Une éthique féministe pour penser la maternité de substitution

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  • Sisyphe - Une #éthique féministe pour penser la #maternité de substitution
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    La maternité de substitution, dite « gestation pour autrui » (#GPA), existe depuis plus de trente ans. Depuis une décennie, en prenant de l’ampleur, elle s’est mondialisée et rapporte chaque année plusieurs milliards d’euros à l’#industrie de la #reproduction humaine. Parler des risques encourus par les mères porteuses pour leur #santé, pour leur vie, pour leur sécurité, n’est pas une priorité médiatique (l’#xploitation, l’abus que beaucoup d’entre elles subissent ne sont pas vendeurs). En revanche, évoquer les enfants nés de mères porteuses, les présenter comme des victimes, devrait en interdire toute critique, et susciter la compassion.

    Peut-on accepter d’oublier les femmes ? De les rendre invisibles, pour le profit d’une industrie mondialisée qui gagne d’autant plus que les femmes sont réduites à des corps en miettes ?

    Pour comprendre la « GPA », il faut commencer par celles qui mettent au monde les enfants. Le #féminisme offre une perspective très éclairante pour cela.

    En tant qu’humanisme, le féminisme nourrit l’analyse de pratiques sociales impliquant les personnes en tant que femmes ou hommes. Les #inégalités entre les femmes et les hommes sont présentes dans toutes les sociétés. Malgré les stratégies et les dispositifs mobilisés pour les combattre, de nombreuses pratiques sociales sont bâties sur ces inégalités, qu’elles prolongent ou intensifient.

    La « GPA » est une pratique sociale dont le développement est rendu possible par l’accroissement des inégalités en défaveur des femmes. Dans les pays où la pratique est légale, les mères porteuses sont (à de très rares exceptions près) dans des situations économiques et sociales inférieures à celles des personnes commanditaires. Dans les démarches internationales, la différence de revenus et de statut est flagrante, quel que soit le pays où se trouvent les mères porteuses. Le recours à des femmes migrantes comme mères porteuses augmente (y compris en France) – profitant de la vulnérabilité des femmes.

    Une approche éthique féministe permettrait d’analyser cette pratique, pour en saisir la signification et les enjeux, non seulement pour les mères porteuses, mais pour toutes les femmes ainsi que pour les relations entre les femmes et les hommes.