neuf morts dans des frappes menées par le Pakistan, les tensions entre Téhéran et Islamabad atteignent un niveau sans précédent

/neuf-morts-dans-des-frappes-menees-par-

  • Tensions entre Iran et Pakistan : « L’escalade n’est pas le scénario à privilégier »
    https://www.france24.com/fr/asie-pacifique/20240118-tensions-entre-iran-et-pakistan-l-escalade-n-est-pas-le-sc%C3%A9n

    Les frappes aériennes menées par le Pakistan et l’Iran ciblant des groupes rebelles réfugiés sur le territoire du voisin marquent une brusque aggravation des frictions entre les deux voisins, à un moment où la région est déjà sous forte tension. Entretien avec Marc Goutalier, spécialiste du Moyen-Orient.
    […]
    Depuis quelques jours, les Iraniens enchaînent les frappes sur l’Irak, sur la Syrie et maintenant sur le Pakistan. Est-ce un message lancé aux Américains et aux Israéliens ?
    C’est ce message qui est envoyé depuis quelques jours. Cela s’inscrit dans cette série de frappes, assez inédite aussi, de la part de l’Iran. On connaît les Iraniens commanditaires. Généralement, ils délèguent la tâche de frapper les adversaires à leurs relais comme les Houthis au Yémen, le Hezbollah au Liban ou les milices chiites en Irak. Là, ils ont frappé eux-mêmes et revendiqué tout de suite. Il s’agit en plus des Gardiens de la révolution, donc la garde prétorienne du régime iranien. C’est un message de fermeté qui est envoyé à la fois aux adversaires mais aussi aux propres alliés de l’Iran qui sont très pro-palestiniens. Ils estiment que l’Iran devrait en faire un peu plus pour soutenir les Palestiniens contre Israël. C’est pour cela que l’une des frappes menées au Kurdistan irakien visait une base du Mossad : pour rappeler que l’Iran est bien engagé dans cet axe de la résistance. Dans un contexte où l’on parle éventuellement d’une escalade, d’une possible explosion régionale, l’Iran se montre prêt à intervenir, à employer les grands moyens. Ce n’est pas si simple parce que le Pakistan a rappelé son ambassadeur. L’Irak, qui est censé être un État allié, voire inféodé à l’Iran, a rappelé son ambassadeur à Téhéran. Il y a une crise diplomatique entre l’Irak et l’Iran qui paraît d’une ampleur assez inédite. Ce qu’a fait l’Iran avec ses frappes directes l’expose plus que d’habitude.

    • Iran : neuf morts dans des frappes menées par le Pakistan, les tensions entre Téhéran et Islamabad atteignent un niveau sans précédent
      https://www.lemonde.fr/international/article/2024/01/18/neuf-morts-dans-des-frappes-menees-par-le-pakistan-sur-des-camps-rebelles-en

      Les frappes menées par Islamabad interviennent après que les médias iraniens ont annoncé que l’Iran avait ciblé, le 16 janvier, des bases du groupe terroriste Jaish al-Adl au Pakistan par missiles et drones, tuant deux enfants.

      Les tensions entre Téhéran et Islamabad ont atteint un niveau sans précédent jeudi 18 janvier. Tôt le matin, le Pakistan a déclaré avoir mené des frappes à l’intérieur du territoire iranien, en réponse aux attaques de ce dernier, deux jours plus tôt au Pakistan contre « des camps rebelles », selon Téhéran. Les frappes entre les deux pays voisins, qui entretiennent d’habitude d’étroites relations, notamment en matière de renseignement, surviennent alors que les conflits qui secouent le Moyen-Orient menacent de s’étendre.

      Jeudi, le ministère pakistanais des affaires étrangères a confirmé des « frappes militaires de précision » contre ce qu’Islamabad appelle des « caches terroristes » dans le sud-est de l’Iran. « Un certain nombre [de terroristes] eux ont été tués », affirme le communiqué d’Islamabad, qui précise que l’opération baptisée « Marg Bar Sarmachar » a été menée au vu de « renseignements crédibles sur d’imminentes activités terroristes ». « Sarmachar », qui signifie « guérilla » en baloutchi, est un terme utilisé par les insurgés opérant dans la région transfrontalière entre l’Iran et le Pakistan.

      Les autorités iraniennes ont, de leur côté, confirmé ces frappes menées dans la province marginalisée du Sistan-et-Baloutchistan, située dans le sud-est de l’Iran, à la frontière avec le Pakistan. Téhéran évoque la mort de neuf personnes dont quatre enfants et trois femmes, tous d’« une nationalité non iranienne », ce qui peut signifier qu’ils appartenaient à une minorité ethnique baloutche (d’obédience sunnite, dans un pays majoritairement chiite) qui vivent en Iran et sont privés de passeport.

      Les frappes menées par le Pakistan, puissance dotée de l’arme nucléaire, interviennent après que les médias iraniens ont annoncé que l’Iran avait ciblé, le 16 janvier, par missiles et drones, des bases du groupe terroriste Jaish al-Adl au Pakistan. Selon Islamabad, deux enfants ont été tués lors de cette attaque. Le Pakistan l’a condamnée, la qualifiant d’« inacceptable » et se réservant « le droit de répondre à cet acte illégal ». Mercredi, Islamabad a rappelé son ambassadeur à Téhéran et indiqué que l’ambassadeur iranien, en visite dans son pays, ne serait pas autorisé à retourner à Islamabad pour le moment.

      Le groupe rebelle Jaish al-Adl contre lequel l’Iran dit avoir mené son attaque au Pakistan a été formé en 2012. Ses membres, d’origine baloutche, mènent une lutte armée contre la République islamique d’Iran et revendiquent souvent l’assassinat de forces de sécurité iraniennes dans la région du Sistan-et-Baloutchistan. Hormis l’Iran, d’autres pays comme les Etats-Unis et le Japon considèrent Jaish al-Adl comme un « groupe terroriste ». Le 10 janvier, le même groupe a revendiqué une attaque armée contre un poste de police dans le district baloutche de Rask en Iran, lors de laquelle un militaire iranien a été tué.

    • Frappes en Irak et en Syrie : l’Iran s’engage dans le conflit régional
      https://www.revolutionpermanente.fr/Frappes-en-Irak-et-en-Syrie-l-Iran-s-engage-dans-le-conflit-reg

      L’Iran frappe la Syrie et l’Irak en réponse à l’attentat de Kerman et aux multiples attaques ciblées contre les cadres de l’Axe de la Résistance. La riposte, brouillonne et mineure, illustre les contradictions d’un pays en crise, confronté aux provocations incessantes de l’État israélien et à la déstabilisation de la région.