*Belgian authorities admit two-year-old girl was shot after police chase* ❝Prosecutors confirm…

/695675

  • Mawda, 2 ans, tuée par la police | Yanna Oiseau
    https://www.revue-ballast.fr/mawda-2-ans-tuee-par-la-police

    La nuit du 17 mai 2018, la police belge prend en chasse une camion­nette de migrants tra­ver­sant le pays : un poli­cier tire, une enfant kurde de 2 ans meurt d’une balle dans la tête. Deux ans et demi plus tard, le ver­dict du pro­cès tombe. L’affaire du meurtre de la petite Mawda illustre bien des aspects des poli­tiques migra­toires et sécu­ri­taires actuelles. En Belgique, les faits de vio­lence poli­cière ne cessent de faire par­ler d’eux — ils sont deve­nus heb­do­ma­daires. Face à quoi, les pro­tes­ta­tions popu­laires se déve­loppent. Le 8 mars der­nier, une femme noire, après avoir vou­lu por­ter assis­tance à une per­sonne ayant fait un malaise dans la rue, a été vio­lem­ment pla­quée au sol par la police lié­geoise, pro­vo­quant une nou­velle fois des émeutes. Un récit du ver­dict. Source : (...)

  • Mort de la petite Mawda : émotion et polémique en Belgique
    http://www.parismatch.com/Actu/International/Course-poursuite-en-Belgique-une-enfant-abattue-par-un-policier-1524488

    Mawda Shawri, une Kurde irakienne âgée de 2 ans, a été tuée par un policier belge dans la nuit du jeudi 17 au vendredi 18 mai. Des questions sur le traitement réservé à la famille de la petite victime se posent.

    R.I.P. Mawda
    Je ne pensais pas qu’un jour j’allais mettre un lien vers Paris Match mais comme quoi tout arrive.
    #Mawda #migrants #meurtre #violences_policières #impunité #frontière #Irak #enfance

    • Lu ailleurs

      Que la mort de la petite Mawda nous ouvre les yeux : petit à petit, jour après jour, incapables d’affronter de façon réaliste le difficile défi des nouvelles migrations, nous nous sommes habitués à l’inadmissible, à l’indigne, à l’inhumain.
      Tirer lors d’une course-poursuite , on peut en percevoir la logique - même si c’était, dans ce cas, sans doute illégal, et scandaleux en sachant qu’il y avait des enfants dans le véhicule ;
      mais comment des policiers belges en sont-ils venus à :
      - séparer immédiatement les parents (et le petit frère) de leur petite fille mourante ?
      - les empêcher de l’accompagner dans l’ambulance ?
      - puis leur interdire de la rejoindre à l’hôpital ?
      - leur passer les menottes - oui, les menottes !
      - les enfermer au cachot, en séparant du papa la maman et le garçon ?
      - pendant que la petite agonisait et mourait seule ?
      - les laisser longtemps sans nouvelles ?
      - ouvrir la porte du cachot, leur annoncer qu’elle était morte, puis refermer la porte en les laissant enfermés ?
      - après 24 heures, rouvrir la porte pour leur donner un ordre de quitter immédiatement le territoire - dans les vêtements tachés du sang de leur petite fille, dont ils auraient donc dû abandonner le corps en Belgique (après autopsie) ?
      Ce qui apparaît dans cette séquence inimaginable, c’est que de braves gens - policiers, fonctionnaires, etc - ne perçoivent plus qu’ils sont amenés à se comporter de façon totalement inhumaine.
      Et pourquoi ? Parce que, depuis l’arrivée au pouvoir de Jambon/Franken couverts par Charles Michel, la communication, l’action et les directives du gouvernement ont consisté à à légitimer cette inhumanité en déshumanisant systématiquement les migrants - et donc aussi les fonctionnaires en contact avec eux .
      Depuis le début, lorsqu’on les attrape, on - « on » : les représentants de notre pays - leur arrache systématiquement (c’est la « procédure » normale, obligatoire !) et on détruit tout leur minuscule bagage : petit sac, affaires de toilette, médicaments, sac de couchage, provision, souvent vêtements et chaussures - même les attelles posées sur des blessures ! ; on déchire les tentes dans lesquelles se trouvent des parents avec leur petits enfants ; on les enferme en cellule longuement, sans boire ni manger, sans information, avant de les chasser à coups de pied. Faut-il rappeler la collaboration avec les tortionnaires de la police soudanaise pour identifier les migrants de leur pays avant de les leur livrer ? Les mauvais traitements se multiplient dans les commissariats, ou sur la voie publique, à la vue de tous. Et la police des autoroutes a reçu l’ordre de se concentrer sur la chasse aux clandestins.
      C’est ce long processus de déshumanisation A LA FOIS des migrants - transformés en gibier criminel - et des agents de l’Etat- transformés en chasseurs ou en brutes - qui a porté ses fruits dans le traitement inhumain, mais devenu légal, légitime, normal, infligé à la famille de Mawda par des fonctionnaires qui sont sans doute de braves gens.
      Que le premier ministre, en grande mise en scène médiatique, reçoive ensuite la famille ainsi traitée, ce n’est rien d’autre qu’un déshonorant écran de fumée pour travestir en compassion la déshumanisation systématique qui est la ligne politique de son gouvernement, et dont il ne compte pas changer d’un millimètre.
      Les victimes, ce ne sont pas seulement les migrants, pris entre la police et des passeurs qui sont souvent des marchands d’esclaves sans scrupules : c’est nous-mêmes. C’est nous, nos voisins, nos collègues, nos amis, nos enfants qui nous déshumanisons petit à petit. En trouvant cela d’abord regrettable, mais inévitable. Ensuite regrettable, mais normal. Ensuite normal et bien nécessaire. Ensuite tout à fait justifié. Et finalement une excellente chose : la majorité de la population (surtout en Flandre, mais pas seulement) soutient activement ou passivement cette politique.
      Je ne vois pas de « solution » au défi posé que représentent les nouvelles migrations ; je crois vraiment que sur ce coup-la, les politiques et les intellectuels ne font pas leur boulot, qui est d’élaborer une perspective plausible à court, moyen et long terme, de bricoler de nouvelles pratiques, et de reconstruire à partir de là une opinion raisonnable, au-delà des fantasmes adverses et symétriques (et tellement confortables puisque hors réalité, de frontières soit effacées, soit étanches.
      Mais je sais que si on reste dans cette dynamique de déshumanisation, on va au pire, pas à pas. Et le coup d’arrêt à la fois indispensable et symbolique, c’est la démission de Franken et Jambon.
      PS : ce que j’écris ici, c’est ce que Lutgen, le président du CDH, appelle du populisme ( « vert ») ; et aussi ce que Charles Michel, d’un ton noblement indigné, appelle « l’instrumentalisation politique de ce drame », qu’il condamne ... parce qu’il a, lui, le respect des victimes. Nausée.
      La faute politique impardonnable et irrattrapable de Charles Michel, c’est de ne pas avoir démissionné Franken lorsque ce dernier, pour célébrer son entrée en fonction, a diffusé un clip immonde montrant comment il envisageait la responsabilité de ministre de l’asile : attraper un migrant (noir) par la tête avec une ventouse de WC et le balancer à la mer. En acceptant cela, Michel s’est engagé en pleine connaissance de cause dans le chemin de l’ignoble, si bien que ses attitudes vertueusement compatissantes aujourd’hui ne sont plus qu’un enfumage au service de cette ignominie.
      PPS : extrait du communiqué du Délégué général aux droits de l’enfant, Bernard de Vos Dumont : « On a ainsi découvert, lors de la conférence de presse organisée ce lundi, le traitement indigne qui a été réservé aux parents et au petit frère de Mawda. Alors qu’elle tentait de soigner son enfant encore vivante et qu’elle l’avait veillée, durant de longues minutes, avant l’arrivée de l’ambulance, la mère n’a pas été autorisée à accompagner sa petite fille à l’hôpital. Sous le choc, elle a été emmenée, menottée, avec son fils de quatre ans, vers le commissariat de police de Mons où les deux, mère et fils, séparés du père, ont été détenus en cellule durant plus de 24 heures ».
      Guillaume de Stexhe