person:lewis mumford

  • "L’homme posthistorique" par Lewis Mumford ( 1956 )
    http://enuncombatdouteux.blogspot.com/2016/08/lhomme-posthistorique-par-lewis-mumford.html

    Nous sommes donc fondés à dire de l’homme posthistorique, se condamnant lui-même et condamnant tout ce qui l’entoure à la destruction, ce que le capitaine Achab du prophétique Moby Dick de Melville s’avoue dans un éclair de lucidité :

    « Tous mes moyens sont sains, normaux ; mes mobiles et mon but sont fous ».

    L’expression « homme posthistorique » a été forgée par M. Roderick Seidenberg dans un livre lucide publié sous ce titre. Réduite à ses grandes lignes, sa thèse est que la vie instinctive de l’homme, primordiale tout au long de son passé animal, a perdu du terrain au cours de l’histoire, tandis que son intelligence consciente prenait de plus en plus fermement le contrôle d’une activité après l’autre. Ainsi la vie organique elle-même est passée au second plan, au profit de ce que l’intelligence permet de comprendre et d’utiliser, c’est-à-dire le processus causal, dans lequel les acteurs humains se voient conférer le même statut que les moyens non humains.

    En se détachant de l’instinctif, de l’intentionnel et de l’organique, et en s’attachant au causal et au mécanique, l’intelligence a pu contrôler plus efficacement toutes les activités : aujourd’hui, elle ne cesse d’étendre ses conquêtes du domaine des activités « matérielles » à celles qui sont biologiques et sociales ; et tout ce qui dans la nature de l’homme ne se soumettra pas de bon gré à l’intelligence sera, avec le temps, écrasé ou éradiqué.

  • " Les fous gouvernent nos affaires " par Lewis Mumford ( 1946 )
    http://enuncombatdouteux.blogspot.com/2012/12/les-fous-gouvernent-nos-affaires-par.html

    Les fous gouvernent nos affaires au nom de l’ordre et de la sécurité. Les fous « en chef » se réclament du titre de général, d’amiral, de sénateur, de savant, d’administrateur, de secrétaire d’État ou même de président. Et le symptôme fatal de leur folie est celui-ci : ils ont mené à bien une série d’actes qui, éventuellement, entraîneront la destruction de l’humanité, avec la solennelle conviction qu’ils sont des êtres normaux et responsables, vivant sainement et poursuivant des buts raisonnables et justifiés.

    Personne n’a-t-il levé la main pour stopper les fous ? Si – ici et là, venant des égouts et des toits, jetés dans une boîte aux lettres, glissés sous une porte par une main silencieuse, parviennent des bribes de message adressés à nous tous. Ces messages ont été écrits par les plus fous d’entre eux, par ceux qui ont inventé cette machine super-infernale. Ces hommes, que les derniers soubresauts de la démence ont rendus sains d’esprit. [...]

    Les fous dirigeants n’osent pas nous laisser lire en entier le message des emprisonnés, de peur que nous retrouvions notre lucidité. Le président, les généraux, les amiraux, les administrateurs craignent que leur propre folie devienne trop évidente si les mots éparpillés que nous envoient les éveillés étaient rassemblés pour former une phrase intelligible. ( ... )

  • LES METROPOLES BARBARES (Débat organisé par Hors-Sol) ce 7 novembre 2018 au Polder, dès 19h - Guillaume FABUREL & l’association P.A.R.C
    https://lille.demosphere.net/rv/6341

    LES METROPOLES BARBARES
    Démondialiser la ville, désurbaniser la terre

    Hors-Sol invite Guillaume FABUREL, géographe et auteur de Les métropoles barbares, démondialiser la ville, désurbaniser la terre (le passager clandestin, 2018), ainsi que les membres de l’association P.A.R.C. en lutte contre la bétonisation de la friche Saint-Sauveur, pour une soirée de critique de l’urbanisme contemporain et de sa traduction métropolitaine (cf. tract ci-joint).

    Les éditions La Contre Allée seront également parmi nous avec une sélection de ressources sur l’urbanisme et d’ouvrages du passager clandestin.

    Ce 7 novembre 2018 au Polder, dès 19h.
    C’est au POLDER - le café des initiatives citoyennes et solidaires -
    250, rue Roger Salengro 59260 HELLEMMES -
    Métro : Square Flandres
    Tel:03 66 97 13 67

    https://lille.demosphere.net/files/docs/f-d2f2240b01-empty-filename.pdf

    LES METROPOLES BARBARES
    Démondialiser la ville, désurbaniser la terre
    Une victoire contre la densification urbaine, comme celle de Saint- Sauveur, est une première à Lille, si ce n’est en France. Balayer le vieux monde industriel et le nouveau monde technologique oblige à formuler une critique radicale des formes urbaines qui les sou- tiennent. La revue Hors-Sol – qui a contribué à cette victoire via l’A.S.P.I. (Association pour la Suppression des Pollutions Indus- trielles) – vous invite à une soirée de critique de l’urbanisme contemporain et de sa traduction métropolitaine.

    Capitales du cancer, du suicide, de l’obésité, du chômage, des Miss France et du vote Front National, Lille et la région Hauts de France poursuivent leur engagement dans une course à « l’attractivité » des sièges sociaux et des activités à haute valeur ajoutée : de Bois Blancs à Fives-Cail et de Lille sud à Euralille 3000. Lille est la deuxième ville la plus polluée de France et l’une des villes au ratio de m2 d’espaces verts par habitants le plus faible. Embouteillages, pollutions de l’air et des eaux, prédation des matières premières, le modèle urbain re- lève d’une totale irrationalité écologique. L’urbain ne recouvre que 2% de la surface terrestre, mais rejette 80% des gaz à effet de serre. Pourtant, il reste le modèle hégémonique d’organisation de l’espace. Partout, les mégapoles explosent. D’ici vingt ans, les deux tiers de l’humanité survivront dans des métropoles barbares.

    Hors-sol souhaite reprendre le fil de la critique radicale de ce qu’on appelle désormais « l’urbain » - à défaut de ville. Critique délaissée depuis les années 1970 pour un « Droit à la ville » qui ne saurait, et n’a jamais su, représenter une réponse aux enjeux économiques, dé- mocratiques et environnementaux actuels. Voilà un siècle déjà que Lewis Mumford dénonçait cette « mégalopole mécanisée, standardisée et parfaitement déshumanisée » qu’on ne veut ni ne peut se réapproprier.

    Pour en causer, nous avons invité Guillaume FABUREL, *géo- graphe et auteur de Les métropoles barbares, démondialiser la ville, désur- baniser la terre (le passager clandestin, 2018), ainsi que les membres de l’association P.A.R.C. en lutte contre la bétonisation de la friche Saint-Sauveur. La Contre Allée tiendra pour l’occasion une table avec des livres de son catalogue et de celui du passager clandestin. *

  • Le neurocapitalisme et la nouvelle servitude volontaire
    https://aoc.media/analyse/2018/10/17/neurocapitalisme-nouvelle-servitude-volontaire

    Le capitalisme contemporain n’exploite plus les travailleurs mais leurs émotions : on est entré dans le neurocapitalisme. Nouveaux instruments de la servitude volontaire, les technologies de l’information se font toujours plus addictives et socialement indispensables. Nos vies privées sont ainsi monétisées et c’est notre commune humanité qui s’en trouve menacée.

    Par Giorgio Griziotti

    Le neurocapitalisme est la phase biocognitive de la valorisation : la connexion entre esprit, corps, appareils et réseaux semble inextricableet détermine l’omniprésence envahissante de la médiation technologique.Le sujet, ses désirs, son potentiel, sont entièrement « mis en valeur »dans la dimension d’hyperconnexion mondiale où toute l’humanité, des savanesà la métropole, est maintenant, à des degrés divers, complètement immergée. —Giovanni Iozzoli

    De nombreux textes, études et analyses sur le rôle des réseaux informatiques et des médias numériques soutiennent que le développement du capitalisme contemporain serait le résultat d’une ou plusieurs découvertes technoscientifiques plutôt que celui des conditions matérielles et politiques déjà formées au sein du capitalisme industriel. Cette hypothèse pose ainsi une discontinuité entre les différentes formes du capitalisme.

    La Ford T et Linux, deux objets techniques universellement connus, peuvent ainsi être présentés comme les symboles des deux ères du capitalisme contemporain : l’ère industrielle et l’actuelle, que certains économistes appellent cognitive [1] car elle met au centre de la production l’exploitation de la connaissance. Partir de ces deux objets représentatifs permet de rendre plus clairs, même pour les non-initiés, les chemins et passages qui ont guidé la naissance de réalités comme le logiciel libre, ou qui ont facilité la diffusion si rapide de la téléphonie mobile, une des technologies qui a le plus influencé les changements de subjectivité.

    Le biohypermédia : ce que le numérique fait au cerveau humain et vice-versa

    Le pas suivant dans cette approche nous conduit au concept de « biohypermédia » comme dimension actuelle de la médiation technologique qui nous enveloppe. Les réseaux et les technologies connectées et portables, incluant l’internet des objets, nous soumettent à une perception multi-sensorielle dans laquelle espaces réel et virtuel se confondent, étendant et amplifiant les stimuli émotionnels. Le biohypermédia est alors « le cadre dans lequel le corps, dans son intégralité, se connecte aux dispositifs de réseau de façon si intime qu’ils entrent dans une symbiose dans laquelle se produisent des modifications et des simulations réciproques » (Neurocapitalisme, p. 132).

    Le concept de biohypermedia se construit dans un moment qui voit émerger la déconstruction de l’anthropocentrisme, l’écologie politique, la bioéconomie, la société de contrôle, la subsomption vitale, et le general intellect. Il s’agit aussi bien d’une nouvelle frontière du capitalisme, qui, de cognitif, devient biocognitif, qu’un instrument heuristique de lecture des transformations anthropologiques : « la pression principale de la séduction numérique est, en réalité, neuronale dans la mesure où elle met au premier plan l’interpénétration de la conscience humaine avec le réseau électronique global. Les technologies actuelles de l’information et des communications extériorisent et dupliquent électroniquement le système nerveux humain » (Rosi Braidotti, The Posthuman, Polity Press, 2013, p. 97).

    Conséquence de cette interpénétration, les affects et les sentiments sont également impliqués dans ce continuum entre vivant et machine. Le jeu d’influence exercé par le neurocapitalisme dans le biohypermedia avec les techniques du marketing sensoriel ou celui de « l’expérience client » se concentre alors sur les émotions. Les grandes lignes directrices de ces méthodologies de manipulation neuronale imposent de saturer le quotidien du type d’émotions qui favorisent la consommation, la superficialité, la faiblesse des liens et tentent d’empêcher leur cristallisation dans des sentiments accomplis.

    « La marchandisation, la gamification et la désensibilisation de la réalité nous poussent vers l’état d’organismes simples, capables de se comporter sans processus mentaux ; des émotions mais pas des sentiments » (Neurocapitalisme, p. 167). Il est désormais scientifiquement établi que la rationalité du comportement fait défaut chez les personnes qui ne peuvent pas ressentir pleinement les émotions et les sentiments (Antonio Damasio, L’erreur de Descartes : la raison des émotions, 1995). Des questions troublantes se posent alors sur notre société, dans laquelle ils sont si fortement et continuellement influencés, manipulés et provoqués dans une perspective obsédante de rationalité financière, de méritocratie.

    La servitude volontaire, aubaine du neurocapitalisme

    En l’espace de deux générations une profonde mutation anthropologique a eu lieu, et les liens des appartenances (ouvrières, prolétariennes, locales et de nombreuses autres catégories), qui avaient caractérisé le capitalisme industriel, ont lâché, nous mettant face au grand large où tout est possible. Y a-t-il des chemins et des processus réels et existants, où le commun et la coopération diffuse pourraient retrouver leur autonomie ? Nous voyons émerger une société des traversées qui semble constituée par des nomadismes existentiels, des dérives, des refus d’appartenance qui dessinent le profil d’individus sans port d’attache, vivant dans la sphère biohypermédiatique, leurs sens perpétuellement saturés, dans un espace constamment redéfini par des algorithmes et des automatismes conçus pour classer et valoriser des milliards de singularités et leurs pratiques. Tel le système de crédit social (SCS) mis en place par le pouvoir chinois et qui rappelle Black Mirror ou 1984. Le SCS est un exemple extrême d’un neurocapitalisme (d’État) basé à la fois sur l’assujettissement social et l’asservissement machinique induit par des algorithmes de classement social.

    Mais en Occident la situation n’est pas forcément très différente : Facebook (FB) est un bon exemple du devenir-machine, avec sa capacité de transformer deux milliards d’« amis » en servo-éléments d’une mégamachine mumfordienne [2]. Un endroit où « on travaille et on produit toujours dans et par un agencement collectif. Mais le collectif ne comprend pas que des individus et des éléments de subjectivité humaine. Il inclut aussi des “objets”, des machines, des protocoles, des sémiotiques humaines et non humaines, des affects, des rapports micro–sociaux, pré-individuels et supra-individuels, etc. » (Maurizio Lazzarato, Signs and Machines : Capitalism and the Production of Subjectivity, Semiotexte,2014, p. 29).

    Qui peut nier que FB soit un territoire global de stimulations comportementales, émotionnelles, affectives et neurales qui construit des processus de symbiose entre objet technique et corps humain ? Les jeux vidéo s’inscrivent dans la même dynamique et ont en commun avec FB une auto-adhésion généralisée. Cependant, il existe des différences substantielles et notamment la quasi-obligation des jeunes générations de rejoindre FB en tant que lieu de coopération et de travail, sous peine d’exclusion productive et sociale. De plus aucun des éditeurs des jeux vidéo ne peut prétendre avoir l’influence de Zuckerberg.

    Il y a cinq siècles, La Boétie dénonçait la « servitude volontaire » envers le « tyran » dans un monde où les sujets de cette servitude étaient les courtisans et les couches intermédiaires du pouvoir. La « servitude volontaire » promue par Facebook obéit et amplifie les règles dominantes de la subjectivité.

    Faire ensemble et défaire le neurocapitalisme

    Les mouvements actuels, à la différence de ceux des années soixante-dix ou quatre-vingt, semblent donner la priorité à l’action et au « faire », et cela est aussi une conséquence logique des dynamiques de la traversée, évoquée auparavant. Le « faire » est directement politique et la conviction est très répandue que dans toute entreprise, de l’expression artistique à la recherche de revenus, il est possible de s’exprimer politiquement. D’autre part, les relations au sein de ces mouvements ont développé un morphisme de la structure d’internet, au sens où les entités et les initiatives autonomes qui le constituent sont reliées d’une manière souple et souvent éphémère et constituent un « réseau de réseaux » d’instances de type divers.

    Ce même « faire », en se déployant sur le territoire, est capable d’inventer le futur dans un remixage des objets techniques et des savoirs de la nature globale. Il peut alors fonctionner comme le moyen d’accès privilégié à une reformulation de l’écologie-monde, selon la définition de Jason Moore (Anthropocene or Capitalocene ? 2016), dans la continuité de Gorz et Guattari. « Faire » réinvente les formes de coopération autonome à partir même des résultats les plus avancés de la technologie, pour les soustraire à la domination de l’idéologie néolibérale et au contrôle financier.

    On reproche souvent à ces pratiques sociales et économiques répandues et virales un manque de stratégie politique. Sauf que c’est précisément dans ce manque que réside peut-être une force souterraine. Dans les modestes déploiements d’un large éventail de possibilités, parfois contradictoires entre elles, mais capables de mettre en jeu des tentatives, des hésitations, des peurs ou des petites stratégies pour essayer de recréer cet humus qui peut faire fermenter une nouvelle possibilité (pas une sortie, car en réalité ne sort jamais de rien). Résister à l’entropie, la défaite ultime de notre aventure en tant qu’humain, telle est la question véritablement en jeu dans les tentatives d’affronter le neurocapitalisme.

    –—

    [1] Voir par exemple Carlo Vercellone, « La Thèse du capitalisme cognitif : une mise en perspective historique et théorique », 2009. https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00401880/document

    [2] Lewis Mumford, Le Mythe de la machine, Fayard (2 volumes). Mumford a introduit en 1967 le concept de mégamachine en tant que complexe social et technologique qui modélise de grandes organisations et des projets où les humains deviennent des pièces interchangeables ou des servo-unités.

    Giorgio Griziotti a récemment publié
    Neurocapitalisme. Pouvoirs numériques et multitudes, C&F Éditions, 2018
    https://cfeditions.com/neurocapitalisme

    #neurocapitalisme #production_immatérielle #postfordisme

  • Dépossession, gigantisme et irresponsabilités renouvelables (par Nicolas Casaux) – Le Partage
    http://partage-le.com/2018/02/depossession-gigantisme-et-irresponsabilites-renouvelables-par-nicolas-c

    C’était attendu parce que les énergies dites « renouvelables » s’inscrivent dans la même société de l’irresponsabilité totale que tout le reste. Personne, ou presque, ne sait de quoi, comment, où et par qui les panneaux solaires et les éoliennes sont fabriqués (quelques vagues idées circulent qui n’apprennent strictement rien). Mais encore une fois, ce qui devrait être évident, c’est que les panneaux solaires et les éoliennes sont des produits de la modernité antidémocratique et de son esclavage salarial, au même titre que les télévisions, les voitures, les smartphones, etc., bref, au même titre que tout ce qui constitue la civilisation industrielle. Et il ne peut en être autrement. En tant que hautes technologies, leur fabrication requiert une organisation sociale de masse, une mégamachine inhumaine (dans le sens de qui n’est pas à la mesure de ce qu’un être humain peut supporter), antidémocratique, ou « autoritaire », pour reprendre l’expression que Lewis Mumford emploie dans son discours intitulé « techniques autoritaires et techniques démocratiques[10] ».

    #mondialisation #démocratie

  • Déconstruire la métropole (...et débrancher la « smart city » !)
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=917

    En marge de la Biennale des Villes en transition organisée par la Ville de Grenoble (9-12 mars 2017), nous vous invitons à discuter de deux transformations actuelles de nos villes : la métropolisation et la smart city. La métropolisation est un phénomène de concentration des hommes et des ressources, amplifié et renforcé par la mondialisation financière. Au cours des 30 dernières années, les villes-centres ont accru leur emprise sur les campagnes au point d’absorber celles-ci. La métropole a également développé la fonction de l’enseignement supérieur, pour la formation de ses classes dirigeantes. Les entreprises sont les premières à en bénéficier grâce aux infrastructures, aux subventions, au bassin d’emploi et à la réserve de consommateurs mis à disposition par les pouvoirs publics. Les métropoles sont (...)

    #Nécrotechnologies
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/me_tropole_smartcity.pdf

  • Lisez Ellul ! Lisez Charbonneau !
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=904

    Voici une introduction de Jean Bernard-Maugiron aux deux fondateurs de la critique radicale des technologies, Jacques Ellul et Bernard Charbonneau. Ce texte est également lisible sur le site de la Grande mue, consacré à Bernard Charbonneau (ici) et en version papier (voir conditions ci-dessous). C’était dans les années Trente, bien avant Jaime Semprun et René Riesel, avant André Gorz , Ivan Illich, Herbert Marcuse, avant même Günther Anders et Hannah Arendt, Bernanos et Orwell, Simone Weil et Saint Exupéry ; c’était en même temps ou à peu près que Giono et Lewis Mumford ; c’était deux jeunes gens de province qui, depuis leur bourgeoise ville de Bordeaux, s’étaient mis en tête de comprendre leur monde. C’est-à-dire l’Etat et la technique dont la fusion constituait à leurs yeux le fait majeur de (...)

    « http://lagrandemue.wordpress.com » #Documents
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/bcje_toile.pdf

  • Parution de « Libérons-nous du travail », le manifeste du Comité érotique révolutionnaire (éditions Divergences)
    http://www.palim-psao.fr/2016/12/parution-de-liberons-nous-du-travail-le-manifeste-du-comite-erotique-revo

    Lors du printemps dernier, le mouvement social contre la loi El Khomri a soulevé nombre de débats sur la notion du travail, ainsi que de sa critique la plus radicale. Mais qu’est que le travail dans notre société ? Quel est son rôle et surtout comment permet-il au capitalisme de se maintenir ? Le comité érotique révolutionnaire propose une ébauche de réponse, rédigé dans un style accessible et précis, nous vous conseillons vivement de vous le procurer !

    Libérons-nous du travail ne sera disponible en librairie qu’au mois d’avril 2017. En attendant, nous faisons une première diffusion dans les milieux militants. Il sera présent dans les prochains jours dans un certain nombre de lieux (librairies militantes, espaces occupés...) un peu partout en France. On publiera dans peu de temps une liste des lieux où se le procurer. Il est aussi possible de nous faire des commandes groupées du livre (5 exemplaires ou plus) soit via cette page soit sur le mail : editions.divergences@laposte.net

    #livre #travail #critique_du_travail #critique_de_la_valeur #wertkritik #Comité_érotique_révolutionnaire

    • Et alors on vie comment après ? Il ne faut pas rêver l’homme/femme a besoin d’une activité utile au delà du fait qu’il doit gagner sa vie ! Il/elle peux aimer son métier, sa vie même si il n’a pas vraiment choisi cela au départ, et que proposez vous à la place ?. C’est bien beau ces gens "soit disant « anarchistes » ou autre qui nous propose un « salaire minimum a vie » (RSA est déjà un salaire minimum a vie), tout comme les politiciens d’ailleurs qui voudraient bien voir vivre le peuple vivre avec « trois francs six sous ». Le travail en lui même n’est pas le problème, mais ce sont ceux qui dominent décideurs patrons, banquiers qui peuvent décider de votre vie avec « l’ esclavage dans le travail ». Ils décident de dévaluer le travail en salaire, les diplômes obtenus n’ayant plus la cote Non nous sommes fait pour travailler (ou avoir son jardin, ces bêtes) et être rémunérer en fonction de nos qualités, dureté du travail, je ne comprends pas du tout cette notion de « vie sans travail » si ce n’est que c’est une création contre le salariat déjà mis a mal par ces mêmes décideurs politiques.

    • Le travail est une spécificité du mode de vie capitaliste, aucun rapport avec le fait d’avoir une ou plusieurs activités, et donc sa critique n’a aucun rapport avec l’apologie de la paresse (même si c’est bien aussi dans une certaine mesure).

      Tu devrais prendre un peu de temps pour parcourir Palim Psao, il y a quantité d’articles (plus ou moins complexes ou vulgarisés suivant les cas) qui expliquent cette distinction (mais aussi un certain nombre de conversations ici sur seenthis en suivant les tags critique de la valeur, wertkritik, critique du travail…).

      La critique de quelques « grands méchants », et la mise en valeur du salariat est une critique du point de vue du Travail, qui aménage les choses, qui ne changent rien au mode de vie globale, au productivisme. Au mieux ça fait un capitalisme d’État ou un capitalisme « autogéré ».

      Si tu préfères l’audio à la lecture il y a cette vulgarisation pas mal du tout :
      https://seenthis.net/messages/506283

    • Ok je vais tenter d’y voir clair, car je crains que certains profitent de ce salaire minimum a vie pour renforcer le NAIRU ou créer des bantoustan de « travailleurs » ou esclaves modernes corvéables à merci .....

    • L’abolition de la valeur, écrit Moishe Postone, Temps, travail et domination sociale ne permettrait pas seulement de se délivrer de l’astreinte à la production pour la production, de donner au travail une structure différente et d’instaurer « une relation nouvelle du travail aux autres domaines de la vie » ; elle permettrait aussi d’acquérir « un plus haut degré de maîtrise, par les hommes [et les femmes] de leurs propres vies et une relation à l’environnement naturel plus consciente et maîtrisée »...
      L’écologie politique permet donc de mener une critique radicale de la richesse, des besoins et du travail, et de renouveler ainsi ce qu’il y a lieu d’entendre par « valeur d’usage »...
      On parvient ainsi à une conception anticonsumériste et antiproductiviste, où la technologie et les « forces productives » sont au centre de la critique.

      Fabrice Flipo : Moishe Postone, un marxisme antiproductiviste
      Radicalité 20 penseurs vraiment critiques Edition L’échappée

      Fabrice Flipo est maître de conférence en philosophie , contributeur régulier à la Revue du MAUSS et à Contre-Temps , auteur notamment de La décroissance : dix questions pour comprendre et débattre
      @rastapopoulos @aude_v @elihanah @vanderling

    • merci @marielle je vais me pencher un peu plus sur
      #Moishe_Postone ( d’autant plus que j’ai ce bouquin de l’échappée ) voici 2 liens de Contretemps à propos de
      Temps, travail, domination sociale… et destruction écologique. Retour sur Moishe Postone.
      http://www.contretemps.eu/postone-capital-nature
      http://www.contretemps.eu/lactualite-theorie-valeur-marx-propos-moishe-postone-temps-travail-domin
      à propos de Radicalité, 20 penseurs vraiment critiques selon les #éditions_l'échappée

      La liste ressemble un peu à un inventaire à la Prévert : Gunther Anders, Zygmunt Bauman, Cornelius Castoriadis, Bernard Charbonneau, Dany-Robert Dufour, Jacques Ellul, Ivan Illich, Christopher Lasch, Herbert Marcuse, Michela Marzano (députée du Parti démocrate italien !!!), Jean-Claude Michéa, Lewis Mumford, Georges Orwell, François Partant, Pier Paolo Pasolini, Moishe Postone, Richard Sennet, Lucien Sfez, Vandana Shiva, Simone Weil. Si l’on veut absolument trouver un point commun (très schématique) entre la majorité de ces intellectuels, ce serait leur sympathie pour l’écologie et leur critique de la société industrielle et de la technocratie – ce qui n’entraîne pas forcément une critique des fondements réels du capitalisme ni la volonté de s’y attaquer de façon « radicale »... On notera aussi que :

      – la majorité de ces auteurs sont des philosophes (discipline où l’on peut affirmer beaucoup de choses sans avoir à s’appuyer sur l’histoire et la politique concrètes) ;

      – quatre d’entre eux (Ellul, Charbonneau, Illich et Lasch) appartiennent à une mouvance chrétienne généralement modérée sur le plan politique. Ellul fut à la fois un théologien protestant et l’animateur d’une paroisse ; quant à Illich, il était prêtre de l’Eglise catholique, il est vrai proche des « pauvres » et non de sa hiérarchie ! Mais les fonctions ecclésiastiques prédisposent rarement à la « radicalité ». Ellul et Charbonneau appartenaient tous deux au courant personnaliste chrétien dont Emmanuel Mounier, le représentant le plus connu, et plusieurs de ses disciples, fréquentèrent l’Ecole des cadres d’Uriage sous... Pétain. C. Lasch fit profil bas sur les conséquences politiques de ses convictions religieuses mais il est reconnu, surtout depuis sa mort, comme l’un des maîtres à penser des conservateurs anglo-saxons. On ne s’étonnera pas que ce quatuor de croyants soient des adversaires de la Raison et de la critique matérialiste antireligieuse inaugurée par les Lumières ;

      – le seul auteur qui ait une activité politique traditionnelle actuellement (Michela Marzano) représente au Parlement un parti du centre gauche, qui n’a jamais été ni « radical » ni « vraiment critique » vis-à-vis du capitalisme et n’est même pas un parti réformiste combatif ;

      – et enfin que Zygmunt Bauman, fut commissaire politique, major dans le Corps de sécurité intérieure (les renseignements militaires) et membre du Parti polonais stalinien de 1944 à 1968 avant d’être chassé de Pologne à la suite d’une campagne menée par le Parti « communiste » contre les Juifs. Un tel long parcours au sein de l’appareil militaire puis politique d’un Etat totalitaire n’est pas vraiment un témoignage de « radicalité »....

      Bref sur ces vingt prétendus penseurs de la « radicalité », un tiers ont vraiment mouillé leur chemise à un moment ou un autre de leur existence (même si certains se sont bien assagis par la suite), voire ont risqué leur vie ou la prison pour leurs idées. Les deux autres tiers sont formés de braves universitaires dont la « radicalité » n’a jamais pris le chemin d’une pratique concrète anticapitaliste... Il ne s’agit pas de le leur reprocher (tout le monde n’a pas le goût à militer aux côtés des exploités) mais je vois mal comment une perspective libertaire « vraiment critique » pourrait s’élaborer seulement dans les facs ou les cénacles intellectuels, en dehors de toute participation à des luttes de masse.

      source : http://www.mondialisme.org/spip.php?article1990

      (Ajout du 22/12/2013 : D’ailleurs, manque de pot pour les libertaires de l’Echappée, #Olivier_Rey, auteur de l’article consacré à #Pasolini dans leur livre, a accordé une interview à la revue Conférence sur « l’usage social des sciences » dont le texte a été reproduit (probablement avec son autorisation) dans Krisis n° 39 de septembre 2013, la revue du fasciste mondain #Alain_de_Benoist. Signalons au passage que Rey est aussi l’auteur dans Etudes, la revue des jésuites, d’un article au titre évocateur : « L’homme originaire ne descend pas du singe »... Il a également donné une petite conférence à Notre-Dame-de-Paris, en compagnie d’un théologien pour gloser sur la « querelle du genre » (« Homme-femme : heureuse différence ou guerre des sexes ? », conférence que l’on peut voir et écouter sur la chaîne catholique KTO :

      http://leblogjeancalvin.hautetfort.com/tag/olivier+rey
      http://www.paris.catholique.fr/Texte-des-Conferences-de-Careme,15767.html

      Décidément les amis de l’Echappée nous réservent bien des surprises !...)
      https://youtu.be/JSmRVNBCAiM

      Cette maison d’édition officiellement libertaire a donc pondu un communiqué pour appeler à la « vigilance », communiqué sidérant par son absence de contenu politique. En effet le problème résiderait simplement, selon l’Echappée, dans une petite erreur de casting (on n’a pas vérifié sur Google, quelqu’un de fiable nous l’a recommandé, et autres excuses d’amateur)mais pas dans le choix stupéfiant de #Jean-Claude_Michéa comme auteur « vraiment critique » et « radical ».

  • Lewis Mumford, Technique et civilisation

    http://www.editionsparentheses.com/Technique-et-civilisation

    Une nouvelle traduction...

    Cette nouvelle édition de #Lewis_Mumford revient sur une traduction qui était à la fois datée en termes de style et comportait un certain nombre d’erreurs (contresens, illogismes, terminologie erronée, etc.)
    Tout en conservant une certaine trame, nous avons réalisé un très gros travail de recherche, de comparaison, etc., qui, nous l’espérons, donnera un second souffle à cet ouvrage.

    Je vous en dirais des nouvelles dès que possible...

    #critique_techno, #histoire

  • J’ai arpenté la Silicon Valley
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=775

    Voici un reportage exclusif de notre envoyée spéciale dans la Silicon Valley, Annie 2.0. Qui veut saisir le cours du capitalisme à l’ère technologique doit suivre la méthode de Marx : « Le physicien, pour se rendre compte des procédés de la nature, ou bien étudie les phénomènes lorsqu’ils se présentent sous la forme la plus accusée, et la moins obscurcie par des influences perturbatrices, ou bien il expérimente dans des conditions qui assurent autant que possible la régularité de leur marche. J’étudie dans cet ouvrage le mode de production capitaliste et les rapports de production et d’échange qui lui correspondent. L’Angleterre est le lieu classique de cette production. Voilà pourquoi j’emprunte à ce pays les faits et les exemples principaux qui servent d’illustration au développement de mes théories. (...)

    #Nécrotechnologies
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/J_ai_arpente_la_Silicon_Valley.pdf

  • Des méga-machines aux méga-algorithmes - New Inquiry
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/118270421458

    L’universitaire Jathan Sadowski (@jathansadowski) signe pour The New Inquiry, une intéressante tribune où il revient sur le concept de méga-machines développé par l’historien Lewis Mumford dans son essai Techniques autoritaires et démocratiques (.pdf). Pour Mumford, les méga-machines décrivent les organisations où les êtres humains fonctionnent comme des rouages. Elles sont des structures de pouvoir dont l’autorité repose dans un système abstrait, ordonné, administré et réalisé par ses composants. Avec leurs hiérarchies managériales, la division du #travail et les méthodes complexes de la comptabilité, les méga-machines excellent au contrôle des grands systèmes sociaux et coordonnent des actions collectives pour parvenir à leur objectif. Bien que composées d’êtres humains, les méga-machines sont (...)

    #digital_labor #algorithme

  • E. P. Thompson, une vie de combat - La Vie des idées
    http://www.laviedesidees.fr/E-P-Thompson-une-vie-de-combat.html

    Pour lui, la « classe » n’était ni une « structure », ni une « catégorie », mais « quelque chose qui se passe en fait — et qui, on peut le montrer, s’est passé — dans les rapports humains ». Une classe sociale est donc l’expression sociale et politique d’un processus conflictuel fondé sur les expériences des hommes et des femmes en tant qu’acteurs de l’histoire. Par « conscience de classe », Thompson désigne la manière dont ces expériences sont traduites « en termes culturels et s’incarnent dans des traditions, des systèmes de valeurs, des idées et des formes institutionnelles ». Sa manière d’écrire l’histoire est originale car elle ne passe plus par le truchement des seules organisations et refuse de considérer les acteurs comme des réceptacles passifs d’idées qui les dépasseraient : « Aucune idéologie n’est intégralement absorbée par ses adeptes, écrit-il, elle se transforme dans la pratique de mille façons sous l’effet de l’action spontanée et de l’expérience ». Dans ces conditions, l’histoire de la formation de la classe ouvrière ne saurait être ramenée à un simple processus mécanique ; elle « relève tout autant de l’histoire politique et culturelle que de l’histoire économique. Elle n’est pas née par génération spontanée à partir du système de la fabrique. [...] La classe ouvrière se créa elle-même tout autant qu’on la créa »

    La notion « d’économie morale », introduite dès 1963 mais explicitée dans un article majeur publié en 1971, sera sans doute la proposition de Thompson la plus discutée. Elle visait à penser l’action des foules émeutières comme des pratiques populaires disciplinées et réfléchies, plutôt que comme de simples réactions instinctives à la misère [15]. Le coup de force intellectuel de l’auteur consiste à introduire une dimension « morale » dans l’analyse marxiste des rapports sociaux : cette « économie morale » des pauvres ou de la foule désigne « une vision traditionnelle des normes et des obligations sociales, des fonctions économiques appropriées occupées par les diverses parties de la communauté », ce qui implique qu’un système de normes et d’obligations façonne les actions populaires. Depuis quarante ans, la notion, autant critiquée que célébrée, n’a cessé de faire débat.

    Cet aspect du marxisme romantique de Thompson est effectivement une clé essentielle pour comprendre son œuvre et ses engagements, comme les nombreuses incompréhensions et critiques qu’ils ont suscitées. Comme d’autres penseurs de ce socialisme romantique anti-industrialiste, à l’image de Lewis Mumford aux États-Unis à la même époque, Thompson a tenté de dessiner une voie alternative. Il l’a recherchée dans le passé, dans des traditions intellectuelles oubliées comme dans les résistances populaires au capitalisme. C’est dans l’un de ses derniers textes qu’il explicite son projet : l’homme économique et la modernité capitaliste ont remodelé les besoins et ouvert une trajectoire qui « peut désormais menacer l’espèce humaine elle-même (au sud comme au nord) avec la catastrophe écologique », or ce sont désormais ces présupposés partagés par les libéraux de droite et les « communistes étatiques » qui doivent être contestés. « Nous ne reviendrons jamais à la nature humaine précapitaliste, pourtant le rappel de ses besoins, espoirs et codes alternatifs peut renouveler notre sensibilité à l’égard de l’éventail des possibles ». L’histoire peut nous aider à imaginer une nouvelle nature humaine qu’il faudra inventer lorsque les modèles du capitalisme et du « communisme d’État » se seront épuisés [26].

    Alors que la plupart des intellectuels de sa génération se désintéressent de la question nucléaire, ou du moins gardent un silence prudent à son sujet, Thompson se lance dans une vaste réflexion pour l’éclairer. Dans un texte célèbre, beaucoup commenté et rapidement traduit à l’époque avant d’être largement oublié ensuite, il compare les « moulins de Satan » de l’âge nucléaire aux premières usines de la révolution industrielle. Il interroge « le type de société que produisent les moyens d’extermination de l’humanité » et propose le concept « d’exterminisme » pour en rendre compte [31]. Il esquisse une analyse historique et sociologique des technologies nucléaires et de l’industrie de l’armement qui tendent à structurer la société dans son entier : « l’exterminisme indique les caractéristiques d’une société (exprimées à des degrés divers dans son économie, ses institutions politiques, son idéologie) qui la poussent dans une direction au bout de laquelle il y a l’extermination des masses » [32]. Sur un ton prophétique et catastrophiste qui lui a beaucoup été reproché ensuite, Thompson analyse les dynamiques irréversibles et autonomes du développement industriel de l’âge atomique, qui tend à contaminer toute la société, à militariser les civils, à imposer un cadrage modernisateur qui rend tout discours critique impossible. Pour lui, « les divergences secondaires doivent s’effacer devant l’impératif de survie écologique de l’humanité » (ibid., p. 53.).

    #communs #histoire #lutte_des_classes

  • Patrick Geddes, le géographe anarchiste qui inventait la nation écossaise (par Federico Ferretti)
    http://visionscarto.net/patrick-geddes-geographe-anarchiste-ecossais

    Parmi les amis et collaborateurs d’Elysée Reclus (...), l’Écossais Patrick Geddes (1854-1932). Pour son projet de construction d’un immense globe en relief à l’échelle du 1:100 000 pour l’exposition universelle de 1900 à Paris, symbole de la fraternité universelle, Reclus avait trouvé en cet intellectuel, peu connu comme géographe — mais qui pourtant l’a été — l’un des ses soutiens les plus enthousiastes.

    #Écosse #Invention_géographique_de_la_nation #Patrick_Geddes #Élisée_Reclus #Anarchisme #Nationalisme #Utopie #Universalisme #mur

  • " Ce que je crois " par Lewis Mumford ( 1930 )

    http://enuncombatdouteux.blogspot.fr/2014/07/ce-que-je-crois-par-lewis-mumford-1930.html

    Ni l’art, ni la science, ni la conversation soutenue, ni l’accomplissement du moindre rite d’amour et d’amitié ne sont concevables sans loisirs. Si l’ère de la Machine renferme une promesse de culture, elle ne se réalisera pas en multipliant les automobiles et les aspirateurs, mais en aménageant des périodes de loisir. Mais aussi longtemps que notre critère sera le « confort » et non la vie, l’ère de la Machine demeurera stérile. (…)

    Si je ne peux pas me dire révolutionnaire aujourd’hui, ce n’est pas parce que les programmes actuels en faveur du changement me paraissent aller trop loin : la raison en est plutôt qu’ils sont superficiels et ne vont pas assez loin.

  • « Les fous gouvernent nos affaires » par Lewis Mumford ( 1946 )

    http://enuncombatdouteux.blogspot.fr/2012/12/les-fous-gouvernent-nos-affaires-par.html

    N’avons-nous pas le pouvoir d’étouffer les machines infernales qu’ils ont créées et d’enrayer le suicide de la race humaine ? Personne n’a-t-il levé la main pour stopper les fous ? Si – ici et là, venant des égouts et des toits, jetés dans une boîte aux lettres, glissés sous une porte par une main silencieuse, parviennent des bribes de message adressés à nous tous. Ces messages ont été écrits par les plus fous d’entre eux, par ceux qui ont inventé cette machine super-infernale. Ces hommes, que les derniers soubresauts de la démence ont rendus sains d’esprit. [...]

  • Techniques autoritaires et démocratiques - #Lewis_Mumford
    http://www.magmaweb.fr/spip/spip.php?article638

    « #Démocratie » est un mot dont le sens est désormais confus et compliqué par l’usage abusif qu’on en fait, souvent avec un mépris condescendant. Quelles que soient nos divergences par la suite, pouvons-nous convenir que le principe qui sous-tend la démocratie est de placer ce qui est commun à tous les hommes au- dessus de ce que peuvent revendiquer une organisation, une institution ou un groupe ? Ceci ne remet pas en cause les droits de ceux qui bénéficient de talents naturels supérieurs, d’un savoir spécialisé, d’une compétence technique, ou ceux des organisations institutionnelles : tous peuvent, sous contrôle démocratique, jouer un rôle utile dans l’économie humaine. Mais la démocratie consiste à conférer l’autorité au tout plutôt qu’à la partie ; et seuls des êtres humains vivants sont, en tant que tels, une expression authentique du tout, qu’ils agissent seuls ou en s’entraidant.

    De ce principe central se dégage un faisceau d’idées et de pratiques connexes que l’histoire met en évidence depuis longtemps, bien qu’elles ne se trouvent pas dans toutes les sociétés, ou du moins pas au même degré. On peut citer parmi ces éléments : l’autogouvernement collectif, la libre communication entre égaux, la facilité d’accès aux savoirs communs, la protection contre les contrôles extérieurs arbitraires, et un sentiment de responsabilité morale individuelle quand le comportement touche toute la communauté. Tous les organismes vivants possèdent un certain degré d’autonomie, dans la mesure où ils se conforment à leur propre forme de vie ; mais chez l’homme, cette autonomie est la condition essentielle de son développement. Lorsque nous sommes malades ou handicapés, nous renonçons en partie à notre autonomie : mais y renoncer quotidiennement, et en toute chose, transformerait notre vie même en maladie chronique. La meilleure vie possible – et ici j’ai parfaitement conscience d’ouvrir un débat – est une vie qui exige plus d’auto-organisation, d’expression et d’accomplissement de soi. Dans ce sens, la personnalité, autrefois attribut exclusif des rois, appartient à tous les hommes en vertu du principe démocratique. La vie, dans sa plénitude et son intégrité, ne se délègue pas.

  • Lewis Mumford, L’héritage de l’homme, 1972 « Et vous n’avez encore rien vu…
    http://sniadecki.wordpress.com/2012/04/11/mumford-heritage-fr

    Afin d’analyser la technique, l’évolution de la société et le développement humain, je suis parti d’une étude de la nature humaine. Et pour commencer, je rejette cette notion anthropologique persistante, d’abord suggérée par Benjamin Franklin et Thomas Carlyle, qui assimile l’homme, principalement sinon exclusivement, à un animal qui utilise et fabrique des outils : homo faber. Même Henri Bergson, philosophe dont je respecte les idées, l’a décrit ainsi. Certes, l’homme est un animal techniquement ingénieux qui fabrique des outils, façonne des ustensiles, construit des machines et prospecte son milieu physique – il est au moins cela ! Mais – et tout aussi essentiellement – c’est un être tourmenté par ses rêves, qui pratique des rites, invente des symboles, parle, élabore des langages, s’organise, préserve ses institutions ; il est motivé par des mythes, fait l’amour et part à la recherche d’un dieu ; et ses réalisations techniques seraient restées dérisoires s’il n’avait possédé au plus haut point ces autres qualités souveraines. L’homme lui-même est la réalité fondamentale et non ses moyens techniques externes. Contrairement à ce que raconte la légende mésopotamienne, les dieux n’ont pas inventé l’homme dans le seul but de le charger du travail servile qui leur était importun et pénible.