Des fenêtres de mon nouveau bureau qui surplombent un des nombreux carrefours de l’avenue de Paris à Montreuil, ce matin, j’ai vu une scène à la fois banale et représentative, un automobiliste renverse un motard, plus exactement le motard se trouve déséquilibré et est partiellement allongé sur le capot de la voiture.
Avec beaucoup de sang froid, je viens de lever les yeux, l’automobiliste, ne se préoccupant pas du tout des dégats sur son automobile, se porte au secours du motard, l’aide à se redresser avec mille prudences, l’aide ensuite à se défaire de sa moto au sol, l’aide enfin à aller s’asseoir sur un parapet sur le trottoir voisin, il revient à la moto accidentée, la relève et l’apporte avec mille précautions en direction du motard. Il lui tend son téléphone de poche pour qu’il puisse appeler les secours. Pendant ce temps, il gare sa voiture pour qu’elle ne gène plus la circulation et se porte de nouveau au chevet du motard, apparemment les deux hommes sont désolés de la situation.
L’automobiliste repart à sa voiture et dans sa boîte à gant prend une déclaration d’accident qu’il remplit en compagnie du motard, il donne le stylo à deux personnes qui se portent témoin. Les pompiers arrivent, tout le monde a l’air de s’expliquer calmement, les pompiers emmènent le blessé qui marche encore, cela ne doit pas être trop grave.
Les pompiers repartent dans le calme, pas besoin d’une sirène, l’automobiliste a repris son téléphone de poche, il monte dans sa voiture, débarquent alors, toutes sirènes hurlantes, deux véhicules qui éjectent une bonne dizaine de policiers et tout d’un coup, les cris, les invectives l’autombiliste est fouillé, on fait descendre sa compagne qui était à l’arrière de la voiure, sans doute avec un enfant, bref c’est le bordel, les forces du désordre sont dans la place.
Ce serait tellement mieux sans eux.