailleur d’effacer leur quartier et comment faire face aux pressions. Appuii est alors venue leur prêter main-forte. Depuis deux ans, on a lancé (et participé à) pas mal d’initiatives : des ateliers pour enfants, des pétitions, des recueils de témoignages d’habitants, la construction d’une maquette du quartier, une expo de photos… Le but : redonner une place centrale aux habitants. Pour qu’ils construisent des envies communes pour le futur, sans se laisser abattre par le mépris des institutions – par exemple, le bailleur ne répond ni à leurs sollicitations, ni à leurs courriers… En parallèle, Appuii a aussi lancé une procédure pour avoir accès aux documents administratifs. »

    Comment vois-tu les différentes luttes d’habitants dans l’Hexagone ?

    « Que ce soit en Île-de-France, à Nantes, à Échirolles, à Marseille ou à Clermont-Ferrand, un même constat se fait jour, celui de la nécessité d’une convergence des luttes urbaines. Il faut croiser les luttes, qu’il s’agisse de sauver des terres agricoles ou de combattre des projets imposés et destructeurs. C’est la seule façon d’exister face à la machinerie de communication des métropoles ou promoteurs. Et de faire échec aux logiques de la ville industrielle, puis post-industrielle : relégation des plus pauvres et accaparement des terres pour le seul profit. Des logiques très bien exposées par Henri Lefebvre dans Le Droit à la ville, livre fondamental dont on fête cette année les cinquante ans. Pour célébrer cet anniversaire, une série d’événements auront d’ailleurs lieu de mars à mai à Paris-Nanterre, Grenoble, Tours, Lille, etc. Il ne s’agit pas seulement de commémoration, mais de luttes actuelles pour faire vivre ce droit à la ville. »

    http://cqfd-journal.org/En-Appuii-aux-habitants
    #résistance #urban_matter #villes #géographie_urbaine #logement #droit_à_la_ville #concertation #participation #Fresnes #cité_des_Groux #France

    • Appuii

      L’association APPUII est composée d’enseignants-chercheurs, de professionnels des métiers de la ville, d’étudiants, de membres d’associations locales et d’habitants de quartiers populaires.

      APPUII intervient en soutien à des demandes de collectifs informels ou associations reconnues qui se mobilisent pour que la ville se fasse avec eux et non contre eux.

      Il s’agit de mobiliser des ressources, de renforcer des capacités, de mettre en place des intermédiations avec ces collectifs et associations afin de produire d’autres informations, des #alternatives d’aménagement ou des méthodes de débat.

      APPUII se positionne aussi à l’échelle nationale pour contribuer à alimenter une action sur la ville COOPERATIVE, SOUCIEUSE D’ECOUTE ET D’EGALITE.

      https://appuii.wordpress.com
      #alternative

  • Affaire Bridey : le député se faisait rembourser deux fois ses notes de frais
    https://www.mediapart.fr/journal/france/090919/affaire-bridey-le-depute-se-faisait-rembourser-deux-fois-ses-notes-de-frai

    Le député LREM Jean-Jacques Bridey n’a pas seulement profité de frais de bouche exorbitants dans ses fonctions locales (champagne, langoustines, etc.). Il s’est aussi fait rembourser deux fois de nombreux repas copieux en 2016 et 2017. L’ancien président de la commission de la défense à l’Assemblée nationale, proche d’Emmanuel Macron, adressait un ticket de caisse à la mairie de Fresnes, et une copie de ce même justificatif à la Société d’économie mixte locale d’aménagement de Fresnes (Semaf) qu’il présidait. Le tout aux frais de ses administrés.

    #Enquête #Fresnes,_frais,_argent_public,_Jean-Jacques_Bridey,_Transparence,_SEMAF,_LREM

  • Antonin Bernanos en détention préventive et à l’isolement depuis 2 mois
    https://lundi.am/Antonin-Bernanos-en-detention-preventive-et-a-l-isolement-depuis-2-mois

    Ce qu’Antonin nous a confirmé, c’est qu’il est placé à l’isolement médiatique, procédure appliquée aux détenus susceptibles d’avoir une forte couverture médiatique, et parce qu’il est considéré comme un militant d’extrême gauche ayant participé aux mouvements des gilets jaunes. Il y aurait donc un traitement spécifique des prévenus « politiques » si ce terme a un sens …

    De ce fait, il est seul dans une cellule, et participe à la promenade quotidienne avec les autres isolés médiatiques, mais en petit nombre. Il a donc très peu de contacts avec les autres détenus.

    Il vient de se voir refuser sa demande de travailler à la prison sur ce même motif : pas de travail pour les isolés médiatiques ; il n’a pas accès non plus au centre scolaire pour le même motif ; ni à la salle de sport.

    Il nous a aussi informé que #Fresnes chercherait à supprimer cet #isolement_médiatique, qui ne semble pas avoir de fondement juridique ; de ce fait, sa situation serait peut être amenée à changer dès demain lundi 17 juin : soit il est rapatrié dans les cellules classiques de détention, soit il est maintenu à l’isolement avec les détenus dit « fragiles » qu’il faut protéger des autres du fait des motifs de leur incarcération (violeurs, pédophiles etc). Nous en saurons plus à notre prochaine visite prévue mardi 18 juin.

    Nous constatons également depuis le début de son incarcération que ses courriers sont retenus par la juge Khéris. J’ai reçu sa dernière lettre le 21 mai et elle datait du 9 mai. Il reçoit aléatoirement des courriers, et ne sait pas si les siens sont envoyés. Didier Fassin son tuteur de master à l’EHESS m’a alertée que son courrier expédié depuis les Etats-Unis où il enseigne, lui a été retourné par Fedex. Des amis qui ont tenté de lui envoyer des livres, m’ont informé également des retours de leurs envois.

    Nous ne pouvons que continuer à lui écrire, en espérant que certaines lettres passeront selon des critères qui nous échappent, et qu’à un moment la juge Khéris sera enfin « assouvie » de ces lectures.

    Nous assistons donc par toutes ces brimades une opération de #désinsertion_sociale menée par la justice et l’#administration_pénitentiaire contre un étudiant brillant, qui avait montré sa capacité à réussir dans des conditions extrêmes, puisqu’il avait déjà validé sa licence en détention à Fleury.

    La situation d’Antonin nous permet d’éclairer et d’alerter sur les conditions carcérales de près de 72000 personnes détenues en France, pour 60000 places qui violent les droits humains les plus élémentaires, situation encore dénoncée par Adeline Hazan, contrôleur général des lieux de privation de liberté, en mai dernier. Faut-il rappeler que la France a une densité carcérale de 117% en moyenne soit la plus élevée en Europe, juste derrière la Roumanie et la Macédoine selon le conseil de l’Europe d’avril 2019 ? qu’elle enferme systématiquement les personnes jugées « déviantes » qui porteraient atteintes à la sécurité de la société – ou plutôt des intérêts du gouvernement et des puissants, qu’ils soient migrants, ou militants ? que la prison a des résultats lamentables sur la prévention des violences, comme le souligne une étude récente publiée sur la revue américaine Nature et relayée dans Le Monde le 13 mai dernier, qui remet en question l’intérêt de la prison dans la prévention des violences : « l’emprisonnement augmente la violence après la libération ou dans le meilleur des cas, n’a aucun effet ni positif ni négatif » ; faut-il rappeler la faillite de la mission de réinsertion des centres pénitenciers, ou encore la volonté manifeste de ne pas utiliser les moyens de contraintes pénales alternatifs à la prison (surveillance électronique sous bracelet etc…)

    Et puis, sur cette question de violence enfin, il faut souligner le dernier rapport de l’OIP qui dénonce la violence des personnels pénitentiaires sur les prisonniers, sujet qui reste encore malheureusement peu mis en lumière, malgré les suicides, les tortures, les coups, les brimades infligées à l’abri des regards de la société.

    Il devient donc urgent de penser une société sans prison, ce qui est une idée difficile à défendre aujourd’hui, parce qu’on pense la justice comme une justice punitive ; pourtant elle n’a jamais réinséré ou corrigé les « déviances », en témoignent le niveau de récidive ou la prévention inefficace des violences, comme je le rappelais plus haut. Or la prison produit quantités de souffrances tant pour les prisonniers, que les personnels pénitentiaires, que pour les proches et familles de prisonniers, et les condamnations pénales ne réparent pas les victimes. Cette justice pénale participe à l’oppression des populations racisées des quartiers populaires ou de militants victimes des crimes d’Etat : en France Rémi Fraisse mort en 2014 à Sievens ou toutes les victimes de violences policières Adama Traoré, Lamine Dieng, Théo, Zined et Bouna, Ali Ziri etc etc etc …et partout en Europe Carlo Giuliani en 2001 au G8 de Gènes ; jamais ces victimes n’ont eu justice face à l’Etat.

    Parce qu’il est difficile voire pervers de réformer ou d’améliorer la prison, parce qu’il n’y a que des fausses bonnes idées ou de vraies mauvaises idées (téléphones qui devient payant pour les prisonniers, dématérialisation des audiences qui déshumanisent les procédures pour répondre à la question des transferts qui sont dangereux pour les détenus et coutent chers à l’administration etc) , parce qu’elle doit réinterroger toute la société elle-même dans ce qu’elle produit, je rejoins les idées de ceux qui portent l’abolitionnisme comme Gwenola Ricordeau, qu’il y a nécessité de poser la question de l’abolition du système carcéral et du système pénal, pour faire avancer les idées d’une justice transformative qui implique la société toute entière, et ceux qui sont concernés : ceux qui ont causés des torts et ceux qui les ont subis, qui sont les mieux placés pour résoudre les problèmes individuels et tous différents générés par ces torts.

    Enfin, la détention d’Antonin ne doit pas être déconnectée du contexte actuel de répression de masse contre les mouvements sociaux, syndicaux, ouvriers, et les gilets jaunes, et elle s’inscrit dans un tournant autoritaire du gouvernement qu’il ne faut pas sous-estimer.

    Partout en Europe, ceux qui sont aux avant-postes de la lutte contre les idées de l’extrême-droite sont ciblés, visés.

    La situation d’Antonin nous permet aussi d’alerter sur tous les moyens d’une justice d’exception qui s’est abattue ces derniers mois contre tous ceux qui ont osé dire leur refus de ce monde, et pas seulement les jeunes des quartiers populaires ou les militants ; arsenal judiciaire qui n’a cessé de gonfler depuis ces dernières années. Je me permets de le rappeler les chiffres de la chancellerie comptabilisant entre novembre et mars 2019 plus de 8500 gardes à vue, 800 condamnations à de la prison ferme, 388 mandats de dépôt.

    Mais dans ce contexte, il me semble important de rappeler la présence précieuse des antifascistes dans les cortèges et dans l’espace public pour chasser la présence des groupuscules néo nazis.

    Les antifas ont empêché l’amalgame que l’Etat, dépassé par les mouvements de contestation sociale, a voulu faire entre gilets jaunes et fascistes, les faisant passer pour des racistes, islamophobes, antisémites portant les idées de l’extrême droite, etc… Il fallait décrédibiliser un mouvement de masse de révolte que plus personne ne contrôlait, à la veille des élections européennes… qui ont été remportées par le Rassemblement National ! Le gouvernement quand il est mis en danger par les contestations sociales – ce fut le cas avec la loi Travail en 2016, et maintenant avec les gilets jaunes - utilise systématiquement les mêmes stratégies : La République En Marche de Macron serait le seul rempart contre la montée du Rassemblement National de Le Pen, c’est le discours que l’on entend à chaque élection.

    Antonin subit cette répression car il a aussi lutté auprès des gilets jaunes, et parce qu’il représente pour l’Etat et ses institutions un danger, il est désigné comme une ennemi de la République, et paie ses engagements d’un acharnement policier et judiciaire qui atteint sa liberté.

    Ses amis parlent de « vengeance d’Etat » et de mon côté, je ne peux que faire de tristes constats : d’abord souligner que pendant toute la durée des mouvements sociaux, la presse a cherché à relayer de fausses informations, mentionnant qu’Antonin et son frère avait été arrêtés avec Julien Coupat avant une manifestation des gilets jaunes, ce qui était faux, ce jour-là Antonin était à l’étranger, et son frère manifestait avec moi ; le Journal Du Dimanche évoquait qu’il avait été vu dans tel ou tel quartier de Paris aux abords de faits de violence, alors qu’il était en province ce jour-là ; d’ailleurs les renseignements généraux le savaient bien puisqu’ils se postaient tous les samedi matin en bas de mon domicile pour nous suivre ; ils ont même arrêté son frère le 1er mai dernier à 50 mètres de la maison pour l’empêcher de manifester, le maintenir en garde à vue 24h et le faire comparaitre pour un rappel à la loi devant la justice… Alain Bauer lui-même a indiqué sur BFM que depuis que certains militants antifascistes avaient été arrêtés et incarcérés la participation des black blocs à la manifestation du 1er mai s’était dégonflée.

    Je ne peux aussi que constater que les assassins de Clément Méric sont en liberté actuellement, Antonin est en prison ; ceux qui se sont opposés aux militants de Génération Identitaire au col de l’échelle en 2018 qui empêchaient les migrants de passer au péril de leur vie, ont été condamnés, les militants fascistes n’ont pas été arrêtés. Les groupuscules fascistes, les représentants de l’extrême droite ont pignon sur rue, leur idéologie répugnante est partout dans les médias et dans nos institutions.

  • La contrôleuse des prisons #Adeline_Hazan a fait usage de la procédure d’urgence pour alerter le gouvernement sur l’état accablant des #prisons_françaises.

    « https://www.franceinter.fr/embed/player/aod/f8a1e8f1-c2c5-4408-8440-34c0ab060984 »

    Pour en parler, #Laurent_Jacqua, ancien #détenu de la prison de #Fresnes, aujourd’hui blogueur et militant, répond aux questions de Pierre Weill sur les #conditions_carcérales actuelles des détenus en France.

    http://www.franceinter.fr/emissions/itw-societe-civile/itw-societe-civile-18-decembre-2016
    #surpopulation_carcérale #récidive #réinsertion
    Le blog de L.Jacqua : Vue sur la prison http://laurent-jacqua.blogs.nouvelobs.com/about.html

  • Rapport critique sur la #prison de #Fresnes : « Une situation dénoncée depuis des décennies »
    http://www.francetvinfo.fr/societe/prisons/rapport-critique-sur-la-prison-de-fresnes-une-situation-denoncee-depuis

    Après Nouméa, Marseille ou encore Strasbourg, c’est au tour de la prison de Fresnes (Val-de-Marne) d’être pointée du doigt. Pour la huitième fois en huit ans, les équipes du contrôle général des lieux de privation de liberté ont recours, mercredi 14 décembre, à la procédure des recommandations en urgence. Avec cette mesure exceptionnelle, elles alertent le gouvernement sur « un nombre important de dysfonctionnements graves » au sein de cette maison d’arrêt des hommes, où « les conditions de vie des personnes détenues constituent un traitement inhumain ou dégradant ».

    Article du Monde : http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2016/12/14/la-controleure-des-prisons-alerte-sur-le-traitement-inhumain-des-detenus-a-f

    Les recommandations publiées au JORF : http://www.cglpl.fr/2016/recommandations-en-urgence-relatives-a-la-maison-darret-des-hommes-du-centre-p

    #cglpl