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  • Bruxelles en mouvements n°300 - Mai-juin 2019
    http://www.ieb.be

    Ce numéro a été coordonné par Gautier Briade, Sarah De Laet, Maud Marsin et Andreas Stathopoulos. Illustrations de Philippe Meersseman.
    • Introduction : 286 + 300 = 40 ans d’histoire et de luttes urbaines
    • Planification urbaine & rapports de force sociopolitiques
    • Le Carré des Chardons restera-t-il un espace vert ?
    • Protéger et valoriser l’îlot industriel Citroën à la place de l’Yser
    • Le goût du G ?
    • La guerre des tours
    • Bruxelles, la marque qui tue la mort !
    • Le capitalisme vert est-il une bonne affaire du point de vue social ?
    • IEB et les mobilisations citoyennes : le Quartier Midi
    • La Cityvision, un choix citoyen
    • Réapproprier les espaces publics : pour mieux dominer ?
    • Voyage au centre commercial : la bulle financière

    Éditorial
    • Le journal de l’A-bruxellisation !

    DOSSIER : Il était 300 fois
    Dans ce numéro anniversaire, nous vous proposons de (re)découvrir une série de textes parus au cours de ces deux décennies. Ces textes nous paraissent intéressants par leur actualité persévérante, par l’éclairage qu’ils peuvent apporter à des processus actuels, ou encore pour ce qu’ils peuvent nous dire de l’évolution d’Inter-Environnement Bruxelles (IEB), fédération de comités de quartier et de groupes d’habitants.
    C’est aussi la preuve par 300 que le travail mené par les habitant·e·s et les associations – même s’il s’apparente parfois à celui de Sisyphe et qu’il est parsemé de réussites ou d’échecs –, se révèle bien nécessaire pour préserver la qualité de vie des Bruxellois·e·s et donner forme à une ville qui répond aux besoins de toutes et tous.

    Liste des points de dépôt De bonnes adresses
    Bruxelles en mouvements est distribué dans une série de lieux bruxellois.
    Anderlecht
    • Bibliothèque communale, rue du Chapelain, 1-7.
    • Centre culturel Escale nord, rue du Chapelain, 1-7.
    • Campus CERIA, avenue Emile Gryson, 1.
    • Ecole Ouvrière Supérieure, route de Lennik, 808.
    • Boutique culturelle, rue Van Lint, 16.
    • Centre d’entreprises Euclides, rue du Chimiste, 34-36.
    • CuroHall, rue Ropsy Chaudron, 7.
    • Les Pissenlits, chaussée de Mons, 192.
    • Union des locataires, Chaussée de Mons, 213.
    • Syndicat des locataires, square Albert Ier, 22.
    • Cosmos, rue Docteur de Meersman, 14.

    Bruxelles-Ville – Laeken
    • Bibliothèque Bockstael, boulevard Emile Bockstael, 246.
    • Maison de la Création, place Bockstael.
    • Maison de Quartier Espace S, rue de la Comtesse de Flandre, 4.
    • Maison de Quartier Mellery, rue Mathieu Desmaré, 10.
    • Cité Modèle - Maison de Quartier, avenue des Citronniers, 61.
    • Maison de la Création / Centre culturel BXL Nord, rue du Champ de l’Eglise, 2.
    • Maison de Quartier Willems, chaussée de Wemmel, 37.
    • Bruxelles BRAVVO, rue Moorslede, 54.
    • Parckfarm, parc de Tour et Taxis.

    Bruxelles-Ville – Neder-Over-Heembeek
    • Maison de la Création NOH, place Saint-Nicolas.
    • Maison de Quartier Rossignol, chemin du Rossignol, 18-20.

    Bruxelles-Ville – Pentagone
    • Point-Culture, rue Royale, 145.
    • Facultés universitaires Saint-Louis, boulevard du Jardin Botanique, 43.
    • Bozar, rue Ravenstein, 23.
    • NOVA, rue d’Arenberg, 3.
    • A la Mort Subite, rue Montagne-aux-Herbes-Potagères, 7.
    • Tropismes, Galerie du Roi, 11.
    • HOB, place de la Monnaie, 6.
    • Quartier Latin, place des Martyrs, 13.
    • El Metteko, boulevard Anspach, 88.
    • Le Coq, rue Auguste Orts, 14.
    • Halles Saint-Géry, place Saint-Géry.
    • Centre culturel des Riches Claires, rue des Riches Claires, 24.
    • Bibliothèque, rue des Riches Claires, 24.
    • Fin de siècle, rue des Chartreux, 9.
    • Den Teepot, Rue des Chartreux, 66.
    • Ligue des Droits de l’Homme, rue du Boulet, 22.
    • Onthaal Café, rue du Vieux Marché aux Grains, 5.
    • Passa porta, rue Antoine Dansaert, 46.
    • De Markten, Rue du Vieux Marché aux Grains, 5.
    • Centre Dansaert, rue d’Alost, 7.
    • Micromarché, quai à la Houille, 9.
    • KVS – Koninklijke Vlaamse Schouwburg, KVS Box, quai aux Pierres de Taille, 9.
    • Bruxelles Nous Appartient, rue de Laeken, 119.
    • Théâtre National, boulevard Emile Jacqmain, 111.
    • La Ferme du Parc Maximilien, quai du Batelage, 2.
    • Café Boom, rue Pletinckx, 7.
    • Académie des Beaux-Arts, rue du Midi, 144.
    • Centre Bruxellois d’Action Interculturelle – CBAI, avenue de Stalingrad, 24.
    • Bruxelles Laïque, avenue de Stalingrad, 8.
    • Pêle-mêle, boulevard Lemonnier, 55.
    • IHECS, rue de l’Etuve, 58.
    • Au Soleil, rue du Marché au Charbon, 86.
    • Recyclart, rue des Ursulines, 25.
    • Marché bio, rue des Tanneurs, 58-62.
    • Archives de la Ville de Bruxelles, rue des Tanneurs, 65.
    • Il est une fois, rue du Chevreuil, 20.
    • Chaff, place du Jeu de Balle, 21.
    • L’imaginaire, place du Jeu de Balle.
    • Warm water- L’eau chaude, rue des Renards, 25.
    • Pianocktail, rue Haute, 304.
    • Le 88 asbl, rue Haute, 88.

    Etterbeek
    • Bibliothèque néerlandophone, avenue d’Audergem, 191.
    • Atelier 210, chaussée Saint-Pierre, 210.
    • ATD Quart-Monde Belgique asbl, avenue Victor Jacobs, 12.
    • Centre culturel Senghor, Chaussée de Wavre, 366.
    • Bibliothèque Hergé, avenue de la Chasse, 211.
    • Maison Médicale Maelbeek, rue de l’Etang, 131.
    • Habitat et Rénovation, rue Gray, 81.
    • Maison de quartier Chambéry, rue de Chambéry, 24-26.

    Forest
    • Brass, avenue Van Volxem, 364.

    Ixelles
    • Horloge du Sud, rue du Trône, 141.
    • Bibliothèque Mercelis, rue Mercelis.
    • CIVA, Rue de l’Ermitage 55.
    • Le Pantin, Chaussée d’ixelles 355.
    • Mundo-B, rue d’Edimbourg, 26.
    • Varia, rue du Sceptre, 78.
    • ERG, rue du Page, 80.
    • Peinture fraîche, place de la Trinité.
    • Pêle-mêle, chaussée de Waterloo, 566.
    • Ecole AS IESSID, rue de l’Abbaye, 26.
    • Point Culture - Médiathèque ULB, Campus du Solbosch.
    • ULB - PUB, avenue Paul Héger, 42.
    • Gracq, rue de Londres, 15.
    • Maison des Solidarités, rue du Viaduc, 133.
    • La Cambre, place Eugène Flagey, 19.
    • Bike paradise, rue Américaine, 101.
    • Maison de la Paix, rue Van Elewyck, 35.
    • Point Culture - Médiathèque ULB, Campus de la plaine.
    • La Cambre, Abbaye de la Cambre.
    • La Cambre, avenue Louise.

    Jette
    • Centre Armillaire, boulevard de Smet de Naeyer, 145.
    • Bibliothèque Mercier, place Cardinal Mercier, 10.
    • Café Excelsior, rue de l’Eglise Saint-Pierre, 8.
    • Rouf-Ressourcerie Textile , chaussée de Wemmel, 37.
    • Maison médicale Antenne Tournesol, rue Henri Werrie, 69.
    • Maison médicale Esseghem, rue Esseghem, 24.

    Molenbeek-Saint-Jean
    • Maison des Cultures, rue Mommaerts, 4.
    • Centre communautaire Maritime, rue VandenBoogaerde, 93.
    • La Raffinerie, rue de Manchester, 21.
    • La Fonderie, rue Ransfort, 27.
    • Café de La Rue, rue de la Colonne, 30.
    • Centrum West asbl, rue de Menin, 42.
    • La Rue, rue Ransfort, 61.
    • Buurthuis Bonnevie, rue Bonnevie, 40.
    • Maison de quartier Heyvaert, quai de l’Industrie, 32.
    • Maison médicale Norman Béthune, rue Piers, 68.
    • RBDH (Rassemblement Bruxellois pour le Droit à l’Habitat), quai du Hainaut, 29.

    Saint-Gilles
    • Les 3 frères, place Morichar.
    • La Boule d’Or, avenue du Parc, 116.
    • Brasserie de l’union, Parvis de Saint-Gilles, 55.
    • Brasserie Verschuren, Parvis de Saint-Gilles, 11.
    • Maison du livre, rue de Rome, 24.
    • Centre culturel J. Franck, chaussée de Waterloo, 94.
    • Manuka, rue du Fort, 1.
    • De Piano Fabriek, rue du Fort, 35A.
    • Smart , rue Émile Féron, 70.
    • Cafétéria Village Partenaire, rue Fernand Bernier, 15.

    Saint-Josse
    • Radio Panik, rue Saint-Josse, 49.
    • Amazone asbl, rue du Méridien, 10.
    • Bibliothèque communale de Saint-Josse, rue de la Limite, 2.
    • GSARA, rue du Marteau, 26.
    • FABRIK , rue de la Commune, 62.
    • Filigranes, avenue des Arts.
    • Théatre de la vie, rue Traversière, 45.
    • Ateliers Mommen, rue de la charité.
    • Haecht 51-53, chaussée de Haecht, 51-53.

    Schaerbeek
    • Ecole de promotion sociale, rue de la Poste, 111.
    • CVB, rue de la Poste, 111.
    • L’âne vert - L’âne fou, rue Royale Sainte-Marie, 11.
    • Halles de Schaerbeek, rue Sainte-Marie, 13.
    • Bar du Gaspi, Chaussée de Haecht, 309.
    • Le Barboteur, avenue Louis Bertrand, 23.
    • Les idées à la pelle, avenue Louis Bertrand, 25.
    • Centre Culturel de Schaerbeek, rue de Locht, 91/93.
    • Soleil du Nord, place Gaucheret, 20.
    • Maison médicale Le Noyer, avenue Félix Marchal, 1a.

    Uccle
    • Candelaershuys, avenue Brugmann, 433.
    • Bibliothèque communale, rue du Doyenné, 64.
    • La Roseraie, chaussée d’Alsemberg, 1299.
    • Bibliothèque communale flamande, rue de Broyer, 27.
    • Ecole des Arts, avenue De Fré, 11.
    • Coté Village, chaussée d’Alsemberg, 895.
    • Centre culturel d’Uccle, rue Rouge, 47.
    • ISTI, rue J. Hazard, 34.
    • Centre Montjoie, chaussée de Waterloo, 935.

    Watermael-Boitsfort
    • Espace Delvaux, rue Gratès, 3.
    • Bibliothèque communale, rue des Trois-Tilleuls, 32.
    • Psylophone, rue de l’Hospice communal, 90.
    • La Vénerie, place Antoine Gilson, 3.

    Woluwe-Saint-Lambert
    • Cook & Book, avenue Paul Hymans, 251.
    • Le 75, avenue J.-Fr. Debecker, 10.
    • Chantier du Temps Libre, cours Paul Henri Spaak, 1.

    Abonnez-vous à Bruxelles en mouvements

    http://www.ieb.be/Abonnez-vous-a-Bruxelles-en-mouvements

    Vous pouvez souscrire à un abonnement annuel en nous faisant parvenir vos coordonnées.
    Le montant annuel de l’abonnement pour les particuliers est de 24 euros à verser sur notre compte : IBAN BE33 2100-0902-0446 / BIC GEBABEBB .
    L’abonnement comprend, si vous le souhaitez, l’envoi chaque semaine par courrier électronique, de l’« Inventaire des enquêtes publiques en Région de Bruxelles-Capitale ».
    Offres valables en Belgique. Pour les autres types d’abonnement, nous contacter : Inter-Environnement Bruxelles.

    Dans les #kiosques #Bruxelles #bruxellisation #urbanisme #spéculation #immobilier #bruxellisation #bruxelles_capitale #espace_public #marchandisation #pietonnier #lutte #médias_libres #médias 
 

  • Data Workers
    http://www.radiopanik.org/emissions/les-promesses-de-l-aube/data-workers

    Data Workers est une exposition d’œuvres algolittéraires, visible au Mundaneum à Mons du jeudi 28 mars jusqu’au dimanche 28 avril 2019. Elle expose des histoires racontées d’un point de vue « narratif algorithmique ». L’exposition est une création des membres d’Algolit, un groupe bruxellois impliqué dans la recherche artistique sur les algorithmes et la littérature. Pour décoder tout ça, nous recevons An Mertens.

    http://www.radiopanik.org/media/sounds/les-promesses-de-l-aube/data-workers_06427__1.mp3

  • La fête de la crêpe
    http://www.radiopanik.org/emissions/radio-maritime/la-fete-de-la-crepe-

    Malika et Najat nous invite à Créer ta crêpe nouveau resto dans le quartier maritime. Une ouverture qui n’était pas passé inaperçu puisque Brahim était déjà parti en entrevue. Patrick nous éclaire de son abyssale sagesse et Mehdi très à l’écouter nous parle de son rêve d’ouvrir une fabrique pour objets manquants.

    On écoute Farid dans une lecture d’un extrait du Discours à La Nation enregistrée à la prison de Mons.

    L’agenda du quartier vous convie au réveillon du CCM ce 31 décembre et au repas de nouvel an le 18 janvier.

    Heureuses fêtes de fin d’année.

    http://www.radiopanik.org/media/sounds/radio-maritime/la-fete-de-la-crepe-_05919__1.mp3

  • Pas de cadeau ?
    http://www.radiopanik.org/emissions/radio-maritime/pas-de-cadeau-

    Mehdi, Malika, Fatima et Patrick s’interrogent avec nous sur les plus beaux cadeaux reçus et sur les implications du don.

    Patrick nous honore de sa chronique, hommage et appel à la générosité.

    Nous poursuivons avec des témoignages de citoyens privés de liberté de la #prison de Mons.

    On réagit ensemble aux informations qu’ils nous donnent sur la condition carcérale.

    Choumicha et Latifa rejoingnent notre discussion.

    On finit avec des propositions pour la véritable construction d’un avenir pour les détenus. Medhi invente pour nous le concept de centre d’espoir pour ouvrir les horizons.

    #prison
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/radio-maritime/pas-de-cadeau-_05856__1.mp3

  • Le massacre de l’Union Minière à Lubumbashi (9 décembre 1941) Ludo De Witte - 9 Décembre 2018 - Congo Indépendant - Investigaction
    https://www.congoindependant.com/le-massacre-de-lunion-miniere-a-lubumbashi-9-decembre-1941/#_edn5
    https://www.investigaction.net/fr/le-massacre-de-lunion-miniere-a-lubumbashi-9-decembre-1941

    L’Africa Museum de Tervuren rénové, rouvre ce 9 décembre 2018 : voilà l’occasion ou jamais de revenir sur le massacre par l’armée coloniale belge (la « Force Publique »), de travailleurs noirs de l’Union Minière partis en grève en 1941. Ces ouvriers avaient arrêté le travail pour réclamer des salaires décents. Si l’on veut vraiment décoloniser notre espace public et notre histoire collective, on se doit de dire ce qu’a représenté et représente toujours cette entreprise, joyau à l’époque de la Société générale de Belgique, multinationale stratégique toujours en activité aujourd’hui sous le nom d’Umicore. Il convient de parler de l’énormité des profits accumulés par l’Union Minière/Umicore au Congo, et de rappeler que des dizaines de milliers de Congolais les ont payés de leur sueur et de leur sang, parfois de leur vie. Ce devrait être l’une des finalités du musée de Tervuren.

    Avant de raconter l’histoire de ce bain de sang, une suggestion me paraît ici de mise. Il est bon d’écrire l’histoire et encore mieux de la transposer sous une forme adaptée dans un musée, mais pour ancrer durablement dans la mémoire collective des événements autrement révélateurs et symboliques, il est nécessaire de la rendre visible dans l’espace public. A l’époque où l’identification de cadavres de soldats tombés pendant les deux guerres mondiales de 1914-18 et 1940-45 se poursuit et où se poursuit le repérage des fosses communes des victimes de la guerre civile Espagnole (1936-39), pour ne mentionner que ces cas d’espèce, le temps n’est-il pas venu qu’on exige de l’Etat belge et de l’Umicore qu’ils mettent tout en œuvre pour que soient retrouvées les cadavres des ouvriers massacrés dans l’ancien Elisabethville de 1941, et qu’on érige à leur martyre, un monument digne de leur mémoire ? Un lieu de mémoire qui, partant de ce massacre, immortalise le calvaire du peuple congolais au cours de ces années sombres et pénibles ?
    – - - - - -

    Ce que la Belgique et ses alliés durant la Deuxième Guerre ont exigé comme effort de la part des Congolais fut impitoyable. Comme je l’écris ailleurs, « Pendant ces années de guerre l’Afrique centrale s’était transformée en un immense camp de forçats au service de l’industrie de guerre alliée[ii]« . Dès le départ, le travail forcé a été à la base de la colonisation, d’abord sous le régime de l’Etat indépendant du Congo, propriété de Léopold II, mais ensuite encore lorsque cet Etat devint une colonie belge en 1908. Le Père Le Grand déclarait au Congrès colonial de 1926 : « La façon dont se font les recrutements dépassent toutes les bornes. On a vu des groupes entiers de Noirs se diriger la corde au cou vers les chantiers et on a vu des chefs médaillés [chefs à la solde de la Colonie] à l’occasion du recrutement faire la chasse à l’homme. Bientôt ils essayeront de s’évader quitte à mourir en hommes plutôt que d’avoir l’impression d’être esclaves[iii]« .

    Durant la guerre, cette situation s’est aggravée. Le nombre de Congolais astreints au travail forcé, est passé de 480.000 à 850.000 doublant donc quasiment. Mais le durcissement de l’exploitation prit encore d’autres formes, impactant la population toute entière. Ainsi le nombre de jours ouvrables durant lesquels chaque Congolais mâle adulte devait se consacrer à des « tâches de la communauté » passa de 60 à 120 jours par an. Quant à la superficie de la culture forcée (coton, manioc, riz, noix de palme), elle se vit tripler de 300.000 à 900.000 ha. Le Père Hulstaert écrit que l’ordre donné par les autorités de gagner la forêt en vue d’y récolter le caoutchouc provoqua » une vague de peur et d’horreur dans les régions de la forêt tropicale, tant la mémoire de la période terrible de la récolte du caoutchouc dans l’Etat indépendant du Congo était restée vive chez beaucoup de gens[iv]«  . La pénurie et la dévaluation du franc congolais, lié au franc belge diminua considérablement le pouvoir d’achat des salariés. C’est ici qu’il convient d’évoquer les événements sanglants de décembre 1941 à l’Union Minière du Haut Katanga.


    Colonie belge 1941 – Gouverneur Maron aux martyrs de l’UMHK à Lumumbashi

    Le premier qui ait étudié ce dossier est Jules Marchal, ancien administrateur colonial belge puis ancien ambassadeur et, à sa retraite, historien-amateur et chercheur. Il se mit à fouiller les archives de son ancien employeur. Jules Marchal découvrit, à sa grande surprise, dans des documents officiels, que la colonisation belge se fondait sur une série de crimes contre les populations qui lui étaient soumises. Scandalisé par ses découvertes, il dépensa tout son temps et toute son énergie à l’étude de centaines de milliers de documents conservés aux Archives Africaines du Département des Affaires Etrangères à Bruxelles. Une bonne douzaine d’ouvrages sont issus de ces recherches, tous couvrant la période 1885-1945. Ils rassemblent les données de base qui permettent de comprendre l’exploitation coloniale, sous Léopold II puis sous l’administration belge.

    Je vais ici largement puiser dans le récit que fait Jules Marchal des évènements de 1941 dans son Travail forcé pour le cuivre et pour l’or[v]. Pour les reconstituer, il se fonde sur le journal d’Amour Maron, gouverneur du Katanga à l’époque. Il en a trouvé une copie dans les archives du Consulat belge à Lubumbashi. J’y ajoute quelques autres données tirées de mes archives personnelles. L’intérêt de tout ceci ne se limite pas à l’année 1941. La gravité du massacre de cette année-là marque à ce point les travailleurs de l’Union Minière, elle les terrorise tant que cela permet d’expliquer pourquoi, dans les décennies qui suivent, ils n’ont joué aucun rôle de premier plan, même pas au temps de la décolonisation, même pas pour organiser des arrêts de travail de quelque envergure. Le texte qui suit est de Jules Marchal, le mien est en italique.

    PRÉLUDE
    A partir de 1928 l’Union Minière fit figure au Congo et en Europe d’employeur modèle, développant pour les travailleurs ses services médicaux et prenant en charge leur formation professionnelle au maniement de l’outillage et à son entretien. [Le directeur général en Afrique de l’Union Minière] Léopold Mottoulle, s’évertua à stabiliser la main d’œuvre africaine. Il s’appliqua à en faire, à travers des services sociaux de pointe, un réservoir d’ouvriers dévoués et industrieux. Il considérait les travailleurs comme de grands enfants, qu’il fallait diriger en bon pater familias, décidant de ce qui était bon pour eux et de ce qui ne l’était pas, fixant le niveau des salaires selon son bon plaisir.

    [Bien que le logement et l’alimentation de base étaient fournis en nature par l’UM, le niveau de ces rémunérations en nature était celui d’un salaire de famine] et il se conçoit que les « grands enfants » n’étaient pas très heureux des décisions dans ce domaine du « père de famille ». Ce fut tout particulièrement le cas à la fin 1941. Le salaire de base (c’est-à-dire celui d’un manœuvre débutant), avait retrouvé, après la chute observée au cours de la crise des années 1930, son niveau de 1930 : 2 francs par jour. A la même époque, depuis le commencement de la Seconde Guerre mondiale, le coût de la vie s’était considérablement élevé. Comme lors de la Première Guerre, la monnaie nationale s’était fortement dépréciée.

    Le 6 novembre 1941, l’administration coloniale du Katanga et la direction de l’Union Minière et de la Sermikat se réunissent à Elisabethville (Lubumbashi). Monseigneur Jean-Félix de Hemptinne, évêque du Katanga, est présent. A l’ordre du jour, une enquête de l’administration coloniale qui démontre que le minimum vital pour un travailleur célibataire, de 939 francs par an au 10 mai 1940, s’est élevé à 1.503 F au 1er août 1941, soit une augmentation de 71%. Le salaire moyen en ville est de 700 F, à comparer au chiffre de 1.503 F de l’enquête. Ceci « peut expliquer dans une certaine mesure la recrudescence des vols », affirme un des participants à la réunion. Sans augmentation de salaires, « des troubles graves » sont à craindre, opine l’évêque de Hemptinne. On se met d’accord sur la nécessité d’une augmentation des salaires de 30 à 40%[vi]. Mais rien n’est mis en œuvre pour la faire appliquer.

    Des années plus tard le journal katangais L’Informateur décrit le caractère explosif de la situation en ces termes : « En avril 1941, l’attention de l’administration est attirée sur l’incidence du renchérissement permanent du coût de la vie, sur l’esprit des indigènes. A cette date, les salaires et traitements des Européens ont été revalorisés dans d’acceptables proportions, tandis que les travailleurs indigènes, à quelques exceptions près, vivent toujours sous le régime du temps de paix. A la Cité comme dans les camps d’organismes tels que l’Union Minière et le BCK, les esprits sont remontés, les meneurs, qui ne sont encore que des péroreurs de carrefour, s’agitent. Les autorités qui sont en contact direct et permanent avec le travailleur doivent consigner dans leurs rapports que les revendications des indigènes sont justifiées. Mais l’administration supérieure continue à faire la sourde oreille »[vii].

    DES GRÈVES ÉCLATENT
    Shituru, situé près de Jadotville (Likasi), avec ses usines de production de cuivre électrolytique et la fonderie de Panda toute proche, constituent à cette époque le complexe industriel le plus important de l’Union Minière. Au mois d’octobre 1941 les ouvriers blancs y avaient débrayé et rapidement eu gain de cause. A l’exemple de cette grève des Blancs, dans la nuit du 2 au 3 décembre, des Africains du camp de Shituru, auxquels se sont joints leurs camarades de Panda, décident de faire grève le 4 au matin pour obtenir une augmentation de leurs salaires. Le 3, au matin, Léon Mutamba, le porte-parole des grévistes, en informe le chef du camp de Shituru. Celui-ci alerte immédiatement la direction générale de la société à Elisabethville, laquelle avise le gouverneur Maron. La direction se déclare dans l’impossibilité de céder face à la menace et obtient du gouverneur qu’il maintienne l’ordre et la discipline chez les travailleurs.

    Se fondant sur la législation par temps de guerre, Maron promulgue le même jour un arrêté réquisitionnant tous les travailleurs, sous peine de cinq ans de prison pour les récalcitrants (…) Le jeudi 4 décembre, avant l’aube, des camions de l’Union minière transportent les soldats de la Force Publique, l’armée de la colonie, jusqu’aux camps. A l’entrée du camp de Shituru, la troupe se heurte à 500 travailleurs, en route pour Panda. Elle les maintient sur place puis les refoule. A Panda elle entoure un groupe massé près de l’école.

    Le directeur général de l’Union Minière, Léopold Mottoulle, tente d’établir le contact avec des groupes de grévistes. Il promet une augmentation de salaire à ceux qui reprendront le travail à 11h, alors que les autres n’obtiendraient rien. Il n’est pas entendu, on lui lance des pierres. Furieux et écœuré par l’attitude de ses « grands enfants », il est accueilli à Panda par les clameurs et les protestations des femmes. Elles se plaignent de l’insuffisance des rations de viande et de poisson. Parmi les équipes de jour de Shituru et Panda, soit 1.800 personnes, 1.400 ouvriers sont en grève. Seuls les recrues et les ouvriers spécialisés travaillent.

    Les officiers blancs de la Force publique, craignant d’être débordés par les grévistes, ordonnent à leurs hommes de faire preuve de sang-froid et de ne pas répondre aux provocations. Ils réclament l’envoi urgent de renforts de Lubumbashi. Le bilan des échauffourées est relativement léger : cinq blessés dont un soldat.

    Il n’y a qu’un seul incident qui tourne au drame lorsque le commandant du bataillon de la Force Publique Cardoen tue un gréviste d’une balle de revolver. Les renforts arrivent par train en début de soirée. Les soldats patrouillent la nuit. Le 5 décembre tout est calme à Shituru et Panda. 85% des membres du personnel se présentent au travail, mais le cœur n’y est pas ; il y a partout de vifs échanges. Au cours des deux journées suivantes, menaces ou rumeurs de grève se multiplient dans plusieurs sièges d’exploitation de l’Union Minière.

    GRÈVE DANS LA CAPITALE DU KATANGA
    Le lundi 8 décembre, les travailleurs débraient à Kambove et à la mine voisine de Shanguluwe. Ils réclament une augmentation de 1,50F par jour au lieu des cinquante centimes proposés. A Kambove les femmes se joignent aux hommes pour se plaindre des rations alimentaires. Le même jour, les menaces de grève se précisent à Luishia et à Kipushi. Deux pelotons sont envoyés à Kipushi. Par ailleurs, le même lundi à la Lubumbashi, la situation se dégrade d’heure en heure à la fonderie et aux camps avoisinants. Mottoulle tient personnellement le gouverneur Maron au courant, après lui avoir dit au matin regretter qu’on n’ait pas agi avec plus de fermeté à Jadotville.

    Le gouverneur prie le major Michel Vincke, le commandant militaire d’Elisabethville, d’envoyer des troupes sur place, afin de disperser les manifestants et d’arrêter les meneurs. Le procureur du roi, Paul Van Arenbergh, et le procureur général, Jean-Marie Devaux, se rendent sur les lieux, de même que le commissaire de district. Van Arenbergh fait arrêter deux meneurs, ce qui fait monter la tension. Les ouvriers se massent devant le bureau du chef de camp et, de la foule, montent des invectives. A 23h Mottoulle téléphone à Maron que la troupe se prépare à faire usage de ses armes. A minuit, les manifestants sont dispersés, après qu’un soldat ait été blessé par le jet d’une brique.

    AU STADE DE FOOTBALL
    Le mardi 9 décembre, à 6h du matin, le gouverneur Maron se rend au camp central de Lubumbashi. Il ordonne aux travailleurs de se rassembler au stade de football et met en place à la tribune un peloton de soldats— démonstration de force. René Marchal, l’administrateur du territoire, est aussi sur place. Confronté aux souffrances des travailleurs, il avait décrété en juin 1941 que tous les employeurs devaient fournir gratuitement le bois de chauffage à leurs travailleurs. Cette initiative, qui équivalait en quelque sorte à une augmentation mensuelle des salaires des travailleurs de 15F, n’avait pas été appréciée par l’administration provinciale. Plus tard, on l’avait obligé à revenir sur cette décision.[viii]

    Selon René Marchal, ce 9 décembre une foule de 1.500 à 2.000 Noirs, hommes, femmes et enfants, est rassemblée sur le terrain de football. L’administrateur territorial, qui parle la langue locale et connaît bien la population noire, est formel : « Les grévistes n’avaient aucune intention belliqueuse. Il s’agissait d’une manifestation pacifique contre la non-adaptation des salaires au coût de la vie. Par contre, l’air résolu de la troupe, et surtout des officiers, de même que l’état de surexcitation du gouverneur Maron me firent appréhender le pire. (…) Maron paraissait avoir perdu le contrôle de ses nerfs. A chaque clameur de la foule, il levait les bras et secouait ses poings en signe de colère. Il ne tenait pas en place ».[ix]

    Après un entretien de Maron avec le numéro 1 de l’Union Minière Jules Cousin, Marchal reçoit du gouverneur cet ordre : « Vous pouvez aller parler aux grévistes, mais je vous défends de leur faire la moindre promesse. Faites-les rentrer chez eux et dites leur qu’après cela on examinera leur problème. Le capitaine De Milde va vous accompagner avec sa compagnie »[x]. Il n’y avait rien de mieux à faire pour que la situation ne dégénère et, pire : envoyer le message aux grévistes qu’ils n’obtiendraient rien, après avoir été sommés de se rassembler au stade de football, accompagnés de leurs familles (la chose avait manifestement suscité des espoirs chez les grévistes), et cela sous la menace de soldats lourdement armés— non avec des fusils, mais des mitraillettes—, dans une ambiance de suspicion réciproque entre travailleurs (dont certains leaders avaient été arrêtés) et soldats (l’un d’eux avait été blessé la veille).

    Maron, Cousin et Mottoulle, l’administration coloniale et les sociétés coloniales : tous voulaient maintenir les ouvriers noirs dans le carcan du paternalisme, pilier de la colonisation belge. Dans l’univers colonial, on ne négocie pas avec ces grands enfants. Plus encore : on ne discute pas avec eux de leurs revendications même si on les considère comme légitimes. Les Noirs devaient se taire, se satisfaire de ce qu’on leur donnait et s’incliner devant les refus qu’on leur opposait. Toutes les tentatives de rébellion — et même la simple expression d’un mécontentement — devaient être réprimées, jamais reconnues !

    « SI L’ON M’AVAIT DONNÉ LE POUVOIR DE NÉGOCIER… »
    L’administrateur de territoire Marchal et son adjoint sont bien reçus par la foule : « Les grévistes s’étaient respectueusement écartés pour nous laisser passer. Tout le monde observa un silence respectueux pour m’écouter ». Les travailleurs avaient ôté leur chapeau : « la foule faisait preuve d’un respect parfait à mon égard », note Marchal. Il leur dit « qu’ils avaient des raisons de n’être pas tout à fait satisfaits, étant donné que le coût de la vie avait augmenté dans de telles proportions qu’il ne leur était plus possible, avec le taux ancien des salaires, de faire face à tous leurs besoins de famille », mais, vu l’état de guerre « que nous avons tous des sacrifices à consentir, que les Européens avaient à supporter des restrictions aussi bien qu’eux (…) Je leur donnai l’assurance que le gouvernement ferait tout son possible pour eux et que l’Union Minière était disposée à leur accorder une augmentation générale »[xi].

    Marchal va plus loin que ce qu’on lui avait permis de dire, mais le résultat est —momentanément — là : « Je terminai en les exhortant tous à rentrer chez eux directement et en les prévenant de l’état de surexcitation de la troupe… » La foule commence à quitter les lieux. Sauf plusieurs leaders qui, croyant que l’administrateur territorial a le mandat pour négocier, insistent. Marchal écrit : « plusieurs meneurs réclamèrent tout d’abord la libération de leurs camarades arrêtés la veille. D’autres réclamèrent une promesse formelle d’augmentation ». Un ouvrier propose une augmentation de 5 francs par jour, une revendication jugée par Jules Marchal comme « pas tellement exagérée ». Cet ouvrier, c’est peut-être Léonard Mpoy, qui est identifié par Jules Marchal dans son livre comme le leader de la grève. L’administrateur territorial conclut : « J’eus l’impression en tous cas qu’une solution rapide du conflit eût pu être réalisée aisément si l’on m’avait donné le pouvoir de négocier avec eux »[xii]. Malheureusement, ce n’est pas le cas…

    LE MASSACRE
    Le Gouverneur Maron s’approche à son tour de la foule et parle aux grévistes. René Marchal observant la scène écrit : « J’eus la conviction qu’il n’existait aucun danger pour personne. Encore une demi-heure de patience et, j’en suis convaincu, les grévistes seraient rentrés chez eux ». C’est alors que le capitaine De Milde, officier de la Force Publique, s’adresse aux grévistes puis leur fait trois sommations. Elles sont énoncées en lingala, la langue officielle de l’armée coloniale ; une langue, dit René Marchal, « que pas un gréviste sur 100 ne comprenait. Les sommations restèrent sans effet. Le capitaine ordonna alors à ses hommes d’avancer baïonnette au canon. Pas un gréviste ne broncha. Les soldats hésitèrent à entrer en action, puis au lieu de piquer avec leurs baïonnettes, ils voulurent faire circuler à coup de crosses de fusils. Aussitôt un des grévistes a voulu s’emparer d’un fusil. Au même instant un coup de feu partit qui déclencha instantanément une fusillade générale qui dura 8, 10, 15 secondes, je ne sais au juste »[xiii].

    La scène est horrible : « Une trentaine de cadavres jonchaient la tribune, des blessés se tortillaient dans les fils de fer barbelés, d’autres agonisaient dans une mare de sang. Une fuite éperdue des rescapés s’ensuivit. (…) la plaine de football se vida rapidement, à l’exception de quelques dizaines d’indigènes qui, sans souci du risque, se précipitèrent au secours des victimes. Des femmes surtout étaient accourues, et jetaient des cris de désespoir en reconnaissant leur mari parmi les tués ». La compagnie se retire, pendant que des infirmiers emportent les blessés sur des brancards vers une ambulance.[xiv] Bilan officiel du massacre : 45 hommes, 2 femmes et 1 enfant tués, 74 blessés. Une cinquantaine de blessés mourront le lendemain, selon le syndicaliste belge Georges Lievens, sympathisant des grévistes[xv]. A midi, à Luishia la troupe se prépare à disperser à nouveau un rassemblement de grévistes. Au même moment les travailleurs de la mine de l’Etoile, descendant sur Elisabethville pour se plaindre également de leur ravitaillement, font demi-tour à la nouvelle de ce qui vient de se produire.

    Devant l’hôpital indigène 3 à 400 personnes attendent dans le calme les nouvelles des blessés. Entre-temps, « le personnel blanc de l’Union Minière décide de protester contre le massacre en organisant une grève de quelques heures ». L’administrateur territorial écrit plus tard : « J’eus l’occasion par la suite de me rendre compte combien les travailleurs indigènes avaient apprécié cette manifestation de sympathie à leur égard »[xvi]. Mais les autorités sont d’un autre avis, car la ségrégation entre Noirs et Blancs est un des piliers du système colonial. Le syndicaliste belge Georges Lievens va faire les frais de cet acte de solidarité.

    LE JOUR D’APRÈS
    Que faire des corps ? Mottoulle propose de les inhumer dans une fosse commune, mais l’administration refuse. Une cinquantaine de détenus de la prison locale sont réquisitionnés pour creuser des tombes individuelles au cimetière de la ville. On désire faire vite, sans les rites habituels des funérailles, loin des familles, parce qu’on craint que cette cérémonie ne provoque de nouveaux désordres. Il fait encore nuit – la nuit du 9 au 10 – quand environ 45 cadavres sont jetés dans deux camions et transportés vers le cimetière, où les détenus achèvent de creuser les dernières tombes. Un détachement de soldats prend position autour des tombes. Le jour se lève — un jour qui « restera sans doute le jour le plus horrible de ma vie », écrit l’administrateur territorial Marchal, qui est présent. « Des miasmes repoussants empestaient l’atmosphère. Des liquides fétides ruisselaient des deux véhicules. Les cadavres gluants glissaient des mains des prisonniers et dégringolaient au sol avec un bruit sourd. Spectacle d’une horreur indescriptible »[xvii]. Sans cérémonie aucune, sans un dernier hommage, et pour les proches et survivants, sans identification de l’endroit où ils sont enterrés : « le mystère règne autour de la sépulture clandestine des cadavres déchiquetés de ces victimes »[xviii].


    Le 9 décembre 1941 à Lubumbashi, martyrs de L’UMHK (Gouverneur Maron)

    Pendant que les corps sont inhumés, le travail reprend dans tous les chantiers et usines de I’Union Minière. La plus grande grève de l’histoire coloniale belge se termine. L’UMHK alloue une somme de 300 francs à la famille de chacune des victimes, se fondant sur le montant semblable habituellement versé en cas de décès d’un travailleur, alors que, en juillet 1941, le tribunal de première instance d’Elisabethville avait accordé une indemnité de 1.000 francs à la famille d’un travailleur de la Gécomines, tué dans un accident de travail. Le bain de sang terrifie les esprits : l’Union Minière en sera quitte avec les grèves de travailleurs africains jusqu’à la fin du Congo Belge.

    LES SUITES
    Le 11 décembre l’Union Minière décide une hausse générale des salaires de 25% et de 50% par rapport à ceux d’octobre. Ainsi le salaire de 2 francs passe à 3 francs, celui de 12 francs à 15 francs. Deux semaines plus tard la hausse est communiquée aux capitas de l’Union Minière. L’administrateur territorial Marchal écrit : « Cette décision n’était que trop justifiée depuis longtemps. Elle arriva malheureusement un peu tard. Ce que je n’ai pu m’expliquer, c’est la mauvaise grâce avec laquelle l’Union Minière se résigna à concéder un réajustement si manifestement impérieux. (…) Il y eut surtout une faute psychologique impardonnable de la part de l’Union Minière et du gouvernement se refusant nettement de mettre quoi que ce soit en œuvre pour rechercher sur place une solution pacifique du conflit, alors que celle-ci eût certainement été trouvée immédiatement par une concession de la plus élémentaire justice ; dans le domaine du réajustement des salaires. (…) la répression de cette grève [fut menée d’une façon] inconsidérée, stupide et criminelle »[xix].

    Il reste à la Justice de condamner nombre de gens appréhendés comme meneurs aux différents sièges d’exploitation et à la Sûreté et au Parquet d’enquêter sur le rôle des syndicalistes blancs, impliqués dans la grève selon Cousin. Les ouvriers blancs avaient cessé le travail immédiatement après le massacre, « pour protester contre l’assassinat dont venaient d’être victimes nos frères noirs », en affirmant « que c’était la Société Générale qui avait fait tirer le gouvernement et que, si la Générale avait fait tirer sur les Noirs, elle le ferait un jour sur nous ». Un groupe d’ouvriers européens avait, en passant devant le bureau de la direction générale de l’UMHK crié « Nous ne voulons plus travailler avec des assassins »[xx]. Le syndicaliste belge Georges Lievens est accusé d’avoir fomenté la grève. Licencié par l’Union Minière, il est condamné le 31 décembre 1941 à 8 jours de prison et à 25 francs d’amende pour injures au procureur Van Aerenbergh, qu’il a accusé d’être vendu à l’administration coloniale et à l’Union Minière. De 1941 à 1944, il erre à travers tout le Congo, pour retourner fin 1944 à Elisabethville, où il se fait engager par le Service des Finances de la ville. Il continue de dénoncer les responsabilités belges dans le massacre, ce qui provoque son licenciement[xxi].

    Près d’une année après le massacre, Maron est promu inspecteur d’État, tout en conservant son poste de gouverneur du Katanga. De très hautes distinctions honorifiques étaient réservées à Amour Maron : commandeur des Ordres du Lion et de Léopold II, officier de l’Ordre de Léopold et de l’étoile africaine, commandeur de l’Ordre du Christ du Portugal, et porteur de l’étoile des services en or[xxii]. Il n’est pas le seul à ne pas avoir pâti du rôle qu’il a joué dans les événements : « Quelques mois après la grève, dans le salon de réception de la résidence du gouverneur, quelques minutes après l’annonce d’une très haute promotion [accordée au capitaine De Milde] par Mr. le ministre [Albert] de Vleeschauwer », écrivit l’administrateur Marchal, j’entendis cette réflexion de la bouche même d’un magistrat : « Tel est le prix du sang de cinquante martyrs »[xxiii].

    ORGANISER L’OUBLI
    Depuis, l’oubli s’organise. L’angoisse d’une population terrorisée par les événements y aide. Cette brutale démonstration de force est complètement occultée par la presse coloniale. Le Courrier d’Afrique, sous le titre « Désordres graves à I’Union Minière », parle « de graves menaces sur la troupe appelée à intervenir pour maintenir l’ordre dans certains centres de l’UMHK ». Un jour, à l’anniversaire de la boucherie, des fleurs sont déposées sur le lieu du drame. Ce geste est très mal vu de l’Union Minière, qui décide de détruire le stade de football. Depuis lors, « le lieu est devenu un terrain inoffensif ; un terrain vague hérissé de quelques herbes où les gosses s’adonnent volontiers à des parties de jeux », peut-on lire dans le journal katangais Mwango-Hebdo, à la fin de l’année 1973.[xxiv]

    La population n’a que de vagues souvenirs des événements, bien que le massacre ait retenti dans la conscience collective. Dans la peinture populaire et dans des récits assez vagues on impute la responsabilité du massacre au gouverneur Maron, qui aurait déclenché le bain de sang en tuant un leader des grévistes[xxv]. Lors d’un séjour à Lubumbashi en 2008, j’ai parlé avec d’anciens ouvriers de l’Union Minière qui n’avaient pas vécu le drame, mais qui furent engagés plus tard par cette société. Jean Munonga (1939) estimait que de 20 à 30 travailleurs avaient été tués ; Kamanda Ngongo (1930) me parla de 30 à 40 morts. Dans Mwango-Hebdo le commis Mulongoi, un survivant du massacre, parle de 120 morts.Plus tard, sous Mobutu, l’ancien PDG de la Gécamines, Mulenda Mbô, voulut ériger un monument aux morts à l’ancien emplacement du stade de football. Une fondation avait été constituée, et un projet de monument élaboré : un ensemble de statues devaient représenter un ouvrier qui travaille, trois autres en grève, et un policier ou un soldat qui les frappe. Mais le projet n’a pas été mené à bonne fin. A l’endroit de la fusillade il y a eu d’abord un dépôt d’immondices. Ensuite on y a installé un atelier de pierres tombales.[xxvi]L

    Notes
    [i] Auteur de L’assassinat de Lumumba (Karthala, Paris, 2000) et de L’ascension de Mobutu (Investig’Action, Bruxelles, 2018). Cet article, qui doit beaucoup au livre de Jules Marchal Travail forcé pour le cuivre et l’or (1999), a donc été rédigé en français par deux Néerlandophones, Marchal et moi-même. José Fontaine a bien voulu en corriger la langue et je l’en remercie infiniment.
    
[ii] L. De Witte, « Congolese oorlogstranen : Deportatie en dwangarbeid voor de geallieerde oorlogsindustrie (1940-1945) », DeWereldMorgen, 9/1/2016.

    [iii] F. Buelens, Congo 1885-1960. Een financieel-economische geschiedenis, p. 239.

    [iv] G. Hulstaert, dans ARSOM, Le Congo belge durant la Seconde Guerre Mondiale, p. 588.

    [v] La grève et le massacre de 1941, dans J. Marchal, Travail forcé pour le cuivre et pour l’or (1999), pp. 196-199.

    [vi] Sous-commission de la main d’œuvre indigène du Katanga, « Compte-rendu de la réunion du 6 novembre 1941 », dact., 4 p., s.d., Archives LDW.
    
[vii] « La tuerie de la Lubumbashi », l’Informateur, 23 février 1946.

    [viii] René Marchal, « La grève indigène du camp de la Lubumbashi et le massacre du 9 décembre 1941 », le 7 janvier 1946, dact., 9 p., Archives LDW.

    [ix] Ibid.

    [x] Ibid.
    
[xi] Ibid.

    [xii] Ibid. Sur Léonard Mpoy, voir Donatien Dibwe dia Mwembu et Bogumil Jewsiewicki, « De la surpolisation à l’antipolitique, quelques remarques en marge de l’histoire du mouvement ouvrier à l’Union minière du Haut-Katanga (UMHK) et à la Gécamines, 1920-1996 », Brood en Rozen, p. 195.

    [xiii] René Marchal, « La grève indigène du camp de la Lubumbashi et le massacre du 9 décembre 1941 », le 7 janvier 1946, dact., 9 p., Archives LDW.

    [xiv] Ibid.
    
[xv] G. Lievens, « Lettre ouverte à Monsieur Rolus, dirigeant de la Main-d’Oeuvre Indigène de l’Union Minière du Haut Katanga », Elisabethville, tract de 2 p., 9 décembre 1947, Archives LDW.
    
[xvi] René Marchal, « La grève indigène du camp de la Lubumbashi et le massacre du 9 décembre 1941 », le 7 janvier 1946, dact., 9 p., Archives LDW.

    [xvii] Ibid.
    
[xviii] G. Lievens, « Lettre ouverte à Monsieur Rolus, dirigeant de la Main-d’Oeuvre Indigène de l’Union Minière du Haut Katanga », Elisabethville, tract de 2 p., 9 décembre 1947, Archives LDW.

    [xix] « Biographie de Lievens G.P. Ses démêlés avec l’Union Minière », Manuscrit, 2 p., Archives LDW.
    
[xx] Info dans G. Lievens, « Lettre ouverte à Monsieur Rolus, dirigeant de la Main-d’Oeuvre Indigène de l’Union Minière du Haut Katanga », Elisabethville, tract de 2 p., 9 décembre 1947, Archives LDW.
    
[xxi] « Biographie de Lievens G.P. Ses démélés avec l’Union Minière », Manuscrit, 2 p., Archives LDW.

    [xxii] Biographie Amour-Emile-Valentin Maron, Biographie Belge d’Outre-Mer, Ac. Royale des Sciences d’Outre-Mer, T. VI, 1968, col. 692-694.

    [xxiii] René Marchal, « La grève indigène du camp de la Lubumbashi et le massacre du 9 décembre 1941 », le 7 janvier 1946, dact., 9 p., Archives LDW.

    [xxiv] Mwango-Hebdo, « Massacre de 1941. Témoignages de rescapés », fin 1973, doc. Archives LDW. Le 30 novembre 1973, le président Mobutu avait évoqué le massacre dans un discours, ce qui était l’occasion pour Mwango-Hebdo de consacrer quelques articles au drame.

    [xxv] « XXXIV. Maron Alphonse, Governor of Katanga. When he massacred the people of the UMHK », in André Yav (compiled and written), « Vocabulaire du ville de Elisabethville : A history of Elisabethville from its beginnings to 1965 », Archives of Popular Swahili, Vol. 4, Issue 4, 2001. Voir aussi « The history of Zaire as told and painted by Tshibumba Kanda Matulu in conversation with Johannes Fabian », First Session, Part 1, Archives of Popular Swahili, Vol. 2, Issue 2, 1998. Dans ces récits le leader tué serait Léonard Mpoy, mais Mpoy a survécu le drame : en 1974 il est interviewé comme témoin du drame dans la revue Mwango : J. Fabian, « Commenting Kalundi’s comments : Notes on the ethnography of translating the ‘Vocabulary of the town of Elisabethville’ », Journal of Language and Popular Culture in Africa, Volume 1, Issue 3, 2001.
    
[xxvi] « La place a servi… » : Donatien Dibwe Dia Mwembu, communication par email, le 16 novembre 2018.

    #Congo #Tervuren #belgique #colonies #esclavage #massacre #terreur #Katanga #mine #minerai #Union_Minière #Umicore #caoutchouc #Jules_Marchal

  • Belgique Le poste-frontière d’Hensies toujours bloqué vendredi soir vers la France _ Belga - 7 Décembre 2018 - RTBF -
    https://www.rtbf.be/info/regions/detail_le-poste-frontiere-d-hensies-toujours-bloque-vendredi-soir-vers-la-franc

    Des gilets jaunes bloquent depuis vendredi après-midi le poste-frontière d’Hensies sur la E19/A7 entre Mons et Valenciennes, indiquent les autorités provinciales du Hainaut.

    Une déviation a été mise en place vers Tournai. Des équipes de la police fédérale sont sur place pour installer un dispositif permettant aux véhicules bloqués de faire demi-tour sur l’autoroute à la sortie de Dour, dernière sortie avant la frontière française en venant de Mons.

    A la sortie de Dour, les véhicules sont dirigés par d’autres équipes qui les orientent vers la bretelle de Tournai pour regagner la France. Selon la province de Hainaut, tout se déroule sans encombre. Elle indique par ailleurs que la préfecture de Lille signale que les poids lourds pourront circuler tout le week-end sur les autoroutes françaises.

    Les instances provinciales indiquent également que 20 camions sont bloqués vendredi soir au poste-frontière d’Erquelinnes sur la N54 vers la France. Les manifestants ne veulent pas laisser passer les véhicules avant samedi 6h du matin et la situation s’envenime.

    #8Décembre #Belgique #GiletsJaunes

  • QUELQUES REFLEXIONS SUR LE MOUVEMENT DES GILETS JAUNES, SUR SON IMPORTANCE, ET SUR LE MÉPRIS ET L’EXTRÊME VIOLENCE À LAQUELLE ON ASSISTE AUJOURD’HUI A L’ÉGARD DES CLASSES POPULAIRES
    par Edouard Louis
    (texte publié le mardi 4 décembre 2018 sur son compte FB)

    Depuis quelques jours j’essaye d’écrire un texte sur et pour les gilets jaunes, mais je n’y arrive pas. Quelque chose dans l’extrême violence et le mépris de classe qui s’abattent sur ce mouvement me paralyse, parce que, d’une certaine façon, je me sens personnellement visé.

    J’ai du mal à décrire le choc que j’ai ressenti quand j’ai vu apparaitre les premières images des gilets jaunes. Je voyais sur les photos qui accompagnaient les articles des corps qui n’apparaissent presque jamais dans l’espace public et médiatique,

    des corps souffrants, ravagés par le travail, par la fatigue, par la faim, par l’humiliation permanente des dominants à l’égard des dominés, par l’exclusion sociale et géographique, je voyais des corps fatigués, des mains fatiguées, des dos broyés, des regards épuisés.

    La raison de mon bouleversement, c’était bien-sûr ma détestation de la violence du monde social et des inégalités, mais aussi, et peut-être avant tout, parce que ces corps que je voyais sur les photos ressemblaient aux corps de mon père, de mon frère, de ma tante. ..

    Ils ressemblaient aux corps de ma famille, des habitants du village où j’ai vécu pendant mon enfance, de ces gens à la santé dévastée par la misère et la pauvreté, et qui justement répétaient toujours, tous les jours de mon enfance « nous on ne compte pour personne, personne ne parle de nous »

    – d’où le fait que je me sentais personnellement visé par le mépris et la violence de la bourgeoisie qui se sont immédiatement abattus sur ce mouvement. Parce que, en moi, pour moi, chaque personne qui insultait un gilet jaune insultait mon père.

    Tout de suite, dès la naissance de ce mouvement, nous avons vu dans les médias des "experts" et des "politiques" diminuer, condamner, se moquer des gilets jaunes et de la révolte qu’ils incarnent.

    je voyais défiler sur les réseaux sociaux les mots "barbares", "abrutis", "ploucs", "irresponsables". Les médias parlaient de la "grogne" des gilets jaunes : les classes populaires ne se révoltent pas, non, elles grognent, comme des bêtes.
    J’entendais parler de la "violence de ce mouvement" quand une voiture était brulée ou une vitrine cassée, une statue dégradée.

    Phénomène habituel de perception différentielle de la violence : une grande partie du monde politique et médiatique voudrait nous faire croire que la violence, ce n’est pas les milliers de vie détruites et réduites à la misère par la politique, mais quelques voitures brûlées.

    Il faut vraiment n’avoir jamais connu la misère pour pouvoir penser qu’un tag sur un monument historique est plus grave que l’impossibilité de se soigner, de vivre, de se nourrir ou de nourrir sa famille.

    Les gilets jaunes parlent de faim, de précarité, de vie et de mort. Les "politiques" et une partie des journalistes répondent : "des symboles de notre République ont été dégradés". Mais de quoi parlent ces gens ? comment osent ils ?? d’où viennent ils ??

    Les médias parlent aussi du racisme et de l’homophobie chez les gilets jaunes. De qui se moquent-ils ? Je ne veux pas parler de mes livres, mais il est intéressant de noter que chaque fois que j’ai publié un roman, j’ai été accusé de stigmatiser la France pauvre et rurale

    justement parce que j’évoquais l’homophobie et le racisme présents dans le village de mon enfance. Des journalistes qui n’avaient jamais rien fait pour les classes populaires s’indignaient et se mettaient tout à coup à jouer les défenseurs des classes populaires.

    Pour les dominants, les classes populaires représentent la classe-objet par excellence, pour reprendre l’expression de Pierre Bourdieu ; objet manipulable du discours : de bons pauvres authentiques un jour, des racistes et des homophobes le lendemain.

    Dans les deux cas, la volonté sous-jacente est la même : empêcher l’émergence d’une parole des classes populaires, sur les classes populaires. Tant pis s’il faut se contredire du jour au lendemain, pourvu qu’ils se taisent.

    Bien-sûr, il y a eu des propos et des gestes homophobes et racistes au sein des gilets jaunes, mais depuis quand est-ce que ces médias et ces "politiques" se soucient du racisme et de l’homophobie ? depuis quand ?

    Qu’est-ce qu’il ont fait contre le racisme ? Est-ce qu’ils utilisent le pouvoir dont ils disposent pour parler d’Adama Traoré et du comité Adama ? est-ce qu’ils parlent des violences policières qui s’abattent tous les jours sur les Noirs et les Arabes en France ?

    est-ce qu’ils n’ont pas donné une tribune à Frigide Barjot et à Monseigneur je-ne-sais-plus-combien au moment du mariage pour tous, et, en faisant cela, est-ce qu’ils n’ont pas rendu l’homophobie possible et normale sur les plateaux de télé ?

    quand les classes dominantes et certains médias parlent d’homophobie et de racisme dans le mouvement des gilets jaunes, ils ne parlent ni d’homophobie ni de racisme. Ils disent : "Pauvres, taisez-vous ! "

    Par ailleurs, le mouvement des gilets jaunes est encore un mouvement à construire, son langage n’est pas encore fixé : s’il existe de l’homophobie ou du racisme parmi les gilets jaunes, c’est notre responsabilité de transformer ce langage.
    Il y a différentes manières de dire : "Je souffre" : un mouvement social, c’est précisément ce moment où s’ouvre la possibilité que ceux qui souffrent ne disent plus :" Je souffre à cause de l’immigration et de ma voisine qui touche des aides sociales »,

    mais : "Je souffre à cause de celles et ceux qui gouvernent. Je souffre à cause du système de classe, à cause d’Emmanuel Macron et Edouard Philippe." Le mouvement social, c’est un moment de subversion du langage, un moment où les vieux langages peuvent vaciller.

    C’est ce qui se passe aujourd’hui : on assiste depuis quelques jours à une reformulation du vocabulaire des gilets jaunes. On entendait uniquement parler au début de l’essence, et parfois des mots déplaisants apparaîssaient, comme « les assistés ». On entend désormais les mots inégalités, augmentation des salaires, injustices.

    Ce mouvement doit continuer, parce qu’il incarne quelque chose de juste, d’urgent, de profondément radical, parce que des visages et des voix qui sont d’habitude astreints à l’invisibilité sont enfin visibles et audibles.

    Le combat ne sera pas facile : on le voit, les gilets jaunes représentent une sorte de test de Rorschach sur une grande partie de la bourgeoisie ; ils les obligent à exprimer leur mépris de classe et leur violence que d’habitude ils n’expriment que de manière détournée, ce mépris qui a détruit tellement de vies autour de moi, qui continue d’en détruire, et de plus en plus, ce mépris qui réduit au silence et qui me paralyse au point de ne pas réussir à écrire le texte que je voudrais écrire, à exprimer ce que je voudrais exprimer.

    Mais nous devons gagner : nous sommes nombreuses et nombreux à se dire qu’on ne pourrait pas supporter une défaite de plus pour la gauche, et donc pour celles et ceux qui souffrent.

    https://www.facebook.com/edouard.bellegueule/posts/2221929904538646

    #giletsjaunes #gilets_jaunes #EdouardLouis

  • Balade à Saint Christophe ce Samedi matin. Tourcoing
    C’est jour de marché à Tourcoing, la bonne ville de Monsieur Darmanin.
    Plutôt clairsemé, le marché, peu de commerçants, peu de clients,

    Devant l’entrée secondaire d’Auchan Saint Christophe, 6 à 7 gilets jaunes, sur le trottoir.
    Portes fermées, rideau de fer fermé.

    Devant l’entrée principale, UN gilet jaune.
    Quelques rares clientes.
    les portes sont fermées.
    Les clients sont séquestrés à l’intérieur, personne ne peut sortir.

    Quelques minutes plus tard, arrivée d’une vingtaine de gilets jaunes, ou rouges, de la CGT de Tourcoing.
    Les portes restent fermées.

    Personne ne bloque quoi que ce soit.

    Une jeune femme téléphone au magasin afin de leur demander de pouvoir entrer, puisque rien n’est bloqué, tout est calme.
    Le magasin lui dit de rester dehors.
    Elle voulait acheter des calendriers de l’Avent pour ses filles. Elles est en soit disant stage de formation à 600 euros par mois, mais en fait, tout simplement dit, elle travaille gratuitement.

    Le carillon de Tourcoing se fait entendre.
    Le marché de la place de Tourcoing est toujours aussi triste, nuages, pluie fine.

    Apparition des vigiles du magasin.
    Ils entrouvrent une porte.
    « Libérez les clients » scandent en coeur les manifestants.
    les vigiles sont terrorisés. Les manifestants s’approchent, ainsi qu’un handicapé en chaise roulante.
    Un vigile sort une bombe lacrymogène et arrose un de ses collègues, ainsi qu’un syndicaliste.
    Fermeture de la porte.

    Un bon cinq minutes plus tard, apparition de 6/7 policiers en uniforme.
    Tout reste calme, puisque les gilets sont loin de la porte.

    Dix minutes plus tard, dix minutes toujours aussi calmes plus tard.
    La porte d’Auchan Saint-Christophe s’entrouvre et les clients sont enfin autorisés à sortir, un par un entre les silhouettes des grands costaux de la sécurité. Ils ont l’air terrorisés.
    Je me demande par quoi.

    Pendant que les clients sortent, un handicapé en chaise roulante tente de forcer l’entrée.
    Il est repoussé par les vigiles, des gilets jaunes lui disent gentiment de se calmer.
    Il frappe un gilet jaune.

    La police se dérange, l’handicapé en chaise roulante frappe un policier sur l’épaule.
    Finalement, les forces de l’ordre arrivent à le faire dégager.

    Les clientes et les clients continuent de sortir.
    Un défilé de pauvreté, c’est ça Tourcoing, la bonne ville de Monsieur Darmanin.
    Le tiers monde, la plus grande partie de Tourcoing.

    Fermeture des portes d’Auchan City Tourcoing, le rideau de fer descend.
    Les chiffres ne vont pas être trés bon, ce Samedi, à Auchan Saint Christophe.
    La direction semble terrorisée, tétanisée.
    Probablement des remords sur ce qu’ils ont fait.

    Entre temps, quelques gilets jaunes sont partis sur Auchan Roncq.
    Violente réaction des CRS là bas, matraques, gaz lacrymogènes. . . . . Faudrait pas déconner, faut laisser les pousseurs et les pousseuses de caddies préparer la fête pour l’anniversaire de la naissance du petit jésus, qui est amour.
    Ceci dit aucun blocage dur n’est prévu, afin de laisser les banques alimentaires faire des réserves.

    Cet après midi, ce sera aux commerces du centre de Lille de baisser leur rideau de fer.

    Ce mardi 6 Décembre 2018 à 10h30, une minute de silence sera respectée au siège de Villeneuve d’Ascq, comme ils disent, en hommage aux mauvais résultats officiels d’Auchan Retail.

    #Giletsjaunes #Tourcoing #Auchan_City #Mulliez

  • Ce lundi, copinage éhonté sur le site de #JefKlak

    ⚽️

    Mickaël Correia nous parle de l’histoire pas nette de la Coupe du monde & Alexis Berg nous livre de belles photos en contrechamp du Mondial Russie 2018

    ⚽️

    –---------

    Contre Allez
    Éclats et contrechamps du Mondial 2018 en France et en Russie

    Par Mickaël Correia et Alexis Berg

    http://jefklak.org/contre-allez

    Entre marchandisation sportive, ferveur populaire et tensions politiques, le Mondial de football est un nœud d’ambivalences. Son histoire s’entremêle à celles des régimes autoritaires, se trouble dans des scandales financiers, s’enflamme au gré des injustices sociales qu’elle produit… En cet été 2018, Alexis Berg (un bon ami de Jef Klak) a dérivé aux marges de ce Spectacle des spectacles, en Russie et en France, pour photographier ce qui s’y vit, loin des images uniformes et univoques souvent servies par les médias. Mickaël Correia, membre de Jef et auteur d’ Une histoire populaire du football nous propose ici un copinage éhonté, comme avant goût de ces photos : Contre Allez , à paraître le 27 novembre 2018, aux éditions Mons.

  • Mons, le 13 décembre : Les enfants apprennent la programmation : Scratch v3 | Les Jeudis du Libre
    http://jeudisdulibre.be/2018/11/24/mons-le-13-decembre-les-enfants-apprennent-la-programmation-scratch-v3

    Ce jeudi 13 décembre 2018 à 19h se déroulera la 73ème séance montoise des Jeudis du Libre de Belgique.

    Le sujet de cette séance : Les enfants apprennent la programmation : Scratch v3

    Thématique : Programmation|Éducation

    Public : Tout public

    L’animatrice conférencière : Laurence Baclin (HELHa)

    Lieu de cette séance : Université de Mons, Faculté Polytechnique, Site Houdain, Rue de Houdain, 9, auditoire 3 (cf. ce plan sur le site de l’UMONS, ou la carte OSM). Entrée par la porte principale, au fond de la cour d’honneur. Suivre le fléchage à partir de là.

  • Belgique : Gilets jaunes : le point sur les blocages 24 Novembre 2018 RTBF _
    https://www.rtbf.be/info/societe/detail_gilets-jaunes-nouveaux-blocages-et-debordements-de-la-nuit?id=10080867

    La mobilisation des gilets jaunes ne semble pas faiblir. Aux ronds-points, devant les dépôts de carburant, sur les nationales voire même les autoroutes, les gilets jaunes poursuivent leur mouvement.

    Depuis une semaine, ils s’opposent au prix des carburants. Initialement, le mouvement était pacifiste, mais depuis plusieurs jours, les débordement se multiplient. 

    À Namur
    Sur la N4 Namur vers Arlon, chaussée bloquée et les automobilistes sont invités à prendre le rond-point en fin de bretelle de sortie.

    Dans le Hainaut
    À Chimay
    Un barrage filtrant a été installé sur la N99 à hauteur de Chimay.

    À Hensies
    Des gilets jaunes ont installé un barrage filtrant sur l’E19 Valenciennes/Mons, au poste-frontière d’Hensies avec barrages filtrants vers la Belgique.

    À Charleroi
    C’est la deuxième nuit de troubles à Charleroi. Des casseurs s’étaient rassemblés au rond-point du Marsupilami. Un barrage qui se remet en place à 17h toujours sur le rond-point du Marsupilami.

    À Feluy
    Les gilets jaunes étaient en train samedi matin de se rassembler dans les environs de Feluy (dans les villages avoisinants). Leur point de chute : l’E19.

    Suite à ce rassemblement, la police a fermé la bretelle de sortie « Feluy  » sur l’E19 dans le sens Mons vers Bruxelles. Suivant qu’il y ait des problèmes d’envergure ou non, cette bretelle pourrait rester fermée jusqu’à demain matin.

    À Pommeroeul
    Sur la N544 à Pommeroeul, blocage de 3 stations-services.
     
    À Liège 
    Ce matin, on comptait des barrages en province de Liège, au rond point de l’aéroport de Bierset, mais ils sont à présent levés.

    Cette nuit, des casseurs ont voulu intégrer les gilets jaunes qui faisaient le piquet. Ces derniers ont contacté la police qui a pu communiquer avec les casseurs et empêcher tout débordement. Une seule arrestation administrative est à signaler.

    Du côté de la zone pétrolière de Wandres et Sclessin, une trentaines de gilets jaunes sont toujours présents, mais ils ne bloquent pas la circulation, simplement l’accès et la sortie des dépôts de carburants. Selon la police, l’ambiance est relativement bonne enfant, tout est calme.

    À Herstal
    D’autres bloquages, à Herstal sur la N671 à hauteur de Herstal, avec des remontées de files sur l’E40 Bruxelles - Aix

    Dans le Luxembourg
    À Libramont 
    Toute la nuit, la circulation a été ralentie à hauteur de la sortie de l’E411 vers Bertrix ainsi que sur la Nationale 89. Un barrage filtrant est toujours en cours ce samedi midi.

    Manon a 18 ans et était sur place en tant que gilet jaune :  "Quand je vois mes parents qui se crèvent pour nous et qui, à la fin du mois, ne s’en sortent pas, je me dis que ce sera pire nous plus tard, les jeunes."

    À Marche en Famenne
    A Marche en Famenne, une dizaine de gilets jaune organisent un barrage filtrant au rond-point situé près du bâtiment du Wex. Un barrage qui produit quelques ralentissements.

    Plusieurs dépôts resteront fermés ce week-end en Wallonie
    Si certains dépôts de carburant ouvriront en journée, tous les dépôts wallons seront fermés la nuit. La Fédération belge des négociants en combustibles et carburants (Brafco) justifie cette mesure par les situations dangereuses provoquées par les « gilets jaunes », qui manifestent contre l’augmentation des prix des carburants.
    Total ne souhaite pour sa part plus communiquer au sujet de la situation autour de son dépôt de Feluy (Hainaut) « pour des raisons de sécurité ».

    #Belgique #Wallonie #GiletsJaunes #Blocages
     

  • Grève de la consommation
    http://romy.tetue.net/greve-de-la-consommation

    Pour protester contre l’injuste politique du gouvernement actuel, un retraité appelait à une grève de la consommation, relayé par Brut, lors d’une des dernières manifestations printanières. L’idée n’est pas nouvelle puisque se pratique chaque année, fin novembre, une « journée sans achat » pour protester contre le gaspillage de la société de consommation. Mais il s’agit ici d’en étendre la portée pour un boycott durable et généralisé, dans le but de « priver les entreprises de leurs ressources économiques, en…

    #Vous,_moi,_nous, #boycott, #décroissance

  • Belgique, effet #macron : Deuxième nuit violente du côté de la raffinerie Feluy RTBF - 22 Novembre 2018 _
    https://www.rtbf.be/info/societe/detail_gilet-jaune-deuxieme-nuit-violente-du-cote-de-feluy?id=10079105

    Il y a donc à nouveau eu des incidents très violents cette nuit du côté de Feluy. Et cela, tout près de la raffinerie, un endroit que des gilets jaunes bloquent depuis plusieurs jours. Pour la deuxième nuit consécutive, de violents incidents ont eu lieu.

    Cette fois, peu de gilets jaunes, mais des personnes encagoulées venues pour en découdre avec les forces de l’ordre. Très organisées, elles ont même, à l’aide de lasers, fait rebrousser chemin l’hélicoptère de la gendarmerie. On peut voir ici l’atmosphère qui régnait à Feluy, cette nuit. https://www.facebook.com/583949091740112/videos/362228504328324

    À l’heure la plus chaude, à peu près 400 personnes recensées
    Le gouverneur de la province du Hainaut, Tommy Leclercq a dressé un bilan de la nuit à trois heures et demie ce matin : « À l’heure la plus chaude, à peu près 400 personnes recensées. 120 policiers ont été dépêchés, essentiellement issus des principales zones de police qui ont par solidarité affecté des hommes à la manœuvre, en plus de la fédérale. Et au sortir de l’opération, il y a un peu moins d’une heure, on a procédé — parce que ce n’est pas le dernier bilan, on verra demain les chiffres affinés — à peu près à une trentaine d’arrestations, plusieurs véhicules saisis, des portables, des mobiles, des GSM en d’autres termes. On va voir à qui on a affaire, quel taux de récidive, est-ce que ces gens sont connus. On a dénombré déjà cinq personnes qui étaient connues des services ».

    Rappelons qu’un caméraman de la RTBF a été blessé. Notre collègue a été pris à partie par des casseurs et la voiture RTBF a été caillassée. Dans une scène de confusion, notre caméraman s’est ensuite fait mordre par un chien policier.

    Actuellement, l’autoroute E19 Mons-Bruxelles est toujours fermée dans les deux sens et pour l’instant, elle est fermée au niveau de Feluy. Pompiers et policiers sont actuellement sur place pour évaluer la situation et voir s’ils peuvent la rouvrir à la circulation avant l’heure de pointe. Notons encore cette autre action des gilets jaunes : 250 camions sont bloqués à hauteur du poste frontière de Bois-Bourdon, entre Maubeuge et Mons.

    Plus d’une vingtaine d’arrestations et des véhicules saisis
    Les forces de police ont procédé à plus d’une vingtaine d’arrestations dans la nuit de mercredi à jeudi dans la province de Hainaut où un plan provincial d’urgence était en place, a confirmé le ministre des Affaires intérieures Jan Jambon. "La police a dû à nouveau intervenir hier soir contre les blocages en Hainaut. Plus d’une vingtaine d’arrestations, et des véhicules ont été saisis", a-t-il déclaré.

    #giletsjaunes #En_vedette #Actualités_internationales

  • Belgique E19 bloquée par les gilets jaunes à Feluy : la procédure de crise enclenchée RTBF

    Tommy Leclercq (PS), gouverneur de la province du Hainaut, a annoncé ce mardi matin qu’il enclenchait une procédure de crise concernant le blocage de Feluy. Il se réunit en ce moment avec la police fédérale et locale au centre de crise provincial pour rétablir la circulation.

    « On ne peut pas laisser les choses en l’état », a déclaré le gouverneur suite aux nombreux blocages engendrés par les gilets jaunes à proximité du dépôt de Feluy. L’E19 Mons Bruxelles est fermée dans les deux sens entre l’A54 et l’A501 suite aux actions des manifestants. La situation est assez chaotique : un camion a pris feu, des arbres ont été déracinés et placés sur la route pour bloquer le passage.

    « Non allons analyser la situation, et procéder, s’il le faut, à des arrestations », a-t-il ajouté tandis que les manifestants bloquent l’autoroute dans les deux sens avec des palettes depuis lundi soir 22h00.

    Il y a déjà des bouchons avant d’atteindre l’itinéraire de déviation E19 depuis le Roeulx vers Bruxelles (+ 1h00) et sur les axes de la déviation (A501 – N27 - N59 – N57B).

    La police de la route demande aux usagers de ne pas forcer les accès fermés de l’autoroute car des obstacles ont été déposés par les manifestants et le risque d’accident est important. Un accident s’est d’ailleurs produit à Feluy.

    Débordements lundi soir
    Lundi soir, des débordements violents avaient déjà eu lieu sur le site de dépôt pétrolier de Total, lorsque les manifestants sont revenus bloquer le passage, après une intervention de la police pour les débloquer dans l’après-midi. Des casseurs se sont joints au mouvement, tronçonnant un arbre et faisant exploser des pétards. Une partie de l’organisation a décidé de se désolidariser des actions menées à ce dépôt.

    #giletsjaunes

  • Maubeuge : l’hôpital Sambre-Avesnois paralysé plusieurs heures par une panne de courant, le Plan Blanc déclenché Quentin Vasseur - 30 Octobre 2018 France3 Région _

    Le générateur de l’hôpital et celui de secours ont tous les deux lâché, ce mardi matin.

    Le centre hospitalier Sambre-Avesnois de Maubeuge a été privé de courant pendant quelques précieuses heures, ce mardi 30 octobre. Les opérations ont dû être reportées et les plus urgentes d’entre elles se sont faites dans les hôpitaux voisins, à Valenciennes et Mons.

    « Ça s’est passé autour de 10 heures, de façon impromptue » relate Magloire Gnansounou, président de la commission médicale d’établissement. « Le générateur de l’établissement est tombé en panne » et le générateur de secours, un groupe électrogène assez précaire" a lâché à son tour. Quelques flammes se sont déclarées, rapidement éteintes.

    Impossible, dès lors, de poursuivre les opérations prévues ce mardi. « Comme c’est exceptionnel, le chef d’établissement a déclenché le Plan Blanc ». Habituellement, le Plan Blanc permet de déployer de larges moyens pour faire face à un afflux massif de patients, notamment en rappelant du personnel en congés, mais « on n’a pas eu besoin de faire revenir des professionnels qui ne travaillaient pas » indique Magloire Gnasounou.

    Deux patients opérés à Valenciennes et Mons
    En réalité, il s’agissait surtout de « mettre les patients en sécurité » et en particulier ceux qui nécessitaient une opération urgente. « Seulement deux patients en service réanimation ont dû être transportés l’un au Centre hospitalier de Valenciennes, l’autre au Centre hospitalier régionale Mons-Hainaut. » Les autres ont vu leur opération reportée au courant de la semaine.

    Il a également fallu faire en sorte, jusqu’au rétablissement du courant vers 15 heures, que les patients transportés par le SAMU ne soient pas acheminés à l’hôpital de Maubeuge mais redirigés dans les cas les plus pressants vers Valenciennes et Mons.

     
    Un nouvel hôpital d’ici deux ans
    Le générateur principal a été remis en état de marche en début d’après-midi, mais seuls l’informatique et les machines les plus importantes ont encore été remises en marche. « Nous sommes en train d’acheminer depuis Lille un groupe électrogène de secours, pour être en totale sécurité ». À son arrivée, vers 17 heures, le reste des installations sera remis en route.

    La panne pourrait venir de la vétusté des installations électriques. « L’établissement a été construit dans les années d’après-guerre » indique Magloire Gnansounou. Le nouvel hôpital Sambre-Avesnois, en construction, devrait ouvrir ses portes en décembre 2020.

    La france de #manu #enmarche , après celle du #PS #énergie #électricité #hôpital #économie

  • Feuilleton #AZF : l’enquête et ses protagonistes
    #Toulouse le 13 mars 2018

    Tous les bons romans policiers, tous les bons films à suspense le savent, et la réalité quotidienne nous apporte régulièrement cette maxime qui veut que le diable mais aussi la vérité jaillisse du détail. Celui qui change tout, celui sans lequel tout aurait été différent ou en tout cas pas exactement pareil ou aurait eu lieu un autre jour, à un autre endroit. Dans le procès AZF ce détail porte un nom, un drôle de nom : dichloroisocyanurate, et pour aller plus vite on dit DCCNA, et pour bien comprendre on dit plutôt chlore, eau de javel, pastille de chlore des piscines.

    L’explosion d’une usine qui ravage tout un quartier, usine chimique classée SEVESO 2, et qui cause la mort de ses salariés mais aussi de riverains, relève judiciairement et pénalement parlant, a priori, des mêmes textes répressifs que par exemple… un crime passionnel commis dans un pavillon de banlieue.

    On rappellera pour les béotiens que la justice pénale est une justice « à part » réservée aux faits les plus graves, non seulement au regard des conséquences entraînées par les faits, mais aussi de leur caractère volontaire, intentionnel et au minimum conscient de règles d’interdiction ou de prudence que sont les règles de sécurité posées dans des contextes de danger. Et ceci même si la gradation est importante entre un tribunal de police et une cour d’assise, qui sont les trois types de tribunal pénal : le PV infligé pour une conduite trop rapide relève autant du pénal qu’un crime intentionnel… mais ils ne sont pas invités devant les mêmes tribunaux : police pour l’un, assises pour l’autre. Au milieu on trouve le tribunal Correctionnel, véritable juridiction à géométrie variable où se retrouve la conduite en état d’ivresse ou de cannabis même sans accident et les trafics internationaux de stupéfiants, où sont encourues les peines les plus « chères ». C’est aussi là que se retrouvent les violences de toutes sortes ; c’est devant cette juridiction que le « volet pénal » après la fin de l’instruction s’est joué et risque, encore, de se jouer. En effet, depuis le dernier ARRÊT du 31 Octobre 2017, la filiale de TOTAL a engagé un nouveau pourvoi et tente de faire casser cette décision qui l’a condamné auprès du directeur de l’usine, Monsieur BIECHLIN .

    Les faits les plus graves donnent lieu à une enquête, ordonnée par le procureur et conduite par les services de police judiciaire (police nationale ou gendarmerie). Les droits de la défense permettent au « suspect » d’en contester tous les termes, d’apporter des contrépreuves, d’exiger que les preuves produites par l’accusation soient certaines, solides, inattaquables parce que le doute doit toujours profiter à l’accusé. Et qu’on ne confonde pas l’innocence pénale et l’indemnisation qui doit toujours être versée par le responsable civil à une victime (par exemple si TOTAL a indemnisé les victimes de l’explosion c’est en tant que gardien de l’usine donc d’un point de vue civil qu’ils étaient responsables, un peu comme n’importe qui est responsable du dommage causé par la chute d’un pot de fleurs sur la tête d’un passant ; et, puisque l’exemple est bon, disons que si le pot est tombé suite à un coup de vent c’est du civil, il faut indemniser « seulement ». Donc ce ne sera pas la conséquence du fait mais bien le pourquoi du comment, donc le résultat de l’enquête, qui va permettre (en l’occurrence au tribunal qui jugera après) de dire si oui ou non on se trouve dans un cas pénal…

    Et les mots ont leur importance, dans un cas on parle de responsabilité, dans l’autre de faute pénale et de culpabilité (« responsable mais pas coupable » avait justement relevé un jour une Ministre).

    Les voyous chevronnés, en général mieux informés que le vulgum pecus sur les droits de la défense (constat non réversible et ne signifiant pas que l’exercice éclairé des droits de la défense signerait une présence chevronnée de voyou) savent qu’en France la preuve par aveu est préférée à la démonstration rationnelle et déductive et ont quelques règles d’or comme par exemple : 1) « faire le ménage (des preuves) », 2) ne jamais avouer.

    Mais dira-t -on : quel rapport entre l’explosion d’une usine et un délit « normal », par exemple un trafic de stups, un crime passionnel ou rouler à contresens sur une autoroute ?

    Depuis l’explosion, soit le 21 Septembre 2001 à 10H17, et après une instruction de huit années trois jugements sont intervenus :

    – Jugement de relaxe (« le doute profite à l’accusé » ) du Tribunal correctionnel de Toulouse du 19 Novembre 2009 - Arrêt de condamnation de la Cour d’Appel de TOULOUSE du 24 Septembre 2012 ( Pour le directeur 3 ans de prison dont 1 an ferme, mais sous le régime de la semi liberté et amende de 45 000 €. Pour la société Grande Paroisse du groupe TOTAL le maximum de l’amende prévue par la loi, soit 225000,00 € ). Cet Arrêt a été annulé le 13 Janvier 2015 par la Cour de Cassation sur Pourvoi de TOTAL, qui a réussi à discuter la neutralité des juges au motif que l’un des assesseurs de la Cour de TOULOUSE était vice président (bénévole et es qualité) d’une association de victimes.

    – Arrêt de condamnation de la COUR D’APPEL de PARIS du 31 Octobre 2017 ( 15 Mois d’emprisonnement avec sursis et 10 000 ,00 € d’amende pour le directeur ; l’amende légale dont le maximum culmine à la somme ridicule pour le groupe TOTAL de 225 000,00 € ,mais aussi la peine complémentaire de diffusion du communiqué de la condamnation dans divers journaux locaux et nationaux.

    Et c’est donc dans la capacité de dénégation, capacité démultipliée par des moyens financiers hors normes et même ultra-humains, puisque c’est d’un groupe de société et non d’une personne physique qu’il s’agit, que l’on va trouver le point commun entre la défense de la filiale du groupe et disons « la clientèle habituée des commissariats ».

    Et au-delà c’est aussi, à défaut de « faire le ménage », la capacité de prendre de vitesse les enquêteurs du SRPJ qui marque un autre trait commun. Car si, sur une scène de crime « habituelle », les services de police sont seuls maîtres à bord et prioritaires pour réaliser toutes sortes d’investigations qu’ils ont le droit d’imposer à tous, il n’en va pas de même sur un site industriel, lieu de travail, fabriquant des produits chimiques.

    Plusieurs enquêtes sur le site :

    – Entendu devant le tribunal correctionnel comme témoin afin de décrire l’événement et les consignes et ordres qu’il avait pu donner, Monsieur FOURNIER préfet en titre le jour de l’explosion a donné ordre à Monsieur DONIN, colonel des pompier, de prendre le commandement des opérations de secours et particulièrement sur le site de se charger de la recherche des corps et des victimes, charge qui a été occupée immédiatement et qui a pris fin le lundi 24 en milieu de journée. Pendant ces 3 premiers jours le site a « appartenu » prioritairement aux services de secours.

    - A la préfecture une cellule de crise coordonnait les opérations de sécurisation du site (conduites de gaz, câble électriques proximité de la SNPE et son phosgène..). Des spécialistes et responsables des entreprises du site chimique se croisaient.

    - Le Service Régional de Police Judiciaire, immédiatement saisi par le procureur dans le cadre d’une enquête de flagrance, organisait un dispositif en deux branches. L’une sur le terrain autour du commissaire SABY assisté du LPST (Laboratoire de police scientifique de Toulouse) chargé du repérage des lieux, de la mesure de l’immense cratère trouvé à l’emplacement du hangar 221 d’où était partie l’explosion ; l’autre autour du commissaire MALON, chargé des auditions de témoin ; Mr Van Schendel missionné par le parquet allait rédiger une première note datée du 28 septembre 2001, allant dans le sens d’une cause accidentelle de l’explosion liée aux mauvaises conditions de stockage du Nitrate déclassé entreposé dans le hangar 221. Le premier rapport de synthèse du SRPJ qui allait être déposé quelques mois plus tard en juin 2002 orientait dans le même sens ses conclusions après avoir fermé toutes les autres portes : de l’acte volontaires ou malveillant, à un événement extérieur (arc électrique, chute de météorite...).

    – S’agissant d’un accident du travail, et d’un accident grave causant la mort de 21 personnes sur le site, la Direction du Travail de l’emploi et de la Formation Professionnelle de Haute Garonne diligentait une enquête confiée à une inspectrice du travail assistée d’une ingénieure de prévention. Leur rapport qui visait à mesurer l’écart existant entre le réel de l’usine et le prescrit aboutissait au relevé de plusieurs atteintes aux prescriptions. Elles entendaient plusieurs salariés et prenaient des notes qui ont été retrouvées en fin d’instruction dans les scellés.

    – Le CHSCT se livrait aussi à son enquête, mais proche de l’employeur était orienté sur de mauvaises pistes malgré son appel au CIDECOS, cabinet d’expertise qui visualisait assez vite où se trouvaient les facteurs de risque dans l’entreprise.

    – Dés le 21 Septembre Thierry DESMAREST, PDG de TOTAL annonçait la constitution d’une commission d’Enquête Interne (CEI) qui allait déposer ses rapports en Mars et Novembre 2002. Issue de l’Industriel, composée d’ingénieurs du siège de Grande Paroisse et d’ATOFINA et ne comptant en son sein que des personnes ayant immédiatement accès aux informations les plus sures et précises. Bref ayant plusieurs longueurs d’avances sur les autres enquêtes, elle ne se privait pas de retenir toute information auprès des services qui pourtant l’interrogeait, y compris les services de police. Il s’est agit très vite pour elle, plus tard pour les autres de découvrir qu’existait un autre bâtiment, le 335 dit « demi-grand » qui n’était rattaché à aucun service (et partant inconnu et jamais visité par les instances de contrôle, de la DRIRE, aux CHST et CE) qui ne contenait rien moins que des restes de produits venus des zones Nord (nitrate) ou sud (chlore) donc incompatibles entre eux. Le bâtiment n’étant de surcroît géré que par le sous traitant chargé de l’enlèvement des déchets.

    Mais, au-delà, il apparaît que dans le cadre de ses investigations oh combien privilégiées, la CEI qui avait pourtant repéré la première les facteurs de risque de l’usine et particulièrement la production sur le site, sans barrière étanche ni organisationnelle de produits explosifs entre eux, n’a pas craint d’en tout cacher, purement et simplement, n’hésitant pas à ne rendre publics jusqu’à ce jour, que des écrits faisant fi de ce danger évident.

    A coté de ces enquêtes contenues dans le dossier pénal, deux autres enquêtes d’envergure, publiques et nationales ont été menées :

    – L’enquête de l’I.G.E (Inspection Générale de l’Environnement ) du Ministère de l’Aménagement du Territoire, auxquelles étaient jointes diverses contributions techniques de l’INERIS (Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques) déposée le 24 octobre 2001, qui relevait des éléments facteurs de risques (insuffisance de formation des entreprises sous traitantes, absence de traçabilité des produits stockés dans le 221…

    – L’enquête parlementaire déposée le 29 janvier 2002 (ne se prononçait pas sur les causes).

    La Commission d’enquête interne, ou quand l’accusé mène l’enquêté. Imaginons que dans la maison où se trouverait le corps d’un homme retrouvé mort, ce soit l’épouse, seule témoin et présente au moment de la mort suspecte qui soit chargée de faire l’enquête au motif qu’elle doit répondre de ce qui se passe dans sa maison. On répondrait assez vite qu’il est fautif de tenter le diable à ce point et que l’on ne peut pas humainement attendre d’une personne peut être coupable de ne pas être tenté par disons, la dissimulation des preuves, au hasard du flacon administrée dans la tisane de Raymond. C’est pourtant ce qui se passe en matière industrielle où il est demandé à l’industriel de rendre un rapport sur la cause de l’accident lorsqu’il s’en produit un dans le périmètre concerné.

    Tel a donc été l’objet de la CEI et que croit-on qu’il se passât ? Comme il est donc « humain » de l’imaginer, la CEI a assez vite et avant tout le monde compris ce qui s’était passé parce que ses membres ont tout simplement trouvé dans le 335, celui la même où l’ouvrier qui avait déchargé la dernière benne précédent l’explosion avait lui-même rempli ce contenant de son produit, le fameux DCCNA. Ce DCCNA, ce chlore produit dans la zone sud et qui jamais n’aurait du se trouver dans la zone nord, et qu’il ne fallait absolument pas mélanger à l’azote des nitrates du 221 ; et qu’il fallait d’autant moins le faire que le nitrate du 221 était pour partie du nitrate industriel ; que de plus, en ce 21 septembre 2001 le vent d’autan avait chargé l’air d’un taux d’humidité suffisant pour que se forme un gaz maléfique, le Trichlorure d’azote, dit NCL3 qui allait jouer en quelque sorte une fonction de booster et se propager jusqu’au cœur du tas de 300 tonnes et le faire violemment exploser.

    En 2002, les services de police ont perquisitionné le siège de TOTAL et ont trouvé les 6 pré rapports cachés précédant le rapport officiel présenté publiquement par l’industriel en mars 2002, dont est absent le sac de DCCNA pourtant trouvé dans le 335. Si une mention en est faite c’est pour suggérer que ce sac a été déposé après l’explosion soit « par hasard soit par acte de malveillance ».

    Ainsi les pré rapports (ou brouillons) de la CEI rédigés dans un cadre rigoureux de travail mené par des professionnels de haut niveau de l’industriel ont-ils été précédés d’inventaires des sacs contenus dans le 335 et le premier de ces brouillons daté du 28 septembre 2001 suggère de se livrer à une analyse des substances transportés depuis le 335 dit aussi : « la sacherie à éliminer » susceptibles « d’induire une décomposition exothermique pouvant engrainer une détonation ».

    Le dernier de ces pré rapports contestés par la suite par la filiale de TOTAL est-il encore plus précis en indiquant, s’agissant de produits chimiques contenus dans le 335, que « certains n’auraient du aucunement s’y trouver ... ».

    Il est donc établi que TOTAL et Grande Paroisse n’ignoraient rien de leur responsabilité, mais que le choix a été fait de nier, nier et nier encore sans crainte de lancer les rumeurs les plus infamantes et de nourrir des préjugés sur de pauvres ouvriers dont certains comme Hassan Jandoubi n’auront eu comme sépulture qu’un conteneur de chez TOTAL.
    (...)

    Article d’@anarchosyndicalisme ! n°160 sept.-oct. 2018
    http://cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article923

  • Dans le Nord, un conducteur fonce délibérément dans les portes d’une mosquée
    https://www.huffingtonpost.fr/2018/08/12/dans-le-nord-un-conducteur-fonce-deliberement-dans-les-portes-dune-mo


    https://www.youtube.com/watch?time_continue=11&v=gNxhhLljcbg

    NORD - Le conducteur d’un véhicule a volontairement percuté vendredi 10 août au soir les portes d’une mosquée à Mons-en-Baroeul, une commune qui jouxte Lille, sans faire de blessé, a indiqué ce dimanche 12 août la préfecture du Nord, écartant toute « motivation raciste » à ce stade.

    Aux alentours de 23H45, « un véhicule a percuté volontairement la porte d’entrée de la mosquée Al Wifaq », a indiqué la préfecture dans un communiqué. « La voiture est rentrée complètement dans la mosquée, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo ci-dessus. Les motivations du suspect, qui a été identifié et qui est recherché, seront connues quand on l’aura arrêté », a expliqué à l’AFP une source policière.

    #Mons-en-Baroeul #racisme

  • En pleine affaire Benalla, la police gaze des agriculteurs en colère et le peloton sur le Tour de France Henri Carmona - 24 Juillet 2018 - Revolution Permanente
    http://www.revolutionpermanente.fr/En-pleine-affaire-Benalla-la-police-gaze-des-agriculteurs-en-co

    Ce 24 juillet, après 30km de course, des agriculteurs en colère entendaient bloquer la route du Tour de France. La police, comme à l’accoutumée, a largement arrosé de lacrymogène les manifestants... au point que les coureurs eux mêmes ont dû mettre pied à terre et être soigné !

    https://www.dailymotion.com/video/x6q01b9


    Vidéo que j’ai ajouté à l’article


    La répression au grand air / Crédit photo : Reuters

    La répression a encore frappée. Une fois de plus, à coup de lacrymogène, et les traditionnelles images voyant les victimes se soigner avec du sérum physiologique qui vont avec. Sauf que, surprise, il s’agit aujourd’hui des coureurs du Tour de France qui ont dû recourir à la petite pipette bien connue des manifestants, surtout depuis 2016.


    Un coureur soigné après l’intervention musclée de la police / Crédit photo : F. Mons / L’Équipe

    La raison de ce gazage massif ? Des agriculteurs entendaient bloquer la route pour exprimer leur colère après la fin du classement en zone défavorisée de l’Ariège. Et comme il est de coutume en macronie, les forces de répression ont eu recourt à la force pour disperser les manifestants. Les images sont explicites, tandis que les commentateurs de la course parlait de violents affrontements pour légitimer l’acte répressif des policiers.

    Sauf que les quelques images disponibles ne révèlent aucune violence des manifestants, mais au contraire une intervention musclée des CRS où la grosse dizaine d’agriculteurs présents avait disposé de bottes de pailles. Le comble du grotesque semble même être atteint lorsque les forces de répression décident de faire face, matraque à la main, à... des moutons ! En effet, les agriculteurs semblaient vouloir bloquer la route, si besoin, à l’aide du troupeau. C’est ainsi que l’agence Reuters a saisi ce cliché, où l’on voit les policiers prêt à en découdre... On ne rigole pas avec le « monopole de la violence légitime ».

     ?
    La police face au sheep block ? / Crédits photo : Reuters

    Alors que l’affaire Benalla ébranle l’ensemble de la V° République, il semble que les forces (officielles) de répression ont tenu à « remettre les points sur les i », et démontrer que leurs méthodes d’intervention sont dignes des barbouzes de l’Élysée. Un épisode répressif de plus en macronie.

    #police #violence #en_marche #etat_de_guerre #Agriculteurs #Tour_de_France #répression #politique

  • Finale de Roland-Garros : Roger Waters avait un message politique à faire passer dans les tribunes
    10/06/2018 16:17 CEST
    https://www.huffingtonpost.fr/2018/06/10/finale-de-roland-garros-roger-waters-avait-un-message-politique-a-fai

    (...) Le musicien britannique avait d’ailleurs un message politique à faire passer. Et ce, via sa tenu. L’ancien bassiste des Pink Floyd arborait en effet le Keffieh palestinien, comme vous pouvez le voir ci-dessous. Il faut dire que Roger Waters est un des plus fervents soutiens à la cause palestinienne. « Que la police vienne m’arrêter ! Parce que je milite pour les Palestiniens qui sont tués comme des chiens. Personne n’élève la voix en Occident. Dites à Monsieur Macron qu’il est temps que ça cesse ! Beaucoup ont oublié 1789, mais moi je m’en souviens. C’est dans votre grand pays qu’est née l’idée que tous les hommes sont égaux », avait par exemple lancé le musicien en mai dernier à Lyon.

  • Ah mais tu sais qui on a aussi, à #Montpellier : Ptiluc, l’auteur de Pacush Blues :
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Ptiluc

    Ptiluc, de son vrai nom Luc Lefèbvre, né le 29 décembre 1956 à Mons (Belgique), est un scénariste et dessinateur de bande dessinée #bd. Il habite Saint-Gély-du-Fesc, près de Montpellier.

    Pour le coup, on est quasi voisins, Saint-Gély c’est le bled à côté (je t’ai déjà dit que c’est là qu’est mort Brassens ?).

    #y’a_d’la_vedette

    Bref, hier à la Comédie du Livre, je suis allé lui faire dédicacer son Douzième véhicule : Autopsie de Mondes en Déroute de la série des rats neurasthéniques, avec ma fille. Je me souviens que je lui avais fait dédicacer un des tout premiers de la série, au milieu des années 80 !

    Si tu n’as jamais vu Ptiluc en dédicace, ça vaut le détour : il t’arrache la première page au cutter, puis dessine un chat qui s’y fait les griffes ; il te fait 3 dessins sur 3 pages différentes, sur le thème « Ouane, Thoou, Triii » qui se termine avec un rat qui a explosé (il te souffle violemment l’encre rouges pour que ça sanguinole bien), il découpe savamment la bordure de la première page et replie la bande pour faire un cadre super-élaboré pour le dessins qu’il y fera… nous on a eu du relativement sobre, juste un rat qui vomit, le truc de bon goût quoi, dédicacé pour ma grande de 9 ans.

  • Le Courrier | «Balle perdue»
    https://asile.ch/2018/05/24/le-courrier-balle-perdue

    On sait que pour les réfugiés arrivés en Europe, le parcours est semé d’embûches. Pour Mawda, fillette de 2 ans, ce parcours a été brutalement interrompu vendredi dernier à la hauteur de Mons, en Belgique, d’une balle dans la tête. Pardon, « dans la joue », comme l’expliquait le parquet à la suite du drame, évoquant une […]

  • Mort de la petite Mawda : émotion et polémique en Belgique
    http://www.parismatch.com/Actu/International/Course-poursuite-en-Belgique-une-enfant-abattue-par-un-policier-1524488

    Mawda Shawri, une Kurde irakienne âgée de 2 ans, a été tuée par un policier belge dans la nuit du jeudi 17 au vendredi 18 mai. Des questions sur le traitement réservé à la famille de la petite victime se posent.

    R.I.P. Mawda
    Je ne pensais pas qu’un jour j’allais mettre un lien vers Paris Match mais comme quoi tout arrive.
    #Mawda #migrants #meurtre #violences_policières #impunité #frontière #Irak #enfance

    • Lu ailleurs

      Que la mort de la petite Mawda nous ouvre les yeux : petit à petit, jour après jour, incapables d’affronter de façon réaliste le difficile défi des nouvelles migrations, nous nous sommes habitués à l’inadmissible, à l’indigne, à l’inhumain.
      Tirer lors d’une course-poursuite , on peut en percevoir la logique - même si c’était, dans ce cas, sans doute illégal, et scandaleux en sachant qu’il y avait des enfants dans le véhicule ;
      mais comment des policiers belges en sont-ils venus à :
      - séparer immédiatement les parents (et le petit frère) de leur petite fille mourante ?
      - les empêcher de l’accompagner dans l’ambulance ?
      - puis leur interdire de la rejoindre à l’hôpital ?
      - leur passer les menottes - oui, les menottes !
      - les enfermer au cachot, en séparant du papa la maman et le garçon ?
      - pendant que la petite agonisait et mourait seule ?
      - les laisser longtemps sans nouvelles ?
      - ouvrir la porte du cachot, leur annoncer qu’elle était morte, puis refermer la porte en les laissant enfermés ?
      - après 24 heures, rouvrir la porte pour leur donner un ordre de quitter immédiatement le territoire - dans les vêtements tachés du sang de leur petite fille, dont ils auraient donc dû abandonner le corps en Belgique (après autopsie) ?
      Ce qui apparaît dans cette séquence inimaginable, c’est que de braves gens - policiers, fonctionnaires, etc - ne perçoivent plus qu’ils sont amenés à se comporter de façon totalement inhumaine.
      Et pourquoi ? Parce que, depuis l’arrivée au pouvoir de Jambon/Franken couverts par Charles Michel, la communication, l’action et les directives du gouvernement ont consisté à à légitimer cette inhumanité en déshumanisant systématiquement les migrants - et donc aussi les fonctionnaires en contact avec eux .
      Depuis le début, lorsqu’on les attrape, on - « on » : les représentants de notre pays - leur arrache systématiquement (c’est la « procédure » normale, obligatoire !) et on détruit tout leur minuscule bagage : petit sac, affaires de toilette, médicaments, sac de couchage, provision, souvent vêtements et chaussures - même les attelles posées sur des blessures ! ; on déchire les tentes dans lesquelles se trouvent des parents avec leur petits enfants ; on les enferme en cellule longuement, sans boire ni manger, sans information, avant de les chasser à coups de pied. Faut-il rappeler la collaboration avec les tortionnaires de la police soudanaise pour identifier les migrants de leur pays avant de les leur livrer ? Les mauvais traitements se multiplient dans les commissariats, ou sur la voie publique, à la vue de tous. Et la police des autoroutes a reçu l’ordre de se concentrer sur la chasse aux clandestins.
      C’est ce long processus de déshumanisation A LA FOIS des migrants - transformés en gibier criminel - et des agents de l’Etat- transformés en chasseurs ou en brutes - qui a porté ses fruits dans le traitement inhumain, mais devenu légal, légitime, normal, infligé à la famille de Mawda par des fonctionnaires qui sont sans doute de braves gens.
      Que le premier ministre, en grande mise en scène médiatique, reçoive ensuite la famille ainsi traitée, ce n’est rien d’autre qu’un déshonorant écran de fumée pour travestir en compassion la déshumanisation systématique qui est la ligne politique de son gouvernement, et dont il ne compte pas changer d’un millimètre.
      Les victimes, ce ne sont pas seulement les migrants, pris entre la police et des passeurs qui sont souvent des marchands d’esclaves sans scrupules : c’est nous-mêmes. C’est nous, nos voisins, nos collègues, nos amis, nos enfants qui nous déshumanisons petit à petit. En trouvant cela d’abord regrettable, mais inévitable. Ensuite regrettable, mais normal. Ensuite normal et bien nécessaire. Ensuite tout à fait justifié. Et finalement une excellente chose : la majorité de la population (surtout en Flandre, mais pas seulement) soutient activement ou passivement cette politique.
      Je ne vois pas de « solution » au défi posé que représentent les nouvelles migrations ; je crois vraiment que sur ce coup-la, les politiques et les intellectuels ne font pas leur boulot, qui est d’élaborer une perspective plausible à court, moyen et long terme, de bricoler de nouvelles pratiques, et de reconstruire à partir de là une opinion raisonnable, au-delà des fantasmes adverses et symétriques (et tellement confortables puisque hors réalité, de frontières soit effacées, soit étanches.
      Mais je sais que si on reste dans cette dynamique de déshumanisation, on va au pire, pas à pas. Et le coup d’arrêt à la fois indispensable et symbolique, c’est la démission de Franken et Jambon.
      PS : ce que j’écris ici, c’est ce que Lutgen, le président du CDH, appelle du populisme ( « vert ») ; et aussi ce que Charles Michel, d’un ton noblement indigné, appelle « l’instrumentalisation politique de ce drame », qu’il condamne ... parce qu’il a, lui, le respect des victimes. Nausée.
      La faute politique impardonnable et irrattrapable de Charles Michel, c’est de ne pas avoir démissionné Franken lorsque ce dernier, pour célébrer son entrée en fonction, a diffusé un clip immonde montrant comment il envisageait la responsabilité de ministre de l’asile : attraper un migrant (noir) par la tête avec une ventouse de WC et le balancer à la mer. En acceptant cela, Michel s’est engagé en pleine connaissance de cause dans le chemin de l’ignoble, si bien que ses attitudes vertueusement compatissantes aujourd’hui ne sont plus qu’un enfumage au service de cette ignominie.
      PPS : extrait du communiqué du Délégué général aux droits de l’enfant, Bernard de Vos Dumont : « On a ainsi découvert, lors de la conférence de presse organisée ce lundi, le traitement indigne qui a été réservé aux parents et au petit frère de Mawda. Alors qu’elle tentait de soigner son enfant encore vivante et qu’elle l’avait veillée, durant de longues minutes, avant l’arrivée de l’ambulance, la mère n’a pas été autorisée à accompagner sa petite fille à l’hôpital. Sous le choc, elle a été emmenée, menottée, avec son fils de quatre ans, vers le commissariat de police de Mons où les deux, mère et fils, séparés du père, ont été détenus en cellule durant plus de 24 heures ».
      Guillaume de Stexhe

  • Belgian authorities admit two-year-old girl was shot after police chase

    Prosecutors confirm child found dead after police opened fire on van carrying refugees was killed by a gunshot wound.

    The authorities in Belgium have admitted that a two-year-old girl who died after police opened fire on a van carrying migrants near #Mons on Thursday was shot in the face.

    Prosecutors had initially denied the account given to the Guardian by relatives of the girl, called #Mawda, suggesting instead that she had been taken ill or died as a result of erratic driving.

    The child was killed after a police patrol followed and intercepted a van containing 26 adults and four children, including Mawda, on a highway near the city of Mons in the early hours of Thursday morning.

    She was travelling with her Kurdish-Iraqi parents and three-year-old brother. A source told the Guardian that police opened fire in an effort to stop the vehicle, which was being driven by alleged people smugglers to a lorry park on the coast. From there, the refugees were to be smuggled onboard lorries destined for the UK.

    However, a source had told the Guardian that police opened fire on the van in an effort to force it to stop. A bullet is alleged to have penetrated the vehicle and hit the girl in the cheek.

    Following the gunfire, it is understood that officers surrounded the vehicle in a 45-minute standoff as they assessed the situation. Upon opening the doors of the van, the child’s mother screamed for help. An ambulance was called and took the child to a Mons hospital, where she was pronounced dead. It is believed, however, that Mawda died at the scene.

    Frédéric Bariseau, a spokesman for the Tournai prosecutor’s office, confirmed on Friday afternoon that Mawda died as a result of a gunshot injury, but said he could not confirm the provenance of the bullet.

    “The autopsy determined that the cause of death was a bullet that entered the cheek,” said Bariseau.

    “I want to be careful about saying that the bullet could be of police origin. We have to assess the evidence.

    “Police have opened an internal investigation to determine the circumstances of the girl’s death.

    In a statement released on Thursday, Bariseau had denied reports that the girl had been shot. “The little girl did not die as a result of police gunfire,” he said, suggesting several possible causes including illness, an accident inside the van caused by the driver’s behaviour, or a blow to the head.

    Jan Jambon, Belgium’s interior minister, wrote on Twitter: “[a] tragic event with dramatic consequences. The investigation is ongoing.”

    A source close to the family told the Guardian: “The family are worried that their daughter’s death will be covered up with no one being held to account. They have been told by the authorities that Mawda will be buried on Tuesday.

    “Her family have been placed in accommodation in Belgium. However, they have been told that they have to decide whether they are seeking asylum in Belgium. They have until tomorrow to make up their minds, failing which they have to leave and might possibly be deported back to Germany, but this is unclear.

    “Either way, authorities have stated that once they have ‘legally settled in a country’ they can claim Mawda’s body and have it transferred.”

    The source alleged that the family had previously been smuggled to the UK but was deported to Germany last year by UK authorities since Mawda was born there, and is therefore a German national.

    Zakia Khattabi, co-leader of the Belgian Green party, Mawda’s death was the result of an “increasingly repressive” migration policy. “I want to extend our sympathy to the victim and the victim’s family,” she said. “But after emotion comes anger. We demand that the spotlight is put on this case and that political responsibilities are taken.”

    Belgium’s federal government has been criticised for its increasingly tough stance on migrants. Theo Francken, the country’s immigration minister, said last year that Europe must turn back boats carrying would-be migrants across the Mediterranean.

    “Taking a ticket on a smuggler boat does not give you free entrance into the European continent,” said Francken, a member of the Flemish separatist N-VA, the largest party in the governing coalition.

    Earlier this year, Francken drew criticism for deporting Sudanese migrants, several of whom later said they were tortured after being returned home.


    https://www.theguardian.com/global-development/2018/may/18/belgian-authorities-admit-two-year-old-girl-was-shot-after-police-chase

    #mourir_aux_frontières #frontières #asile #migrations #réfugiés #mourir_dans_la_forteresse_Europe #Belgique #violences_policières #police #Borders_kill

    The source alleged that the family had previously been smuggled to the UK but was deported to Germany last year by UK authorities since Mawda was born there, and is therefore a German national.

    –-> #migrerrance

    • Commentaire de Andrea Segre sur FB :

      P.S. altra notizia che è necessario non dare in queste ore. Sapevate che tre giorni fa una bambina curda di 3 anni è stata uccisa dalla polizia belga? Nel senso che le hanno sparato mentre cercava di attraversare una frontiera interna europea, una di quelle che per gli europei è libera, priva di controllo, simbolo della nostra libertà di viaggiare, della nostra convivenza civile e pacifica, quella tra Francia e Belgio. L’hanno colpita in testa ed è morta. Per 24 ore la polizia ha provato a coprire dicendo che aveva sbattuto la testa sul furgone. Poi le hanno trovato una pallottola nel cervello. Domanda: cosa succede se una bambina italiana o belga viene uccisa da un poliziotto di qualsiasi paese africano o musulmano?

    • Grande-Synthe : Mawda, 2 ans, migrante, tuée par balle

      Une course-poursuite entre une camionnette de migrants et la police belge a provoqué, jeudi 16 mai, la mort d’une fillette kurde hébergée dans un camp à Grande-Synthe. L’enfant a été tuée par balle. Après avoir démenti une première fois l’information jeudi, le parquet de Mons a admis vendredi que l’enfant avait été tuée par une balle. Dans le camp de Grande-Synthe où sont réunis plus de 400 exilés, la douleur est vive et les langues se délient quant aux conditions de passage.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/190518/grande-synthe-mawda-2-ans-migrante-tuee-par-balle

    • Belgique : les parents de la fillette tuée après une course poursuite police-migrants veulent une enquête indépendante

      Les parents d’une fillette kurde tuée par balle après une course poursuite police-migrants en Belgique ont réclamé lundi une enquête indépendante sur la mort de leur fille.

      Lors d’une conférence de presse à Bruxelles, Olivier Stein, avocat des parents de la petite Mawda Shawri, âgée de deux ans, a indiqué que ces derniers voulaient une enquête indépendante, éventuellement sous la forme d’une commission parlementaire.

      « Pour la famille de Mawda Shawri, il n’y a aucun doute, c’est un policier qui a tué leur enfant », a dit M. Stein.

      La mère se trouvait avec sa fille juste derrière le conducteur de la camionnette qui transportait 30 migrants kurdes (26 adultes et 4 enfants) pris en chasse dans la nuit de jeudi à vendredi par la police belge, alors qu’ils comptaient se rendre en Grande-Bretagne.

      « Une question de confiance se pose : le récit des parents de l’enfant est totalement différent de celui de la police et du parquet », a déclaré à l’AFP Alexis Deswaef, président de la Ligue des Droits de l’Homme en Belgique.

      « Nous souhaitons les résultats de l’enquête ainsi qu’une arrestation » (du coupable, ndlr), a dit M. Stein.

      « Une fois la camionnette immobilisée, les parents n’ont pas pu aller à l’hôpital avec leur enfant qui avait été touchée par balle », a-t-il ajouté. « Il s’est passé toute une journée avant que les parents n’apprennent que leur enfant était décédée », a-t-il poursuivi.

      Vendredi, le parquet de Mons avait convenu que la fillette avait été tuée par une balle, sans toutefois confirmer qu’elle provenait de l’arme d’un policier.

      Jeudi, il avait d’abord totalement exclu l’hypothèse d’un décès par balle évoquant trois causes possibles : une maladie, un accident lié au comportement du chauffeur de la camionnette -la tête de l’enfant aurait pu par exemple heurter une paroi du véhicule- ou un coup porté à l’enfant.

      Ce décès avait provoqué des remous à Grande-Synthe, près de Dunkerque dans le département français du Nord, la fillette étant membre d’« une famille de migrants actuellement hébergée dans un gymnase de Grande-Synthe », selon la préfecture du Nord.

      Par ailleurs, une rencontre a été organisée lundi matin avec le Premier ministre belge Charles Michel et la famille de la petite kurde décédée, au cours de laquel il a présenté ses condoléances, a indiqué le porte-parole du Premier ministre, Frédéric Cauderlier à l’AFP.

      « Nous ne faisons aucun commentaire sur le contenu des discussions », a-t-il ajouté.


      http://www.liberation.fr/societe/2018/05/21/belgique-les-parents-de-la-fillette-tuee-apres-une-course-poursuite-polic

    • « Balle perdue »

      On sait que pour les réfugiés arrivés en Europe, le parcours est semé d’embûches. Pour Mawda, fillette de 2 ans, ce parcours a été brutalement interrompu vendredi dernier à la hauteur de Mons, en Belgique, d’une balle dans la tête. Pardon, « dans la joue », comme l’expliquait le parquet à la suite du drame, évoquant une « balle perdue » tirée en direction du chauffeur. Qu’importe, le résultat est le même. Mawda se trouvait à bord d’une camionnette qui emmenait une trentaine de Kurdes en France et qui a été poursuivie sur des dizaines de kilomètres par plusieurs voitures de police. Ses parents étaient également à bord mais n’ont pas été autorisés à accompagner leur fille dans l’ambulance et ont été informés de son décès alors qu’ils étaient détenus en cellule.

      La fillette née en Allemagne de parents originaires du Kurdistan irakien a été enterrée hier près de Mons. Triste parcours européen, à la hauteur des tragédies quotidiennes sur notre continent soumis aux accords de Schengen-Dublin. En 2015, le monde s’offusquait du décès du petit Aylan sur une plage de la Méditerranée. Combien d’enfants sont, depuis, morts des suites de la politique migratoire européenne ? Nos frontières tuent, et des centaines de personnes à travers la Belgique ont manifesté mercredi leur indignation, exposant des vêtements d’enfants en signe de deuil. Sur les réseaux sociaux, le mot-clé #Justice4Mawda rassemble les appels à tirer toutes les leçons du drame, à rendre des comptes. Première visée : la rhétorique déshumanisante, dénigrant les réfugiés et les assimilant à des criminels. Face à une camionnette remplie de migrants, les forces de l’ordre se sentent légitimes à ouvrir le feu. Et même sans tirs, des drames surviennent : le 17 avril, quatorze migrants ont été blessés – dont cinq grièvement – dans une course-poursuite avec la police belge, vers Nivelles.

      Le ministre belge de l’Intérieur, le nationaliste Jan Jambon, a pourtant rejeté la faute du décès de Mawda sur les passeurs, déplorant que « le trafic d’êtres humains prospère ». En omettant soigneusement de rappeler que ce trafic prospère d’autant mieux que les barbelés se hérissent. L’« incident » de vendredi s’ajoute aux 636 décès de migrants en mer répertoriés depuis le début de l’année. Justice pour Mawda. Et pour les autres ?

      https://lecourrier.ch/2018/05/23/balle-perdue

    • Et en #Croatie...
      Croatie: 2 enfants migrants blessés par des tirs de la police

      Deux migrants de douze ans, un Afghan et un Irakien, ont été grièvement blessés hier par la police croate qui a ouvert le feu sur le véhicule qui les transportait, a annoncé un porte-parole policier.

      Hier vers 22H00 locales (20H00 GMT), une camionnette a refusé de s’arrêter à un contrôle près de la frontière avec la Bosnie, a raconté à l’AFP Elis Zodan. La police a alors ouvert le feu avant de découvrir que deux enfants avaient été blessés, parmi les 29 migrants qui y étaient embarqués. Ils ont été hospitalisés à Zadar (sud) dans un état grave mais leurs jours ne sont pas en danger.

      http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2018/05/31/97001-20180531FILWWW00132-croatie-2-migrants-mineurs-blesses-par-des-tirs-d

      cc @isskein

    • Mawda : #symbole d’une politique anti-migrants

      Dans « À l’air libre », retour sur la mort de Mawda, une fillette kurde de 2 ans tuée par la police belge en 2018, illustration de la tragédie des migrants en Europe. Également au sommaire : les violences sexuelles dans l’industrie du porno et les 10 ans de la révolution tunisienne.

      https://www.youtube.com/watch?v=HyLmB7GF6ik&feature=emb_logo

      https://www.mediapart.fr/journal/france/171220/mawda-symbole-d-une-politique-anti-migrants

    • Mawda, 2 ans, tuée par la police

      La nuit du 17 mai 2018, la police belge prend en chasse une camionnette de migrants traversant le pays : un policier tire, une enfant kurde de 2 ans meurt d’une balle dans la tête. Deux ans et demi plus tard, le verdict du procès tombe. L’affaire du meurtre de la petite Mawda illustre bien des aspects des politiques migratoires et sécuritaires actuelles. En Belgique, les faits de violence policière ne cessent de faire parler d’eux — ils sont devenus hebdomadaires. Face à quoi, les protestations populaires se développent. Le 8 mars dernier, une femme noire, après avoir voulu porter assistance à une personne ayant fait un malaise dans la rue, a été violemment plaquée au sol par la police liégeoise, provoquant une nouvelle fois des émeutes. Un récit du verdict.

      11 h 17, gare de Bruxelles-Central, train en direction de Mons. Nous sommes le 12 février 2021, jour de verdict pour le procès relatif à l’affaire Mawda. Un froid polaire règne sur le pays ; la neige tombée il y a cinq jours ne fond pas. La température indique ‑7 °C. La presse nationale a jugé bon de sortir, ce matin-là, l’information sur la régularisation définitive des parents de Mawda : le fait date pourtant de décembre dernier. La dépêche est publiée dès 5 heures, comme une actualité brûlante, une info de dernière minute. De mauvaise augure. Je retrouve dans le train trois des avocates de la famille de Mawda, ainsi qu’une quinzaine d’activistes du comité de soutien.

      13 h 10. La juge déclare l’audience ouverte. Nous sommes dans la salle aux pas perdus, où un écran a été installé pour que la trentaine de personnes que nous sommes — ayant été autorisées à entrer dans l’enceinte du tribunal — puissions suivre le verdict. Seules dix personnes ont pu accéder à la grande salle d’audience. On y aperçoit Shamden et Prhst Shawri, les parents de Mawda, assis légèrement en hauteur derrière les quatre avocats qui les représentent. Face à eux, sur l’autre flanc de la salle, les deux hommes irakiens accusés pour l’un d’être le chauffeur du véhicule pris en course par la police et pour l’autre le passeur. Deux hommes forcés sur les routes de l’exil qui contestent ces accusations, avançant qu’ils ont été choisis au hasard des occupants de la camionnette. Cette nuit-là, ils étaient en tout 26. Au centre de la salle, en hauteur, les trois juges. En bas, face à eux, dos à la salle, le policier qui a tiré le coup de feu.

      7 mai 2018.

      Lamine Bangoura voit arriver à son domicile huissier et police, pour un arriéré de loyer de 1 500 euros. Comme il refuse d’être expulsé de chez lui, des patrouilles de renfort sont appelées : leurs véhicules, nombreux, bloquent la rue en bas de l’immeuble. Très vite ce sont huit policiers qui entrent, lui menottent pieds et mains et s’en vont pratiquer un plaquage ventral meurtrier, à quatre sur son torse, sous prétexte qu’ils se seraient sentis en danger. Depuis ces déclarations de la police, faites plus d’un mois après les événements, des images circulent sur les réseaux. On y entend Lamine pousser des cris rauques, glaçants : il étouffe. À l’arrivée de l’ambulance, il est déjà trop tard. Cela fait trois ans, et son corps est toujours à la morgue. La première année, il était retenu par ordre du juge, le temps de l’enquête, qui a fini par prononcer un non-lieu. Il n’y aurait pas de charges suffisantes pour ouvrir un procès1. Une somme de 8 000 euros avait alors été exigée de la famille afin de récupérer le corps de leur fils, somme impossible à rassembler. La facture s’élève aujourd’hui à 30 000 euros. Lamine n’a toujours pas été enterré et la famille Bangoura poursuit son combat.

      Avant de démarrer la lecture des 50 pages du prononcé, la juge annonce : « Ce tribunal constate que les conseils des parties civiles ont largement plaidé lors du procès et dans les conclusions sur le traitement inhumain et dégradant qu’ont subi les victimes. » Les parents et le frère de Mawda, alors âgé de 4 ans, avaient été empêchés de monter dans l’ambulance qui allait amener la petite fille — elle mourra avant d’arriver aux urgences. Ils ont été humiliés et détenus. « Aussi légitimes que les interrogations des parties civiles puissent être, il n’appartient pas à ce tribunal de se prononcer sur des éléments qui dépassent largement le cadre de sa saisine […] et qui ne concernent que le comportement des trois prévenus lors de la course poursuite du 17 mai 2018. »

      Les avocats de la famille avaient dès le départ dénoncé l’atomisation absurde d’une affaire hautement politique vers diverses juridictions, empêchant également toute enquête sur les responsabilités des politiques migratoires actuelles, tout comme sur les nombreux mensonges policiers et judiciaires qui ont marqué les heures et jours suivants les événements. Parmi ceux-là : rumeurs propagées sur l’utilisation d’un enfant bélier, enfant jeté par la camionnette, succession de versions contradictoires et mensongères du parquet aux médias, première analyse d’un médecin légiste qui réfute la cause de la mort par balle, etc2. Un seul journaliste de grande antenne a relevé la dignité d’une profession, ayant fait une enquête approfondie et édifiante sur les faits et la succession des mensonges officiels.

      Août 2019.

      Mehdi Bouda est percuté en plein centre ville, sur un passage piéton, par un véhicule de police roulant à plus de 98 km/h. Ce n’est que le lendemain que la famille sera avertie de la mort de ce jeune de 17 ans, par des agents de police venus à sa porte lui présenter la photo de son corps ensanglanté, sans égard, sans aucune explication. Quelques heures plus tôt, un ancien voisin, sollicité par un journaliste sur le sujet, avait appelé la famille, sans que cette dernière ne comprenne de quoi il s’agissait. Car la presse ne manquera pas de relayer aussitôt les communiqués de police, avec son lot de discours, devenus classiques. Ici, une parmi tant d’autres : « un jeune dealer qui aurait couru en voyant la police arriver ». C’est par elle-même, au travers de ses recherches pour comprendre les faits, que la famille découvrira que c’est un véhicule de police qui a fauché leur fils. Son grand frère Ayoub et tous les proches de Mehdi poursuivent leur combat pour la vérité, la justice et la dignité.

      Les présumés chauffeur et passeur écoutent la traduction — à travers des casques, le visage caché par des masques — de la longue et détaillée lecture chronologique de la course-poursuite. Seul le regard de l’un est rendu visible par l’angle choisi par une caméra qui s’attarde longuement sur eux : l’épuisement s’y lit. Le visage du policier, lui, ne sera jamais filmé. Les deux hommes contestent ces accusations. Voici deux ans et demi qu’ils sont en prison. Pour une même nuit de faits, ils subiront deux procès. L’un à Mons, pour « entrave méchante à la circulation ayant entraîné la mort » et « rébellion » ; l’autre à Liège, pour « trafic d’êtres humains ». Deux procès pour une même affaire.

      La juge poursuit sa lecture. Arrive le moment de l’impact. On entend qu’il est 2 heures du matin passées de quelques minutes, lorsque « la vitre sur le côté [conducteur] de la camionnette explose », que la camionnette quitte l’autoroute et s’arrête sur un parking deux minutes plus tard, qu’un appel au secours est lancé… Dans la salle, la caméra se tourne vers les les parents et filme les larmes de la mère. Elle n’a pas le casque de traduction sur les oreilles. S’ensuit tout un détail des communications radio sur l’usage fait d’une arme ; le médecin légiste qui, vers 4 heures du matin, assure que la mort n’est pas due à un tir d’arme à feu. Pendant sa lecture de l’état du corps de l’enfant établi dans le rapport de la police, la juge regarde, comme soucieuse, les parents. Une des avocates est allée s’installer à côté de la mère ; elle lui parle. Le père est tourné vers l’interprète assis juste à sa gauche et l’écoute attentivement.

      L’écrasante majorité du récit des « faits établis » provient des sources policières : les nombreuses communications radio, les analyses techniques de leur matériel, les rapports établis au moment des faits, sur le parking de cette aire d’autoroute ou à l’hôpital. La famille, elle, n’a que sa parole, recueillie lors d’interrogatoires et d’auditions. À peine quelques secondes du déroulé des faits sont passées dans le récit chronologique. Nous entendons à présent la version des parents. Alors que sont reprises les déclarations du père, qui confirment celles de la mère — jamais, tout au long de la course-poursuite, elle n’a perdu l’enfant de ses bras —, cette dernière quitte la salle. Elle gagne celle aux pas perdus pour s’occuper un moment de son troisième enfant, gardé par des personnes du comité de soutien : un petit garçon qui ne doit pas avoir plus de 2 ans et dont les traits ressemblent fortement à ceux de Mawda.

      10 avril 2020.

      La police prend en chasse deux jeunes pour « non respect des règles de distanciation sociale ». Nous sommes à Anderlecht, commune où les actes policiers violents et racistes font régulièrement la chronique. Adil est sur son scooter, il prend la fuite. Passant par des zones où le véhicule de police ne peut le suivre, les agents à son bord appellent des renforts. Quelques minutes plus tard, alors qu’Adil roule et est presque arrivé chez lui, il est percuté de plein fouet par un autre véhicule de police qui vient le coincer, d’en face, roulant à 70 km/h. Son corps est projeté à 20 mètres de là. Adil meurt. Aucune trace de freinage ne sera trouvée sur le sol, indiquant que la voiture lui a bien foncé dessus. Alors que le Comité Justice pour Adil et ses proches attendent qu’une enquête et un procès public se tiennent, le Parquet demande, via les médias, qu’un non-lieu soit déclaré. Le combat continue.

      Les différents services de police à l’œuvre ce jour-là auraient eu des problèmes de communication, influençant ainsi le déroulé des événements. Pourquoi la course-poursuite a‑t-elle même démarré ? Pourquoi un tel dispositif policier est-il déployé pour prendre en chasse un véhicule avec des migrants à son bord, dont des enfants, sur plus de 70 kilomètres, au milieu de la nuit ? La police belge demande à la police française — dont la frontière approche — de « dresser un barrage profond ». La frontière, voici donc la raison ?

      14 h 50. Le Tribunal retient que le tir du policier a tué l’enfant parce que la camionnette aurait voulu percuter le véhicule de police, ce qui aurait dévié ce dernier dans sa tentative d’éviter le choc. Pas le fait qu’il tenait une arme, bras tendu, vers une camionnette emplie de 26 personnes, sans aucun doute en panique après des kilomètres de course-poursuite. Une arme braquée à hauteur de l’avant du véhicule, à la vue du conducteur de cette nuit-là. « Tous les éléments du dossier permettent de déterminer avec certitude que… »

      9 janvier 2021.

      La ville vit sous un couvre-feu qui démarre à 22 heures. Ibrahima filme une intervention policière qu’il croise sur son chemin. La police le voit et lui intime d’arrêter, en se dirigeant vers lui. Il part. Une course-poursuite s’ensuit, jusqu’à ce qu’il soit intercepté. Il est presque 19 heures. Ibrahima meurt à 20 h 22, au commissariat de police. La cause ? « Un malaise ». Les policiers se rendront au domicile familial pour annoncer le décès de ce fils, à 2 h 30 du matin. Ils diront à la famille qu’ils l’avaient arrêté pour non respect du couvre-feu, alors que sa mort est déclarée bien avant celui-ci. Un rassemblement pour réclamer justice et vérité se tient le 13 janvier 2021. Il se retrouvera face à un dispositif policier de très grande envergure. C’est l’étincelle. Plus d’une centaine d’arrestations administratives, des jeunes arrêtés tout au long de la nuit, mis à genou et maintenus mains derrière la tête, comme nous le relatera une voisine ayant suivi ces scènes depuis sa fenêtre.

      14 h 52. La seconde juge prend la parole. Cette fois, lecture est faite de l’autre aspect du jour : « entrave méchante à la circulation » — l’accusation envers le présumé chauffeur dans la salle. « Méchante veut dire être conscient de la prise de danger », peu importe l’intention. Il est accusé d’avoir rendu la circulation dangereuse, de par sa « conduite intempestive », et d’avoir commis « de graves infractions au code de la route » pouvant créer un accident3. La caméra est fixe sur les deux hommes irakiens, le même regard de l’un, la même concentration sérieuse de l’autre.

      15 h 22. La juge interrompt sa lecture et réagit, disant qu’elle ne laissera pas cela se produire dans sa salle d’audience. Que se passe-t-il ? Le présumé chauffeur parle, il refuse de s’arrêter. On ne l’entend pas d’ici, il n’a pas de micro. Seule nous parvient la voix de la juge. « Je comprends que cela soit difficile pour vous mais vous avez pu parler pendant le procès, maintenant ce n’est plus le temps de parler. Vous devez écouter le verdict de ce tribunal. » L’homme ne semble pas s’arrêter pour autant. Des applaudissements de soutien éclatent de la salle aux pas perdus. Cet homme a déjà été interrompu lors des jours d’audience de novembre et décembre, alors qu’il relatait son histoire, les raisons qui l’avaient poussé à fuir son pays, les conditions dans lesquelles tout s’était déroulé. Une pause avait alors été décidée, lui coupant la parole. Il n’avait pas repris après la pause. Aujourd’hui aussi, la juge interrompt la séance.

      Le 24 janvier 2021 se tient un rassemblement à Bruxelles : « Stop à la justice de classe, stop à la justice raciste ». Initialement prévu le 5 décembre 2020, il avait été interdit. Plus encore, un arrêté officiel du bourgmestre de la ville avait été placardé devant le Palais de Justice, aux relents de chasse aux sorcières, calomniant, amalgamant pêle-mêle tous les collectifs organisateurs et allant jusqu’à attaquer nommément des militants. Pas plus autorisé ce jour de janvier, de nombreuses familles de victimes et de Comité Vérité et Justice annuleront, à contre-cœur, leur présence. Alors qu’un rassemblement de 150 personnes et d’une heure était dit toléré par la police au pied du Monts des Arts, un dispositif massif encercle rapidement les personnes présentes. Ce jour-là, alors que la presse officielle parle de 150 manifestants, la police procédera à l’arrestation de plus de 230 personnes, dont 86 mineurs, prises dans les mailles de cette nasse géante et aveugle aux abords de la gare centrale, en plein centre ville, lieu hautement fréquenté en fin de semaine. Dès le lendemain, des témoignages révèleront des séances d’humiliation, de brutalité et de violence collective dans la caserne où ont été parquées toutes les personnes arrêtées. Le bourgmestre de la ville, questionné sur les faits, défendra sa police. L’affaire, malgré son ampleur et sa gravité, n’aura fait que peu de bruit ; plusieurs actions collectives se préparent, dont une plainte de parents de mineurs arrêtés. Chose rare : même un syndicat policier dénonce les brutalités policières commises ce jour.

      15 h 37. La séance reprend. Quand il lui sera demandé s’il souhaite encore parler, l’homme accusé d’être le chauffeur répondra que non.

      Verdict. Le policier est reconnu coupable d’homicide involontaire et est condamné à 1 an de prison avec sursis et une amende de 400 euros. L’homme désigné comme étant le chauffeur est reconnu coupable d’entrave méchante à la circulation ayant entraîné la mort et condamné à 4 ans de prison ferme4. Le troisième prévenu est acquitté — dans ce procès seulement, car celui de Liège est toujours en cours. En dépit des demandes de son avocat, il ne sera pas libéré non plus.

      Une commission d’enquête parlementaire, demandée par certaines voix pour mettre à jour les responsabilités politiques en jeu, aura-t-elle finalement lieu ?

      Le 10 mars, on apprend que le policier a décidé de faire appel de cette décision de justice.

      https://www.revue-ballast.fr/mawda-2-ans-tuee-par-la-police