six questions sur les raisons de la colère des policiers municipaux

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  • "Nous nous sentons laissés pour compte" : six questions sur les raisons de la colère des policiers municipaux
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    Vu les salaires je me demande qui devient encore policier aujourd’hui en France apart les personnages ultra-autoritaires qui ont besoin d’un uniforme pour leur l’estime de soi. Des malades quoi.

    Le Code général des collectivités territoriales (CGCT) stipule que « le maire est chargé, sous le contrôle administratif du représentant de l’État dans le département, de la police municipale, de la police rurale et de l’exécution des actes de l’État qui y sont relatifs » (art. L2212-1).

    Et c’est le maire qui décide de la rémunération d’un policier municipal, ce qui provoque des disparités suivant les communes.

    « Nous ce qu’on veut aujourd’hui, c’est une uniformisation des salaires, que tous les policiers municipaux touchent la même chose », indique Michel Choukri qui explique qu’"entre les policiers municipaux de Plan-de-Cuques par exemple et ceux de Marseille, il y a une différence de 400 à 500 euros en moins".

    « Ces problèmes de rémunération sont en grande partie responsables du manque de vocation, d’ici à l’horizon 2026, il va manquer 11 000 policiers municipaux en France », indique Philippe Angelelli, secrétaire général CFTC Ville de Marseille. Actuellement, il y a 26 000 fonctionnaires de police municipale dans le pays et les départs en retraite ne vont pas tous être comblés par manque d’attractivité du métier.

    Qu’est-ce que la « prime police »  ?
    Cette prime « police » comprend la dangerosité, la pénibilité et le risque que prennent les policiers.

    Au sens du Décret n° 2006-1391 du 17 novembre 2006 portant statut particulier du cadre d’emplois, les agents de police municipaux sont classés en catégorie C de la filière sécurité.

    Selon les grilles indiciaires, un agent de police municipale débutant comme brigadier, qui est donc à échelon 1, a un salaire brut de base de 1 541,70 €. Pour un chef de service de police municipale à échelon 1, le salaire brut est de 1 607,31 €.

    L’indemnité spéciale de fonctions (ISF), versée mensuellement, s’élève à 20% du traitement mensuel pour les Gardiens-Brigadiers et les Brigadiers-Chefs Principaux.

    L’indemnité d’administration et de technicité (IAT), variable selon l’assiduité, la qualité du service rendu, etc. À titre indicatif, elle peut varier de 452 € à 493 € annuels.

    Les salaires des flics berlinois suivant le rang et le groupe de salaire (A7 - A16/B2/B3)

    https://www.polizeitest.de/polizei-besoldung

    Dienstgrad Besoldungsgruppe
    Mittlerer Dienst
    Polizeimeister A7
    Polizeiobermeister A8
    Polizeihauptmeister A9
    Gehobener Dienst
    Polizeikommissar A9
    Polizeioberkommissar A10
    Polizeihauptkommissar A11/A12
    Erster Polizeihauptkommissar A13
    Höherer Dienst
    Polizeirat A13
    Polizeioberrat A14
    Polizeidirektor A15
    Leitender Polizeidirektor A16/B2/B3

    Un simple policier berlinois en début de carriére gagne € 2.314,42. Il peut monter jusqu’à € 10.809,50 pour la présidente de de la police de Berlin (B7). Au salaire il faut ajouter "le treizième mois" composé des primes de vacances et de noël et des primes diverses en fonction du type de service etc.

    Tableau pour la ville de Berlin à partir de 2022
    Besoldungstabellen - » dbb beamtenbund und tarifunion
    https://www.dbb.de/fileadmin/user_upload/dbb/pdfs/einkommenstabellen/2022-12_Besoldungstabelle_Berlin.pdf

    Les officiers de la police fédérale et les agents de plusieurs Länder sont mieux payés.

    #France #allemagne #rémunération

    • Plusieurs compléments d’information à proposer :
      – La police municipale est de plus en plus employée en remplacement de la police nationale. C’est un mouvement de fond engagé depuis plusieurs années. De plus en plus de PM sont armées et sont appelées à exercer des missions qui ne les distinguent en rien de celles de la PN, alors que la loi établit encore une distinction (la PM n’a pas les mêmes prérogatives que la PN).
      – Comme pour tous les agents territoriaux (fonctionnaires ou non) l’embauche des PM se fait sur le marché de l’emploi, comme dans le privé (contrairement à la fonction publique d’État) : le postulant envoie son CV avec une lettre de motivation au maire ; s’il reçoit une réponse favorable, le salaire fait l’objet d’une négociation lors de l’entretien d’embauche.
      – La négociation à l’embauche se fait uniquement sur le « régime indemnitaire », c’est à dire la partie du salaire qui est totalement décidée par chaque employeur (les maires). Le régime indemnitaire (RI) – autrement appelé « prime » - occupe une part de plus en plus importante dans le traitement des rémunérations, parfois près du tiers. Associées au RI (car décidées par l’employeur), d’autres primes liées au poste (comme évoqué ici) ou à des critères particuliers (travail le dimanche, travail salissant, etc.) pourront aussi être versées. Aucune cotisation n’est prélevée pour la retraite sur le RI, c’est la raison pour laquelle les agents territoriaux partent aujourd’hui avec des pensions de misère (salaire minables et partiellement sans cotisations). L’autre partie du salaire, par contre, est contrôlée par l’État ; il s’agit du fameux « point d’indice » (gelé), lequel est ventilé sur une grille indiciaire, en fonction des grades, des postes, de l’ancienneté, etc.
      – Pour plusieurs raisons (notamment, le renforcement des politiques répressives), le rapport entre l’offre et de la demande des policiers municipaux étaient, il y a encore quelques temps, plutôt favorable pour ces agents. Eh oui, on manque de flics dans les communes et les employeurs, en fonction de leurs ressources, étaient prêts à débourser de belles primes pour garnir leur service « tranquillité publique », afin de caresser les électeurs dans le sens du poil (enfin ceux qui votent). À l’époque où j’étais encore agent territorial, certains maires c’étaient accordés (dans le 93) pour éviter de se mettre en concurrence sur l’embauche des poulets municipaux. Cet article est peut-être le signe que les employeurs ont repris collectivement la main sur le contrôle de l’embauche de leurs flics. Quant à ce qui concerne les misions, les comportements et bavures, c’est une autre histoire. C’est encore pire que la PN !