• Maps Show How the Mail Shaped the American West - Bloomberg
    https://www.bloomberg.com/news/articles/2021-04-21/maps-show-how-the-mail-shaped-the-american-west

    In The Postman, the 1997 post-apocalyptic Western starring and directed by Kevin Costner, a supposed emissary of the U.S. Postal Service revives and reunites a smattering of rural settlements that have survived the catastrophic end of the formal United States. The mail, the movie shows us, is the connective tissue of the nation-state — providing people with not just a means of communication, but also something to look forward to. (“You give out hope like it was candy in your pocket,” a love interest tells the titular postman, in an example of the movie’s amazingly bad dialogue.)

    #états-unis #histoire #peuples_premiers #premières_nations #nations_indiennes #colonisation

  • Cartes sensibles ou subjectives

    Cartographie sensible ou subjective
    Pour Quentin Lefèvre, la cartographie sensible (ou #cartographie_subjective) peut se définir comme un média de restitution de l’#expérience du territoire ou encore comme la "#spatialisation_sensible de données sensibles".
    http://quentinlefevre.com/cartographie-sensible

    Cartographie sensible, émotions et #imaginaire
    #Elise_Olmedo cerne les contours théoriques et méthodologiques de la cartographie sensible, en décrit les étapes de création et s’interroge sur ses impacts, son utilité et ses limites, à partir d’une expérimentation faite sur le terrain au Maroc, à Marrakech, au printemps 2010.
    http://visionscarto.net/cartographie-sensible

    Cartographier les #interstices de la #ville
    En faisant remonter à la surface les éléments du #paysage, l’artiste scénographe #Mathias_Poisson délivre des informations sur l’#ambiance des lieux, qui sensorialisent la carte. Élise Olmedo rend compte de cette #expérience_urbaine subjective dans ce beau billet.
    http://www.strabic.fr/Mathias-Poisson-Cartographier-les-interstices-de-la-ville

    Cartes et cartographie des ressentis et représentations d’individus
    La cartographie d’objets tels que des #ressentis (une gêne) ou des représentations de l’#espace_vécu (un risque) relatés par des individus mobilise des bagages conceptuels et techniques nombreux, nécessitant une mise au point sémantique et méthodologique. Aurélie Arnaud discute l’état de la recherche dans ce domaine dans la revue M@ppemonde.
    https://journals-openedition-org/mappemonde/4666

    Et si les cartes permettaient aussi d’explorer l’#invisible ?
    C’est ce que propose l’atelier pédagogique de la BNF "Les cartes de l’invisible".
    http://c.bnf.fr/JtG

    L’#Otletosphère
    Cette cartographie relationnelle des personnalités et institutions liées à #Paul_Otlet cherche à mettre en visibilité la forte implication de l’auteur au sein des organisations pacifistes internationales ainsi qu’au sein des institutions bibliographiques et documentaires.
    http://hyperotlet.huma-num.fr/otletosphere/117

    Pour une pratique féministe de la #visualisation de données
    #Donna_Haraway, dans son essai fondateur sur les #savoirs_situés, offre une critique brillante non seulement de la représentation visuelle mais de la préférence extrême et perverse donnée aux yeux sur le corps dans la pensée occidentale.
    http://visionscarto.net/visualisation-donnees-feministe
    #feminisme

    Nouvelles cartographies – Lettres du #Tout-Monde
    Ce projet de création expérimental et ouvert à tou.te.s a été lancé par des artistes et journalistes associés au #Labo_148. Quelle sera la cartographie du monde après la crise sanitaire ? Que redéfinit-elle ? Quelles urgences « à rêver un autre rêve, à inventer d’autres espoirs » s’imposent ? Le “Tout-Monde” selon #Edouard_Glissant, est cette inextricabilité de nos devenirs, et en cela, il invite à une poétique active de la #mondialité, de rencontres des imaginaires. Voir notamment l’expérience de Paul Wamo Taneisi : “Je porterai moi-même ma carte géographique”
    http://www.labo148.com/category/nouvelles-cartographies

    #Cartographies_traverses
    « Cartographies traverses » est un dispositif de recherche-création qui regroupe des productions visuelles et sonores traitant des expériences migratoires contemporaines.
    http://visionscarto.net/cartographies-traverses

    Re-dessiner l’expérience, art, sciences, conditions migratoires
    #Sarah_Mekdjian et #Marie_Moreau utilisent la cartographie avec des migrants "pour un autre partage du sensible". Le projet débouche sur l’élaboration d’une très belle carte sensible (à voir).
    http://www.antiatlas-journal.net

    Cartes de migrants
    L’artiste camerounais #Jean_David_Nkot réalise des portraits avec des cartes afin de "représenter les nombreux lieux qui se bousculent dans la tête des migrants" : https://wepresent.wetransfer.com/story/jean-david-nkot

    Cartes d’ici et d’ailleurs
    Favoriser l’inclusion sociale des personnes migrantes en France à travers des ateliers de #cartographie_participative et sensible (CartONG) : tel est l’objectif global du projet “Cartes d’ici et d’ailleurs”, soutenu par la Fondation de France et mis en oeuvre par #CartONG.
    http://veillecarto2-0.fr/2018/12/21/carte-sensible-un-outil-dinclusion-sociale

    #Guerilla_Cartography
    L’objectif de Guerrilla Cartography est d’utiliser l’#art pour promouvoir une #cartographie_collaborative et engagée. Le site rassemble plusieurs atlas originaux et artistiques sur l’#eau, la #nourriture, les migrants.
    http://www.guerrillacartography.org

    Plateforme Art & Géo de Cartes Sensibles
    Proposé par le polau-pôle des arts urbains et #Crévilles, ce site regroupe des cartes artistiques et géographiques qui rendent compte d’un territoire existant en assumant un regard sensible et/ou subjective. Il est conçu comme un outil de ressource et de partage pour chercheurs, artistes et curieux.
    http://polau.org/pacs

    L’art est dans la cARTe
    #Ghislaine_Escande est artiste peintre et plasticienne. Avec ses cARTes, elle redessine le Monde et nous fait voyager.
    http://neocarto.hypotheses.org/10407

    Carte sensible du festival de #Glastonbury
    Le plan du célèbre festival de musique et d’arts de Glastonbury au Royaume-Uni selon The Word Magazine.

    La carte subjective du musicien #Nick_Cave
    Il s’agit d’une affiche de 2006 pour le concert de Nick Cave à Manchester en Angleterre. Elle contient plus de 50 énigmes basées sur les paroles de ses chansons. Voir cette vidéo qui revient sur le sens de cette carte subjective.
    http://www.davidrumsey.com/luna/servlet/s/3ypdis

    Médier les récits de vie. Expérimentations de #cartographies_narratives et sensibles
    Article de Sarah Mekdjian et Élise Olmedo paru en 2016 sur le site de M@ppemonde.
    http://mappemonde.mgm.fr/118as2
    #cartographie_narrative

    Cartographier une année de sa vie
    #Nicholas_Felton est un artiste designer qui traduit les données de la vie quotidienne en objets et en expériences significatives. Il est l’auteur de plusieurs rapports annuels qui résument les événements de l’année en cartes et graphiques rendant compte de son expérience subjective.
    http://feltron.com/FAR08.html

    Cartographie du #confinement en période d’épidémie
    L’artiste britannique #Gareth_Fuller (https://fullermaps.com/artworks/quarantine-maps) raconte en 14 cartes l’expérience de survie que représente la #quarantaine. Un grand nombre de cartes décrivant différents vécus en mode confiné sur Citylab (www.citylab.com/life/2020/04/neighborhood-maps-coronavirus-lockdown-stay-at-home-art/610018/). Le confinement en croquis, vu de France : géographie politique, sociale et culturelle du monde post-Covid19 par #Jérôme_Monnet (Cybergéo : https://journals.openedition.org/cybergeo/34804). Une manière de décaler le regard sur le monde peut être d’utiliser (et d’admirer au passage) les très belles oeuvres de #street-art (https://www.francetvinfo.fr/culture/arts-expos/street-art/coronavirus-tour-du-monde-des-plus-belles-oeuvres-de-street-art-face-a-) produites dans le contexte de la pandémie. #Virginie_Estève a proposé un projet cartographique à ses élèves de 4e : cartographier leur espace vécu de confinement et aborder le paysage sensible depuis leur fenêtre. La preuve que l’on peut continuer à faire de la géographie et travailler à distance, moyennant quelques aménagements ( voir ce Genialy : https://view.genial.ly/5e80c8155ad5150d93dab237/guide-geographie-du-confinement). Julien Dupont (Kobri), professeur d’histoire-géographie en collège à Vaulx-en-Velin et auteur de fictions radiophoniques et cartographiques, a mis en ligne sur son site Kartokobri (https://kartokobri.wordpress.com) ses cartes quotidiennes du confinement. #SCOPIC (http://www.revuesurmesure.fr/issues/battre-aux-rythmes-de-la-ville/explorations-sensibles-de-notre-1km) s’est interrogée sur l’expérience du kilomètre autour de nos habitats. Pour d’autres liens, consulter le billet "Faire de la géographie en période de confinement" (https://cartonumerique.blogspot.com/2020/03/geographie-et-confinement.html).

    Maps of Home
    "Maps of Home" est une vision nostalgique faite des souvenirs de #Janesville dans le #Wisconsin, où l’auteur a grandi et où il a dû revenir à cause de la pandémie.
    http://moriartynaps.org/maps-of-home

    Suivre ses proches en temps de guerre
    Carte dessinée à la main par ma grand-mère pour suivre les mouvements de mes grands-pères pendant la Seconde Guerre mondiale (1943-1945).
    http://www.reddit.com/comments/be814f

    #Nomadways
    Le groupe Nomadways a invité 24 artistes, éducateurs et travailleurs sociaux à découvrir et explorer l’espace à partir de leurs #émotions et à créer leurs propres cartes subjectives dans un but de construction et d’inclusion communautaires.
    http://nomadways.eu/subjective-mapping-2017-france

    Cartographie autochtone, activités extractives et représentations alternatives
    Le réseau #MappingBack a pour objectif de fournir du soutien cartographique aux membres des communautés autochtones luttant contre les industries extractives sur leur territoire. MappingBack cherche à utiliser la cartographie comme un outil de #résistance.
    http://mappingback.org/home_fr
    #peuples_autochtones #extractivisme

    #Native_land, cartographier les voix autochtones
    Le site Native Land, mis sur pied en 2015 par #Victor_Temprano, propose un outil cartographique participatif permettant une conceptualisation décoloniale des Amériques, du #Groenland, de l’#Australie et de la #Nouvelle-Zélande. Lire la présentation du site.
    http://native-land.ca
    #décolonial

    Cartographie et #langues_autochtones
    #Marlena_Myles utilise son art pour célébrer sa culture et sa langue autochtones ainsi que pour aider le public (notamment les enfants) à comprendre l’importance des traditions et de l’histoire orales autochtones. Ses cartes racontent le passé, le présent et l’avenir du peuple et de la langue du #Dakota.
    http://marlenamyl.es/project/dakota-land-map
    #histoire_orale

    Counter Mapping
    #Jim_Enote, agriculteur #zuni traditionnel dans le Colorado (Etats-Unis), collabore avec des artistes pour créer des cartes qui ramènent une voix et une perspective autochtones à la terre. Ces cartes zunis s’inspirent profondément d’expériences partagées de lieux dans une volonté de #réappropriation du territoire par les #Amerindiens.
    http://emergencemagazine.org/story/counter-mapping

    Cartographie personnelle et subjective de #Mary_Jones
    Au cours de ses dérives dans la ville de #Des_Moines, Mary Jones observe les lieux et les habitant⋅e⋅s, fait des photos, remplit des carnets d’#esquisses, prend des notes, enregistre parfois aussi des sons. Une masse de matériaux bruts qu’elle assemble ensuite en images hybrides (#collages, #superpositions, #sampling_visuels) qui composent une sorte de cartographie personnelle, subjective, voire intime de la cité et de ses marges.
    http://aris.papatheodorou.net/une-flaneuse-a-la-derive

    Cartographier les espaces vécus et les émotions (#Drusec)
    La ville telles qu’elle est vécue par les usagè.re.s de drogue marginalisés de #Bordeaux.
    http://drusec.hypotheses.org/1722

    #Queering_the_Map
    Queering the Map est un projet de cartographie généré par la communauté #queer afin de géolocaliser des moments, des souvenirs et des histoires par rapport à leur espace physique. En cartographiant ces moments éphémères, Queering the Map vise à créer une archive vivante d’expériences queer.
    http://queeringthemap.com

    Cartographie subjective des Etats-Unis par #Paul_Steinberg
    Cette série de vues subjectives des Etats-Unis et du monde a été réalisée par Saul Steinberg pour des couvertures anciennes de magazines (The New Yorker ou autres)
    http://saulsteinbergfoundation.org/essay/view-of-the-world-from-9th-avenue

    La cartographie au service des théories platistes
    La théorie de la Terre Plate perdure jusqu’à aujourd’hui. La réalisation de cartes à l’image de la #terre_plate devient un objet de promotion de ces théories.
    http://veillecarto2-0.fr/2020/09/22/la-cartographie-au-service-des-theories-platistes

    Le monde vu de...
    Une série de vues du monde à partir de #New_York, #San_Francisco et différentes villes des Etats-Unis (lire notre article sur le monde vu de la Silicon Valley).
    https://imgur.com/a/XTnSn#0

    Le monde vu par les Anciens
    Cet atlas de #Karl_Müller de 1874 reproduit "les systèmes géographiques des Anciens" et d’une certaine manière la façon dont ces systèmes de représentation de l’#Antiquité étaient eux-mêmes vus au XIXe siècle.
    http://geodata.mit.edu/catalog/princeton-r207tq824

    L’Europe vue de la Russie
    L’Europe vue de Moscou et l’Asie vue d’#Irkoutsk pendant la Guerre froide (1952).
    https://www.reddit.com/r/MapPorn/comments/epdn4c/europe_from_moscowasia_from_irkutsk_time_magazine

    Cartographie et subjectivité chez #Alexander_von_Humboldt
    En scrutant minutieusement les différentes cartes réalisées par Alexander #von_Humboldt, on remarque certaines particularités, des mentions qui, à priori, n’auraient pas lieu de s’y trouver tant elles témoignent de la subjectivité de l’auteur.
    http://visionscarto.net/Humboldt-carto-subjective

    Le monde sens dessus dessous
    Un planisphère renversé montrant la Terre vue depuis l’hémisphère sud (à télécharger en haute résolution). Consulter la page des #projections cartographiques (http://cartonumerique.blogspot.com/p/projections-cartographiques.html) pour accéder à d’autres vues renversantes de la Terre.
    https://www.digitalcommonwealth.org/search/commonwealth:9s161j433

    Cartographie ultrapériphérique, et si on changeait de point de vue
    Une carte des territoires ultramarins vus depuis l’hémisphère sud.
    http://www.une-saison-en-guyane.com/extras/carte/carto-ultraperipherie-si-on-changeait-de-point-de-vue%e2%80%89

    Projections du futur
    Les projections du futur seront probablement centrées sur les océans, comme ces deux cartes du monde en projection Mercator oblique qui représentent les continents tout autour d’un océan unique.
    http://rightbasicbuilding.com/2019/09/09/the-world-maps-of-the-future

    Carte subjective de #Paris en 2050
    Cette carte imagine Paris en 2050, lorsque les effets du #réchauffement_climatique se seront durement faits ressentir... si rien n’est fait. Voir notre article de présentation : https://cartonumerique.blogspot.com/2019/02/carto-subjective-geo-prospective.html
    http://www.deuxdegres.net/projects/paris-2050
    #changement_climatique

    Utiliser des #SIG pour cartographier les #pratiques_spatiales
    Des recherches récentes montrent l’intérêt d’utiliser les données fournies par les #réseaux_sociaux pour les cartographier et mettre en évidence des comportements des individus dans l’espace.
    http://www.gislounge.com/using-gis-to-analyze-peoples-attitudes

    Cartographie collaborative
    L’objectif de ce site est de développer un ensemble d’usages pour aider à la dissémination des pratiques collaboratives en matière de cartographie, que ce soit pour le citoyen ou au sein de structures (associations, collectivités, milieu scolaire).
    http://cartographie-collaborative.eu

    #Mapquote
    Le projet collaboratif Mapquote prend la forme d’une #carte_interactive où chaque utilisateur peut déposer une #citation de #romans où il est question de cartes.
    http://neocarto.hypotheses.org/6502

    L’usage de Google Maps dans « #Netherland »
    Netherland est une belle réflexion désabusée sur les lieux et le déplacement, l’#espace et la #séparation, le fait de pouvoir être physiquement dans un lieu et mentalement dans un autre. Google Maps n’intervient que dans deux courts passages au début et à la fin du livre (source : Spacefiction)
    http://spacefiction.fr/2009/11/01/google-maps-enters-litteraturegoogle-maps-entre-dans-la-litterature

    #Hoodmaps
    Hoodmaps permet de créer des cartes participatives pour éviter les #pièges_à_touristes et fréquenter les quartiers branchés de la ville. La typologie est assez basique, voire un peu réductrice : entre les “hipsters”, les touristes, les étudiants, les “riches”, les “costards” et les “normaux”, mais permet de rapidement identifier les différents quartiers d’une ville.
    http://hoodmaps.com

    Apprendre sur le territoire en représentant son territoire
    Carte sensible élaborée par une classe de 1re ES qui montre la vision de leur lycée. A compléter par l’interview de Sophie Gaujal pour le Café pédagogique : L’approche sensible en cours de géographie, un ingrédient du bonheur ?
    http://hal.archives-ouvertes.fr

    Cartographie ton quartier
    Les cartes postales géocartographiques permettent d’articuler géographie spontanée et géographie raisonnée. Organisé par Sophie Gaujal, en partenariat avec le Café pédagogique, la Cité de l’architecture et l’IGN, le concours Cartographie ton quartier récompense les cartes postales cartographiques réalisées par des classes.
    http://blog.ac-versailles.fr/geophotographie

    Atelier de cartographie sensible (Ehess)
    La plateforme SIG de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, met à disposition des ressources sur la cartographie sensible dans le cadre des ateliers Géomatique et humanités numériques qu’elle organise, notamment sur Gennevilliers.
    http://psig.huma-num.fr/cartes-sensibles

    #Cartes_mentales dans le nord de #Marseille
    Ce billet de #Jérémy_Garniaux relate un atelier « cartes mentales » mené à Marseille, dans les 14, 15 et 16e arrondissements, par une plate-forme culturelle hors-les-murs constituée de cinq structures culturelles du Nord de Marseille.
    http://www.mapper.fr/cartes-mentales-dans-le-nord-de-marseille

    Chicago HomeStories Project
    Le projet est né à #Chicago et commence à se diffuser dans le monde. Il s’agit d’encourager les citoyens par des #marches_civiques à en savoir plus sur leur quartier.
    http://www.nationalgeographic.org/projects/out-of-eden-walk/blogs/lab-talk/2021-04-chicago-homestories-goes-global

    Concours #cartographie_imaginaire
    Cartographier la ville de demain, son quartier dans le futur, son école ou son collège idéal...
    http://www.concourscarto.com/accueil-cci

    Concours de dessin de cartes du monde pour enfants
    Le concours #Barbara_Petchenik est un concours biennal de dessin de carte destiné aux enfants. Il a été créé par l’Association cartographique internationale en 1993 dans le but de promouvoir la représentation créative du monde sous forme graphique par les enfants.
    http://icaci.org/petchenik

    Lignes d’erre - Les cartes de #Fernand_Deligny
    Pendant des années, Deligny a dessiné et fait dessiner des cartes de ce qu’il appelle leurs #lignes_d’erre, soit les trajets « libres » des #enfants sur leur aire de séjour. Il a perçu, par l’observation, que les autistes avaient une autre façon d’être au monde, une autre manière d’incarner l’humain.
    http://culture.univ-lille1.fr/fileadmin/lna/lna60/lna60p34.pdf

    La carte sensible de #Boulogne-Billancourt
    Un projet pédagogique conduit par une équipe d’enseignants du lycée J. Prévert de Boulogne-Billancourt avec des classes de Seconde.
    http://www.cafepedagogique.net

    La "carte du Tendre" de #Nantes
    #Gwenaëlle_Imhoff et #Emilie_Arbey, professeures de français et d’histoire géographie au collège Gutenberg de Saint-Herblain ont amené leurs 4èmes à réaliser de nouvelles « Cartes du Tendre » à la manière de Madame de Scudéry pour inventer « une géographie nantaise de l’Amour ». Enjeu de ce travail créatif et collaboratif, visuel et oral : aider les élèves à s’approprier « l’espace urbain proche et pourtant trop souvent lointain ».
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2020/08/31082020Article637344555283464848.aspx
    http://www.pedagogie.ac-nantes.fr/lettres/continuite-pedgogique-et-numerique-en-lettres-carte-du-tendre-pr

    Cartographier l’#insécurité au collège
    Professeure d’histoire-géographie au collège Molière de Beaufort en Anjou, #Anaïs_Le_Thiec lance sa classe de 5ème dans une cartographie sensible du collège. Elle les invite à libérer leur parole via une #storymap.
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2019/10/18102019Article637069844590338061.aspx

    Dans ma ville on traîne
    Visite guidée et habitée par le rappeur #Orelsan, qui propose une description de la ville de #Caen. L’intérêt principal est de rappeler qu’un espace géographique, avant d’être un objet d’étude, reste surtout un lieu de vie que l’on habite. Le rappeur énumère ses souvenirs d’enfant, d’adolescent, d’étudiant. Ce faisant, il raconte SA ville. Il associe chaque action passée au lieu où elle s’est déroulée.
    http://lhistgeobox.blogspot.com/2020/10/dans-ma-ville-on-traine-visite-guidee.html

    Des lieux où l’on exprime ses sentiments
    Carte interactive des lieux où les étudiants ont déclaré avoir pleuré sur le campus de l’université de Waterloo aux Etats-Unis (avec les commentaires). Cela correspondrait-il aux bâtiments de sciences et de mathématiques ?
    http://www.reddit.com/r/dataisbeautiful/comments/l3t3xx/oc_an_interactive_map_of_where_students_have

    Psycho-géographie de la ville de #Gibellina
    Quand les artistes essaient de tromper les algorithmes de télédétection. C’est ce qu’a fait l’artiste #Burri avec une oeuvre d’art gigantesque couvrant les ruines de la vieille ville de Gibellina en Italie (à voir dans Google Maps)
    http://www.archdaily.com/958178/the-psycho-geography-of-the-cretto-di-burri

    Lyon-La Duchère 2030 : imaginer des scénarios prospectifs
    Ces #scénarios prospectifs sont proposés par des élèves de 2nde du Lycée La Martinière-Duchère concernant le projet d’aménagement urbain #Lyon-La Duchère 2030.
    http://canabae.enseigne.ac-lyon.fr/spip/spip.php?article1103

    #Cartographie_sonore du quartier de l’Union (#Lille - #Roubaix - #Tourcoing)
    Réalisé dans le cadre du projet de recherche Géographie et prospective piloté par l’IFE, cette expérimentation pédagogique a permis de découvrir par l’expérience spatiale un projet d’#aménagement_urbain d’envergure (son évolution, ses acteurs et ses enjeux) dans l’environnement proche des élèves, en privilégiant une géographie fondée sur l’expérience du terrain.
    http://ife.ens-lyon.fr/geo-et-prospective/projet/cartographie-sonore-du-quartier-de-lunion

    #Cartophonies
    Comment sonne le monde ? Le site « Cartophonies » a pour objectif d’explorer l’#expérience_sonore contemporaine et d’aider a les prendre en compte dans l’avenir et dans les projets de transformation. Il contribue à construire une connaissance des milieux habités, du vécu des espaces et des ambiances contemporaines, celles du passé proche comme celles du futur.
    http://www.cartophonies.fr
    #son

    Cartes et mise en récit des mobilités
    Dans le cadre d’une recherche doctorale, #Sylvie_Joublot-Ferré étudie les spatialités des adolescents en s’appuyant sur la cartographie de leurs déplacements quotidiens enregistrés sous forme de traces GPS et en analysant ces cartes comme des #récits_de_vie.
    http://www.researchgate.net
    http://www.radiobus.fm/episode/interview-de-sylvie-joublot-ferre-hepl

    Comment les enfants ont perdu le droit de se déplacer
    Carte montrant le territoire pratiqué pendant l’enfance sur quatre générations à #Sheffield.
    http://www.dailymail.co.uk/news/article-462091/How-children-lost-right-roam-generations.html

    Comment les jeunes géographes ressentent-ils le monde contemporain ?
    Un exercice de cartographie sensible proposé à des étudiants de master destinés à s’orienter vers le monde associatif donne un regard sur leurs représentations du monde. Environnement menacé, mobilités généralisées, et questionnements autour de la mondialisation émergent de ces cartes mentales, témoignant des inquiétudes d’une génération.
    http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/a-la-une/carte-a-la-une/cartographie-emotions-monde-contemporain

    « Mais madame, je n’y suis jamais allé ! »
    Un #voyage_virtuel à #La_Réunion à travers la confection de #cartes_postales sensibles par des élèves de lycée professionnel. La #géographie_expérientielle ce n’est pas seulement du vécu, ce sont aussi (et surtout) des représentations (article extrait des Cahiers pédagogique, n° 559 "L’aventure de la géographie".
    http://www.cahiers-pedagogiques.com/Mais-madame-je-n-y-suis-jamais-alle

    Tour de la France par deux enfants (G. Bruno)
    Cet ouvrage constitue l’archétype du roman scolaire géographique. Réédité de nombreuses fois depuis sa sortie en 1877, l’ouvrage a connu un énorme succès (plus de 9 millions d’exemplaires), contribuant à façonner une image du territoire national.
    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5684551x

    Une géographie subjective à travers les romans d’aventure pour la jeunesse
    Aurélie Gille Comte-Sponville, Modernité et archaïsme des lieux dans les romans d’enquête et d’aventure pour la jeunesse pendant les Trente Glorieuses en France, thèse soutenue en 2016. L’importance des lieux correspond à la quête d’une #utopie de l’enfance éternelle, qui figerait non seulement les héros dans la perfection de leur âge, mais aussi les lieux, dans une forme d’uchronie idéalisée.
    http://www.theses.fr/2016ARTO0008

    Le #Londres des romans de #John_Le_Carré
    #Mike_Hall a été chargé de dessiner pour l’éditeur Penguin Books la carte des personnages, des lieux et des scènes de romans d’espionnage de John Le Carré.
    http://thisismikehall.com/smileyslondon

    La carte de la classe de khâgne
    Cartographie subjective de la classe khâgne par Gus (@ecsolius) : quand un khagneux dresse la carte symbolique d’une année en prépa littéraire
    http://twitter.com/ecsolius/status/1292071140047937536

    La carte des mathématiques
    La carte du "#Mathematistan" représente les rapports ambigus que l’on peut avoir les #mathématiques. Une région souvent inaccessible ?
    http://www.reddit.com/r/math/comments/2av79v/map_of_mathematistan_source_in_comments

    Cartographie de son appartement
    Géographie de mon appartement vu par Thibaut Sardier.
    http://twitter.com/tsardier/status/1326832393655816192

    Cartographie imaginaire du nourrisson
    @LittleBigData suit, en infographies et sur les réseaux sociaux, les tourments et les joies de #jeunes_parents (voir cette présentation). Le résultat est un cartographie imaginaire des premiers mois de la vie d’un enfant. Avec une magnifique carte de la première année extraite de l’ouvrage Le Bébégraphe publié par Claire Dealberto et Jules Grandin aux éditions Les Arènes en 2021.
    http://twitter.com/LittleBigData_/status/1263721598076555265

    Carte des #lieux_communs
    De "l’usine à gaz" au "terrain d’entente", @LaMineComics passe en revue tous nos lieux communs inspirés de métaphores géographiques.
    http://twitter.com/LaMineComics/status/1097068721846321152

    https://cartonumerique.blogspot.com/p/cartes-sensibles.html

    #cartographie_sensible #bibliographie #ressources_pédagogiques

    ping @visionscarto @odilon @reka

  • Tuer l’indien dans le coeur de l’enfant - Regarder le documentaire complet | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/093799-000-A/tuer-l-indien-dans-le-coeur-de-l-enfant
    https://api-cdn.arte.tv/api/mami/v1/program/fr/093799-000-A/1920x1080?ts=1618391296&watermark=true&text=true

    Adopté au #Canada en 1876, l’#Indian_Act avait pour but de faire des #Amérindiens des citoyens de seconde zone séparés de la population blanche, et de sédentariser un #peuple_nomade pour mieux contrôler ses territoires et ses ressources. Un #génocide_culturel, des générations d’enfants violentés : une enquête implacable sur l’origine des traumatismes qui hantent les communautés autochtones du Canada.

  • Du Nord au Sud, qui étaient les premiers Américains ? - Ép. 1/4 - Les Amériques avant l’Amérique
    https://www.franceculture.fr/emissions/le-cours-de-lhistoire/les-ameriques-avant-lamerique-14-du-nord-au-sud-qui-etaient-les-premie

    En 1929, la découverte du site archéologique de Clovis au Nouveau Mexique a permis d’établir une première hypothèse sur l’origine du peuplement américain. Ce site, véritable trésor d’outils taillés, très sophistiqués, laissait à penser que les premiers hommes à avoir foulé le sol américain seraient arrivés vers -13 000 ans, en passant par le détroit de Béring. Les archéologues ont fait de ces lointains ancêtres les premiers Américains, modernes, aventuriers, pionniers et chasseurs. La découverte archéologique s’est alors rapidement muée en dogme idéologique et en mythe des origines. Toutefois, depuis les années 1980, de nombreuses découvertes invalident cette théorie. Le peuplement du continent américain a pu survenir bien plus tôt, dès -40 000 voire avant. Il est aussi fort probable que ces premiers “Américains” aient emprunté un passage plus austral pour parvenir jusqu’au continent.

    Ces récentes découvertes sont mal accueillies et les défenseurs de la “période de Clovis” comme origine du peuplement américain ont déployé tout un panel de contre-arguments, souvent plus idéologiques que scientifiques. Ces objets taillés bien plus anciens seraient le fait de singes capucins et non d’hommes, voire de la nature elle-même qui aurait par hasard, au fil des millénaires, façonné ces minéraux. Malgré l’irréfutabilité des preuves que la science apporte aujourd’hui, le dogme tient bon. Que sait-on, aujourd’hui, des premiers humains à avoir foulé le sol du continent américain ? Pourquoi cette question se heurte-t-elle à de lourds arguments idéologiques ? Quelles sont les nouvelles techniques mises en œuvre par les archéologues pour infirmer ces contre-arguments fallacieux ?

    #archéologie #amérique #peuplement_humain #sciences #dogme

  • La maison de Dieu

    Miquel Amorós

    https://lavoiedujaguar.net/La-maison-de-Dieu

    Agustín García Calvo
    Qu’est-ce que l’État ?

    Agustín García Calvo est un penseur subversif véritablement original. Ce qui, dans sa réflexion, provoque encore un grand étonnement parmi les militants, c’est qu’elle ne parte pas de la Révolution française, ni des communes médiévales, ni même de la guerre civile espagnole, choses dont il n’était pas fin connaisseur, mais de bien plus loin, du monde grec, qu’il connaissait sur le bout des doigts. Plus concrètement, de ce moment où l’héritage de la pensée présocratique était combattu par un savoir encyclopédique désordonné qui prétendait expliquer et ordonner la nature et la conduite humaine dans tous leurs aspects. Platon tenta de clore l’affaire en suggérant un ensemble de règles rationnelles pour codifier la vie sociale ; il aboutit ainsi à une théorie dialectique de l’État qui scandalisa notre gréco-latiniste érudit. Pour Platon, les individus atteignaient leur plénitude dans un État parfait, où tous accompliraient au pied de la lettre une fonction fixée au préalable. Agustín ne pouvait pas être plus en désaccord avec l’aberration d’après laquelle les personnes et les choses se conformeraient peu à peu à des moules réglementaires jusqu’à ressembler à des idées. Les idées étaient le fondement du Pouvoir ; il n’y avait pas de Pouvoir sans idéologie. Et ainsi nous lisons dans son opuscule Qu’est-ce que l’État ? qu’il qualifie l’État d’idée dominante « prête à être utilisée comme arme », à la fois mensongère et réelle. (...)

    #Agustín_García_Calvo #Miquel_Amorós #Platon #Héraclite #Bakounine #État #Capital #Foi #peuple #langue_officielle #bureaucratie #Ordre #femmes #amour

  • La Commune de Paris au Mexique

    Carlos Illades

    https://lavoiedujaguar.net/La-Commune-de-Paris-au-Mexique

    La Commune de Paris a eu un retentissement sous diverses latitudes de la planète et l’Amérique latine n’a pas été l’exception. Au Mexique, les idéaux de Plotino Constantino Rhodakanaty ainsi que les soulèvements indigènes qu’ils ont inspirés portent la marque des « communards ».

    Manuel María Madiedo (Colombie), Francisco Bilbao (Chili), Casimiro Corral (Bolivie), José Ignacio Abreu e Lima (Brésil), Esteban Echeverría (Argentine), Plotino Constantino Rhodakanaty et Nicolás Pizarro (Mexique) ont formé la première génération du socialisme latino-américain, tributaire des révolutions romantiques européennes. L’harmonie sociale, la solution de la question sociale, le droit au travail et la démocratie effective font partie de son corpus doctrinal. En Amérique latine, ce sont des sociétés de secours mutuel, des clubs politiques, des communautés idéales, des sociétés secrètes, des écoles et des partis qui surgissent sous l’influence socialiste, et s’introduisent en tiers dans le débat politique dominé localement par le conservatisme et le libéralisme.

    La Commune de Paris a repris les revendications de 1848, actualisées par le blanquisme, le communisme et l’anarchisme. L’autogouvernement, la citoyenneté en armes, l’égalité radicale, le fédéralisme communal et la république démocratique et sociale allaient renforcer les idéaux socialistes. Et ces idéaux ont donné un nouvel éclat au socialisme latino-américain.

    C’est ainsi que le 20 mars 1871 — c’est-à-dire deux jours après la proclamation de la Commune — l’homéopathe grec Plotino Rhodakanaty fonde à Mexico « La Social », organisme qui cherche à régénérer la société au moyen du travail, de la vertu et de la beauté. (...)

    #Commune #Paris #Mexique #Rhodakanaty #histoire #anarchisme #socialisme #rébellion #peuples

  • Lettre du Mexique pour les manifestations
    en France contre les violences policières

    FPDTA

    https://lavoiedujaguar.net/Lettre-du-Mexique-pour-les-manifestations-en-France-contre-les-viole

    Recevez un salut combatif des terres de résistance du Mexique. Nous sommes des femmes et des hommes indigènes nahuas habitant sur les versants du volcan Popocatepetl dans les États de Tlaxcala, Puebla et Morelos. Nous sommes les petites-filles et les petits-fils des zapatistes qui ont combattu avec Emiliano Zapata il y a cent ans pour la terre, l’eau et la liberté.

    Aujourd’hui, ces acquis gagnés au prix du sang et de la vie de nos grands-mères et grands-pères sont menacés par les politiques extractivistes et les mégaprojets de mort qui s’imposent dans notre pays et dans de nombreuses régions du monde. Dans notre territoire, la dépossession a un nom, il s’agit du Projet intégral Morelos, qui touche plus de 90 villages des États de Tlaxcala, Puebla et Morelos, et qui a pour objectif un processus de méga-industrialisation dans des territoires historiquement agricoles.

    Ce projet vise à nous priver de l’eau de la rivière Cuautla qui alimente la vie agricole de milliers d’agriculteurs de l’État de Morelos ; ce projet polluera l’air, la terre et l’eau, et nous obligera à adopter un mode de vie qui n’est pas celui que nous souhaitons, qui n’a rien à voir avec notre façon de vivre et notre relation avec la terre, la nature et les communautés. Ce projet nous expose, les communautés habitant sur les versants du volcan le plus actif de notre pays, au grand risque d’une bombe à retardement que signifie pour nous ce gazoduc. Ce projet considère nos territoires comme de simples marchandises, il a mis à prix nos eaux, nos montagnes, nos terres et même nos propres vies, pour promouvoir les centrales thermoélectriques, les usines et les mines. (...)

    #Mexique #France #peuples_originaires #résistance #solidarité #violences_policières

  • Réimaginer la terre avec les peuples autochtones

    Barbara Glowczewski

    https://lavoiedujaguar.net/Reimaginer-la-terre-avec-les-peuples-autochtones

    https://www.terrestres.org/2020/03/10/reimaginer-la-terre-avec-les-peuples-autochtones

    « À l’heure du plus grand défi de l’humanité, qui est la crise climatique causée par l’industrialisation du monde sous domination de la vision capitaliste, nous les Peuples Premiers, nous invitons le monde à revoir et reconsidérer sa relation avec ce que les Occidentaux appellent la Nature. Nous en dépendons complètement et pourtant nous restons continuellement sourds à ses cris de douleur. Chacun doit agir à son échelle, et la Guyane, en tant que pays amazonien à son rôle à jouer. La France, en tant que cinquième puissance mondiale doit assumer ses responsabilités et arrêter son hypocrisie. » Cette déclaration fut prononcée le 12 décembre 2019 par Yanuwana Christophe Pierre, réalisateur kali’na, président fondateur de la JAG (Jeunesse autochtone de Guyane), qui s’est mobilisée avec succès contre le projet de la Montagne d’Or, consortium de multinationales, russe et canadienne. Les peuples autochtones, habitants des forêts, savanes ou désert, soignaient la terre avant l’imposition de normes industrielles et administratives qui interdisent, par exemple en France, d’habiter l’endroit où l’on travaille, que ce soit une parcelle agricole ou un atelier d’artiste en ville. Le parc national en Amazonie guyanaise a autorisé le maintien de villages indiens mais leurs droits de chasse et de pêche, leurs pratiques ancestrales pour faire pousser leurs nourritures et construire leurs villages sont menacés tant par la normalisation des lois que par les orpailleurs clandestins qui polluent les rivières et la forêt en menaçant la survie de tous les habitants humains et non humains. (...)

    #peuples_autochtones #Barbara_Glowczewski #Irène_Bellier #Guyane #Montagne_d’Or #colonisation #Afrique #Australie #Canada #Mexique #Jérôme_Baschet #Malcom_Ferdinand

  • The Ride Réal. Stéphanie Gillard, FR, 2018, Coul., 87’, 12/14, vo st fr

    Chaque hiver, une troupe de cavaliers Sioux traverse les grandes plaines du Dakota pour commémorer le massacre de leurs ancêtres à Wounded Knee. Sur ces terres qui ne leur appartiennent plus, les aînés tentent de transmettre aux plus jeunes leur culture, ou ce qu’il en reste. Un voyage dans le temps pour reconstruire une identité perdue qui confronte l’Amérique à sa propre histoire.

    https://www.youtube.com/watch?v=ynqFuYo4BVg

    #peuples_autochtones #sioux #Wounded_Knee #usa #nations_premières #amériques #etats-unis #résistance #racisme #peuples_premiers #droit_à_la_terre #accès_à_l'eau #histoire

  • À vingt ans de la Marche de la couleur de la terre
    Les journées où tout le Mexique a vu et entendu les peuples indigènes

    Gloria Muñoz Ramírez

    https://lavoiedujaguar.net/A-vingt-ans-de-la-Marche-de-la-couleur-de-la-terre-Les-journees-ou-t

    Le pays entier a été secoué il y a vingt ans lors du passage de la Marche de la couleur de la terre, une mobilisation sans précédent dans l’histoire moderne du Mexique : pour la première fois les peuples indiens prenaient la tête d’une vaste campagne nationale et internationale appelant à mettre à l’ordre du jour non seulement les droits et la culture indigènes, mais aussi une autre façon de faire de la politique et d’affronter le pouvoir. Les partis politiques ont été bien en dessous d’une société civile mue par l’espoir de ce qu’elle allait pouvoir construire avec ses propres forces.

    La mobilisation convoquée par l’Armée zapatiste de libération nationale (EZLN) avait plusieurs objectifs. Ils se proposaient de porter devant le Congrès de l’Union les Accords de San Andrés signés avec l’État mexicain le 16 février 1996 (avec le gouvernement antérieur) et en chemin de rencontrer l’ample mouvement indigène national et les organisations et collectifs internationaux, outre des milliers de gens de base et du monde intellectuel, artistique et scientifique.

    La Marche de la couleur de la terre a fait des peuples indigènes des protagonistes de leur propre histoire au dehors de leurs communautés. Le racisme enraciné dans les institutions et de larges secteurs de la société a subi une débâcle presque aussi forte que celle que lui a assénée, le 1er janvier 1994, le soulèvement armé zapatiste et la prise de sept chefs-lieux du Chiapas. C’est jusqu’à aujourd’hui l’une des plus grandes mobilisations de l’époque moderne en marge des partis politiques et des conflits postélectoraux. (...)

    #Mexique #zapatistes #marche #mobilisation #histoire #peuples_originaires #autonomie #sous-commandant_Marcos #commandante_Esther

  • Schiappa : Corinne Masiero prochaine #Marianne

    Parce qu’elle représente le #peuple dans toute sa puissance et sa singularité, parce qu’elle représente l’engagement et la défense des valeurs républicaines, l’#humanisme, la tolérance, l’égalité et la fraternité. Parce qu’elle échappe à tous les clichés sexistes imposés aux #femmes. Pour son #courage, sa volonté et sa détermination à défendre un idéal de société. Pour toutes ces raisons, il serait cohérent que Corinne Masiero soit la prochaine Marianne.

    https://www.change.org/p/marl%C3%A8ne-schiappa-corinne-masiero-prochaine-marianne

  • Pour construire des résistances antipatriarcales
    Déclaration de la Rencontre nationale de femmes
    du Congrès national indigène, Mexico, les 6 et 7 mars

    CNI

    https://lavoiedujaguar.net/Pour-construire-des-resistances-antipatriarcales-Declaration-de-la-R

    Le 8 mars 2021

    Se sont réunies 96 femmes indigènes et métisses de la campagne et de la ville, des peuples originaires Binnizá’, Ñuu savi, Mazahua, Nahua, Nhönhö/Otomi et Totonaco, des États de Veracruz, Ville de Mexico, État de Mexico, Hidalgo, Quérétaro, Oaxaca, Jalisco, Puebla, Morelos et Chiapas, ainsi que des compañeras du Brésil et du Kurdistan.

    Depuis l’occupation de l’INPI (Institut national des peuples indigènes), espace de résistance et de rébellion où les traîtres des peuples indigènes ont voulu faire croire qu’ils voulaient nous écouter et nous aider, nous nous joignons à la lutte de nos compañeras otomis qui sont fatiguées de frapper aux portes des gouvernements en place, particulièrement l’actuel, qui a tellement trompé et menti, et de souffrir tant de discrimination et de répression :

    Nous nous déclarons contre la guerre faite à nos frères et sœurs de l’EZLN, contre les assassinats des défenseurs de notre Terre mère comme notre frère Samir, contre les mégaprojets et autres « trains de la mort », au lieu de construire des hôpitaux, des écoles, des marchés et des logements dont nous avons besoin en tant que peuples, et non de ces centres commerciaux et touristiques comme ceux qu’ils ont construits à Santiago Mexquititlán dans l’État de Quérétaro, village natal de nos compañeras otomis qui actuellement résistent par l’occupation de l’INPI. (...)

    #Mexique #femmes #peuples_originaires #rencontre #résistances #antipatriarcales #EZLN #Samir_Flores #Ayotzinapa

  • Sur la stérilisation forcée des femmes autochtones au Canada
    Alisa Lombard et Samir Shaheen-Hussain, Le Devoir, le 12 mars 2021
    https://www.ledevoir.com/opinion/idees/596773/canada-sur-la-sterilisation-forcee-des-femmes-autochtones

    Le 22 février, la Chambre des communes a adopté à l’unanimité une motion déclarant que « la République populaire de Chine s’est livrée à des actions correspondant à ce que prévoit la résolution 260 de l’Assemblée générale des Nations unies, couramment appelée “convention sur le génocide”, dont la mise en place de camps de détention et de mesures visant à prévenir les naissances à l’égard des Ouïgours et d’autres musulmans turciques ». Nous ne nions pas cette caractérisation de génocide et nous joignons nos voix aux appels mondiaux exigeant une fin immédiate à la persécution des Ouïghours. Cependant, l’honnêteté morale impose aux parlementaires l’examen d’une réalité troublante : le Canada n’a jamais officiellement reconnu qu’il a commis un génocide contre les peuples autochtones ici.

    Lors du dépôt de la motion, Michael Chong, le critique conservateur en matière d’affaires étrangères, a déclaré : « L’heure est à la clarté morale. » Pourtant, cette « clarté morale » fait cruellement défaut pour reconnaître que les communautés autochtones se sont vu imposer des mesures très similaires destinées à empêcher les naissances pendant des décennies.

    Malgré l’image bienveillante du Canada, son histoire regorge d’exemples de violence médicale génocidaire infligée aux communautés autochtones, y compris envers des enfants, avec des médecins canadiens menant souvent la charge. Ces exemples incluent les stérilisations forcées ciblant les femmes et les filles autochtones. Dans son ouvrage majeur An Act of Genocide, la professeure Karen Stote décrit le fait que des lois eugénistes ont été appliquées pendant des décennies au XXe siècle dans des provinces comme l’Alberta et la Colombie-Britannique, alors que des pratiques similaires, bien qu’informelles, ont sévi dans d’autres provinces, avec ultimement le même résultat dévastateur : la stérilisation de milliers de femmes et de filles autochtones.

    Forme de torture

    Le racisme systémique anti-autochtone et les pratiques discriminatoires qui se poursuivent jusqu’à ce jour perpétuent un climat général de misogynie et de violence sexiste ciblant les femmes autochtones lors de leurs accouchements. En 2017, une action collective a été intentée par deux femmes autochtones contre des médecins, des autorités sanitaires et divers ordres des gouvernements provincial et fédéral. Plus d’une centaine d’autres femmes autochtones s’y sont jointes depuis, soulignant le fait que la pratique de stérilisations forcées continue en raison du manque d’actions concrètes du gouvernement pour prévenir, punir et réparer.

    Au Québec, la question n’est pas de savoir si cette pratique a eu cours, mais à quel point on l’a maintenue. Ces stérilisations, qui sont trop souvent sous-déclarées pour toutes sortes de raisons, dont la méfiance à l’égard des institutions canadiennes, se produisent dans des hôpitaux financés et administrés par le réseau public, et ce, malgré la nécessité — garantie par la Constitution canadienne sur la base de l’égalité réelle — d’obtenir un consentement libre, préalable et éclairé pour les procédures ayant un impact sur l’autonomie corporelle et reproductive.

    À la fin de 2018, le Comité des Nations unies contre la torture a reconnu que « la stérilisation forcée […] de femmes et de filles autochtones depuis les années 1970, y compris des cas survenus récemment » au Canada, est une forme de torture. À peu près au même moment, une autre femme autochtone a déclaré avoir été stérilisée de force en Saskatchewan. Dans ce contexte, la députée Niki Ashton a soulevé cet enjeu à la Chambre des communes, affirmant : « Soyons clairs. Cela s’apparente à un génocide. » Cependant, aucune motion formelle sur le génocide n’a été adoptée à ce moment-là. […]

    Entre-temps, au Canada, les femmes autochtones sont traitées avec mépris, notamment en lien avec leur rôle même de mères, comme en témoigne la mort brutale de Joyce Echaquan quelques instants après avoir subi les insultes racistes et sexistes du personnel de la santé à l’hôpital de Joliette. Cette culture médicale bien enracinée traite les femmes et les filles autochtones de manière paternaliste plutôt que selon l’approche d’un fiduciaire envers un bénéficiaire exigée par la loi. Une telle culture de colonialisme médical a été renforcée par des incitatifs financiers et une réglementation léthargique des professions médicales, ce qui a entraîné des répercussions dévastatrices et évitables sur la vie des femmes, des familles et des communautés autochtones.

    Chacune et chacun d’entre nous, en particulier celles et ceux qui travaillent dans le secteur de la santé, a le devoir de faire mieux, de s’acquitter de ses obligations légales et constitutionnelles envers les patientes et les patients et de sauvegarder et de respecter la dignité de chaque personne. Toutefois, des problèmes systémiques enracinés dans le racisme et le sexisme requièrent des solutions systémiques. Une première étape importante pour y parvenir consiste à faire face à la gravité des problèmes et à élaborer des solutions destinées à les résoudre au niveau institutionnel. Faisant écho aux propos du député conservateur Chong lors du dépôt de la motion concernant l’imposition de mesures visant à prévenir les naissances chez les Ouïghours en Chine, nous pensons qu’il est grand temps que le Canada reconnaisse officiellement la même violence genrée qu’il a infligée aux femmes et aux filles autochtones ici : « Nous devons l’appeler par son nom : un génocide. »

    Alisa Lombard est avocate principale sur les actions collectives proposées concernant la stérilisation forcée des femmes et des filles autochtones au Canada. Samir Shaheen-Hussain est urgentologue pédiatrique, professeur adjoint à l’Université McGill et auteur de Plus aucun enfant autochtone arraché. Pour en finir avec le colonialisme médical canadien.

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    Coerced and forced sterilization of Indigenous women and girls : This is what genocide looks like in Canada
    Alisa Lombard and Samir Shaheen-Hussain, Toronto Star, le 9 mars 2021
    https://www.thestar.com/opinion/contributors/2021/03/08/coerced-and-forced-stereilization-of-indigenous-women-and-girls-this-is-wha

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    Nous ne pouvons plus continuer comme si de rien n’était
    Samir Shaheen-Hussain, La Presse (Montréal, Québec, Canada), le 25 février 2021
    https://www.lapresse.ca/debats/opinions/2021-02-25/racisme-systemique-et-principe-de-joyce/nous-ne-pouvons-plus-continuer-comme-si-de-rien-n-etait.php

    #Samir_Shaheen-Hussain :
    https://seenthis.net/messages/874281

    #Joyce_Echaquan :
    https://seenthis.net/messages/879292

    #Contraception_forcée :
    https://seenthis.net/messages/788024

    #Canada #Québec #Médecine #Soins #Autochtones #Peuples_autochtones #Discriminations #Racisme #Colonialisme #Colonisation #Histoire #Crimes #ça_continue #Féminicide #Racisme_systémique #femmes #pauvres #stérilisation #hystérectomie #utérus #sexisme #classisme #capitalisme

  • Le pouvoir : formes et logique , Séance 4 du séminaire « Scènes de la division politique », mardi 19 janvier 2021, par Bernard Aspe
    https://laparoleerrantedemain.org/index.php/2021/02/24/le-pouvoir-formes-et-logique

    De la biopolitique à l’économie

    Nous cherchons avant tout aujourd’hui à identifier la forme de pouvoir qui est en train de se dessiner, forme nouvelle peut-être, en tout cas nécessairement renouvelée par la situation. Il faudrait parler d’une phase métastable du pouvoir, qui peut donc donner lieu à diverses prises de forme. L’angle qui me paraît judicieux pour tenter d’anticiper ces prises de forme reste celui suggéré par Foucault avec son concept de « biopolitique ».

    Les spécialistes ont voulu nous avertir, et nous ont fait croire que, précisément parce qu’il semble que le concept de biopolitique est plus que jamais pertinent, il faut se garder de le mobiliser. Cela leur permet sans doute de continuer à vendre leur camelote éthique ou tout au moins d’assurer la spécificité de leur objet de recherche (tant il est vrai que le discours académique n’a jamais été aussi coincé entre les bons conseils pour la vie d’un côté et la rigueur affichée du discours de la science de l’autre.)

    En réalité, s’il y a un auteur qu’il faut relire aujourd’hui, c’est bien Foucault. Je voulais me concentrer sur les deux cours qu’il a donnés au Collège de France à la fin des années 1970, Sécurité, territoire, population (désormais STP) et Naissance de la biopolitique (désormais NB). Ces cours sont essentiels à plusieurs égards, on va le voir, mais ils révèlent aussi les limites de la méthode de Foucault, et plus précisément dans ce qui concerne son rapport au marxisme. Mais le concept de « biopolitique » apparaît quelques années avant, notamment à la fin de La Volonté de savoir (1976). Il est alors pris comme complément de l’anatomo-politique : celle-ci concerne les prises du pouvoir sur les individus, et la biopolitique renvoie avant tout aux prises du pouvoir sur les populations. Deux ans plus tard, dans le cours de 1978, le concept est bien présent, mais il est déjà tenu à distance. Et le cours de 1979, présenté tout d’abord comme une tentative de clarification du concept, va finalement être consacré à la gouvernementalité libérale et au néolibéralisme ; le terme même de « biopolitique » n’y sera presque pas utilisé. Dans les chapitres II et III de La Vie inséparée , Muriel Combes a noté que la biopolitique disparaît au moment où Foucault propose une généalogie du libéralisme entendu comme art de gouverner (voir notamment p. 42 sq. Dans ces chapitres, elle cerne de façon plus détaillée les déplacements qui s’opèrent pour Foucault entre la fin des années 1970 et le début des années 1980, mais je retiens seulement ce point). Or cette généalogie du libéralisme est précisément entreprise au moment où se rejoue pour Foucault sa confrontation avec le marxisme.

    Pour ce qui concerne son rapport au marxisme, on peut dire qu’il est passé d’abord par un moment d’adhésion (années 1950, PCF). Puis il a développé un rapport polémique ( Les Mots et les choses ). Dans les années révolutionnaires, il envisage son travail comme complément à l’analyse de classes. Mais à la fin des années 1970, il s’agit de marquer l’irréductibilité de son champ d’analyse propre au regard du marxisme. Ce qui est à la fois une autre manière de prendre de la distance et une manière de défendre sa singularité d’auteur.

    Il y a bien une différence de méthode avec le marxisme, souvent soulignée dans les deux cours (de 1978 et 1979), telle que son approche se réclame d’une pensée des multiplicités, et non de la totalité ; de la stratégie, et non de la dialectique (NB, 44). Mais au-delà de cette différence de méthode, l’articulation à la part de vérité du marxisme, qu’il reconnaît par ailleurs, demeure hésitante.

    L’impression rétrospective qui s’en dégage est que le rapport à l’analyse marxiste n’a jamais été réglé. Et on peut juger significatif le fait que c’est après s’être rapproché au maximum du problème de l’articulation de son approche avec le marxisme, c’est-à-dire au moment où il fait la généalogie de l’économie, qu’il se détourne des recherches sur les formes modernes de pouvoir pour élaborer sa problématique de la subjectivation, essentiellement étayée par des textes antiques, au début des années 1980.

    Loin de moi l’idée qu’il s’agirait d’un renoncement : les problématiques développées à partir de Du gouvernement des vivants sont tout aussi essentielles, et ne doivent pas être lues comme un délaissement de la question politique. Elles peuvent être lues par exemple comme le développement du magnifique cours du 1 mars 1978 consacré aux « contre-conduites », et à leur articulation avec la gouvernementalité. Mais si Foucault délaisse, de façon tout de même assez spectaculaire, les questionnements relatifs au bio-pouvoir et au libéralisme, c’est qu’il ne parvient pas à sortir d’un embarras relatif à la manière dont son approche spécifique et singulière s’articule à l’analyse du capitalisme (c’est ce que suggère l’analyse proposée dans La vie inséparée). Il faut souligner que l’hésitation concerne au premier plan le concept de « biopolitique ». On peut même dire que la question tant discutée ces temps-ci du bon usage du terme « biopolitique » ne peut être réglée si l’on ne voit pas qu’il est avant tout, dans l’élaboration de Foucault, le révélateur d’une articulation incomplète avec l’analyse marxienne du capitalisme.

    C’est l’hésitation même de Foucault qui peut nous autoriser à réinscrire son travail à l’intérieur d’un marxisme renouvelé. En quoi cette articulation n’est-elle pas arbitraire ? Pour le montrer, il nous faut reprendre la manière dont Foucault, en faisant l’analyse du biopouvoir puis de la gouvernementalité libérale, fait aussi, dans le même mouvement, la généalogie de l’économie, et, plus précisément pour ce qui concerne cette séance, de la société envisagée comme son corrélat.

    #biopolitique #police #économie #libéralisme #libéralisme_autoritaire #Foucault #Muriel_Combes #Bernard_Aspe

    • Il ne suffit pas de dire que le biopouvoir sécuritaire prend en vue les populations, là où la discipline investirait avant tout les dispositions individuelles. Il faut surtout souligner que, dans le cadre du pouvoir sécuritaire, les populations sont envisagées comme des phénomènes naturels. Si le pouvoir disciplinaire assume le caractère artificiel de son modèle, le pouvoir sécuritaire s’appuie avant tout sur la naturalité des processus qu’il s’efforce de piloter. Il s’agit de suivre les processus pour pouvoir les canaliser (Foucault se réfère déjà, dans ce cours, au libéralisme : STP, 49-50). Il s’agit aussi de relever de grandes régularités, y compris là où on ne les attendait pas (dès le XVIIème siècle, on relève des constantes dans les taux de mortalité, les taux de natalité, mais aussi au niveau de la proportion de gens qui meurent d’accident chaque année dans une même ville, ou la proportion de suicides : STP, 76). Pour cela, il faut les connaître. La statistique – littéralement la science de l’État, savoir de l’État sur l’État (STP, 280-281, 323) va dès lors jouer un rôle essentiel.

      Le savoir statistique, le savoir scientifique d’une façon générale, va donner un type de prise nouveau sur les individus et les populations. Il ne s’agit plus avant tout de forcer l’obéissance ; il s’agit de trouver une accessibilité technique aux comportements diffus de la population. Il s’agit de connaître les processus (naturels) qui sont en tant que tels soustraits à la conscience des agents, et de dégager les régularités que ces agents produisent à leur insu (STP, 72-78). C’est ce qu’indique l’image de la « main invisible » d’Adam Smith : l’essentiel se joue « dans le dos de la conscience ». Le désir, en tant qu’il est insu, n’est dès lors plus ce qui doit être réprimé, ou contenu ; il est ce qui doit être connu et canalisé.

      #population #statistiques #pouvoir_sécuritaire

    • On a pu parler de « libéral-fascisme » au sujet de Trump ou de Bolsonaro, en entendant désigner un régime autoritaire et réactionnaire clairement ordonné au primat du développement de l’économie. Trump et Bolsonaro sont de fiers militants de la classe des capitalistes, qui s’appuient sur la mobilisation des forces populaires les plus réactionnaires d’un pays, à commencer bien sûr par sa police. Tout le danger vient de ce que, (...) ce n’est pas le pouvoir qui est l’expression d’un peuple, c’est le peuple qui est fabriqué par le pouvoir. Les peuples des USA ou du Brésil, mais bien sûr aussi le peuple français est depuis quatre décennies, depuis la désertion de l’espace politique antagonique, fabriqué comme un peuple réactionnaire. Il est préparé, pourrait-on dire, à la solution fasciste. Car le fascisme est toujours une option possible pour les militants de la classe des capitalistes.

      Notons que ce qui peut être infiniment utile pour la classe des capitalistes, c’est de disposer de solutions politiques autoritaires qui font appel à une forme de mobilisation subjective qui est celle de la politique révolutionnaire. Les fascistes comme Trump reprennent à leurs ennemis la visée d’une grande rupture, d’une grande transformation, et peuvent pour cette raison susciter l’enthousiasme révolutionnaire et s’appuyer sur l’expression d’un besoin de changement radical.

      #peuple #fascisme

  • Héritages coloniaux. Les #Suisses_d'Algérie

    Quels rapports les pays européens entretiennent-ils avec leur #passé_colonial ? La manière dont ils traitent, relisent, reconstruisent, oublient ou dissimulent ce volet de leur histoire est déterminante pour comprendre la géopolitique mondiale d’aujourd’hui, et questionner nos sociétés actuelles.
    La Confédération, sous sa cape de #neutralité, a longtemps nié son implication dans des processus coloniaux. Pourtant, des Suisses ont participé du #peuplement de « l’#Algérie_française », où ils ont exercé des formes de #domination, notamment via des #investissements_privés. À la proclamation de l’indépendance algérienne, la Confédération s’est trouvée face à la délicate organisation du « #retour » des colons helvètes. Suite aux nationalisations et aux expropriations outre-mer, des biens ont dû être protégés, des pensions versées.
    Ce livre offre de précieux outils pour appréhender l’#histoire_coloniale dans un monde décolonisé. Étayée par des sources d’archives suisses, françaises, italiennes et anglaises – pour la plupart inédites –, cette étude reconstitue les jeux d’échelles et met en évidence le rôle déterminant de l’Association des Suisses spoliés d’Algérie ou d’outre-mer.

    https://www.seismoverlag.ch/fr/daten/heritages-coloniaux

    #colonialisme #colonisation #Suisse #Algérie #Association_des_Suisses_spoliés_d'Algérie_ou_d'outre-mer (#ASSAOM) #Marisa_Fois
    #livre

    –—

    Ajouté à la métaliste sur la Suisse coloniale :
    https://seenthis.net/messages/868109

    ping @cede

  • Notes anthropologiques (LV)

    Georges Lapierre

    https://lavoiedujaguar.net/Notes-anthropologiques-LV

    Notes sur la pensée comme aliénation

    Au début, avec l’émergence d’un peuple dominant qui va constituer l’aristocratie sociale, la pratique du don reste importante et forme encore le fondement de la vie en commun, son esprit. Cet aspect, je dois dire, ne ressort pas de l’étude des historiens, nous le retrouvons parfois au cinéma, dans les récits de voyage ou d’exploration, nous en faisons aussi l’expérience si nous nous donnons l’occasion de nous immerger dans d’autres civilisations que la nôtre. Il faut croire que les historiens ne vont pas au cinéma, ne lisent pas des récits de voyage et ne font pas d’autres expériences de vie que celle que leur impose leur civilisation. Il me semble que l’idéologie tient une place trop envahissante chez eux et qu’ils délaissent, pour des préjugés tenaces, l’ouverture sur le réel et sa diversité que leur propose encore le monde. C’est bien sur une conception grandiose du don, le don cérémoniel d’hospitalité, que repose le prestige de la classe dominante dans notre antiquité, mais le don sous une forme moins grandiloquente et ostentatoire n’a sans doute pas disparu de la vie sociale de la population et constitue encore l’esprit des échanges que les habitants ont entre eux.

    Pourtant cette pratique va se trouver chevauchée par une pratique tout autre, celle du marchand. Nous nous trouvons dans une société partagée entre l’esprit sous son aspect subjectif reposant sur le don et l’esprit sous son aspect que je qualifierai d’objectif lié à l’intérêt de l’individu, représenté par le marchand. (...)

    #pensée #aliénation #peuple #aristocratie #marchands #Antiquité #Sparte #monnaie #Lycurgue #Corinthe #Athènes #Solon #négoce #enrichissement #subjectivité #dette #bourgeoisie

    • https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tienne_de_La_Bo%C3%A9tie

      [...]

      Discours de la servitude volontaire.

      Lorsqu’il écrit ce texte, vers 1548, Étienne de La Boétie est un étudiant en droit de 18 ans, à l’université d’Orléans, qui se prépare à une carrière dans la magistrature. Sans doute marqué par la brutalité de la répression d’une révolte antifiscale en Guyenne en 1548, il traduit le désarroi de l’élite cultivée devant la réalité de l’absolutisme.

      Le Discours de la servitude volontaire constitue une remise en cause de la légitimité des gouvernants, que La Boétie appelle « maîtres » ou « tyrans ». Quelle que soit la manière dont un tyran s’est hissé au pouvoir (élections, violence, succession), ce n’est jamais son bon gouvernement qui explique sa domination et le fait que celle-ci perdure. Pour La Boétie, les gouvernants ont plutôt tendance à se distinguer par leur impéritie. Plus que la peur de la sanction, c’est d’abord l’habitude qu’a le peuple de la servitude qui explique que la domination du maître perdure. Ensuite viennent la religion et les superstitions. Mais ces deux moyens ne permettent de dominer que les ignorants. Vient le « secret de toute domination » : faire participer les dominés à leur domination. Ainsi, le tyran jette des miettes aux courtisans. Si le peuple est contraint d’obéir, les courtisans ne doivent pas se contenter d’obéir mais doivent aussi devancer les désirs du tyran. Aussi, ils sont encore moins libres que le peuple lui-même, et choisissent volontairement la servitude. Ainsi s’instaure une pyramide du pouvoir : le tyran en domine cinq, qui en dominent cent, qui eux-mêmes en dominent mille… Cette pyramide s’effondre dès lors que les courtisans cessent de se donner corps et âme au tyran. Alors celui-ci perd tout pouvoir acquis.

      Dans ce texte majeur de la philosophie politique, repris à travers les âges par des partis de colorations diverses, La Boétie oppose l’équilibre de la terreur qui s’instaure entre bandits, égaux par leur puissance et qui se partagent à ce titre le butin des brigandages, à l’amitié qui seule permet de vivre libre. Le tyran, quant à lui, vit dans la crainte permanente : n’ayant pas d’égaux, tous le craignent, et par conséquent, il risque à chaque instant l’assassinat. Elias Canetti fera une peinture similaire du « despote paranoïaque » dans Masse et puissance.
      Graffiti à Genève, 2007.

      Si La Boétie est toujours resté, par ses fonctions, serviteur fidèle de l’ordre public, il est cependant considéré par beaucoup comme un précurseur intellectuel de l’anarchisme13 et de la désobéissance civile. Également, et surtout, comme l’un des tout premiers théoriciens de l’aliénation.

      Pour comprendre les intentions qui conduisent Étienne de La Boétie à écrire le Discours de la servitude volontaire ou le Contr’un, il faut remonter au drame qui a lieu vers 1548. « En 1539, François Ier, roi de France, tente d’unifier la gabelle. Il impose des greniers à sel près de la frontière espagnole, dans les régions qui en sont dépourvues. En réaction de cette tentative des soulèvements ont lieu. Le premier en 1542, puis le plus grand en 1548 à Bordeaux ». Le connétable de Montmorency rétablit l’ordre de manière impitoyable. Si l’on s’en rapporte à l’écrivain Jacques-Auguste de Thou, ce serait sous l’impression de ces horreurs et cruautés commises à Bordeaux, que La Boétie compose le Discours de la servitude volontaire.

      La Boétie s’attache à démontrer que de petites acceptations en compromis et complaisances, la soumission en vient à s’imposer à soi tel un choix volontaire fait dès les premiers instants. La question avec laquelle il interpelle ses lecteurs touche à l’essence même de la politique : « pourquoi obéit-on ? ». Il met en évidence les mécanismes de la mise en place des pouvoirs et interroge sur ceux de l’obéissance. Il en vient à observer qu’un homme ne peut asservir un peuple si ce peuple ne s’asservit pas d’abord lui-même par une imbrication pyramidale.

      Bien que la violence soit son moyen spécifique, elle seule ne suffit pas à définir l’État. C’est à cause de la légitimité que la société lui accorde que les crimes sont commis. Il suffirait à l’homme de ne plus vouloir servir pour devenir libre ; « Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres ». À cet égard, La Boétie tente de comprendre pour quelles raisons l’homme a perdu le désir de retrouver sa liberté. Le Discours a pour but d’expliquer cette soumission.

      Tout d’abord La Boétie distingue trois sortes de tyrans : « Les uns règnent par l’élection du peuple, les autres par la force des armes, les derniers par succession de race ». Les deux premiers se comportent comme en pays conquis. Ceux qui naissent rois, en général ne sont guère meilleurs, puisqu’ils ont grandi au sein de la tyrannie. C’est ce dernier cas qui intéresse La Boétie. Comment se fait-il que le peuple continue à obéir aveuglément au tyran ? Il est possible que les hommes aient perdu leur liberté par contrainte, mais il est quand même étonnant qu’ils ne luttent pas pour regagner leur liberté.

      La première raison pour laquelle les hommes servent volontairement, c’est qu’il y a ceux qui n’ont jamais connu la liberté et qui sont « accoutumés à la sujétion ». La Boétie décrit dans son Discours : « Les hommes nés sous le joug, puis nourris et élevés dans la servitude, sans regarder plus avant, se contentent de vivre comme ils sont nés et ne pensent point avoir d’autres biens ni d’autres droits que ceux qu’ils ont trouvés ; ils prennent pour leur état de nature l’état de leur naissance ».

      La seconde raison, c’est que sous les tyrans les gens deviennent « lâches et efféminés ». Les gens soumis n’ont ni ardeur ni pugnacité au combat. Ils ne combattent plus pour une cause, mais par obligation. Cette envie de gagner leur est enlevée. Les tyrans essaient de stimuler cette pusillanimité et maintiennent les hommes stupides en leur donnant du « pain et des jeux ».

      La dernière raison est sans doute la plus importante, car elle nous dévoile le ressort et le secret de la domination, « le soutien et fondement de toute tyrannie ». Le tyran est soutenu par quelques hommes fidèles qui lui soumettent tout le pays. Ces hommes sont appelés par le tyran pour être « les complices de ses cruautés » ou se sont justement rapprochés du tyran afin de pouvoir le manipuler. Ces fidèles ont à leur tour des hommes qui leur sont obéissants. Ces derniers ont à leur dépendance d’autres hommes qu’ils élèvent en dignité. À ces derniers est donné le gouvernement des provinces ou « le maniement des deniers ». Ce maniement est attribué à ces hommes « afin de les tenir par leur avidité ou par leur cruauté, afin qu’ils les exercent à point nommé et fassent d’ailleurs tant de mal qu’ils ne puissent se maintenir que sous leur ombre, qu’ils ne puissent s’exempter des lois et des peines que grâce à leur protection ».

      Tout le monde est considéré comme tyran. Ceux qui sont en bas de la pyramide, les fermiers et les ouvriers, sont dans un certain sens « libres » : ils exécutent les ordres de leurs supérieurs et font du reste de leur temps libre ce qui leur plaît. Mais « s’approcher du tyran, est-ce autre chose que s’éloigner de sa liberté et, pour ainsi dire, embrasser et serrer à deux mains sa servitude » ? En d’autres termes, ceux qui sont en bas de l’échelon sont bien plus heureux et en quelque sorte bien plus « libres » que ceux qui les traitent comme des « forçats ou des esclaves ». « Est-ce là vivre heureux ? Est-ce même vivre ? », se demande La Boétie. Ces favoris devraient moins se souvenir de ceux qui ont gagné beaucoup auprès des tyrans que de ceux qui, « s’étant gorgés quelque temps, y ont perdu peu après les biens et la vie ».

      Par ailleurs il est impossible de se lier d’amitié avec un tyran, parce qu’il est et sera toujours au-dessus. « Il ne faut pas attendre de l’amitié de celui qui a le cœur assez dur pour haïr tout un royaume qui ne fait que lui obéir. Mais ce n’est pas le tyran que le peuple accuse du mal qu’il souffre, mais bien ceux qui le gouvernent. » Pour achever son Discours, La Boétie a recours à la prière. Il prie un « Dieu bon et libéral pour qu’il réserve là-bas tout exprès, pour les tyrans et leurs complices, quelque peine particulière ».

      [...]

  • Déclaration de la Cinquième Assemblée conjointe
    du Congrès national indigène et du Conseil indigène de gouvernement

    CNI

    https://lavoiedujaguar.net/Declaration-de-la-Cinquieme-Assemblee-conjointe-du-Congres-national-

    Frères et sœurs du monde entier, nous vous saluons, nous qui conformons le Congrès national indigène. Nous sommes des peuples et des communautés qui habitaient déjà nos terres et nos territoires avant l’imposition de ce qu’on appelle l’État mexicain, nous avons non seulement notre propre langue et notre façon de nous habiller, mais aussi une forme de gouvernement, une façon de voir, de comprendre et de vivre le monde différente de celle du monde capitaliste, qui voit tout comme une marchandise. Nous sommes des peuples qui aiment la terre, les montagnes, les eaux, les collines, les oiseaux et tous les êtres vivants qui habitent notre mère la terre. Pour nous la vie est sacrée, nous la vénérons. Au cours des ans, les donneurs d’ordres, ceux qui ont pour but de dominer et d’exploiter, ont voulu en finir avec nous, détruire notre culture et notre territoire. Nous sommes une histoire de dépossession, de résistance et de rébellion, et aujourd’hui, après plus de cinq cents ans de conquête et de guerre, nous sommes en danger d’extinction, avec le monde entier.

    Frères et sœurs zapatistes, frères et sœurs aîné·e·s, comme toujours vos paroles et vos initiatives créent une lumière d’espoir et un chemin pour nos peuples. Les mégaprojets, les sociétés transnationales, le crime organisé en coordination avec le gouvernement nous envahissent toujours plus pour exploiter et détruire notre territoire, pour détruire la vie. Les paroles mensongères de López Obrador et sa soi-disant Quatrième Transformation cherchent à créer un mur qui cache la guerre qui fait rage contre les peuples (...)

    #Mexique #peuples_originaires #résistance #mégaprojets #zapatistes #capitalisme #assemblée #accords

  • Le gouvernement Legault n’est pas prêt à exempter les sans-abri du couvre-feu Thomas Gerbet - Radio Canada
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1764124/couvre-feu-itinerants-exemption-quebec-mort-refuge

    Québec refuse de faire une exception pour les itinérants, malgré les demandes de Valérie Plante et de l’opposition.

    Malgré l’indignation causée par la mort tragique d’un sans-abri caché dans une toilette chimique, le gouvernement du Québec n’est pas prêt à exempter les itinérants de l’interdiction de se trouver dehors après 20 h.

    “Il n’est pas envisagé d’offrir une exception aux personnes en situation d’itinérance”, indique le cabinet du ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant. “Cela amènerait une complexité quant à l’application du couvre-feu.”

    " Si on mettait dans le règlement le fait qu’un itinérant ne peut pas recevoir de contravention, n’importe qui pourrait dire qu’il est itinérant."
    François Legault, premier ministre du Québec »

    Québec rappelle qu’il existe déjà “un accompagnement vers les bonnes ressources et il y a collaboration”. Le gouvernement ajoute que “personne ne veut judiciariser les personnes en situation d’itinérance”.

    Raphaël André était originaire de la communauté de Matimekush-LacJohn, près de Schefferville.


    Photo : Courtoisie John Tessier/The Open Door

    Des groupes communautaires réclament plus que jamais l’exemption des itinérants à la suite du décès de Raphaël André, dans la nuit de samedi à dimanche https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1763930/itinerant-montreal-mort-toilettes-nuit-dehors-refuge-ferme . Selon les intervenants, des sans-abri se cachent des policiers après 20 h, de peur de recevoir une contravention.

    L’homme de 51 ans, originaire d’une communauté innue de la Côte-Nord, est mort après avoir passé plusieurs heures dehors, à quelques mètres d’un refuge qu’il avait quitté à 21 h 30 après la fermeture exceptionnelle des lieux en raison de recommandations de la santé publique.

    Le ministre Lionel Carmant a offert ses condoléances aux proches de la victime et à sa communauté. “Il s’agit d’un événement d’une grande tristesse”, indique le cabinet du ministre. “Nous laisserons le coroner faire son enquête afin de faire la lumière sur les événements.”

    Valérie Plante implore Québec de faire une exception
    “ Ça crée trop de stress présentement”, déplore la mairesse de Montréal au sujet du couvre-feu. Valérie Plante affirme même que la mesure augmente l’insécurité des itinérants.
    Même si elle « n’encourage pas les gens à aller dans la rue », la mairesse explique que les refuges « débordent » certaines nuits, malgré le « nombre record » de lits disponibles.

    « Il y a des soirs où il n’y a plus de lits."
    Valérie Plante, mairesse de Montréal »

    La Ville travaille à trouver une nouvelle ressource d’hébergement pour augmenter la capacité d’accueil de 100 lits.
    Ce n’est « pas facile pour le SPVM [Service de police de la Ville de Montréal] », raconte Valérie Plante, alors que les policiers ont déjà interpellé 400 itinérants dehors après 20 h. Ceux-ci n’ont pas été verbalisés, mais plutôt accompagnés vers des refuges.

    L’opposition unie pour demander l’exemption
    “Le couvre-feu est une mesure complètement inadaptée à la réalité des personnes en situation d’itinérance”, dénonce la députée libérale Paule Robitaille, porte-parole de l’opposition officielle en matière de pauvreté et de solidarité sociale.

    « Nous demandons au gouvernement de la CAQ de reconsidérer sa décision et d’exempter les itinérants de ce couvre-feu. C’est une question de dignité humaine. »
    Paule Robitaille, porte-parole de l’opposition libérale en matière de pauvreté et de solidarité sociale.

    “Depuis une semaine, Raphaël André se cachait des policiers durant le couvre-feu”, rappelle la co-porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé. “Serait-il encore vivant si les pouvoirs publics connaissaient la réalité de l’itinérance ? Si les intervenants sur le terrain avaient été consultés avant le couvre-feu ? Je crois que oui.”

    Pour sa part, la députée du Parti québécois Véronique Hivon croit que “le couvre-feu dont le gouvernement refuse d’exempter les sans-abri exacerbe la pression déjà énorme qu’ils vivent depuis le début de la pandémie”.

    Elle parraine une pétition signée plus de 10 000 fois pour demander l’exemption des itinérants du couvre-feu.

    #François_Legault #SDF #sans-abri #police #SPVM #couvre-feu #inuits #Lionel_Carmant #canada #québec #quebec #peuples_autochtones #peuples_autochtones #peuples_premiers #nations_premières #premières_nations #autochtones #colonialisme

  • Les fous et les sages – réflexions sur la fin de la présidence Trump, Jacques Rancière
    https://aoc.media/opinion/2021/01/13/les-fous-et-les-sages-reflexions-sur-la-fin-de-la-presidence-trump

    Après l’assaut du Capitole, on peut s’étonner de voir les partisans de Trump s’acharner à nier les faits au point de sombrer dans une violence fanatique. Certains les voient comme des esprits crédules trompés par des fake news. Mais comment croire encore à cette fable quand on vit dans un monde où surabondent l’information et les commentaires qui « décryptent » l’information ? En fait, si l’on refuse l’évidence, ce n’est pas parce qu’on est bête, c’est pour montrer qu’on est intelligent. Signe d’une perversion inscrite dans la structure même de notre raison.

    Il est facile de se moquer des errements de Donald Trump et de s’indigner de la violence de ses fanatiques. Mais le déchaînement de l’irrationalité la plus pure au cœur du processus électoral du pays le mieux formé à gérer les alternances du système représentatif nous pose aussi des questions sur le monde que nous partageons avec lui : un monde que nous pensions être celui de la pensée rationnelle et de la démocratie paisible. Et la première question est bien sûr : comment peut-on mettre tant d’acharnement à ne pas reconnaître les faits les mieux attestés et comment cet acharnement peut-il se trouver aussi largement partagé ou soutenu ?

    Certains voudraient encore s’accrocher à la vieille planche de salut : ceux qui ne veulent pas reconnaître les faits seraient des ignorants mal informés ou des esprits crédules trompés par des fake news. C’est l’idylle classique d’un bon peuple qui se laisse prendre par simplicité d’esprit et auquel il faudrait seulement apprendre à s’informer sur les faits et à les juger avec un esprit critique. Mais comment croire encore à cette fable de la naïveté populaire quand on vit dans un monde où les moyens d’information, les moyens de vérifier l’information et les commentaires qui « décryptent » toute information abondent et surabondent à la disposition de tous ?

    Il faut bien alors renverser l’argument : si l’on refuse l’évidence, ce n’est pas parce qu’on est bête, c’est pour montrer qu’on est intelligent. Et l’intelligence, c’est bien connu, consiste à se méfier des faits et à se demander à quoi sert cette énorme masse d’information déversée sur nous chaque jour. À quoi la réponse se propose tout naturellement que c’est bien évidemment pour tromper le monde, car ce qui s’étale à la vue de tous est généralement là pour couvrir la vérité, qu’il faut savoir découvrir cachée sous l’apparence fallacieuse des faits donnés.

    La force de cette réponse est de satisfaire en même temps les plus fanatiques et les plus sceptiques. Un des traits remarquables de la nouvelle extrême droite, c’est la place qu’y tiennent les théories conspirationnistes et négationnistes. Celles-ci présentent des aspects délirants, comme la théorie du grand complot international des pédophiles. Mais ce délire n’est en dernier ressort que la forme extrême d’un type de rationalité qui est généralement valorisé dans nos sociétés : celui qui commande de voir en tout fait particulier la conséquence d’un ordre global et de le replacer dans l’enchaînement d’ensemble qui l’explique et qui le montre au final bien différent de ce qu’il semblait être d’abord.

    La possibilité de tout nier ne relève pas du « relativisme ». Elle est une perversion inscrite dans la structure même de notre raison.

    On sait que ce principe d’explication de tout fait par l’ensemble de ses connexions se lit aussi à l’envers : il est toujours possible de nier un fait en invoquant l’absence d’un lien dans la chaîne des conditions qui le rendent possible. C’est ainsi, on le sait, que des intellectuels marxistes radicaux ont nié l’existence des chambres à gaz nazies parce qu’il était impossible de déduire leur nécessité de la logique d’ensemble du système capitaliste. Et aujourd’hui encore des intellectuels subtils ont vu dans le coronavirus une fable inventée par nos gouvernements pour mieux nous contrôler.

    Les théories complotistes et négationnistes relèvent d’une logique qui n’est pas réservée aux esprits simples et aux cerveaux malades. Leurs formes extrêmes témoignent de la part de déraison et de superstition présente au cœur de la forme de rationalité dominante dans nos sociétés et dans les modes de pensée qui en interprètent le fonctionnement. La possibilité de tout nier ne relève pas du « relativisme » mis en cause par les graves esprits qui s’imaginent être les gardiens de l’universalité rationnelle. Elle est une perversion inscrite dans la structure même de notre raison.

    On dira qu’il ne suffit pas d’avoir les armes intellectuelles qui permettent de tout nier. Il faut encore le vouloir. C’est tout à fait juste. Mais il faut bien voir en quoi consiste cette volonté ou plutôt cet affect qui porte à croire ou à ne pas croire.

    Il est peu probable que les soixante-quinze millions d’électeurs qui ont apporté leur suffrage à Trump soient autant de cerveaux faibles convaincus par ses discours et par les fausses informations qu’ils véhiculent. Ils ne croient pas au sens où ils tiendraient pour vrai ce qu’il dit. Ils croient au sens où ils sont heureux d’entendre ce qu’ils entendent : un plaisir qui peut, tous les quatre ou cinq ans, s’exprimer par un bulletin de vote, mais qui s’exprime bien plus simplement tous les jours par un simple like. Et ceux qui colportent les fausses informations ne sont ni des naïfs qui les imaginent vraies ni des cyniques qui les savent fausses. Ce sont simplement des gens qui ont envie que ce soit comme ça, envie de voir, de penser, de sentir et de vivre dans la communauté sensible que tissent ces paroles.

    Comment penser cette communauté et cette envie ? C’est là que guette une autre notion produite par la paresse satisfaite, celle de populisme. Celle-ci n’invoque plus un peuple bon et naïf, mais, à l’inverse, un peuple frustré et envieux, prêt à suivre celui qui sait incarner ses rancœurs et en désigner la cause.

    Trump, nous dit-on volontiers, est le représentant de tous les petits Blancs en détresse et en colère : les laissés-pour-compte des transformation économiques et sociétales, qui ont perdu leur emploi avec la désindustrialisation et leurs repères identitaires avec les nouvelles formes de vie et de culture, ceux qui se sentent abandonnés par les élites politiques lointaines et méprisés par les élites diplômées. La chanson n’est pas nouvelle : c’est déjà ainsi que le chômage servait dans les années 1930 d’explication au nazisme et ressert indéfiniment pour expliquer toute poussée de l’extrême droite dans nos pays. Mais comment croire sérieusement que les soixante-quinze millions d’électeurs de Trump répondent à ce profil de victimes de la crise, du chômage et du déclassement ? Il faut alors renoncer à la seconde planche de salut du confort intellectuel, la seconde figure du peuple traditionnellement chargée du rôle de l’acteur irrationnel : ce peuple frustré et brutal qui fait pendant au peuple bon et naïf.

    Il faut, plus profondément, mettre en question cette forme de rationalité pseudo-savante qui s’attache à faire des formes d’expression politiques du sujet-peuple des traits appartenant à telle ou telle couche sociale en ascension ou en déclin. Le peuple politique n’est pas l’expression d’un peuple sociologique qui lui préexisterait. Il est une création spécifique : le produit d’un certain nombre d’institutions, de procédures, de formes d’action, mais aussi de mots, de phrases, d’images et de représentations qui n’expriment pas les sentiments du peuple mais créent un certain peuple, en lui créant un régime spécifique d’affects.

    La passion à laquelle Trump fait appel n’a rien de mystérieux, c’est la passion de l’inégalité.

    Le peuple de Trump n’est pas l’expression de couches sociales en difficulté et à la recherche d’un protecteur. C’est d’abord le peuple produit par une institution spécifique où beaucoup s’entêtent à voir l’expression suprême de la démocratie : celle qui établit un rapport immédiat et réciproque entre un individu censé incarner le pouvoir de tous et un collectif d’individus censé se reconnaître en lui. C’est ensuite le peuple construit par une forme particulière d’adresse, cette adresse personnalisée permise par les technologies nouvelles de la communication, où le leader parle tous les jours à chacun et à tous, à la fois comme homme public et comme homme privé, utilisant les mêmes formes de communication qui permettent à chacun et à tous de dire quotidiennement ce qu’ils ont dans la tête ou sur le cœur.

    C’est enfin le peuple construit par le système spécifique d’affects que Donald Trump a entretenu à travers ce système de communication : un système d’affects qui n’est destiné à aucune classe particulière et qui ne joue pas sur la frustration mais au contraire sur la satisfaction de sa condition, non pas sur le sentiment de l’inégalité à réparer mais sur celui du privilège à maintenir contre tous ceux qui voudraient y attenter.

    La passion à laquelle Trump fait appel n’a rien de mystérieux, c’est la passion de l’inégalité, celle qui permet également aux riches et aux pauvres de se trouver une multitude d’inférieurs sur lesquels ils doivent à tout prix conserver leur supériorité. Il y a en effet toujours une supériorité à laquelle on peut participer : supériorité des hommes sur les femmes, des femmes blanches sur les femmes de couleur, des travailleurs sur les chômeurs, de ceux qui travaillent dans les métiers d’avenir sur les autres, de ceux qui ont une bonne assurance sur ceux qui dépendent de la solidarité publique, des autochtones sur les migrants, des nationaux sur les étrangers et des citoyens de la nation-mère de la démocratie sur le reste de l’humanité.

    La coprésence, dans le Capitole occupé par les nervis trumpistes, du drapeau des treize États fondateurs et du drapeau du Sud esclavagiste illustre assez bien ce singulier montage qui fait de l’égalité une preuve suprême d’inégalité et de la pursuit of happiness un affect haineux. Mais, pas plus qu’à une couche sociale particulière, cette identification du pouvoir de tous à la collection innombrable des supériorités et des haines n’est assimilable à l’ethos d’une nation particulière. Nous savons le rôle qu’a tenu ici l’opposition entre la France travailleuse et la France assistée, entre ceux qui vont de l’avant et ceux qui restent crispés sur les systèmes de protection sociale archaïques, ou entre les citoyens du pays des Lumières et des droits de l’homme et les populations arriérées et fanatiques qui menacent son intégrité. Et nous pouvons voir tous les jours sur Internet la haine de toute forme d’égalité ressassée jusqu’à plus soif par les commentaires des lecteurs de journaux.

    De même que l’entêtement à nier n’est pas la marque des esprits arriérés mais une variante de la rationalité dominante, la culture de la haine n’est pas le fait de couches sociales déshéritées mais un produit du fonctionnement de nos institutions. Elle est une manière de faire-peuple, une manière de créer un peuple qui appartient à la logique inégalitaire. Il y a près de deux cent ans que le penseur de l’émancipation intellectuelle, Joseph Jacotot, avait montré la façon dont la déraison inégalitaire faisait tourner une société où tout inférieur était à même de se trouver un inférieur et de jouir de sa supériorité sur lui. Il y a seulement un quart de siècle, j’avais, pour mon compte, suggéré que l’identification de la démocratie au consensus produisait, à la place du peuple déclaré archaïque de la division sociale, un peuple bien plus archaïque fondé sur les seuls affects de la haine et de l’exclusion.

    Plutôt qu’au confort de l’indignation ou de la dérision, les événements qui ont marqué la fin de la présidence de Donald Trump devraient nous inciter à un examen un peu plus approfondi des formes de pensée que nous appelons rationnelles et des formes de communauté que nous appelons démocratiques.

    #Capitole #Trump #peuple #complotisme #égalité #passion_de_l'inégalité

  • Decolonizing together. Moving beyond a politics of solidarity toward a practice of decolonization

    Canada’s state and corporate wealth is largely based on subsidies gained from the theft of Indigenous lands and resources. Conquest in Canada was designed to ensure forced displacement of Indigenous peoples from their territories, the destruction of autonomy and self-determination in Indigenous self-governance and the assimilation of Indigenous peoples’ cultures and traditions. Given the devastating cultural, spiritual, economic, linguistic and political impacts of colonialism on Indigenous people in Canada, any serious attempt by non-natives at allying with Indigenous struggles must entail solidarity in the fight against colonization.

    Non-natives must be able to position ourselves as active and integral participants in a decolonization movement for political liberation, social transformation, renewed cultural kinships and the development of an economic system that serves rather than threatens our collective life on this planet. Decolonization is as much a process as a goal. It requires a profound recentring on Indigenous worldviews. Syed Hussan, a Toronto-based activist, states: “Decolonization is a dramatic reimagining of relationships with land, people and the state. Much of this requires study. It requires conversation. It is a practice; it is an unlearning.”

    Indigenous solidarity on its own terms

    A growing number of social movements are recognizing that Indigenous self-determination must become the foundation for all our broader social justice mobilizing. Indigenous peoples in Canada are the most impacted by the pillage of lands, experience disproportionate poverty and homelessness, are overrepresented in statistics of missing and murdered women and are the primary targets of repressive policing and prosecutions in the criminal injustice system. Rather than being treated as a single issue within a laundry list of demands, Indigenous self-determination is increasingly understood as intertwined with struggles against racism, poverty, police violence, war and occupation, violence against women and environmental justice.

    Incorporating Indigenous self-determination into these movements can, however, subordinate and compartmentalize Indigenous struggle within the machinery of existing Leftist narratives. Anarchists point to the antiauthoritarian tendencies within Indigenous communities, environmentalists highlight the connection to land that Indigenous communities have, anti-racists subsume Indigenous people into the broader discourse about systemic oppression in Canada, and women’s organizations point to the relentless violence inflicted on Indigenous women in discussions about patriarchy.

    We have to be cautious not to replicate the Canadian state’s assimilationist model of liberal pluralism, forcing Indigenous identities to fit within our existing groups and narratives. The inherent right to traditional lands and to self-determination is expressed collectively and should not be subsumed within the discourse of individual or human rights. Furthermore, it is imperative to understand that being Indigenous is not just an identity but a way of life, which is intricately connected to Indigenous peoples’ relationship to the land and all its inhabitants. Indigenous struggle cannot simply be accommodated within other struggles; it demands solidarity on its own terms.

    The practice of solidarity

    One of the basic principles of Indigenous solidarity organizing is the notion of taking leadership. According to this principle, non-natives must be accountable and responsive to the experiences, voices, needs and political perspectives of Indigenous people themselves. From an anti-oppression perspective, meaningful support for Indigenous struggles cannot be directed by non-natives. Taking leadership means being humble and honouring front-line voices of resistance as well as offering tangible solidarity as needed and requested. Specifically, this translates to taking initiative for self-education about the specific histories of the lands we reside upon, organizing support with the clear consent and guidance of an Indigenous community or group, building long-term relationships of accountability and never assuming or taking for granted the personal and political trust that non-natives may earn from Indigenous peoples over time.

    In offering support to a specific community in the defence of their land, non-natives should organize with a mandate from the community and an understanding of the parameters of the support being sought. Once these guidelines are established, non-natives should be proactive in offering logistical, fundraising and campaign support. Clear lines of communication must always be maintained, and a commitment should be made for long-term support. This means not just being present for blockades or in moments of crisis, but developing an ongoing commitment to the well-being of Indigenous peoples and communities.

    Organizing in accordance with these principles is not always straightforward. Respecting Indigenous leadership is not the same as doing nothing while waiting around to be told what to do. “I am waiting to be told exactly what to do” should not be an excuse for inaction, and seeking guidance must be weighed against the possibility of further burdening Indigenous people with questions. A willingness to decentre oneself and to learn and act from a place of responsibility rather than guilt are helpful in determining the line between being too interventionist and being paralyzed.

    Cultivating an ethic of responsibility within the Indigenous solidarity movement begins with non-natives understanding ourselves as beneficiaries of the illegal settlement of Indigenous peoples’ land and unjust appropriation of Indigenous peoples’ resources and jurisdiction. When faced with this truth, it is common for activists to get stuck in their feelings of guilt, which I would argue is a state of self-absorption that actually upholds privilege. While guilt is often a sign of a much-needed shift in consciousness, in itself it does nothing to motivate the responsibility necessary to actively dismantle entrenched systems of oppression. In a movement-building round table, long-time Montreal activist Jaggi Singh said: “The only way to escape complicity with settlement is active opposition to it. That only happens in the context of on-the-ground, day-to-day organizing, and creating and cultivating the spaces where we can begin dialogues and discussions as natives and non-natives.”

    Sustained alliance building

    Sustaining a multiplicity of meaningful and diverse relationships with Indigenous peoples is critical in building a non-native movement for Indigenous self-determination. “Solidarity is not the same as support,” says feminist writer bell hooks. “To experience solidarity, we must have a community of interests, shared beliefs and goals around which to unite, to build Sisterhood. Support can be occasional. It can be given and just as easily withdrawn. Solidarity requires sustained, ongoing commitment.”

    Who exactly one takes direction from while building networks of ongoing solidarity can be complicated. As in any community, a diversity of political opinions often exists within Indigenous communities. How do we determine whose leadership to follow and which alliances to build? I take leadership from and offer tangible support to grassroots Indigenous peoples who are exercising traditional governance and customs in the face of state control and bureaucratization, who are seeking redress and reparations for acts of genocide and assimilation, such as residential schools, who are opposing corporate development on their lands. I support those who are pushing back against the oppressions of hetero-patriarchy imposed by settler society, who are struggling against poverty and systemic marginalization in urban areas, who are criticizing unjust land claims and treaty processes and who are affirming their own languages, customs, traditions, creative expression and spiritual practices.

    Alliances with Indigenous communities should be based on shared values, principles and analysis. For example, during the anti-Olympics campaign in 2010, activists chose not to align with the Four Host First Nations, a pro-corporate body created in conjunction with the Vancouver Olympics organizing committee. Instead, we took leadership from and strengthened alliances with land defenders in the Secwepemc and St’át’imc nations and Indigenous people being directly impacted by homelessness and poverty in the Downtown Eastside. In general, however, differences surrounding strategy within a community should be for community members to discuss and resolve. We should be cautious of a persistent dynamic where solidarity activists start to fixate on the internal politics of an oppressed community. Allies should avoid trying to intrude and interfere in struggles within and between communities, which perpetuates the civilizing ideology of the white man’s burden and violates the basic principles of self-determination.

    Building intentional alliances should also avoid devolution into tokenization. Non-natives often choose which Indigenous voices to privilege by defaulting to Indigenous activists they determine to be better known, easier-to-contact or “less hostile.” This selectivity distorts the diversity present in Indigenous communities and can exacerbate tensions and colonially imposed divisions between Indigenous peoples. In opposing the colonialism of the state and settler society, non-natives must recognize our own role in perpetuating colonialism within our solidarity efforts. We can actively counter this by theorizing about and discussing the nuanced issues of solidarity, leadership, strategy and analysis – not in abstraction, but within our real and informed and sustained relationships with Indigenous peoples.

    Decolonizing relationships

    While centring and honouring Indigenous voices and leadership, the obligation for decolonization rests on all of us. In “Building a ‘Canadian’ Decolonization Movement: Fighting the Occupation at ‘Home,’” Nora Burke says: “A decolonisation movement cannot be comprised solely of solidarity and support for Indigenous peoples’ sovereignty and self-determination. If we are in support of self-determination, we too need to be self-determining. It is time to cut the state out of this relationship, and to replace it with a new relationship, one which is mutually negotiated, and premised on a core respect for autonomy and freedom.”

    Being responsible for decolonization can require us to locate ourselves within the context of colonization in complicated ways, often as simultaneously oppressed and complicit. This is true, for example, for racialized migrants in Canada. Within the anticolonial migrant justice movement of No One Is Illegal, we go beyond demanding citizenship rights for racialized migrants as that would lend false legitimacy to a settler state. We challenge the official state discourse of multiculturalism that undermines the autonomy of Indigenous communities by granting and mediating rights through the imposed structures of the state and that seeks to assimilate diversities into a singular Canadian identity. Andrea Smith, Indigenous feminist intellectual, says: “All non-Native peoples are promised the ability to join in the colonial project of settling indigenous lands. In all of these cases, we would check our aspirations against the aspirations of other communities to ensure that our model of liberation does not become the model of oppression for others.” In B.C., immigrants and refugees have participated in several delegations to Indigenous blockades, while Indigenous communities have offered protection and refuge for migrants facing deportation.

    Decolonization is the process whereby we create the conditions in which we want to live and the social relations we wish to have. We have to commit ourselves to supplanting the colonial logic of the state itself. Almost a hundred years ago, German anarchist Gustav Landauer wrote: “The State is a condition, a certain relationship between human beings, a mode of behaviour; we destroy it by contracting other relationships.” Decolonization requires us to exercise our sovereignties differently and to reconfigure our communities based on shared experiences, ideals and visions. Almost all Indigenous formulations of sovereignty – such as the Two Row Wampum agreement of peace, friendship and respect between the Haudenosaunee nations and settlers – are premised on revolutionary notions of respectful coexistence and stewardship of the land, which goes far beyond any Western liberal democratic ideal.

    I have been encouraged to think of human interconnectedness and kinship in building alliances with Indigenous communities. Black-Cherokee writer Zainab Amadahy uses the term “relationship framework” to describe how our activism should be grounded. “Understanding the world through a Relationship Framework … we don’t see ourselves, our communities, or our species as inherently superior to any other, but rather see our roles and responsibilities to each other as inherent to enjoying our life experiences,” says Amadahy. From Turtle Island to Palestine, striving toward decolonization and walking together toward transformation requires us to challenge a dehumanizing social organization that perpetuates our isolation from each other and normalizes a lack of responsibility to one another and the Earth.

    This is an altered and condensed version of a chapter from the 2012 forthcoming book Organize! Building From the Local for Global Justice, edited by Aziz Choudry, Jill Hanley and Eric Shragge.

    https://briarpatchmagazine.com/articles/view/decolonizing-together
    #décolonial #décolonization #solidarité #Canada #peuples_autochtones #transformation_sociale #désapprendre #conversation #justice_sociale #droits_humains #responsabilité

    ping @isskein @karine4 @cede

  • #Bruno_Manser : Fasten für den Regenwald - Jeûner pour la forêt pluviale

    https://www.youtube.com/watch?v=YAqKve4HA6U

    Au printemps 1993, le défenseur des forêts pluviales Bruno Manser mettait au défi le gouvernement suisse. Par sa grève de la faim de 60 jours devant le Palais fédéral, il voulait pousser nos élus à voter un arrêt des importations de bois tropical de #Malaisie. Il avait notamment reçu le soutien de Ruth Dreifuss, fraîchement élue au Conseil fédéral. Dans le court métrage « Bruno Manser - Jeûner pour la forêt pluviale » (24 min, 2017) de Clara Puhlmann et Roman Stocker, les protagonistes d’alors s’expriment pour la première fois sur leur rencontre avec Bruno lors de cette action de protestation légendaire.

    Livre
    https://librairie-quilombo.org/bruno-manser-la-voix-de-la-foret

    Bruno Manser, la voix de la forêt
    de Ruedi Suter, Black-star
    #écologie
    2020 | 552 pages | 16,00 €

    En 1984, Bruno Manser, jeune suisse opposé à la société industrielle, découvre son paradis perdu : la forêt pluviale de Bornéo et ses habitants, le peuple Penan avec lequel il vivra pendant 6 ans. Face aux tronçonneuses et aux bulldozers des compagnies forestières qui déboisent ce territoire, Manser se lance dans l’activisme et consacre sa vie à la défense de la forêt tropicale et les droits des peuples indigènes. Disparu au cours de son dernier voyage au Sarawak en mai 2000, il est officiellement disparu et présumé mort en 2005...
    Ce livre retrace la vie de ce personnage étonnant et hors-norme devenu un héros malgré lui. C’est également un document d’histoire contemporaine sur la génération gâtée du baby boom avec ses espoirs et ses illusions. L’intégralité des bénéfices de ce livre sera reversée au Bruno Manser Fonds.

    #activistes
    #écologiste
    #bois_exotique
    #forêt
    #déforestation
    #peuples_autochtones

  • Convocation à la Cinquième Assemblée nationale
    du Congrès national indigène

    CNI, EZLN

    https://lavoiedujaguar.net/Convocation-a-la-Cinquieme-Assemblee-nationale-du-Congres-national-i

    Nous, peuples, nations, tribus et quartiers originaires qui constituons le Congrès national indigène, le Conseil indigène de gouvernement et l’Armée zapatiste de libération nationale, alors que nous nous confrontons à la maladie de notre Mère Terre qui s’est traduite en une grave pandémie frappant la vie et l’économie de nos communautés et le monde entier, nous nous faisons entendre dans la voix des peuples originaires qui crient depuis les géographies où ils luttent et résistent contre la guerre capitaliste visant à l’appropriation des territoires indigènes et paysans par d’agressives politiques d’extraction d’un bout à l’autre de la géographie nationale, par des mégaprojets de mort appelés Couloir interocéanique dans les États d’Oaxaca et de Veracruz, Projet intégral Morelos dans les États de Morelos, Puebla et Tlaxcala, Train maya dans les États du sud-est du Mexique ou Aéroport international de Mexico dans le centre du pays, par la mise en œuvre d’un ensemble de politiques et de mécanismes pour la continuation du « libre commerce » subordonné aux États-Unis et au Canada, pour contenir la migration et pour empêcher ou affaiblir l’organisation et la résistance de nos peuples en supplantant les autorités traditionnelles et en réalisant des simulacres de consultation indigène.

    Il s’agit de politiques et de mégaprojets impulsés par le gouvernement néolibéral de la Quatrième Transformation au service des grands capitaux mondiaux contre l’organisation autonome de nos peuples (...)

    #Mexique #peuples_originaires #EZLN #convocation #résistance #mégaprojets #militarisation