• L’inacceptable stratégie israélienne du chaos à Gaza
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/03/01/l-inacceptable-strategie-israelienne-du-chaos-a-gaza_6219469_3232.html

    L’inacceptable stratégie israélienne du chaos à Gaza
    Éditorial

    Le Monde

    Les dizaines de morts lors d’une distribution d’aide alimentaire ne doivent pas être considéré comme un incident isolé. Elles sont la conséquence du broyage méthodique de l’enclave, transformée par une armée en roue libre en champ de ruines au prix d’un terrible bilan humain.

    Chaque jour qui passe à Gaza en révèle autant sur le calvaire enduré par les civils palestiniens que sur ce qu’est devenu Israël. Le 29 février, le jour même où le nombre de Palestiniens tués a dépassé le chiffre effarant de 30 000 personnes, selon une estimation de ce qui reste des services de santé contrôlés par le Hamas, une nouvelle tragédie s’est ajoutée aux horreurs de la guerre lancée en riposte aux massacres de civils israéliens perpétrés par la milice islamiste le 7 octobre 2023.

    Un convoi d’aide alimentaire a été pris d’assaut par des civils privés de tout près de la ville de Gaza, à proximité de positions israéliennes. Cette émeute de la faim et la bousculade qu’elle a déclenchée ont entraîné des tirs israéliens que l’armée a reconnus. Des dizaines de Palestiniens sont morts. Il s’agit de la conséquence des obstacles opposés par Israël à l’acheminement d’une aide devenue vitale, qui poussent inexorablement ce territoire surpeuplé vers une famine fabriquée de toutes pièces.

    Ce drame ne doit pas être considéré comme un incident isolé. Il est au contraire le révélateur de ce que l’Etat hébreu entend faire de Gaza après des combats auxquels il n’a d’ailleurs fixé pour l’instant aucun terme en dépit de l’absence de résultats concernant leur double objectif : la libération des otages israéliens kidnappés le 7 octobre et l’éradication totale du Hamas.
    Refus obstiné

    Après le broyage méthodique de l’étroite bande de terre, transformée par une armée en roue libre en champ de ruines au prix d’un terrible bilan humain, ce projet passe désormais par la destruction de la moindre forme d’administration. Il ne s’agit pas seulement de celle du Hamas. La tentative de mise à mort de l’UNRWA, l’agence onusienne chargée des réfugiés palestiniens dont le travail est crucial à Gaza, s’inscrit dans cette perspective.
    Écouter aussi Crise à l’UNRWA : pourquoi l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens est dans la tourmente

    Ce dessein israélien est confirmé par le refus obstiné du premier ministre, Benyamin Nétanyahou, de permettre le retour d’une Autorité palestinienne « revitalisée » selon le souhait du président des Etats-Unis, Joe Biden, pour supplanter le Hamas. Israël veut que règne le chaos. Le convoi pris d’assaut le 29 février n’avait d’ailleurs pas été organisé en coordination avec les agences onusiennes encore présentes sur place.

    Les alliés de l’Etat hébreu, à commencer par les Etats-Unis qui arment son bras sans s’émouvoir des crimes de guerre qu’ils permettent, comme les Européens, ont le choix. Ils peuvent s’accommoder par faiblesse de cette stratégie qui vise un retour, en bien pire, à la situation qui prévalait avant le 7 octobre 2023, soit l’étranglement de la bande de Gaza par un blocus terrestre et maritime impitoyable. Ils en seront de fait les complices s’ils continuent de financer sans rien exiger en retour la survie désormais en question de ce territoire, comme l’apparence de statu quo qui prévaut dans une Cisjordanie gangrenée par la colonisation israélienne.

    Ils peuvent au contraire décider d’instaurer le début d’un rapport de force s’ils sont convaincus que la protection des civils sur une terre pour laquelle Israël ne peut se prévaloir d’aucun droit reconnu internationalement est le préalable à la moindre perspective politique, refusée par ailleurs obstinément par Benyamin Nétanyahou. Il s’agit d’un choix difficile, surtout après des années de lâche désintérêt, mais il n’y a pas d’alternative à la honte.

    Se déciderait-on à se bouger un peu ?

  • Julien Gossa : « [#VeilleESR] 904 M€ de crédits supprimés pour la MIRES (Mission Interministérielle Recherche et Enseignement Supérieur) www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORF... » — Bluesky
    https://bsky.app
    https://bsky.app/profile/michelbessiere.cpesr.fr/post/3klym4gm7cs2d

    Plus de 20% des annulations de crédit (2,2Md€) portent sur le programme Écologie, développement et mobilité durables.

    500M€ d’annulations portent sur les dépenses de personnel de l’enseignement scolaire.

    Tout un programme politique.

    Les 15 programmes les plus touchés.

    Le programme 172 (Recherche = CNRS, etc.) arrive en 6e position avec 383M€ annulés.

    Commentaire de Michel Bessière
    https://bsky.app/profile/michelbessiere.cpesr.fr/post/3klym4gm7cs2d

    Dormez braves gens ac la LPR plein de moyens et on va atteindre 3% du PIB pour la recherche
    – 80M€ sur pgm 150 (enseignement supérieur et recherche universitaire)
    – 383M€ sur pgm 172 (recherche)
    – 125M€ sur pgm 231 (vie étudiante)
    – 192M€ sur pgm 193 (recherche spatiale)

  • https://bsky.app/profile/lonestartallboi.bsky.social/post/3kiib4qnjt324

    20 years ago we were suing teenagers for millions of dollars because they were torrenting a single Metallica album and now billionaires are demanding the free right to every work in history, so that they can re-sell it.

    The law only ever serves capital.

    The Guardian (World)
    https://bsky.app/profile/guardian-world-rss.bsky.social/post/3kihz6ainqr2c

    ‘Impossible’ to create AI tools like ChatGPT without copyrighted material, OpenAI says

    • Alors dans le même temps, j’ai vraiment l’impression que cette façon systématique d’aborder les LLMs et l’IA sous l’angle exclusif des droits d’auteur, ça permet de faire totalement accepter une version très restrictive des droits d’auteur aux jeunes générations.

      Ce qui fait qu’ici, l’opposition entre Metallica qui poursuivait des ados (c’est mal) et les ayants-droits qui poursuivent OpenAI (c’est bien), je la trouve largement factice.

    • @monolecte : quel rapport avec Matzneff ?

      Si c’est rapport à « des ados » : c’est une image. C’est en poursuivant la startup Napster que la RIAA, Metallica, Dr. Dre… ont fait fermer le réseau d’échange. Et Sean Parker, ce n’est pas exactement « un ado ».

      Pour être clair : je considère que c’était « mal » à l’époque, parce que ça véhiculait déjà une vision ultra-restrictive et merdique de la propriété intellectuelle, qui s’est tellement bien imposée depuis qu’on arrive à banaliser cette même version ultra-restrictive de la propriété intellectuelle, désormais, pour attaquer les LLMs. (Ici, l’expression « the free right to every work in history » est censée te scandaliser.)

      Aujourd’hui tu discutes avec des jeunes adultes, grosso modo ils ont intégré cette lecture de la propriété intellectuelle, et face aux IA ils n’ont pas un discours « néo-luddite », juste ils te causent de droits d’auteurs, et il faudrait pleurer pour Marvel et Star Wars (que, d’ailleurs, les jeunes appellent désormais par la terrifiante dénomination « licence » – de notre temps Star Wars on appelait ça « des films », maintenant c’est « une licence », et en anglais « an IP »).

      Dit autrement : on en est arrivé au stade où il semble naturel de croire que défendre la vision la plus restrictive des droits d’auteurs patrimoniaux, ça revient à défendre « les auteur·ices ». Défendre la « propriété intellectuelle » de Disney, Marvel et des maisons de disque, ça reviendrait à te défendre, toi, jeune créateur·ice…

    • Le point de vue énoncé est intéressant en ce qu’il confirme un autre champ de bataille de l’IA, celui de la propriété intellectuelle et des ayants droits. Pour ce qui est de la partie morale, à savoir, est-ce que c’est bien ou mal, on est bien d’accord que ça ne fait pas avancer le schmilblick, les #ayants_tous_les_droits sont toujours aux manettes bien qu’ils puissent donner l’impression d’avoir des intérêts divergents :
      – droit de moissonner toutes les données, partout, tout le temps, et le RGPD n’est plus que le lointain souvenir d’une illusion perdue
      – droit de moissonner toutes les créations, partout, tout le temps, et les consommateurs sont priés de passer au tiroir caisse, même quand plus aucun service n’est rendu par ceux qui se présentent en tant que producteurs de contenus, du fait d’une rareté perpétuellement régénérée ex-nihilo (à moins que ce soit ex-abrupto).

    • – droit de moissonner toutes les données, partout, tout le temps, et le RGPD n’est plus que le lointain souvenir d’une illusion perdue

      Oui mais on n’a pas attendu les LLM’s pour que toutes les données soient moissonnées. (Je suppose que tu ne parles que de moissonner les données personnelles, rapport au RGPD. Parce que sinon, moissonner les données disponibles publiquement sur le Web, même sous droits d’auteur, c’est le principe même des moteurs de recherche).

      Mais là encore, se focaliser sur les « droits d’auteur » fait qu’on passe de l’essentiel du problème. Parce que le danger « nouveau » des IA là-dedans, c’est pas les droits d’auteur sur nos propres données : c’est le fait que le croisement de données devient dangereusement efficace. Et que les premiers à mettre en place des IA qui croisent les données, ce sont nos propres gouvernements « démocratiques », à chaque fois pour d’excellentes raisons « non-commerciales » (notre « sécurité », ainsi que la lutte contre les méchants fainéants qui profitent de nos largesses sociales…). En se focalisant sur la question de la propriété des données, autant fusionner la CNIL avec l’INPI… (ça fait belle lurette que le CSA, l’Arcom et toutes les vélléités de « régulation », c’est avant tout destiné à protéger la gourmandise des gros « ayant-droits »).

      À la rigueur, j’aurais même tendance qu’on réintroduit la question des droits d’auteur dans cette histoire de moisson des données, ici, parce que la promesse du Web 3, qui promettait qu’on allait ouvertement et volontairement monétiser nos données personnelles (youpi !), ben c’est en train de crever (youpi !).

      Même plus largement, le Web 3 fantasmait sur des micro-paiements sur absolument tous les niveaux de droits d’auteurs, avec NFTs à tous les étages.

      – droit de moissonner toutes les créations, partout, tout le temps, et les consommateurs sont priés de passer au tiroir caisse, même quand plus aucun service n’est rendu par ceux qui se présentent en tant que producteurs de contenus, du fait d’une rareté perpétuellement régénérée ex-nihilo.

      Et à nouveau : traiter ça sous l’angle de la propriété intellectuelle, c’est pas idéal. Là on précise « les consommateurs sont priés de passer au tiroir caisse », sauf que Stable Diffusion ça s’installe gratuitement en local.

      Et sinon, « moissonner toutes les créations », pour les mettre à disposition du plus grand nombre, quitte à faire payer ce service, c’est un peu l’idéal d’une médiathèque ou d’un musée. Si on attaque ça avec une vision purement « droits d’auteurs », en se scandalisant du « free right to every work in history », je trouve ça très problématique.

    • Oui mais on n’a pas attendu les LLM’s pour que toutes les données soient moissonnées.

      Oui, mais. On a gravi quelques échelons ces derniers mois, où on ne prend même plus la peine de masquer les dark patterns qui font que tout est moissoné sans en avoir l’air.

      J’évoque en particulier le nouvel Outlook de Microsoft qui détourne ton flux de messagerie indépendante sur ses serveurs, sans même te l’expliquer d’une quelconque façon, avec à peine un message d’alerte t’indiquant qu’il partage tes informations avec 1500 tiers.

      Les CGU de tous les hébergeurs de fichiers les uns après les autres, qui évoluent subrepticement, et que tu découvres que tes données entraînent des IA dont tu n’as aucune idée de qui quoi quand.

      Jusqu’alors, tu savais qu’en étant hébergé chez les GAFAM, tes données pouvaient être exploitées, mais qu’en utilisant des outils indépendants, tu avais une chance d’être épargné. Mais désormais, les GAFAM font le nécessaire pour aller moissonner tes données, même si tu n’es pas chez eux. Gmail le faisait depuis longtemps, et à ta propre initiative, en ajoutant les coordonnées de tes comptes de messagerie dans ton compte Gmail pour tous les relever en un seul endroit. Désormais, Microsoft le fait, sans te l’annoncer vraiment et depuis un outil installé par défaut sur ton Windows.

      Tu évoques les gouvernements. Qu’on l’apprécie ou pas, ma foi, pourquoi pas. Cela peut faire partie des conditions d’une sécurité collective acceptée. Bien qu’on ne soit pas dupe de la porosité potentielle en matière d’intelligence économique par exemple.

      Je voulais donc juste dire qu’avec la ruée vers l’IA, les digues supposément et laborieusement mises en œuvre pour protéger nos données ont sauté à un point que personne n’avait imaginé, à part peut-être toujours le même Orwell, à la limite. Car quand Microsoft décide de détourner nos emails, le message c’est : l’objectif n’est pas de vous rendre un meilleur service, l’objectif est de lire vos emails.

    • Oui, je pense qu’on est d’accord. Juste ce n’est pas une question de droits d’auteurs (thème du message initial), quand je vois tous les messages qui hurlent au viol des droits d’auteur via les LLMs, ou quand OpenAI dit qu’il ne peut pas fonctionner sans moissonner des œuvres encore sous copyright, ça n’est jamais au sujet de tes mails ni du croisement des données par les gouvernements.

  • Laurent Potelle (bsky)
    https://bsky.app/profile/laurentpotelle.bsky.social/post/3kfszghz3pc2y

    La police passe son salon au peigne fin ?

    edit je viens de piger que c’est pour feinter les keufs qu’actuellement tant de coiffeurs s’annoncent aussi barbiers, mais je pas sûr à 100%, ça me mélange comme on trouve la coke : coupée à fond.
    #Paris