Sombre

“Only the mob and the elite can be attracted by the momentum of totalitarianism itself. The masses have to be won by propaganda.” (Hannah Arendt) IN GIRUM IMUS NOCTE ECCE ET CONSUMIMUR IGNI

  • Léna Situations, Squeezie, Hugo Décrypte : comment ces créateurs de contenu bousculent l’information traditionnelle
    https://theconversation.com/lena-situations-squeezie-hugo-decrypte-comment-ces-createurs-de-con

    Par Anne Cordier

    Ils et elles s’appellent Squeezie, Mcfly et Carlito, Léna Situations ou encore Mister Geopolitix. Ils cherchent à créer des contenus attractifs pour les communautés qui les suivent et leurs sujets sont variés, du développement personnel à l’actualité. On les appelle des « créateurs de contenu ». Une qualification qui vise à distinguer des « influenceurs » qui, sur les réseaux sociaux cherchent à influencer les habitudes de consommation des individus en accord avec des marques dont ils se font le relais.

    La distinction est de taille, car elle incite à analyser avec finesse la diversité du paysage auquel sont confrontés les publics en ligne. Elle est aussi de taille car l’amalgame trop souvent effectué entre ces deux types de figures nuit à la compréhension des représentations et des pratiques informationnelles des jeunes, et donc à une prise en charge éducative tout à fait pertinente.

    De fait, en éducation, la focale adoptée est souvent centrée sur les influenceurs et le brouillage entre information et publicité. Or les créateurs de contenu occupent une place de choix dans l’écosystème informationnel des adolescents. Une exploration de leurs pratiques d’information, loin des préjugés et conclusions hâtives, apporte des clés de compréhension et d’action pour développer une éducation aux médias et à l’information (EMI) intégrant ces figures et leurs contenus dans les apprentissages informationnels.

    Contrairement aux discours répandus présentant la jeunesse comme soumise à ses affects et peu capable de rationalité particulièrement sur les réseaux sociaux numériques, cette étude montre qu’apprécier les publications des créateurs de contenu ne signifie pas leur faire confiance.

    D’une part, les adolescents distinguent nettement les créateurs de contenu – qu’ils appellent alors souvent « influenceurs » – qui diffusent du divertissement et du témoignage (comme Squeezie, cité par tous comme référence à propos des jeux vidéo, ou Lena Situations, que les jeunes filles apprécient pour ses publications sur la mode) – et ceux qui produisent du contenu informationnel plus sérieux à leurs yeux (comme Mister Géopolitix ou Jemenbatsleclito, compte de la créatrice féministe Camille Aumont Carnel).

    Au sein de ce paysage foisonnant, une figure d’autorité majeure tire son épingle du jeu : Hugo Décrypte. En février 2024, sur 52 élèves de Terminale, 38 utilisent Hugo Décrypte pour s’informer. C’est la ressource informationnelle qui remporte les suffrages et en termes de plaisir ressenti quand on la consulte et en termes de confiance attribuée (95 % attribuent la note minimale de 8 sur 10 à Hugo Décrypte sur les deux plans). Sa présence en ligne massive – YouTube, TikTok, Instagram, Twitch, WhatsApp… – ainsi que la multiplicité des formats médiatiques mobilisés explique cette puissance d’impact. Mais, là encore, les lycéens identifient dans les productions des critères de crédibilité qui les érigent en ressources informationnelles de référence, comme le raconte Vasco :

    « Hugo Décrypte, il est presque un journaliste, non ? […] Il cite ses sources à chaque fois, il explique comment on peut affirmer telle ou telle chose, on voit bien que ses sujets sont travaillés, il se lève pas le matin en mode “Salut la Commu ! J’ai rien à vous dire mais j’vais quand même faire un vidéo !” »

    Une éducation aux médias et à l’information qui intègre les ressources produites par les créateurs de contenu, c’est aussi une éducation qui contribue à la distanciation critique lorsqu’il s’agit de faire prendre conscience aux adolescents des intérêts, économiques et/ou politiques, que certains créateurs de contenu défendent. Il s’agit certes d’identifier les créateurs de contenu dont les productions sont problématiques pour le développement de connaissances dans des domaines aussi cruciaux que la santé, le climat ou l’alimentation, mais aussi ceux dont les publications sont dignes de confiance.

    Une éducation aux médias et à l’information qui intègre les ressources produites par les créateurs de contenu, c’est enfin une éducation respectueuse des espaces informationnels en général, précise dans son appréhension des sources, et qui évite les généralisations erronées : « C’est pas parce que c’est sur YouTube que c’est pas légitime. Je trouve ça fou qu’on puisse, en tant qu’enseignants ou médiateurs, confondre le canal et la source ! », s’emporte ce professeur documentaliste qui ajoute trouver « aberrant de ne pas proposer ce type de ressources à (ses) élèves en 2023-2024 ».

    Car oui, les pratiques informationnelles des adolescents sont riches et éminemment sérieuses. C’est pourquoi nous nous devons de proposer une éducation aux médias et à l’information qui soit, dans toutes ses sphères de déploiement (école, famille, tiers lieux…), digne de cette complexité, attachée à « faire reliance », et les prenne résolument au sérieux.

    #Anne_Cordier #Education_Médias_information #YouTube #Créateurs_contenu

  • « Eloge du bug », l’essai de Marcello Vitali-Rosati qui fait des plantages informatiques une occasion de nous libérer
    https://www.nouvelobs.com/bibliobs/20240514.OBS88362/les-bugs-informatiques-et-socrate-ont-quelque-chose-en-commun-mais-quoi.h

    Car derrière cette idée que nos outils informatiques doivent avant tout fonctionner, être simples et intuitifs, se cache un projet : nous éviter de réfléchir et nous rendre productifs. Le chercheur le montre en remontant l’histoire de certains services que nous utilisons chaque jour. Ainsi des logiciels de traitement de texte qui, parce qu’ils ont été créés pour la communication entrepreneuriale et administrative, portent en eux une idée très formatée, et très restreinte, de ce que c’est qu’écrire. Mais Vitali-Rosati a observé un basculement plus récent : quand, avec les confinements dus au Covid, nous nous sommes jetés sur des outils juste parce qu’ils marchaient bien, sans nous soucier de la manière dont ils obligeaient à reconfigurer des activités aussi centrales que la transmission du savoir.

    #Bug #Informatique_fonctionnelle

  • New Study: Canada’s “Super Pig” Invasion Likely to Spread into Northern U.S. https://www.fieldandstream.com/conservation/wild-pig-habitat-connectivity-study

    The study is the culmination of years of research on Canada’s wild pig problem. Wild boars were brought to Great White North in the 1980s and 90s for meat and high-fence operations. Some people crossed them with domestic pigs to create hybrids that Dr. Ryan Brook, a professor at the University of Saskatchewan and co-author of the recent study, termed “super pigs,” which could survive in cold climates. In the early 2000s, the market for those pigs fell out, and many farmers released them into the wild.

    “In 2010, we started to map these free-ranging wild pigs in Canada. We documented an exponential and completely out of control spread of them,” Brook tells Field & Stream. “Then, the next obvious question was: what’s likely to happen next? Where are they likely to go?”

  • BALLAST • Pour un alpinisme libertaire
    https://www.revue-ballast.fr/pour-un-alpinisme-libertaire

    Premier de cordée : l’expression est connue et recouvre plusieurs dimensions. C’est le titre d’un roman du guide de haute-montagne et écrivain Roger Frison-Roche qu’on retrouve fréquemment dans une boîte à livre ou chez un marchand d’occasion. C’est devenu plus récemment, pour un président qui ne connaît rien à l’éthique de la montagne, la métaphore d’un illusoire ruissellement économique. C’est enfin et surtout une expression dévoyée : la cordée, selon le correcteur, syndicaliste et grimpeur Guillaume Goutte, est moins le support de l’exploit dudit premier de cordée qu’un acte collectif de solidarité. Dans cet extrait d’Alpinisme & anarchisme, récemment paru aux éditions Nada et que nous publions, il explore l’hypothèse selon laquelle l’anarchisme trouverait une de ses traductions pratiques dans l’alpinisme.
    [...]
    Dans un monde où le libé­ra­lisme génère l’isolement ou brasse des formes de socia­bi­li­té pauvres et sou­vent illu­soires, la cor­dée fait rêver. Si elle génère sa part de fan­tasmes, il n’en reste pas moins qu’elle repose sur un cer­tain nombre de valeurs qui résonnent — et rai­sonnent — avec celles por­tées par l’anarchisme, et qui expliquent sans doute pour­quoi autant de liber­taires fré­quentent les hau­teurs, corde nouée au bau­drier. La cor­dée repose sur au moins trois valeurs essen­tielles et évi­dentes : la soli­da­ri­té, la res­pon­sa­bi­li­té et l’autonomie.

    La soli­da­ri­té. Elle est incon­tour­nable : s’encorder, c’est remettre son des­tin, du moins sa sécu­ri­té, dans les mains de l’autre, et vice ver­sa. C’est accor­der sa confiance et accep­ter celle de l’autre : en nouant la corde à son bau­drier, on signe, en quelque sorte, un contrat d’assistance mutuelle.

    La référence de l’ouvrage : https://www.nada-editions.fr/produit/alpinisme-anarchisme

    #anarchisme #alpinisme

  • AUTISME et TRANSIDENTITE
    https://www.youtube.com/watch?v=5V2u-gpXE9I

    Le milieu de l’autisme est frappé depuis quelques années par un étrange phénomène : de plus en plus de jeunes femmes diagnostiquées TSA (Trouble du Spectre de l’Autisme) ou à suspicion de l’être, revendiquent une « identité transgenre » et entament une démarche de transition vers le « genre » masculin. Des garçons autistes font le chemin en sens inverse. Les associations dédiées au TSA sont désormais investies par des personnes transidentifiées au comportement extrêmement prosélyte. Selon les études, de 15 à 20% des jeunes en désir de transition seraient dans le spectre de l’autisme. Il étaient inexistants il y dix ans. La vague est telle que ce chiffre pourrait être largement sous estimé, a tel point qu’un certain nombre de professionnels (psychologues et psychiatres) abandonnent le terrain de l’accompagnement de l’autisme pour se consacrer exclusivement au nouveau marché de la transidentité. Sur ce sujet, jusqu’à présent, seules les revendications transidentitaires ont été entendues. Pour la première fois, trois femmes vont s’exprimer avec un discours critique beaucoup plus nuancé : Danielle est TSA et désisteuse, Pamela est psychologue TCCn elle accueille dans sa patientèle des personnes TSA et en parcours de transition, Magali est TSA et co fondatrice de l’association PAARI « Personnes Autistes pour une Autodétermination Responsable et Innovante ». Cette interview croisée a été réalisée, animée et montée par Sophie Robert.

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    Je m’étonne que personne n’y évoque ceci ;
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    Selon l’association francophone des femmes autistes
    9 femmes autistes sur 10 victimes de violences sexuelles : et tout le monde s’en fout ?
    https://femmesautistesfrancophones.com/2022/05/18/femmes-autistes-violences-sexuelles

    Extrait de l’étude française publiée dans la revue scientifique Frontiers in behavioral neuroscience le 27 avril 2022

    Nous déplorons le peu de relais médiatique à la sortie de cette étude française. Certains sites ont repris les grandes lignes de l’étude mais sans creuser le sujet, sans parler des mécanismes des violences, ni des conséquences psychotraumatiques, sans parler de l’urgence d’accompagnement ou de soins, sans remettre en question ni le système institutionnel médico-social, ni les familles, ni l’école, encore moins la société ou son incapacité à inclure et protéger les plus vulnérables.

    Quand même des chiffres démontrent l’ampleur du désastre, il semblerait que cela ne suffise pas…

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    • Evidence That Nine Autistic Women Out of Ten Have Been Victims of Sexual Violence
      https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fnbeh.2022.852203/full

      Background: Research indicates that sexual violence affects about 30% of women in the general population and between two to three times as much for autistic women.

      Materials and Methods: We investigated prevalence of sexual abuse, autistic traits and a range of symptoms, using an online survey addressed to the women of the French autistic community (n = 225). We assessed victimization through an open question and through a specific questionnaire, derived from the Sexual Experiences Survey-Short Form Victimization.

      Results: Both case identification methods yielded high figures: 68.9% victimization (open question) compared to 88.4% (standardized questionnaire). Two thirds of the victims were very young when they were first assaulted: among 199 victims, 135 were aged 18 or below and 112 participants were aged 15 or below. 75% of participants included in our study reported several aggressions. Analyses indicate that primo-victimization was highly correlated to revictimization and that being young increased that risk. Young victims were also at higher risk of developing post-traumatic stress disorder. A third of the victims reported the assault. 25% of those were able to file a complaint (n = 12) and/or receive care (n = 13). For the remainder 75%, reporting did not lead to action.

      Discussion: Those findings indicate a very large proportion of victims of sexual assault among autistic women, consistently with previous research. The World Health Organization states unambiguously that sexual violence is systemic and that vulnerable individuals are preferably targeted by offenders. We therefore postulate that it would be erroneous to consider that victimization of autistic women is mainly due to autism. On the contrary, autism seems to be just a vulnerability factor. Some authors propose that educating potential victims to better protect themselves would help preventing abuse. We reviewed this proposition in the light of our results and found it to be impossible to apply since more than half of the victims were below or at the age of consent. Literature about sexual violence is discussed. Large-scale prevention programs proposed by World Health Organization and the Center for Disease Control aim at cultural changes in order to diminish gender inequality, that they identify as the very root of sexual violence.

  • خطة عربية - أميركية لـ« اليوم التالي » : عودة السلطة إلى غزة... وتطبيع سعودي - إسرائيلي
    https://al-akhbar.com/Palestine/382069

    Les idées des pro-occidentaux pour l’après-guerre à Gaza. (J’aime beaucoup la photo, qui vient apparemment du Département d’Etat US ! #clichés_arabes)

    أما بالنسبة إلى أهداف المرحلة الثانية، فهي التي تهمّ الأميركيين بشكل خاص، والتي تتساوق مع رؤيتهم المعلنة لـ«الحل السياسي» للصراع الفلسطيني - الإسرائيلي. كما أن فيها ما كان يسعى الأميركيون إلى تحقيقه قبل الحرب، ولا يزالون يصرّون عليه، وإن باتت أثمانه أكبر وتعقيداته أصعب، وهو اتفاقية التطبيع بين دولة الاحتلال والسعودية. وترى الإدارة الأميركية الحالية، أن إنهاء الحرب وتحقيق اتفاق تطبيع سيكونان بمثابة مكسب استراتيجي لواشنطن، وذخر انتخابيّ كبير، هو أمسّ ما يحتاج إليه بايدن في حملته الانتخابية. كذلك، حاولت الإدارة، خلال المرحلة الماضية، إقناع الحكومة الإسرائيلية بأن تطبيعاً مع السعودية سيكون «جائزة ترضية» مناسبة لها، مقابل فشلها في تحقيق أهداف الحرب، وهو ما سيتيح لها تحمّل عبء الهزيمة أمام الجمهور. وبالتالي، قامت المرحلة الثانية على أساسين - يُفترض أنهما متلازمان -، هما إطلاق عملية التطبيع، وتفعيل مسار المفاوضات في إطار «حلّ الدولتين». وبحسب الوثيقة، فإن أهداف المرحلة الثانية، هي:
    1) إطلاق عملية السلام بما في ذلك (التطبيع) مع السعودية.
    2) إعادة تأهيل وإعمار غزة.
    3) العودة إلى مفاوضات الوضع النهائي (قضايا الوضع النهائي وهي: اللاجئون، القدس، المستوطنات والدولة).
    4) تنشيط «منظمة التحرير الفلسطينية» والمصالحة الفلسطينية الداخلية، بما في ذلك نزع السلاح والتسريح وإعادة الإدماج ودمج «حماس».
    وبالنسبة إلى البند الرابع والأخير في المرحلة الثانية، فهو يقضي بشكل واضح لا لبس فيه، بوجوب حلّ حركة «حماس»، بجناحيها السياسي والعسكري، واستبدال حكمها في قطاع غزة بحكم السلطة الفلسطينية، والعمل على دمج جسمها السياسي في «منظمة التحرير الفلسطينية»، وحلّ الجناح العسكري ودمج عناصره ضمن موظّفي السلطة في القطاع. وهذا الإجراء الذي ورد في الوثيقة باللغة الإنكليزية (DDR)، ورد أيضاً في محاضر الاجتماعات التحضيرية لـ«اتفاقية أوسلو - 1993»، بين «منظمة التحرير» والعدو، حيث جرى الاتفاق على تطبيقه في الضفة الغربية بشكل خاص، عبر حلّ الأجنحة العسكرية للفصائل، وخصوصاً حركة «فتح»، ودمج العناصر المسلحين (سابقاً) ضمن الأجهزة الأمنية الرسمية، وإخضاعهم لبرامج تخوّلهم ما يُسمى «الاندماج في المجتمع» والمساهمة في «عملية السلام».

  • En rapport avec les discussions suivantes,
    https://seenthis.net/messages/1054387
    https://seenthis.net/messages/1054365
    les Castelgontérien·nes (ou Castrogontérien·nes) vont bientôt expérimenter la #privatisation_de_l'espace_public :

    https://www.chateaugontiersurmayenne.fr/relais-de-la-flamme-le-29-mai
    Circulation et stationnement modifiés

    Afin d’offrir de bonnes conditions de sécurité aux spectateurs, des modalités particulières de stationnement, circulation et accessibilité du centre-ville sont mises en œuvre.

    Dès la veille, mardi 28 mai à 14h jusqu’au jour J à 12h, il sera interdit de stationner dans les rues où circulera la flamme olympique ainsi que dans les zones aux abords immédiats du circuit (voies indiquées en noir sur le plan). Attention, certains parkings situés en centre-ville ne seront pas accessibles durant cette période (parkings indiqués en noir).
    Le 29 mai, dès 8h15, il sera interdit de circuler en véhicule dans les rues où passera la flamme olympique ainsi que dans les zones aux abords immédiats du circuit (voies indiquées en rouge sur le plan). L’interdiction est valable jusqu’à 12h.
    De plus, la circulation fluviale sur la Mayenne est interdite sur l’ensemble di bief entre les écluses de Pendu et de Mirwault (sauf activités organisées dans le cadre de l’événement et bénéficiant d’une dérogation).

    Ceci dit je préfère le gentilé « Castrogontérien ». Allez savoir pourquoi ...

    • https://www.touteleurope.eu/environnement/environnement-qu-est-ce-que-natura-2000

      Chaque État membre est libre d’employer ses propres méthodes de gestion des sites. Certains pays tels que les Pays-Bas ou le Danemark privilégient ainsi une stratégie d’achat de terres dans l’objectif de les protéger, d’autres tels que la Finlande optent plutôt pour la nécessité d’avoir un permis afin de réaliser des activités sur les sites désignés, d’autres encore comme la Belgique imposent des travaux de restauration ou bien réglementent la circulation sur les sites pendant une période donnée. La France, elle, a fait le choix d’une gestion contractuelle des sites désignés, offrant la possibilité à des particuliers de s’investir par la signature de contrats et de chartes Natura 2000.

      La région Nouvelle Aquitaine a dû confondre « s’investir » avec « investir » ...

  • Quels droits pour les promeneurs, entre droit d’accès à la nature et propriété privée ?
    https://theconversation.com/quels-droits-pour-les-promeneurs-entre-droit-dacces-a-la-nature-et-

    Se promener dans la nature, cela peut-être, selon le point de vue que l’on adopte, un droit, un loisir, un sport, un bienfait pour la santé, mais aussi, depuis une récente loi passée en février 2023, une infraction pénale. Car une grande majorité des forêts françaises ne sont pas publiques, et que l’accès aux espaces naturels et aux forêts privés est désormais sanctionné par une amende de 135 euros. Comment en est-on arrivé là et quel avenir se dessine pour l’accès à la nature ?

    #propriété_privée

  • Le gouffre de la méthode Macron en Kanaky-Nouvelle-Calédonie - AOC media
    https://aoc.media/opinion/2024/05/16/le-gouffre-de-la-methode-macron-en-kanaky-nouvelle-caledonie

    Dans l’Histoire qui s’écrit en Kanaky-Nouvelle-Calédonie, vouloir à tout prix « aller vite », comme l’a fait Emmanuel Macron, c’est forcément « aller contre » les acquis politiques du processus de décolonisation, et donc « contre » la reconnaissance du peuple colonisé. Au-delà d’explications sociales, économiques et historiques, la situation présente sur l’île apparaît comme une conséquence directe et immédiate de cette position d’humiliation assumée par le président français, sous influence politique de l’extrême droite.

    https://justpaste.it/aniaf

    • En 2020, le tribunal administratif a reconnu le caractère irrégulier des contrôles qu’a subi Jérôme Laronze sur son exploitation. Selon vous, cela aurait dû faire avancer le dossier ?

      M.-P. L. : « Oui, ça aurait dû permettre une accélération. La décision du tribunal administratif du 28 février 2020, elle est éclairante sur deux éléments. D’abord parce que le tribunal, en 18 mois, est en capacité de rendre une décision. Donc ça signifie que quand la justice veut, elle peut. Le manque de moyens ne doit pas devenir non plus un prétexte. Le dossier sur les contrôles administratifs était très complexe et il y a eu plusieurs audiences, le directeur de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) de Mâcon a été interrogé. Il y a eu un vrai travail sérieux de fond, honnête et rapide. Ce travail doit servir l’instruction parce qu’elle vient montrer où était la violence, où étaient les régularités.

      Avec deux balles dans le dos, où est la légitime défense ?
      Marie-Pierre Laronze

      avocate, soeur de Jérôme Laronze

      Le dernier contrôle, c’était la suite des précédents. Jérôme était quelqu’un à qui on reprochait plein de choses. Or, il s’avère que les précédents contrôles sont annulés parce que l’administration n’a pas fait les choses de façon régulière. Donc tout ça a un sens par rapport à une instruction sur la mort d’un homme. Cela donne un éclairage sur la compréhension du dossier et pourtant sept ans après, ce dossier est toujours en état de mort cérébrale. Aujourd’hui les éléments sont dans le dossier, mais ils ne sont pas exploités ».
      Vous attendez un procès pour aussi entendre le gendarme qui a tué votre frère ?

      M.-P. L. : « En fait la ligne de défense du gendarme, on ne la connaît pas puisqu’on est au stade de l’instruction. Le gendarme, aujourd’hui mis en examen, a tout de suite répondu qu’il a agi dans le cadre de la légitime défense. Avec deux balles dans le dos, où est la légitime défense ? Je veux l’entendre, lui, et les autres. N’oublions pas que si c’est lui qui a tiré et tué Jérôme, il y a quand même eu des sacrés problèmes sur la scène de crime. On a fait disparaître des éléments importants comme des douilles. D’autres de ses collègues sont aussi largement concernés dans ce dossier.

      Il y a les éléments matériels de preuve dans le dossier mais c’est important d’entendre la vérité des gendarmes. On aimerait savoir pourquoi ils ont laissé Jérôme une demi-heure sur son siège, sans soin. Elle est où l’humanité ? Qu’est-ce qui fait qu’on peut laisser un homme qui gît dans son sang, qui agonise ? Ces gendarmes étaient pourtant tous formés aux gestes de premiers secours ».

      #Justice (déni de)

  • Tentative d’assassinat de Robert Fico premier ministre slovaque : un cas d’école du confusionnisme ambiant et de ceux qui l’entretiennent.

    Lily Lynch, Crosshairs — Sidecar
    https://newleftreview.org/sidecar/posts/crosshairs?pc=1604

    Slovakian Prime Minister Robert Fico is in a ‘stable but serious’ condition following an attempt on his life. The 59-year-old premier was shot multiple times on Wednesday afternoon as he greeted supporters in the former coal mining town of Handlova, before being airlifted to Banska Bystrica for emergency surgery. Fico’s politics have made him many an enemy among Europe’s liberal Atlanticists. Though he has taken some boomercon swipes at ‘gender ideology’, his foreign policy is the most contentious part of his programme. During his 2023 election campaign he pledged ‘not another bullet’ for the war in Ukraine – which he characterized as a ‘Russian-American conflict’ – and urged the EU to help negotiate a peace settlement rather than sending further military aid. Unlike uber-Zionist Viktor Orbán, with whom he is often compared, Fico has also criticized the hypocrisy of European leaders in refusing to acknowledge Israeli atrocities in Gaza.

    While these positions are typically presented as evidence of Fico’s authoritarian populism, they reflect mainstream public sentiment in Slovakia. In 2022, just 47% of Slovaks supported sending EU aid to Ukraine; last March, 60% said they opposed the transfer of fighter jets. More than half the population believes that Ukraine or the West are to blame for the war. For the past two decades, Fico has dominated the country’s political landscape. His party, Smer-SSD (Direction–Slovak Social Democracy), governed from 2006 to 2020 – save for a short break between 2010 and 2012 – and returned to power after winning last year’s parliamentary elections, running on a pledge to protect welfare entitlements, end austerity and deescalate tensions with Russia. Blending popular social policies with cultural conservatism, it won 58 out of 72 electoral districts and continues to poll well ahead of its liberal rivals.

    No wonder the media reaction to Fico’s attempted assassination has bordered on victim-blaming. A Sky News commentator suggested that Fico was a Russian stooge and that the attempted murder was the natural consequence. ‘He’s become very pro-Russian over the years; one wonders why and how . . . It’s not surprising that this sort of event might take place, because it’s a very unhappy country at the moment’. The question, he said, was whether Slovakia ‘will go towards a more authoritarian future, or a more conventional West European future’ – the shooting presumably having opened up this brighter possibility.

    The BBC meanwhile recalled Fico’s leading role in the ‘unruly and ugly’ demonstrations against the previous centre-right government, ‘rousing the angry crowds with megaphone in hand’. It claimed that he had ‘taken a sledgehammer to Slovakia’s institutions’, citing his closure of the Special Prosecutor’s Office and restructuring of the national broadcaster. Following a similar script, the Guardian likened Fico to Trump, and provided a rundown of his most ‘extreme positions’: ‘attacks on western allies, pledges to stop military support for Kyiv, criticism of sanctions on Russia and threats to veto any future NATO invitation for Ukraine.’ It noted that he had ‘worked hard to exploit the division between older, more conservative provincial voters and those in the capital, Bratislava, with its more progressive culture, and wealthier and often more educated population.’ This approach, we were told by outlets from the Telegraph to the Financial Times to Politico, had given rise to ‘polarization’ and ‘toxic politics’ which had culminated in the shooting.

    This, of course, was idle speculation. The would-be assassin was identified as Juraj Cintula, a 71-year-old poet from the town of Levice who reportedly worked in Handlova’s now shuttered coal mine. Why he pulled the trigger is unclear. It was revealed that he had once expressed admiration for a far-right Slovakian quasi-paramilitary unit with loose ties to similar outfits in Russia – prompting Yahoo News to report that Cintula ‘may belong to pro-Russian paramilitary group’. Yet his more recent Facebook posts were supportive of Ukraine and the liberal Progressive Slovakia party. In a video clip recorded after he was detained, Cintula can be heard denouncing Fico’s domestic record.

    If the shooter’s precise motives are unknown, the attempts to define them have nonetheless been telling. Moscow alleged Ukrainian involvement; right-wing conspiracists pointed the finger at the vaccine lobby; establishment commentators swung between implying that Fico had it coming given his support for Russia, and that Russia itself must be responsible. While they lamented Slovakia’s polarized condition, they did not stop to consider their own role in creating it. For just as the populist right have exploited ethnic divisions across Europe, the liberal centre has resurrected Cold War narratives that separate East from West, bringing this rhetoric to fever pitch. Acceptable opinion is tightly circumscribed. Dissenters are tarred as foreign agents. Violence against them may be outwardly deplored. But is it tacitly accepted?

  • A quoi sert-il de gagner de l’argent ? À fabriquer de l’argent en créant des écosystèmes capitalistes qui œuvrent à la corruption des institutions publiques. Le fondateur de Microsoft, par le biais de sa fondation "à vocation philanthropique", entend résoudre les problèmes des paysans pauvres en « investissant dans l’agriculture en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud »

    Bill Gates, le milliardaire qui industrialise l’agriculture mondiale
    https://reporterre.net/Bill-Gates-le-milliardaire-qui-industrialise-l-agriculture-mondiale

    Quatrième fortune mondiale, Bill Gates est déterminé « à construire un monde meilleur, en conformité avec [ses] idéaux », remarquait Peter Hägel, qui a participé au livre Philanthropes en démocratie (Puf/Vie des idées, 2021). Pour cela, l’« outil » de la philanthropie lui permet « de contourner, de remplacer ou de façonner les politiques publiques », selon le spécialiste de politique comparative internationale à l’université américaine de Paris. Ainsi, tout à fait légalement, Gates et les autres philanthropes — auxquels on pourrait ajouter les grands groupes agro-industriels auxquels ils sont liés — « violent le droit à l’autodétermination collective », résume le chercheur.

    #BMGF #agroindustrie #philanthropes (charité bien ordonnée des) #techno-solutionnisme #néo-féodalité #soumission_publique

  • « Tous les gens que je connais sont tombés malades » : les concerts de Taylor Swift, clusters de #Covid ? - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/societe/sante/tous-les-gens-que-je-connais-sont-tombes-malades-les-concerts-de-taylor-s
    https://www.leparisien.fr/resizer/a1SwLWh58-oGsN52_Bd7Bi8dDIQ=/1200x675/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/leparisien/IS45SKE3ABDCJK2PQFLKU7HR6U.jpg
    C’est cadeau.

    Alex, 29 ans, est venue spécialement de Lille pour assister au 3e show du vendredi soir. « Le lundi d’après, j’ai commencé à tousser. Mercredi, ça n’allait pas du tout, j’avais des frissons, pas d’appétit, et je ne pouvais rester debout plus de cinq minutes », raconte-t-elle. Le soir, elle tombe sur la vidéo d’un influenceur racontant être malade depuis le concert. « Dans les commentaires, certains disaient qu’ils avaient eu un test Covid positif », raconte Alex, qui décide de franchir à son tour la porte d’un laboratoire ce jeudi. Verdict : positif. Même résultat pour Camille, qui était au premier concert. « Tous les gens que je connais et qui y sont allés aussi sont tombés malades, que ce soit Covid ou pas », raconte l’enseignante de 27 ans.

    • La swift-taylorisation des clusters Covid, c’est Claude-Alexandre Gustave qui en parle le mieux. Je retranscris la conversation pour celleux qui répugnent à aller se faire musker le cerveau sur X(witter)

      C-A-G : 1/2 Vous connaissez le 2 poids, 2 mesures ?
      Côté face, vous avez un public docilement éduqué par les médecins de plateau TV à embrasser tous les bienfaits de réinfections Covid répétées.
      Ici, l’exemple hilarant "ça valait bien 5 covids d’affilée"
      #paietonimmunitéhybride

      [il cite le tweet de Nicolas Berrod :
      Après les quatre concerts de Taylor Swift à Paris, de nombreux fans ont eu un syndrome grippal... avec parfois un test #Covid positif : "Tous les gens que je connais sont tombés malades", mais "ça valait bien cinq Covid d’affilée !". ⤵️ le_Parisien]

      C-A-G : 2/2
      Côté pile, vous avez les élites (au sens littéral pour Taylor Swift, 1ère femme issue du showbizness à devenir milliardaire) pour qui l’infection semble plutôt perçue comme pas si bénéfique que ça 😅
      #etsadetteimmunitairevousypensezàsadette

      _[il cite Jess·26 févr.
      “When Taylor is on tour, strict measures are put into place to stop her interacting with anyone outside of
      of her bubble”

      “Even those in her bubble, including dancers and managers, are restricted in what they can do and where they can go during downtime” https://the-express.com/entertainment/]_

      Réponse de Nicolas Berrod à C-A-G
      Il n’y a pas que du Covid a priori à Taylor Swift, hein.

      Réponse de C-A-G à Nicolas Berrod :
      Oui sans test ou avec des TAG, forcément, il y aussi les "virus de l’hiver" hein

      Réponse de AntiCovid Zanfr/IDDQD Robot🐧 😷 BScA
      à C-A-G :
      Vu la tête des posts des swifties c’est bien bien positif même avec des TAG de mmm....

      Intervention de Heribert Berger :
      Je ne comprends pas ce que ça veut dire :"ça valait 5 covid d’affilée". C’était si grave ?

      Réponse de C-A-G à Heribert Berger :
      Le spectateur exprime sa joie d’avoir pu assister à tous les concerts, même si ça a un impact sur sa santé.
      C’est de la vraie dévotion 😅
      #realfans

      Réponse de Heribert Berger à C-A-G :
      Ah merci ! Ils sont tous à côté de la plaque... :(((

      Réponse de Martine Mounier à Heribert Berger :
      C’est aussi Le Parisien qui est totalement à côté de la plaque. Un peu comme s’il avait donné la parole finale à un gay qui se serait exclamé au début de l’épidémie de Sida : « oui mais un bon plan cul c’est bareback ou rien… ca vaut troooooop le coup ! »

      (https://x.com/C_A_G0101/status/1791502164575113503)

  • « Une belle grève de mai », par Benjamin Fernandez (abonnés ⁕ en kiosques, mai 2024) // https://www.monde-diplomatique.fr/66839


    David de la Mano. — « Ante el silencio » (Avant le silence), Saint-Nazaire, 2019

    Un an avant Mai 68, mouvement de grève le plus important de l’histoire de #France, une ville de 63 000 habitants vit près de 50 000 manifestants réclamer de meilleurs salaires. Était-ce la répétition générale ? En tout cas un moment de grande solidarité entre les diverses catégories d’ouvriers de Saint-Nazaire, mais également entre cette masse de salariés et l’ensemble de la population. Destination commune : la victoire.

    Près de 60 ans après, faut croire que le #patronat à pris sa revanche en empoisonnant la population de #Saint_Nazaire et au-delà. Une enquête de #splann qui fera date. Saint-Nazaire, malade de ses industries
    https://splann.org/enquete/pollution-saint-nazaire
    https://seenthis.net/messages/1054226
    #capitalisme #Seveso #pollutions #sociétés_industrielles

  • Kanaky-Nouvelle Calédonie : contre la violence coloniale - Survie
    https://survie.org/pays/kanaky-nouvelle-caledonie/article/kanaky-nouvelle-caledonie-contre-la-violence-coloniale

    Conséquence logique du sabotage méthodique du processus de décolonisation par l’État français, l’heure est à l’affrontement en Kanaky-Nouvelle Calédonie, qui a déjà fait plusieurs morts. Il est urgent de dénoncer la responsabilité première de la politique coloniale française, des colons sur place, de s’opposer à la menace qui plane sur les indépendantistes et la CCAT (Cellule de coordination des actions sur le terrain) en particulier et de soutenir la lutte légitime du peuple Kanak.

    #Kanaky #colonialisme #FLNKS

  • EN DIRECT – Nouvelle-Calédonie : le Premier ministre annonce l’interdiction du réseau social Tik Tok et le déploiement de l’armée pour sécuriser les ports et l’aéroport
    https://www.liberation.fr/societe/en-direct-nouvelle-caledonie-une-situation-insurrectionnelle-au-moins-deu

    Le Premier ministre annonce l’interdiction de Tik Tok en Nouvelle-Calédonie. Gabriel Attal a annoncé le déploiement de l’armée pour sécuriser les ports et les aéroports de l’île. Le Premier ministre a également annoncé l’interdiction du réseau social Tik Tok. « Des militaires des forces armées sont déployés pour sécuriser les ports et l’aéroport de Nouvelle-Calédonie », a indiqué le Premier ministre en ouverture d’une cellule interministérielle de crise au ministère de l’Intérieur. Le haut-commissaire sur ce territoire, Louis Le Franc, qui avait demandé le renfort de l’armée pour protéger l’aéroport de Nouméa, a pour sa part « annoncé un couvre feu et interdit TikTok », a précisé Gabriel Attal. Il n’existe aucun précédent en France concernant l’interdiction du réseau social Tik Tok, malgré les tentations au moment des émeutes de 2023, si ce n’est l’application Wish bannie en France sur demande du ministère de l’Economie pour une durée d’un an.

    • Couper Tiktok est le nouveau symbole du coup-de-menton des abrutis de droite.

      Je ne trouve aucun article qui dise comment, en pratique, ils « interdisent » Tiktok. DNS trompeur chez les fournisseurs d’accès locaux ?

    • Sinon, notre prepotent bien aimé propose une visio

      Après l’entrée en vigueur de l’état d’urgence, la situation sur le territoire du Pacifique reste « extrêmement grave », selon le représentant de l’Etat jeudi 16 mai. Emmanuel Macron propose une visioconférence au élus calédoniens.

      #bien_joué_manu

      la situation dans le territoire du Pacifique reste « extrêmement grave », avec une « agglomération du Grand Nouméa meurtrie ». Le représentant de l’Etat sur le « Caillou » a chiffré à environ 5 000 émeutiers qui s’en sont pris aux forces de gendarmeries déployées en dehors de Nouméa, et entre 3 000 et 4 000 au sein de la capitale calédonienne.

      https://www.liberation.fr/societe/en-direct-nouvelle-caledonie-une-nuit-sous-etat-durgence-un-tout-petit-pe

    • Pierre Beyssac:
      https://twitter.com/pbeyssac/status/1791007304596242692

      Le blocage de Tiktok en Nouvelle Calédonie a tout de la mesure 100 % bidon pour détourner l’attention de l’impuissance politique du gouvernement. Mesure simple et très visible, aucun impact mais permet de montrer les muscles à coût 0, ce qui satisfait les nombreux autoritaristes.

      Bonus, cela permet de plaider « l’ingérence étrangère » pour dédouaner le gouvernement, ingérence absolument pas avérée via Tiktok, mais le complotisme n’a jamais besoin d’aucune preuve pour être satisfait.

      Internet étant dans tous les circuits de notre vie, il est facile à accuser de tout. En bloquer des morceaux en appuyant sur quelques boutons permet de revaloriser à bon compte l’action publique auprès des naïfs en leur jetant de la poudre aux yeux.

      L’incompétence peut se réfugier dans la paranoïa pour se faciliter le déni.

    • 5 (mauvaises) raisons d’interdire TikTok en Nouvelle-Calédonie - Olivier Ertzscheid
      https://affordance.framasoft.org/2024/05/5-raisons-interdire-tiktok

      A titre personnel mais aussi en tant que chercheur qui travaille ces questions depuis plus de 20 ans, aucune de ces raisons n’est valable et je peux vous annoncer qu’elles ne seront d’aucune efficacité.

      Si je devais jouer l’avocat du diable et choisir de défendre une seule de ces mesures stupides et liberticides, ce serait à la rigueur la première, et je dis bien à la rigueur, car les enjeux d’ingérence étrangère peuvent aussi s’observer, se mesurer et se contrer. Ils peuvent même être utiles, lorsqu’ils sont établis et documentés, dans une stratégie diplomatique entre états.

      Les trois suivantes (risque de propagation virale, visibilité du conflit et ciblage de la jeunesse) sont toutes plus stupides les unes que les autres. D’abord parce que la visibilité globale du conflit est avant tout assurée et garantie par les médias d’opinion (dont certains se font les alliés objectifs du pouvoir, et d’autres se contentent d’un journalisme de préfecture). Quant à la complexité du sujet de la propagation virale, elle n’est solvable que pas un black-out total de l’ensemble des moyens de communication ; mais prétendre la résoudre en ciblant une seule plateforme, quelle que soit son audience et sa dynamique virale intrinsèque, revient à essayer de résoudre une inondation en distribuant des bouteilles vides aux habitants qui en sont victimes.

    • @nileane sur le mammouth

      https://nileane.fr/@nileane/112449967867485302

      The French government has banned TikTok in New Caledonia following pro-independence protests.

      When asked about the legality of the measure, it basically replied that since the territory is not subject to the EU’s jurisdiction, it’s perfectly allowed to ban social platforms however it likes.

      What in the colonial crap is this bullshit. For fuck’s sake.

    • selon le procureur de Nouméa,

      TikTok, offre « des possibilités de diffuser de l’information qui n’est pas forcément fiable. En l’état, la diffusion d’informations non fiables ne peut que développer des risques de trouble et d’émeutes ».

      https://www.numerama.com/politique/1744576-emeutes-en-nouvelle-caledonie-tiktok-est-source-de-manipulation-et
      soit mais alors CNews, BFM, Franc Tireur etc qui ne cessent de diffuser des fakenews pourquoi on ne les ferme pas ?
      #censure

    • TikTok a-t-il été vraiment bloqué en Nouvelle-Calédonie ? - entretien avec Pierre Beyssac
      https://atlantico.fr/article/decryptage/tiktok-a-t-il-ete-vraiment-bloque-en-nouvelle-caledonie-pierre-beyssac

      En tout état de cause, ce cas de blocage d’un réseau social dans son ensemble est sans aucun équivalent dans un pays démocratique. La Nouvelle Calédonie sert donc en quelque sorte de ballon d’essai à ce genre de mesure.

      L’idée a de fortes chances d’être reprise dans le futur par des parlementaires sous forme de propositions de lois, qui à leur tour ne manqueront pas d’être retoquées par l’UE comme l’a été la loi SREN.

    • La Quadrature du Net attaque en justice le blocage de TikTok en Nouvelle-Calédonie
      https://www.laquadrature.net/2024/05/17/la-quadrature-du-net-attaque-en-justice-le-blocage-de-tiktok-en-nouvel

      Personne n’est dupe : en réalité, le blocage de TikTok n’est absolument pas justifié par une quelconque présence sur la plateforme de contenus terroristes, mais bien par le fait qu’il s’agit d’une plateforme centrale dans l’expression en ligne des personnes qui en viennent aujourd’hui à se révolter. Cette décision de s’en prendre aux moyens de communication lors de moments de contestation violente – une première dans l’Union européenne et qui paraît digne des régimes russe ou turc, régulièrement condamnés par la CEDH pour atteintes à la liberté d’expression1 – a déjà été éprouvée l’année dernière, après la mort de Nahel Merzouk.

      À l’été 2023, Emmanuel Macron avait exprimé son souhait de pouvoir bloquer les réseaux sociaux lors de moments de crise. Le président de la République s’était alors lancé dans une véritable course à l’échalote autoritaire contre les plateformes en ligne, blâmant les jeux vidéos, puis les réseaux sociaux qu’il voulait alors pouvoir bloquer et sur lesquels il voulait accentuer la fin généralisée de l’anonymat en ligne (déjà bien amoché en pratique). À ce moment-là, les plateformes avaient répondu présentes pour censurer les contenus relatifs aux évènements et aux violences dans les banlieues. Nous avions alors dénoncé cette collaboration entre plateformes privées et pouvoirs publics, unis pour brimer la liberté d’expression au nom du « retour de l’ordre » (voir notre analyse). Aujourd’hui le gouvernement persiste et signe dans sa volonté de mettre au pas les moyens de communications, cette fois-ci en choisissant la voie explicitement autoritaire : le blocage total.

      La décision de bloquer TikTok en Nouvelle-Calédonie constitue pour le gouvernement une première mise en pratique du programme macroniste de censure en ligne annoncé l’été dernier. L’occasion paraît idéale pour le pouvoir : d’une part du fait du relatif désintérêt des médias français pour l’archipel (il aura fallu attendre plusieurs jours, et notamment un premier mort parmi les habitant·es, pour que la presse en métropole commence à traiter de l’actualité calédonienne) et d’autre part parce que ce territoire dispose de règles juridiques différentes, notamment vis-à-vis du droit de l’Union européenne. De cette manière, le gouvernement croit pouvoir éteindre la révolte sans répondre aux griefs de manifestants, en refusant d’aborder la question du rôle de la réforme constitutionnelle sur les élections calédoniennes dans le malaise de la population kanak.

      L’objectif de cette décision de censure consiste avant tout à étouffer l’expression d’une révolte. Elle constitue aussi un ballon d’essai avant une possible généralisation de ce type de mesure. De ce point de vue, le contexte politique semble favorable. Dans un récent rapport faisant suite aux révoltes urbaines de 2023, la commission des Lois du Sénat ne demandait rien d’autre que ce qui est en train d’être appliqué en Nouvelle-Calédonie : le blocage des réseaux sociaux et des sanctions plus dures contre les personnes les ayant utilisés lors des révoltes d’une partie de la jeunesse des quartiers populaires l’an dernier.

    • Pourquoi le blocage de TikTok en Nouvelle-Calédonie soulève de sérieuses questions concernant les libertés publiques
      https://www.telerama.fr/debats-reportages/pourquoi-le-blocage-de-tiktok-en-nouvelle-caledonie-souleve-de-serieuses-qu

      « Je me demande si le blocage de TikTok ne va pas être contre-productif en contribuant à alimenter le narratif de ceux qui cherchent à nous nuire en désignant l’État français comme liberticide », s’inquiète sur X le député Renaissance Éric Bothorel, très mobilisé sur ces questions et souvent à rebours de la majorité. « Ils iront sur d’autres plateformes si elles leur sont utiles à déclencher ou amplifier des opérations. » Déjà soulevé au moment de l’interdiction de RT et de Sputnik dans l’Union européenne après l’invasion de l’Ukraine en février 2022, le dilemme moral n’a probablement pas fini de revenir sur la table : acculée, une démocratie peut-elle utiliser des armes antidémocratiques ?

  • La Quadrature du Net attaque en justice le blocage de TikTok en Nouvelle-Calédonie
    https://www.laquadrature.net/2024/05/17/la-quadrature-du-net-attaque-en-justice-le-blocage-de-tiktok-en-nouvel

    Par un référé-liberté déposé ce jour, La Quadrature du Net demande au Conseil d’État la suspension de la décision du Premier ministre Gabriel Attal de bloquer en Nouvelle-Calédonie la plateforme TikTok. Par cette décision de…

    #Censure

  • Quand commence le capitalisme ? De la société féodale eu monde de l’Economie : conférence de Jérôme Baschet (Vidéo de présentation du livre)
    http://www.palim-psao.fr/2024/05/quand-commence-le-capitalisme-de-la-societe-feodale-eu-monde-de-l-economi

    Le livre est sorti ! Présentation résumé d’1H :

    https://www.youtube.com/watch?v=1_rl7oNzPyA

    #Jérôme_Baschet #Histoire #capitalisme #colonialisme #moyen_âge #économie

  • Tortures, humiliations, amputations… : CNN révèle l’horreur d’un camp de détention de Palestiniens
    https://www.revolutionpermanente.fr/Tortures-humiliations-amputations-CNN-revele-l-horreur-d-un-cam

    Des photos prises par des israéliens montrent des dizaines de prisonniers encerclés de fils de fers barbelés, menottés, assis au sol les yeux bandés en pleine nuit. Les témoins décrivent un système disciplinaire inhumain où des dizaines de gazaouis sont obligés de rester immobiles de jour comme de nuit, interdits de parler entre eux ou même de s’allonger pour dormir. Régulièrement, les prisonniers sont passés à tabac par les soldats, entraînant des os et dents cassés.

    Le menottage permanent des prisonniers entraîne de profondes séquelles physiques allant parfois jusqu’à l’amputation des membres meurtris. Selon le témoignage d’un israélien ayant exercé dans ce camp, « les tabassages ne sont pas faits pour obtenir des informations. Ils sont faits par esprit de vengeance. ».

    Le camp de Sde Teiman est divisé entre prisons extérieures et des salles d’« hôpital ». Dans ces tentes où les Palestiniens blessés sont incarcérés, on trouve des lits auxquels les prisonniers sont enchaînés toujours les yeux bandés mais cette fois presque complètement nus. Totalement immobilisés, les détenus sont nourris avec une paille et munis de couches. Les traitements médicaux sont minimes sinon inexistants, et la plupart du temps exercés sans anesthésies par des médecins non qualifiés.

    Un lanceur d’alerte israélien ayant traité des blessés explique la logique justifiant ce traitement inhumain, adossée aux récits de l’extrême droite israélienne et reprise par l’armée : « Les gazaouis qui arrivent ici sont considérés comme des terroristes, et l’opinion courante ici est que les gazaouis méritent de mourir, et donc qu’ils ne méritent pas les mêmes soins médicaux que les autres. »

    #palestine #israël #gaza #génocide

  • Parc éolien de Bretagne Sud : 13 éoliennes pour un milliard d’euros Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/economie/mer/parc-eolien-de-bretagne-sud-13-eoliennes-pour-un-milliard-deuros-658510

    Le parc éolien en mer de Bretagne Sud comportera un maximum de 13 éoliennes de grande puissance, a indiqué, jeudi 16 mai, le consortium Pennavel. Sa mise en service interviendra fin 2031-début 2032.


    Au lendemain de l’annonce de son succès dans l’attribution du parc éolien en mer flottant de Bretagne-Sud, le consortium Pennavel a révélé, jeudi 16 mai, à Lorient, qu’il s’était engagé, auprès de l’État, à installer un maximum de 13 éoliennes, de 20-25 MW, au large des îles de Groix et Belle-Île-en-Mer. Leurs pales culmineront à 250 m-300 m.

    Membres des équipes de Pennavel, Elicio et BayWa r.e., jeudi 16 mai, à Lorient. Parmi eux (3e en partant de la droite), le directeur du projet Aldrik de Fombelle. « Nous continuerons à construire le projet dans le dialogue et la transparence », affirme-t-il.
    Le Télégramme/Bruno Salaün

    Ces turbines, Pennavel assure vouloir les acheter auprès de fournisseurs européens. « Nous avons déjà des relations avec certains d’entre eux, je pense en particulier à Siemens Gamesa ou Vestas pour nos parcs éoliens terrestres et en mer, il y a aussi General Electric », a signifié Aldrik de Fombelle, directeur du projet Pennavel, issu d’Elicio, l’un des deux groupes associés dans le projet sud breton avec BayWa r.e. « Nous sommes confiants dans la capacité de l’industrie européenne à relever le défi de l’éolien flottant », a-t-il ajouté.

    Une marge de puissance entre 230 MW et 270 MW
    Il a précisé que l’appel d’offres portait sur une puissance installée comprise entre 230 MW et 270 MW, pas nécessairement les 250 MW évoqués par l’État. Le chantier du parc devrait démarrer en 2029 et sa mise en service interviendrait fin 2031-début 2032. Il produirait 1 TWh d’électricité par an, de quoi couvrir la consommation de 450 000 habitants. Pennavel se portera candidat à l’appel d’offres, attendu en 2024, sur l’extension de 500 MW.

    Le consortium sera-t-il capable de tenir un prix de rachat de l’électricité produite à 86,45 €/MWh, un niveau bas dans l’éolien flottant émergent ? « Oui, c’est d’ailleurs le premier projet éolien flottant commercial sécurisé au monde avec un tarif de rachat de l’électricité. Ce prix est indexé sur les cours de référence des matières premières », a certifié le directeur du projet. Pennavel le tiendra notamment avec ce nombre restreint d’éoliennes de grande puissance, qui lui permettra de limiter les coûts d’équipements et d’installation. L’investissement atteindrait entre 800 M€ et un milliard d’euros. Il est assumé par les deux partenaires, qui ont remporté ensemble, il y a deux ans, en Ecosse, le marché d’un parc éolien en mer posé de 960 MW.

  • Émeutes en Nouvelle-Calédonie : « C’était prévisible », affirme Jean-François Merle, conseiller de Rocard en 1988
    https://www.lepoint.fr/politique/nouvelle-caledonie-l-histoire-se-repete-tragiquement-et-c-etait-previsible-a

    INTERVIEW. Selon Jean-François Merle, qui a négocié l’accord de Matignon en 1988, le gouvernement est en partie responsable de la situation de tensions extrêmes dans l’archipel.
    Par Géraldine Woessner

    Conseiller historique de Michel Rocard, Jean-François Merle a été l’un des principaux acteurs du processus de paix en 1988. Depuis des mois, il alerte l’exécutif sur les tensions engendrées par le projet de loi constitutionnelle visant à modifier la composition du corps électoral. « Les violences auxquelles on assiste aujourd’hui étaient parfaitement prévisibles », confie-t-il au Point, regrettant que le gouvernement n’ait pas retenu les leçons de l’histoire. Entretien.

    Le Point : Êtes-vous surpris de la violence qui s’exprime aujourd’hui ?
    Jean-François Merle : Dans les années 1980, la violence s’exprimait surtout par des barrages sur les routes, dans l’intérieur du pays. Nouméa avait été relativement épargnée. Aujourd’hui, nous voyons des quartiers de Nouméa se soulever. Je suis évidemment atterré, triste et choqué de ce qui se passe. Mais nous étions un certain nombre à l’avoir prédit, depuis longtemps. Au cours des deux derniers mois, une série de manifestations ont été organisées par cette cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), toutes très pacifiques, qui ont attiré dans la rue des milliers de personnes. Il n’y a eu aucun incident. Mais le gouvernement a fait la sourde oreille. Un certain nombre de gens ont pu se dire que, finalement, la violence restait la seule voie de sortie… Sur ce mouvement se sont greffés des bandes de pillards et des saccages opportunistes. Gérald Darmanin [le ministre de l’Intérieur] a qualifié les gens du CCAT de « mafieux » – comme Jacques Lafleur, l’ancien chef du camp anti-indépendantiste, avait qualifié le FLNKS de « terroriste » dans les mois qui ont précédé la prise d’otages d’Ouvéa en 1988. L’histoire se répète tragiquement.

    Depuis l’accord de Nouméa, trois référendums sur l’indépendance ont eu lieu, le processus d’autodétermination est achevé. Le gouvernement n’est-il pas fondé à se montrer ferme ?
    Les deux premiers référendums ont été organisés dans des conditions que personne n’a contestées. Mais, en 2021, Sébastien Lecornu, alors ministre des Outre-Mer, a abandonné la méthode de dialogue qu’avait privilégiée Édouard Philippe, et la date du référendum a été imposée. Or, à l’automne 2021, la Nouvelle-Calédonie, qui était restée épargnée par le Covid pendant un an et demi, a été à son tour durement touchée. En l’espace de quatre semaines, elle a connu le même taux de prévalence du virus que celui qui s’était déployé dans l’Hexagone sur environ six mois. Cela a été extrêmement brutal.

    De nombreuses personnalités ont connu des décès dans leurs familles. J’avais envoyé un message au ministre pour lui conseiller de différer ce référendum le temps que les gens fassent leur deuil. Des responsables de la communauté wallisienne et futunienne nous disaient : « Quand on en est à chercher 150 euros pour payer un cercueil, on n’a pas le cœur à la politique. » Ce référendum a été maintenu, et l’abstention a été massive. Il n’a donc rien réglé.

    Le départ d’Édouard Philippe de Matignon a-t-il marqué un tournant ?
    Édouard Philippe est le dernier à avoir compris ce qui se passait en Nouvelle-Calédonie. L’accord de Nouméa, en 1998, prévoyait la rencontre annuelle d’un « comité des signataires » qui se réunissaient pour faire le point sur les avancées de l’accord. C’était une machine assez symbolique, sans doute pléthorique et assez lourde, mais c’était une machine à créer du consensus. Toutes les décisions qui ont été prises pour les deux premiers référendums l’ont été sous cette forme, par ce comité. Personne ne les a contestées. La dernière rencontre a eu lieu en octobre 2019. Il n’y en a plus jamais eu.

    Depuis, le gouvernement enchaîne les décisions unilatérales. C’était une erreur majeure, mais Emmanuel Macron voulait absolument que le troisième référendum ait lieu rapidement pour pouvoir afficher qu’il avait bouclé le dossier avant la fin de son quinquennat. Il n’y avait aucune urgence, pourtant, et Édouard Philippe avait même conseillé de ne rien tenter avant 2022 pour éviter les interférences avec l’élection présidentielle et la politique nationale. C’était une logique sage.

    Gérald Darmanin a pointé ce jeudi les liens de Bakou avec les indépendantistes du FNLKS. La veille, le réseau social chinois TikTok a été interdit sur l’archipel. Les violences sont-elles le résultat d’ingérences étrangères ?
    Quand je m’occupais de ce dossier à Matignon, en 1988, Bernard Pons, le ministre des Dom-Tom de Jacques Chirac, accusait la Nouvelle-Zélande et la Libye de Kadhafi d’attiser les troubles. La France était fâchée avec la première depuis l’affaire du Rainbow Warrior et la seconde accueillait quelques jeunes dans des camps. Ils en revenaient un peu endoctrinés, mais cela n’a jamais eu de conséquences réelles. Avant le troisième référendum, on a prétendu que la Chine attisait les tensions – alors que la Chine est un des plus gros clients de la Nouvelle-Calédonie sur le minerai de nickel et que les non-indépendantistes reprochent régulièrement au gouvernement à majorité indépendantiste de ne pas accorder assez d’autorisations d’exportation du minerai vers la Chine.

    Certains indépendantistes n’ont vraiment pas été très regardants d’aller chercher des soutiens du côté de l’Azerbaïdjan… Mais cela fait partie des ingérences opportunistes habituelles. L’Azerbaïdjan a un litige avec la France sur la question arménienne et vient la chatouiller sur un territoire d’outre-mer. Mais l’Azerbaïdjan ne vient pas manipuler les jeunes dans les quartiers de Nouméa. Cette explication est assez grotesque.

    Pour vous, le gouvernement aurait-il pu éviter cette crise ?
    Pour la première fois depuis quarante ans, les équilibres fondamentaux qui régissent la vie publique en Nouvelle-Calédonie depuis les accords de Matignon et de Nouméa ont été modifiés, sans qu’il y ait d’accord entre les parties. Tout le monde convient qu’il était nécessaire de revoir la question du corps électoral, qui n’a plus évolué depuis 1998. Mais, quand vous modifiez les termes d’un accord de manière unilatérale, c’est plus un accord, c’est de la rupture de contrat.

    Vous avez négocié ces fameux accords de Matignon en 1988… Et on a le sentiment que, 40 ans plus tard, rien n’a bougé.
    Un certain nombre de gens n’ont rien appris de l’histoire. Depuis quarante ans, la stabilité en Nouvelle-Calédonie repose sur le dialogue, le consensus et l’impartialité de l’État. Le dialogue a été mis à mal puisque l’instance qui organisait ce dialogue, le comité des signataires, n’a plus été réunie depuis 2019. Le consensus a été mis à mal parce qu’on prend des décisions unilatérales pour modifier les règles constitutionnelles, sans l’accord de toutes les parties. Et puis l’impartialité de l’État est mise à mal car il penche aujourd’hui de manière assez flagrante du côté des indépendantistes. Je le répète : si le référendum de 2021 avait eu lieu dans les mêmes conditions que les deux précédents, quel que soit le résultat, il aurait été accepté. Et la réforme du corps électoral aurait pu avoir lieu.

    Mais comment voulez-vous bâtir un consensus sur la défiance et la rupture du dialogue ? Tout le monde est d’accord pour permettre aux quelque 12 000 personnes nées en Nouvelle-Calédonie après 1998 de voter aux élections provinciales. Et le FLNKS a dit qu’il était prêt à examiner la situation de ceux qui sont installés depuis longtemps sur l’île. Mais ils souhaitaient que cette discussion ait lieu dans le cadre d’un accord global. Tous ne sont d’ailleurs pas kanaks ou européens. 35 % de la population se définit comme d’une autre origine : il y a beaucoup de Wallisiens et de Futuniens, des gens d’ascendance vietnamienne, polynésienne… Et d’autres qui se définissent comme des Calédoniens parce que le métissage a beaucoup marché depuis quarante ans. Je suis absolument convaincu que, s’il y avait eu la volonté de trouver un accord global, le problème du corps électoral pour les élections provinciales aurait pu être résolu.

    Voyez-vous une sortie de crise aujourd’hui ?
    Gérald Darmanin a répété ad nauseam pendant le débat parlementaire que c’était une exigence démocratique. Il n’a pas compris que cet argument ne pourra être légitimement invoqué que lorsque la page de l’ère coloniale aura été définitivement tournée. Elle ne l’est pas, car ce troisième référendum a produit un résultat juridique mais pas politique. 90 % de la communauté kanake s’est abstenue, et 60 % de la population générale. Il faut aussi se rappeler que la colonisation est quand même la négation absolue des valeurs démocratiques.

    Une sortie de crise n’est envisageable que si on reprend les discussions, sans tabou et sans ultimatum ou calendrier ! En décrétant que, si aucun accord n’était trouvé d’ici à la fin juin, il réunirait le Congrès pour imposer la réforme, Emmanuel Macron a commis une nouvelle erreur. Personne n’accepte de négocier avec un pistolet sur la tempe ! Cette gestion du temps est une négation de la culture kanake et océanienne. Ça ne marche jamais.

    Est-ce ce que vous avez appris des accords de Matignon ?
    Michel Rocard m’a appris qu’on ne pouvait régler un problème de cette complexité, de cette nature, qu’en essayant de se mettre dans le raisonnement de chacun des protagonistes pour avoir, peut-être, une chance d’essayer de trouver des points de convergence. Tous les partis politiques (calédoniens, indépendantistes, non indépendantistes, wallisiens, etc.) ont signé ensemble une déclaration invitant au retour au calme et à la raison. C’est encourageant. Il est évidemment important de rétablir l’ordre, la circulation, de protéger les personnes et les biens. Cependant, si on ne met pas un peu de souplesse pour revenir dans la discussion, on ne résoudra rien…

    • Excellent entretien du sergent Woessner. Faut croire que Sonia Backès n’est pas abonnée à cet hebdomadaire de droite ou qu’elle est aussi bouchée et mal embouché que le sinistre de l’intérieur.

      Solidarité avec le peuple Kanak dans sa lutte légitime pour son émancipation https://seenthis.net/messages/1054195
      L’association Survie exprime toute sa solidarité aux proches des victimes de cette violence coloniale, aux personnes arrêtées pour leur activité politique.

      Nous nous opposons à la #répression_coloniale actuellement à l’œuvre : #milices_paramilitaires, déploiement de l’armée, état d’urgence, coupure de #réseaux_sociaux, et même, selon ce qui a pu nous être remonté, des coupures du réseau 4G.

      Nous dénonçons la stratégie menée par la #France de dissocier et isoler la CCAT du reste du #mouvement_indépendantiste, qui fait planer une menace politique, judiciaire et même physique sur ses membres, et nous réitérons notre soutien à l’ensemble de la lutte d’émancipation du peuple Kanak.

      https://seenthis.net/messages/1054178

  • Révoltes en Kanaky « Leaders mafieux » : l’État criminalise la CCAT pour mieux réprimer le peuple kanak
    https://www.revolutionpermanente.org/Leaders-mafieux-l-Etat-criminalise-la-CCAT-pour-mieux-reprimer

    L’État a lancé une campagne contre la Cellule de Coordination des Actions de Terrain (CCAT), qui a organisé la mobilisation du camp indépendantiste kanak contre le dégel du corps électoral pendant plusieurs mois. À coup d’accusations délirantes de « meurtre » et de « pillages », le gouvernement se prépare à réprimer l’ensemble du mouvement indépendantiste et à durcir encore la répression des jeunes révoltes.

    « Une organisation de voyous qui se livre à des actes de violence caractérisés avec la volonté de tuer des policiers, des gendarmes, des forces de l’ordre. La Cellule de Coordination des Actions de Terrain (CCAT) met les gens dans le malheur ». Ces mots, prononcés ce mardi 14 mai en conférence de presse, sont ceux de Louis Le Franc, Haut-Commissaire de la République en Kanaky.

    Face aux révoltes qui ont éclaté dans l’île en réaction à la provocation coloniale de Macron, le dégel électoral étant la dernière manœuvre d’une longue liste d’attaques contre le droit du peuple kanak à l’autodétermination, l’État et la presse bourgeoise ont revêtu l’habit colonial. Les interviews de miliciens caldoches, qui seraient déjà responsables de la mort d’au moins deux Kanaks ces derniers jours, les accusations de « racisme anti-blanc » à l’encontre d’un peuple colonisé depuis 170 ans ponctuent les annonces répressives : état d’urgence, déploiement de l’armée, censure de TikTok, assignations à résidence.

    Dans ce contexte, la CCAT est devenu le bouc émissaire idéal pour l’État qui concentre ses menaces et sa répression contre ses militants. Cette coordination regroupant les différentes sensibilités réunies du Front de Libération Kanak et Socialiste (FLNKS) organise depuis novembre 2023 la campagne de sensibilisation et de mobilisation contre la réforme du corps électoral. « Le 25 novembre 2023 on était 3 000, le 28 mars on était près de 15 000, et le 13 avril nous avons organisé un sit-in historique, place de la Paix, avec 60 000 personnes » rappelle Romuald Pidjot, dirigeant de l’Union Calédonienne, composante du FLNKS, lors d’un meeting organisé en urgence mercredi à Paris.

    Un front que les acteurs au plus haut sommet de l’État tentent désormais de fracturer en lançant une campagne de criminalisation et de différenciation des organisations indépendantistes. « Je différencie cette CCAT du FLNKS, des formations politiques indépendantistes, des autres organisations politiques, qui ont toute leur légitimité, mais cette structure n’a plus lieu d’être » avance ainsi Louis Le Franc. Jeudi matin, sur France 2, Gérald Darmanin ajoutait : « Le CCAT est différent du FLNKS. Le CCAT est un groupuscule qui se dit indépendantiste et qui, en fait, commet des pillages, commet des meurtres, commet de la violence. Il ne faut pas le confondre avec les militants politiques ».

    Des accusations délirantes contre un organe qui est l’émanation des organisations indépendantistes, avec l’objectif clair de dépolitiser la contestation et de commencer à criminaliser une partie des organisations, pour séparer « les bons et les mauvais » indépendantistes et légitimer la répression en cours. « Je m’adresse là à Christian Tein [dirigeant de la CCAT et membre de l’Union Calédonienne] » menaçait ainsi le Haut-Commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, « il a intérêt à siffler la fin de la récréation parce que moi je vais le rendre responsable de tout ce qui se passe ici dans le Grand Nouméa ». Des menaces déjà suivies d’effet, puisque Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Colonies, déclarait ce jeudi matin sur France 2 avoir assigné à résidence « dix leaders mafieux du CCAT » et préparer des dizaines de nouvelles assignations contre ses militants ainsi que des perquisitions administratives.

    Par la voix de Christian Tein, la CCAT a répondu ce matin en lançant « un appel au calme » et en condamnant « les débordements », des propos qui avaient déjà été exprimés dans un communiqué du 15 mai. La CCAT y rappelait également que les « « exactions » commises sur les commerces, les sociétés, les bâtiments et les équipements publics n’étaient pas nécessaires mais ils sont l’expression des invisibles de notre société qui subissent les inégalités de plein fouet et qui sont marginalisés au quotidien. »

    Lors d’une conférence de presse parisienne, Roch Haocas, membre de la CCAT et coordinateur général du Parti Travailliste a de son côté noté à propos des révoltes : « il faut être bien conscient de la situation coloniale. Ce sont des jeunes qui viennent des régions du nord et des îles pour s’installer à Nouméa pour le travail, sauf que il n’y a pas d’insertion, il n’y a pas de formation, il n’y a pas d’accès à l’école, au logement. Nouméa est divisée en deux, au Sud beaucoup d’européens et au Nord beaucoup d’océaniens. Ce sont des jeunes qui sont connectés. (…) Ils savent que le pays est riche, ils sont bien conscients de la situation coloniale. »

    Dans le contexte de défoulement répressif et de traque de militants par les milices coloniales caldoches, l’offensive contre la CCAT vise à la fois à légitimer la répression de cette jeunesse en colère et à réprimer par ricochet les organisations kanaks, tout en exerçant une pression à leur égard. Une offensive menée conjointement par l’État, mais aussi par les milices caldoches, dont certaines s’adonnent à une véritable « chasse à l’homme » a dénoncé Dominique Fochi, secrétaire de l’Union calédonienne, lors de la conférence de presse à Paris.

    Alors que Dupond-Moretti s’apprête à publier une circulaire pénale pour garantir, selon les mots de Darmanin, « les sanctions les plus lourdes contre les émeutiers et les pillards », construire la solidarité la plus totale des organisations du mouvement ouvrier et du mouvement social est une urgence absolue. Il faut dénoncer cette campagne honteuse contre la CCAT, mais également dénoncer la répression brutale contre la jeunesse kanak en révolte qui est une composante à part entière des mobilisations pour le droit à l’auto-détermination du peuple kanak.