• Laurie Laufer : « La psychanalyse a du mal à inventer un autre langage, à penser au-delà de Freud et Lacan »

    Alors que les études de genre, les savoirs et les théories LGBTQI + ont inventé d’autres perspectives en matière de sexualité, la discipline s’est quelque peu refermée sur elle-même et doit intégrer les changements sociétaux, explique la psychanalyste dans un entretien au « Monde ».

    Dans son ouvrage Vers une psychanalyse émancipée. Renouer avec la subversion (La Découverte, 240 pages, 18,50 euros), la psychanalyste Laurie Laufer dresse une critique sévère de sa discipline. Repliée sur elle-même, cette dernière serait dépassée, voire à contre-courant de notre société, certains psychanalystes n’hésitant pas à afficher leurs opinions contre le mariage pour tous ou contre la PMA pour les couples de femmes. Alors, la psychanalyse a-t-elle encore des choses à dire, et si oui, lesquelles ? Laurie Laufer, également professeure des universités à Paris-Cité et directrice de l’UFR Institut humanités, sciences et sociétés, invite à une relecture des principes fondateurs de sa discipline en replaçant le sujet – qu’il soit hétérosexuel, bi, homo, trans ou intersexe – au cœur de son travail analytique, sans négliger le contexte social et politique dans lequel s’inscrit sa démarche.

    Des grands concepts psychanalytiques sont aujourd’hui rejetés par les mouvements LGBTQI +, quels sont-ils ?
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    Il me semble que ce qui est plutôt rejeté, ce ne sont pas tant les concepts qu’a développés Freud, mais la façon dont certains psychanalystes les utilisent. Si des praticiens considèrent que la différence des sexes – l’un des principes fondateurs de la psychanalyse – revient à dire que l’anatomie fait le destin, cela produit une position normée et normative. Je pense que ce qui est rejeté, à juste titre, c’est la hiérarchisation, ce sont les discriminations et les oppressions que produit l’idée de la différenciation binaire. L’hétéronormativité – et la binarité qui va avec – participe d’un discours dominant, issu de ceux qui ont le privilège de ne pas être inquiétés par cette différenciation.

    De même, la notion de « femme phallique », ou de femme « puissante », est toujours considérée de manière péjorative ou dénigrante par la doxa. Mais pourquoi serait-il pathologique pour une femme de souhaiter obtenir ce que les hommes ont comme privilèges ? On associe souvent les termes « femme », « passive », « soumise » et « masochiste ». Mais à force de répéter cette association, on l’intègre. C’est notamment ce que souligne la philosophe américaine Judith Butler : nous jouons et rejouons dans le champ social les normes de genre que nous avons intériorisées ; si je veux me faire reconnaître comme femme, alors je dois jouer la passivité, la soumission, etc. Ce qui est intéressant, c’est de voir comment la psychanalyse peut créer les conditions pour défaire cette chaîne de mots socialement intégrée.

    Vous rappelez que, pour Freud, l’homosexualité est une « variation de la fonction sexuelle ». D’aucuns soutiennent que la psychanalyse prédispose à l’homophobie…

    C’est en partie vrai. Plusieurs textes écrits par des psychanalystes traitaient l’homosexualité comme s’il fallait la guérir, sous-entendant que c’était une maladie. Mais ce n’est pas ce que dit Freud. Selon lui, l’homosexualité est « un choix d’objet », comme l’hétérosexualité. Il y a une sorte de détermination inconsciente qui fait que le sujet choisit son objet. C’est une forme de contingence, en somme.

    Rappelons-nous qu’à partir des années 1920 il y a un conflit majeur entre [le psychiatre et psychanalyste gallois - 1879-1958 ] Ernest Jones et Sigmund Freud. Jones s’oppose à Freud en assurant qu’une personne homosexuelle ne peut pas devenir psychanalyste. Cette pensée a irrigué la formation des analystes. Mais personne ne s’étonne qu’un hétérosexuel puisse analyser un autre hétérosexuel.

    Est-ce à dire que ce sont les disciples de Freud qui ont pathologisé l’orientation sexuelle ou l’identité de genre ?

    Il est compliqué de l’affirmer, car vous pouvez lire Freud et trouver dans ses textes de l’homophobie. Il en est de même avec Lacan et la transphobie. Mais lorsque Lacan commente l’œuvre de Freud, il invite à toujours replacer ses concepts dans leur contexte historique. Il n’a d’ailleurs cessé de dire qu’il fallait réinventer la psychanalyse en permanence.

    En tant que psychanalyste, j’ai appris de ces concepts-là. Mais ce qui importe, c’est la façon dont je peux m’y référer, en lien avec les situations cliniques que je rencontre. A savoir, des configurations familiales et sexuelles différentes de l’époque de Freud ou Lacan.

    Du reste, il n’y a pas de raisons pour que la psychanalyse actuelle échappe à la droitisation de la sphère publique et politique. L’analyste n’est pas tout-puissant, en surplomb par rapport à son époque. Il y a donc des psychanalystes qui ont des positions politiques conservatrices.

    La psychanalyse a-t-elle finalement oublié d’être subversive, comme elle l’a été au moment de sa fondation ?

    Dire, comme l’a fait Freud, que l’homosexualité est une variation sexuelle, que la vie psychique est amorale, que l’enfant est un pervers polymorphe – au moment où on le considère comme candide et innocent –, tout cela est extrêmement subversif pour l’époque.

    On peut rappeler qu’en 1886 le psychiatre allemand Krafft-Ebing (1840-1902) écrit Psychopathia sexualis, ouvrage dans lequel il répertorie toutes les « déviances sexuelles », c’est-à-dire, selon lui, les actes sexuels qui ne visent pas la reproduction de l’espèce. Freud rompt avec cette idée. La question, aujourd’hui, pour moi, est de comprendre comment la psychanalyse s’est moralisée et normalisée. Et c’est en cela que Michel Foucault [1926-1984] m’intéresse. En 1975, dans une interview, il demande : « Qu’est-ce que c’est que cette pudeur sacralisante qui consiste à dire que la psychanalyse n’a rien à voir avec la normalisation ? »

    Certains psychanalystes sont restés enfermés dans la binarité sexuelle et de genre, et il y a une sorte d’affolement dès qu’on parle du corps. Car le corps est révolutionnaire, puissant, il n’est pas simplement anatomique. Il est également politique. C’est le support des formes de libération. Et c’est cette question que soulèvent la pensée, les savoirs et les théories LGBTQI +. Que peut un corps ? Beaucoup de choses, je crois. Ce sont les corps, les sexualités qui peuvent mettre le désordre dans un ordre social rigidifié.

    Les psychanalystes ne sont-ils pas suffisamment curieux ?

    C’est souvent compliqué de penser le « désordre » pour un psychanalyste, habitué à la différence des sexes et à la norme sexuelle. La pathologisation peut servir à calmer l’angoisse d’un praticien qui ne sait pas entendre une personne LGBTQI +. Il est des analystes qui préfèrent dire que ce sont des pervers ou des psychotiques, car ils n’arrivent pas à penser les personnes LGBTQI + en dehors des catégories qu’ils ont eux-mêmes figées. Ils n’ont pas vu l’aspect politique des mouvements LGBTQI + et sont restés sourds aux avancées scientifiques qui, tout au long du XXe siècle, ont remis en cause la binarité. Ils pensent une psychanalyse « hors histoire ».

    Lors de la Manif pour tous, l’expression de catastrophe anthropologique, utilisée par plusieurs psychanalystes, a été reprise en chœur par les anti-mariage pour tous et par les transphobes, se revendiquant de « la » psychanalyse, ainsi instrumentalisée. Qu’est-ce qui nous fait croire qu’il faut un père et une mère pour élever un enfant ? La question de l’œdipe est bien plus complexe que cela. L’anthropologie et la sociologie nous permettent de comprendre qu’il y a une multiplicité de formes de familles possibles.

    C’est donc cela que vous tentez de faire dans votre ouvrage, repenser votre discipline en l’inscrivant dans son temps ?

    L’idée de mon livre, ce n’est pas de dire « voilà ce que la psychanalyse peut dire des LGBTQI + », mais « voilà ce que les personnes LGBTQI + peuvent faire entendre à la psychanalyse ». Il s’agit d’analyser la façon dont la psychanalyse peut se laisser instruire par un autre discours, qui ne soit pas un discours autoréférencé. Parfois, j’ai l’impression que les psychanalystes parlent de la psychanalyse aux psychanalystes. Il faut sortir de sa bulle : le monde existe autour de nous !

    Il y a des psychanalystes qui considèrent les identités LGBTQI + comme de la « perversion sociale ». Moi, cela ne m’intéresse pas. Je ne suis pas une experte en diagnostic, et je ne suis pas dans une approche pathologisante. Quand un patient vient en séance, ma question n’est pas de savoir qui il/elle aime. Je ne suis pas là pour faire de la morale.
    Les mouvements LGBTQI + parlent de sexualité, de désir, de genre – tout ce qui intéresse la psychanalyse. Ils et elles ont écrit, pensé, produit des savoirs. A l’exception majeure de l’Ecole lacanienne de psychanalyse (ELP), qui a introduit un dialogue entre les théoriciens queers et la psychanalyse, comment se fait-il que la discipline ne soit pas allée regarder du côté de ce nouveau corpus théorique ?

    De quoi la psychanalyse souffre-t-elle aujourd’hui ?

    Je trouve que la psychanalyse n’a pas suffisamment travaillé à une épistémologie critique, à une réflexivité sur l’émergence de ses propres concepts. Comme l’a écrit le philosophe et théologien Michel de Certeau [1925-1986] dans Histoire et psychanalyse entre science et fiction (Gallimard, 1987) : « Là où la psychanalyse “oublie” sa propre historicité (…), elle devient ou un mécanisme de pulsions, ou un dogmatisme du discours, ou une gnose de symboles. » Je crois aussi qu’il ne faut pas négliger le poids des écoles psychanalytiques. II y a une sorte d’autoréférence permanente dans les formations. La psychanalyse a également du mal à inventer un autre langage, à penser au-delà de Freud et Lacan.

    Quel risque la psychanalyse court-elle en ne se réinventant pas ?

    Le risque – si c’est un risque – est d’amplifier cette idée que la psychanalyse est une pratique normative, réactionnaire. Je n’ai pas envie de sauver « la » psychanalyse, je pense simplement qu’il y a une autre façon de la pratiquer. Il y a aujourd’hui des psychanalystes qui intègrent les éléments de la théorie critique et les éléments politiques de notre société : les choses changent. Plusieurs psychanalystes se sont récemment déclarés homosexuels : c’est un geste éminemment politique. Aujourd’hui, il y a d’ailleurs une demande de « psy safe », à savoir des psys concernés ou alliés. Mais tout le monde devrait être concerné par la violence, la discrimination ou l’oppression. Depuis quand accepte-t-on que quelqu’un se fasse détruire ? C’est quand même curieux, non ?

    La psychanalyse a donc un réel intérêt pour les personnes LGBTQI + ?

    Il n’y a pas d’analyse « pour » les LGBTQI + : cela sous-entendrait qu’il y a un « eux », et un « nous » universel. En revanche, il peut y avoir des contextes de discrimination et d’oppression qui produisent des effets réels. Mais si une personne souffre ou a envie de parler à quelqu’un, de s’inventer, de retrouver des capacités d’agir et d’aimer, un élan érotique, alors la psychanalyse peut être une expérience intéressante. Judith Butler parle de l’agency– la puissance, la capacité d’agir – ainsi : « Qu’est-ce que je fais avec ce que l’on fait de moi ? » Pour le dire autrement, que fait-on avec les assignations dans lesquelles on est enfermé ? Pour l’expérience analytique, j’ajouterais : comment fais-je avec ce que je ne sais pas de moi-même ?

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/08/14/laurie-laufer-la-psychanalyse-a-du-mal-a-inventer-un-autre-langage-a-penser-

    #théorie #historicité #hétéronormativité #psychanalyse #droitisation #pathologisation #normes #femmes #homosexualité #homophobie #corps #sexualité

  • Le cerveau des antivaccins fonctionne-t-il différemment ? | La Presse
    https://www.lapresse.ca/actualites/sciences/2021-10-13/le-cerveau-des-antivaccins-fonctionne-t-il-differemment.php

    Les personnes qui rejettent la vaccination ont plus de mal que la population générale à estimer la probabilité qu’une conséquence négative survienne – et ce, même dans des domaines qui n’ont rien à voir avec les vaccins.

    Évaluer les risques
    Recevoir un vaccin, c’est courir un risque infime de subir une réaction négative sérieuse. Sommes-nous capables de faire la distinction entre ce qui est très rare et ce qui est plus courant ? Pour le savoir, Mark LaCour, professeur adjoint de psychologie à l’Université d’État de Louisiane à Alexandria, a codirigé une étude visant à voir si les personnes qui s’opposent à la vaccination avaient une vision réaliste des risques encourus. « En tant qu’humains, nous prenons des décisions dont chacune tient compte des conséquences auxquelles nous nous attendons, et aussi de notre estimation quant à la probabilité que ces conséquences se réalisent, note M. LaCour. Notre hypothèse de départ était que les personnes antivaccins évaluaient mal les risques pour la sécurité associés à différents évènements. »

    Cancers, accidents...
    Les chercheurs ont d’abord voulu déterminer le niveau de scepticisme à l’égard des vaccins de 158 participants, dont leur perception des dangers et leur degré de confiance au sujet des autorités sanitaires. Ensuite, les participants devaient donner leur estimation du nombre de décès par année associés à différents évènements, comme être atteint d’un cancer, être mordu par un animal, accoucher, être électrocuté ou encore être impliqué dans un accident de voiture. « Ce que nous avons réalisé, c’est que plus les gens étaient sceptiques à l’égard des vaccins et des autorités sanitaires, moins ils étaient capables de classer correctement les évènements négatifs selon s’ils arrivaient fréquemment ou s’ils étaient rares. C’est comme s’ils mettaient tout sur un pied d’égalité. » Leurs résultats ont été publiés dans la revue scientifique Vaccine en 2020.

    • Le résumé de l’article en question (mars 2020)

      Vaccine skepticism reflects basic cognitive differences in mortality-related event frequency estimation | Request PDF
      https://www.researchgate.net/publication/339845197_Vaccine_skepticism_reflects_basic_cognitive_differences_in_m

      Abstract
      Vaccines have prevented and nearly eliminated several deadly diseases, yet they face skepticism from the public. One potential driver of vaccine skepticism is how people process event frequencies such as rare adverse reactions to vaccines. Misestimations may distort the perceived risks of vaccinating. The current study examined how vaccine skepticism is related to accuracy in event frequency processing. In Experiment 1, participants (n = 158) estimated the frequencies of several vital statistics (e.g., ‘How many people die per year in the U.S. from emphysema?’). Higher levels of vaccine skepticism were associated with lower accuracy in frequency estimation and over-estimation of rare events. In Experiment 2 (n = 109), we again found that vaccine skepticism was negatively associated with vital statistic estimation accuracy but not for emotionally neutral or positive events. These results suggest that vaccine skepticism may arise from basic individual differences in processing events associated with mortality or negative affect.

      on notera qu’on est sur des échantillons de petite taille…

    • dans la foulée de la recherche de l’article ci-dessus, celui-ci, dans le prochain numéro
      Vaccine, Vol. 39, Issue 45, 29 October 2021, p. 6614-6621

      Christian nationalism and COVID-19 vaccine hesitancy and uptake - ScienceDirect
      https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0264410X21012895

      Highlights
      • Roughly 67% of the sample reported having received a COVID-19 vaccine.
      • Christian nationalism is negatively associated with COVID-19 vaccine confidence.

      • Christian nationalism is negatively related to the odds of COVID-19 vaccine uptake.

      Abstract
      Understanding COVID-19 vaccine hesitancy and uptake is vital for informing public health interventions. Prior U.S. research has found that religious conservatism is positively associated with anti-vaccine attitudes. One of the strongest predictors of anti-vaccine attitudes in the U.S. is Christian nationalism—a U.S. cultural ideology that wants civic life to be permeated by their particular form of nationalist Christianity. However, there are no studies examining the relationship between Christian nationalism and COVID-19 vaccine hesitancy and uptake. Using a new nationally representative sample of U.S. adults, we find that Christian nationalism is one of the strongest predictors of COVID-19 vaccine hesitancy and is negatively associated with having received or planning to receive a COVID-19 vaccine. Since Christian nationalists make up approximately 20 percent of the population, these findings could have important implications for achieving herd immunity.

    • Je propose une suite d’aussi grande valeur scientifique :
      – les opposants au tout nucléaire, civil et militaire, ont sans doute des perturbations mentales dans l’un des lobes de leur cerveau. L’expérience montre que, dans les manifs, ils courent moins vite que les CRS chargés de les tabasser pour réduire leurs troubles neuronaux.
      – les opposants au compteur Linky ont sans doute une zone du cerveau amoindrie. Des recherches en génétique ont montré que leurs ancêtres étaient opposés aux locomotives à vapeur jugées dangereuses.
      – les opposants aux OGM et aux pesticides dans l’alimentation ont eux aussi des troubles mentaux qui se manifestent généralement par diverses perversions : préférer les pommes bio, trouver les cèpes sauvages supérieurs aux champignons de Paris made in Hollande, hésiter à prendre du Mediator en dose massive...
      – les antimilitaristes aussi sont dangereux ; les études sont en cours, mais à la demande du ministère des armées, elles devraient aboutir à un résultat tangible et favorablement orienté... Une stérilisation à l’adolescence peut-être ?

      Arrêtez ce genre d’argument ! Ce n’est pas en traitant les gens ayant une opinion différente de la vôtre de débiles, de sous-évolués ou de crypto fascistes que vous les ferez changer d’avis. J’apprécie beaucoup la sélection d’article opérée par les gens auxquels je suis abonné sur Seenthis, mais, là, franchement, je trouve qu’en matière de Covid 19, ça commence à être plus que lourdingue. Vous avez choisi d’être vaccinés, tant mieux, je respecte votre choix. Perso, pour l’instant, j’ai préféré un rappel contre le tétanos.
      J’étais Instit ; je suis libertaire et complètement effaré que des copains du même bord (ailleurs que sur Seenthis) en soient réduits à défendre le Pass sanitaire, cette saloperie qui m’empêche d’aller voir Eric Frasiak en concert à 10 km de chez moi.
      Passé un temps, j’envisageais de me désabonner quelques temps. Je me suis calmé un peu, mais arrêtez d’étaler la mayonnaise scientiste : elle devient aussi glauque que celle des antivax prozemmour.

    • N’oublions pas toutes les glogoseries diffusées par les pro vaccins afin de décrédibiliser celles et ceux qui doutent.
      Les journalistes se sont même mis à inventer des fausses rumeurs histoire de paraitre plus intelligents.
      Quand à la qualité de fabrication des vaccins, le Japon a détecté pas mal de problèmes.

      Vaccin Moderna : l’agent contaminant serait une particule métallique (1,63 millions de doses à la poubelle).
      https://seenthis.net/messages/927761
      +
      Contaminants found in Pfizer vaccine in cities near Tokyo and Osaka The Japan Times - Kyodo 15/09/2021
      https://www.japantimes.co.jp/news/2021/09/15/national/contaminants-pfizer-tokyo-osaka

      Foreign matter has been found in five unused vials of Pfizer Inc.’s COVID-19 vaccine in two cities near Tokyo and one in Osaka Prefecture, local governments said Tuesday.
      https://seenthis.net/messages/930233

    • Le truc c’est que personne n’a traité personne de débile à la base, et tu inventes des trucs volontairement exagérés qui n’ont rien à voir. L’étude se borne à comparer la perception des risques par rapport aux risques réels qui sont connus. On connait la proba réelle de mourir par accident, par cancer, par électrocution, etc, et donc on peut la comparer avec ce que les gens pensent être dangereux ou pas.

      Comme d’hab ya une incompréhension sur le principe même de la statistique : dire que « une forte proportion de gens ont ceci cela » ne signifie jamais que « tous ont ceci cela » (et ça c’est comme les gens qui pleurent « oh mais le vaccin nous donne pas l’immortalité complète ? on m’a menti »).

      Ça ne veut donc pas dire que tous les gens affirmant des doutes sur les vaccins évaluent mal les risques, mais que c’est très souvent associé à ça, pour le groupe observé.

      Ce qui peut être signifiant et vouloir dire quelque chose si ce constat est reproduit ensuite par d’autres, dans plusieurs pays. Je dis n’importe quel chiffre juste pour l’exemple mais si ce constat est reproduit à 95%, et bien ça ne changerait strictement rien si ya 5% qui elleux évalueraient mieux les risques.

    • Pas besoin d’inventer des trucs délirants, une partie des intéressés y arrivent bien tout seuls et d’autres les propagent…

      Sans parler du lavement des poumons à l’eau de Javel déliré en direct par Kinoussavon, début juin ma sœur refusait de participer à une réunion de famille pour un enterrement au motif que, comme il y aurait une bonne partie des participants qui seraient vaccinés, elle allait en choper elle-même les effets secondaires (thromboses).

      J’étais tellement ahuri que j’ai été faire un tour sur Odyssée où, effectivement, arrivaient en tête à ce moment les vidéos toutes plus terrifiantes les unes que les autres sur le mode le fils de mon voisin est à l’hôpital avec une myocardite parce que son voisin de classe s’est fait toxiné

  • La gauche ne tolère de quiconque la moindre critique des penchants sexuels des autres.

    par Sarah Ditum, sur UnHerd.com, le 24 février 2020.

    Rien ne sape plus cruellement l’image de soi d’un progressiste que l’accusation d’être puritain. Pouah, les puritains — dégoûtants. Qui voudrait faire partie de ce groupe ?

    Les progressistes ont pris le parti du sexe dans les guerres culturelles du XXe siècle, et à juste titre pour la plupart — en réclamant la déstigmatisation des rapports sexuels extraconjugaux et du divorce, l’acceptation des relations gaies et lesbiennes, la liberté d’accès à la contraception et à l’avortement. (Il faut cependant reconnaître que le flirt avec la promotion des droits des pédophiles a fait moins bonne figure.)

    Lorsque ces causes ont abouti, c’est grâce à de solides arguments concernant la vie privée, le consentement et les droits des femmes. Mais la plupart de ces arguments sont aujourd’hui pratiquement oubliés, remplacés par le principe fourre-tout de « tolérance ».(...)

    https://tradfem.wordpress.com/2020/02/26/pourquoi-autant-dhypocrisie-a-gauche-en-matiere-de-sexe

    • Oui, très bof comme article, dès qu’il y a ce genre d’assertion

      Il existe une théorie favorite des progressistes, selon laquelle le conservatisme est une sorte de pathologie, nourrie par un surcroît de susceptibilité au dégoût.

      ça me questionne sur la rigueur intellectuelle.
      Dès que le préalable ne s’est pas inquiété de circonscrire ce qu’est la morale ou le cadre dans lequel va se repenser le sexe et le politique, il me semble que le propos est sûr de glisser vers une psychologie perceptive totalement vague qui me met plus que mal à l’aise et dans l’incapacité de suivre les termes employés comme dégoût, pathologie, malsain. Peut-être est-ce pour cela que je perçois ce qu’elle écrit comme une sorte de fourre-tout dangereux.

      J’ai peut-être trouvé le mot pour ce #medico_morphisme_politique que j’abhorre.

    • bé pour le coup @martin4 là c’est toi qui répond ça sans aucun acte de réflexion, alors que @touti argumente le pourquoi ça la met mal à l’aise

      @touti c’est bizarre car j’avais plutôt compris exactement l’inverse, je vais relire… que c’est justement l’autrice de ce texte qui critique le médico morphisme des « gentils de gauche », qui pathologisent et insultent de « phobes » toutes les personnes qui critiquent certains choix, avec le prétexte qu’il faudrait tout tolérer

    • Ce n’est pas tant qu’il faudrait tout tolérer, c’est aussi qu’il faudrait tout confondre avec la nouvelle et indispensable radicalité politique et respect pour cette politique en actes ultra-subversives alors qu’en fait on est des cochons individualistes occupé·es à se faire plaisir avec plus ou moins d’imagination ! Mais je crois que je sors du cadre de cet article qui est un peu court et frustrant, d’où mon « Bof... »

    • J’ai en effet réagi un peu sèchement au « très bof » pour un article que j’avais trouvé très novateur, malgré sa brévité. Heureusement, on peut trouver sur TRADFEM des analyses beaucoup plus détaillées sur une foule d’autres aspects de ces enjeux.

    • Sarah Ditum écrit «  Il existe une théorie favorite des progressistes, selon laquelle le conservatisme est une sorte de pathologie, nourrie par un surcroît de susceptibilité au dégoût. »
      Avez-vous une autre explication du dédain de la « nouvelle radicalité » pour toute critique des comportements sexués ? Ma propre réaction est plutôt de dire « Bien vu » ! et j’attends une critique plus « rigoureuse ».

    • Le champ demeure ouvert à des réflexions critiques de la léthargie (pour ne pas dire complicité) des milieux progressistes avec le saccage actuel des droits des femmes au nom des libertés sexuelles, dont celle de s’intituler femme pour un homme.

    • @martin4 La déconstruction de la culture du viol et l’oppression des femmes passe par la critique de ceux qui, se réclamant de la gauche et des libertés, ont mis en place ce qui semblait être une libération. Et là dessus il commence déjà à y avoir de sacrés doutes, (cf Dworkin) car la libération sexuelle semble s’être faite sous le seul prisme de celle des hommes et de l’industrie du sexe.
      Si l’on considère la contraception et l’avortement comme la libération des femmes on peut aussi l’analyser comme un argument pour la mise à disposition de leurs sexes, de leurs utérus et de leurs embryons.
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2005/08/02/351-f-tus-et-corps-d-enfants-mort-nes-decouverts-dans-un-hopital-parisien_67
      Il y a un continuum de ces courants politiques et philosophiques dans la déshumanisation (cf Hocquenghem et ses propos sur le sexe machine) et la réification voire la haine* des femmes, continuum qui s’active à se détourner de la nécessité que les femmes existent en tant que force politique égale et qui promeut un asservissement des corps. *assez long d’historiciser ici cf Foucault qui omet les femmes dans son histoire de la sexualité (’sauf dans le cadre institutionnel du mariage’) et voulait les traiter sous l’angle de l’hystérie maternelle cf https://seenthis.net/messages/820542#message824895
      https://www.erudit.org/fr/revues/cd1/1995-v36-n1-cd3802/043329ar.pdf
      D’où mon sentiment que la mode d’attaquer la pudibonderie et de créer la confusion xxphobe pour tout opposant·e ne date pas d’aujourd’hui. La gauche prouve qu’elle navigue toujours sous couvert de défense des libertés (sexuelles ou électroniques).

    • Merci de ce commentaire. Je ne connais pas les écrits d’Hocquenghem. Pour ce qui est de la parade que l’avortement et la contraception peuvent constituer « un argument pour la mise à disposition de leurs sexes, de leurs utérus et de leurs embryons », ce que la droite a souvent clamé (cf. « Les femmes de droite ») pour tenir les femmes en respect, il me semble pertinent que les féministes ont, en quasi-totalité, choisi de cibler ces systèmes pour s’en libérer, justement, contre cette « mise à disposition » instituée non par des techniques mais par l’appauvrissement systémique des femmes, l’interdit de la contraception et l’impunité masculine quelles que soient les lois. Qu’en pensez-vous ?

    • Ce ne sont pas tant des techniques que des lois instaurant des droits justes mais où l’impunité masculine est toujours en pleine essort.
      Je maintiens que la liberté des femmes, notamment à ne pas concevoir d’enfant, a été un argument de chantage piégé, non pas parce que les femmes ont gagné le droit d’avorter ou de prendre la pilule mais parce que leurs revendications restaient circonscrites à leurs fonctions biologiques, sous contrôle étatique … et masculin.

      Merci de me donner la possibilité de développer pour ne pas laisser planer de doutes quant à ce que j’avance, et pour distinguer ce qui tient vraiment de l’émancipation des femmes.
      Pour reprendre une certaine vue de l’article (conservatisme et progressisme) le simple fait de devoir écarter dans les combats féministes contraception, avortement ce qui semble relever d’une assertion de « femmes de droite, Dworkin », empêche parfois de questionner ou de se saisir de ce qu’il faudrait pouvoir considérer en premier lieu : les femmes comme sujet principal subissant et leurs revendications d’êtres politiques. Il est peut-être temps de voir que les femmes se sont faites berner par des idéaux menés à bien en patriarcat un peu comme les nordistes avaient besoin de main d’œuvre agricole. Pff, on va encore dire que je suis pas positive.

      Vu tout les écrits érudits et la pluralité des féminismes, il faut tenter de conserver une certaine naïveté, que je vais essayer de tenir, pour requestionner ce qui apparait critique. Je ne vais parler que de la france : pourquoi, au niveau étatique, n’y a-t-il jamais eu de remise en question et d’éducation des garçons et des hommes, pourquoi est-ce que ce sont les femmes qui doivent se protéger, modifier leur comportement, leur habillement et assumer seule de se retrouver enceintes, quels peuvent-être les intérêts d’une société de domination patriarcale à accorder certaines revendications aux femmes, et pas d’autres ? pourquoi dans des revendications simples comme le non consentement des mineur·es n’est-il toujours pas inscrit dans la loi ? (Arf, j’en ai des tonnes de ce type)

      En préambule, et puisqu’apparemment ce n’est pas clair :/ il est bien évident que les femmes doivent disposer de leur corps et choisir d’avoir ou pas un enfant, soit par la contraception soit par l’avortement ou par tout moyen qu’elles souhaitent.
      J’élude la question de l’existence possible d’autres revendications jamais abouties (exploser le plafond de verre, parité obligatoire, retraites …, pension correcte des enfants versée par l’état, égalité salariale, prise en compte des victimes, sexualité sans pénétration, jours de congés pour règles…) pour tenter de questionner le prix qui a été imposé aux femmes en échange de ce droit de contraception et d’avortement, je vais essayer d’être brève (pas facile).

      La pilule contraceptive est légalisée depuis 1972, tout devrait aller bien, sauf qu’en 2020 toujours aussi peu d’hommes choisiront la vasectomie tandis que la grande majorité des femmes devra gérer « sa » contraception. Cette responsabilité continue d’incomber à la femme et non au couple, encore moins à son partenaire masculin, il peut se dédouaner de tout soin envers sa partenaire, la société le protège et elle est censée s’en préoccuper. Les deux prostituées que j’ai prises en stop il y a quelques années sur la route de Narbonne m’ont expliqué qu’elles sont souvent violées sans capotes parce que les clients le veulent, elles ont peur de se retrouver enceintes ou malades, mais ils s’en moquent totalement. Une femme qui « tombe enceinte » fera souvent le parcours d’avortement sans le géniteur et sans que cela soit répréhensible. L’industrie pharmaceutique a fabriqué des pilules contraceptives à base d’hormones qui ont pour certaines femmes détruit leur libido, ou pour d’autres provoqués des cancers et cela sans qu’elles aient été mises au courant auparavant des risques induits par la prise de ce médicament. Aucun homme n’aurait pu subir un tel traitement dégradant sa santé sans être indemnisé, d’ailleurs, aucun de ce type de traitement ne lui aurait été prescrit.
      Pourquoi cette responsabilité partagée est ignorée, n’est pas enseignée aux hommes, revendiquée par les femmes comme un nécessité ? Il y a peut-être d’autres moyens (souvent non remboursés) mais moins dangereux pour ne pas avoir d’enfant, ne seraient-ce que les capotes devenues pratiquement obligatoires avec le sida. Pourtant les jeunes femmes ( est-ce parce qu’elles voient leurs mères crever de cancers ?) semblent requestionner (de façon toujours aussi isolée) non leurs drois à la contraception mais cette pratiques des hormones contraceptives que l’OMS a déclaré cancérigènes depuis 15 ans ! https://seenthis.net/messages/617973
      Le droit des femmes à ne pas avoir d’enfants est juste, mais pourquoi cela leur coutent la santé, pourquoi cela semble ne pas pouvoir après tant de luttes féministes être requestionné ?
      https://seenthis.net/messages/771958


      Concernant l’avortement, il y a eu différentes motivations politiques pour légiférer et une mobilisation féministe nécessaire pour aider les femmes.
      L’article « La méthode Karman, une histoire oubliée de l’avortement illégal en France » (https://www.slate.fr/story/146337/avortement-histoire
      ) permet de comprendre que les femmes s’entraidaient dès 1970 pour apprendre à avorter sans douleur et sans anesthésie avec succès et sororité bien avant la loi Veil de 1975.
      Avorter aujourd’hui, je me base sur mon expérience et celles d’amies, relève toujours en france d’un parcours d’humiliation et de maltraitance morale et médicale pour beaucoup de femmes.
      Voir https://seenthis.net/messages/810150#message810182 où je parle de différentes méthodes d’avortement légales qui mettent toutes en danger la santé morale et physique des femmes.
      Comment expliquer que ces « droits des femmes » si durement obtenus par les féministes se retrouvent le lieu de tels maltraitances envers les corps des femmes ?

      Sous prétexte d’avoir obtenu le privilège de ces droits, j’ai le sentiment que chaque femme se retrouve à payer beaucoup trop cher la possibilité de disposer de son corps et d’avoir un enfant quand elle veut si elle veut, alors qu’il existe des méthodes moins violentes.

      Quand à la question de ce que deviennent les embryons, mis à part l’article du monde, il n’y a pas de réponse puisque c’est toujours absolument opaque et dans la même omerta confortable, mieux vaut ne rien savoir.

      Dans un contexte social et législatif français qui reste d’une grande hostilité envers les femmes, où les maltraitances sexuelles et les assassinats sont nombreux, dans tous les milieux, je cherche seulement à comprendre d’où viennent les bases de ce contrat d’asservissement.