• 16 polices historiques en licence libre, par l’ANRT Nancy

    Gotico-Antiqua, Proto-Romain, Hybride. Caractères du XVe siècle entre gothique et romain.
    http://gotico-antiqua.anrt-nancy.fr

    Le colloque sur deux jours et l’exposition Gotico-Antiqua, Proto-Romain, Hybride. Caractères du XVe siècle entre gothique et romain sont fondés sur un programme de recherche en cours à l’Atelier national de recherche typographique (ANRT) qui examine la période historique de 1459-1482. Le colloque a pour objectif de réunir des chercheurs dans le domaine de la typographie, de la paléographie et de l’histoire du livre, en mettant l’accent sur les caractères et les formes de lettres. Cette période relativement peu étudiée – après Gutenberg et avant la stabilisation du modèle de Jenson – s’étend des premières traces de tendances humanistiques aux romains ‹purs›, en passant par de nombreux cas de dessins incertains, hybridations volontaires et formes proto ou archaïques du romain. En 1459 à Mayence, Johann Fust et Peter Schöffer ont imprimé le Rationale Divinorum Officiorum de Guillaume Durand, utilisant un caractère typographique (connu aujourd’hui en tant que ‹Durandus›) qui ne ressemblait à aucun autre caractère antérieur. De là, nous pouvons suivre une grande variété de développements, en partie relative aux voyages des premiers imprimeurs de la région du Rhin vers l’Italie et la France. Par extension, nous nous intéressons également au mouvement des presses privées initié par William Morris et Emery Walker à la fin du XIXe siècle en Angleterre. Ce mouvement a redonné vie à certains de ces caractères avant qu’ils ne retombent dans l’oubli.

    À télécharger ici :
    https://github.com/anrt-type/GoticoAntiqua

    #polices #fontes #typographie #Histoire #gothique

  • La typographie du mal _ Stéphane Baillargeon - 16 Aout 2018 - Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/societe/534580/la-typo-gothique-n-a-pas-reussi-sa-redemption-apres-1945

    Les polices de caractères ont souvent une histoire étonnante dans laquelle s’entremêlent enjeux graphiques, économiques et sociopolitiques. Dernier texte d’une série estivale consacrée au sujet.

    Le traitement de texte Word, de très, très loin le plus populaire du monde, propose des dizaines de polices de caractères — le Brunel Poster, le Tahoma, le Verdana et l’Optima —, mais pas le gothique, qui ne fait pas partie du lot de base. Normal. Qui en voudrait ? Qui s’en servirait ? Ce que les Anglais appellent la « black letter » et les Allemands, l’écriture brisée ou fracturée (Gebrochene Schrift ou Frakturschrift) a pratiquement disparu de l’usage courant.

    La typo caractéristique, avec ses arcs rompus, ne survit que dans les logos d’anciennes compagnies (Seagram) et de très vieux journaux (The New York Times), sur les pochettes de disque de groupes de musique métal et les écussons de clubs de méchants motards.

    C’est un peu beaucoup la faute aux nazis. Le gothique est sorti exsangue de la Seconde Guerre mondiale, mais pas exactement pour les raisons que l’on pourrait croire. Les virages abrupts ne manquent pas avec cette manière d’écrire…

    Antiqua-Fraktur
    En Allemagne, les caractères de l’écriture fracturée (la Fraktur en allemand) ont été en concurrence avec l’écriture dite latine ou antique (l’Antiqua) bien avant 1933. L’opposition reposait sur des fondements politico-idéologiques multicentenaires.

    Sur son passionnant site http://j.poitou.free.fr/pro/html/ltn/gothique-a.html consacré aux langages, aux écritures et aux typographies, le professeur d’études germaniques Jacques Poitou rappelle que Luther exigeait les lettres gothiques pour sa traduction en allemand de la bible, laissant les formes latines aux textes en latin. Gutenberg a donc imprimé en Textura http://www.gutenbergdigital.de/bibel.html# (une variante gothique du XIVe siècle) ses premiers exemplaires du Livre.

    Au contraire, les frères Grimm, pourtant folkloristes à souhait, n’avaient que de mauvais mots pour cette typographie dite nationale. Ils la trouvaient « informe et laide », « dégénérée et sans goût ».

    Les Allemands parlent de la Schriftenstreit ou de l’Antiqua-Fraktur-Streit. Cette querelle (Streit) s’est amplifiée après l’unification de l’Allemagne à la fin du XIXe siècle.

    Pour les nationalistes, l’Antiqua « vide et creuse » symbolisait tout ce qui était étranger. La « profondeur » de la Fraktur devenait une spécificité nationale. Otto von Bismarck aurait refusé un livre qui n’était pas publié en gothique.

    Au contraire, une société pour l’ancienne écriture (Verein für Altschrift) a tenté à partir de 1885 de favoriser dans l’empire allemand l’expansion de l’écriture latine dominante dans le monde depuis la Renaissance. L’ancienne manière était à l’évidence la plus moderne. Le Reichtag a voté contre cette proposition en 1911.

    Une révolution culturelle
    Les nazis ont plongé dans la controverse politicotypographique. Dans un essai récent intitulé La révolution culturelle nazie (Gallimard), l’historien Johann Chapoutot expose la cohérence intellectuelle et rationnelle du projet hitlérien. Cette révolution conservatrice préconise un retour aux origines en s’appuyant sur les notions de la race, du sang et de la terre.

    Dans cette conception du monde, la communauté prime l’individu et la lutte pour la préservation du peuple germanique se fait en préservant les traits intrinsèques fantasmés tout en combattant à mort les supposées menaces extérieures biologiques, intellectuelles ou culturelles. Tous les éléments de la vie passent au tamis sombre, de l’histoire à la géographie, de l’art à l’éthique. Le professeur Chapoutot cite le juriste nazi Hans Frank qui modifie l’impératif catégorique universel de Kant avec cette formule : « Agis de telle sorte que le Führer, s’il prenait connaissance de ton acte, l’approuverait. »

    L’écriture est donc aussi enrôlée dans la révolution culturelle. Le gothique est célébré comme distinction graphique du peuple aryen. Les SS en pincent aussi pour l’alphabet runique. L’État militaire et totalitaire a trouvé sa police. Un décret de 1934 interdit aux éditeurs juifs d’utiliser la Fraktur. Le nombre d’ouvrages en allemand imprimés dans cette fonte passe de 5 % avant 1933 à près de 50 % en 1935. Mein Kampf, livre programmatique du Führer, est publié avec les caractères fracturés.

    Cette position change radicalement après le début de la Seconde Guerre mondiale. Les nazis se rendent à l’évidence que le reste de l’Europe utilise l’Antiqua. La propagande doit donc délaisser la Fraktur pour rejoindre les peuples conquis, habitués aux styles latins depuis des siècles.

    Dès mars 1940, Berlin décide que les publications préparées pour le Reich doivent se faire dans l’antique manière. Le 3 janvier 1941, la chancellerie publie un décret décrivant le gothique comme une « écriture juive », une de ses versions datant du Moyen Âge, la Schwabacher.

    Le 10 janvier, un communiqué de presse explique ainsi la décision : « Un peuple qui a l’ambition d’être une puissance mondiale doit avoir une écriture qui permette à tous les peuples d’étudier la langue allemande, sans qu’une prétendue écriture nationale les en empêche. »

    Folklorique
    Le pouvoir interdit aussi aux écoles d’enseigner la Sütterlin, une forme cursive dérivée de la Fraktur. Cette calligraphie inventée en Prusse en 1915 est remplacée par la Normalschrift, en fait la cursive latine qu’apprennent encore les écoliers allemands, comme tous les Européens.

    Dans les faits, le virage idéologico-typographique n’empêche pas le gothique de continuer une partie de sa vie enténébrée dans le IIIe Reich, bien qu’à moindre échelle. Der Stürmer, torchon antisémite de Julius Streicher, condamné du procès de Nuremberg, est publié avec les fontes cassantes jusqu’à son dernier exemplaire en 1945. D’autres journaux, comme le Berliner Morgenpost, mélangent les deux caractères : les titres en Fraktur et les sous-titres en Antiqua.

    L’Allemagne conquise va poursuivre un temps dans cette situation de « double écriture ». Dans les zones occupées, les consignes alliées s’affichent en style latin tandis que le nom des rues demeure en gothique. À la longue, la Fraktur a toutefois pris un sens folklorique, par exemple en publicité pour exprimer une idée de tradition. Une seule lettre a réussi son transfert d’une manière à l’autre, le eszett (ß), équivalent d’un double S.

    Pour le reste, la vieille police quasi millénaire ne s’est pas remise de l’association ambiguë avec le régime totalitaire. Dans l’imaginaire occidental, le gothique est en partie devenu la typographie du mal…

    _ D’une écriture à l’autre
    Le théologien Alcuin (mort en 804) encouragea la copie de nombreux manuscrits en utilisant une nouvelle écriture cursive ronde et régulière, la minuscule Caroline (nommée en l’honneur de l’empereur Charlemagne), qui s’imposa vite dans toute l’Europe. L’écriture gothique et ses tracés anguleux entrent en concurrence à partir du tournant de l’an 1000. Elle imite, ou en tout cas rappelle, l’arc brisé en architecture et devient l’écriture moyenâgeuse par excellence. Plusieurs manières gothiques se succèdent : primitive (jusqu’au XIIIe siècle) ; textura (XIIIe et XIVe siècles) ; rotunda (XIVe et XVe) ; bâtarde ou Schwabacher (XVe siècle) ; puis Fraktur (XVIe), qui va finir par désigner tous les gothiques allemands par opposition aux écritures latines (ou Antiqua). En langue allemande, tous ces styles sont des écritures brisées (Gebrochen Schriften), tandis que seule la textura est désignée comme « Gothische Schrift ».

    #Imprimerie #Police de #Caractère #Gothique #Histoire #livre #médias #littérature #art #typographique #typographie #mise_en_page #Lay_out #Allemagne

  • En #Catalogne, la perte d’un trésor #Gothique fait enrager les #indépendantistes
    https://www.mediapart.fr/journal/international/111217/en-catalogne-la-perte-d-un-tresor-gothique-fait-enrager-les-independantist

    Désormais sous tutelle de Madrid, la Catalogne a été forcée de rendre, lundi 11 décembre, 44 œuvres religieuses de l’époque gothique à la région voisine de l’Aragon. À dix jours d’élections régionales tendues, des indépendantistes de tous bords sont montés au créneau pour dénoncer une « spoliation » et une « humiliation ».

    #International #Culture-Idées #Carles_Puigdemont #Espagne #patrimoine

  • Nous avons toujours vécu au château de Shirley Jackson
    Nouvelle traduction de Jean-Paul Gratias chez Rivages/Noir.


    Une des claques de mon adolescence (dans la version traduite par Irène De Cambeur & Françoise Maleval avec la couverture de #Slocombe). Entre le thriller et le fantastique. Toujours aussi magique et doucement flippant.

    #livre #thriller #gothique

  • INTERNET GOTHIC in Doug Rickard’s ‘N.A.’ | AMERICAN SUBURB X
    http://www.americansuburbx.com/2015/01/doug-rickard-n-a.html

    Horrorcore, a sort of contemporary American gothic, with all the inherent inversion of values.

    INTERNET GOTHIC and Transcendentalism in the Age of Mechanical Reproduction

    By Owen Campbell, ASX, January 2015

    In the preface of National Anthem Doug Rickard quotes Walt Whitman; in the coda he quotes Woodie Guthrie. Following the preface, an introductory text written by Annie Gårlid, remixes the lyrics of cell-phone rap videos from YouTube. Written in white letters on a black background and arranged in stanzas over two pages, the lyrics detail guns, gold teeth, bones and haunted houses. With verbal reference, the introduction makes explicit what the images that follow can only suggest, spectral aura of blighted America.


    What follows Gårlid’s verse is a combination of the street photography of Robert Frank and Gary Winogrand, who travelled the country to create a portrait of a lonely, harsh land with the rephotography and appropriation of Richard Prince. Rickard, though, travels the country without leaving his house. His earlier work, A New American Picture, is a collection of rephotography taken from Google Street View images of American cities like Memphis, Detroit, Fresno, New Orleans and the Bronx.

    Abandoned is the word typically deployed to describe these parts of America, yet the first premise of National Anthem is that the places shown are not, in fact, abandoned; they’re merely populated by people without agency, castaways from the middle and upper-class projects of narrative self-representation. The self-representations of the disenfranchised are scattered across mediums with low-publicity and low-barriers to entry, like YouTube, where they exist with a minimum of cross-reference and dialogue, connected by the whims of the algorithms that create the links between them. Rickard takes stills from YouTube, freezes them and rephotographs them. The result is remarkable, atmospheric street photography for the era where everything has already been photographed and selection rivals original documentation.


    Site du photographe : http://www.dougrickard.com

    #usa #photographie #gothique #horreur #rap #video #reproduction

  • Julien Priez te fait une démonstration #typographique de #gothique : Lundicalli - Blackletter
    http://fontyou.com/blog/lundicalli-blackletter

    With its historical and cultural formal connotations, blackletter is a very interesting graphic land to explore. It offers a lot of experimentations.

    This article will try to give some keys to play with blackletter and calligraphy through four exercises.

    Basics in the first, exaggerate its modularity faculties in the second, modify its height in a third time and find a way to simplify uppercase structure at the end.

    Et la vidéo, tu vas pleurer d’admiration :
    https://www.youtube.com/watch?v=d95bAayFdfY

    (Ancien étudiant de #dsaa_ct.)