• Identité numérique : prouve que tu existes
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1685

    La Commission européenne prépare son « portefeuille européen d’identité numérique ». Rome et Bologne adoptent le « crédit social numérique » à la chinoise. La digitalisation de l’État et son corollaire, l’identification numérique, progressent dans l’indifférence des Smartiens, à la faveur des phases aigües de la Crise (épidémie, guerre, effondrement écologique). Il aura fallu moins de vingt ans pour que se réalisent nos pires anticipations sur la société de contrainte. Pour les nouveaux venus et les nostalgiques, on a ressorti quelques archives. Te souviens-tu de Libertys ? (Pour lire le texte, ouvrir le document ci-dessous.)

    Lire aussi : – Libertys – Carte d’identité électronique : ce n’est pas du canular – Aujourd’hui le nanomonde #10 – Après l’occupation de la CNIL – Au doigt et à l’œil (...)

    #Nécrotechnologies
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/prouve_que_tu_existes.pdf

  • Barbara Stiegler

    « Les autorités détournent les questions sanitaires pour instaurer une société de contrôle »

    Le #pass_sanitaire en est l’illustration. Le caractère « sanitaire » du dispositif n’est nullement démontré. Pour que la #vaccination soit réellement efficace, il faudrait cibler en priorité les personnes à risque, les personnes âgées, celles et ceux qui vivent avec des facteurs de comorbidité aggravants et qui sont éloignés du système de santé. Il faudrait recueillir leur consentement éclairé, les suivre, les accompagner. Ce qui implique un ensemble d’actes de soin et non des mesures de police. Et qui suppose donc le déploiement massif de personnels de santé, eux-mêmes formés et informés des risques et des bénéfices du vaccin.

    Mais le gouvernement préfère utiliser la menace. Au lieu de cibler les populations à risque, il exerce sur l’ensemble des Français un véritable #chantage. Si la menace au code QR fonctionne pour les populations les mieux insérées socialement, elle est globalement inopérante pour les publics précaires et fragiles. Le gouvernement laisse les citoyens livrés à eux-mêmes, seuls devant leurs applications #numérique s.

    [...]

    Nous sommes désormais dans un régime où un seul homme peut décréter de manière arbitraire les détails les plus infimes et les plus intimes de nos vies. Nous vivons un point de bascule. Depuis un an et demi, une partie des classes supérieures semble avoir renoncé au modèle démocratique. Nos dirigeants sont fascinés par le modèle chinois et son approche technosécuritaire où tout est digitalisé et où les autorités distribuent des permis de citoyenneté #social_ranking. C’est exactement l’esprit de ce passe prétendument « sanitaire ». Un nouveau mode de gouvernement est ici testé. Les autorités détournent les questions sanitaires pour instaurer une société de contrôle extrêmement invasive dans laquelle la #démocratie est suspendue à l’aide des outils numériques et d’un discours permanent sur l’urgence.

    Il faut bien comprendre que le Covid-19 n’est qu’une répétition générale. Ce n’est qu’un épisode parmi d’autres de la crise écologique. Des événements similaires risquent de se reproduire à l’avenir, avec la dégradation des écosystèmes et le réchauffement climatique. Il faut donc dès maintenant les anticiper, réfléchir à la manière dont nous souhaitons les surmonter, démocratiquement et non sur un mode autoritaire. Je suis très étonnée de voir qu’Europe Écologie-Les Verts ne s’empare pas réellement du sujet. Ils devraient se positionner beaucoup plus clairement contre le passe sanitaire. La gauche et les écologistes doivent se réveiller. Il est temps que les partis qui se disent progressistes rejoignent le front de la contestation, au Parlement comme dans la rue.

    https://reporterre.net/Barbara-Stiegler-Les-autorites-detournent-les-questions-sanitaires-pour-

    • Je trouve l’article vraiment intéressant mais je ne peux souscrire à la partie qui concerne les manifs.

      Appelez-vous à manifester contre le passe sanitaire ?

      Oui, et j’ai moi-même manifesté la semaine dernière [à Marseille, le samedi 24 juillet]. L’argument selon lequel il n’est pas question d’aller manifester aux côtés d’électeurs d’extrême droite est ici de mauvaise foi. Il n’est jamais évoqué quand il s’agit de manifester contre un attentat terroriste ou pour soutenir la police. Récemment, des membres du Parti socialiste (PS), d’Europe Écologie—Les Verts (EELV) et du Parti communiste (PCF) ont marché aux côtés du syndicat de police Alliance et à côté du Rassemblement national (RN), et cela ne leur a posé visiblement aucun problème.

      Il y a justement des gens qui ont refusé de participer à de telles confusions. Il ne faut pas manifester aux côtés de l’extrême-droite. non.

    • Oui il y en a qui n’étaient pas Charlie et on était pas mal par ici à se démarqué de ces manifs. Par rapport aux manifs anti-pass il y a deux manifs et les « GJ » ne manifestent pas avec l’extrème droite, c’est peut etre pas assez de prise de distance mais c’est un peu dommage de faire comme si il n’y avait qu’un seul cortège.

    • Pourquoi le gouvernement a-t-il fait ce choix ?

      Parce que, outre l’ivresse que procure l’excès de pouvoir, il refuse de revenir sur sa doctrine néolibérale. Depuis le début du quinquennat, le gouvernement démantèle les services publics et mène des politiques d’austérité qui affaiblissent l’hôpital, les services sociaux, le système éducatif. Au lieu de reconnaître ses torts et ses responsabilités, il transforme les victimes de sa propre politique — à savoir les citoyens — en coupables. Il les rend responsables de la situation présente. Il pointe leur prétendu « relâchement », insiste sur leur ignorance, leur irrationalité ou leur penchant sectaire. Depuis un an et demi, son état d’esprit n’a pas changé. Il privilégie toujours la répression, le contrôle et la mise au pas de la population. Il n’hésite pas non plus à manipuler les chiffres et à diffuser des informations fausses ou tronquées.

      Lesquelles par exemple ?

      Quand vous vous faites vacciner, ce qui a été mon cas, vous devez signer un formulaire de consentement. Mais c’est un consentement extorqué et pas réellement éclairé. Le formulaire ne donne pas toutes les informations, il n’évoque que des effets secondaires tout à fait bénins — des douleurs au point d’injection, des petites migraines — mais par exemple, il ne fait pas mention des risques de complications cardiaques pour les jeunes. Ça n’a pourtant rien d’anodin, les myocardites peuvent conduire à des hospitalisations et des réanimations. Une politique sérieuse de santé publique impliquerait que l’on ait une discussion contradictoire et documentée sur la question de savoir s’il faut vacciner les jeunes et les mineurs. La réponse n’est absolument pas certaine. Le bénéfice-risque leur est défavorable et le bénéfice collectif n’est pas avéré : il consiste uniquement en un pari sur l’immunité collective et sur l’extinction supposée des nouveaux variants.

  • Réensauvagements : vers une conception écologique et relationnelle de la santé

    Un excellent article à recommander à tous ceux pour qui « la #vaccination est la seule solution »...

    Comment, dès lors, prendre sérieusement en considération les appels à un altruisme d’appartenance à une communauté humaine ou nationale ? Pour tenter de comprendre et de répondre à l’événement, une approche purement biologique, a été adoptée : focalisée sur la dimension pathologique du virus et sur la nécessité de son contrôle, sans réellement envisager les conditions de survenue de la maladie elle-même, les vulnérabilités préalables impliquées. Les formes graves de la maladie à COVID-19 surviennent en effet préférentiellement dans le cadre de contextes propices : contextes médicaux individuels avec conditions pathologiques sous-jacentes (diabète, obésité, etc.) et contextes socio-économiques ou populationnels favorisants (promiscuité, métiers exposés, périphéries des grandes villes, etc.). Les formes d’interventionnisme caractéristiques de la biopolitique mises en place sont paradoxalement révélatrices de négligences multiples, négligences des inégalités sociales économiques et des inégalités de santé, terreau des formes graves et des conséquences de la COVID-19. Les approches de santé publique de long terme (renfort des systèmes de santé, des capacités d’accueil des hôpitaux, atténuation des inégalités sociales) paraissent quelque peu sacrifiées devant les approches biologiques de court terme : diagnostics, séquençage, vaccination, etc. La pandémie met ainsi en évidence un triomphe plus général de la biologie sur la santé publique.
    À travers cette focalisation sur le virus au détriment de l’identification des milieux propices au déploiement des potentialités virales, cette émergence est interprétée sous l’angle d’un récit unique et totalisant : approche réductrice des conditions d’émergence, mesures biopolitiques présentées comme inévitables, repositionnement de la technoscience en condition essentielle du retour à la normale. Ces orientations majoritaires font obstacle à une autre lecture et à d’autres propositions d’actions sur le long terme. Resituer cette crise sanitaire au sein des crises écologiques et sociales qui en ont fait le lit permet de s’interroger sur ce qui est révélé par ces émergences : est-ce la pathogénicité de l’agent ou celle des milieux écologiques et sociaux impliqués ?

    https://www.terrestres.org/2021/07/29/reensauvagements-vers-une-conception-ecologique-et-relationnelle-de-la-s

    #Terrestres, #Covid-19, #solutionnisme_technologique, #scientisme, #syndémie, #biologie, #écologie, #technocritique, etc.

    • Cette approche n’a strictement aucun rapport avec une politique de santé pendant une épidémie, à l’échelle des gens vivants à un instant donné : ce qu’on veut sauver, ce sont les gens là maintenant, pas les gens « de dans 30 ans » (et encore je suis super gentil).

      Une politique de « réduction des conditions de risques », pour contrer l’effet de syndémie, c’est-à-dire ne plus vivre dans la pollution, manger mieux, réduire les inégalités, etc, à l’échelle d’une population entière, c’est un boulot qui se fait sur des décennies ! Changer l’alimentation et l’urbanisme, changer les manières de produire, etc.

      Donc ça n’a vraiment aucun sens quand on parle de sauver les millions de gens qui meurent du Covid, là, cette année.

      Et quand on parle de ça, bah oui, la vaccination c’est un peu incontournable pour sauver les gens de maintenant, avec la pollution de maintenant, et l’alimentation de maintenant, une solution nécessaire, pas du tout la seule, pas du tout suffisante, mais nécessaire.

      Après, yen a des qui pensent qu’on s’en bas les gonades et qu’ils ont qu’à crever tous ces cons, pauvres et qui mangent mal, en mauvaise santé, et qu’on fera un monde mieux où on sera moins malade pour dans 30/50/100 ans (barrez les mentions improbables). C’est un choix.

    • T’es couillon ou tu le fais exprès ? Le monsieur te dit qu’il ne voit pas le rapport avec quoi que ce soit sur le fait de sauver les gens qui vivent là maintenant.

      Et donc c’est pas deux stratégies qui se concurrencent : c’est deux stratégies pour des choses n’ayant strictement rien à voir.

      L’une pour comment on sauve les gens maintenant, l’autre pour comment on fait pour que les gens de dans 50 ans vivent mieux, avec moins de syndémie. Ya donc aucune incompatibilité à être d’accord avec les deux à la fois, bien au contraire.

    • @rastapopoulos

      "sauver les gens qui vivent là maintenant"

      C’est précisément ce que le gouvernement ne fait pas lorsque des intérêts industriels sont en jeux :

      Celia Izoard, “Cancer : l’art de ne pas regarder une épidémie”, revue Terrestre, juillet 2020.
      http://www.terrestres.org/2020/07/01/cancer-lart-de-ne-pas-regarder-une-epidemie

      "c’est deux stratégies pour des choses n’ayant strictement rien à voir"

      T’es couillon ou tu le fais exprès ?

      En soulignant cela, il ne s’agit pas de jouer une maladie contre une autre, mais de retrouver la mesure de l’épidémie et de ses causes. La nourriture ultra-transformée, la pollution par les pesticides, les métaux lourds, la radioactivité et j’en passe… induit des cancers chez certains et affaiblit les défenses immunitaires de tous. Les fameuses « comorbidités » si fatales à nombre de gens contaminés par le Covid-19, n’ont pas d’autre origine.

      https://seenthis.net/messages/923177

      Sinon, t’as toujours pas répondu à la question du monsieur...

      #sauver_des_vies mais pas trop quand même...

    • Le fait qu’on augmente notre ésperance de vie est un facteur qui augmente le risque d’avoir des cancers. Les comorbidité c’est plutot aussi le signe qu’on ne meurt plus autant de la première morbidité et qu’on peu vivre avec plusieurs. Le malbouffe augmente les risques de cancers et de morbidités et c’est bien de lutter contre mais par rapport au covid ca me semble pas la priorité la plus urgente.
      Il me semble que c’est plutot de lutter contre les brevet des vaccins et l’interdiction de profit sur les médicaments et de permettre à la terre entière d’être vacciné qui est l’enjeu central. Le covid ca pourrait etre l’occasion de changer la politique mondial de santé et d’avoir une sorte d’organisation transnationale contre ce fléau qui serait un outil pour les prochains fléaux qui nous attendent (pollution, réchauffement, alimentation, épidémie de cancer...)

    • j’ai d’ailleurs déjà écrit ici que l’on ne préviendra pas les zoonoses ou les accidents de labo) sans modifier radicalement nos sociétés (élevage, déforestation, production pour la production, solutionniez technologique, etc.) et la lutte contre la pandémie est une des occasions d’avancer avec détermination sur ce plan (car elle l’impose) dune attaque contre ces secteurs, ces logiques, ces intérêts qui sont ceux qui détruisent la « santé publique » tout autant que les programmes de réduction des coûts et de balakanisation hiérarchisées des réponses aux enjeux de santé.

  • Who needs democracy when you have data? - MIT Technology Review
    https://www.technologyreview.com/s/611815/who-needs-democracy-when-you-have-data

    Hu Jintao, China’s leader from 2002 to 2012, had attempted to solve these problems by permitting a modest democratic thaw, allowing avenues for grievances to reach the ruling class. His successor, Xi Jinping, has reversed that trend. Instead, his strategy for understanding and responding to what is going on in a nation of 1.4 billion relies on a combination of surveillance, AI, and big data to monitor people’s lives and behavior in minute detail.

    As far as we know, there is no single master blueprint linking technology and governance in China. But there are several initiatives that share a common strategy of harvesting data about people and companies to inform decision-making and create systems of incentives and punishments to influence behavior. These initiatives include the State Council’s 2014 “Social Credit System,” the 2016 Cybersecurity Law, various local-level and private-enterprise experiments in “social credit,” “smart city” plans, and technology-driven policing in the western region of Xinjiang. Often they involve partnerships between the government and China’s tech companies.

    The most far-reaching is the Social Credit System, though a better translation in English might be the “trust” or “reputation” system. The government plan, which covers both people and businesses, lists among its goals the “construction of sincerity in government affairs, commercial sincerity, and judicial credibility.” (“Everybody in China has an auntie who’s been swindled. There is a legitimate need to address a breakdown in public trust,” says Paul Triolo, head of the geotechnology practice at the consultancy Eurasia Group.) To date, it’s a work in progress, though various pilots preview how it might work in 2020, when it is supposed to be fully implemented.

    Blacklists are the system’s first tool. For the past five years, China’s court system has published the names of people who haven’t paid fines or complied with judgments. Under new social-credit regulations, this list is shared with various businesses and government agencies. People on the list have found themselves blocked from borrowing money, booking flights, and staying at luxury hotels. China’s national transport companies have created additional blacklists, to punish riders for behavior like blocking train doors or picking fights during a journey; offenders are barred from future ticket purchases for six or 12 months. Earlier this year, Beijing debuted a series of blacklists to prohibit “dishonest” enterprises from being awarded future government contracts or land grants.

    A few local governments have experimented with social-credit “scores,” though it’s not clear if they will be part of the national plan.

    “The idea of social credit is to monitor and manage how people and institutions behave,” says Samantha Hoffman of the Mercator Institute for China Studies in Berlin. “Once a violation is recorded in one part of the system, it can trigger responses in other parts of the system. It’s a concept designed to support both economic development and social management, and it’s inherently political.” Some parallels to parts of China’s blueprint already exist in the US: a bad credit score can prevent you from taking out a home loan, while a felony conviction suspends or annuls your right to vote, for example. “But they’re not all connected in the same way—there’s no overarching plan,” Hoffman points out.

    One of the biggest concerns is that because China lacks an independent judiciary, citizens have no recourse for disputing false or inaccurate allegations.

    In the last two years thousands of checkpoints have been set up at which passersby must present both their face and their national ID card to proceed on a highway, enter a mosque, or visit a shopping mall. Uighurs are required to install government-­designed tracking apps on their smartphones, which monitor their online contacts and the web pages they’ve visited. Police officers visit local homes regularly to collect further data on things like how many people live in the household, what their relationships with their neighbors are like, how many times people pray daily, whether they have traveled abroad, and what books they have.

    All these data streams are fed into Xinjiang’s public security system, along with other records capturing information on everything from banking history to family planning. “The computer program aggregates all the data from these different sources and flags those who might become ‘a threat’ to authorities,” says Wang. Though the precise algorithm is unknown, it’s believed that it may highlight behaviors such as visiting a particular mosque, owning a lot of books, buying a large quantity of gasoline, or receiving phone calls or email from contacts abroad. People it flags are visited by police, who may take them into custody and put them in prison or in reeducation camps without any formal charges.

    #Chine #Surveillance #Social_ranking #Social_credits

  • L’enfer du « social ranking » : quand votre vie dépend de la façon dont l’État vous note | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/180818/l-enfer-du-social-ranking-quand-votre-vie-depend-de-la-facon-dont-l-etat-v

    Par le biais d’applications pour smartphone, l’État chinois, en partenariat avec des entreprises privées, note les citoyens. Ce classement social a des implications concrètes : pouvoir louer un vélo, obtenir un prêt, accéder à certains services sociaux, s’inscrire sur un site de rencontres… Plongée vertigineuse dans la nouvelle gouvernementalité numérique.

    #Chine #Social_ranking #Surveillance #Contrôle #Alibaba #Alipay