• RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE : POURQUOI TOUT S’ACCÉLÈRE ?

    https://www.youtube.com/watch?v=FnYu7D2VzOw

    Très bon résumé de #Paloma_Moritz sur la belle crotte laquelle on est …

    Le réchauffement planétaire s’aggrave bien plus vite que prévu et ses effets s’amplifient. Si l’on résume rapidement les derniers mois, on pourrait croire à un film de science-fiction pourtant c’est la réalité, notre nouvelle réalité. Depuis des années déjà. Les événements climatiques extrêmes se multiplient. Des méga feux, pour certains incontrôlables, ravagent le Canada. La température moyenne à la surface des océans a atteint un record absolu et l’on parle désormais de canicules marines jamais vues et dévastatrices pour les écosystèmes. Des records de chaleur sont atteints partout dans le monde avec des vagues de chaleur en Asie : 51°C en Iran, 44°C en Inde, 42°C en Chine ou encore 41°C en Corse.

    Et il est désormais trop tard pour sauver la banquise estivale de l’Arctique ce qui risque encore d’empirer la situation.

    Tous ces événements n’auraient jamais pu se produire dans un climat non réchauffé par l’humain. En parallèle, deux études majeures sont sorties dans la prestigieuse revue Nature.

    La première démontre que si l’on continue sur cette voie, deux milliards d’humains pourraient être exposés à une chaleur potentiellement mortelle d’ici à la fin du siècle.

    Et la deuxième nous apprend que la Terre menace de devenir inhabitable En dépit de ces études terrifiantes, des événements qui s’accumulent, l’action climatique des Etats n’est toujours pas à la hauteur. Les émissions mondiales de CO2 restent à des niveaux records.

    Il est donc temps de faire le point. Pourquoi tout s’accélère ? Quelles sont les conséquences sur nos vies ? Et quels objectifs faudrait-il atteindre pour enrayer la catastrophe ?

    Réponses dans cette nouvelle vidéo de décryptage Blast de Paloma Moritz.

    #climat #biodiversité
    #impuissance

  • On sait mieux où va la France - Jean-François Bayart, Le Temps
    https://www.letemps.ch/opinions/on-sait-mieux-ou-va-la-france

    Reprenons les faits. La France brûle. Pour un homme qui se faisait fort de l’apaiser et clignait de l’œil à la #banlieue lors de sa première campagne électorale, le constat est amer. Il vient après le mouvement des Gilets jaunes et une succession de mouvements sociaux de grande intensité. Tout cela était prévisible et fut prévu, comme était attendu l’embrasement des #quartiers_populaires, tant était connue la colère sociale qui y couvait. Tellement redouté, même, qu’Emmanuel Macron, Elisabeth Borne et Gérald Darmanin ont immédiatement compris la gravité et le caractère inacceptable de l’#exécution_extra-judiciaire de Nahel – le mot est fort, j’en conviens, mais de quoi s’agit-il d’autre au vu de la vidéo ?
    Les paroles d’apaisement furent vaines. Car la mort de Nahel, loin d’être une simple bavure, était programmée. Elle est la conséquence mécanique de la démission du pouvoir politique, depuis trente ans, sous la pression corporatiste de la #police qui n’a cessé de s’affranchir des règles de l’Etat de droit bien que lui ait été concédée, de gouvernement en gouvernement, une kyrielle de lois liberticides, jamais suffisantes, sous couvert de lutte contre le terrorisme, l’immigration et la délinquance. Jusqu’à la réécriture de l’article 435-1 du Code de la sécurité intérieure, en 2017, qui assouplit les conditions d’emploi des armes à feu par les forces de l’ordre. Annoncé, le résultat ne se fit pas attendre. Le nombre des tués par la police a doublé depuis 2020 par rapport aux années 2010. Le plus souvent pour « refus d’obtempérer à un ordre d’arrêt » :5 fois plus de tirs mortels dans ces circonstances. Nahel est mort de cette modification du Code de la sécurité intérieure.
    Et l’avocat du policier meurtrier de justifier son client : Nahel n’obtempérait pas et il n’y avait pas d’autre moyen de l’arrêter que de tirer. A-t-on besoin d’un avocat pour entendre une insanité pareille alors qu’il suffit de tirer dans les roues ? On se croirait à Moscou ou Minsk, où des hommes politiques promettent à Prigojine une « balle dans la tête ». Aux yeux de certains, le refus d’obtempérer semble désormais passible de la peine de mort. Une grammaire s’installe, qui brutalise les rapports sociaux, et dont on voudrait faire porter la responsabilité à l’« ultragauche », aux « éco-terroristes », à La France insoumise, alors qu’elle émane d’abord de certains médias et des pouvoirs publics, sous influence de l’extrême droite.

    Nils Wilcke @paul_denton
    https://twitter.com/paul_denton/status/1675117088661286915

    Macron n’a pas activé l’état d’urgence suite aux violences après la mort de Nahel : « En réalité, l’exécutif a à sa disposition un tel arsenal de lois répressif depuis 2015 qu’il n’est presque plus nécessaire d’y avoir recours », observe un conseiller. Vu comme ça... #Off

    #Nahel #racisme #révolte #émeutes #média #extrême_droite

    • Le texte complet:

      Où va la France ? demandai-je le 8 mai, dans Le Temps. Aujourd’hui, on le sait mieux. Vers l’#explosion_sociale, vers son inévitable #répression_policière puisque la fermeture des canaux démocratiques contraint la #protestation à la #violence_émeutière, et vers l’instauration d’un régime paresseusement qualifié d’« illibéral » (c’est le sociologue du politique qui écrit, peu convaincu par cette notion valise qui pourtant fait florès).

      Reprenons les faits. La France brûle. Pour un homme qui se faisait fort de l’apaiser et clignait de l’œil à la #banlieue lors de sa première campagne électorale, le constat est amer. Il vient après le mouvement des Gilets jaunes et une succession de mouvements sociaux de grande intensité. Tout cela était prévisible et fut prévu, comme était attendu l’#embrasement des #quartiers_populaires, tant était connue la #colère_sociale qui y couvait. Tellement redouté, même, qu’Emmanuel Macron, Elisabeth Borne et Gérald Darmanin ont immédiatement compris la gravité et le caractère inacceptable de l’#exécution_extra-judiciaire de #Nahel – le mot est fort, j’en conviens, mais de quoi s’agit-il d’autre au vu de la vidéo ?

      Les paroles d’#apaisement furent vaines. Car la mort de Nahel, loin d’être une simple #bavure, était programmée. Elle est la conséquence mécanique de la #démission du #pouvoir_politique, depuis trente ans, sous la pression corporatiste de la #police qui n’a cessé de s’affranchir des règles de l’#Etat_de_droit bien que lui ait été concédée, de gouvernement en gouvernement, une kyrielle de lois liberticides, jamais suffisantes, sous couvert de lutte contre le #terrorisme, l’#immigration et la #délinquance. Jusqu’à la réécriture de l’article #435-1 du #Code_de_la_sécurité_intérieure, en 2017, qui assouplit les conditions d’emploi des #armes_à_feu par les #forces_de_l’ordre. Annoncé, le résultat ne se fit pas attendre. Le nombre des tués par la police a doublé depuis 2020 par rapport aux années 2010. Le plus souvent pour « refus d’obtempérer à un ordre d’arrêt » :5 fois plus de tirs mortels dans ces circonstances. Nahel est mort de cette modification du Code de la sécurité intérieure.

      Et l’avocat du policier meurtrier de justifier son client : Nahel n’obtempérait pas et il n’y avait pas d’autre moyen de l’arrêter que de tirer. A-t-on besoin d’un avocat pour entendre une insanité pareille alors qu’il suffit de tirer dans les roues ? On se croirait à Moscou ou Minsk, où des hommes politiques promettent à Prigojine une « balle dans la tête ». Aux yeux de certains, le #refus_d’obtempérer semble désormais passible de la #peine_de_mort. Une grammaire s’installe, qui brutalise les #rapports_sociaux, et dont on voudrait faire porter la #responsabilité à l’« #ultragauche », aux « #éco-terroristes », à La France insoumise, alors qu’elle émane d’abord de certains médias et des pouvoirs publics, sous influence de l’extrême droite.

      Une #violence_policière qui est aussi le prix du retrait de l’Etat

      Comme l’ont démontré depuis des années nombre de chercheurs,la violence policière est devenue la règle dans les « quartiers », et le refus des autorités politiques de prononcer ce vilain mot aggrave le #sentiment_d’injustice. Mais la vérité oblige à dire que ladite violence policière est aussi le prix du retrait de l’Etat qui a asphyxié financièrement le tissu associatif de proximité et démantelé les #services_publics en confiant à ses flics une mission impossible : celle de maintenir la #paix_sociale dans un Etat d’#injustice_sociale, prompt à l’#injure_publique à l’encontre de la « #racaille ». Tout cela sur fond de dénonciation hystérique du « #wokisme » et de vociférations sur les chaînes d’information continue des syndicats de police, dont les membres sont de plus en plus nombreux à porter sur leur uniforme la #Thin_Blue_Line prisée de l’extrême droite suprémaciste américaine.

      Bien sûr, l’Etat ne peut laisser sans réagir la banlieue s’embraser. L’ « #ordre_républicain » est en marche, avec son lot d’#arrestations, de #blessés, peut-être au prix de l’#état_d’urgence ou d’un #couvre-feu national, « quoi qu’il en coûte », à un an des #Jeux_Olympiques. Le #piège s’est refermé. Quel « #Grand_débat_national » (ou banlieusard) le magicien Macron va-t-il sortir de son chapeau pendant que les chats de Marine Le Pen se pourlèchent les babines ?

      Certains lecteurs de ma tribune « Où va la France ? » se sont offusqués de la comparaison que j’établissais entre Macron et Orban, voire Poutine ou Erdogan. C’était mal me comprendre. Il ne s’agissait pas d’une question de personnes, bien que les qualités ou les faiblesses d’un homme puissent avoir leur importance. Il s’agit d’une logique de situation, qui me faisait écrire que la France « bascule ». Or, depuis la parution de cette tribune, les signes d’un tel basculement se sont accumulés. Que l’on en juge, en vrac.

      Pour reconquérir l’opinion le président de la République, fébrile, sans jamais se départir de sa condescendance à l’égard de « Jojo » – c’est ainsi qu’il nomme dans l’intimité le Français moyen – ce « Gaulois réfractaire » : « Mon peuple », disait-il en 2017, en monarque frustré – sillonne le pays, court-circuite le gouvernement et multiplie les effets d’annonce, au point que Le Monde titre : « Emmanuel Macron, ministre de tout ». On pourrait ajouter : « et maire de Marseille ».

      #Anticor mis à l’index, dissolution des #Soulèvements_de_la_Terre

      La justice refuse à l’association Anticor (lire « anticorruption »), à l’origine de la plainte qui a conduit à la mise en examen du secrétaire général de l’Elysée, le renouvellement de son « agrément », lequel lui permet de se porter partie civile devant les tribunaux. Cela sent un peu les eaux troubles du Danube, non ?

      Le mouvement des Soulèvements de la Terre a été dissous sous la pression de la #FNSEA, le grand syndicat de l’agro-industrie dont les militants ou les responsables multiplient les menaces et les violences contre les écologistes, en toute impunité, quitte à faire oublier que dans l’histoire il a à son actif nombre d’assauts contre des préfectures. Le décret de dissolution justifie notamment la mesure par le fait que les militants des Soulèvements de la Terre lisent l’essai d’Andreas Malm Comment saboter un pipeline et mettent en mode avion leur téléphone portable quand ils vont manifester. Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement, va jusqu’à les accuser d’intentions homicides à l’encontre des forces de l’ordre, contre toute évidence. Orwell n’est pas loin.

      #Vincent_Bolloré, le grand argentier de la révolution conservatrice en France, fait nommer un journaliste d’extrême droite, un ami d’#Eric_Zemmour, comme rédacteur en chef du Journal du Dimanche,l’un des principaux hebdomadaires du pays. Le piquant de la chose est que ledit journaliste s’était fait congédier par un autre hebdomadaire, d’extrême droite celui-ci, Valeurs actuelles, qui lui reprochait sa radicalité.

      #Laurent_Wauquiez, président de la méga région Auvergne-Rhône-Alpes, prive de subvention un théâtre dont le directeur avait osé critiquer sa politique.

      La Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement s’alarme de la hausse des requêtes des services secrets en matière de surveillance du militantisme politique et social.

      #Richard_Ferrand, ancien président de l’Assemblée nationale, l’un des plus proches conseillers d’Emmanuel Macron, lâche un ballon d’essai sur la possibilité d’une révision constitutionnelle qui autoriserait à celui-ci un troisième mandat, pendant que d’autres préparent une candidature de Jean Castex-Medvedev. Sommes-nous à Dakar ou à Moscou ?

      Tout cela en deux petits mois. Oui, la France bascule. Nul doute que l’explosion sociale dans les banlieues accélérera le mouvement. Mais peut-être faut-il rappeler la définition du « #point_de_bascule » que donnent les experts du GIEC : le « degré de changement des propriétés d’un système au-delà duquel le système en question se réorganise, souvent de façon abrupte, et ne retrouve pas son état initial même si les facteurs du changement sont éliminés ».

      Le #climat_politique en France en est bien là, et Macron, qui dans son #immaturité se voulait « maître des horloges » et se piquait de séduire la banlieue par diaspora africaine interposée, n’est que le fondé de pouvoir d’une situation qui échappe à son entendement, mais qu’il a contribué à créer. Comme, par ailleurs, les droites de gouvernement, à l’échelle européenne, de l’Italie à la Suède et à la Finlande, se compromettent de plus en plus avec l’extrême droite, la comparaison que certains m’ont reprochée est hélas politiquement pertinente, et même nécessaire.

      #basculement

    • même à BFM, on s’interroge sur les racines du problème

      mais soyons en certains, "Il n’y a pas de racisme dans la police", Nunez, préfet de Paris.

      l’avocat du flic assassin de Nahel, n’est pas sur la même longues d’onde :_"J’ai un client qui a eu des idées suicidaires parce qu’on parle de son métier. Il est triste parce qu’on parle en mal de son métier. lui il est persuadé de faire le bien. Et son ministre lui a enfoncé la tête Je lui dis ’Changez-de travail’. Il me dit ’Mais je veux être policier ! Je veux interpeller des gens ! Je veux pouvoir les étrangler quand ils luttent !’. Évidemment qu’il y a du racisme dans la police. Et d’ailleurs être raciste c’est autorisé par la loi, ce qui est interdit c’est les manifestations d’opinions racistes", Laurent-Franck Lienard

  • The #Mountains_Uncovered_Series: Intercomparable Maps and Statistics for 100 Selected Global Mountain Ranges (v1.0)

    The Mountains Uncovered series (v1.0) was developed by #GEO _Mountains (https://www.geomountains.org), an Initiative of the #Group_on_Earth_Observations (GEO) and a Flagship Activity of the #Mountain_Research_Initiative, and #Geofolio. It seeks to provide an easily understandable overview of the key characteristics of 100 selected mountain ranges around the world.


    The series was developed by collating and visualising a variety of current global scale, open data products. The consistent approach taken throughout enables comparisons between mountain ranges to be made. We hope that the series will be a useful resource for researchers, policy-makers, environmental managers, educators, and others seeking to better understand the Earth’s major mountain regions, and that over time it will inspire the generation of additional datasets, analyses, and products.

    https://www.geomountains.org/resources/outreach

    #montagne #montagnes #cartographie #statistiques #chiffres #topographie #climat #hydrologie #topographie #cryosphère #géographie_physique

  • #Stéphane_La_Branche « Il faut donner une alternative qui soit perçue comme étant viable ou désirable »

    Interview de Stéphane La Branche, Coordonnateur scientifique du GIECo (Groupe international pour l’évolution du comportement).

    https://www.youtube.com/watch?v=UsHyJAXGQuI


    #changement #comportement #changement_de_comportement #changement_climatique #climat #mobilité #alimentation #espace_public #espace_privé #habitudes #contraintes_désirables #contraintes #urgence #politiques_d'incitation #contrainte #imaginaire #scénarios

  • La coûteuse captation artificielle de CO2, qui ne marche pas, sert à justifier la poursuite des énergies fossiles
    https://ricochets.cc/La-couteuse-captation-artificielle-de-CO2-qui-ne-marche-pas-sert-a-justifi

    Dans la série des grandes arnaques organisées du techno-capitalisme et des Etats qui les financent avec notre argent, la captation et le stockage artificiel de CO2 : < Je pèse mes mots. La controverse autour de la capture artificielle du #co2 grandit chaque jour, mais elle n’est pas un sujet de court terme donc n’intéresse que très peu, même dans les sphères #climat. Pourtant, les milliards pleuvent pour financer d’énormes projets de CCS à travers le monde. Les milliards pleuvent pour des (...) #Les_Articles

    / #La_civilisation,_la_civilisation_industrielle, #Le_monde_de_L'Economie

    http://www.palim-psao.fr/2023/06/la-marche-capitaliste-vers-la-collision-ecologique-par-andre-villar.html

  • #Canicules_marines : pendant que l’océan se consume…

    Des « #mégafeux » aquatiques et invisibles sévissent notamment du sud de l’Islande jusqu’en Afrique en ce mois de juin. Ces phénomènes extrêmes, prévus dans tous les modèles qui avaient anticipé une hausse de la #température moyenne de l’océan, constituent une bombe à retardement du #réchauffement.

    L’océan brûle. Littéralement, ou presque. Depuis plusieurs semaines, une #canicule_marine inouïe frappe l’#Atlantique_nord, du sud de l’Islande jusqu’en Afrique. Au large de l’Irlande et de l’Ecosse, elle est catégorisée « au-delà de l’#extrême » (soit 5 sur une échelle de 5) par l’administration océanographique américaine (NOAA). Les cartes mondiales affichent aussi une effrayante couleur rouge sang, tendant vers le noir, dans le #Pacifique, le long de l’Amérique centrale et autour du Japon. Et les courbes s’affolent, atteignant de nouveaux sommets jour après jour et faisant craindre des ravages dus à des tempêtes tropicales précoces, telle Bret, qui a frôlé la Martinique ce vendredi.

    Mercredi, la #température des millions de km² de l’#océan_Atlantique nord s’est envolée à 23,3 °C (soit +1,32 °C d’#anomalie). Du jamais-vu pour un mois de juin, de très loin. L’ensemble de l’océan mondial, lui, a également enregistré un nouveau record ce jour-là, avec 20,9 °C de moyenne. Les #données de ce début d’année défient l’entendement : entre mars et mai, la température à la #surface_de_l’océan a atteint un record absolu en 174 ans de mesures, dépassant de 0,83 °C la moyenne du XXe siècle, d’après la NOAA.

    De quoi donner le tournis aux scientifiques. Cette #surchauffe générale émaillée de canicules localisées (là où la température de surface est plus élevée que 90 % du temps pendant plus de cinq jours) arrive « très tôt dans l’année, est très rapide et de très grande ampleur. Ce qui est surprenant, même si nous savons que la tendance est à la hausse de la température de l’océan », pointe Jean-Pierre Gattuso, chercheur du CNRS au laboratoire d’océanographie de Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes).

    « L’océan encaisse, encaisse, encaisse »

    Selon le rapport spécial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) sur les océans et la cryosphère paru en 2019, l’océan a absorbé plus de 90 % de la chaleur excédentaire émise par l’humanité depuis qu’elle embrase l’atmosphère en y envoyant des gaz à effet de serre (GES), essentiellement à cause de la combustion d’énergies fossiles. Car la capacité de l’eau à capter la chaleur est beaucoup plus forte que celle des continents. Et les climatologues estiment que, d’ici à 2100, l’océan absorbera deux à quatre fois plus de chaleur que pendant la période allant de 1970 à l’heure actuelle si le réchauffement planétaire est limité à 2°C (soit l’objectif affiché par l’accord de Paris de 2015), et jusqu’à cinq à sept fois plus si les émissions sont plus élevées.

    Résultat de cette surchauffe, la fréquence des #vagues_de_chaleur_marines a doublé depuis 1982 et leur intensité augmente. Dans le futur, prévient le Giec, elles seront vingt fois plus fréquentes avec un réchauffement de 2°C, et cinquante fois plus fréquentes si les émissions continuent d’augmenter fortement. Glaçant. « L’océan encaisse, encaisse, encaisse, et forcément les canicules marines s’intensifient, soupire Catherine Jeandel, chercheuse du CNRS au Laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales. Ce qui est déprimant pour un chercheur, c’est de constater que tout ce qui est prévu dans les #modèles_climatiques depuis trente ans ou quarante ans se réalise. »

    Si les causes précises de la canicule marine inédite qui frappe l’Atlantique nord sont difficiles à établir, la raison de fond réside donc dans l’aggravation du #réchauffement_climatique dû aux activités humaines. Par ailleurs, « certaines conditions favorisent le développement de vagues de chaleur marines : une température de l’air élevée et l’absence de vent et de houle, qui empêche les eaux de surface de se mélanger avec les eaux profondes plus froides », indique Jean-Pierre Gattuso.

    La destruction de la faune et de la flore marines

    Le phénomène naturel #El_Niño, lui, qui se produit en moyenne tous les deux à sept ans pendant neuf à douze mois et fait son retour dans le Pacifique depuis ce printemps, « ne peut pas avoir de lien direct avec ce qui se passe dans l’Atlantique nord, mais en a sans doute avec ce qui se passe dans le Pacifique équatorial », estime l’océanographe et climatologue au CNRS Jean-Baptiste Sallée.

    Impossible de prédire pendant combien de temps vont se prolonger les canicules marines de ces derniers jours. Mais certaines « peuvent durer plusieurs mois », prévient le chercheur, pour qui « cette longévité est ce qui les rend particulièrement inquiétantes et dévastatrices pour les écosystèmes ». A ses yeux, la conséquence « la plus importante et alarmante » de ce que l’on pourrait qualifier d’#incendies_sous-marins est la destruction de la faune et de la flore marines. Ces « mégafeux » aquatiques et invisibles à nos yeux provoquent des mortalités de masse de certaines espèces. Surtout parmi celles qui ne peuvent pas se déplacer, comme les coraux, les herbiers marins ou les forêts de grandes algues brunes accrochées à des supports rocheux.

    En Méditerranée, après chaque canicule marine, notamment celles de l’été 2022 qui y ont été spectaculaires, « on constate des mortalités importantes d’une cinquantaine d’espèces (coraux, gorgones, algues, mollusques, oursins, posidonies…) tandis que celles qui le peuvent fuient », observe Jean-Pierre Gattuso. Par exemple, dans l’Atlantique, les poissons et cétacés se déplacent de la zone équatoriale vers le nord dans l’hémisphère nord et vers le sud dans l’hémisphère sud. « Ce qui est très injuste d’un point de vue éthique et géopolitique, car cette zone équatoriale est bordée essentiellement par des pays en voie de développement qui n’ont pas ou peu de responsabilité dans le changement climatique et qui vont être très affectés sur le plan de la sécurité alimentaire, alors que l’Islande et la Norvège voient arriver une abondance de poissons », poursuit le scientifique. Qui souligne aussi l’impact des vagues de chaleur marines sur le déplacement d’#espèces_invasives, telles que le poisson lapin ou le poisson lion arrivés en Méditerranée depuis la mer Rouge.

    Outre les ravages sur la #biodiversité, les canicules marines ont aussi des conséquences sur les #événements_extrêmes. « Une mer très chaude, c’est de l’eau qui s’évapore davantage, donc des tempêtes, ouragans et cyclones plus probables et plus forts », note ainsi Catherine Jeandel, pour qui la surchauffe de l’océan est « la bombe à retardement du réchauffement climatique ». Ainsi, ce vendredi, deux tempêtes tropicales assez imposantes pour avoir reçu des petits noms charmants, Bret et Cindy, étaient actives sur l’Atlantique, faisant trembler les îles antillaises. Soit une première pour un mois de juin depuis le début des observations en 1968.

    La surchauffe favorise la fonte de la glace de mer

    Par ailleurs, la surchauffe de l’océan, « par exemple dans l’Arctique, favorise la fonte de la glace de mer, ajoute Jean-Pierre Gattuso. Idem en Antarctique, où l’eau chaude érode la #calotte_polaire par en-dessous, ce qui peut complètement la déstabiliser. » Elle perturbe aussi les #courants_marins, car « si l’eau est chaude, elle devient moins dense et a donc moins tendance à plonger en profondeur, ce qui limite les échanges entre la surface et les eaux profondes et réduit l’alimentation en oxygène de ces dernières », ajoute Jean-Pierre Gattuso. Au fur et à mesure qu’on réchauffe l’océan, qui capte un quart du CO2 émis par l’homme, « il perd aussi en efficacité comme puits naturel de carbone », avertit Jean-Baptiste Sallée.

    Comment stopper cette machine infernale ? Comment éteindre les flammes sous la marmite d’eau bouillante qu’est devenue la planète ? Les chercheurs interrogés par Libération sont unanimes : la seule solution « est connue, il s’agit de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre ». Donc d’« arrêter de subventionner l’extraction des énergies fossiles, de faire des sports d’hiver dans les Emirats, et au contraire d’enfourcher son vélo au lieu de prendre sa voiture…, énonce Catherine Jeandel. Si vous lisez les rapports du Giec, les solutions, vous les avez. Il faut nous écouter, c’est tout. »

    L’océan a « accumulé la chaleur, elle est là, sa température est déjà déterminée. Même si on n’émet plus de gaz à effet de serre en 2050, on ne reviendra pas aux niveaux de températures océaniques de 1850, c’est impossible, expose Jean-Pierre Gattuso. Mais on peut arrêter son réchauffement : en respectant un scénario d’émissions compatible avec le seuil fixé par l’accord de Paris, l’augmentation de la température est totalement stoppée et reste stable, constante. C’est quand même un message positif. » A condition que les opinions publiques et les responsables politiques sortent enfin du #déni.

    https://www.liberation.fr/environnement/climat/pendant-que-locean-se-consume-20230623_M2PIQOI535BPRCGPITA6THMD44
    #mer #océan #canicule #climat #changement_climatique

    via @isskein

  • The Trillion-Gallon Question : What if California’s Dams Fail ? - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2023/06/22/magazine/california-dams.html

    Un (très) long papier absolument passionnant sur l’état de la maintenance des barrages en Californie.
    Prévoir, c’est dépenser (beaucoup) d’argent, peut être inutilement quand il s’agit de sécurité contre des événements extrêmes, mais justement, c’est cela la sécurité : prévoir au mieux les événements. Or face au changement climatique, l’attitude des pouvoirs publics et des entreprises est surtout de minimiser les conséquences possibles pour ne pas investir maintenant dans l’entretien et la mise à jour des infrastructures.

    On the morning of Feb. 7, 2017, two electricians were working on a warning siren near the spillway of Oroville Dam, 60 miles north of Sacramento, when they heard an explosion. As they watched, a giant plume of water rose over their heads, and chunks of concrete began flying down the hillside toward the Feather River. The dam’s spillway, a concrete channel capable of moving millions of gallons of water out of the reservoir in seconds, was disintegrating in front of them. If it had to be taken out of service, a serious rainstorm, like the one that had been falling on Northern California for days, could cause the dam — the tallest in the United States — to fail.

    Dale Cox, a former project manager at the United States Geological Survey who has worked extensively with Swain, told me that California’s dams are unprepared for extreme weather because state water authorities have a false sense of how bad flooding can get. “The peak of record is driving a lot of engineering decisions in the state,” he says, and that peak is an underestimate, maybe a gross one. “Already, we are seeing several 100-year floods every 10 years.”

    Some of this miscalculation arises from our failure to account for climate change, a problem that will only get worse as the atmosphere heats up and the amount of water vapor it can carry increases. “All of this infrastructure,” Swain says, “is designed for a climate that no longer exists.” But the error also lies in our understanding of the past. Most of the flood data that form the basis for the design of California’s dams come from the past century, which was an unusually placid period in the state’s weather.

    #Barrages #Californie #Climat #Maintenance

  • France’s Global Warming Predicament - CounterPunch.org
    https://www.counterpunch.org/2023/06/12/frances-global-warming-predicament

    With France convinced 4°C is in its future, it should be noted that there are plenty of credible scientists who believe 2°C above pre-industrial is simply intolerable, hmm.

    #Macron #climat

  • Rich nations say they’re spending billions to fight climate change. Some money is going to strange places.
    https://www.reuters.com/investigates/special-report/climate-change-finance

    Reuters found large sums going to projects including a coal plant, a hotel and chocolate shops.

    […]

    Although a coal plant, a hotel, chocolate stores, a movie and an airport expansion don’t seem like efforts to combat global warming, nothing prevented the governments that funded them from reporting them as such to the United Nations and counting them toward their giving total.

    #climat #sans_vergogne

    • à peine inquiétant. On sera tous mort quand la catastrophe touchera de plein fouet nos régions . Sur la carte je vois que ma mer préférée est toujours aussi froide que pendant les vacances d’été de mon enfance ;-)

      And this is all happening in the midst of the current political and social chaos, while the world attempts to recover from a pandemic that is still ongoing but mostly ignored by global media.

      These next two years are a preamble to what it will mean for the world to pass the Paris 1.5°C barrier. The end of global industrial civilization is where we are headed right now, not at some future dystopian moment. I wish I had a hopeful word to end with. But I don’t.

      ← ChatGPT goes Full Doomer

      Eliot Jacobson, Ph.D. Retired professor of mathematics and computer science, retired casino consultant, now a full time volunteer, husband and grandfather. Know-it-all doomer. Born in the year 316 ppm CO2.

      Robert Stewart - June 13, 2023 at 6:06 am
      https://climatecasino.net/2023/06/wtf-is-happening-an-overview/#comment-2812

      They are not ignoring it, they have seen it on the charts, paid themselves unusually large remuneration packages and armed the warmongers, in case we get any funny ideas about sharing any of their wisely built bomb shelters and stores and seed banks.

      Not one of these trends is a surprise for hundreds of years we have worshiped King oil and accepted the bribes for one more pipeline or one more oil field. They have held back disruptive technologies like hydrogen fuel cells and hydrogen engines and hydrogen as a lighter than air lifting substance. Any creative human thought was attacked to defend jobs and our greedy selfish culture. Its so bloody obvious and yet each politician honours the contracts and makes new ones as the lobby money is just too good to make any hasty decisions. Each politician kicking what they understand to be explosive tragedy into the next generation.

      Earth humanity, too stupid to learn how to live – what an epitaph..

      Thank you for paying attention – I have been pointing out the large number of criminals running things and this idiotic belief in the bible pushing folk to act irresponsibly. These climate issues are serious enough without leaps of fantasy. New leaders with the freedom to take reasonable corrective action – we can actually make ice and while there is a question of scale, I think we built the pyramids as they are there and being organised and focused on reality is such a simple lesson. I expect we can pay a few million folk to grow food on marginal land each seed produces such abundance. I actually wonder at how stupid our leaders have became. They ignore things for money, it is called turning a blind eye.

      Toujours un peu naïf ce gars. Qui dit climat doit aussi parler du capitalisme. Il semble que les chinois se préparent toujours pour un meilleur avenir ;-)
      Alors ...

      #rechauffement_climatique #mondialisation #WFT

  • Globe editorial: The new reality of a country on fire - The Globe and Mail
    https://www.theglobeandmail.com/opinion/editorials/article-the-new-reality-of-a-country-on-fire

    None of this is brand new. People in the West know it all too well. British Columbians brace themselves each summer. Toronto has at times seen summer days ruined by wildfire smoke. But the scale is something new. Canada is on track for its worst-ever fire year. As of last week, 3.8 million hectares had burned across the country. It’s a huge amount of land: five times larger than the sprawl of the Greater Toronto Area. And it’s way higher than the annual average of 2.9 million hectares burned in the 2010s, which was way higher than the 1.7 million hectares annually from 2000 to 2009. Escalation is obvious. The 1980s saw three years of two million-plus hectares burned; in the 1990s, three; in the 2000s, four; in the 2010s, seven; and twice so far in the 2020s.

    #Canada #feux #climat

  • L’océan Atlantique Nord enregistre un pic de chaleur qui dépasse tout ce que les scientifiques avaient prévu !
    https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-ocean-atlantique-nord-enregistre-pic-chale

    La chaleur des océans est le principal carburant des tempêtes tropicales. Il existe une vraie corrélation entre la température de l’océan Atlantique au cours du printemps et la saison cyclonique. Celle-ci est pour le moment envisagée comme « plus faible » que celles des précédentes années en raison du phénomène climatique El Niño, mais une telle anomalie de chaleur dans l’Atlantique Nord pourrait changer la donne et donner lieu à des tempêtes, voire des ouragans, plus puissants au cours de l’été et de l’automne.

    #climat

  • « Nous poussons la planète vers un avenir climatique où seule une partie de sa surface sera habitable »
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/06/12/nous-poussons-la-planete-vers-un-avenir-climatique-ou-seule-une-partie-de-sa

    Hans-Otto Pörtner estime impossible de s’adapter à un réchauffement de 4 °C, comme la France s’y prépare actuellement.

    […]

    En Afrique, le changement climatique risque de faire reculer les progrès réalisés en matière de développement, ce qui est très inquiétant, alors que le continent pourrait abriter 40 % de la population mondiale à la fin du siècle. Si les plus pauvres et les plus vulnérables subissent le plus durement le changement climatique, en réalité, personne ni aucune région n’est à l’abri de ses effets.

    #climat
    #paywall

    • L’humanité et la nature sont poussées chaque jour davantage jusqu’à leurs limites par les impacts toujours plus ravageurs, généralisés et souvent irréversibles du changement climatique d’origine humaine. Ce sombre bilan est celui du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui a publié une synthèse de huit ans de travaux en mars.

      Dans un entretien au Monde, la biogéographe sud-africaine Debra Roberts et le climatologue allemand Hans-Otto Pörtner, deux scientifiques coprésidents du groupe de travail 2 du GIEC – celui chargé d’étudier la vulnérabilité des sociétés humaines et des écosystèmes et les moyens de s’adapter –, préviennent que nous ne sommes pas préparés aux impacts extrêmes ni aux « surprises » que nous réserve le dérèglement climatique. Hans-Otto Pörtner estime impossible de s’adapter à un réchauffement de 4 °C, comme la France s’y prépare actuellement.

      *Le rapport du GIEC indique que le changement climatique a déjà entraîné des « effets négatifs généralisés ». Quels sont les principaux ?*

      Debra Roberts : Entre 3,3 milliards et 3,6 milliards d’humains, soit près de la moitié de la population mondiale, vivent dans des zones qui sont hautement vulnérables au changement climatique. Beaucoup de ces personnes sont en même temps exposées à d’autres pressions qui interagissent entre elles, telles que le sous-développement, une grande pauvreté, une mauvaise gouvernance et un manque de financement. En Afrique, le changement climatique risque de faire reculer les progrès réalisés en matière de développement, ce qui est très inquiétant, alors que le continent pourrait abriter 40 % de la population mondiale à la fin du siècle. Si les plus pauvres et les plus vulnérables subissent le plus durement le changement climatique, en réalité, personne ni aucune région n’est à l’abri de ses effets.

      Les écosystèmes sont également très durement touchés. Nombre d’entre eux, comme les coraux d’eau chaude ou les zones humides côtières, pourraient disparaître en grande partie si nous dépassons un réchauffement de 1,5 °C, l’un des objectifs de l’accord de Paris [la planète s’est déjà réchauffée de 1,2 °C depuis l’ère préindustrielle] . Si nous dépassons 2 °C, nous pourrions perdre de 7 % à 18 % des espèces en Afrique. Ces impacts seront irréversibles, même si nous revenons un jour à 1,5 °C. Cela constitue un défi existentiel pour les sociétés humaines tant nous dépendons de la nature pour faire face au changement climatique et soutenir nos moyens de subsistance.

      Le risque existe-t-il donc de dépasser les limites humaines et celles des écosystèmes ?

      Hans-Otto Pörtner : De nombreuses zones du monde subissent déjà des chaleurs extrêmes, surtout autour de l’équateur, comme l’Amazonie, le Sud et le Sud-Est asiatique, et les régions méditerranéennes endurent des sécheresses intenses, qui réduisent la productivité agricole. Ces conditions dépassent de plus en plus souvent les limites de l’adaptation humaine et mettent en péril notre survie. En Europe, nous avons également été frappés par des événements climatiques extrêmes, notamment des canicules qui ont entraîné des milliers de morts en France, en Allemagne et même au Royaume-Uni. Partout dans le monde, les espèces animales et végétales sont aussi contraintes de migrer et les tropiques perdent de la vie animale.

      Nous poussons maintenant la planète vers un avenir climatique où seule une partie de sa surface sera habitable par les animaux, y compris les humains. L’habitabilité future des tropiques est notamment posée. Notre espèce est l’une des plus vulnérables en raison de la complexité de nos systèmes d’infrastructures, de notre économie et de notre interdépendance mondiale. Le fait que nous ayons colonisé tous les coins de la planète nous rend dépendants de notre climat actuel. Et nous jouons avec lui.

      Est-on suffisamment préparé à ces impacts qui vont encore s’aggraver ?

      D. R. : Les habitants sont désormais conscients des impacts, mais nos mesures d’adaptation au changement climatique sont encore fragmentées, à petite échelle et progressives. Or, nous avons besoin de grandes approches transformatrices. Le fossé de l’adaptation, celui entre les impacts et nos réponses, se creuse. Nous créons un avenir qui devient profondément injuste et invivable pour un grand nombre de personnes pauvres et vulnérables.

      H.-O. P. : Il y a un énorme déficit d’adaptation dans les sociétés. Avant, nous aurions cru que des pays riches comme le Canada ou l’Australie s’en sortiraient face au changement climatique. Désormais, ce n’est plus garanti. Le Canada est en train d’apprendre qu’il n’a pas les ressources pour lutter contre les incendies, et il fait même venir des centaines de pompiers des Etats-Unis et d’Afrique du Sud pour l’aider. En Allemagne, nous avons connu des inondations majeures en 2021, dont les réparations se sont élevées à 30 milliards d’euros, ce qui est largement à la portée de nos ressources. Imaginez maintenant qu’un tel événement se reproduise trois ou quatre fois certaines années. Cela nous amènerait à la limite de ce que nous pouvons supporter. Quant à la France, comment va-t-elle maintenir ses centrales nucléaires, qui dépendent des rivières pour être refroidies, dans un contexte de pénurie d’eau ?

      Nous poussons nos capacités jusqu’à une limite. Mais les gens n’en sont pas pleinement conscients. Notre espèce manque de vision à long terme, nous ne réagissons qu’à l’immédiat. Ce que montrent les gigantesques incendies au Canada, en Australie ou en Sibérie, c’est que nous ne sommes ni préparés à ce qui nous attend ni aux surprises que nous réserve le changement climatique.

      Comment peut-on s’adapter concrètement ?

      H.-O. P. : La réduction des émissions de gaz à effet de serre est une précondition essentielle. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour ne pas dépasser un réchauffement de 1,5 °C. Nous devons repartir de zéro : éduquer les élèves, nos décideurs politiques et nos chefs d’entreprise, changer notre alimentation et nos manières de nous déplacer, en particulier dans les pays occidentaux. Nous avons besoin d’une véritable transformation, mais je ne pense pas que les hommes politiques le comprennent et beaucoup d’habitants ne veulent pas changer. C’est trop inconfortable.

      D. R. : De nombreuses personnes ne peuvent aussi pas changer, notamment dans les pays en développement, parce qu’elles n’ont pas accès aux ressources nécessaires ou même simplement à une qualité de vie décente. Il y a un gros manque de financements climatiques, en particulier pour ce qui concerne l’adaptation, où il faut des milliards, voire des milliers de milliards, en plus chaque année.

      Pour nous adapter, nous appelons, dans le rapport du GIEC, à protéger de 30 % à 50 % des écosystèmes et à développer des solutions axées sur eux. Nous devons aussi adapter les infrastructures urbaines aux sécheresses et aux inondations, repenser l’aménagement du territoire, mais aussi fournir à tous un logement décent et un accès aux services de base. Pour accroître la sécurité alimentaire, nous devons réfléchir à l’utilisation de cultures résistantes à la sécheresse ou à l’agroforesterie. Mais toutes ces actions peuvent avoir des impacts négatifs si elles sont mal mises en œuvre, déboucher sur de la « maladaptation », comme l’installation de climatiseurs qui aggravent le réchauffement. Il faut y penser.

      Les technologies sont-elles nécessaires dans les politiques d’adaptation ?

      H.-O. P. : Elles sont essentielles, et de plus en plus nécessaires à mesure que le réchauffement augmente. Mais, en les utilisant, nous risquons de dépasser nos capacités d’adaptation au changement climatique et celles des écosystèmes. Les climatiseurs peuvent sauver des vies dans des conditions extrêmes, mais ils peuvent aussi augmenter les émissions si l’énergie qu’ils consomment n’est pas renouvelable. Il y a un équilibre délicat à trouver.

      D. R. : Face à une menace existentielle, nous devons considérer toutes les solutions, et les technologies en font partie. Mais l’accès à la technologie dépend des moyens financiers, qui font défaut aux pays en développement. Nous avons besoin d’une redistribution des ressources et d’un transfert de technologies vers ces pays. Je pense que c’est là où réside le problème : le débat sur le climat n’a porté que sur le climat. Il ne s’est pas inscrit dans le cadre plus large du débat sur le développement.

      Qu’est-ce qui vous permet de garder de l’espoir ?

      D. R. : En ce qui me concerne, je ne vends pas de l’espoir. L’espoir ne met pas un toit au-dessus de votre tête. Il ne vous donne pas d’eau potable. Il ne vous protège pas. Je crois au travail acharné. Le rapport de synthèse du GIEC indique que nous devons réduire nos émissions de 60 % d’ici à 2035. Cette baisse sera prédéterminée par les actions mises en place d’ici à 2025. C’est donc au cours des deux prochaines années qu’il faudra travailler dur. Nous avons les outils et les ressources pour y parvenir, mais nous devons voir s’il y a une volonté politique et sociétale de se mettre au travail.

      H.-O. P. : Je pense que, à mesure que le changement climatique et les pertes et dommages vont s’aggraver, les gens vont commencer à agir et le nombre de climatosceptiques va diminuer. Le changement climatique est un professeur pour l’humanité. Cela aurait été bénéfique de commencer plus tôt, alors que nous savons depuis près de cent ans que le changement climatique est en cours et qu’il s’agit d’un défi. Plus nous attendons, plus il sera difficile de rattraper le temps perdu et plus il y aura de souffrances. Mais nous sommes condamnés à ne pas abandonner cette lutte. Il y aura un revirement forcé à la fin parce qu’un réchauffement de 4 °C en moyenne n’est pas un avenir vivable.

      Ne pensez-vous pas que la France puisse s’adapter à un réchauffement de 4 °C en métropole – ce qui correspond à près de 3 °C en moyenne mondiale –, la trajectoire vers laquelle nous mènent les promesses actuelles des pays ?

      H.-O. P. : Nous ne pouvons pas nous adapter à 4 °C au niveau mondial et je suis sceptique quant à la capacité de le faire au niveau régional à 4 °C comme le propose la France. Je ne pense pas que les politiques d’adaptation puissent faire face aux vagues de chaleur ou aux sécheresses estivales qu’un tel réchauffement entraînerait dans certaines régions, en particulier le long de la côte méditerranéenne. En extrapolant à partir des connaissances actuelles, cela ne semble pas réaliste. Par exemple, à un moment donné, on ne pourra pas limiter le nombre de décès lors des vagues de chaleur. Avec le réchauffement actuel, la France doit déjà transporter de l’eau douce dans des endroits où il n’y en a pas à cause de la sécheresse. Dans le futur, tout va empirer. Il s’agira d’un effort massif. Le pays atteindra les limites de ses ressources, et même au-delà. Sans compter l’arrivée massive de migrants climatiques, qui ne pourront plus vivre là où ils sont actuellement. Ce sera un énorme défi et l’Europe ne pourra pas construire des murs, ni l’Amérique du Nord.

      D. R. : Je serais prudente avec cette crainte d’énormes migrations, qui, implicitement, proviendraient des pays en développement. Beaucoup de migrations ont lieu à l’intérieur des pays ou concernent les ménages à revenus moyens, car les pauvres n’ont tout simplement pas les moyens de se déplacer.

      H.-O. P. : L’alternative, ce sont des mortalités de masse. Soit les gens auront la capacité de se déplacer, soit ils mourront sur place. Nous avons encore actuellement la capacité d’aller vers un monde plus soutenable, mais nous la perdons au fur et à mesure que nous nous dirigeons vers un avenir frappé par le changement climatique.p

  • Le réchauffement climatique exige de nouveaux #thermomètres
    https://www.ledevoir.com/environnement/792497/rechauffement-climatique-le-service-meteorologique-du-canada-doit-changer-

    « Les capteurs de température peuvent mesurer au-delà de 50 °C, mais l’incertitude augmente après ce seuil. L’incertitude devient vraiment plus grande et on a besoin de précision  », explique au Devoir le directeur général d’Environnement Canada, David Harper. La marge d’erreur peut ainsi frôler 0,5 °C en cas de chaleur extrême.

    « On veut être sûrs que cette fourchette rapetisse, et c’est pour ça qu’on est en train d’évaluer [ce remplacement]. »

    Les nouveaux thermomètres convoités devraient pouvoir maintenir leur précision à des #températures extrêmes dépassant 60 °C.

    #climat

  • « Les pays industriels ont “choisi” la croissance et le réchauffement climatique, et s’en sont remis à l’adaptation »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/06/07/les-pays-industriels-ont-choisi-la-croissance-et-le-rechauffement-climatique

    Dès la fin des années 1970, les gouvernements des pays industriels, constatant l’inéluctabilité du réchauffement, ont délibérément poursuivi leurs activités polluantes quitte à s’adapter à leurs effets sur le climat, rappelle Jean-Baptiste Fressoz dans sa chronique.

    L’émoi provoqué par la sortie du ministre de la transition écologique, Christophe Béchu, qui a annoncé « commencer à construire une trajectoire [de réchauffement] à 4°C » en vue de la fin du siècle, est assez hypocrite. Que l’objectif des 2°C, et a fortiori celui de 1,5°C, soit pour ainsi dire inatteignable est un secret de polichinelle. Il suffit de considérer les diminutions extraordinairement rapides des émissions qu’il faudrait obtenir pendant les années 2020 pour comprendre le problème.
    Mais feindre la surprise donne l’impression d’avoir essayé : l’adaptation serait donc le résultat d’un échec, celui de nos efforts de transition. Or, ce récit moralement réconfortant est une fable. En réalité, l’adaptation a été très tôt choisie comme la stratégie optimale.
    Dès novembre 1976, la Mitre Corporation, un groupe de réflexion d’origine militaire proche de la Maison Blanche, organisait un congrès intitulé « Living with Climate Change : Phase II ». Dans son préambule, le rapport passait rapidement sur le réchauffement, considéré comme inexorable. Restait à en évaluer les conséquences sur l’économie américaine. Mitre souhaitait ouvrir « un dialogue avec les leaders de l’industrie, de la science et du gouvernement ». Le résultat est impressionnant de prescience, et de désinvolture.

    Prescience quand il aborde par exemple le problème de la contraction des sols argileux et de ses effets sur la solidité des bâtiments, une conséquence effectivement coûteuse du réchauffement ; désinvolture, quand rien n’est dit de l’assèchement du Colorado, des incendies de forêt ou des tempêtes en Louisiane. L’agriculture était bien identifiée comme vulnérable mais, à l’échelle des Etats-Unis, ce secteur aurait toujours le moyen de déplacer les zones de production.

    Une bataille perdue d’avance
    En 1983, le rapport « Changing Climate » de l’Académie des sciences américaine – le titre est révélateur – reprenait cette vision rassurante. Le dernier chapitre reconnaissait l’impact du réchauffement sur l’agriculture, mais comme son poids dans l’économie nationale était faible, cela n’avait pas grande importance. Concernant les « zones affectées de manière catastrophique », leur sacrifice était nécessaire pour ne pas entraver la croissance du reste du pays, même s’il faudra probablement les dédommager.

    Au Royaume-Uni, un séminaire gouvernemental d’avril 1989 exprimait également bien ce point de vue. La première ministre Margaret Thatcher (1979-1990) avait demandé à son gouvernement d’identifier les moyens de réduire les émissions. Les réponses vont toutes dans le même sens : inutile de se lancer dans une bataille perdue d’avance. On pourrait certes améliorer l’efficacité des véhicules, mais les gains seraient probablement annihilés par ce que les économistes définissent comme les « effets rebonds ». Selon le ministre de l’agriculture, « pour avoir un effet, les mesures à prendre devraient être si sévères qu’elles auraient des conséquences catastrophiques sur notre compétitivité ».
    Le ministre de l’énergie rappelait que le Royaume-Uni ne représentait que 3 % des émissions et que cette part allait rapidement diminuer avec l’émergence de la Chine et de l’Inde. Des efforts, même héroïques, n’auraient aucun effet perceptible sur le climat. La conclusion s’imposait : « On ne peut pas faire grand-chose à l’échelle nationale, et même internationale, pour empêcher le réchauffement global. On peut seulement espérer en atténuer les effets et nous y adapter. »

    C’est à cette époque que le Royaume-Uni se prononce contre le projet d’écotaxe européenne. La France, sous l’égide de Michel Rocard, avait d’abord promu ce dispositif – qui avantageait son industrie alimentée au nucléaire – avant de faire volte-face juste avant la conférence sur l’environnement de Rio de 1992. C’est aussi à cette époque que l’économiste William Nordhaus démontrait « mathématiquement » le caractère optimal d’un réchauffement de 3,5°C en 2100… Il obtiendra le « prix Nobel d’économie » en 2018 pour ces travaux.
    Sans le dire, sans en débattre, les pays industriels ont « choisi » la croissance et le réchauffement, et s’en sont remis à l’adaptation. Cette résignation n’a jamais été explicitée, les populations n’ont pas été consultées, surtout celles qui en seront et en sont déjà les victimes.

  • Débacle. Observationally-constrained projections of an ice-free Arctic even under a low emission scenario | Nature Communications
    https://www.nature.com/articles/s41467-023-38511-8

    The sixth assessment report of the IPCC assessed that the Arctic is projected to be on average practically ice-free in September near mid-century under intermediate and high greenhouse gas emissions scenarios, though not under low emissions scenarios, based on simulations from the latest generation Coupled Model Intercomparison Project Phase 6 (CMIP6) models. Here we show, using an attribution analysis approach, that a dominant influence of greenhouse gas increases on Arctic sea ice area is detectable in three observational datasets in all months of the year, but is on average underestimated by CMIP6 models. By scaling models’ sea ice response to greenhouse gases to best match the observed trend in an approach validated in an imperfect model test, we project an ice-free Arctic in September under all scenarios considered. These results emphasize the profound impacts of greenhouse gas emissions on the Arctic, and demonstrate the importance of planning for and adapting to a seasonally ice-free Arctic in the near future.

    Arctique : des étés sans glace de mer probables dès 2030
    https://bonpote.com/arctique-des-etes-sans-glace-de-mer-probables-des-2030

    La glace de mer en Arctique est-elle un point de bascule ?
    Il est possible que la communication soit un peu confuse sur le terme de “point de bascule”, ou tipping point en anglais. Certaines personnes ont communiqué sur le fait que ce soit un tipping point, d’autres non, et il est important de bien définir le terme.

    Qu’est-ce qu’un point de bascule ?
    Bien que le principe soit connu depuis plusieurs décennies par les scientifiques, ce n’est que récemment que le point de bascule est explicitement utilisé. Le GIEC y fait référence dans son 4e rapport pour la première fois, puis y fait désormais référence dans chaque rapport (et rapports spéciaux). Dans son rapport spécial 1.5, voici la définition donnée au point de bascule :

    Degré de changement des propriétés d’un système au-delà duquel le système en question se réorganise, souvent de façon abrupte, et ne retrouve pas son état initial même si les facteurs du changement sont éliminés. En ce qui concerne le système climatique, le point de bascule fait référence à un seuil critique au-delà duquel le climat mondial ou un climat régional passe d’un état stable à un autre état stable.
    La deuxième notion très importante, est l‘irréversibilité : “terme qualifiant l’état perturbé d’un système dynamique à une échelle temporelle donnée, quand le temps nécessaire à la restauration du système par les processus naturels est nettement plus long que le temps nécessaire à l’atteinte de cet état perturbé”.

    Notons que ces points de bascule peuvent être soit provoqués par des fluctuations naturelles du climat, soit par un forçage externe, tel que le réchauffement climatique. Ces points de bascule, dont l’avènement est plausible dans les un à deux siècles à venir (voire avant) avec les émissions anthropiques, sont susceptibles d’entrainer une trajectoire irréversible. Il faudrait alors des siècles, voire des millénaires, pour revenir à la situation initiale.

    Quels sont les différents points de bascule ?
    Ces points de bascule sont nombreux et variés : on retrouve bien sûr la forêt amazonienne, mais aussi la fonte de la banquise arctique, la fonte partielle (Antarctique) ou totale (Groenland) des calottes glaciaires, les changements de la circulation thermohaline, la transformation de la forêt amazonienne en savane, l’affaiblissement de la mousson estivale indienne, le dégel du pergélisol (qui libèrerait des gaz à effet de serre), etc.

    En 2018, Steffen & al. publiait une carte qui résume les principaux points de bascule théoriques à partir d’un certain degré de réchauffement moyen global, où la glace de mer en été en Arctique était présente :

    Peut-on affirmer que la glace de mer en Arctique est un point de bascule ?
    Dirk Notz, co-auteur de l’étude, a déclaré que “ce sera le premier composant majeur de notre système climatique que nous perdons à cause de nos émissions de gaz à effet de serre”.

    Mais le GIEC indique dans son dernier rapport que la perte de la glace de mer en Arctique en été n’est pas un point de bascule (confiance haute, page 5 du chap 9). C’est également ce qu’avait retenu McKay & al. dans leur étude publiée en septembre 2022, où le point de bascule de la glace de mer en Arctique avait été écarté.

    C’est également ce que confirme Jean-Baptiste Sallée : avec la définition du GIEC, ce n’est pas un point de bascule puisque si nous réduisons le réchauffement, la glace revient. Sur le plan physique, c’est très clair. Si certaines personnes considèrent que c’est un point de bascule, c’est probablement parce que le réchauffement climatique n’est pas prêt de s’arrêter et que les promesses des gouvernements nous emmènent vers un monde à bien plus de +2°C de réchauffement mondial (potentiellement +4°C en France) et comme les promesses n’engagent que celles et ceux qui les croient…

    NB : il est aussi très important de comprendre que ces points de bascule sont difficiles à définir précisément, et une fois déclenchés, ils ne mènent pas forcément à un changement abrupt et immédiat du climat : le changement est bel et bien acté une fois le « seuil » passé, mais les conséquences peuvent s’étaler sur des siècles voire des millénaires, comme dans le cas de la hausse du niveau marin.

    Quelles conséquences possibles avec des étés sans glace de mer en Arctique ?
    Sans aucune hésitation, la conséquence la plus importante sera l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes que nous connaissons actuellement, tels que les vagues de chaleur, les incendies de forêt et les inondations, a déclaré Seung-Ki Min, qui a dirigé l’étude. “Nous devons réduire les émissions de CO2 de manière plus ambitieuse et nous préparer à nous adapter à ce réchauffement plus rapide de l’Arctique et à ses répercussions sur la société humaine et les écosystèmes“.

    Le phénomène va également accélérer le réchauffement arctique, ce qui peut “augmenter les événements météorologiques extrêmes aux latitudes moyennes, comme les canicules et les feux de forêts. Cela peut aussi accélérer le réchauffement mondial, en faisant dégeler le permafrost, ainsi que la montée du niveau des océans en faisant fondre la calotte glaciaire du Groenland”

    Dans le Figaro, Jean-Baptiste Sallée rappelle que “la banquise réfléchit les rayons du soleil. Sa disparition accentuera le réchauffement, avec le risque d’enclencher un cercle vicieux » qui pourrait par exemple impacter la calotte glaciaire du Groenland”.

    Les conséquences vont bien au-delà de l’Arctique
    Cette calotte glaciaire contient assez de glace pour augmenter le niveau des océans de six à sept mètres, précise Heïdi Sevestre, glaciologue, pour Bon Pote. Et parmi les autres conséquences nous pourrions également citer :

    L’érosion des côtes en Arctique qui sera plus importante : la banquise protège les côtes de l’action érosive des vagues partout en Arctique.
    Plus de brouillard dans l’Arctique.
    De nouvelles routes de navigation, avec toutes les implications géopolitiques que cela implique.
    Une menace pour la biodiversité marine, avec des écosystèmes menacés, qui servent de lieu de pêche et de chasse pour les communautés inuites de la régions.
    Le déclin de la glace de mer dans les mers de Barents et de Kara pourrait à lui seul expliquer jusqu’à un tiers du réchauffement hivernal sur le plateau tibétain.
    Enfin, l’auteur principal de l’étude rappelle en outre que la banquise « est un moteur de la circulation océanique globale » : sa disparition l’espace d’un ou plusieurs mois pourrait aussi avoir des conséquences aujourd’hui difficiles à évaluer.

    Il est trop tard pour sauver la glace de mer d’été en Arctique
    “Il est trop tard pour sauver la glace de mer d’été en Arctique”. Cette déclaration fait froid dans le dos et devrait faire la une de tous les journaux. Si le catastrophisme est à combattre parce qu’il peut mener à l’inaction, cette nouvelle étude devrait être l’évènement le plus médiatisé de l’année, compte tenu des conséquences gravissimes que cela aura pour l’humanité. Notons au passage que l’Arctique n’est pas le seul à souffrir, puisque l’Antarctique est également en très mauvaise posture.

    #Arctique #fonte #réchauffement_arctique #événements_météorologiques #climat #réchauffement_climatique

    • Results indicate that the first sea ice-free September will occur as early as the 2030s–2050s irrespective of emission scenarios. Extended occurrences of an ice-free Arctic in the early summer months are projected later in the century under higher emissions scenarios.

  • La forêt française, un puits de carbone en péril
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/06/06/la-foret-francaise-un-puits-de-carbone-en-peril_6176474_3244.html

    La capacité de stockage du CO₂ par les écosystèmes forestiers a été divisée par deux en dix ans. Une tendance inquiétante alors que la France doit réviser sa stratégie visant à atteindre la neutralité carbone.


    Une photographie aérienne par infrarouge couleur (IRC) d’une forêt dans le département de la Marne, en 2022, qui donne à l’Institut national de l’information géographique et forestière des indications relatives à la végétation arborée. IGN 2022

    Et si la forêt française n’absorbait plus de CO₂ ? Et si, au lieu de constituer un précieux puits de carbone, elle contribuait elle aussi à réchauffer le climat ? Cette perspective inquiétante n’est pas aussi irréaliste qu’elle en a l’air. La tendance est en effet clairement à la baisse : la forêt française absorbe deux fois moins de carbone qu’il y a une décennie. Alors que le gouvernement doit publier, d’ici à l’été, les grandes lignes de la troisième édition de sa feuille de route visant à atteindre la neutralité carbone en 2050, cette diminution du puits de carbone forestier est un enjeu majeur.

    Lundi 5 juin, à l’occasion de la publication d’un inventaire des émissions des gaz à effet de serre, les ministères de la transition écologique et énergétique ont pointé « la situation préoccupante » du secteur des terres et forêts.

    Une absorption en nette diminution

    Selon les dernières données officielles, la forêt française a absorbé, en 2021, 31,2 millions de tonnes équivalent CO₂ (Mt CO₂ éq), soit environ 7,5 % des émissions nationales. Mais c’est deux fois moins que dix ans plus tôt (57,7 Mt CO₂ éq). Et depuis 1990, hors tempêtes, ce chiffre n’a été plus faible qu’à une seule reprise, en 2019 (– 30,1 Mt CO₂ éq). Le Haut conseil pour le climat est l’un des premiers organismes à s’être alarmé, dans son rapport de juin 2022, de la « dégradation significative de la capacité des forêts à capter du carbone », qui restent malgré tout le principal puits naturel du pays.
    https://justpaste.it/9yoo9

    #Sécheresse #réchauffement_climatique #forêt #carbone #puit_de_carbone #climat

  • Fièvre hémorragique de Crimée-Congo : une émergence en #France est possible | Anses - Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail
    https://www.anses.fr/fr/content/fievre-hemorragique-crimee-congo-une-emergence-en-france-possible

    Chez l’humain, la fièvre de Crimée-Congo se limite généralement à un syndrome grippal avec troubles digestifs. Dans certains cas, elle peut néanmoins s’aggraver et se traduire par un syndrome hémorragique, dont le taux de létalité atteint 30 % dans certains pays.

    #tique #climat

  • 1 579 manifestants interpellés lors d’une action pour le climat aux Pays-Bas
    https://www.lemonde.fr/climat/article/2023/05/27/plus-de-1-500-manifestants-interpelles-lors-d-une-action-pour-le-climat-aux-

    Plus de 1 500 manifestants ont été arrêtés, samedi 27 mai, lors d’une manifestation du mouvement écologiste Extinction Rebellion à La Haye pour protester contre les subventions aux combustibles fossiles. D’après un porte-parole d’Extinction Rebellion, la manifestation a rassemblé quelque 7 000 personnes en ce samedi après-midi ensoleillé. Selon l’agence de presse néerlandaise ANP, jamais autant de manifestants n’avaient été arrêtées.
    Il s’agissait de la septième action du mouvement sur le tronçon Utrechtsebaan de l’autoroute A12 dans le centre de La Haye, situé à deux pas du Parlement et des principaux ministères.

    les enjeux écologiques, objets d’une foule de records

    #écologie #climat #manifestation #blocage #répression

  • Canicules, sécheresses, maladies : à quoi ressemblerait une #France à +4 °C ?
    https://www.france24.com/fr/france/20230523-canicules-s%C3%A9cheresses-maladies-%C3%A0-quoi-ressemblerait-une

    L’élévation du niveau de la mer augmentera le risque d’inondations côtières, d’érosion des plages et de submersion des terres basses. Des régions entières, notamment en Bretagne et en Normandie, pourraient être gravement affectées, mettant en péril les infrastructures côtières, les habitations et les activités économiques liées au tourisme.

    Outre le secteur touristique, un réchauffement climatique de la France de 4 °C aura d’importantes conséquences sur toute l’économie du pays, et en particulier sur l’agriculture, souligne un rapport d’information du Sénat, publié en mai 2019, sur l’adaptation de la France aux dérèglements climatiques à l’horizon 2050. Celui-ci indique que l’agriculture subira de plein fouet la hausse des températures et la multiplication des périodes de sécheresse avec une baisse des rendements, une baisse de la qualité nutritive des cultures, la perturbation des cycles de croissance, la prolifération de ravageurs et de maladies et « un besoin accru d’irrigation alors même que les ressources hydriques seront plus rares ». Les cultures les plus sensibles à la sécheresse, telles que les céréales, les fruits et les légumes, pourraient être particulièrement touchées.

    Propagation de maladies vectorielles

    Les conséquences seront également sanitaires. La canicule de 2003 avait fait 15 000 morts et les trois épisodes caniculaires de l’été 2022 sont responsables de 2 800 décès, selon Santé publique France. Avec des canicules à répétition et encore plus intenses que celles rencontrées jusqu’à présent, le risque sera grand d’observer chaque été une surmortalité significative. Une France à +4 °C facilitera également « la propagation des maladies vectorielles, notamment en raison de l’extension de l’aire de peuplement du moustique tigre, qui est le vecteur des virus du chikungunya, de la dengue et du zika », indique le rapport d’information du Sénat.

    #climat

  • 2 milliards d’humains souffriront de chaleurs mortelles
    https://reporterre.net/Des-chaleurs-mortelles-pour-deux-millards-d-humains

    Des chaleurs mortelles vont toucher deux milliards d’humains. Voici les résultats d’une étude publiée le 22 mai dans la revue Nature Sustainability.

    Selon les chercheurs, la hausse des températures, +2,7 °C minimum d’ici 2100 par rapport à l’ère pré-industrielle, va exposer plus d’un cinquième de l’humanité à des chaleurs extrêmes et potentiellement mortelles.

    Source: Quantifying the human cost of global warming | Nature Sustainability
    https://www.nature.com/articles/s41893-023-01132-6

    #climat

  • Les incidences économiques de l’action pour le #climat | Rapport de Jean-Pisani-Ferry à la première ministre
    https://www.strategie.gouv.fr/publications/incidences-economiques-de-laction-climat

    10. La #transition est spontanément inégalitaire. Même pour les classes moyennes, rénovation du logement et changement du vecteur de chauffage d’une part, acquisition d’un véhicule électrique en lieu et place d’un véhicule thermique d’autre part appellent un investissement de l’ordre d’une année de revenu. Même si l’investissement est rentable, il n’est pas nécessairement finançable sans soutien public. Le coût économique de la transition ne sera politiquement et socialement accepté que s’il est équitablement réparti.

    11. Pour soutenir les ménages et les entreprises, les finances publiques vont être appelées à contribuer substantiellement à l’effort. Compte tenu des dépenses nouvelles comme de la baisse temporaire des recettes liée au ralentissement de la croissance, le risque sur la dette publique est de l’ordre de 10 points de PIB en 2030, 15 points en 2035, 25 points en 2040, en supposant que la baisse des recettes assises sur l’énergie est compensée.

    12. Il ne sert à rien de retarder les efforts au nom de la maîtrise de la dette publique. Sauf à parier sur la technologie, ce ne pourrait qu’accroître le coût pour les finances publiques et l’effort nécessaire les années suivantes pour atteindre nos objectifs climatiques. L’endettement public n’est pas le premier instrument de financement de la transition. Contraindre à l’excès la possibilité d’y avoir recours risque cependant de compliquer encore la tâche des décideurs publics.

    13. Pour financer la transition, au-delà du redéploiement nécessaire des dépenses, notamment des dépenses budgétaires ou fiscales brunes, et en complément de l’endettement, un accroissement des prélèvements obligatoires sera probablement nécessaire. Celui-ci pourrait notamment prendre la forme d’un prélèvement exceptionnel, explicitement temporaire et calibré ex ante en fonction du coût anticipé de la transition pour les finances publiques, qui pourrait être assis sur le patrimoine financier des ménages les plus aisés.

    Le gouvernement écarte l’idée d’un impôt sur les plus riches pour financer la transition écologique
    https://www.ouest-france.fr/environnement/ecologie/transition-ecologique/le-gouvernement-ecarte-lidee-dun-impot-sur-les-plus-riches-pour-finance

    Aussitôt proposé, aussitôt écarté. Alors que l’institution rattachée au Premier ministre France Stratégie publiait lundi 22 mai 2023 un rapport présentant deux pistes pour soutenir le financement de la transition écologique – l’endettement et l’accroissement des impôts –, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, les a rejetées dès le lendemain.