vraiment

guérir du cancer et de sa politique et transmettre des infos à jour

  • « Tu es une guerrière », « Tu es une battante », « Sois forte »... un podcast met en question les injonctions à guérir du #cancer qui culpabilisent les #femmes
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/tu-es-une-guerriere-tu-es-une-battante-sois-forte-un-po
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/image/k5HYQMW75FIdiUXO25LHJXpe2mI/930x620/regions/2025/04/17/2025-04-17-16-43-17-vulnerables-mais-pas-coupables-o-po

    vous soulevez dans ce podcast la question du nombre démultiplié de cancers depuis les années 90 et la question des polluants, notamment des polluants industriels...

    Mandy Simoes et Jonathan Grondin : C’est une question qu’on ne soulève jamais parce que c’est considéré comme un problème individuel d’avoir un cancer. Par exemple, lorsque le corps soignant interroge un patient, vu que notre imaginaire est totalement captif et cantonné à la question de l’individu, il va poser des questions comme « est-ce que vous fumez ? », « est-ce que vous faites du sport ? », « est-ce que vous mangez bien ? ». Par contre, il va rarement demander s’il travaille dans une usine, s’il est confronté à des produits cancérogènes, etc.

    Ce qui est terrible avec cette pensée très individualisante du cancer et de nos vies de manière générale, c’est que ça vient vraiment clore notre imaginaire sur la question de la responsabilité individuelle exclusivement. On ne va pas demander « est-ce que vous habitez à la campagne ? », « est-ce que là où vous habitez, il y a des champs et des pesticides épandus dans ces champs ? ».

    Par exemple, j’ai un ami qui me racontait que lorsqu’il était petit, il habitait juste à côté d’un champ et que des avions d’épandage passaient et éjectaient des petites boules rouges. Lui, enfant, jouait avec. Si malheureusement cet ami tombe malade, personne ne va l’interroger là-dessus. Il n’y a pas d’enquêtes. Or il y a une explosion de cancers et ça doit nous interroger.

    J’ai une patiente qui était coiffeuse, qui a 38 ans. Elle attribue son cancer à la séparation qu’elle a vécue qui n’a été pas si douloureuse que ça, il y a neuf mois. Elle ne l’attribue pas aux produits chimiques qu’elle utilise quotidiennement. Or si tout ça n’était en lien qu’avec le comportement individuel, quid des cancers pédiatriques ? Ils sont aussi en augmentation alors que les enfants ne fument pas, ne boivent pas.

  • Les aliments à base de soja ne doivent pas être servis en restauration collective, recommande l’Anses
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/03/24/les-aliments-a-base-de-soja-riches-en-isoflavones-ne-doivent-pas-etre-servis

    Les isoflavones sont des phytoœstrogènes, des substances végétales proches des hormones féminines (œstrogènes) présentes dans les légumes secs, les légumes, et principalement le soja. Ils peuvent « interférer avec le fonctionnement hormonal physiologique, et donc conduire à des effets indésirables pour le système reproducteur », explique à l’Agence France-Presse (AFP) Aymeric Dopter, chef de l’unité d’évaluation des risques liés à la nutrition à l’Anses.

    « Le soja étant la principale source d’isoflavones, l’Anses recommande de ne pas servir d’aliments à base de soja en restauration collective pour éviter une surconsommation », des crèches aux écoles, collèges, lycées, aux restaurants d’entreprises, Ehpad, hôpitaux et cliniques, donc pour « toutes les catégories d’âge ».

    « Il ne s’agit pas de jeter l’opprobre sur le soja en tant qu’aliment, mais plutôt sur les teneurs en isoflavones que les produits au soja contiennent actuellement, précise M. Dopter. En attendant d’avoir des sojas moins riches en isoflavones, il faut lever le pied sur la consommation de ces produits. »

    #isoflavones #phytoœstrogènes #cancer_du_sein

    ceci dit… Mémoire D’étudiant Année : 2022
    Effets des phyto-œstrogènes sur le risque de cancer du sein, la mortalité et le risque de récidive : revue de la littérature https://dumas.ccsd.cnrs.fr/MEM-UNIV-UGA/dumas-03842447v1 conclut

    Le manque de données concernant les compléments alimentaires, plus fortement dosés en phyto-œstrogènes, ne permet pas de formuler des conclusions quant à la consommation de ces produits. Les études cellulaires et populationnelles menées sur les isoflavones de soja sont plutôt en faveur de l’absence d’effet promoteur de tumeur de ces composés, voire parfois d’un effet protecteur, sur le risque de cancer du sein, le risque de récidive et le risque de mortalité par cancer du sein. Les résultats sont assez similaires pour les lignanes et les graines de lin. Les études en sous-groupes ne mettent pas en évidence de différence nette entre les différents sous-types de cancer du sein. Le peu d’études concernant le houblon ne permet pas d’établir des conclusions sur cette plante. Les études cellulaires, animales et populationnelles sont plus contradictoires sur les interactions entre les traitements du cancer du sein et les phyto-œstrogènes. Bien que certaines études animales montrent une diminution de l’effet de certains traitements par les isoflavones, les études populationnelles n’ont pas mis en évidence d’interaction néfaste. L’ensemble de ces résultats ne met donc pas en évidence d’effet majeur des phyto-œstrogènes sur le risque de cancer du sein, le risque de récidive et de mortalité par cancer du sein, bien que des explorations complémentaires soient nécessaires, notamment sur les différents sous-types de cancer du sein. Ces constatations permettent de rassurer les femmes ayant eu un diagnostic de cancer du sien sur la consommation d’aliments contenant des phyto-œstrogènes, bien que la prudence reste de mise.

  • Peut-on se passer du ganglion sentinelle dans tous les cancers du sein précoces ?
    https://www.jim.fr/viewarticle/peut-se-passer-du-ganglion-sentinelle-tous-cancers-du-sein-2024a1000ork

    #désescalade_chirurgicale

    Peut-on se passer du ganglion sentinelle dans tous les cancers du sein précoces ?
    Dr Joël Pitre | December 20, 2024

    La biopsie du ganglion sentinelle, utilisée pour identifier les métastases ganglionnaires dans le cancer du sein, pourrait être obsolète dans les cancers à un stade précoce, comme le montrent de nouveaux résultats. Néanmoins, cette désescalade semble pour le moment devoir être réservée aux plus bas grades.

    L’histoire naturelle du cancer du sein est à présent mieux connue. Après qu’il a été démontré que la mastectomie totale pouvait être avantageusement remplacée dans la plupart des cas par une chirurgie partielle associée à une irradiation, le dogme du curage axillaire systématique a été remis en question au profit de la biopsie du ganglion sentinelle (BGS).

    Cependant, le manque de bénéfice thérapeutique de cette approche, associée à l’importance accordée à la biologie tumorale dans les décisions relatives au traitement systémique, a conduit à des essais examinant l’omission de la BGS dans le cancer du sein à un stade précoce. En 2023 l’étude SOUND (2) a montré qu’en termes de survie à 5 ans sans récidive à distance il était possible de se passer de BGS pour les cancers du sein de moins de 2 cm sans ganglion axillaire cliniquement décelable.

    Est-il possible d’étendre cette désescalade chirurgicale en omettant la chirurgie axillaire pour les tumeurs de moins de 5 cm ? Les auteurs allemands et autrichiens de l’étude INSEMA publiée dans le prestigieux New England Journal of Medecine ont voulu montrer la non-infériorité de cette hypothèse par rapport à une BGS systématique (1).

    Une étude de non-infériorité, près de 5000 participantes

    Les patientes éligibles étaient porteuses de tumeurs infiltrantes, T1 ou T2 (≤ 5 cm), pour laquelle une chirurgie conservatrice était programmée, sans ganglion cliniquement (cN0) ou radiologiquement (iN0) décelable (échographie axillaire systématique). Une randomisation 1:4 a permis de constituer deux groupes : soit absence de BGS, soit réalisation d’une BGS.

    La prise en charge adjuvante post-chirurgicale était conventionnelle (irradiation post-opératoire de l’ensemble du sein), comme la surveillance. Le critère principal de jugement était la survie sans maladie invasive -SSMI- (récidive invasive locale, axillaire ou à distance, décès quel que soit la cause, survenue d’un cancer du sein invasif controlatéral, ou de tout autre cancer primitif invasif).

    Parmi les objectifs secondaires, l’étude concernait la survie globale ainsi que les taux de récidive axillaire et de complications. Les résultats étaient analysés en intention de traiter et per-protocole. La non-infériorité était définie par un taux de survie sans maladie invasive à cinq ans ≥ 85 % et un ratio de risque inférieur à 1,271.

    Entre septembre 2015 et avril 2019, l’étude, menée dans 142 centres en Allemagne et 9 centres en Autriche, enrôlait 5 502 patientes, principalement âgées de 50 ans ou plus (90 %), présentant majoritairement des tumeurs de stade T1 (90,4 %), dont 348 ont été exclues principalement en raison de défaut de consentement ou de nécessité de mastectomie secondaire.

    Après chirurgie, 296 patientes étaient exclues pour absence de radiothérapie adjuvante. Finalement la population per-protocole incluait 4858 patientes dont 962 dans le groupe sans BGS et 3896 dans le groupe BGS. La durée médiane de suivi était de 73,6 mois. Quel que soit le groupe, les tumeurs étaient majoritairement RH positives (98,5 %) et HER2 négatives (96,4 %). Sur le plan histologique, les tumeurs canalaires comptaient pour 73,2 % et les lobulaires pour 12,7 %. Dans le groupe BGS, 15% des ganglions étaient métastatiques (dont ¼ étaient micro-métastatiques).

    Des résultats en faveur d’une désescalade chirurgicale

    En analyse per-protocole, la SSMI était de 91,9 % dans le groupe sans BGS et de 91,7 % dans le groupe BGS soit un RR de 0,91 (IC 95 % : 0,73–1,14), validant l’hypothèse de non-infériorité. Il n’y avait pas non plus de différence significative dans l’analyse en intention de traiter. Le taux de récidive axillaire était, comme attendu, légèrement plus élevé dans le groupe sans chirurgie axillaire (1,0 % contre 0,3 %).

    A 5 ans, la survie globale était de 98,2 % dans le groupe sans BGS et de 96,9 % dans le groupe BGS. Quant aux taux de complications post-opératoires, ils étaient sans surprise moins bons dans le groupe BGS concernant le lymphœdème (5,7 % vs 1,8 %), les douleurs brachiales ou de l’épaule (4,2 % vs 2,0 %) et la réduction de la mobilité (3,5 % vs 2,0 %).

    En analyse de sous-groupes, les résultats étaient cohérents pour les patientes de 50 ans ou plus, présentant des tumeurs de faible risque (G1 ou G2) et hormono-sensibles (récepteurs hormonaux positifs, HER2-négatif). Les résultats étaient similaires pour les patientes ayant des tumeurs de plus de 2 cm, bien que les intervalles de confiance soient plus larges en raison d’un effectif plus faible dans ce sous-groupe.

    Au total, ces résultats sont en faveur d’une désescalade chirurgicale et sont en cohérence avec ceux de l’étude SOUND, qui avait démontré que l’omission de la chirurgie axillaire n’impactait pas la survie sans récidive à distance chez les patientes ayant des tumeurs ≤ 2 cm. Les résultats ici sont amplifiés par des effectifs plus grands, l’inclusion des stades T2, et un critère de jugement plus large (survie sans maladie invasive) que la survie sans récidive à distance.

    L’omission de la chirurgie axillaire parait particulièrement pertinente pour les patientes âgées de 50 ans ou plus, présentant des tumeurs de type canalaire (RH-positifs et HER2-négatives) et un faible risque de récidive. L’omission d’une chirurgie axillaire même limitée à la réalisation d’un simple BGS réduit les séquelles, tout en maintenant une excellente survie globale et sans récidive invasive.

    Les limites de ce travail résident dans le fait qu’il concernait principalement des patientes à faible risque. Les résultats pour les tumeurs > 2 cm ou les tumeurs G3 restent moins robustes. La durée médiane de suivi (6 ans) ne permet pas de capturer les récidives tardives caractéristiques des cancers hormono-sensibles. Enfin les tumeurs HER2-positives ou triples négatives étaient sous-représentées, mais elles sont généralement candidates à des traitements néo-adjuvants.

    Dans un éditorial du même numéro du NEJM (3), le docteur M. Morrow du Memorial Sloan Kettering Cancer Center de New York rejoint les conclusions des auteurs des études SOUND et INSEMA en faveur de l’abandon de la BGS chez les patientes avec des tumeurs à faible risque (T1, Grade 1 ou 2).

    Des interrogations subsistent pour les tumeurs plus volumineuses ou à haut risque (T2, grade 3) et concernant l’impact sur les recommandations thérapeutiques, notamment l’utilisation de l’irradiation partielle du sein ou des inhibiteurs CDK4/6. Ces essais soulignent la nécessité d’une approche multidisciplinaire pour minimiser les risques de sous-traitement tout en évitant des interventions inutiles.

    Allez, je te mets l’article en entier, mon petit plaisir à partager des articles scientifiques à toutes celleuxs qui voudraient les lire.

  • Cancer du sein avec ganglion sentinelle métastatique : la fin du curage axillaire ?
    https://www.jim.fr/viewarticle/cancer-du-sein-ganglion-sentinelle-m%C3%A9tastatique-fin-du-2024a10007hj

    #désescalade_chirurgicale

    Quand tu apprends que ça fait 15 ans que la chirurgie ne devrait plus (dans certains cas dont tu fais partie) faire de curage axillaire et qu’évidemment la france ne participe pas et n’a pas participé aux études prospectives du groupe collaboratif international.

    #15_ans_de_retard

    Depuis la publication en 2010 et 2011 des résultats de l’étude de l’ACOSOG (American College of Surgeons Oncology Group), le curage axillaire n’est plus recommandé chez les patientes porteuses d’un cancer du sein sans métastase ganglionnaire axillaire cliniquement décelable (cN0) mais ayant 1 ou 2 métastase(s) ganglionnaire(s) lors de la procédure du ganglion sentinelle (GS) (1,2). L’étude de l’EORTC (European Organisation for Research and Treatment of Cancer) publiée en 2014 (3), a confirmé que, dans cette indication et avec un suivi moyen de plus de 10 ans, la radiothérapie axillaire pouvait remplacer de façon sure et fiable le curage axillaire.

    Néanmoins si le nombre de curages axillaires dans cette indication a diminué, cette attitude n’a pas été adoptée partout car ces études manquent de puissance statistique et souffrent d’hétérogénéité concernant la radiothérapie axillaire, et de données insuffisantes dans certains sous-groupes. Un groupe collaboratif international (Suède, Danemark, Finlande, Allemagne, Grèce, Italie) a lancé une étude prospective de non-infériorité en 2015 dans 67 hôpitaux (4).

  • Le Monde.fr
    « Le #cancer est, au moins partiellement, une maladie politique »

    Ne mettre en avant que les comportements individuels (tabac, alcool…), la génétique et le dépistage face à des cas de cancers plus nombreux occulte les causes structurelles de la maladie, observe dans sa chronique Stéphane Foucart, journaliste au « Monde ».

    #Stéphane_Foucart | Publié le 09/02/2025 à 05:30

    • « Le cancer est, au moins partiellement, une maladie politique », Stéphane Foucart

      Selon les données les plus récentes (2022) de l’Organisation mondiale de la santé, l’incidence du cancer du sein est plus élevée en France que partout ailleurs dans le monde. Nous sommes sur la plus haute marche d’un funeste podium. Dans un pays où l’on s’intéresse tant aux classements et aux médailles, il est étonnant que cette information n’ait pas été plus relayée à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le cancer, le 4 février, où il a surtout été question de nouveaux traitements, du dépistage, des miracles à venir de l’intelligence artificielle, et de toute une variété d’autres choses qui ont généralement contourné la seule question vraiment intéressante : pourquoi ?

      Pourquoi – même après correction des effets de l’âge – une Française a-t-elle un risque de cancer du sein supérieur à toutes les autres femmes de la planète ?

      Il existe un élément de réponse optimiste : le système de soins tricolore est très performant et cette maladie est peut-être mieux dépistée qu’ailleurs. C’est probable, mais cela n’épuise pas complètement la question. Car la mortalité par #cancer_du_sein reste, en France, au-dessus de la plupart des pays comparables d’Europe occidentale. Elle est supérieure d’environ 10 % à ce qu’elle est en Belgique, en Autriche ou au Portugal, d’environ 30 % à ce qu’on observe en Suisse, aux Etats-Unis ou en Suède, et de quelque 50 % par rapport à l’Espagne ou la Norvège, par exemple.

      « Pourquoi moi ? Pourquoi nous ? »

      En France et ailleurs, la fréquence de ce cancer augmente à peu près continûment, en particulier chez les jeunes. Entre 1990 et 2023, le nombre de cas a plus que doublé dans l’Hexagone, passant de 29 934 à 61 214. Moins de la moitié de cette augmentation est due, selon Santé publique France, au vieillissement ou à l’augmentation de la population ; le risque « réel » de contracter cette pathologie a donc augmenté de plus de 50 % en trois décennies.

      Les facteurs de risque individuels (alcool, sédentarité, surpoids, traitements hormonaux et, dans une moindre mesure, prédispositions génétiques et tabac) sont-ils prépondérants ? Non : selon l’Institut national du cancer, seulement un tiers des nouveaux cas de cancers du sein (au niveau de l’année 2018) sont attribuables à ces facteurs de risque avérés.

      Alors ? Plus de 65 % des cas ne sont donc pas associés à une cause identifiée. Dans un texte publié en juin 2024 par la revue Terrestres, plus de 1 200 patientes, soignants ou chercheurs posent aussi cette question : « Pourquoi moi ? Pourquoi nous ? » Pourquoi Fanny Arnaud, ingénieure de recherche au CNRS, contracte-t-elle un cancer du sein alors qu’elle n’a que 36 ans et n’est sujette à aucun facteur de risque ?

      Et pourquoi tant d’autres ? Les signataires rappellent que, dans la plupart des cas, les causes environnementales du cancer sont au mieux sous-estimées, au pire ignorées. Les cancérologues qui prennent la parole dans l’espace public ne mettent bien souvent en avant que les comportements individuels (tabac, alcool…), la génétique et l’observance du dépistage.

      Ces postures sont confortables. Elles sont en réalité le relais d’un narratif néolibéral bien commode, qui réduit la maladie à sa dimension individuelle et la purge de toute sa charge politique. Comme si aucune structure socio-économique n’était in fine déterminante dans la santé des populations, comme si chaque individu était maître et responsable de son destin sanitaire – exception faite des hasards de son génome (mais qui est, là encore, une donnée individuelle).

      L’information des consommateurs entravée

      Pourtant, comme le rappelle le texte publié par Terrestres, l’eau, l’air, la chaîne alimentaire, les objets du quotidien ou encore les cosmétiques sont saturés de #perturbateurs_endocriniens dont la cancérogénicité est suspectée ou avérée, en particulier pour les organes sensibles aux bouleversements hormonaux (sein, prostate, etc.). Une étude d’ampleur publiée en 2024 dans la revue Environmental Health Perspectives estime que plus de 900 substances de synthèse capables de déclencher des cancers de la glande mammaire chez les rongeurs, ou susceptibles d’activer des mécanismes favorisant la maladie chez les femmes, sont en circulation dans notre environnement.

      Il n’y a rien de naturel ou d’inéluctable dans cet état de fait, qui est le fruit de choix politiques.
      Le cancer est une maladie politique, en ce sens qu’il est, ne serait-ce que partiellement, le fruit de ces choix. Adopter des réglementations laxistes, laisser les industriels évaluer leurs propres produits, permettre en connaissance de cause la dissémination de substances cancérogènes pour flatter les capitaines d’industrie, miser sur la découverte de traitements miracles plutôt que sur la #prévention, entraver l’information des consommateurs : tout cela n’est pas une fatalité, c’est de la politique.

      La responsabilité de l’#environnement dans la progression de certains #cancers est toutefois contestée. L’un des arguments fréquemment utilisés à cette fin est de nature épistémique : puisqu’il est scientifiquement impossible de quantifier les effets de chacun des milliers de toxiques en circulation, c’est donc que ces effets ne comptent pour rien. C’est, comme l’écrit l’historien des sciences Robert Proctor (Cancer Wars, 1995), « agiter le chiffon rouge devant chaque arbre pour vous faire perdre de vue la forêt ».

      La politique est là encore ce qui répond à cet argument trompeur : c’est un principe de gouvernance fondé sur la prudence, mieux connu sous le nom de « principe de précaution », et dont toutes les droites demandent la révocation depuis des années. Lorsque la maladie frappe, le premier réflexe est de s’interroger rétrospectivement sur ses habitudes de vie, son alimentation, les lieux qu’on a fréquentés : à la vérité, il faudrait aussi se demander pour qui on a voté.

      #principe_de_précaution

  • This scientist treated her own cancer with viruses she grew in the lab
    https://www.nature.com/articles/d41586-024-03647-0

    A scientist who successfully treated her own breast cancer by injecting the tumour with lab-grown viruses has sparked discussion about the ethics of self-experimentation.

    Beata Halassy discovered in 2020, aged 49, that she had breast cancer at the site of a previous mastectomy. It was the second recurrence there since her left breast had been removed, and she couldn’t face another bout of chemotherapy.

    Halassy, a virologist at the University of Zagreb, studied the literature and decided to take matters into her own hands with an unproven treatment.

    A case report published in Vaccines in August1 outlines how Halassy self-administered a treatment called oncolytic virotherapy (OVT) to help treat her own stage 3 cancer. She has now been cancer-free for four years.

    In choosing to self-experiment, Halassy joins a long line of scientists who have participated in this under-the-radar, stigmatized and ethically fraught practice. “It took a brave editor to publish the report,” says Halassy.

    #it_has_begun

    (dans les films d’horreur, le médecin qui s’inocule un virus artificiel est le patient zéro de l’épidémie de zombie)

  • Des institutions scientifiques entretiennent le #doute sur les bénéfices du #bio

    Une vaste #étude française de 2018, montrant un lien entre #alimentation bio et baisse de certains #cancers, a été selon ses auteurs dénigrée par des organismes comme l’#Institut_national_du_cancer ou l’#Académie_de_médecine.

    Pour peu qu’elle soit suffisamment médiatisée, toute publication mettant en évidence les bénéfices de l’alimentation bio pour la #santé se heurte à un tir de #barrage de #dénigrements et de #contrevérités. Avec comme circonstance singulière que ces #fausses_informations ne circulent pas seulement sur les réseaux sociaux ou dans la presse : ce sont parfois des #sociétés_savantes ou des #institutions_scientifiques qui produisent ou relaient ces informations trompeuses. Selon plusieurs chercheurs en #nutrition et en #santé_publique, l’Académie nationale de médecine, l’Académie d’agriculture de France (#AAF) et l’#Institut_national_du_cancer (#INCa) ont ainsi, chacun à leur manière, participé à alimenter la #confusion sur le sujet.

    En cause, une #étude_épidémiologique française publiée en 2018 dans JAMA Internal Medicine, ayant suivi 70 000 personnes pendant quatre ans et demi, et mettant en évidence une baisse significative de #lymphomes (– 75 %) et du #cancer_du_sein postménopausal (– 34 %) chez les plus gros consommateurs et consommatrices de bio, par rapport à ceux qui n’en consomment pas. Trois jours seulement après la publication, l’AAF diffuse sur son site Web un « point de vue » de deux de ses membres, qui l’éreintent.

    « Ce texte était un modèle des techniques utilisées par les industriels pour fabriquer du doute, avec un empilement de critiques méthodologiques frisant la #mauvaise_foi, mais qui parviennent à donner l’illusion d’une discussion scientifique légitime, raconte Serge Hercberg, l’une des figures de l’épidémiologie nutritionnelle, et coauteur de cette étude. Nous ne sommes évidemment pas hostiles au débat, mais il s’agissait, à l’évidence, d’une volonté de jeter le #discrédit plus que de débattre. » Interrogé, le secrétaire perpétuel de l’AAF rappelle que les « points de vue » des académiciens, bien que diffusés par la société savante, ne sont pas formellement endossés par elle.

    En avril 2019, plusieurs mois après la publication de la fameuse étude, l’Académie nationale de médecine publie un bref communiqué qui « alerte sur l’interprétation trop rapide des résultats épidémiologiques ». Le texte fait valoir que les groupes comparés (consommateurs de bio, et non-consommateurs) diffèrent par d’autres facteurs : « La consommation de fruits et légumes, le niveau socio-économique, l’activité physique… tous [sont] susceptibles d’expliquer à eux seuls une différence. »

    Une critique qui suggère que les auteurs auraient fait preuve de négligence en ne tenant pas compte de ces facteurs de confusion dans leur analyse. « C’est complètement ridicule, répond le biochimiste et nutritionniste Denis Lairon, coauteur de l’étude attaquée. Il est impensable qu’une revue comme JAMA Internal Medicine, l’une des plus réputées et exigeantes, accepte de publier une étude épidémiologique qui ne tiendrait pas compte de ces facteurs de confusion ! »

    « #Infox »

    De son côté, l’épidémiologiste Emmanuelle Kesse-Guyot de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, coautrice de l’étude, ne s’explique pas le communiqué de l’Académie. « Je suis allée présenter notre travail aux académiciens pendant plus d’une heure et demie, en leur détaillant les efforts que nous avons faits pour prendre en compte des facteurs de confusion, et les analyses de sensibilité que nous avons conduites avant de publier nos résultats », raconte-t-elle.

    Pourquoi l’Académie a-t-elle publié un communiqué qu’elle savait erroné ? La société savante n’a pas répondu aux sollicitations du Monde. Le caractère trompeur de son communiqué a été porté à l’attention de l’Académie à plusieurs reprises depuis sa publication, voilà plus de cinq ans, mais aucune modification ou rectificatif ne lui a été apportée.

    L’Institut national du cancer n’est pas en reste. En juin 2021, l’institution publie sur son site Web un « éclairage » en forme de fact-checking. L’INCa assure que l’affirmation selon laquelle « manger bio permet de diminuer le risque de cancers » relève d’une « infox ». Et de souligner les limites de l’étude française de 2018.
    Liste de griefs

    En janvier, Le Monde a soumis à l’INCa une demande d’accès aux documents administratifs pour comprendre la genèse de ce communiqué. Suite au refus de l’institution, Le Monde a saisi la Commission d’accès aux documents administratifs qui a fait droit à sa demande en mars. Les correspondances internes, finalement transmises, indiquent d’abord que la publication de ce communiqué s’est faite sous la supervision du cancérologue Norbert Ifrah, le président de l’institut.

    Ensuite, elles montrent qu’en février 2022 quatre chercheurs d’institutions publiques protestent par écrit auprès de l’institut. Une protestation d’autant plus autorisée que les auteurs du courrier sont les animateurs du Réseau NACRe (Nutrition, Activité physique, Cancer, Recherche), qui fédère une quarantaine de laboratoires publics travaillant, entre autres, sur la prévention nutritionnelle des cancers. « Il nous paraît important de signaler que le fait de qualifier l’association entre alimentation bio et risque de cancer comme une “infox” n’est pas tout à fait exact, compte tenu du nombre croissant de publications sur le sujet, écrivent les chercheurs à l’INCa. Ce n’est pas encore avéré avec un niveau de preuve solide, mais cela n’est pas une infox non plus. »

    Dans leur courrier, ils soulignent que d’autres travaux vont à l’appui d’une telle association, et citent une étude française de mars 2021 sur un lien entre faible teneur en résidus de pesticides et risque diminué de cancers de sein (https://www.inrae.fr/actualites/certains-cocktails-pesticides-favoriseraient-risque-cancer-du-sein-femmes-meno), et une autre, américaine, de janvier 2022, sur un risque diminué de #gliomes (un type de cancer cérébral). L’INCa n’a pas donné de suites à l’interpellation des chercheurs. Leur critique était formulée mezza voce, mais d’autres spécialistes sont bien plus critiques.

    Denis Lairon retourne ainsi à l’INCa l’amabilité : pour le chercheur, la communication de l’institution publique « frôle la fake news ». Le chercheur transmet au Monde une longue liste de griefs sur de nombreux points du #fact-checking de l’INCa et estime que certains sont « totalement injustifiés et témoignent d’une forte ignorance des méthodologies utilisées et/ou d’un biais partisan totalement inacceptable ». L’INCa n’a pas répondu aux sollicitations du Monde.

    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2024/11/04/des-institutions-scientifiques-entretiennent-le-doute-sur-les-benefices-du-b

    voir aussi ici, signalé par @colporteur
    https://seenthis.net/messages/1080446

    • Association of Frequency of Organic Food Consumption With Cancer Risk. Findings From the NutriNet-Santé Prospective Cohort Study

      Key Points

      Question What is the association between an organic food–based diet (ie, a diet less likely to contain pesticide residues) and cancer risk?

      Findings In a population-based cohort study of 68 946 French adults, a significant reduction in the risk of cancer was observed among high consumers of organic food.

      Meaning A higher frequency of organic food consumption was associated with a reduced risk of cancer; if the findings are confirmed, research investigating the underlying factors involved with this association is needed to implement adapted and targeted public health measures for cancer prevention.
      Abstract

      Importance Although organic foods are less likely to contain pesticide residues than conventional foods, few studies have examined the association of organic food consumption with cancer risk.

      Objective To prospectively investigate the association between organic food consumption and the risk of cancer in a large cohort of French adults.

      Design, Setting, and Participants In this population-based prospective cohort study among French adult volunteers, data were included from participants with available information on organic food consumption frequency and dietary intake. For 16 products, participants reported their consumption frequency of labeled organic foods (never, occasionally, or most of the time). An organic food score was then computed (range, 0-32 points). The follow-up dates were May 10, 2009, to November 30, 2016.

      Main Outcomes and Measures This study estimated the risk of cancer in association with the organic food score (modeled as quartiles) using Cox proportional hazards regression models adjusted for potential cancer risk factors.

      Results Among 68 946 participants (78.0% female; mean [SD] age at baseline, 44.2 [14.5] years), 1340 first incident cancer cases were identified during follow-up, with the most prevalent being 459 breast cancers, 180 prostate cancers, 135 skin cancers, 99 colorectal cancers, 47 non-Hodgkin lymphomas, and 15 other lymphomas. High organic food scores were inversely associated with the overall risk of cancer (hazard ratio for quartile 4 vs quartile 1, 0.75; 95% CI, 0.63-0.88; P for trend = .001; absolute risk reduction, 0.6%; hazard ratio for a 5-point increase, 0.92; 95% CI, 0.88-0.96).

      Conclusions and Relevance A higher frequency of organic food consumption was associated with a reduced risk of cancer. If these findings are confirmed, further research is necessary to determine the underlying factors involved in this association.

      https://jamanetwork.com/journals/jamainternalmedicine/fullarticle/2707948

    • #Pesticides et santé – Nouvelles données (2021)

      Ce document présente la synthèse issue des travaux du groupe d’experts réunis par l’Inserm dans le cadre de la procédure d’expertise collective pour répondre à la demande de cinq directions de l’État, la Direction générale de la prévention des risques, la Direction générale de la santé, la Direction générale du travail, la Direction générale de la recherche et de l’innovation, ainsi que le secrétariat général du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. Ce travail s’inscrit dans le cadre de l’actualisation du rapport d’expertise collective Inserm intitulé Pesticides : Effets sur la santé, publié en 2013 (https://www.inserm.fr/expertise-collective/pesticides-effets-sur-sante).

      https://www.inserm.fr/expertise-collective/pesticides-et-sante-nouvelles-donnees-2021

    • Certains #cocktails_de_pesticides favoriseraient le risque de cancer du sein chez les #femmes ménopausées

      Certains pesticides utilisés en Europe sont suspectés d’avoir des effets néfastes sur la santé humaine. Ils provoqueraient des #perturbations_hormonales et auraient également des propriétés carcinogènes, déjà observées en milieu professionnel. Le lien entre l’exposition à ces pesticides via l’alimentation et le cancer du sein dans la population générale est encore peu étudié. Des chercheurs d’une équipe mixte INRAE, Inserm, Cnam et Université Sorbonne Paris Nord ont déjà montré que les consommatrices d’aliments issus de l’agriculture biologique de la cohorte NutriNet-Santé, avaient un moindre risque de cancer du sein en post-ménopause (1). Cette même équipe a poursuivi ses travaux en s’intéressant cette fois à l’exposition à différents cocktails de ces pesticides sur cette catégorie de la population. Leurs travaux, parus le 15 mars dans la revue International Journal of Epidemiology apportent un éclairage sur l’impact de l’exposition alimentaire aux pesticides dans la survenue de cancer du sein en post-#ménopause.

      https://www.inrae.fr/actualites/certains-cocktails-pesticides-favoriseraient-risque-cancer-du-sein-femmes-meno

  • TEMOIGNAGE. « Maman, tu dois te battre parce qu’on n’a pas le droit d’empoisonner des enfants » : exposée aux #pesticides pendant sa grossesse, une fleuriste se bat pour la mémoire de sa fille morte
    https://www.francetvinfo.fr/enquetes-franceinfo/temoignage-maman-tu-dois-te-battre-parce-qu-on-n-a-pas-le-droit-d-empoi

    Contrairement aux fruits et légumes, il n’existe pas pour les fleurs de réglementation européenne permettant de fixer des limites maximales de résidus. Ni d’ailleurs de contrôle de ces résidus, notamment dans les fleurs importées, qui peuvent pourtant contenir des pesticides interdits d’usage en Europe, et ce, en grande quantité. 85% des fleurs vendues en France sont produites à l’étranger, notamment en Afrique de l’Est et en Colombie. « Ces fleurs, ce sont des tueuses en puissance, et personne ne prévient ni les consommateurs, ni les fleuristes, qui sont les premiers exposés », se désole Laure.

    Le problème est pourtant parfaitement connu des autorités françaises, comme le montre une réponse écrite de novembre 2022, du ministère français de l’Agriculture(Nouvelle fenêtre), à la question d’un sénateur concernant la « toxicité des roses vendues en France ». Le ministère de l’Agriculture admet ainsi que « depuis plusieurs années, des études montrent la présence régulière, sur des plantes ornementales, de résidus de substances dont certaines ne sont pas approuvées dans l’UE, à des niveaux parfois élevés ». Une situation qui « entraîne des risques pour la sécurité des professionnels qui manipulent les plantes ».

    Un risque avéré pour les travailleurs, mais aucune réglementation pour les protéger. Comme nous le confirme PAN Europe, un réseau d’ONG européennes qui promeut l’adoption de solutions alternatives à l’utilisation des pesticides, et qui a saisi la Commission européenne à ce sujet. « Dans son courrier de réponse, daté d’avril 2022, la Commission nous explique avoir lancé une étude pour dresser un état des lieux de la situation en Europe, explique le réseau d’ONG. Elle nous confirme qu’aucune disposition en matière d’étiquetage, ni aucune mesure particulière d’atténuation des risques n’est actuellement en place dans les États membres concernant les résidus de pesticides dans les fleurs, et elle précise qu’aucun État n’a demandé à élaborer une législation sur ce sujet ».

  • Au premier rendez-vous, il y a eu cette réponse un petit peu abrupte "je forme mon personnel comme je l’entends, ça ne vous regarde pas". Il venait de sermonner son assistante en lui expliquant que pour mon opération, il fallait aussi faire tel et tel examen, qu’il lui avait déjà expliqué, et que vraiment, ce n’était pas bien. Ayant entendu cet échange, j’avais demandé s’il allait faire le nécessaire pour que ces examens soient réalisés. Et donc, il m’a expliqué que je me mélais de ce qui ne me regarde pas. Ceci dit, le reste de l’entretien s’était déroulé normalement. Mauvaise journée pour ce monsieur, sans doute, se dit-on, quand on a l’impression de prendre des balles perdues.

    Au second rendez-vous, je lui posais quelques questions sur ma prochaine opération chirurgicale. Pourquoi il avait décidé qu’il ferait une anesthésie générale par exemple, alors qu’au premier rendez-vous, il m’avait indiqué qu’à mon âge, on pouvait se contenter d’une locale. Je lui demandais si c’était courant d’opérer des patients de mon âge pour mon sujet particulier. Pour cette question particulière, il me répond par un sarcasme. Pour la précédente, il me répond que finalement, ça sera mieux, car l’anesthésie locale, c’est pour les patients détendus ; qui ne posent pas de questions. Sarcasme. Je me sens obligé de me justifier, de faire le coussin, afin d’obtenir des réponses à mes questions. Retrospectivement, je dois constater qu’à ce moment précis, tous les détails relatifs à mon opération, je les avais obtenus en lisant Internet, aussi, j’aimerais bien qu’il me les donne, ces détails, de lui-même, ça me rassurerait.

    La date approche. Je dors moins bien. Le quotidien professionnel est déjà bien intense et crée des situations de stress importantes. Je dois admettre que cette prochaine opération me pèse. J’ai encore des questions. Sur un des documents que j’ai signé, il est mentionné "Reportez-vous à la documentation ci-jointe pour avoir les détails de votre implant". Je ne la trouve pas, la documentation. J’appelle mon chirurgien. Je lui demande quel implant il compte utiliser. Dans le désordre, ses réponses :

    – "je ne comprends pas que vous me posiez cette question ; je choisis l’implant le meilleur pour votre besoin"

    – "j’ai déjà passé beaucoup de temps avec vous"

    Finalement, il me crache la référence de l’implant, mais aussi :

    – "je n’ai plus envie de vous opérer"

    En fait, entre chacun de ses coups de canifs, je me justifie, je tâche d’expliquer mes questions, mon envie et mon besoin de savoir, de comprendre. Ce qui me vaut à nouveau :

    – "je n’ai plus envie de vous opérer" (oui, il insiste, une seconde fois)

    Après coup, je me souviens d’autres micro-évènements. La secrétaire qui me dit qu’elle a reçu le résultat d’un de mes examens. Elle me dit qu’elle va me l’envoyer par email. Il n’est jamais arrivé. En fait, la fois d’avant, j’avais reçu un double de la part du labo, et le chirurgien s’était exclamé, quand je lui avais posé une question pour comprendre le document : "mais comment avez-vous eu ce document ? pourquoi me posez-vous cette question ?", l’air de "vous n’avez pas à connaître ces informations". Ce qui explique l’email qui n’arrive jamais, il doit avoir tapé sur les doigts de sa secrétaire.

    L’autre fois, il m’avait expliqué qu’il faisait des centaines d’opérations de ce genre, et qu’il gagnait X milliers d’euros par an, et qu’il n’avait rien à prouver, que ça devrait suffire comme preuve que tout va bien se passer (il ne l’a pas dit comme ça, mais c’est tout comme). Puis, c’est anecdotique, comme tout le reste, la fois où on doit choisir la date d’opération. Je lui dis début octobre. Il me répond que ça ne l’arrange pas. Ca sera mi-septembre. Il ne m’explique pas pourquoi. Ne me propose pas de décaler sur décembre ou janvier. Non, il choisit. Je comprends la fois suivante, on entend des choses en salle d’attente, il réserve des billets d’avion pour début novembre. Apparemment, ses congés imposent de planifier l’opération plus tôt que ce qui m’arrangerait ; mais en même temps, il faut la faire cette opération, je n’avais pas à faire de caprice... mais sans explication de sa part, sans proposition de décaler à plus tard. Sans tentative de sa part de s’intéresser à mes contraintes.

    C’est un homme pressé.

    Je n’ai pas reçu sa lettre d’annulation de l’opération. Je rédige la mienne. J’ajoute la mention suivante en pied de page :

    PS : Article L. 1111- 4 du Code de la Santé Publique : « Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment ».
    Pour que ce consentement soit valide, il doit intervenir suite à la délivrance d’une information médicale loyale, claire et appropriée.

    #maltraitance_médicale

    C’est arrivé à une connaissance. C’est à peine romancé.

    • woo, ça peut-être long d’apprendre à s’éloigner rapidement de ce genre de médecin toxique et malfaisant. Et surtout ne pas renoncer à se soigner pour autant, persévérer dans sa quête de celle ou celui qui saura « prendre soin ».

    • Il maltraite tout le monde ce Kon ! Bravo d’avoir pu lui dire NON. Mériterait presque un signalement. Certes c’est pas facile à faire.

    • l’argument par le chiffre d’affaires, c’est typique, et c’est typiquement ce qui donne des envies de meurtre. et la menace implicite « je vais le faire bien que je n’en ai pas envie » (mais mon chiffre d’affaires...) elle est juste bestiale.
      moi, lecteur, je propose de le parachuter à Gaza et qu’il y bosse supervisé par un toubib et surveillé par 4 gamin.es de 14 ans, avec, ici, un comité de suivi chargé de veiller sur sa famille. les demi-dieux sont mortels.
      #pouvoir_médical #chirurgie #médecine

    • Sans l’intelligence collective de SeenThis, nous n’aurions pas une telle sensibilité sur ces sujets. Merci à tout·e·s, à nouveau, pour vos partages sur ces sujets.

      En rédigeant ce texte, je me demandais s’il suffisait de lire #Winckler, par exemple, pour être fin prêt à réagir au quart de tour face aux soignant·e·s maltraitant·e·s (volontaires ou pas). Et de fait, je crois que ça ne suffit pas, c’est à dire qu’on n’est jamais immunisé·e·s, et qu’à chaque soignant·e, il faut recommencer l’examen, accumuler les indices, puis, de préférence pas trop tard, conclure et réagir.

  • L’autre jour dans le bus, une jeune femme demande à s’asseoir à côté de moi. Une fois qu’elle est assise, je lui demande si elle souffre de la nuque parce que je remarque qu’elle ne peut pas tourner la tête.
    Elle se confie sur son cancer des os que les chirurgiens ont stoppé il y a 6 mois en lui installant une tige de métal le long de la colonne vertébrale, lui permettant de pouvoir encore marcher et s’occuper de sa fillette de 7 ans.
    #héroïne_du_quotidien

  • Une « approche féministe » du #cancer pourrait sauver la vie de 800 000 femmes par an, selon « The Lancet »
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-revue-de-presse-internationale/la-revue-de-presse-internationale-emission-du-vendredi-29-septembre-2023

    Les #inégalités sociales entre les #femmes et les hommes entravent les diagnostics précoces et l’accès des femmes aux soins et aux traitements pour le cancer, par manque d’éducation, d’autonomie par l’emploi et donc de pouvoir de décision, dans les sociétés patriarcales. Cette étude du Lancet, également relayée par le Guardian, El Pais et le quotidien Indian Express, montre que « les femmes restent valorisées pour un rôle reproductif et maternel ». L’accent en matière de santé a donc été mis sur les « cancers féminins » – du sein, du col de l’utérus – alors que le cancer du poumon et le cancer colorectal sont parmi les trois principales causes de décès par cancer chez les femmes. En jeu, également, la sous-représentation des femmes dans le secteur de l’oncologie en tant que responsables. Ce n’est pas une coïncidence, selon le Lancet, si la recherche est encore insuffisante sur les causes du cancer du sein, le cancer le plus fréquent chez les femmes dans le monde.

  • Carcinogens found at Montana nuclear missile sites as reports of hundreds of cancers surface - ABC News
    https://abcnews.go.com/US/wireStory/carcinogens-found-nuclear-missile-sites-reports-hundreds-cancers-1020876

    According to the Torchlight Initiative, at least 268 troops who served at nuclear missile sites, or their surviving family members, have self-reported being diagnosed with cancer, blood diseases or other illnesses over the past several decades.

    At least 217 of those reported cases are cancers, at least 33 of them non-Hodgkin lymphoma.

    What’s notable about those reported numbers is that the missileer community is very small. Only a few hundred airmen serve as missileers at each of the country’s three silo-launched Minuteman III intercontinental ballistic missile bases any given year. There have been only about 21,000 missileers in total since the Minuteman operations began in the early 1960s, according to the Torchlight Initiative.

    For some context, in the U.S. general population there are about 403 new cancer cases reported per 100,000 people each year, according to the Centers for Disease Control and Prevention, and non-Hodgkin lymphoma affects an estimated 19 of every 100,000 people annually, according to the American Cancer Society.

    #nucléaire #cancer

  • « Prévenir les cancers implique de taxer, limiter et surtout interdire des substances aussi pathogènes que rentables »

    Arrêter de fumer, réduire sa consommation d’alcool, manger plus équilibré… Pour prévenir les cancers, l’incitation à changer les comportements ne suffit pas. Elle doit s’accompagner d’une réglementation stricte et de la suppression des produits industriels cancérigènes, affirment, dans une tribune au « Monde », quatre spécialistes universitaires.

    A l’heure où Santé publique France et l’Institut national du cancer (INCa) révèlent que l’incidence des cancers a doublé en trente ans, la question se pose de savoir si ce gouvernement et ceux qui l’ont précédé ont conduit une politique préventive à la hauteur de ce problème majeur de santé publique.
    Parmi ces cancers, quatre sur dix sont évitables, autrement dit n’apparaîtraient pas si l’exposition aux facteurs de risque connus était prévenue, aux premiers rangs desquels le tabac, l’alcool et l’obésité, soit 153 000 nouveaux cas par an en France. L’exemple de la lutte antitabac illustre deux grandes stratégies préventives mises en œuvre : l’une visant à informer le public, et l’autre s’attaquant à l’agent cancérigène.
    Lutte contre le tabagisme, et lutte contre le tabac : quand les deux stratégies sont associées, des résultats tangibles sont observés. Les campagnes d’information, la loi Evin et les mesures qui ont suivi ont permis une réduction significative du tabagisme, même si aujourd’hui 12 millions de Français fument encore quotidiennement.

    Les limites de l’information
    Force est de constater qu’en matière de cancers évitables c’est surtout la première stratégie qui est le plus largement mobilisée par les pouvoirs publics. Arrêter de fumer, réduire sa consommation d’alcool, manger plus équilibré sont les messages les plus diffusés pour diminuer les trois principaux facteurs de risque identifiés à ce jour.
    On connaît pourtant les limites de cette approche. Quelle est la portée du message « bien manger, bien bouger » du ministère de la santé et de la prévention quand il s’inscrit en petites lettres au pied d’images publicitaires vantant les qualités gustatives d’aliments ultratransformés dont on sait qu’ils augmentent les risques d’obésité et de cancer ?
    Est-il vraiment surprenant de constater un doublement du nombre de personnes obèses en vingt-cinq ans quand les gouvernements successifs ont été aussi peu enclins à réglementer l’offre industrielle en aliments obésogènes ? Les consommateurs sont avertis, mais cela exonère-t-il les pouvoirs publics de leurs responsabilités ? On peut le craindre en entendant les propos tenus par le président de la République, déclarant le 4 février 2021 que « 40 % des cancers pourraient être évités par des comportements plus vertueux ».

    L’importance des cancers professionnels
    Aussi vertueux que vous soyez, comment éviterez-vous d’être exposés à la pollution de l’air, de l’eau et des sols à l’origine de 10 % des cancers en Europe ? Comment vous protégerez-vous contre la dissémination des perturbateurs endocriniens et des polluants organiques persistants ? Faut-il rappeler le niveau alarmant de contamination par des molécules chimiques indestructibles appelées polyfluoroalkylés (PFAS) – révélé le 23 février par Le Monde et le « Forever Pollution Project » –, dont certaines cancérigènes probables, avec près de 1 000 sites pollués répertoriés sur notre territoire ? Que dire de l’exposition généralisée des Français aux pesticides ?

    L’autre sujet occulté par l’appel aux qualités morales individuelles est celui des cancers professionnels. Plus de 11 % des salariés dont 34 % des ouvriers qualifiés sont exposés à au moins une substance reconnue comme cancérigène dans le cadre de leur travail. Environ 4 % des cancers seraient d’origine professionnelle, un chiffre certainement sous-estimé car la contribution de seulement un cinquième des cancérigènes certains a pu être étudiée par les épidémiologistes faute de données robustes.

    Les cancers professionnels constituent la première cause de mortalité due au travail en Europe. Serait-ce, là aussi, une question de vertu et de prévention individuelle ? Nous serions en droit d’attendre que les pouvoirs publics affirment par leurs arbitrages la primauté de la santé publique sur la profitabilité des industries chimique, phytosanitaire et agroalimentaire.

    L’environnement le grand impensé du plan cancer
    Or, l’histoire du combat contre le tabac, l’amiante ou le chlordécone a montré la puissance et l’efficacité des lobbies industriels pour fabriquer du doute sur la validité des données scientifiques et obtenir des gouvernements qu’ils repoussent l’interdiction des produits toxiques qu’ils commercialisent.
    Le cas des nitrites, ces additifs alimentaires utilisés en charcuterie et qui, selon une publication de 2018 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) provoqueraient chaque année en France 3 880 cancers du côlon et 500 cancers de l’estomac, est un exemple de plus d’un choix politique permissif aux intérêts économiques d’une filière industrielle. Il n’est, en effet, plus question de bannir ces composés comme le prévoyait la proposition de loi déposée en décembre 2021 par le député (MoDem) Richard Ramos, mais d’appeler les citoyens à limiter leur consommation de charcuterie tout en évoluant vers une baisse des doses maximales utilisables.

    L’un des objectifs prioritaires de la Stratégie décennale de lutte contre les cancers (2021-2030) dont s’est doté notre pays est de réduire de 60 000 cas le nombre de cancers évitables annuels d’ici à 2040. Pour atteindre ce but ambitieux, ce plan recense une série de dispositifs incitatifs pour favoriser les changements de comportement individuels, en priorité vis-à-vis du tabac, de l’alcool et des modes de vie obésogènes. Cependant, comme le soulignait une chronique de Stéphane Foucart dans Le Monde du 28 février 2021, « l’environnement est le grand impensé de ce plan cancer ».

    Classes sociales et cancer
    Car s’il existe bien des actions prévues pour agir sur les facteurs de risque environnementaux et les cancers professionnels, elles seront inefficaces si elles ne s’accompagnent pas d’une intervention résolue de la puissance publique à l’échelle nationale, mais aussi européenne, pour taxer, limiter et surtout interdire des substances qui sont aussi pathogènes que rentables.

    La lutte contre ce fléau passe aussi par la réduction des inégalités sociales de santé puisque le cancer tue deux à trois fois plus les ouvrières et les ouvriers que celles et ceux appartenant à des classes sociales plus favorisées.
    En matière de cancer, une politique de santé publique réellement responsable doit s’appuyer sur deux jambes pour être efficace : une politique préventive visant à informer la population et une politique de réglementation stricte et de suppression des produits industriels cancérigènes. C’est à cette aune que devra être mesurée la détermination du gouvernement à lutter contre les cancers évitables.

    Les signataires de la tribune : Marc Billaud, directeur de recherche, CNRS ; Marie Castets, chargée de recherche, Inserm, responsable de l’équipe « Mort cellulaire & Cancers pédiatriques » ; Pierre Sujobert, hématologue, professeur des universités et praticien hospitalier ; Alain Trautmann, directeur de recherche émérite en immunologie, CNRS.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/07/29/prevenir-les-cancers-implique-de-taxer-limiter-et-surtout-interdire-des-subs

    #cancer #pathogènes #cancers_évitables #santé_publique #travail

  • L’agence de recherche sur le #cancer de l’#OMS va déclarer l’#édulcorant #aspartame comme cancérogène possible - sources | Zonebourse
    https://www.zonebourse.com/cours/action/PEPSICO-INC-39085159/actualite/L-agence-de-recherche-sur-le-cancer-de-l-OMS-va-declarer-l-edulcorant-as

    L’un des #édulcorants artificiels les plus répandus dans le monde devrait être déclaré #cancérogène possible le mois prochain par un organisme de santé mondial de premier plan, selon deux sources ayant connaissance du processus, ce qui l’opposera à l’industrie alimentaire et aux autorités de réglementation.

  • #Santé au #travail : 2,7 millions de travailleurs exposés aux #produits_chimiques cancérigènes

    Le chiffre est impressionnant : pas moins de 11% des #salariés français soit 2,7 millions de personnes, sont exposés, dans leur travail, à au moins un produit chimique cancérigène. C’est la conclusion d’une chercheuse de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), l’institut statistique du ministère du Travail et d’un médecin inspecteur du travail.

    #cancers #France

  • Contribution de Jacques ROBERT
    Professeur émérite de cancérologie, Université de Bordeaux
    Traitements inéprouvés des cancers

    Rapport 2021 MIVILUDES
    Page 202 à 207

    https://bloglextracteur.files.wordpress.com/2022/11/miviludes-rapport2021_0.pdf

    L’imagination des charlatans est sans bornes lorsqu’ils se mêlent de traiter les maladies les plus graves... Il est impossible dans ce domaine d’être exhaustif et je me contenterai de décrire quelques-unes des entreprises menées par des personnages douteux, médecins parfois, hélas, pour abuser de la confiance des malades. Un certain nombre sont isolés, mais d’autres appartiennent à ce qu’ils appellent un « mouvement de pensée » collectif et n’en sont que plus dangereux en raison de l’emprise qu’ils exercent sur leurs affidés. Il s’agit d’un problème que les cancérologues ne peuvent ignorer, car le nombre de personnes qui recourent à des traitements que l’on qualifie pudiquement « d’inéprouvés » est élevé. On estime que plus de la moitié de nos patients y recourent. Certains de ces traitements sont inoffensifs, heureusement ; d’autres sont agressifs, voire létaux, soit en raison de leur toxicité propre, soit parce qu’ils interfèrent avec les traitements prescrits par l’équipe ayant pris en charge le patient, soit enfin parce qu’ils incitent les personnes confiantes mais abusées à interrompre leur traitement. Malheureusement, les patients qui y recourent ne se confient pas à leur médecin, craignant bien sûr sa désapprobation. Or, l’attitude du médecin n’est pas d’approuver ou d’interdire, mais d’informer le patient afin de lui donner la possibilité de choisir de poursuivre ce traitement parallèle ou de l’abandonner, de sa propre volonté.

    Nous avons assisté au cours de la pandémie des années 2020-2021 à une profusion nouvelle de charlatans, pas forcément orientés vers le traitement des cancers, mais sévissant tous azimuts. Je ne résiste pas au plaisir de vous révéler quelques néologismes ou associations verbales étranges : la cohérence cardiaque, la médecine quantique, l’aromathérapie vibratoire, la psychologie énergétique, l’immunomodulation douce. C’est délicieux : on croirait lire les délires poétiques de Léon-Paul FARGUE.

    #anthroposophie #scientologie #médecines_alternatives #cancer #sectes #charlatans

  • « Octobre rose » ou la non-politique du sein, par Marie Négré Desurmont (Terrestres)
    https://www.terrestres.org/2022/10/19/octobre-rose-ou-la-non-politique-du-sein

    La réalité, c’est qu’en parlant d’injustice et de petites batailles individuelles, nous finissons par croire que le #cancer est anecdotique, que c’est « la faute à pas de chance », et qu’il suffit d’avoir un moral d’acier pour le vaincre. Alors qu’il s’agit d’une #épidémie pas vraiment rose bonbon et qui s’aggrave en même temps que se dégrade l’#environnement. Adoptez un mode de vie sain mesdames, mais s’il vous plaît oubliez que lorsque vous faites votre footing, vous respirez à pleins poumons un air pollué.

    Et pour les jeunes femmes atteintes d’un cancer comme moi avant 30 ans, qui n’ont pas eu le temps d’avoir un mauvais mode de vie , elles doivent garder la pêche ; ça ira mieux, avoir un bon mental ; ça les guérira, défiler ; ça leur fera des souvenirs…

    Le mental a bon dos, mais comme l’écrivait la poétesse américaine Anne Boyer dans son roman The Undying : « Mourir d’un cancer du sein n’est pas la preuve d’une faiblesse ou d’un manquement moral chez la personne décédée. Le manquement moral du cancer du sein n’est pas chez celles qui en meurent ; il est dans le monde qui les rend malades ».

  • Les produits pour lisser les cheveux, notamment par les femmes noires, font courir un risque accru de cancer de l’utérus.

    Use of Straighteners and Other Hair Products and Incident Uterine Cancer | JNCI : Journal of the National Cancer Institute | Oxford Academic
    https://academic.oup.com/jnci/advance-article/doi/10.1093/jnci/djac165/6759686

    L’étude se fonde sur les données de près de 33.500 Américaines, recrutées entre 2003 et 2009 et suivies sur quasiment onze années. Au total, 378 femmes ont développé un cancer de l’utérus.

    Pour les femmes n’ayant jamais utilisé de produit de lissage capillaire, le risque de développer un cancer de l’utérus d’ici leurs 70 ans est de 1,64%, contre 4,05% pour les utilisatrices fréquentes, a détaillé dans un communiqué Alexandra White, auteure principale de l’étude.

    #cancer #perturbateurs_endocriniens #cancérigènes #cheveux_frisés #femmes_noires

    Et comme ce n’est jamais indiqué nulle part, je te rappelle que les #perturbateurs endocriniens investissent les cellules fœtales car ils ont quasiment la même structure moléculaire que les hormones humaines. Et qu’il faut attendre un certains nombre d’années avant qu’elles ne déclenchent des cancers, une fois le foetus devenu adulte, donc longtemps après, (ou pas). C’est la mère « contaminée » qui est le véhicule des hormones perturbées par ces produits de merde à base de #pétrole #plastique #chimie #moderne Aujourd’hui ce sont elles qui se choppent ces cancers, demain ce seront leurs enfants mais tout le monde s’en fout.

    Avec le tag #L'OREAL_criminel puisqu’ils sont les promoteurs internationaux du défrisage des cheveux crépus.

    Hair products may contain hazardous chemicals with endocrine-disrupting and carcinogenic properties. Previous studies have found hair product use to be associated with a higher risk of hormone-sensitive cancers including breast and ovarian cancer; however, to our knowledge, no previous study has investigated the relationship with uterine cancer.
    Methods

    We examined associations between hair product use and incident uterine cancer among 33 947 Sister Study participants aged 35-74 years who had a uterus at enrollment (2003-2009). In baseline questionnaires, participants in this large, racially and ethnically diverse prospective cohort self-reported their use of hair products in the prior 12 months, including hair dyes; straighteners, relaxers, or pressing products; and permanents or body waves. We estimated adjusted hazard ratios (HRs) and 95% confidence intervals (CIs) to quantify associations between hair product use and uterine cancer using Cox proportional hazard models. All statistical tests were 2-sided.
    Results

    Over an average of 10.9 years of follow-up, 378 uterine cancer cases were identified. Ever vs never use of straightening products in the previous 12 months was associated with higher incident uterine cancer rates (HR = 1.80, 95% CI = 1.12 to 2.88). The association was stronger when comparing frequent use (>4 times in the past 12 months) vs never use (HR = 2.55, 95% CI = 1.46 to 4.45; Ptrend = .002). Use of other hair products, including dyes and permanents or body waves, was not associated with incident uterine cancer.
    Conclusion

    These findings are the first epidemiologic evidence of association between use of straightening products and uterine cancer. More research is warranted to replicate our findings in other settings and to identify specific chemicals driving this observed association.

    #utérus #sein

  • Les humains malades du plastique | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/098825-000-A/les-humains-malades-du-plastique
    https://api-cdn.arte.tv/img/v2/image/KHGWXvb6KBhWQjQdEoFQUi/1920x1080?type=TEXT&watermark=true

    Les humains malades du plastique

    L’envahissant plastique serait-il responsable de l’épidémie de cancers du sein, d’infertilité et de troubles neurologiques qui frappe la planète ? Un état des lieux alarmant des effets des perturbateurs endocriniens sur notre santé.

    Alors que le plastique est omniprésent dans notre vie, le nombre d’affections comme le cancer du sein (qui touche une femme sur huit aujourd’hui), l’infertilité ou les troubles déficitaires de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) explose. Faut-il y voir un lien de cause à effet ? Au début des années 1990, d’éminents scientifiques ont émis l’hypothèse que des substances chimiques présentes dans les matières plastiques dérégleraient notre système hormonal. Depuis, de nombreuses études tentent d’évaluer l’impact des perturbateurs endocriniens sur notre santé. Alors que ces derniers sont pointés du doigt dans la diminution de la qualité des spermatozoïdes, des chercheurs danois ont récemment pu observer des effets similaires sur la capacité reproductive féminine : lorsqu’elles sont en contact avec une association de produits chimiques répandus, les rates étudiées produisent moins d’ovules que leurs congénères non exposées. Toujours à l’université technique du Danemark, une autre équipe a constaté que les différences sexuelles tendent à se réduire, jusqu’à devenir indiscernables dans certains cas, chez les petits auxquels ces dernières donnent naissance. Mais les chercheurs se heurtent souvent à l’hostilité d’industriels qui contestent leurs conclusions.

    Résultat : il faut parfois jusqu’à vingt ans pour prouver la nocivité des substances chimiques, isolées ou combinées. Car, par un phénomène appelé « effet cocktail », les perturbateurs endocriniens peuvent devenir plus dangereux lorsqu’ils sont mélangés.

    Cri d’alarme

    « On est en train de mener une gigantesque expérience sur la population et on n’en connaît pas les conséquences », assène la biologiste française Barbara Demeneix, qui s’attache à prouver les effets négatifs des perturbateurs endocriniens sur le développement du cerveau. Mêlant éclairages de scientifiques et témoignages de victimes des maux qu’ils étudient (couples en mal d’enfant, femmes atteintes d’un cancer du sein ou d’un TDAH), ce documentaire dresse un état des lieux complet des connaissances actuelles et offre un aperçu des recherches en cours.

    Réalisation : Louise Kjeldsen
    Pays : Allemagne
    Année : 2021

    #plastique #hormones #cancer #recherche #perturbation_du_langage #perturbateurs_endocriniens #TDAH #autisme #développement_sexuel #puberté_précoce

    Et les diverses conclusions de ces recherches tendent à montrer que les cancers sont induits dès les premières semaines fœtales, notamment le cancer du sein.

  • #Cancers des #enfants et #pollution : « l’omerta » continue
    https://reporterre.net/Cancers-des-enfants-et-pollution-l-omerta-continue

    Il y a des chiffres qui laissent sans voix, et déclenchent la colère de scientifiques. Pourquoi le problème environnemental n’est-il pas pris à bras-le-corps dans la lutte contre les cancers pédiatriques ? Voilà le débat que soulève le professeur Philip Landrigan, directeur du Global Observatory on Planetary Health au Boston College et chargé de mission au sein du Centre scientifique de Monaco, qui a publié, le 8 juin dernier, une étude sur le lien entre l’augmentation des cancers chez les tout-petits et les pollutions chimiques.

    Si la recherche dédiée aux traitements n’a cessé de se développer ces cinquante dernières années, en parallèle, le nombre de cancers pédiatriques a augmenté. Le bilan est sévère : depuis 1976, le taux d’incidence (l’apparition de nouveaux cas sur une période donnée) de la leucémie a progressé de 21 % aux États-Unis. Celle du cancer du cerveau de 45 %, et celle du cancer des testicules de 51 %. À tel point que le cancer est désormais « la première cause de décès chez les enfants américains de moins de 15 ans », y apprend-on. « Trop rapide pour être d’origine génétique », cette augmentation ne peut non plus uniquement être expliquée par un meilleur accès aux soins médicaux, insiste le chercheur auprès de Reporterre.

  • Quand les algorithmes de la CAF ouvrent la chasse aux pauvres ~ SILO
    https://silogora.org/quand-les-algorithmes-de-la-caf-ouvrent-la-chasse-aux-pauvres


    #chasse_aux_pauvres

    Première observation générale, le « monde merveilleux de la dématérialisation », qui s’accompagne d’une baisse considérable des moyens en termes d’accueil physique et téléphonique, génère des inégalités d’accès aux droits. Les raisons en sont d’une part les fractures numériques (territoriales, économiques pour la détention d’équipements, ergonomiques pour les personnes souffrant d’un handicap), d’autre part l’illectronisme (17% des Français) et la méconnaissance de l’outil numérique. En 2021 selon l’INSEE, 31% des Français ont renoncé à effectuer une démarche administrative.

    Deuxième observation, le traitement informatique des dossiers nécessite évidemment des algorithmes de calculs des droits, mais il entraine aussi le développement de techniques de ciblage via le datamining, c’est-à-dire la récolte et le croisement de données de différents fichiers administratifs. Officiellement, ces techniques visent à rendre la branche famille de la sécurité sociale plus efficiente, à appliquer le « juste droit », à repérer les personnes en situation de non recours et à punir justement les fraudeurs.

    Dans les faits, le ciblage des allocataires s’apparente à un véritable contrôle social. Plus de 1000 données sont collectées sur chacun d’entre eux, et la CNAF (Caisse nationale d’allocation familiale) l’écrivait elle-même dès 2017 dans son rapport « La politique de contrôle et de prévention des CAF » : « Ce traitement informatique permet de calculer la probabilité qu’une erreur se produise, en donnant un score de risque prédictif. Généralisé à tout le réseau des CAF, ce dispositif permet de repérer ainsi plus précisément les dossiers à risques ». Sur quels critères et selon quelles variables (décidés humainement) sont effectuées ces prédictions ? Mystère. Mais on peut aisément en imaginer quelques-uns… Maman solo, revenus irréguliers, lieu de naissance, par exemple.

    Les dossiers aux scores de risques élevés sont plus étroitement surveillés, y compris par les logiciels informatiques. Sur les quelque 37 millions de contrôles réalisés en 2020, touchant la moitié des allocataires, 32,25 millions étaient automatisés. Et 75% des contrôles effectués par des agents en chair et en os ont été déclenchés par le dispositif de ciblage. Pour schématiser, un logiciel repère des incohérences dans un dossier, tire la sonnette d’alarme, effectue les calculs débouchant sur un indu…

  • La fabrique de l’ignorance

    https://www.arte.tv/fr/videos/091148-000-A/la-fabrique-de-l-ignorance

    Disponible du 16/02/2021 au 23/04/2021

    Comment, des ravages du tabac au déni du changement climatique, on instrumentalise la science pour démentir... la science. Une vertigineuse investigation dans les trous noirs de la recherche et de l’information.

    Pourquoi a-t-il fallu des décennies pour admettre officiellement que le tabac était dangereux pour la santé ? Comment expliquer qu’une part importante de la population croie toujours que les activités humaines sont sans conséquence sur le changement climatique ? Les #pesticides #néonicotinoïdes sont-ils vraiment responsables de la surmortalité des #abeilles ? Pourquoi la reconnaissance du #bisphénol_A comme perturbateur endocrinien n’a-t-elle motivé que de timides interdictions ? Au travers de ces « cas d’école » qui, des laboratoires aux réseaux sociaux, résultent tous de batailles planifiées à coups de millions de dollars et d’euros, cette enquête à cheval entre l’#Europe et les #États-Unis dévoile les contours d’une offensive méconnue, pourtant lancée dès les années 1950, quand la recherche révèle que le #tabac constitue un facteur de cancer et d’accidents cardiovasculaires. Pour contrer une vérité dérangeante, car susceptible d’entraîner une réglementation accrue au prix de lourdes pertes financières, l’industrie imagine alors en secret une forme particulière de désinformation, qui se généralise aujourd’hui : susciter, en finançant, entre autres, abondamment des études scientifiques concurrentes, un épais nuage de doute qui alimente les controverses et égare les opinions publiques.

    #Agnotologie

    Cette instrumentalisation de la science à des fins #mensongères a généré une nouvelle discipline de la recherche : l’agnotologie, littéralement, #science de la « production d’ignorance ». Outre quelques-uns de ses représentants reconnus, dont l’historienne américaine des sciences Naomi Oreskes, cette investigation donne la parole à des acteurs de premier plan du combat entre « bonne » et « mauvaise » science, dont les passionnants « découvreurs » des méfaits du bisphénol A. Elle expose ainsi les mécanismes cachés qui contribuent à retarder, parfois de plusieurs décennies, des décisions vitales, comme le trucage des protocoles, voire la fabrication ad hoc de rats transgéniques pour garantir les résultats souhaités. Elle explique enfin, au plus près de la recherche, pourquoi nos sociétés dites « de l’information » s’accommodent si bien de l’inertie collective qui, dans le doute, favorise le business as usual et la consommation sans frein.

    Réalisation :
    Franck Cuvelier
    Pascal Vasselin

    Pays :
    France
    Année :
    2020

  • La fabrique de l’ignorance - Regarder le documentaire complet | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/091148-000-A/la-fabrique-de-l-ignorance/?xtor=EPR-17&actId=ebwp0YMB8s29TZra_iGGbXV1qzzpVLXuLyr5FYI13OrPf6SNr84JAV_uZy4S

    Comment, des ravages du tabac au déni du changement climatique, on instrumentalise la science pour démentir... la science. Une vertigineuse investigation dans les trous noirs de la recherche et de l’information.

  • La fabrique de l’#ignorance

    https://www.arte.tv/fr/videos/091148-000-A/la-fabrique-de-l-ignorance

    #agnotologie (tologie des agneaux)
    #désinformation
    #cancers
    #roundup
    #bisphénol
    #plastique

    97 min
    Disponible du 16/02/2021 au 22/06/2021
    Sous-titrage malentendant
    Ce programme est disponible en vidéo à la demande ou DVD.
    Ce programme est disponible en vidéo à la demande ou DVD.
    Comment, des ravages du tabac au déni du changement climatique, on instrumentalise la science pour démentir... la science. Une vertigineuse investigation dans les trous noirs de la recherche et de l’information.

    Pourquoi a-t-il fallu des décennies pour admettre officiellement que le tabac était dangereux pour la santé ? Comment expliquer qu’une part importante de la population croie toujours que les activités humaines sont sans conséquence sur le changement climatique ? Les pesticides néonicotinoïdes sont-ils vraiment responsables de la surmortalité des abeilles ? Pourquoi la reconnaissance du bisphénol A comme perturbateur endocrinien n’a-t-elle motivé que de timides interdictions ? Au travers de ces « cas d’école » qui, des laboratoires aux réseaux sociaux, résultent tous de batailles planifiées à coups de millions de dollars et d’euros, cette enquête à cheval entre l’Europe et les États-Unis dévoile les contours d’une offensive méconnue, pourtant lancée dès les années 1950, quand la recherche révèle que le tabac constitue un facteur de cancer et d’accidents cardiovasculaires. Pour contrer une vérité dérangeante, car susceptible d’entraîner une réglementation accrue au prix de lourdes pertes financières, l’industrie imagine alors en secret une forme particulière de désinformation, qui se généralise aujourd’hui : susciter, en finançant, entre autres, abondamment des études scientifiques concurrentes, un épais nuage de doute qui alimente les controverses et égare les opinions publiques.

    Agnotologie
    Cette instrumentalisation de la science à des fins mensongères a généré une nouvelle discipline de la recherche : l’agnotologie, littéralement, science de la « production d’ignorance ». Outre quelques-uns de ses représentants reconnus, dont l’historienne américaine des sciences Naomi Oreskes, cette investigation donne la parole à des acteurs de premier plan du combat entre « bonne » et « mauvaise » science, dont les passionnants « découvreurs » des méfaits du bisphénol A. Elle expose ainsi les mécanismes cachés qui contribuent à retarder, parfois de plusieurs décennies, des décisions vitales, comme le trucage des protocoles, voire la fabrication ad hoc de rats transgéniques pour garantir les résultats souhaités. Elle explique enfin, au plus près de la recherche, pourquoi nos sociétés dites « de l’information » s’accommodent si bien de l’inertie collective qui, dans le doute, favorise le business as usual et la consommation sans frein.

    Réalisation :
    Franck Cuveillier
    Pascal Vasselin
    Pays :
    France
    Année :
    2020