le New York Times a filmé un prisonnier capturé par…

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  • Importante archive oubliée d’août 2012 : à peine un mois après la « libération » d’Alep, le New York Times filme l’organisation d’un faux attentat-suicide par les « rebelles » :
    http://seenthis.net/messages/83465

    Ceci est une révélation invraisemblable : le New York Times a filmé un prisonnier capturé par l’Armée syrienne libre (accusé d’être un shabiha) manipulé pour devenir (à son insu) le conducteur-suicide d’un camion bourré d’explosifs. Le film et le reportage sont sur le site du quotidien :
    http://www.nytimes.com/2012/08/21/world/middleeast/syrian-rebels-coalesce-into-a-fighting-force.html

    Ce qui fait que, lorsqu’on se focalise sur la technique de l’« attentat suicide » par des « kamikazes » islamistes en Syrie, on passe à côté d’un aspect intéressant : dès août 2012 on sait qu’une partie au moins des « attentats suicides » ne sont des attentats-suicides.

    Je rappelais alors les rumeurs de tels « attentats false flag » qui avaient circulé en Irak, dont une qui avait été relayée en 2006 par Robert Fisk :
    http://seenthis.net/messages/95131

  • Au sujet des « kamikazes à leur insu »…

    Pour mémoire, Robert Fisk racontait ceci en avril 2006. J’ai moi aussi entendu ce genre d’histoires.
    http://www.independent.co.uk/voices/commentators/fisk/robert-fisk-seen-through-a-syrian-lens-unknown-americans-are-provokin

    The Americans, my interlocutor suspected, are trying to provoke an Iraqi civil war so that Sunni Muslim insurgents spend their energies killing their Shia co-religionists rather than soldiers of the Western occupation forces. “I swear to you that we have very good information,” my source says, finger stabbing the air in front of him. “One young Iraqi man told us that he was trained by the Americans as a policeman in Baghdad and he spent 70 per cent of his time learning to drive and 30 per cent in weapons training. They said to him: ’Come back in a week.’ When he went back, they gave him a mobile phone and told him to drive into a crowded area near a mosque and phone them. He waited in the car but couldn’t get the right mobile signal. So he got out of the car to where he received a better signal. Then his car blew up.”

    Impossible, I think to myself. But then I remember how many times Iraqis in Baghdad have told me similar stories. These reports are believed even if they seem unbelievable. And I know where much of the Syrian information is gleaned: from the tens of thousands of Shia Muslim pilgrims who come to pray at the Sayda Zeinab mosque outside Damascus. These men and women come from the slums of Baghdad, Hillah and Iskandariyah as well as the cities of Najaf and Basra. Sunnis from Fallujah and Ramadi also visit Damascus to see friends and relatives and talk freely of American tactics in Iraq.

    “There was another man, trained by the Americans for the police. He too was given a mobile and told to drive to an area where there was a crowd - maybe a protest - and to call them and tell them what was happening. Again, his new mobile was not working. So he went to a landline phone and called the Americans and told them: ’Here I am, in the place you sent me and I can tell you what’s happening here.’ And at that moment there was a big explosion in his car.”

    Just who these “Americans” might be, my source did not say. In the anarchic and panic-stricken world of Iraq, there are many US groups - including countless outfits supposedly working for the American military and the new Western-backed Iraqi Interior Ministry - who operate outside any laws or rules. No one can account for the murder of 191 university teachers and professors since the 2003 invasion - nor the fact that more than 50 former Iraqi fighter-bomber pilots who attacked Iran in the 1980-88 Iran-Iraq war have been assassinated in their home towns in Iraq in the past three years.

    Une traduction en français avait circulé à l’époque :
    http://www.legrandsoir.info/Irak-Des-Americains-inconnus-en-train-de-provoquer-une-guerre.html

    « Un jeune Irakien nous a raconté qu’il avait subi de la part des Américains un entraînement de policier à Bagdad et qu’il avait passé 70 pour 100 de son temps à apprendre à conduire et 30 pour 100 à s’entraîner avec des armes. Ils lui ont dit : ‘Reviens dans une semaine.’ Quand il est revenu, ils lui ont refilé un GSM et lui ont dit de rouler dans une zone très peuplée, à proximité d’une mosquée, et de leur téléphoner. Il a attendu dans le véhicule mais n’a pu obtenir le signal mobile adéquat. C’est ainsi qu’il est sorti de son véhicule pour avoir un meilleur signal. Et, à ce moment, son véhicule a explosé. »

    Impossible, me dis-je. Mais ensuite, je me rappelle le nombre de fois où des Irakiens, à Bagdad, m’ont raconté des histoires du même genre. On croit ces rapports, même s’ils paraissent invraisemblables. Et je sais où l’on peut glaner une bonne part des informations syriennes : parmi les dizaines de milliers de pèlerins chiites qui vont prier à la mosquée de Sayda Zeinab, à l’extérieur de Damas. Ces hommes et ces femmes viennent des quartiers déshérités de Bagdad, tels Hillah et Iskandariyah, de même que des villes de Najaf et Bassora. Des sunnites de Fallujah et Ramadi vont également visiter Damas pour y voir des amis et des proches et parler librement des tactiques américaines en Irak.

    « Il y avait un autre homme encore, entraîné par les Américains pour faire partie de la police. À lui aussi, on a donné un GSM et on lui a dit de téléphoner vers une zone où se massait une foule - peut-être une action de protestation - et de leur raconter ce qui se passait. Là non plus, le GSM ne fonctionnait pas. Il s’est donc servi d’un téléphone par fil et a appelé les Américains pour leur dire : ‘C’est moi, à l’endroit où vous m’avez envoyé, et je puis vous raconter ce qui se passe ici.’ Et, au même moment, il y a eu une énorme explosion à son véhicule. »

    Ma source ne m’a pas spécifié qui pouvaient bien être ces « Américains ». Dans le monde frappé par l’anarchie et la panique qu’est l’Irak, il y a de nombreux groupes américains - y compris les innombrables satellites supposés travailler pour l’armée américaine et le nouveau ministère irakien de l’Intérieur soutenu par l’Occident - qui opèrent au mépris de toutes lois et règles. Personne n’a pu être accusé de l’assassinat de 191 professeurs d’université et autres enseignants depuis l’invasion de 2003, ni du fait que plus de 50 anciens pilotes de chasseurs bombardiers qui ont attaqué l’Iran lors de la guerre irano-irakienne de 1980-88 ont été assassinés dans leurs villes de résidence en Irak ces trois dernières années.

    Et, pour rappel, le New York Times a filmé récemment une scène invraisemblable (et passée totalement inaperçue) dans laquelle l’Armée syrienne libre manipule un prisonnier pour en fait un kamikaze à son insu :
    http://seenthis.net/messages/83465