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  • « Le macronisme, qui n’a jamais été social, n’est même plus libéral. Il s’agit d’un technocratisme managérial dans lequel la France devient une entreprise ou Emmanuel Macron est le patron, l’administration ses cadres et les citoyens ses salariés. Cela démontre aussi l’imposture d’un prétendu ’’cercle de la raison’’. Le droit n’est jamais que l’expression d’une souveraineté et sa primauté ne peut que découler de la puissance politique, pas d’une supposée ’’rationalité’’ qui n’est elle même le plus souvent qu’un instrument de pouvoir au service des occidentaux et des puissants (il suffit de voir comme il est nié quand ils gênent leurs intérêts, comme en ce moment en #Palestine). »

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/01/18/le-social-liberalisme-d-emmanuel-macron-etait-davantage-une-posture-qu-une-c

    En reprochant à mots couverts au président de la République, Emmanuel Macron, de manquer de déférence à l’égard de l’Etat de droit lors de la cérémonie des vœux au Conseil constitutionnel, Laurent Fabius a adressé le 8 janvier au chef de l’Etat une mise en garde qui nous fait prendre la mesure de toute la distance séparant désormais le macronisme de son socle idéologique originel.

    Un retour sur les conditions de l’adoption, le 19 décembre 2023, de la loi relative à l’immigration est nécessaire pour saisir cette allusion faite par le président du Conseil constitutionnel, qui n’a guère apprécié qu’une majorité politique assume le risque d’adopter des dispositions contraires à la Constitution pour obtenir le vote d’un texte au Parlement.
    L’encre à peine sèche, les responsables de la majorité avaient aussitôt reconnu qu’elle était entachée de dispositions susceptibles d’être retoquées par le Conseil constitutionnel. Qu’il s’agisse de l’article qui supprime l’automaticité du droit du sol pour acquérir la nationalité française ou des mesures qui introduisent la préférence nationale en matière de versement de certaines prestations sociales, de nombreux aspects de la réforme ont été tolérés, sous la pression des députés et sénateurs du parti Les Républicains de la commission mixte paritaire du Parlement, par un exécutif prêt à tout concéder pour arracher le vote d’un texte.

    Le chef de l’Etat a aussitôt déféré le texte aux neuf sages sans ignorer les vices d’inconstitutionnalité dont il est potentiellement souillé. C’est donc en toute conscience qu’il a demandé à sa majorité d’accepter de prendre le risque de méconnaître la Constitution.
    La situation est inédite sous la Ve République : pour en mesurer l’ampleur, il suffit de comparer la stratégie empruntée par Emmanuel Macron à l’ascèse républicaine que s’imposait Michel Rocard (1930-2016) lorsqu’il était premier ministre entre 1988 et 1991, durant le second septennat de François Mitterrand (1916-1996).

    « Deuxième gauche »

    Pourquoi cette mise en perspective ? Michel Rocard était d’abord un responsable politique qui incarnait ce fameux courant, la « deuxième gauche », dont les spécialistes s’accordent à dire qu’il constitue l’une des sources d’inspiration du macronisme des origines, le social-libéralisme, dont l’actuel chef de l’Etat, désormais l’otage d’une opposition de droite sur laquelle déteignent les idées de l’extrême droite, s’éloigne d’année en année.
    Michel Rocard dut assumer ses responsabilités de premier ministre de la France dans un contexte analogue à celui dans lequel se trouve aujourd’hui l’exécutif depuis les élections législatives de juin 2022, à savoir celui d’une majorité relative à l’Assemblée nationale, qui empêche de légiférer sereinement sans dépendre d’accords de circonstance avec des députés plus ou moins hostiles.

    https://twitter.com/Aurelientache/status/1747915766597402643