►http://www.desordre.net/musique/surnatural_orchestra.mp3
Des photographies d’elle plein les kiosques
On me confie le supplice au fer rouge d’une amie
Le Surnatural donne un concert sous-marin
Les trois rêves de cette nuit
Notés avec précision au saut du lit
La volonté d’aller mieux
1/ Elle va donner un concert
Dans une grande formation
On ne parle que d’elle
On dit d’elle
Qu’elle est l’ambassadrice
D’une nouvelle génération de musiciens
C’est bien elle sur les photographies
Mais je ne retrouve pas dans ces images
Ce qui me plaisait tant chez elle
2/ On m’a confié de surveiller le chauffage à blanc
D’une grande plaque de fonte sur laquelle
Sont dessinés des idéogrammes chinois
On va m’amener une amie
Que je vais devoir tatouer
Avec ce fer rouge
Je suis fasciné par les variations de couleurs
Blanches et vermillon du métal
Mais j’ai terriblement peur
Je dois tout faire pour la trouver
Et la garantir d’un péril épouvantable
Ou raisonner ses amis
Je les trouve justement dans une pièce voisine
Chantant ses louanges selon une cérémonie
Où il est question de son rôle sur seenthis !
Je parviens à la détourner
Du supplice tout en lui montrant
À quoi elle a échappé
Bien que la plaque se soit éteinte
(Je manque de preuves)
Elle me fait confiance, dit-elle
Elle m’étreint, me remercie
Me dit qu’elle ne sait jamais
Si elle peut me faire confiance
Mais
Maintenant
Si
Dans une autre pièce
Une performance se prépare
J’ai peur de m’y ennuyer
Je regrette en effet
De n’être pas allé
À son concert à elle
Le Surnatural Orchestra
En très grande forme
Joue dans un réservoir d’eau glacée
La musique n’est pas affectée
Les instruments ne rouillent pas
Je suis tellement heureux
Je note mes trois rêves
Je lui envoie un mail
Je me pèse
Je me pèse
Je déjeune avec Émile
Nous sommes silencieux
Il pleut, il fait gris, il fait moche
Mes rêves me rendent heureux
Je pars dans les Cévennes
La suite
Au prochain
Numéro
Je pars avec Sarah et Émile
Comme du temps
Où Zoé n’était pas encore née
Et comble de ressemblance
Nous partons avec la petite
Voiture des grands, telle l’ AX
Sarah et Émile
Ont tellement
Grandi !
J’ai à mon bord dorénavant
Une jeune bachelière
Et un apprenti jardinier
A quoi tu penses ?
Devant la centrale nucléaire de Neuvy
À ses seins
La route tellement familière
Même Emile a ses repères
Et quel répertoire de pique-niques !
De fait, un chemin de terre
Juste après la grande montée de Brioude
Lumière de fin de jour, mes deux grands
À quoi tu penses ?
En passant devant le Fouga de Loudes
À mon père, à mes parents
Quand mon père était officier de réserve
Mes parents descendaient en 2 CV
À Salon-de-Provence pour deux jours
Mon père faisait ses heures de vol
Sur Fouga donc, deux photos de moi
En bord de piste
J’aime, comme aucun son,
La déchirure de l’air
Par un réacteur
J’ai le souvenir d’un poème
Écrit enfant, une ode aux Cévennes
Que j’aime, ce genre de rimes
Le barrage de Villefort
A été construit en 1964
1964, c’est bien le jour pour un tel rappel
Comme chaque fois je cède à Sarah
Et je prends la route du bas, de la Lauze
Elle ne demande même plus
Accueillis par les premières étoiles
Je monte en hâte la tente d’Emile
Dans les phares de la voiture
Je suis accueilli
Par mes grands enfants
Dans ma propre maison
Je retrouve quelques petits signaux
Que je m’étais laissés l’été dernier
Les tenailles sur une page du Diplo
Travailler et lire
Mais surtout travailler
Qu’en penserait Alice ?
Mon lit est fait
Je n’ai plus qu’à m’y vautrer
Mais avant cela, écrire un peu
À ma table, en face du Mont-Lozère
Dans la nuit, enfin, des lignes
Et des lignes, encore et encore
C’est comme si
N’avaient jamais existé
Les sièges à cinq roulettes
Tel le vieil homme
Que je suis devenu
Je branche mon respirateur
Hâte de boire mon café
Demain matin
Les fesses sur la margelle froide