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  • Entretien avec Marion Carré : Alice Recoque ou l’histoire méconnue d’une pionnière de l’informatique
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-meilleur-des-mondes/entretien-avec-marion-carre-alice-recoque-ou-l-histoire-meconnue-d-une-p

    Dans son livre-enquête biographique, Marion Carré met en lumière le parcours d’Alice Recoque, une pionnière de l’informatique, qui aurait bien pu être rayée de l’histoire…
    Avec

    Marion Carré Experte en IA, cofondatrice de Ask Mona et autrice de Qui a voulu effacer Alice Recoque ? aux Éditions Fayard

    Une émission en partenariat avec Numerama. Retrouvez chaque semaine les chroniques de Marie Turcan et Marcus Dupont-Besnard.

    Dans son livre-enquête autobiographique Qui a voulu effacer Alice Recoque, Marion Carré, experte en IA, retrace le parcours d’une pionnière de l’innovation française et internationale. Une personnalité que l’autrice a découverte à la suite de nombreuses recherches sur les femmes dans l’informatique français. « Je n’en connaissais aucune », explique-t-elle, « donc je suis demandée : est-ce parce qu’il n’y en a pas eu, ou parce qu’on ne les connaît pas ? » Force est de constater qu’il s’agit de la dernière supposition. « Un immense gâchis » à une époque où l’on « manque de rôle modèle de figure féminine pour donner envie aux femmes et aux jeunes femmes de se lancer dans l’informatique. »
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    « Le fil rouge de ce que je fais », poursuit la cofondatrice de la start-up Ask Mona, c’est de transmettre, « faire redécouvrir cette pionnière et s’en servir pour soulever la question de la place des femmes dans la tech : ce qui a bougé, mais aussi les permanences depuis son époque ». « Il y avait cette envie de redonner confiance en la possibilité d’une informatique française avec plus de femmes », en partant de « ce parcours inspirant ».
    À écouter : Alice Recoque, pionnière oubliée de l’IA
    Un monde connecté
    3 min
    Effacée de l’encyclopédie Wikipédia ?

    Les premiers à avoir tenté « d’effacer Alice Recoque » ont été les contributeurs de Wikipédia. Le site est une œuvre libre et collaborative (chacun peut en améliorer et modifier le contenu), mais reste soumis à « un contrôle, pour s’assurer que les informations partagées sont sourcées et méritent leur place ». La figure d’Alice Recoque faisait débat. Les femmes étant « peu médiatisées », il y a un manque de « sources secondaires » (articles de presse notamment) qui entraîne un effacement « systémique » et une « invisibilisation des femmes dans la technologie. » Selon l’ARCOM, en 2023, seul « 34 % du temps de parole à l’antenne en télé et en radio » est accordé aux femmes. Et ces dernières, selon une autre étude à l’échelle internationale, ne représentent que « 2 % des personnes invitées en qualité d’ingénieurs ou de scientifiques. [...] C’est pour cela que seules 19 % des biographies Wikipédia portent sur des femmes. Et qui dit peu de femmes visibles, dit peu de rôles, de modèles ensuite pour donner envie aux plus jeunes générations de se lancer. » Depuis plusieurs années, « le collectif Les sans pagEs œuvre pour une réhabilitation des femmes sur Wikipédia ».Les sans pagEs œuvre pour une réhabilitation des femmes sur Wikipédia".

    « Ce qui est assez prégnant dans le parcours d’Alice Recoque, c’est qu’elle a eu le sentiment de devoir faire deux fois plus qu’un homme, de devoir faire ses preuves et de travailler beaucoup plus. Ce qui comptait pour elle, c’étaient ses accomplissements, son travail, les ordinateurs qu’elle produisait, et pas forcément le rayonnement de ses travaux », leur publicité. Soutenue par son mari, elle fait le choix de travailler, alors que « la plupart de ses camarades femmes de promotion ne travaille pas ». Elle doit par conséquent « assumer sur tous les plans ». En plus d’être « très investie dans sa carrière, elle a aussi des enfants : elle fait un métier d’homme, mais pas comme un homme. Elle assume le fait d’être une femme, d’être une mère, d’avoir toute cette vie de famille, ce qui la pénalise d’autant plus. »

    « Ses combats me parlent encore beaucoup », souligne Marion Carré. « Les femmes dans la tech restent toujours minoritaires, dans l’entrepreneuriat et l’IA aussi. [...] On a tort de penser que c’est le temps qui améliore les choses. [...] Il n’y a pas que des progressions, il y a aussi des régressions. »
    À lire aussi : Wikipédia : seulement 18% de pages pour les femmes
    Une informaticienne visionnaire

    Dès les années 50, Alice Recoque a cru à « l’informatique personnelle que nous connaissons aujourd’hui avec notre ordinateur rangé dans notre sac ou notre téléphone dans notre poche. » Elle était notamment spécialiste des « mémoires des ordinateurs », élément clef de leur « démocratisation ». « À l’époque, c’étaient d’immenses machines qu’il fallait réfrigérer, qui étaient extrêmement lourdes et compliquées à installer ». Il n’y avait donc que « quelques laboratoires de recherche » qui pouvaient en disposer. « L’un des premiers projets sur lesquels elle a travaillé » est le « CAP500 », « le premier ordinateur conversationnel ». Le premier permettant de « taper sur un clavier pour communiquer ». Il disposait aussi de « fonctionnalités pour compléter les mots » : « des choses que nous retrouvons aussi aujourd’hui ».

    L’informaticienne a aussi été pionnière dans « l’impact des réseaux ». Le Mitra 15, ordinateur « temps réel » (conçu pour « répondre le plus vite possible à l’apparition d’un signal » sur lequel elle a travaillé, était notamment « impliqué dans l’ancêtre français d’Internet : le réseau Cyclades. » Dès les années 70, « elle a milité pour la protection des données personnelles » et « a participé à l’une des réunions de création de la CNIL. » Elle se battait pour mettre en place « un garde-fou face au pouvoir de surveillance accru des entreprises et des États grâce à l’informatique. » Vingt ans plus tard, « elle anticipait les usages contemporains de l’intelligence artificielle. » Dans plusieurs articles, elle évoque l’utilisation de l’IA afin de « générer du texte, générer des images, de la reconnaissance visuelle, répondre à des questions », etc.
    À écouter : Pour une histoire de l’informatique
    Les Passeurs de science : l’informatique
    50 min
    La place des femmes dans l’IA

    « Ma crainte » vis-à-vis de l’Intelligence artificielle, explique Marion Carré, « c’est qu’il y ait une hausse des talents » dans ce secteur, mais que la place des femmes reste « faible », alors que cette technologie a « un impact systémique ». Les informaticiens sont les architectes de notre monde contemporain, il est donc primordial qu’il y ait des femmes à la base de la programmation selon Marion Carré. « Dans les secteurs où il y a une surreprésentation d’hommes par rapport aux femmes, complète-t-elle, les technologies ne sont pas adaptées pour elles. Elles sont par exemple plus blessées dans les accidents de la route parce que pour les crash tests, on utilise des mannequins hommes. »

    « On a mis longtemps à avoir des applications de suivi menstruel, parce que dans les têtes d’équipes de développeurs (principalement des hommes), ce n’était pas du tout une priorité. » Au niveau de l’IA, il y a aussi des « impacts très importants sur les biais : Si vous demandez un ingénieur ou un CEO à une intelligence artificielle de génération d’images, vous allez avoir principalement des hommes. » Ce qui influence ensuite l’utilisateur lui-même. À l’emploi, lorsque des algorithmes d’IA sont utilisés, le phénomène est similaire : « les femmes ont 8 % de chances de moins » d’être sélectionnées. « Or, s’il n’y a pas de femmes dans les équipes, cela aura ensuite des impacts massifs sur la société » : un véritable cercle vicieux.

    #Femmes #Informatique #Wikipédia

  • Quand des puissances étrangères ciblent les outre-mer français
    https://www.radiofrance.fr/franceinter/quand-des-puissances-etrangeres-ciblent-les-outre-mer-francais-5403867


    Banderole en soutien à Poutine et drapeau azéri lors de la manifestation contre la réforme du corps électoral en Nouvelle-Calédonie, le 28 mars 2024.
    Capture d’écran X

    Russie, Chine, Azerbaïdjan, Comores... Plusieurs pays mènent des opérations d’ingérences ou de déstabilisation dans les outre-mer français. La Nouvelle-Calédonie et Mayotte sont les plus visées.
    […]
    L’Azerbaïdjan à la manœuvre
    La lointaine république du Caucase a en effet pris fait et cause pour le mouvement indépendantiste kanak via le Groupe d’initiative de Bakou (GIB) qui a été créé le 6 juillet 2023. Ce groupe de réflexion et d’influence affiche, parmi ses objectifs principaux, de “soutenir le combat contre le colonialisme et le néo-colonialisme”. Mais le GIB semble avoir une vision du colonialisme limitée à la France. Dans une vidéo promotionnelle, son directeur exécutif, Abbas Abbasov - ancien cadre du fonds pétrolier de l’État d’Azerbaïdjan - énumère les “colonies” concernées. Et il cite : la Nouvelle-Calédonie, la Guyane française, la Polynésie française, la Guadeloupe et la Corse. De fait, sur les réseaux sociaux, 90% des propos du GIB concernent les outremers français et ils sont accompagnés d’une multitude de mots clés comme #politiquecolonialefrançaise. Au lendemain de la manifestation de Nouméa, le fil X (ex-Twitter) du GIB se félicite de cette mobilisation et de la présence du drapeau national azéri dans le cortège.

    https://www.radiofrance.fr/s3/cruiser-production-eu3/2024/05/b521ff77-571f-40e4-9c8e-2b26972f61cb/860_sc_photo-5-cale-donie-1e-re.webp
    Sur un tshirt floqué du groupe d’initiative de Bakou, on peut lire « Non au dégel du corps électoral » et « Non à la colonie de peuplement », le jeudi 28 mars 2024.
    Capture d’écran d’un reportage Nouvelle-Calédonie Première

  • A la recherche de la capillarité extraterrestre
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/avec-sciences/a-la-recherche-de-la-capillarite-extraterrestre-2507292

    Sur Terre, la capillarité participe à de très nombreux phénomènes, du cœur de nos cellules jusqu’aux nuages. Une nouvelle étude recense les différents phénomènes associés à cette physique des interfaces dans les autres planètes et satellites du système solaire.

    C’est un processus physique extrêmement commun sur Terre. La capillarité résulte d’une interface, que ce soit une interaction entre liquides qui ne se mélangent pas, entre l’air et un liquide ou encore entre un liquide et un solide. Les molécules vont s’organiser d’une certaine manière ce qui va créer une tension superficielle, comme une peau de tambour. L’exemple le plus simple et connu pour se représenter ce qu’est la capillarité est certainement celui de la paille dans un verre d’eau : l’eau monte dans la paille, et plus elle est fine plus elle monte.
    Une recherche tirée par les cheveux ?

    Ce minuscule processus a des implications gigantesques et sans capillarité, pas de vie ! La question se pose donc de savoir si cette capillarité existe ailleurs dans notre système solaire. Une nouvelle étude tente de prédire ce que l’on pourrait observer de cette capillarité sur d’autres astres, notamment des lunes de planètes géantes comme Titan, Encelade et Europe. Explications avec Daniel Cordier, chargé de recherche CNRS au laboratoire GSMA à Reims et premier auteur de cette étude parue dans le Journal of Geophysical Research : Planets.

  • « Alerte extrêmement grave » : le dispositif FR-Alert activé pour envoyer un message d’information sur les JO 2024
    https://www.lemonde.fr/sport/article/2024/05/13/alerte-extremement-grave-le-dispositif-fr-alert-active-pour-envoyer-un-messa

    La Préfecture de police de Paris a confirmé, lundi soir, l’usage de ce dispositif d’alerte sur les smartphones présents dans la zone qui constituera le périmètre « sécurité intérieure et lutte contre le terrorisme (SILT) » lors des JO, sans plus d’explications

    Personne pour évoquer bigbrother et cette ambition du pouvoir, d’avoir accès à tous les écrans, partout, tout le temps.

  • Demain, une Europe agroécologique. Se nourrir sans #pesticides, faire revivre la #biodiversité

    Le temps est venu pour l’agroécologie de changer d’échelle : une production intégralement agroécologique, exempte de pesticides et d ’engrais de synthèse, est aujourd’hui envisageable à travers toute l’Europe. Au cœur de ce modèle porté par une nouvelle génération d’agriculteurs et d’agronomes : la disparition de l’élevage industriel qui rend possible l’autonomie fourragère et améliore la contribution de l’Europe aux équilibres alimentaires mondiaux. Loin d’être réservée à quelques fermes pionnières, l’agroécologie peut transformer en profondeur nos #paysages pour le plus grand bénéfice du climat, de notre santé ainsi que celle de la #faune et de la #flore. Appuyant son propos sur une modélisation quantifiée, cet ouvrage explore également les modes d’#organisation_sociale et économique et les #choix_politiques qui peuvent rendre ce #scénario plausible et désirable.
    On a dix ans pour lancer l’Europe sur les rails de l’agroécologie afin qu’en 2050 l’hypothèse devienne réalité.

    https://www.actes-sud.fr/catalogue/sciences-humaines-et-sociales-sciences/demain-une-europe-agroecologique

    #agriculture_biologique #agroécologie #livre #Xavier_POUX

  • La guerre de l’eau : un podcast à écouter en ligne | France Culture
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-la-guerre-de-l-eau

    Pour LSD, Rémi Dybowski Douat enquête sur l’eau. Celle qui coule, ou pas, du robinet, inquiète le monde agricole et des citoyens de plus en plus nombreux. Indispensable à la survie, elle vient à manquer et devient objet politique à part entière.

    Écouté les deux premiers épisodes, et hâte de la suite !

    Épisode 1 :

    L’eau, une question politique

    La gestion de l’eau et son partage sont longtemps restés dans le champ des questions techniques. Le changement climatique, les sécheresses répétées ou encore les mobilisations contre les méga-bassines ont fait de l’eau une question politique centrale.

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/l-eau-une-question-politique-6084938

    Épisode 2

    Une agriculture à sec

    Amandine Pacault et Guillaume Lefort sont tous deux agriculteurs. La première dans les Deux-Sèvres, le second en Seine et Marne. Héritiers d’une histoire commune, celle d’agriculteurs et d’agricultrices sommés de nourrir la France au lendemain de la seconde guerre mondiale, Amandine et Guillaume ont des approches, des convictions et des méthodes très différentes mais s’accordent sur un point : l’agriculture devra s’adapter au manque d’eau.

    Pour Amandine, cela passe par une très grande sobriété et une adaptation des sols et des cultures, elle explique ainsi : “Bien sûr, plus on arrose, plus on a de rendement, mais si l’on arrose moins, ça marche quand même aussi, ça dépend de son système. Nous, sur un système où l’on a à peu près 60 espèces différentes de légumes et qu’en plus on a d’autres productions, on se rend compte que le tout arrive à nous faire vivre ainsi qu’à satisfaire les clients”.

    Pour Christophe, la solution sera technologique : station météo connectées, drones et intelligence artificielles permettront de relever le défi de l’eau : "à chaque fois que je sors un mètre cube d’eau, j’ai intérêt à ce qu’il soit le plus efficace possible. Et donc pour pouvoir piloter, gérer au mieux l’irrigation de mes parcelles, j’ai de nouvelles technologies. J’ai une station météo dans au milieu des champs. J’ai des sondes que je mets dans le sol, que je déplace en fonction des cultures que j’ai potentiellement besoin d’irriguer, et qui me disent combien il reste d’eau dans le sol, est-ce que la plante est en stress ou quand elle va être en stress de manière à anticiper afin de ne pas mettre trop d’eau mais d’en mettre assez pour que la plante ait un cycle et qu’elle puisse s’épanouir. Tous ces outils, me permettent de pouvoir piloter l’irrigation en mieux”.

    (j’ai mis plus de texte de citation parce que le chapô me semblait réducteur).

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/lsd-la-serie-documentaire-emission-du-mardi-14-mai-2024-4100641

    #eau #agriculture #changement_climatique #activisme #industrie

  • Faut-il arrêter de lancer des missions d’exploration spatiale ?
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/sciences-chrono/japet-la-lune-aux-deux-visages-6313523
    À la question de l’avenir des missions d’explorations spatiales Léa Bonnefoy Planétologue, chercheuse en post-doctorat au laboratoire de Météorologie Dynamique (LMD) répond clairement, stop. (à 24:30’)
    « il faut replacer les observations astronomiques et la science en général dans un contexte sociétal et se poser la question de ce qu’on veut prioriser face à l’urgence climatique (...) les infrastructures spatiales (...) ont un impact carbone considérable. Moyenné par astronome ça revient à 40 tonnes équivalent CO2 par astronome (l’objectif de l’accord de Paris a été fixé à - de 2 tonnes/personne).
    En ce qui concerne la mission Cassini (291 000 tonnes de CO2, cela revient à 62 tonnes par article publié !
    Est-ce qu’on veut continuer à envoyer des mission spatiales ou est-ce qu’on veut que les efforts scientifiques se concentrent sur la compréhension des écosystèmes, résoudre les problématiques sociétales d’aujourd’hui ? »

  • Ce que cachent les sorcières : un podcast à écouter en ligne | France Culture
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-ce-que-cachent-les-sorcieres

    Femmes marginales, figure littéraire et psychanalytique, symbole d’émancipation féminine, peut-on philosopher sur les sorcières ? Que cache la figure de la sorcière ?
    3 épisodes •

    Épisodes

    Épisode 1/3 : Les sorcières dans l’histoire, réalité ou réalité fantasmatique ?
    Les femmes qui usaient des baguettes et potions, lançant des sorts et effrayant les enfants, ont-elles vraiment existé ? On connaît les portraits faits de ces femmes lors des procès de sorcières. Mais qui étaient réellement ces « sorcières » derrière ces accusations ?

    6 mai • 58 min

    Épisode 2/3 : Elle savent tout, elles mangent tout : prophétesses et ogresses
    En plus des procès, c’est à travers les contes populaires et dans les mythes que nous connaissons les sorcières. Prophétesses, elles savent tout, ogresses, elles mangent tout, même les enfants. Que nous disent ces représentations ?
    7 mai • 59 min

    Épisode 3/3 : La marâtre
    La marâtre fait peur lorsque nous lisons les contes de fées : très souvent, elle est une sorcière. La sorcière marâtre, c’est la femme qui vieillit, qui paraît plus autoritaire et moins soumise. N’est-elle pas avant tout une femme malheureuse dans un monde où vieillir est mal perçu ?
    8 mai • 59 min

  • En #Tunisie, la #répression s’accentue sur les migrants subsahariens et les associations qui les soutiennent

    Originaires d’Afrique de l’Ouest ou de l’Est, plusieurs centaines d’hommes, de femmes et d’enfants ont été expulsées vers les frontières du pays.

    Il était 2 heures du matin, vendredi 3 mai, lorsque les agents des forces de l’ordre se sont présentés devant le campement de migrants, installé en face du siège de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), dans le quartier des berges du Lac à Tunis. « On était tous couchés, on dormait. D’un coup, il a fallu fuir », se souvient Simon, un exilé camerounais de 21 ans qui préfère utiliser un nom d’emprunt. Lui a réussi à échapper à la police. « Mais ceux qui n’y sont pas parvenus ont été arrêtés. Nous sommes toujours sans nouvelle de certains d’entre eux », dit-il, toujours à la rue.

    Ils étaient des centaines, originaires principalement de pays d’Afrique de l’Ouest, à dormir dehors dans l’attente d’une assistance de l’OIM pour un retour volontaire dans leur pays. « On veut juste rentrer chez nous, assure Simon qui a déposé en décembre 2023 une demande pour être rapatrié au Cameroun. On ne comprend pas pourquoi ils ont fait ça. On était calmes, on n’a agressé personne, on n’a rien fait de mal. »

    Plus loin, au bout de la rue, plusieurs centaines d’exilés – des hommes, des femmes et même des enfants majoritairement originaires du Soudan et de pays d’Afrique de l’Est en proie à la guerre – étaient installées dans les allées d’un jardin public en attendant d’obtenir une protection internationale.
    Des expulsions collectives

    D’autres avaient planté leurs tentes à quelques centaines de mètres de là, devant le siège du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Des dizaines de personnes exilées, installées dans la Maison des jeunes depuis à la fermeture du camp de Choucha en 2017, ont également été délogées, dans la banlieue de La Marsa.

    Au total, près de 80 mandats de dépôt ont été émis à l’encontre des personnes arrêtées au cours du week-end et au moins plusieurs centaines d’entre elles ont été expulsées vers les frontières du pays, selon plusieurs ONG. Cette évacuation coordonnée et de large ampleur fait suite à d’autres opérations similaires dans la région de Sfax la semaine passée.

    Lundi 6 mai, au cours d’un conseil de sécurité, le président Kaïs Saïed a reconnu pour la première fois des expulsions collectives de la part des autorités tunisiennes, précisant que « 400 personnes » ont été renvoyées vers « la frontière orientale », en « coordination continue » avec les pays voisins.

    « Nous assistons à une répression tous azimuts des populations noires migrantes qui continuent de subir des abus systématiques de leurs droits », dénonce Salsabil Chellali, directrice du bureau de Human Rights Watch à Tunis. Elle souligne que, de manière générale, les arrestations et les expulsions menées par les autorités se font « sans aucune évaluation au cas par cas du statut » des exilés, « en dehors de tout Etat de droit et cadre légal », simplement car « ces personnes sont identifiées comme noires et comme venant de pays africains ».
    « Hordes de migrants clandestins »

    Depuis le discours du président Kaïs Saïed, en février 2023, au cours duquel il avait désigné les « hordes de migrants clandestins » comme complice d’un complot visant à modifier l’identité arabo-islamique du pays, les autorités tunisiennes ont opéré un virage sécuritaire dans la gestion des migrants africains subsahariens.

    La répression à leur encontre s’est élargie ces derniers jours aux organisations de la société civile. Saadia Mosbah, présidente de Mnemty, une association de lutte contre les discriminations raciales, a été arrêtée lundi 6 mai sur la base de la loi relative à la lutte contre le terrorisme et à la répression du blanchiment d’argent et placée en garde à vue.

    Activiste tunisienne noire et figure de la lutte antiraciste en Tunisie, Mme Mosbah s’était montrée très critique envers les politiques anti-migrants du président Kaïs Saïed depuis plus d’un an. Un autre membre de l’association a été entendu dans le cadre de l’enquête, mais a été laissé en liberté. Leurs bureaux ont été perquisitionnés.

    L’organisation Terre d’asile Tunisie (TAT), section tunisienne de France terre d’asile, a elle aussi reçu la visite des fonctionnaires de police dans ses bureaux de Tunis et de Sfax. Son ancienne directrice, Sherifa Riahi, a été entendue puis placée en garde à vue sur la base de la même loi utilisée contre Mme Mosbah, confie au Monde une source sous couvert d’anonymat. Quatre personnes ont été entendues, « sans que cela donne lieu à une arrestation ».

    Le président et le vice-président du Conseil tunisien des réfugiés (CTR) ont eux aussi été arrêtés, placés sous mandat de dépôt à l’issue de leur garde à vue. Ils sont accusés d’« associations de malfaiteurs dans le but d’aider des personnes à accéder au territoire tunisien », selon une déclaration du parquet, alors que le CTR assiste le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés dans l’enregistrement des demandeurs d’asile, avec l’aval des autorités en l’absence de loi encadrant le droit d’asile en Tunisie.
    « Faire peur aux associations »

    Le président du Conseil tunisien des réfugiés (CTR) et l’un de ses collègues ont eux aussi été arrêtés. Selon la radio privée Mosaïque FM, ils sont accusés d’aide à l’hébergement de migrants en situation irrégulière, alors même que cette organisation assiste le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés dans l’enregistrement des demandeurs d’asile, avec l’aval des autorités en l’absence de loi encadrant le droit d’asile en Tunisie.

    « C’est un nouveau cap franchi dans la répression, s’alarme Salsabil Chellali. Les autorités veulent faire peur aux associations qui mènent des actions pour atténuer un tant soit peu la souffrance des migrants et demandeurs d’asile et de mettre fin à toute assistance qu’ils peuvent recevoir en Tunisie. Ça ne fait qu’exacerber les conditions vulnérables dans lesquelles ils sont. »

    Dans son discours lundi soir, M. Saïed a fustigé des associations qui « reçoivent d’énormes sommes d’argent de l’étranger ». « Il n’y a pas de place pour des associations qui pourraient remplacer l’Etat », a-t-il affirmé, qualifiant par ailleurs les dirigeants de ces associations de « traîtres » et d’« agents ».

    M. Saïed a aussi répété « aux chefs d’Etat » et « au monde entier », comme il l’a fait de nombreuses fois, que « la Tunisie n’est pas une terre pour installer ces gens et qu’elle veille à ce qu’elle ne soit pas également un point de passage pour eux vers les pays du nord de la Méditerranée ».

    Tout en refusant d’accueillir les migrants, les autorités tunisiennes continuent pourtant de les empêcher de rejoindre l’Europe moyennant un soutien financier et logistique de l’Union européenne. Entre le 1er janvier et le 15 avril, 21 270 migrants ont ainsi été interceptés en mer par la Garde nationale, contre 13 903 sur la même période en 2023, selon les chiffres communiqués par son porte-parole, Houssem Jebabli, à l’agence de presse Nova.

    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/05/08/en-tunisie-la-repression-s-accentue-sur-les-migrants-subsahariens-et-les-ass
    #migrations #anti-migrants #expulsions #expulsions_collectives #réfugiés #arrestations

    ping @_kg_

    • Nella Tunisia di Saied adesso viene colpito chi aiuta i migranti

      Perquisizioni nelle sedi di importanti organizzazioni umanitarie e arresti di attivisti, mentre Italia e Ue continuano a elargire fondi. Continuano le deportazioni dei cittadini stranieri nelle zone desertiche al confine con Algeria e Libia

      Fin dove si spingerà Kais Saied? Chi lavora in ambito migratorio a Tunisi si pone questa domanda da tempo. Il 21 febbraio 2023 il presidente della Repubblica ha accusato le persone di origine subsahariana e sudanese di stare compiendo una sostituzione etnica nel paese. Successivamente, nel luglio dello stesso anno, sono arrivate le strette di mano con la premier Giorgia Meloni e la presidente della Commissione europea Ursula von der Leyen per la firma del memorandum d’intesa, mentre il ministero degli Interni attuava vere e proprie deportazioni di migliaia di migranti verso le zone desertiche ai confini con Algeria e Libia.

      Le deportazioni continuano ancora oggi. Saied, invece, ha rivolto l’attenzione verso tutti coloro che si occupano di migrazioni: «La Tunisia non sarà una terra d’insediamento per questi immigrati e non è neanche un punto di passaggio per loro. Ci sono degli individui che hanno ricevuto dei soldi nel 2018 per portare qui queste persone. Enormi somme di denaro sono arrivate dall’estero a favore degli immigrati africani e a profitto di reti e associazioni che pretendono falsamente di proteggere queste persone», ha dichiarato il presidente durante il Consiglio di sicurezza del 6 maggio scorso.

      SAIED È PASSATO presto dalle parole ai fatti. Nell’ultima settimana quattro persone di tre organizzazioni diverse sono state poste in custodia cautelare con capi di accusa che vanno dall’associazione a delinquere con il fine di aiutare le persone a entrare illegalmente in Tunisia al riciclaggio di denaro e appropriazione indebita. Si tratta di due esponenti del Centro tunisino per i rifugiati (Ctr) che lavora a stretto contatto con l’Alto commissariato delle Nazioni Unite per i rifugiati (Unhcr), all’interno di un quadro giuridico estremamente precario in quanto il paese manca di una legislazione sul diritto d’asilo; della ex presidente di Terre d’Asile in Tunisia Sherifa Riahi e di Saadia Mosbah, uno dei volti più conosciuti della società civile locale per la sua attività di sensibilizzazione contro il razzismo e presidente dell’associazione Mnemty.

      I dettagli della messa in applicazione di queste disposizioni rappresentano un precedente a cui la società civile tunisina potrebbe abituarsi molto presto. I locali di Terre d’Asile sono stati perquisiti a Sfax, Sousse e Tunisi. La stessa sorte è capitata all’ufficio di Mnemty e all’abitazione di Mosbah. Nonostante un quadro altamente frammentato e a rischio per chi decide di andare contro le disposizioni presidenziali, le reazioni non sono mancate. Romdhane Ben Amor, portavoce del Forum tunisino per i diritti economici e sociali, ha dichiarato che «la Tunisia sta aggravando la crisi e promuove l’idea che non ci sia una soluzione». Si è espresso duramente anche Bassem Trifi, presidente della Lega tunisina dei diritti umani, organizzazione che vinse il premio Nobel per la pace nel 2015.

      AL DI LÀ DELLA CRONACA è importante capire dove si inserisce l’ulteriore stretta autoritaria del presidente Kais Saied. Da inizio anno la Garde nationale ha dichiarato di avere intercettato in mare 21.270 persone, 9mila in più rispetto al 2023. Un dato preoccupante sia per il piccolo Stato nordafricano, diventato un hub strategico di primo piano per le partenze, ma anche per l’Europa e per l’Italia in particolare, impegnate a finanziare in maniera sempre più importante le politiche securitarie della Tunisia.

      Una soluzione per garantire gli interessi delle due sponde del Mediterraneo sono le deportazioni verso il deserto. Da quasi un anno migliaia di persone sono state caricate sui bus e lasciate a loro stesse in aree disabitate lungo i confini del paese con l’Algeria e la Libia. Un meccanismo attuato dal ministero degli Interni su tutto il territorio nazionale, con una particolare attenzione a Sfax, seconda città della Tunisia dove il fenomeno migratorio è più accentuato. L’ultimo caso risale alla mattina del 3 maggio di fronte ai locali dell’Organizzazione internazionale per le migrazioni (Oim) e dell’Unhcr a Tunisi dove centinaia di persone in attesa del rimpatrio volontario o che godevano di qualche forma di “protezione” avevano trovato un rifugio precario costruito con tende di fortuna. Un imponente intervento securitario ha evacuato la zona, arrestato circa 80 persone e deportato almeno altre 200, secondo la ricostruzione di Refugees in Libya.

      ANCHE IN QUESTO CASO urge andare oltre la cronaca. La sensazione che emerge da questo ulteriore restringimento presidenziale è che da ora in avanti occuparsi di migrazione e documentare possibili abusi diventerà sempre più complicato, soprattutto in quelle zone periferiche dove le violazioni avvengono. A partire proprio da Sfax: in questa città da più di un mese sono aumentati i raid della polizia nei confronti della popolazione subsahariana e sudanese.

      https://ilmanifesto.it/nella-tunisia-di-saied-adesso-viene-colpito-chi-aiuta-i-migranti

    • En Tunisie, arrestation de deux autres chroniqueurs pour avoir critiqué la situation du pays

      #Borhen_Bssais, présentateur à la télévision et à la radio, et #Mourad_Zeghidi, chroniqueur, ont été interpellés samedi soir, tout comme #Sonia_Dahmani, avocate et chroniqueuse.

      Au lendemain de l’arrestation musclée de l’avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani poursuivie pour des motifs similaires, la justice tunisienne a décidé, dimanche 12 mai, de placer en détention deux chroniqueurs qui ont émis des critiques sur la situation du pays, a appris l’Agence France-Presse (AFP) auprès d’un avocat.

      Interpellés samedi soir, Borhen Bssais, présentateur à la télévision et à la radio et Mourad Zeghidi, chroniqueur, « font l’objet d’un mandat de dépôt de quarante-huit heures », selon Me Ghazi Mrabet. « Ils devront comparaître devant un juge d’instruction », a-t-il ajouté à l’AFP. Selon l’avocat, M. Zeghidi est poursuivi « pour une publication sur les réseaux sociaux dans laquelle il soutenait un journaliste arrêté [Mohamed Boughalleb, condamné à six mois de prison pour diffamation d’une fonctionnaire] et des déclarations lors d’émissions télévisées depuis février ».

      Mourad Zeghidi est commentateur politique à la télévision et travaille avec Borhen Bssais, qui présente des programmes sur des chaînes de radio et télévision privées. Les motivations exactes de l’arrestation de M. Bssais ne sont pas établies mais, selon l’avocat, il aurait été arrêté aussi en vertu de l’article 54, promulgué en septembre 2022 par le président tunisien, Kaïs Saïed, pour réprimer la production et diffusion de « fausses nouvelles », mais critiqué par les défenseurs des droits humains car sujet à des interprétations très larges.

      Poursuite de plus de soixante critiques du pouvoir

      En un an et demi, plus de soixante personnes parmi lesquelles des journalistes, des avocats et des opposants à M. Saïed, auteur d’un coup de force en juillet 2021 par lequel il s’est octroyé les pleins pouvoirs, ont fait l’objet de poursuites sur la base de ce texte, selon le Syndicat national des journalistes.

      C’est en vertu du même décret 54 que l’avocate Sonia Dahmani fait l’objet de poursuites et a été arrêtée samedi soir à la suite d’une intervention ironique à la télévision, alors qu’elle s’était réfugiée à la Maison des avocats. La scène a été filmée en direct par une équipe de la télévision publique française France 24 mais a été interrompue par l’intervention de policiers encagoulés.

      Jeudi, l’avocate avait reçu une convocation, à laquelle elle n’a pas donné suite, pour comparaître devant un juge d’instruction sans que les motifs soient précisés, à la suite d’une intervention ironique à la télévision. L’ordre national des avocats a condamné devant la presse samedi soir ce qu’elle a décrit comme « une invasion [de son siège] et une agression flagrante », exigeant la libération immédiate de Mme Dahmani et annonçant une grève régionale à partir de lundi.

      France 24 a protesté dans un communiqué contre le fait ces policiers aient « arraché la caméra de son trépied » et arrêté pour « une dizaine de minutes » son caméraman. La chaîne francophone internationale a condamné « fermement cette entrave à la liberté de la presse et cette intervention brutale et intimidante des forces de l’ordre empêchant ses journalistes d’exercer leur métier ».

      Lors d’une émission de télévision, mardi, Sonia Dahmani avait lancé d’une façon ironique « de quel pays extraordinaire parle-t-on ? », en réponse à un autre chroniqueur qui affirmait que les migrants venus de plusieurs pays d’Afrique subsaharienne cherchaient à s’installer en Tunisie, une déclaration jugée par des internautes comme « dégradante » pour l’image du pays.
      Répression des migrants subsahariens et de leurs soutiens

      Par ailleurs, plusieurs ONG d’aide aux migrants ont subi des contrôles la semaine passée et la présidente de l’association antiraciste Mnemty (« mon rêve »), Saadia Mosbah, a été placée en garde à vue le 6 mai pour des soupçons de blanchiment d’argent.

      Mme Mosbah et son association avaient été en première ligne dans la défense des migrants d’Afrique subsaharienne en Tunisie après un violent discours en février 2023 du président Saïed dénonçant l’arrivée de « hordes de migrants clandestins » dans le cadre d’un complot « pour changer la composition démographique » du pays.

      Lundi, M. Saïed a répété que son pays « ne sera[it] pas une terre pour implanter ces gens-là » et « veillera[it] à ne pas être un point de passage ». Il s’en est également pris à « des associations et organisations » qui reçoivent, selon lui, « des sommes astronomiques de l’étranger ». Avec la Libye, la Tunisie est l’un des principaux points de départ de l’émigration clandestine en direction de l’Italie.

      Une manifestation à l’appel de la coalition d’opposition Front de salut national pour réclamer « des élections libres et équitables » cet automne, et « la fin de la destruction systématique du pays », a rassemblé environ trois cents personnes dimanche, selon des journalistes de l’AFP. « Stop Etat policier » ou « Dégage, dégage Kaïs Saïed ! », scandaient les manifestants.

      https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/05/12/en-tunisie-arrestation-de-deux-autres-chroniqueurs-pour-avoir-critique-la-si

    • Inquiétante arrestation d’une militante antiraciste en Tunisie

      Le pouvoir tunisien durcit un peu plus le ton sur la question des migrants subsahariens... Il s’en prend désormais aux ONG qui les aident !

      La garde à vue de Saadia Mosbah est inquiétante à bien des égards. Elle a fait sienne la cause des Tunisiens et des Tunisiennes qui, comme elle, sont noirs. Elle est également très active dans la défense des droits des migrants d’Afrique subsaharienne. Chaque année, des milliers d’entre eux rejoignent les côtes de la Tunisie pour tenter la traversée vers l’Europe.

      Leur présence est un sujet explosif dans le pays et une cible de choix pour le président Kaïs Saïed. Il dénonce « des hordes de migrants clandestins » venus pour modifier la composition démographique du pays. Le grand remplacement, version tunisienne. Résultat : les tensions sont vives entre une partie de la population et les migrants.

      L’année dernière la police tunisienne en a arrêté des centaines avant de les conduire dans le désert, dans un no man’s land près des frontières libyenne et algérienne. Des hommes, des femmes, des enfants, parfois des bébés...sans vivre. Plusieurs d’entre eux sont morts.

      Parmi les voix qui s’élèvent, celle de Saadia Mosbah, véritable égérie du mouvement antiraciste en Tunisie. C’est elle qui vient d’être arrêtée, ainsi que l’ancienne présidente de la branche locale de France Terre d’Asile.

      Ce qui leur est reproché

      Selon la presse tunisienne, les deux femmes auraient été placées en garde à vue pendant plusieurs jours pour de possibles violations d’une loi contre le terrorisme et le blanchiment d’argent. En début de semaine, le président tunisien a lancé une charge violente contre les organisations qui aident les migrants. Kaïs Saïed reproche à ces ONG de toucher beaucoup d’argent de l’étranger. Il les a qualifiés de « traîtres » et les accuse d’essayer d’implanter les migrants subsahariens en Tunisie.

      Une menace pour les Tunisiens noirs

      Si Saadia Mosbah défend les droits des migrants, elle s’est surtout fait connaître en brisant un tabou. Celui des discriminations raciales en Tunisie.

      Par son combat, elle a largement contribué à faire que son pays soit le premier du monde arabe à adopter une loi contre le racisme. Votée en 2018, elle prévoit des amendes, voire même de la prison pour des faits de discrimination raciale. A ce jour, elle reste très rarement appliquée.

      Le président, pourtant un juriste de formation, ne semble pas la connaître ou s’en préoccuper. Pour les Tunisiens descendants d’esclaves qui constituent 10 à 15% de la population selon l’ONG que dirige Saadia Mosbah, son arrestation est un recul de plus dans un contexte particulièrement tendu.

      https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/les-histoires-du-monde/histoires-du-monde-du-vendredi-10-mai-2024-7541609

  • Non à la navette sans chauffeurs Beti à #Crest & en Vallée de la Drôme, suite
    https://ricochets.cc/Non-a-la-navette-sans-chauffeurs-Beti-a-Crest-en-Vallee-de-la-Drome-suite-

    Le cap des 100 signatures pour la pétition a été franchi, direction les 200 ! Merci pour vos signatures. Notre pétition a été publiée dans les pages tribunes du journal Le Crestois le 26 avril. Ce qui permet de toucher d’autres publics que sur internet. Sinon, pour l’instant aucune nouvelle de ce projet de navette robotique du côté de la majorité municipale de Crest. Sans doute qu’ils en reparleront une fois qu’ils auront tout ficelé entre eux, avec les financeurs et entreprises (...) #Les_Articles

    / Crest, #Vallée_de_la_Drôme

    https://agir.greenvoice.fr/p/navette
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/11/21/mobilite-le-flop-des-navettes-autonomes-desservies-par-les-problemes-techniq
    https://www.lemonde.fr/blog/transports/2022/11/27/les-navettes-autonomes-dechec-en-echec
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/superfail/la-navette-autonome-qui-n-avance-pas-3151699

  • L’#urbicide : nouvelle dimension de la #guerre

    Le mot n’apparaît pas dans le dictionnaire. Il n’est pas non plus mentionné par le droit international. Pourtant, le terme est de plus en plus mobilisé pour parler de la guerre à #Gaza ou en #Ukraine. L’urbicide, littéralement le #meurtre_des_villes, est une nouvelle dimension de la guerre.

    L’urbicide, littéralement le meurtre des villes, c’est l’#annihilation d’une ville pour détruire un #symbole. #Gaza, #Marioupol, #Alep, #Hiroshima, #Dresde ou #Guernica, chaque guerre à sa “#ville_martyre” qui la résume, qui synthétise son horreur.

    Et si le mot vient d’un roman de science-fiction des années 60, s’il a pris son sens contemporain avec la #guerre_de_Yougoslavie, j’y reviendrai, les exemples antiques sont peut-être ceux qui nous renseignent le mieux sur la nature et le sens profond de l’urbicide : faire disparaître l’ennemi.

    Deux exemples, l’un grec, l’autre romain. En Grèce, Isocrate raconte comment Thèbe souhaite “rendre invisible” la ville de #Platée. Platée très connue alors pour sa victoire retentissante contre l’empire perse. Comment il s’agissait pour Thèbes de procéder à l’#effacement de la cité, et donc de son #existence_politique : Personne ne devait se souvenir de son passé.

    Autre exemple, Romain celui-ci, plus marquant peut être : c’est #Carthage. L’histoire est bien connue. Rome décide de raser Carthage au sol, et la légende raconte que le sol de la ville est stérilisé avec du sel et labouré afin que plus rien n’y repousse. La ville n’est pas l’objet de la guerre, mais bien le moyen d’annihiler symboliquement son adversaire. Un espace où mettre en scène sa victoire à venir et la négation de son ennemi ;

    D’ailleurs cette #mise_en_spectacle est au cœur des bombardements de la Seconde Guerre mondiale, à Guernica, à Dresde, à Hiroshima, c’est avant tout la #puissance_militaire qui est mise en avant dans la #destruction de la ville. Elle devient le #paysage, le théâtre de la guerre.

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/a-la-source/l-urbicide-une-nouvelle-dimension-de-la-guerre-5470618
    #disparition #destruction #destruction_totale #urban_matters
    #podcast #audio

  • Se relier aux animaux : épisode • 10/14 du podcast Celles et ceux qui changent le monde
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-pieds-sur-terre/se-relier-aux-animaux-1750485

    En fait, il a toujours été possible d’obtenir du lait sans enchainer les mises bas et sans passer son temps à envoyer les animaux à l’abattoir.

  • Dans « Les Matins » de France culture de ce jour, Guillaume Ernert, déjà mis en cause à plusieurs reprises par les auditeurs de la chaîne publique pour son tropisme pro-israélien, invite Hicham, leader du Comité Palestine de Science Po Paris, et deux enseignants de cette institution, dont l’un enseigne aussi à Columbia.

    Durant trois quarts d’heure Ernert égrène avec une insistance lamentable tous les poncifs de l’agenda désormais bien connu (« Est-ce que vous condamnez le RAMAS et tutti frutti… »), et se fait immanquablement renvoyer dans ses buts par notre étudiant et les deux profs.

    Aussi révélateur que réjouissant…

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-matins/programme-de-trump-anthropocene-manifestations-etudiantes-pour-la-palest

  • Quand un druide rencontre un autre druide, qu’est-ce qu’ils s’racontent ?
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/carbone-14-le-magazine-de-l-archeologie/quand-un-druide-rencontre-un-autre-druide-qu-est-ce-qu-ils-s-racontent-1

    Loin d’être de simples officiants versés dans quelque sacrifice atroce, les druides, formés à une école philosophique pythagoricienne et prônant l’immortalité de l’âme, ont-ils voulu édifier une nouvelle société gauloise ?
    Avec

    Jean-Louis Brunaux Archéologue, protohistorien, directeur de recherche au CNRS.

    Qui furent les druides de la Gaule indépendante et quels furent leurs rôles au sein de cette société des derniers siècles avant notre ère ? Voici une question à laquelle les archéologues sont incapables de répondre, puisqu’aucune sépulture de druide n’a jamais été découverte, et ce, malgré la fameuse tombe à char exhumée sous le tarmac de l’aéroport de Roissy, souvent évoquée comme telle.
    Les druides, Posidonios, César…

    Dans ses Commentaires de la Guerre des Gaules, César est peu loquace à propos de ces prêtres gaulois, dont il fait « des officiants, pratiquant des sacrifices humains ». Celui-ci mentionne toutefois qu’« ils dissertent abondamment sur les astres et leurs mouvements, sur la longueur du monde et de la terre », confirmant ainsi que ceux-ci œuvrent à l’astronomie. Philosophe stoïcien, Posidonios d’Apamée (135-51 avant notre ère), qui sillonna la Gaule du IIe siècle avant notre ère, est sans conteste la meilleure source à propos des druides et des gaulois. Hélas, la majorité de son œuvre a disparu (voir le livre XXIII des Histoires, repris par Strabon et Diodore de Sicile).

    Les druides philosophes pythagoriciens

    Un unique druide, évoqué par César, est passé à la postérité : Diviciac, aristocrate éduen, mentionné de surcroît par Cicéron, celui-ci l’ayant accueilli dans sa villa du mont Palatin.

    Dans la Grèce du IIIe siècle avant notre ère, un traité de magie (attribué par erreur à Aristote) les compare aux mages d’Iran et aux maîtres de sagesse de l’Inde. Ainsi, les druides pourraient-ils être autre chose que des hommes de la prière, du sacrifice, de la conversation avec les dieux ? A l’image des Grecs, les druides sont des philosophes, d’ailleurs auraient-ils pu être les élèves de Pythagore, ou les maîtres de celui-ci ? Les deux versions existent durant l’Antiquité. Le plus important est probablement qu’ils aient formé une école philosophique prônant, à l’égal des pythagoriciens et des poètes orphiques, la croyance de l’immortalité de l’âme !

    Les druides en assemblée au cœur du locus consacratus, bâtisseurs de la Gaule

    Dès le IVe siècle avant notre ère, probablement avant, les druides constituent une communauté répartie sur l’ensemble de la Gaule, communauté qui se réunira annuellement, lors de sa fameuse assemblée dans la forêt des Carnutes (aujourd’hui près d’Orléans). Ils constituent ainsi, un corps fédéré très puissant, qui aura à sa tête « le premier des druides » nous dit César.

    Nous savons que les druides interdisent l’écriture pour le sacré, qu’il en est peut-être de même pour l’interdiction des représentations des dieux. Penseurs de l’action, les druides auraient aussi réinventé le panthéon gaulois, mettant en place un groupe de six déités, qui sont, nous dit César, les équivalents de Mercure, Apollon, Mars, Jupiter, Minerve, et Dis Pater, c’est-à-dire Pluton.

    Mais, pour Jean-Louis Brunaux, « le grand œuvre » des druides aurait été d’édifier une nouvelle société, comme d’unir les Gaules, pour mieux passer de la tribu à la cité, et, de la cité à… la Gaule !

    Comme l’écrit Camille Jullian, à propos des druides et de la rareté de leurs sources « si personne ne peut prétendre à trouver la vérité, tout érudit a le droit et le devoir de chercher de nouveaux problèmes » (Jullian 1924, Histoire de la Gaule). Aux philologues de reprendre leurs textes, aux archéologues de trouver des druides !
    Néo-druidisme en France (1999)